elusive and complex. (Matan)

Kilan & Mattie.

elusive and complex.
Tu dois sourire. Rester forte. T’es pas là pour ta nouvelle saison qui se tourne, non la première saison vient tout juste de dire adieu aux petits écrans. Des fans fort et puissant qui font virevolter le nom de la série sur la toile. Toi tu n’es pas d’humeur, mais dans le fond, ça pourrait te faire du bien comme le dit Kenzo. Il le dit, alors tu suis. Après tout ce genre de soirée ce n’est pas que du mauvais, c’est du bon, ça te laisse un temps pour ne plus penser, te plonger dans le film, dans le petit délire qu’est le monde du cinéma. Un monde que t’aimerais peut être rejoindre un jour. T’as des scénarios à lire, des envies de cornichons, pardon. T’es pas trop sûre que cette envie inlassable de bouffe n’est due qu’à la grossesse, t’as bien envie d’accuser le reste. La déprime de ta vie. Ta vie est déprimante. Trop de question auxquels tu dois songer, trouver des réponses. Et c’est aussi compliqué que le fait de ne pas succomber à l’envie. T’as toujours aimé la nourriture. Manger, manger et ne faire que ça n’est pas un problème. Chose saine ou moins saine, peu importe, t’as toujours laissé tes envies guider ton estomac. Alors, tu n’accuses pas ta grossesse de deux mois et quelques jours, car avant aussi il t’arrivait d’avoir des périodes d’estomac sur pattes. Ce que tu n’avais pas l’habitude c’était de manger de si grosse quantité, une faim d’ogre, de femme enceinte, peut-être.

Tu déambules devant le buffet, avant le film, avant l’avant-première du film Marvel qui vient de sortir. T’aimes bien les Marvel, bien plus que la firme dc, mais peu importe, tu ne penses pas vraiment à ce film, aux personnes que tu pourrais voir dans le coin, tu n’as d’yeux que pour l’étalage de nourriture. Des fraises, petit fruit que tu trempes dans la fontaine de chocolat et que tu engloutis goulument. Laissant sans doute de la sauce chocolat sur la commissure de tes lèvres. Tu passes ta langue délicatement tout en prenant une assiette comme tout le monde, tout en échangeant des sourires avec les personnes dont tu croises leur prunelle. Tu prends de quoi tenir un petit bout, avant de finir par aller dans une direction où moins de monde se tient. L’assiette manque de tomber, mais des mains la rattrapent à temps sans grande catastrophe sauf la sensation de malaise qui t’entaille les entrailles. Kilian. Tu ne souris pas très sûr de ce que tu dois dire. Plein de chose fourmille dans ta tête, plein de possibilité.

«   Promis elles resteront loin de toi …  »  tu offres un sourire à Kilian. Ce gars il t’aura fait soulevé un tas de question, ce n’est pas le seul. Mais au moins tu piges sans nul doute que tu n’es pas potable, que tu n’es pas assez bien et que tu avais eu raison au lycée de dire non à kilan pour le bal de fin d’année. La pitié t’avait jamais aimé ça, parfois tu avais même l’impression que ta sœur était à tes côtés par pitié. Mais tu chassais toujours bien vite cette idée. Ton assiette en main, tu ne sais plus trop quoi faire mis à part : «   Bonne soirée.  »  Que tu lances espérant pouvoir t’éclipser sur la terrasse.


 

Kilan & Mattie.

elusive and complex.
Qu'est ce qu'il faisait là déjà ? Une de ses meilleures amies l'avait invité à l'évènement. Une avant-première d'un film, Kilan ne savait plus trop exactement. Il adorait le sujet attention, mais pour lui simplement recevoir une invitation à un évènement avait suffit à son bonheur. Il s'était préparé, sans poser de question. Pour l'occasion, il avait décidé de mettre les petits plats dans les grands, optant même pour un costume. Ce n'était pas habituel chez lui, pas le genre de tenue qu'il portait au quotidien, mais ça l'avait fait sourire de s'habiller ainsi. Un petit brin de fierté éclairait son visage, alors qu'il passait parmi les invités. "Salut, ça va ? " Gros bide. L'homme à qui il avait posé la question, par politesse et pour s'intégrer n'avait même pas prit la peine de lui répondre. "Bon ok, je vais par là-bas moi." Les gens ici se connaissaient tous plus ou moins apparemment et lui ? Et bien, il était incapable de repérer son amie. Il avait un peu rougit kiki, mais pas de quoi se démonter, il venait en plus de repérer un truc génial, le buffet. Il l'avait pointé du doigt et en avait fait sa destination de refuge. Comme toujours, la bouffe.

Un coup d'oeil à sa montre, il avait encore le temps pour se remplir l'estomac. Il s'était frayé son chemin parmi les invités qui faisaient genre de s'intéresser à certaines conversations, alors qu'ils n'avaient qu'un but aussi, essayer de chopper un truc à manger. Les gens le faisaient rire. Une assiette bien trop remplie pour qu'elle ne soit équilibrée plus tard, Kilan pouvait s'évader avec son butin et se mettre dans un coin pour en profiter. Ses yeux parcouraient la pièce, mais aucune trace de son amie, pas celle qui l'avait invité en tout cas. D'un geste d'équilibriste, Kiki était parvenu à garder la fin de son assiette dans sa main gauche et rattraper celle de Mattie dans la droite. "C'était moins une. Qui restera loin de moi ? " Kiki n'avait rien compris et voilà qu'elle lui disait bonne soirée avant de déguerpir vers la terrasse.

Pourquoi Mattie venait-elle de l'éviter ? Kilan l'aimait bien, il avait toujours eut de la sympathie pour elle, de l'affection. La voir lui faisait plaisir, mais visiblement l'inverse n'était pas vrai. Quelques secondes, il était resté là à beuguer. Peut-être qu'elle ne l'avait pas reconnue depuis le temps ? Ca devait être son début de moustache ...Kiki décidait de la suivre, arborant son plus beau sourire pour la rattraper en trottinant. "Mattie attends, tu me reconnais pas ? C'est moi, Kilan." Qu'il montre sa tête comme preuve que c'était bien lui, il en faisait un peu trop sans doute. Ce que le jeune homme avait oublié, c'est que la dernière fois qu'ils s'étaient vus, Mattie l'avait planté. Rejeté. Etait-il resté bloqué là-dessus ? Pas du tout et pire même, de souvenir d'elle, il n'avait gardé que du bon. Être rancunier n'était définitivement pas un de ses traits de caractère. "Qu'est-ce que tu fais là ? " Elle vient voir le film peut-être ? Kiki se rendait compte que sa question était idiote simplement après l'avoir posé. "T'as du chocolat là ! Attends." Sans prévenir, il était venu essuyer un coin de ses lèvres avec son doigt, geste naturel et surtout plein de bonnes intentions. "Voilà, c'est parfait maintenant. Tu vas bien ? "
 

Kilan & Mattie.

elusive and complex.
Ça ce serait si les artistes avaient droit à leur moment d’émotion, à ces moments où plus rien ne va dans leur vie. Toi, la tienne elle dégringole plus rapidement que des dominos lancer à vif allure pour gagner une compétition. Alors, tu t’accroches aux branches et ce soir tu as attachés ton sourire sur tes lippes. Pourtant ton cœur est comme enfermé dans un caisson avec l’interdiction de se débattre pour la soirée. Restant en mode endormi. Pas besoin de lui pour te faire un peu plus chavirer. À quoi ça sert un cœur ? Tu testes encore de découvrir tout cela, savoir comment les émotions et les sensations ont comme rapport avec cet organe plus que complexe. La science dit que le cerveau et plus complexe que celui qui régit la vie, mais toi dans le fond tu n’y crois pas. T’es là pour sourire, payé pour ça et surtout pour donner une bonne image de la série, de toi, de tous. Tu fais le boulot de bien des gens en faisant des courbettes, en laissant tes lippes s’étiraient, alors que tu serais plus d’humeur à laisser couler les larmes de ton visage.

La faim est-elle due à la grossesse ? Non. Tu n’y crois pas, du moins pas de suite. La grossesse n’est pas vieille, tu ne connais pas grand-chose de cette dernière. Pour ne pas dire rien, vu que tu connais son existence. Tu t’épanches sur la nourriture. Tu prends de tout ans une petite assiette essayant de ne pas passer pour une fille juste venue pour la nourriture, mais c’est un peu ce qui t’as convaincu de ramener ton derrière dans le coin. Puis Kilan. T’as le regard qui vient de se poser sur lui. Mais tu devrais fuir. Ça te rappelle une époque, une ère qui existe encore. On ne veut pas de toi, pas de ton joli sourire illuminant ton visage quand tu sais démontrer que tu es contente. Ton petit rire qui rime avec les chants des oiseaux. On t’a repoussé ou alors tu l’as fait, pour mieux te protéger des menaces. La menace Kilan est présente. Du moins l’était dans ton passé. Un refus de ta part, une peur d’être la nouvelle Carrie. Trop bercée par les mauvaises choses que tu en oubliais les bonnes. Alors, tu avais fuis. Puis il t’avait rendu la pareil y a presque un an, quand tu avais fini par donner le premier baiser de cette année à ce jeune homme qui avait déguerpit plus vite que Lucky Luke, te laissant là, le cœur en berne et le visage triste. Une bonne année à toi princesse.  Et quelle année. Une grossesse. Une maladie. T’es pas trop gâtée. Pourtant faut te dire qu’on a voulu de toi, juste pour un soir, juste comme ça, mais tu t’en plains pas. T’as pas la sensation d’être le genre de personne qu’on pourrait aimer, à qui on voudrait offrir le ciel, les étoiles et la lune. Non. La fuite. Tu l’assures. Tu dois fuir. Tu l’annonces. Tes lèvres et toi vous resterez loin de lui, pas question qu’il ait encore le malheur de les croiser pour le rendre aussi mal que la dernière fois.

Mais t’es gauche, tu te presses. Trop brusque, trop vite. Ton assiette de justesse rattrapé par le brun. Tu déposes tes opales sur lui, la bouche de travers, pas sûre de savoir ce que tu dois répondre. «   Merci.  »  C’est un bon début. Tu peux peut être réussir à échanger avec les autres sans aucun texte, sans ligne à suivre. La conduite doit être naturelle, mais te faudrait découvrir le monde, découvrir les joies qui trainent dans ce monde. Mais non. Tu ne connais rien, tu ne connais pas les bonnes intentions, les bonnes choses. «   Moi..  »  Pas sûre de toi, tes mots sont presque mangés par tes lèvres, trop pressées de se joindre et de se sceller. Puis t’es partie. T’as pas demandé de reste, de due à quoi bon. Pinçant tes lèvres, tu regardes le ciel, il est parsemé de jolies étoiles qui te détendent. Tu te sens bien sous les étoiles, et l’enfant que tu es malgré ce corps de femme s’apprêtant peut être à donner la vie, pensé à la chanson que tu chantais avec ta cousine quand tu avais la chance de la voir. Le roi lion. Des mondes d’enfants ont fait de ta vie un paradis, tes parents l’ont rendu horrible et tout ça en te rendant cette dernière normal. Tu as besoin qu’on te dicte une conduite, des chemins à suivre, oubliant que tu as sans doute une âme pouvant s’envoler toucher les étoiles pour ne plus jamais te laisser à terre. Mais faut le réaliser, faut le voir et ça t’es pas capable de le faire.

L’air frais te fait du bien, te cajole à sa manière et toi tu souris. Incapable de sourire à quiconque dans la salle, mais à cette douce caresse, tu sais le faire. Puis, tu entends cette voix. Tu l’entends à nouveau. «   Si je te reconnais …  »   Les sourcils qui se froncent, les lèvres qui se blottissent l’une contre l’autre et tes opales qui cherchent des réponses dans les siennes. Dernière fois que tu le voyais de si près ? Une fête mondiale, une fête qui signe du bon, un renouveau, mais qui ne change rien, c’est comme la majorité, elle ne change rien. Rien ne change. Toujours esclave de chose, de gens et la vie est ainsi on s’en rend pas toujours compte. «   Une première et je devais être présente … faire mon boulot. Sourire !  »  Ce que tu ne fais pas. Toujours pas. Des lèvres plates, n’annonçant pas du tout une touche de bonheur de le voir, tu es perplexe et c’est normal. Il s’approche, laissant son pouce sur la commissure de tes lèvres, mais tu recules, un pas en arrière. As-tu vu un monstre ? C’est à croire vu ta réaction, tu cognes ton échine au mur, coincée, faites comme un rat. «   Oui je vais bien … et …  »  t’es pas sûre d’avoir à demander pour lui, mais tu le fais. «   Et toi ?  »  Que tu lâches sans aucun relief dans ta voix. «   Enfin, tu n’&as personne à qui parler ?  »  Petite princesse tu te réveilles, tu lances quelques petits piques ? Peut-être. Attention à ne pas perdre le contrôle.



 

Kilan & Mattie.

elusive and complex.
A part le fait de voir un bon film, Kilan n'avait aucune raison d'être là. Son amie qui l'avait invité n'était pas présente. Il ne connaissait personne. Des raisons de se démonter ? Non, au contraire, Kilan était trop excité pour fuir cet endroit où il n'aurait probablement pas dû être. Peu de personnes lui ressemblaient ici, elles semblaient trop ... sérieuses ? Sans doute. En général, il arrivait à sortir les gens de leurs zones de conforts. Il arrivait à les faire rire au moins. Là il essuyait des bides, alors il se rabattait sur l'un des amours de sa vie. La bouffe. Grand bien lui fasse. Il avait pu repérer Mattie. Mattie Bowens. Ca lui faisait plaisir de la voir, mais dans un premier temps, elle semblait ne pas avoir fait attention à lui. Elle était distraite ? Manquant de faire tomber son assiette, mais Kilan avait ses petits réflexes et il était ravi de lui sauver son repas.

Il allait pouvoir parler à quelqu'un, rigoler avec une fille qu'il connaissait en plus. Ou pas. Il n'avait rien compris à ce qui venait de se passer. Elle allait s'éloigner de lui ? Il ne comprenait pas bien en fait ... A peine un merci et pouf. Elle partait. Il était un peu déboussolé sur le coup, mais il venait de comprendre. Ca faisait au moins un an, elle ne l'avait pas reconnu, tout simplement. C'est donc logiquement qu'il ne se démontait pas le moins du monde et qu'il rattrapait la petite tête blonde. Pour lui signifier que c'était lui. Problème, elle le savait. "Ah, mais si tu le sais, pourquoi me fuir ?" Elle s'en rappelait, mais alors pourquoi partir ? Il essayait de faire travailler ses méninges, mais non, rien. Elle avait peut-être bu ? D'où le fait qu'elle soit maladroite.

Elle ne sentait pas l'alcool, mais par contre, elle semblait différente de sa mémoire. Quelque peu apathique, Kilan se demandait bien ce qu'il se passait chez elle là, maintenant. "On dirait que tu as vu un fantôme." Ce n'était peut-être pas une bonne idée de dire ça directement, mais les mots étaient venus tout seuls. Il ne reconnaissait vraiment pas la personne en face de lui. Au moins, il apprenait quelque chose. Elle était là pour le boulot. Il savait très bien son métier, le jeune homme avait suivi sa progression même. Fier d'elle, quelque part. Pourtant, si lui était ravi de tout ça, elle à l'inverse donnait l'impression qu'elle se fichait royalement d'être là et de le voir. "Il y a pire que sourire dans la vie non ? " Avec un petit rire, il cherchait à provoquer une réaction similaire et surtout la détendre.

Dans son élan, il avait essuyé le chocolat et elle, elle s'était mise à reculer. Moment gênant un peu. Surtout qu'il était certain que sans le mur derrière elle, elle aurait continué. Il décidait pour le bien de tous de faire plus attention à ses gestes, tenir ses mains, même si pour lui, tout ça n'était partie que d'un bon sentiment. L'entendre dire qu'elle allait bien, il ne savait pas trop si ça sonnait faux ou non, ce qu'il savait, c'est qu'elle n'avait pas tellement envie de faire la conversation. Même quelqu'un d'aussi optimiste que Kilan était capable de le voir. Une part de lui était un peu triste et dans l'incompréhension toujours, mais il ne montrait rien. Après tout, il se faisait probablement des idées. "Moi ça va, j'ai hâte de voir le film et je suis content d'être tombé sur toi." C'était vrai et il s'apprêtait à sourire de nouveau, avant la claque. "Personne à ? Quoi ?" Tellement surpris, le jeune homme restait interloqué, plusieurs secondes. Elle lui en voulait non ? On aurait dit. "Oh, je ... vois ..."

Mais vraiment, qu'est ce qu'il avait fait ? Sa tête s'activait pour trouver une explication. Se souvenir de la dernière fois qu'ils s'étaient vus et flash ... Ca lui revenait, ça s'était terminé en bisous et il s'était enfui. A l'époque, il avait eu l'impression de faire une infidélité à Teagan, c'était son premier bisou. Alors, oui, il était parti en courant. Maintenant qu'il y pensait, c'est vrai qu'elle avait des raisons de lui en vouloir. Elle était vraiment restée bloquée sur ça tout ce temps ? Il avait de la chance qu'elle ne l'ait pas frappé alors. "Mattie ... Tu m'en veux pour la dernière fois c'est ça ? " Pour être honnête, lui il avait l'impression que cet évènement remontait à bien plus loin que ça, comme si ça avait été un jour particulier qui s'était passé hors de l'espace temps. Dans un monde parallèle. Son souvenir à lui de Mattie était toujours le même et il n'avait pas envie de la fuir, bien au contraire. "Je ne savais pas ... désolé, mais j'étais jeune ... Et... j'avais jamais ... encore fait ... ça." La blague. 21 ans et il faisait le grand sage. Et le mot "ça" pour remplacer bisous. Il patinait littéralement dans le gazon, avant que d'autres souvenirs ne lui reviennent. "Tu sais, il me semble que tu m'avais fui toi aussi une fois. Je crois. Je ne t'en veux pas moi. J'ai toujours été content de te voir." Le problème de ne rien comprendre à tout ce qui concerne ce domaine, c'est que Kilan, même avec tous les efforts du monde aurait été incapable de se défendre correctement. Dans le fond, il voulait seulement que Mattie lui fasse un sourire et qu'elle lui dise que c'était une plaisanterie.
 

Kilan & Mattie.

elusive and complex.

Jamais de répit pour toi princesse. Tomber nez à nez avec Kilan c’est comme une piqure de rappelle qui te signale que tu n’es rien, que personne ne veut de toi. Que tu devrais juste te cacher et ne plus jamais sortir de ta coquille. Cesser de croire au conte de fée. Ce que tu fais déjà, tu ne crois pas au conte de fée. Pourquoi faire ? Te torturer et tout ? L’air frais qui t’accueillait les bras ouvert. Heureuse d’être loin de Kilan, mais ce fût un soulagement de courte durée. Le fuir ? Vérité ou mensonge ? Travaillons le mensonge. Tu cherches tes mots, mais tu peines, tu parviens  avec difficulté à trouver quoi dire. «   Je voulais juste être dehors. »  T’y crois pas, pour une actrice tu fais de la peine. Tu ne parviens pas à trouver les mots, t’aurais pu tout dire, t’ouvrir, foncer, mais ce n’est pas toi. Trop fragile, trop dans l’attente de l’approbation des autres, parents, scénaristes, réalisateur. Poupée de chiffons qui n’a rien à dire sauf à s’exécuté, oubliant de penser par toi-même, tu vas finir par ne plus rien savoir, ce qui est presque déjà le cas.

Un fantôme ? Peut-être. Oui, peut être que Kilan est un fantôme de ton passé. Seulement il n’y a pas que ça qui tracasse ta cervelle. Tu es trop de chose en tête, explosé, crier te ferait un bien fou, mais tu n’es pas ce style. Tu n’as pas de style, tu es effacée, c’est même sans doute toi le fantôme en réalité. «   Peut-être bien, mais ça fait rien. »  non. Car tu n’as pas le choix de l’affronter, vu que l’ancien garçon que tu regardais au lycée est là, face à toi. T’ayant suivi. Tu attires les problèmes dernièrement, tu perds le peu de contrôle que tu pouvais avoir sur cette maudite vie qui est tienne quand on veut bien te la laisser. Tu vas finir par suffoquer dans ta propre existence priant qu’on te tente une main pour t’enfuir et ne plus jamais relever la tête. Tes opales agressent les siennes quand il te dit que sourire n’a jamais fait de mal. Mais toi t’en as marre de sourire, t’es des crampes, à force d’offrir des sourires alors que tu n’as qu’une envie fondre en larme et devenir réellement invisible. Pour ne plus supporter la pression qu’on te fout, une pression qui va finir par faire des ravages bien autre part qu’en toi. «   Et il n’y a rien de mal à ne pas vouloir sourire ! »  Pas une once de relief dans tes mots, pas de ton, juste ta voix qui se pose sans aucune émotion. Tu le vois rire et tout. Il a l’air de prendre plaisir à le faire. Mais toi, tu n’as plaisir nulle part, t’es presque pas sûre de prendre plaisir à te conduire comme tu le fais.

On te pousse, on te façonne d’une façon et tu dis oui, toujours oui. Faudrait briser les chaînes rouillés par le temps et les larmes poupées, mais t’es incapables de faire ça. Un pas en arrière, trop près de toi. Tu t’expliques ton geste. Pas envie de subir encore un choc, encore une déception, de ressentir le fait d’être une moins que rien, encore avec lui, toujours. Tu ne le comprends pas. Il n’a personne au lieu de s’accrocher à toi de la sorte ? Rien n’à faire de sa soirée au lieu de gâcher un peu plus la tienne ? Te forcer à parler, à te rendre aimable, car on t’a demandé de le faire. Tu ris, tu craques. Tu ris à gorge déployé en l’entendant. Content d’être tombé sur toi, mais c’est une blague, tu bouillonnes poupée, si fort, beaucoup trop. La pression va exploser, tu vas craquer et tu ne sais pas trop à quoi ça va rimer et à quelle sauce tu vas finir par être dévorer par tes propres méandres. Tu ne dis rien, ton rire pour seule réponse, à quoi bon continuer cette conversation qui n’allait rimer à rien, vexer ta personne ou bien celle de Kilan ? Pas ton but. Non clairement. T’as pas envie de parler, pas envie d’être sympa, mais c’est ton job. Encore. L’actrice, le pantin. Pinçant tes lèvres tu espères qu’il parte.

Tu souffles. T’espère qu’on vienne vous dire que le film va commencer, qu’on vienne te sauver pour une fois dans ta vie. t’en as marre d’être jeté aux lions s’en arrêt, c’est douloureux de reprendre toutes les personnes ne voulant pas de toi, une liste bien plus longue que celle des personnes voulant de toi pour de vrai et non par intêret. Ton cœur se brise à cette pensée, tu ne sais plus quoi faire, ni penser. Mais façon, tu ne peux rien faire, tu es coincée et c’est ainsi.  Tu minaudes priant pour qu’il s’en aille sans réponse, mais il continue, ses mots s’accrochent à toi et tu restes silencieuse. On dirait une poupée sans âme, sans sentiment, rien. Strictement vide. Puis il te parle de la fois où tu avais dit non pour le bal ? Tu n’es pas sûre de tout comprendre. Petit poupée est complétement léthargique durant quelques secondes.   «   Non je t’en veux pas. »  Mensonge. Encore. «   Enfin peut être … je ne sais pas. »  Un peu plus vrai. «   Oui , mais t’es pas le seul. »  On va y arriver. Tu souffles et tu regardes le ciel étoilé, ça te conforte et te rassure assez. Prenant un peu ton temps tu finis par lui faire face une bonne fois pour toute, les opales se fondant dans les siennes. «   Tu avais juste eu pitié de moi au bal … je l’ai entendu … je n’avais pas besoin de ça … »  Que tu finissais par dire, omettant de reparler du baiser.  Pourtant, le fait qu’il est dit jamais fait te travaille, pensant à la première fois, tu te poses des questions, peut-être trop. Bien trop.