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 against the ropes [r]

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Message Sujet: against the ropes [r]   against the ropes [r] Empty Sam 6 Oct - 10:24

“Do you know how hard it is to say nothing? When every atom of you strains to do the opposite?”---- / B & T

hammerstein ballroom, manhattan center, NYC.
Le vacarme est retentissant à l’extérieur de ce qui lui ferait office de loge s’il avait été comédien ; rien n’est conditionnel, pourtant, car c’est ce que l’on attend de lui, lorsqu’il posera les ripatons sur le carré, lorsque les acclamations se feront de plus en plus véhémentes…
Il devra juste faire le show.

{…}

Bonne continuation mills. 
Sans prendre la peine de formuler une véritable syntagme comportant au moins un verbe ; glaviot balancé comme un jet d’acide en pleine tronche, laissant un voile de gravité sur son passage et la carcasse encore chaude d’un Travis qui ne devait pas s’attendre à une telle chute rhétorique – la sienne, violente et d’une rapidité bouleversante.
Vite la démarche chaloupée se dissipe et la cascade de cheveux bruns relevée en queue de cheval se baladant d’une omoplate à l’autre disparaît à travers la porte : emportant toute la chaleur qu’elle transférait par un mécanisme thermodynamique qui ne fait plus sens.
Ses poils se hérissent sur ses bras jusque sur sa nuque et, alors qu’il s’attaque à sa seconde clope – désespérément - , le blond se demande s’il réagit au thermomètre qui voit ses chiffres baisser, à la peur d’être quitté ou à une autre émotion forte à laquelle il défend toute légitimité ?
C’était pourtant ce qu’il était venu chercher.
Il serait plus simple  ,pour celui qui se sent seul même aussi bien entouré, d’effectuer les pas esquissés en sens inverse, d’attraper le poignet de la jeune femme, pour lui intimer de se tourner dans sa direction : il pourrait alors tout lui raconter.
Confesser ses craintes les plus idiotes, en assumant ses faiblesses et – sa maladie, son impact dans sa vie, cette place considérable qu’elle occupe.
Peut-être qu’elle n’aurait pas peur, Binky.
Avec ou sans gants, elle lui foutrait un KO au premier round ?
J’ai jamais dit que t’étais important pour moi.
Maintenant, ce qui est fait est fait.

En tout cas, il s’était imaginé une fin moins définitive – où il serait resté son sparring-partner.

{…}

- C’est pas mes oignons – siffle Travis, entre deux mouvements pivots ; il esquive un crochet , frappe les pattes d’ours tenues par Cujo, sous les directives de Drazic.
Il a accepté un combat – avec un gros cachet, négocié par son coach avec Alfie les-bons-tuyaux (organisateur de combats, bossant en freelance et opportuniste de haut vol, des travers accumulés qui lui permettent, entre autres, de se distinguer dans la masse grouillante de charlatans qui pullule). Alors, il a repris les entraînements.
Journées millimétrées, pensées à la seconde.
Il court, bouffe, envisage : victoire.
Mais, dans toute cette histoire, il y a une défaite qui hurle par son absence ; elle a un sale goût sur les papilles.
- COBRA 1, c’est le quartier général, Travis, arrête un peu de te comporter comme un môme !
Peu prolixe, Zemko l’assomme de remarques du genre depuis plusieurs semaines ; et Travis Mills, majeur et vacciné, s’en tape. S’il ne met plus les pieds dans le club qu’il a pourtant financé et qui l’a vu passer de la crevette au champion, c’est parce qu’il ne veut pas que les choses s’aggravent, que l’air devienne irrespirable – qu’il ne représente pour une certaine personne qu’une nuisance à éviter.
Il aurait dû y penser avant et ça aussi, Zemko le lui fait bien observer.
- Bien sûr, t’es pas un génie mais qu’est-ce que tu y peux ? Avec tous les coups qu’t’as reçu sur l’crâne !
Et alors qu’il lève les yeux au ciel, Cujo lâche une patte sur son cigare, illustrant les dires du vieux slovaque.

{…}

Flash photos, fond sonore médiatique, les journalistes et autres intéressés redoublent de commentaires et creusent, espérant découvrir les os sous les épaisses couches de faux-semblants.
Travis « C-4 » Mills à l’affiche, combat principal, versus Raul « El Guapo » Gutierrez. Catégorie poids mi-moyens et la pesée devient vite le premier round d’une rencontre plus pernicieuse, les rires éclatent, deux fiertés s’expriment et se cherchent devant une assemblée affamée.
Les piques sont lancées, les esprits s’échauffent – les deux fighters se taclent sans enrobage et les voilà prêts à en découdre sur l’estrade.
- Je dis seulement qu’il est grand temps qu'il prenne sa retraite.
Travis affiche un sourire carnassier face à un Raul furibond.
Tous les deux savent que c'est ce qui fait vendre.

{...}

Vingt heure quarante cinq, il ne reste plus que quinze minutes avant le début des hostilités; casque beats by dr dre sur le sommet de son crâne balance ses fights playlist depuis qu'il a débarqué avec son équipe au complet.
Drazic tourne comme un lion en cage;
Cujo et Souleymane - l'un scrollant sa page d'actualité, l'autre récitant une prière en langue arabe.
Cassandre mettant en pratique ses techniques de relaxation.
Tout le monde est là sauf elle.
Allongé là, il se demande si Comuzzi s'apprête à lui rendre la monnaie de sa pièce.

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Message Sujet: Re: against the ropes [r]   against the ropes [r] Empty Sam 6 Oct - 13:10


☽ ☽ ☽
{ sad birds still sing }
w/@travis mills
inspire, expire. t’es obligée d’y penser, de réfléchir à un besoin vital pour palier à la fatigue ambiante. la fatigue accumulée depuis ton coup de sang parce que t’évites de penser pour ne pas y penser justement. t’évites même la salle, ton temple pour éviter d’y croiser l’indésiré. t’en es arrivée à un stade où tu ne sais même plus ce que tu fuis. sa présence ou son absence. ses paroles te lacèrent l’âme en hommage à une époque où vous aviez autre chose, vous étiez autre chose. ton agressivité a été décuplée et tes séances chez ton thérapeute se sont espacées, il te connait trop bien pour ne pas relever ton irascibilité. alors t’évites tout ce qui faisait sens pour toi, jusqu’à ton oncle qui finirait par t’emmener de force jusqu’à la salle et là, une valse malsaine reprendrait dans ton esprit. t’as fui ce que tu aurais pu regretter et le ping-pong d’égos dans lequel vous vous étiez lancés. tu ne veux pas replonger. tu n’es pas importante. la colère te submerge et le footing quotidien ne suffit plus à te contenir alors tu trouves une autre adresse où cogner, un endroit où personne ne pensera que tu t’es simplement fait baiser dans tous les sens du terme. premier coup, tu enchaînes et ta violence se décuple au fil des instants qui s’égrènent. t’es loin de tes repères, tes coups sont moins précis loin de ta distraction habituelle. les minutes qui s’égrènent sont à l’image des jours écoulés, c’est douloureux et criant d’une carence. un combat annoncé fait parler dans l’enceinte de la salle amateur, détourne l’attention des voyeurs phallocrates trop peu habitués à voir une femme porter des gants et asséner des coups. un combat dont tu connais l’affiche depuis trop longtemps. un combat qui te partage depuis trop longtemps alors t’abandonnes. la simple évocation de son nom te rappelle aux souvenirs d’adieux précipités et les regrets qui ont suivi. les heures de sommeil se sont quasiment absentées de ta vie à mesure que la tension a augmenté et tes étoiles n’ont même pas eu le pouvoir de te calmer. tu t’es tuée sur tes cours mais là encore, tout a été trop inefficace. tu te sens idiote d’avoir été si naïve et tu regrettes plus encore tes regrets. il est désormais clair que tu as pris la meilleure décision. vous étiez nocifs l’un à l’autre. tu quittes l’endroit en te promettant de ne jamais y remettre les pieds. c’est fini, la vie continue et ce bordel doit rester derrière toi. l’éphèbe doit rester derrière toi avec tous les reproches qu’il a inspiré. tu passes chez ton oncle, le combat est à nouveau évoqué et tes bonnes résolutions partent rapidement en fumée. ce bordel sentimental n’en a pas fini de te faire baver. tu parles mais t’es déjà trop loin, habitée par un éternel dilemme. une vieille promesse se rappelle à ton bon souvenir alors que tu arpentes ton vieux studio en essayant de remplacer vos mots par ton cours de physique. les heures passent et tu rends les armes, tu capitules devant l’inaltérable répétition qui t’embrumes l’esprit.
tu te répètes les mêmes mots en boucle, tu fais demi-tour avant de te reprendre une bonne dizaine de fois et finalement, ton chauffeur de taxi te dépose à bon port et t’en es déjà à regretter l’issue de ta décision. il a encore le dessus dans ce qui aurait dû être une absence. contrairement à lui, t’as qu’une parole et tu comptes bien lui asséner l’argument si il fait un seul commentaire sur ta présence devant le ring ce soir. tu ne sais que trop bien ce qu’une absence peut avoir comme conséquence sur un combat, tu l’as vécu trop récemment et t’es pas prête à faillir à ton engagement, aussi obsolète soit-il. t’as fait un effort sur la tenue et le maquillage même si c’est clairement pas ton genre de te déguiser pour attirer la convoitise et tu dois bien être la seule au premier rang. tu te renseignes avant de rejoindre le côté jardin de la scène et la tension se fait croissante à mesure que t’avances. tu sais même pas si tu seras la bienvenue mais tu tentes le coup, ton égo n’est plus à ça près après la débâcle subie. tu salues l’équipe qui entoure le champion. t’as toujours été impressionnée par le staff qui le suivait et puis t’as rapidement compris qu’il fallait au moins ça pour le maîtriser/raisonner. ses combats sont violents, d’une autre catégorie que les tiens. t’as le palpitant qui vacille en arrivant devant lui, tu récupères les bandes sur le banc et tu les agites devant lui dans un geste naturel. vous avez fait ça tellement de fois que ça devrait l’être et pourtant ce soir, c’est comme une première fois. les bruits alentours s’éteignent contre tes tympans qui battent le rythme infernal aortique et t’attrapes sa main gauche pour lui bander. j’avais promis d’être là pour tes combats, je tiens à honorer mes promesses. ça peut sonner amer mais tu l’es plus, t’es juste angoissée par le rejet qu’il pourrait t’imposer alors tu baisses les yeux sur tes doigts tremblants mais experts. tu couvres ses phalanges et relâche sa paluche pour prendre la deuxième. t’as l’air encore plus délicate avec tes petites mains qui affrontent dans un duel muet les siennes. tu relâches la deuxième et tu relèves les yeux. tu sens des regards sur toi alors tu reprends ta contenance. c’est qu’une histoire de promesse ce bordel. tu dois monter dans dix minutes ? il y a du monde ce soir. c'est idiot, tu connais l'horaire et il attire toujours la foule mais t'as plus rien d'autre en réserve, essoufflée par la décharge émotionnelle.
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Message Sujet: Re: against the ropes [r]   against the ropes [r] Empty Lun 8 Oct - 12:40



Dix petites inspirations.
Un.
Deux.
Trois.
Quatre.
Cinq.
Six.
Et, tout à coup, le seul conseil qu’il retient de l’époque furtive où Poppy faisait encore partie du décor, vole en éclats, ils sont molestés par les massages que Pinheiro dispense, distendus par la tension qui crépite sous son épiderme, comme une bête muselée qui n’attendrait que l’accord d’un maître pour bondir toutes griffes dehors, déchiquetant tout sur son passage, impossible à raisonner.
Sept.
Huit.
La sang bat à ses tempes, fait bourdonner ses oreilles d’une mélodie qu’il étouffe en serrant ses mâchoires, en essayant de se concentrer sur le vieux titre d’Eminem qui tourne en boucle à travers son casque ; you better lose yourself in the moment , you own it, you better never let it go.
Neuf.
Il se relève, la chiropractrice en a fini avec ses muscles qui se déchaînent (relarguent calcium, dérangent actine et myosine), relâche temporaire, et à capter les regards qui discrètement tentent de jauger son ‘état d’esprit’ - Travis se demande s’il a bien fait d’accepter cette rencontre, s’il n’a pas sauté à pieds joints dans un piège d’envergure, marquant irrémédiablement sa sixième défaite (pas consécutive mais conséquente, donnant probablement raison à tous ces polémistes brêlant qui écrivent pour des magasins numériques et le voient déjà raccrocher).
Ce n’est pas Gutierrez qui a besoin de prendre sa retraite mais, Mills, à en croire certains dires.

{…}


Dix petites inspirations.
Et la onzième marque l’apparition de Comuzzi – d’abord, Travis cligne des paupières, mutique, il a bien du mal à croire qu’elle ait réussi – elle plus qu’une autre, fierté portée comme un collier de perles autour d’un cou gracile – à s’asseoir sur sa rancune, sur la négation de leur relation.
‘Fallait pas lui envoyer une invite, suggère une partie de lui, alors que l’autre se congratule, excitation culminante au nœud sinusal.
Elle est belle, dans ces fringues qu’il ne l’a pas souvent vu porter ; maquillée comme elle l’est, territorial, il la couve d’un regard dégorgeant tant d’énergie.
Elle agite les bandes qu’elle a attrapé , dans sa direction.
Mouvement de tête, il l’invite à s’asseoir, accepte qu’elle franchisse le portail intangible érigé entre sa bulle de confort et l’extérieur, trop hostile.
C’est par la main gauche qu’elle décide de débuter.
Elle, elle tient ses promesses.

{…}


- Il aura tout intérêt à m’mettre KO dès l’premier round, autrement, je lui promets un long combat.

Flash.
Rires.
Raul « El Guapo » Gutierrez qui rétorque d’une insulte bien sentie sous le nez d’un Travis hilare ; les équipes respectives se huent mutuellement.
Cujo – masque de catcheur mexicain vissé sur le visage – s’agite dans une danse moqueuse.
Même Souleymane très fair play se joint à la mascarade.
Il n’y a que Drazic avec un sang à 0°celsius qui ne bouge pas d’un seul millimètre sur son siège, on le croirait assis à une conférence ayant pour portée des délires écologiques ou même politiques ; à ses côtés, ce n’est pas un Poutine placide qui siège mais un Mills provocateur.
Il ne répond qu’aux innombrables bravades essuyées jusque là.

{…}

La brunette relâche la main droite, et alors qu’il serre les poings, vérifiant ainsi que les bandes ne sont pas serrées au point d’entraver ses mouvements, il devient conscient du poids des mirades convergeant dans leur direction.
Il sourit à sa remarque, le monde adore les giclées de sang, l’expression d’une soif animale, légitimée par des normes créées par l’homme ; imbriquées dans un univers qui promeut la violence.
Sauf que ce soir, ils sont loin des cages réglementées.
- Je me fiche bien du monde, ceux qui comptent sont là.
Il désigne la salle ; et tout à coup, Cujo tape sur l’épaule de Soul qui tape sur celle de Drazic, l’effet domino est flagrant lorsqu’ils quittent l’espace, Soul lançant un regard entendu au combattant qui se risque à sourire.
- Je voulais…- la liste est longue et les dix minutes qui restent ne lui permettront sûrement pas de développer, il joue contre la montre et considère le temps qui lui est imparti comme une denrée précieuse.
Il étire ses bras au dessus de sa tête, ne quittant pas Bianca des iris, quelques minutes auront suffi à décimer les semaines de silence radio, un autre type d’ondes serpente autour, elles pourraient être palpables s’il ouvrait les paumes.
- Je veux savoir si t’es là uniquement pour honorer une promesse ? Parce que t’aurais pu t’épargner le dérangement, je ne me suis pas montré réglo avec toi.


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Message Sujet: Re: against the ropes [r]   against the ropes [r] Empty Lun 8 Oct - 19:06


☽ ☽ ☽
{ sad birds still sing }
w/@travis mills
les bruits parasites s’envolent alors que tu cogites à la vitesse du son, tout semble s’éteindre et l’ambiance familière de la salle effervescente est hors de ta portée, tu es déjà partie trop loin dans tes pensées pour prêter une quelconque attention à la foule amassée. tu es là où tu ne devrais probablement pas être, où tu avais promis de ne plus être mais c’est plus fort que toi et tu te pointes quand même. le noeud que contenait ton estomac semble s’être propagé à l’intégralité de ton système digestif alors que tu arpentes le couloir désert et bruyant qui mène jusqu’au vestiaire. le temps s’étire miraculeusement et les secondes paraissant durer des heures jusqu’à ton entrée dans la pièce se mettent à s’écouler à une vitesse fulgurante dans un complot mystique. une espèce de tumeur vénéneuse bien décidée à entacher vos brèves retrouvailles. tes doutes survolent la pièce, t’écrasent les épaules mais tu choisis de garder ton port de tête royal plutôt que ployer sous le poids de ta fierté. t’en as assez fait, t’as renoncé à trop de choses pour jouer l’effarouchée ce soir. l’endroit est trop peuplé de figures connues pour que tu sois à l’aise alors tu prends le parti de te la jouer inconsciente face aux regards de chacun. t’es pas assez bête pour les ignorer alors tu feins l’indifférence et tu te concentres sur la seule présence qui t’importes vraiment. il est dans son monde alors tu toques à ta manière en agitant ses bandes dans une demande de permission silencieuse et il te répond à sa manière, sans un mot. c’est certainement le domaine dans lequel vous êtes les plus doués. tu te contentes de t’asseoir, d’emballer ses phalanges avec précaution en posant son coude sur ta cuisse dans un frisson refréné. vos silences s’allongent dans des gestes plus hésitants sous des regards inquisiteurs et l’espace d’un instant, tu te demandes si tu devrais pas te tirer très loin, très vite. mais au lieu de ça, tu te contentes d’une phrase bateau, quelques mots clichés pour mettre un terme au vacarme de tes méninges et à l’angoisse qui commence à te tenailler. l’angoisse de le voir monter sur un ring pour donner dans un combat autrement plus violent que ceux auxquels tu te livres. t’es entourée de tes vieux démons anxieux alors qu’il a toujours l’air aussi serein ou qu’il le cache bien.
la scène s’étire et se conclue par un retour à la normale de ton rythme cardiaque lorsque tu te décides à relâcher sa deuxième main emmaillotée. tu te concentres sur ses mains bandées, les yeux plissés dans un air concentré pour ne pas affronter les spectateurs qui quittent la représentation pour vous laisser un peu d’intimité. tu crains le blanc qui ne pourrait que faire monter la tension qui crépite déjà mais il sauve tes nerfs en prenant les devants alors que tu te décides enfin à reprendre le dessus. c’est clair que tu l’as pas été. t’es pas du genre à faire des courbettes pour ménager les sentiments des autres, encore moins quand il s’agit du boxeur et des nuits sans sommeil qu’il a pu t’infliger ces dernières semaines mais t’as peur de ses humeurs, de froisser son orgueil avant un combat qui s’annonce important alors tu prends encore un peu sur toi sans mentir, tu te contentes d’adoucir ta vérité que t’imaginais plus cinglante en pestant sur vos retrouvailles. je fais ce que je veux alors je suis désolée de te décevoir mais personne va me dire ce que j’ai à faire, toi encore moins donc si je suis là, c’est que j’ai envie d’être là. maintenant, t’as plus qu’à gagner pour que je me sois pas déplacée pour rien. comme ça, je me serais pas farder la tronche inutilement. t’as pas envie de t’appesantir sur les semaines écoulées et vos silences accumulés. t’aurais espéré un effort de son côté mais il a au moins eu la décence de respecter l’aspect invariable de tes décisions en t’évitant sa présence. tu ne bouges pas, il n’y a que tes pupilles qui remuent pour suivre son plexus qui se soulève sur sa respiration. tu le sens bien ? t’as envie de jauger son état d’esprit, savoir quel lion va être lâché dans l’arène. besoin d’être rassurée aussi, t’as pas envie de lui lâcher des mots qui pourraient être lourds de sens alors t’occupes tes cordes vocales pour éviter de débiter des conneries mielleuses du genre qu’il t’as manqué. t’as envie de te lever, de lui accorder une démonstration affective mais ses dernières paroles reviennent te hanter. t’es pas importante. et loin de sa présence, t’avais presque oublié combien sa vérité était douloureuse.
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Message Sujet: Re: against the ropes [r]   against the ropes [r] Empty Mar 9 Oct - 19:31



Tête penchée, regard à travers des paupières lourdes, il aimerait que les portes s’ouvrent sur un coin de bitume foulé par des quidams qui ne sauraient rien de ce qu’il s’apprête à faire ; sourire revient ourler ses lèvres (dont il ne pourra rien promettre de l’intégrité à la fin du combat) face à la verve dont Bianca ne se départit pas.
Elle a raison, elle n’aurait pas été là si elle ne l’avait pas voulu ; elle aurait imposé ses règles et il aurait tout fait pour ne pas perdre la boule.
Il se relève,
dix inspirations.
Dix expirations suivies par une vérité qu’il tient à cracher avant.
- J’ai ressenti toutes tes minutes de silence.
Toutes celles de son absence, aussi.
Il le dit avant les coups, avant les hurlements, avant les spotlights qui les aveugleront, avant les caméras, avant le cortège qui l’escortera jusqu’à la cage ; avant tout ça, il fond tel un aigle, capture du bout des  lèvres celles de la jeune femme, fugitif, il décolle et n’attend pas son reste.
Fourmillements indissolubles au point de contact, il franchit la porte, t-shirt customisé à son nom par un sponsor sur le dos – et enragé tel le chien sauvage qu’il a toujours été avant une rencontre de cette ampleur.
 tu le sens bien ?
Non.
{…}

Écume aux lèvres, les regards s’assombrissent ;
les mains se serrent, l’arbitre donne le top départ.
Les premières secondes déterminent le déroulement du premier round. Cinq maudites minutes à    rafler, de toutes les manières possibles.  
D’abord, ils se jaugent et  paradent, cherchant à épuiser l’autre, cherchant l’ouverture pour que les choses se corsent. 
Ensuite, un mouvement pivot du Guapo, offre à Travis la brèche permettant à son célèbre coup de coude sauté d’intervenir, Mills déstabilise Raul, suffisamment du moins  pour enchaîner avec une saisie de jambe  , le takedown se profile, offrant au métissé l’occasion parfaite pour dévorer les minutes par des techniques de grappling, signant un passage fondu du muay thai à la lutte.
Ces cinq foutues minutes là, elles fuient avec panache.
Et les voilà déjà aux angles respectifs pour des secondes où Drazic lui assénera des recommandations, où Soul lui filera quelques gouttes à boire, où Cujo appliquera de la glace sur son torse et où, Travis, peu prolixe,  cherchera du regard l’approbation de Comuzzi.
Dont la place est au corner réservé pour les proches du célèbre C-4.

{...}

- C’est qui ce gars ?
- On s’en fout d’savoir qui c’est, moi, ce qui m’intéresse, c’est d’savoir ce qu’il vaut.
Y’a pas si longtemps, ce sont ces exactes questions que l’on se posait lorsque quelqu’un avait l’idée d’évoquer Travis Mills ; l’affamé débarqué d’on ne savait jamais vraiment où et qui, en quelques combats, avait réussi à s’imposer comme une pointure, rapide, on l’appelait l’inattendu ; il rappelait la détonation d’une résine explosive.
Et, sans aucun doute, il l’était lorsqu’il pénétrait dans la cage.

{…}

- L’premier round est à toi, Travis. C’est bien, c’est bien, maintenant, il faut pas qu’t’hésites un seul instant à ramener le combat au sol, il s’débrouille pas mal sur ses deux jambes.
Et comme pour contredire son vieux coach, ou simplement donner raison aux nerfs qui partent en vrille ; l’intégralité du second round se déroule difficilement.
Pas selon les plans du slovaque qui profitera de la deuxième relaxe pour incendier son poulain affichant une tronche ensanglantée.
Souleymane applique de la colle cutanée sur l’arcade sourcilière de son pote, méconnaissable. Cela n’empêche pourtant pas Travis d’afficher un demi sourire, heureux d’observer qu’il n’est pas le seul à en prendre pour son grade, à en croire la mine de son adversaire, à quelques mètres de lui.
{…}

- Qu’est-ce qui t’est arrivé là dedans ?
Furieux, Drazic s’agite, désigne la porte, d’un mouvement de tête, sur le point de lui parler de ce qu’il aurait pu faire ou non, contre El Guapo, au cours de ce cinquième round décisif qui aurait pu lui coûter très , voire trop cher.
- Soul, où est-ce qu’elle est ? Demande le combattant, arquant ce qui lui reste de sourcil dans la direction de son cornerman qui hausse les épaules et disparaît derrière la porte, sûrement pour exécuter une requête qu’il a sûrement oublié d’effectuer, pris dans l’effervescence d’après combat, escorté par des membres du staff des organisateurs.


{…}

- ET LE GAGNANT PAR DÉCISION UNANIME DU JURY EST TRAAAAAAAAVIS "C-4" MIIIIIIILLS !


{…}

- Apparemment, tes efforts n’ont pas été vains, lance-t-il, amusé, l’oeil avalé par la chair tuméfiée ; assis à attendre qu’un médecin vienne l’ausculter et lui donner le feu vert, que le vainqueur puisse débarrasser le plancher, poursuivre les réjouissances à l’extérieur.
- On va fêter l’issue du combat, une chambre du Hilton a été réservée...si ça te dit.


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Message Sujet: Re: against the ropes [r]   against the ropes [r] Empty Mer 10 Oct - 2:34


☽ ☽ ☽
{ sad birds still sing }
w/@travis mills
tu hésites, tu t’agites dans un ultime signe de nervosité. tu sais même plus vraiment où tu en es. la rixe qui s’annonce a de quoi faire trembler mais t’as confiance, tu ne sais que trop bien à quel point il est doué et ce qu’il est prêt à déchaîner. il a longtemps fait ton admiration par sa force brute, quand toi, t’apprenais simplement à te battre. il a cette manière de cogner qui t’as toujours intrigué mais très tôt, t’as mis ça sur le dos de ses démons. ceux que vous avez en commun. ceux que vous taisez par pudeur. t’as encore en mémoire la première fois que tu l’as croisé, son air enragé et sa violence contenue. celle que t’avais du mal à contrôler. et vous en êtes là ce soir. tu ne savais pas que tu ne tiendrais pas, tu pensais ne plus avoir l’occasion de le voir. faire le deuil d’une relation enterrée avant même d’avoir commencé. et puis t’as fini par céder sous couvert d’une promesse obsolète. t’avais envie d’être là mais ça aurait été trop simple de simplement lui asséner ça, lui donner une arme supplémentaire pour le ko final.
tu existes trop. façon de lui rendre la réciproque, de lui résumer la solitude qui t’avais assailli en quittant cette terrasse. de lui dire en quelques mots combien sa présence était importante. manière de lui avouer aussi la place qu’il s’était octroyé. il s’approche et tu lui découvres un sourire contagieux alors que tes lèvres s’étirent pour répondre aux siennes. t’oublies un moment le combat à venir lorsque tes lèvres retrouvent leur foyer dans un court répit. ta paume effleure à peine sa mâchoire qu’il est déjà sur le départ. t’as du mal à te remettre, si bien que t’en oublies qu’il a pas répondu à ta question. tu le suis jusqu’à la porte avant de t’arrêter. au fait, j’ai parié sur toi et je suis fauchée en ce moment alors évite de me faire mentir. façon détournée de lui rappeler qu’il a tout intérêt à gagner même si le combat s’annonce compliqué. t’as entendu les critiques mais tu connais assez bien ton poulain pour savoir ce qu’il a sous le pied et lorsqu’il grimpe sur le ring, tu ne sais plus vraiment où tu habites mais tu sais que tu n’aurais pas pu être ailleurs qu’ici ce soir. il assure le show sous les cris et les applaudissement, les flashs des appareils et ta tension artérielle remonte d’un cran. ton palpitant s’affole alors que tu retrouves ta place fétiche pour suivre le combat au premier rang.
t’es toujours installée à côté du coach dans un silence de mort alors que le public autour de vous est en folie. ils assurent le spectacle. il revient dans son coin et tu suis le staff pour être au plus près, vous avez vos habitudes et personne ne trouve rien à redire tant que tu sais t’effacer. t’es pas du genre à fermer ta gueule mais tu fais exception pour ce genre de moments. les conseils sont prodigués, les premiers soins sont apportés alors que t’adresses un sourire plein de retenue à travis, un sourire crispé et plein d’appréhension. t’es pas sereine, le combat est plus tendu que ce qui avait été annoncé et la peau autour de tes ongles pâtit de la tension accumulée. tu subis les coups au même titre qu’il les encaisse, avec quelques soubresauts de violence psychique. plusieurs frayeurs et tu sens l’équipe s’agiter autour de toi, ce qui te fait monter dans les tours. tu préfères définitivement être actrice que spectatrice, tu peux au moins gérer ton stress et ce n'est absolument pas le cas ce soir, t'es débordée par tes émotions contrastées. tu ne lâches pas du regard ton combattant, faisant abstraction de ce qui vous entoure. les prières silencieuses s’éteignent sur tes lèvres à mesure que le combat prend en intensité et tu finis par te lever sur le dernier round, incapable de le voir encore prendre le moindre coup sans monter pour t'opposer. tu t’éclipses devant la salle pour t’en griller une. tes mains tremblent encore sous l’effet de l’adrénaline et tu vois la salle qui se vide petit à petit. signe qu’il est temps pour toi de rentrer retrouver le champion. tu navigues à contre-courant jusqu’au ring où tu le trouves en train de se faire engueuler alors tu t’éclipses à nouveau, hésitant même à lui laisser son moment de gloire en fuyant encore. mais au lieu de ça, tu t’enfonces dans les coulisses en attendant le retour du collectif. les minutes se font légion lorsque tu vois enfin la tronche boursouflée de ton éphèbe apparaître. le combat a été éprouvant mais il ne perd pas le nord alors qu’il vient s’installer à côté de toi. t’aurais pu en prendre moins quand même. c’est ta manière déguisée de le féliciter sans oublier de le réprimander pour l’angoisse imposée, de lui raconter ta peur. à nouveau, la pièce se vide. je pourrais pas rester trop tard, j’ai un cours demain matin. il y a bien longtemps que tu as banni les excès de ton hygiène de vie, contrairement à travis mais tu lui dois bien ça. et t’as pas vraiment envie de partir maintenant non plus alors tu saisis la perche qu’il te tend.
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Message Sujet: Re: against the ropes [r]   against the ropes [r] Empty Dim 18 Nov - 18:11

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Le médecin , un quinquagénaire qui ne doit certainement pas appliquer ce qu’il prêche à en croire la brioche engoncée en partie sous son pantalon, se retrouve à agiter une petite lumière d’un œil à l’autre, donnant des directives à Travis.
En haut, monsieur Mills.
En bas, monsieur Mills.
Gauche monsieur Mills. Droite, monsieur Mills.
- Si des signes de vertiges ou de nausées apparaissent – débute et finit le toubib, qui ne doute pas une seule seconde que toutes les paroles qu’il balance entrent par une oreille pour aussitôt ressortir de l’autre ; monsieur Mills encore pétri par les coups, divague d’une réalité à l’autre, perdu dans un champ de coton qui ne trouvera de finitude qu’à l’instant où il se retrouvera chez lui.
Le vertige, c’est surtout son stylo lumineux qui le lui file à se balader dans tous les sens contre sa rétine fragilisée par les coups.
Le professionnel lève les yeux au ciel et pousse un long soupire ; ces jeunes d’aujourd’hui.
- Vous avez dit quoi ? - intervient enfin le combattant MMA, que le claquement de la porte a tiré de ses pensées – le médecin est déjà loin, sûrement appelé pour soigner ces supporters ayant tendance à se taper d’ssus à la fin d’un tel combat.
Travis Mills, loin de partir favori.
L’excitation est facile, l’adrénaline court à en perdre haleine dans ses veines, il est perché, loin de tout, trop loin. Une courtoisie des pilules morphiniques tendues dans sa direction, avalées dix minutes plus tôt, avec componction.
Travis se tourne alors vers Bianca, arquant à peine un sourcil, les traits tirés comme s’il venait de subir une cure de toxine botulique, l’oeil mi-clos – l’image serait hilarante dans d’autres circonstances, s’il n’aurait pas parié sur sa victoire, il aurait encore moins parié sur la présence de l’italienne, dans la même pièce que lui, après toute l’indifférence éructée au cours des derniers jours.
-Tu as raison, j’aurais sûrement pu en prendre moins d’ces coups, j’ai l’oreille qui... – siffle-t-il, figé dans une expression de douleur, lorsqu’il se remet debout, répondant à la répartie lancée lorsqu’elle l’avait rejoint. Un sourire revient pourtant sur ses lèvres, crochetant les serrures de retenue. Faut que tu te rapproches de moi, bien près, j’ai besoin de toi comme appui – le mytho est flagrant et il en surjoue grimaçant au moindre pas esquissé pour rallier sa position à celle de la jeune femme.
Risible excuse, ils se rapprochent mais, la question qui revient est harassante : à quand la prochaine dispute ? (…) Cujo, Souleymane, Zemko, Koppenick, Salsman – autant d’amis, d’inconnus, de squatteurs qui , assis, dans une suite de l’hôtel Hilton, discutent, boivent, alors que des baffles montées aux quatre coins crachent des notes en basse qui font trembler les murs.
La préparation de son combat lui a permis de ne pas retomber dans ses travers, nécessité ressentie pour mener à bien son entreprise, réussir son combat : rifler le chèque à plusieurs zéros.
Cette fois-ci, il va troqué son appartement pour une maison dans le New Jersey et arrêter, arrêter les excès.
Et pour rien au monde il ne troquerait des minutes en compagnie de Bianca pour d’autres en compagnie de...Gisèle - lui informe la blonde montée sur des échasses qui l’accoste aussitôt qu’il met les pieds dans la chambre, entre deux acclamations générales : « C-4 , C-4,C-4 ,C-4 ! » - Bianca à quelques phalanges distales de sa poigne. - T’es pas franchement mon type – s’entend-t-il dire, alors que Gisèle serait à peu près le type de tout mec 2018 – silhouette d’instababe capable de prendre une photo de son appareil reproducteur depuis la cavité interne, avec ou sans flash.
Mais, son intérêt accompagne une autre forme de silhouette, des jambes fermes visibles à travers le tissus stretch ; elle représente un idéal différent, plus tonique, plus impétueux.
Un genre matchant avec la résine explosive.
Ladite Gisèle s’éloigne, rabrouée, conservant sa superbe, bombant sa poitrine – scrutant la salle à la recherche de son lot de consolation. - Combien d’heures avons-nous devant nous ? Demande-t-il, lèvres à quelques centimètres de l’oreille de la brunette, sur laquelle il claque un baiser. Un seul mot et je les vire tousil est sérieux.
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Message Sujet: Re: against the ropes [r]   against the ropes [r] Empty Lun 19 Nov - 3:12


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t’as le palpitant qui s’incline alors que tu vois son bras levé en signe de victoire sur le ring. t’avais pas vraiment parié, t’es trop superstitieuse pour tenter le diable mais nul doute que t’aurais pu te faire un bon paquet de blé au niveau de la cote. t’as presque envie d’embrasser chacun des bienheureux qui a parié sur ton champion. mais tu te perds dans tes propres sentiments. tu alternes entre tellement d’humeurs que t’as le tournis. ton stress remplacé par l’excitation de la victoire, l’appréhension de voir ses blessures. d’apprendre que l’examen clinique pourrait être plus négatif qu’espéré. il faut dire qu’il est bien amoché et même si la victoire accompagne son combat, il y a laissé pas mal de plumes. tu te faufiles agilement jusqu’à l’arrière du ring, tu arpentes le corridor avant de prendre une grande inspiration. t’es nerveuse maintenant, au point que t’as les doigts qui tremblent quand tu rentres dans le vestiaire. ils sont heureux, il est ailleurs et tu te sens un instant de trop, indésirée inadaptée. mais le médecin s’occupe de faire distraction bien malgré lui. monsieur. il a l’air de tout sauf d’un monsieur le mills avec sa tronche boursouflée mais les pincettes ont le mérite de te faire rire, de te détendre un peu. heureusement que tu le connais parce qu’il pourrait presque te faire flipper si c’était votre première rencontre avec les séquelles physiques de l’après-match. tu l’as croisé gutierrez et il était pas dans un meilleur état, les supporters non plus. l’hémoglobine a tendance à les rendre barges et ce soir ne fait pas exception. tu te noies sous les regards en coin de l’équipe qui finit par s’éclipser pour vous laisser un semblant d’intimité. monsieur mills, c’est ça ? ça fait combien de temps que t'avais pas été appelé comme ça ? et si t’avais été plus naïve, tu te serais imaginée en madame mills mais t’as passé l’âge des contes de fée depuis trop longtemps pour espérer un peu plus qu’une attention passagère. t’es pas de ces poules qui courent après son attention mais pourtant t’as quand même fait le trajet ce soir et tu pourrais t’exaspérer si t’arrivais encore à comprendre un tant soit peu ton fonctionnement mais t’as abandonné. vous vous êtes nocifs, des ions négatifs qui se tournent irrémédiablement autour en sachant que rien n’est compatible mais qui finissent toujours par se rencontrer dans une immuable valse tordue et ce soir est l’illustration parfaite de la chose. vous vous blessez, vous évitez, vous ignorez et puis vous vous retrouvez. vous êtes de la dynamite et l’explosion est déjà trop imminente. il simule et trop ingénue, tu fonds sur lui pour l’aider à tenir debout, lui servir de béquille au sens propre comme t'as pu souhaiter l’être au figuré. t’as perdu d’avance, t’es perdue d’avance. et le souvenir de tes nuits solitaires n’aident pas à apaiser la brûlure de son absence. t’as pas envie de le lâcher et il a pas prévu de t’aider.
le silence complice de votre trajet est remplacé par la musique qui résonne sur les murs de la suite, les cris qui suivent votre entrée ont le pouvoir de te pousser à te remettre en retrait, tu lui laisses la lumière sans aucun regret. t’es plus celle de l’ombre, au contraire de gisèle qui semble être attirée par la lumière comme un moustique trop vicieux et tu l’imagines un instant écrasée sous ton talon. tu reconnais la plupart des présents mais étrangement, t’es pas à ta place. t’as passé tellement de temps à t’éloigner de travis que tu te sens de trop à cette soirée mais t’en fais rien. t’as pas envie de gâcher le moment alors tu restes quelques pas derrière en guettant la réaction du boxeur devant l’affamée aux jambes interminables et au décolleté trop explicite. t’es soulagée par sa remarque mais tu retiens une remarque cinglante sur ses réseaux sociaux qui le contredisent, monsieur mills aime tout ce qui se conjugue au féminin. sauf que c’est ni l’endroit ni le moment alors tu te mords la langue alors que son attention se reporte sur toi et tu lui réponds dans un sourire mitigé. deux, trois au maximum. j’ai même pas encore vraiment bossé pour mon examen de demain. tu rentres pas dans les détails chiants, encore moins dans ceux qui pourraient te compromettre sur ton absence de concentration à cause de l’angoisse qui entourait son combat. il serait trop fier de pouvoir se targuer d’avoir une quelconque influence sur ta vie même absent. mais il est capable entre les lignes, t’en doutes pas. il est doué l’éphèbe. et sa remarque fait lentement tomber tes remparts alors que tu lâches un rire à sa remarque. il suffit de balayer la suite pour comprendre qu’il lui serait un peu plus compliqué qu’un claquement de doigts pour tous les dégager. pourtant, votre intimité te démange, t’as besoin de le toucher après autant de temps sans l’avoir même effleuré. je suis pas certaine que ça soit de leur goût de se faire gicler pour un tête-à-tête, aussi torride soit-il. je vais me chercher un verre, tu veux un truc ? et tu te faufiles avec sa réponse pour attraper la seule boisson sans alcool disponible sans lui laisser le temps de te suivre, t’as besoin de reprendre ton souffle parce que t’avais oublié à quel point vous pouviez être intenses.
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Message Sujet: Re: against the ropes [r]   against the ropes [r] Empty Mar 4 Déc - 19:30

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D’un Mills il n’a que la couleur de peau, quelques caractères génétiques qui facilitent son quotidien mais intimant un profond sentiment de honte (surtout lorsqu’il croise son reflet). Au fond de lui, il n’a  rien d’un « monsieur » - distinction inutile pour celui qui a grandi dans l’adversité et s’est armé – crocs aiguisés- contre les revers d’un fatum qui ne l’a  pas souvent eu à la bonne.
Il est surtout Diaz et , il y a  des jours où il se sent plus Alejandro que d’autres : garant d’une double culture, dégorgeant les histoires d’une famille dont il n’a jusque là connu qu’un seul représentant.
Des jours comme celui-là où il aimerait fouler le bitume, tête bien haute et entendre des acclamations sous son autre nom (celui qu’il aurait dû porter), si son père n’avait pas été liquidé à deux pas d’une épicerie.
Monsieur Mills, c’est l’espèce de fasciste à pantalon chino qui habite dans sa maison de banlieue et qui n’a, pas une seule fois depuis que Poppy et le môme ont quitté le décor, essayé de le retrouver, de reprendre contact, d’assumer un rôle qu’il aurait dû jouer.
D’imposer des règles, des vérités.
Travis n’a pas la ganache, pas même le comportement d’un Monsieur Mills et aucunement l’intention d’y être associé d’une quelconque manière que ce soit. Putain, il a fait ses classes dans les rues sales de Détroit, de Phila, de New York – et c’est dans ces anfractuosités qu’il s’est un jour découvert.
Les poings en sang.
Alors, il savoure ses victoires qu’il chaparde avec honneur et s’engage parfois sur les pentes d’apparence glissante. Il estime, peut-être à tort, qu’il s’agit d’une façon de reprendre des droits sur ce qui le charpente : des souvenirs terrorisants, des savoirs qui le sont tout autant. Parce qu’il a quand même gagné ce droit, qu’il l’a fait à la sueur de son front.
Lorsque l’italienne lui apprend qu’ils n’ont que deux voire trois heures grand max devant eux, il tique et s’apprête à gueuler : demander à tous les bandits de tailler leur route illico, qu’est-ce que ça peut bien lui foutre qu’ils festoient tous à son honneur ? Et à ses dépends ?
Sa thune, ses privilèges.
Mais, elle s’éloigne déjà (il veut deux doigts de scotch) et il se retrouve à nouveau cible privilégiée des convoitises :
-et que ça lui demande de faire des selfies
-  et que ça lui demande de partager , de notifier, de se donner un genre, de se donner en spectacle – avant tout et ce qu’il n’aime pas tant que cela faire – pour le principe.
Ne s’est-il pas placé sous les spots et n’y a-t-il pas trouvé une partie de son bonheur ? (d’innombrables occasions de frapper, d’entendre des chairs se fendre, des os se briser, d’entendre son prénom hurlé par une autre bouche que celle d’un coach acariâtre?!
D’obtenir la reconnaissance qu’en bâtard, il n’a jamais réellement connu ?)
Bien élevé, il accepte tout sourire –  s’offre aux objectifs (littéralement ou pas) et il le fait avec application : poliment, sans grande joie.
Pourtant, à un moment donné – entre le paillasson de la culebra Diaz et la première cage, il a su qu’il était fait pour ça : l’adrénaline, les éructions, la douleur et l’alcool.  Les fêtes qui dégénèrent. Koppenick agite la main dans sa direction, puis désigne une brunette assise à sa droite et qui ,sans aucune subtilité, décroise aussitôt les jambes suffisamment pour qu’il ait une vue imprenable sur sa culotte fushia. Le combattant détourne aussitôt le regard, le reportant sur son pote – sourcil arqué , au bord des lèvres une grimace que n’importe qui pourrait interpréter comme une insulte.
Travis se dirige vers le coin lit, ouvre le dressing y jette sa veste, il troque son t-shirt portant le logo de COBRA 1 contre un sweat à capuche, pioché au fond d'un sac noir. Il considère quelques instants le king size avec convoitise avant de s’obliger à accomplir son devoir d’hôte – persuadé que dans les minutes qui suivent, un représentant de l’hôtel viendra sommer « Monsieur Mills » - personæ non grata au Four Seasons- de baisser le volume musical (d’arrêter toutes les nuisances). La perspective d’un tête à tête torride se fait plus impérieuse que celle d’apprécier l’euphorie générale et c’est déjà tout ce qui lui trotte dans l’crâne lorsque dans son champ d’vision, il retrouve signe de la jeune femme. Véloce, il la rejoint.  Il attrape le verre lui étant destiné y trempe les lèvres et savoure la chaleur qu’il produit le long de son œsophage. - Je n’ai même plus envie d’être ici – reconnaît-il, nichant sa tête  au creux du cou de Bianca. Il est suave et entreprenant. Bien luné. L’interrupteur est en position « on » mais pour combien de temps encore ? Combien de jours avant que  ce qu’il y a de plus odieux et déséquilibré en lui ne revienne en force s’imposer à toutes les personnes qui ont réussi à se creuser une place dans sa vie ? A quand la prochaine dispute, hein, Trav’ ? Le prochain réveil brutal et crade. - Mills, siffle Cujo qui dérange le ballet esquissé pour lui proposer de le rejoindre sur la terrasse pour "se fumer une chicha".  Travis grogne et entraîne la jeune femme à sa suite. Il se cale sur une banquette placée là et s’arrange pour que Comuzzi se retrouve sur ses genoux comme si cette proximité était la plus naturelle, qu'avant de se retrouver il existait une entente.
Il dépose son verre sur la table basse et attrape le narguilé dont il tire quelques lattes. Tout à coup, il se retrouve treize ans en arrière, décompensant pour la première fois de sa vie.  L'idée de tenter le diable à cet instant jette un voile sombre sur son regard qui arbore pourtant les couleurs d'un lagon. - Salsman, tu m'dois un paquet d'fric ! crache le latino à l'attention du petit juif qui s'amuse à dessiner à la craie sur l'un des murs. - T'en dois un aussi à Bianca ! ajoute-t-il. Travis agite ses genoux.  - Je t'ai fait gagner combien ? demande-t-il à la jeune femme.
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Message Sujet: Re: against the ropes [r]   against the ropes [r] Empty Jeu 6 Déc - 16:56


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Vous êtes là, danseurs amateurs d’un ballet dépravé. La musique écrase les ressentiments. Et toi, t’étouffes. T’es pas à ta place et t’as beau te répéter ta rengaine silencieuse, t’arrives pas à bouger comme un pantin désarticulé et dépendant des volontés de l’éphèbe. T’avais oublié ce que ça faisait qu’être dans son giron et t’as parfois l’impression que l’italienne au caractère affirmé s’est simplement transformé en une de ces poupées écervelées sauf que tu lui cours pas après toi, pas vraiment en tout cas. T’es moins équivoque dans ta façon de faire on va dire. Gisèle a le mérite de ne pas insister alors elle remonte un peu dans ton estime, si tant est qu’elle puisse y briguer une place. Travis fend la foule, accueille les acclamations avec son flegme naturel. Et même avec la tronche abimée, il faut que reconnaître que son charisme fait la différence. Tu te recules pour lui laisser la gloire et toute la place sous la lumière, il la prend sans ciller et tu t’éclipses. Tu pars pour mieux revenir cette fois. Les trois heures que tu t’accordes vont rapidement être entamées au rythme où il enchaine les selfies et les avances. Certaines se font plus impétueuses dans leur manière d’aborder le champion et ça te fait sourire de ta place privilégiée à l’écart de la foule. De ses combats, c’est finalement l’après que tu aimes le moins et même si l’angoisse te tenaille quand il est sur le ring, la sensation est toute autre quand tu vois toutes les tentations auxquelles il ne peut que succomber. T’es différente de toutes ces filles toi, avec ton regard fier et ton comportement de garçon manqué obtus. T’as le crochet bien plus solide que la plupart d’entre elles réunies et ça te fait douter sur l’intérêt que pourrait te porter Monsieur Mills sur le long terme, tu ne ressembles à aucune d’entre elles et leur intérêt marqué semble te le rappeler. T’es différente et pourtant similaire, t’as aussi fait un effort sur la tenue et t’as forcé le maquillage dans l’espoir d’être remarquée, dans l’espoir d’avoir sa préférence. Mais t’es pas comme ça Bianca, t’étais pas comme ça avant lui. T’es indépendante et tu te construis loin de l’ombre de qui que ce soit. T’as déjà trop vécu à l’écart pour vouloir replonger. Ces nanas ne veulent rien d’autre que leur part du gâteau alors que tu veux l’intégralité sauf que c’est peine perdue. Elles se sont déjà trop servies, elles ont laissé trop d'empreintes partout sur le boxeur pour te laisser attendre plus que quelques miettes et tu t’en contenteras pour ce soir mais tu aspires à mieux, tu sais que tu mérites quelqu’un qui ne voit que toi sauf que t’es déjà trop marquée par l’éphèbe pour regarder ailleurs. Tu te contenteras toujours de ce qu’il voudra bien te laisser, la preuve en est que tu es là ce soir. T’as quitté l’Italie en te promettant que plus personne n’aurait jamais la main mise sur toi et pourtant tu te prouves l’inverse alors qu’il pose aux côtés d’une énième désireuse. Tu descends son verre, cul sec alors que le tien reste intact. T’étais sensée être raisonnable ce soir, te contenter d’un seul verre sans alcool pour rentrer sagement étudier. T’étais même pas sensée être là initialement alors tu n’es plus à une contradiction près finalement. Tu reprends la même chose, encerclée par la foule qui semble s’être déplacée comme si le point névralgique de la soirée avait changé de latitude et tu te rends compte que tu n’étais pas loin de la vérité lorsque Travis attrape le verre fraîchement servi et parle contre ta peau sensible. Ce type est un aimant, c’est ta kryptonite et tu devrais en rester loin mais t’es incapable de te détacher même si c’est pour ton bien. Alors on se casse. C’est pas raisonnable mais t’as pas envie de l’être, tu sais déjà qu’il peut pas se sauver de sa propre soirée. La réponse à ta tentation sera de toute façon négative et pour te donner raison, son attention est à nouveau demandée par une tierce personne et ton regard se tourne vers le fauteur de troubles. C’est au moins un homme cette fois mais pas n’importe lequel, il est trop important pour que Travis refuse alors tu te retrouves à suivre la joyeuse foule jusqu’à l’extérieur où le narguilé est déjà installé. Tu t’écartes du champion pour t’installer à côté mais sans avoir voix au chapitre encore une fois, tu te retrouves installée sur ses genoux alors tu glisses un bras autour de son cou, reportant ton attention sur la soirée qui se déroule derrière vous, t’es du genre à te fondre dans la masse alors qu’il a toujours besoin de briller jusque dans sa façon de célébrer ses victoires. Il réclame à nouveau ton intérêt alors que le bookmarker fait ses comptes. J’ai pas parié, ça porte la poisse. Mais je voulais te mettre la pression. Et ça a marché, il a gagné. T’avais même pas assez de cash après avoir payé ton semestre parmi les élites et tu te connais, t’aurais trop culpabilisé si il s’était incliné. Tu te contorsionnes pour attraper ton briquet dans ton décolleté et t’attrapes une cigarette dans un paquet abandonné devant vous sans te lever. Tu savoures l’accalmie dans votre relation en sachant qu’elle n’est qu’éphémère. Vous êtes éphémères, vous vous consumez mais t’es déjà trop accro pour faire demi-tour alors tu restes là en sachant que d’ici quelques heures, les regrets remplaceront déjà les souvenirs et les cris succèderont aux regards alanguis.
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