the name is please, bitch please. (sly)

CARMEN STANDFORD & SLY AMOR

the important thing is not what they think of me but what i think of them

Les pieds sous la table, le sourire satisfait qui campe sur ses lèvres pulpeuses, l'arrogance absolue de la flemmarde décidée à ne pas faire le moindre effort de la soirée. Elle l'attend presque avec impatience, son colocataire qu'elle tâche chaque jour de rapprocher un peu plus du majordome conciliant. Parce qu'il ne lui paye pas vraiment de loyer, ce délicieux bad boy qu'elle a décidé d'attirer dans son antre pour pimenter son quotidien pourtant déjà indigeste tant il est trop épicé. Les mauvaises habitudes ont la vie dure, et Carmen n'avait pas l'intention d'épargner de ses intentions malsaines celui qui partageait depuis quelques temps déjà son appartement. Enveloppée dans un moelleux peignoir blanc, sa crinière brune encore humide trainant sur ses épaules, Carmen termine la dernière gorgée de son verre de vin au moment même où la serrure de la porte d'entrée se met à s'agiter. Pile à l'heure. siffle-t-elle presque pour elle-même, quand bien même sa condescendance n'a peut-être pas échappé à Sly. Installée sur son canapé de cuir, elle ne prend pas la peine d'amorcer un mouvement pour l'accueillir ni même d'observer son arrivée dans le salon. Elle reste ainsi dos à lui, continuant à feuilleter son magazine depuis son trône, et se contente de tendre son verre en évidence quand elle entend ses pas se rapprocher. Ca t'ennuie de me resservir ? Le ton ne laisse aucune ambiguité quant à sa demande : que ça l'ennuie ou non, elle s'attend à ce qu'il s'exécute. Un ordre affreusement mal camouflé derrière un ton trop mielleux et les effluves d'un chantage pas vraiment déguisé. Elle pousse la provocation jusqu'à tapoter son verre du bout d'un de ses ongles carmins, adressant à Sly cette sonnerie délicate qui lui somme de se presser. Carmen finirait-elle par se heurter aux limites peut-être fragiles de Sly Amor ? Elle avait en tout cas hâte de savoir jusqu'où elles pouvaient aller. Et, à moins qu'il n'éprouve le besoin urgent de retrouver sa liberté en quittant l'appartement de la brune, elle savait qu'elle s'apprêtait à en découvrir l'étendue.

une énième soirée à s'occuper des corvées des sons of the harpy. la lassitude qui tend tous les muscles un par un, le besoin pressent d'échapper à ses obligations. il n'a jamais rien demandé, n'a fait que suivre les ordres d'une marâtre dont il n'a jamais eu que faire. une marâtre qui n'a jamais rien voulu lui dire sur ce passé qui lui manque si terriblement, sept années d'une vie encore si courte. et son père qu'il n'a jamais connu, et sly qui fait tout pour plaire à sa mère quand elle n'a jamais eu une once de compassion envers lui.
soit.
ses gars comptent sur lui, et sly ne peut plus faire machine arrière. pourtant, il y a des soirées comme celle-ci où sly a tout envie de laisser tomber, et où il rentre à l'appartement qu'il partage avec carmen en ne souhaitant qu'une chose : être tranquille et se perdre dans ses draps frais. après avoir passé le plus gros de la soirée dans une boîte de nuit à faire videur et à refourguer des petits sachets de drogue ni vu ni connu pour se faire quelques clients en plus, sly ne demande que du calme – et peut-être une bonne douche chaude.
mais avec carmen standford, c'est le genre de choses impossibles. il ne paie pas le loyer, alors il est censé faire preuve d'une patience à toute épreuve. sauf que ce soir, sa patience a déjà atteint ses limites. alors, quand il passe la porte et qu'il la voit dos à lui, il ose espérer pendant quelques millièmes de seconde qu'il pourra éviter son courroux en filant sur la pointe des pieds jusqu'à sa chambre – et tant pis pour la douche. mais il n'a pas le temps de prendre une goulée d'air qu'elle lui tombe déjà dessus.
Ca t'ennuie de me resservir ?
il soupire. bien sûr que ça l'ennuie… mais puisqu'il est debout et que le roi fou sait être gentleman quand il le faut, il attrape son verre – non sans qu'elle ait eu le temps de le tapoter avec impatience, dévorant un peu plus de cette patience dont il commence à manquer cruellement – pour le remplir à la bouteille de vin qui trône sur le plan de travail. il lui apporte rapidement, et fait l'affront de demander :
- ce sera tout pour madame ?
non sans une once d'ironie. il se pose à côté d'elle sur le canapé, sans grâce, se retire ses chaussures. il se fiche bien de ne pas plaire à carmen, tout ce qui compte c'est un sommeil bien mérité.
- t'as passé une bonne journée ?
il se plaît quand même à demander, même si leurs rapports sont complexes et qu'ils se parlent assez peu au final. il espère juste qu'elle sera aussi désagréable que d'habitude et qu'il n'aura pas à lui expliquer la raison de sa lassitude grandissante.
carmen standford est un démon.