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 black swan (silene)

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Message Sujet: black swan (silene)   black swan (silene) Empty Dim 28 Oct - 23:45

elle pouvait le sentir. le parfum de la haine. drogue douce, aux relents de jasmin. elle le respirait. il emplissait ses poumons. brûlait sa gorge. derrière la fenêtre du coupé, les lumières de new york défilaient. grandioses. mais elles n'étaient rien. rien, comparées à l'éclat de la sublime créature d'amour assise sur le siège conjoint. il aurait été tellement aisé de lui succomber. si elle n'avait été qu'une simple putain comme tant d'autres. elle pouvait imaginer la scène dans ses moindres détails, des plus érotiques. elle se serait hâtée de laisser tomber la cigarette, les talons, les lourds colliers. demander au chauffeur de s'arrêter quelque part - être dans les petits papiers des "sons of the harpy" lui concédait certains avantages. se perdre ensemble dans l'habitacle capitonné. peut-être même quelques billets glissés dans le corsage, si le moment n'avait pas été à la hauteur de son impudicité fantasmée (il l'aurait été, sans doute). mais dans tout doux rêve, il y avait souvent des "si". et ce "si"-là, était de taille, elle en avait bien peur. répondant au licencieux nom d'"envie". ou de "jalousie". enfin, ces deux-ci étaient soeurs. "si"-lene. si elle n'avait pas été là. si elle s'était satisfaite de l'obscurité, des passes hâtivement dédommagées et tout aussi honteusement achevées. si elle était restée dans l'ombre, avec les filles de son rang, et les macs véreux. mais il avait fallu qu'elle s'attaque à lui. le prince sans nom. le roi sans couronne. le dieu sans merci. oui, tout compte fait, elle aurait pu avoir une vie paisible. auprès d'un quelconque autre magnat du crime (ce n'était pas le queens qui en manquait), qui l'aurait tout aussi bien protégée. pourtant, elle l'avait choisi, "lui". suprême marque d'insolence. quand elle voyait toutes ces catins virevolter autour de son adoré, cela la laissait quasi indifférente. elle savait, de toute manière, les surpasser, et de loin - confiance ? avait-elle confiance en lui ? mais avec elle, c'était différent. silene était différente. d'une façon qui la dépassait, elle s'était hissée haut, plus haut que ses pathétiques consoeurs n'y étaient jamais parvenu. elle était maligne. trop maligne. ça ne lui plaisait pas. l'adrénaline dans ses veines, quand elle la voyait, ne serait-ce qu'au détour d'un couloir, faisait battre son coeur fort. si fort, qu'elle craignait qu'il explose. diabolique vision que celle de ses cheveux peroxydés. elle l'observait, du coin de l'oeil, fumant d'un air lugubre. prenant soin d'expirer la fumée à l'intérieur de la voiture. espérant peut-être la faire suffoquer jusqu'à l'étouffement ; ce qui ne semblait pas d'une grande efficacité. de même que son parfum capiteux - musc, bergamote et magnolia, sa signature -, qui embaumait de façon prononcée l'arrière de la voiture. de temps à autre, une mèche blonde, par mesquinerie, venait se poser sur son épaule, elle venait l'y déloger d'un revers de main. elle était proche. trop, beaucoup trop proche. elle ignorait quel sombre dessein la possédait lorsqu'elle lui avait proposé mielleusement de se joindre à elle à l'occasion de cette soirée d'amateurs d'art, organisée quelque part dans les recoins huppés de manhattan. bien entendu, elle y avait été invitée. bien entendu, silene ne l'avait pas été. mais, une si affable requête ne pouvait se voir opposer le refus. "viens avec moi. ce sera amusant. et puis, tu dois t'ennuyer, ici, non ?" elle ne lui avait pas tellement laissé le choix. au contraire, elle avait veillé à ce que quelques-uns de ses "amis" soient présents. histoire de s'assurer que chacun ait vent de sa charité. qu'ils sachent à quelle magnanime régnante ils avaient affaire. machiavélique ou pas, ses sentiments blessés se sentaient apaisés, en ayant la certitude qu'elle allait passer la nuit loin de lui. elle ne lui avait pas fait part de ses inquiétudes. jamais. dévoiler ses faiblesses de façon aussi grossière ne lui ressemblait pas. à la place, elle lui avait offert de sortir de sa condition ne serait-ce qu'une nuit. de lui servir de chaperon, jusqu'au matin, où elle recouvrerait les attributs vulgaires de sa profession. la proposition était trop belle pour être refusée. du moins, c'était ce qu'elle supposait. elle la regardait à peine. trop absorbée par un rouge à lèvres qui s'écaille, ou un bas récalcitrant. maniant avec professionnalisme l'attache satinée de la jarretelle, toutes ses pensées étaient dirigées vers elle. et personne d'autre. savait-elle seulement à qui elle se mesurait ? s'il n'y avait pas de poignard vicieusement dissimulé au creux de sa cuisse, il lui semblait approprié de lui montrer avec quelles armes elle pouvait tout aussi bien rivaliser. que, si son corps était encore jeune et (presque) inaltéré, il ne serait jamais à la hauteur du sien (alors, pourquoi se haïssait-elle, nue devant le miroir ?). elle exhale un long soupir. regarde dans le rétroviseur. replace une boucle d'oreille. "estime-toi heureuse de pouvoir m'accompagner ce soir. il y aura des gens importants, très importants, auprès desquels il est primordial que je fasse bonne impression." bien sûr, elle ne se laissait pas uniquement guider par ses instincts mortifères, lorsqu'elle avait précipité la douce dans l'antre du loup. tout avait été savamment calculé. les grands noms de la peinture, masculinité décrépie et faussement prude, appréciaient de temps à autre d'avoir une jolie minette sur leurs genoux. pour se sentir un peu moins vieux, et pathétiques. et si silene pouvait avoir une quelconque utilité, dans les petites manigances d'artemisia, c'était bien celle-ci. elle, elle ne jouait pas (plus) les nymphettes. elle avait passé l'âge. c'était une dame, après tout. la robe dissimulait soigneusement chaque centimètre de peau, et descendait au-dessous des genoux, dieu merci. elle n'était pas comme elle. elle avait une vertu à défendre. "alors, ne me fais pas honte, s'il te plaît." le mépris suintait de son verbe âpre. détaillant chirurgicalement chaque élément de son être. comme si elle n'était rien. rien que le misérable parasite qui menaçait dangereusement son bonheur, aussi incertain fut-il, même en son absence. pour l'humilier. car elle n'était que la servante. et artemisia, la reine. savourant le fragile équilibre qui la désignait, pour le moment du moins, comme la grande gagnante du soir. mais elle le savait, oh que oui. la chute n'en serait que plus brutale.
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Message Sujet: Re: black swan (silene)   black swan (silene) Empty Mar 20 Nov - 19:32

Les réverbères se reflétaient jusque dans la voiture, sur sa robe blanche dentelle qui hurlait une innocence envolée (rejetée?) depuis longtemps. De ses fins traits juvéniles, elle en jouait sans aucune honte. Fine stratège, on pourrait croire sans aucun doute qu'ils l'auraient freinée. Qui confierait un business à une gamine? Qui ferrait confiance à une môme? Et pourtant, elle avait tiré de cet aspect des avantages précieux. On ne craignait pas son nom parce qu'elle dégageait une douceur innée mais c'était ce qui la rendait redoutable. Qui pourrait s'en méfier? Ses meilleurs coups, elle les avait réussi parce qu'on ne l'en croyait pas capable, ses reventes les plus onéreuses sur fond d'arnaque n'avaient été possibles que parce qu'on la pensait trop honnête, trop innocente pour jouer sur un tel terrain. Elle était ainsi, Silene. Elle prenait toujours les pires défauts pour en faire des armes inattendues. Et ça faisait mouche. A chaque fois.

Comme avec sa compagne de ce soir. Si son visage n'exprimait rien d'autre que de la curiosité sur leur destination, son sourire était intérieur. Elle s'amusait en silence des mimiques d'Artemisia. Elle n'était pas à même de tous les comprendre, ni tous les voir d'ailleurs mais pour ceux qu'elle repérait sans mal, elle en comprenait aisément la raison. Cette fumée omniprésente dans l'habitacle, ce silence qui aurait pu être pesant pour d'autres (mais dont la poupée se fichait éperdument), ses coups d’œil qu'elle devinait parfois. S'il y avait bien un point commun entre Artemisia et Silene, c'était bien ça: l'art de l'observation et de peser ses mots. Leurs paires d'yeux n'étaient pas là que pour leur faire des yeux de biche capables d'en séduire plus d'un. Leurs mots étaient minutieusement choisis, ils n'avaient pas toujours l'impact escompté mais ils restaient irremplaçables tant le soin était apporté à leur emploi. Alors oui, elle s'amusait intérieurement de voir la jeune femme minauder dans l'autorité, comme si elle cherchait à lui prouver quelque chose.

Silene la laissait croire parce que les choses étaient ainsi plus faciles. Elle feintait de jouer sur les mêmes plates bandes quand la réalité voulait que ça lui permettait d'éloigner Artemisia du réel but. Qu'elle continue de croire que la blonde cherchait à séduire Sly, ça finirait par faire son affaire. En attendant, sous ses mots, elle tournait son visage vers son interlocutrice. Yeux curieux, visage fermé. Ses paroles étaient pointues, presque taillées pour blesser. La sylphide restait silencieuse. Pendant un instant, quelques précieuses secondes, c'était son sourire en coin digne des têtes à claques qui parlait pour elle. Si elle avait tout intérêt à rester obéissante et cordiale pour être l'épée du roi, elle n'avait rien à prouver à la pseudo-généreuse, aucun compte à lui rendre surtout. « Assumes ton invitation et estimes-toi heureuse que je l'ai accepté... s'il te plait. » Un s'il te plait appuyé par un sourire aussi hypocrite que l'invitation.

Piquante rose. Elle n'allait pas changé pour le plaisir et l'honneur d'Artemisia parce qu'elle n'était pas idiote. Elle savait qu'elle ne l'avait pas invité par générosité mais par intérêt, pour en faire un faire-valoir éventuellement, parce que même si elles n'avaient pas le même but, elles se ressemblaient beaucoup... beaucoup trop et Silene aurait probablement fait la même chose si elle s'était retrouvée à sa place. C'est ce qui expliquait sûrement leur relation respective ambiguë avec Amor. Trop ressemblantes et tellement différentes à la fois. Une promiscuité qu'elles n'assumaient pas ou qu'elles assumaient trop les rendant acerbes l'une pour l'autre. Une balance prête à se casser la gueule à tout moment. Jeu dangereux sur l’ourlet de leurs lèvres carmines qu'elles n'avaient pas peur d'animer.

« Tu leur feras bonne impression, avec ou sans moi, avec ou sans honte de quoi que ce soit. » Elle pouvait au moins lui admettre ça. Artemisia avait une aura impressionnante, séduisante. Beauté froide dans la chaleur de la soirée, elle allait attirer des yeux et bien d'intérêts, la blonde en était persuadée. Della Rovere avait ce pouvoir mystérieux sur chaque personne qui pouvait l'entourer, aussi bien des inconnus que des proches ou des ennemis. Rowe était probablement la plus belle preuve qui puisse exister à l'heure actuelle. Sans ce pouvoir de persuasion et d'attirance, elle ne serait probablement pas là. La plus jeune s'autorisait même à attarder son regard. Sur ses cheveux lisses et brillants de santé, sur ses pommettes rehaussées, sur l'habilité de ses doigts à arranger sa boucle d'oreille, sur ses lèvres charnues et sa peau satinée. Charme indéniable, incontestable.

Silene ne se voulait pas gentille, encore moins menteuse ou manipulatrice, pour cette fois. C'était simplement et bêtement la vérité. Artemisia n'avait pas besoin d'elle pour les mettre dans sa poche, n'avait pas à avoir peur qu'on lui fasse honte comme elle le disait très bien. Elle se suffisait à elle-même pour que les invités n'aient d'yeux que pour elle. Silene avait même la sensation qu'en l'emmenant avec elle, et visiblement sous ses paroles, elle se mettait des bâtons dans les roues toute seule. Auto sabordage. Vérité simple mais qui en cachait forcément une autre qui pourrait servir, plus tard, à la petite manipulatrice. La femme semblait avoir beaucoup d'estime pour elle-même mais elle manquait surtout cruellement de confiance. Pourquoi Silene serait-elle ici s'il en était autrement? Un trait qu'elle notait, sur lequel elle serait prête à jouer au besoin. Rowe, contrairement aux apparences, n'avait pas de satisfaction à tirer sur les cordes sensibles des autres mais elle restait cette gamine assoiffée de pouvoir, capable de tout et surtout du pire, sans pouvoir vraiment y faire quelque chose. Elle était ainsi faite.

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