règne de la jeunesse (sim)

en apnée au dessus des lettres qui se mélange, cahiers de cours griffonnés trop vite, un jeu d'actrice qu'elle s'entraîne à parfaire avec brio chaque fois que rex traîne dans les parages. Son mensonge est un étau autour de son cou, visage rougit de honte pour une vérité qu'elle est incapable de sortir. Traîtresse à sa confiance, dupant la fierté qu'elle lit dans son regard. Plus encore que ses désirs, prim voudrait répondre à ceux de rex, aux rêves qu'il a pour elle sans jamais en être capable. Sans jamais l'avouer non plus, secret niché au fond de l'âme qu'elle garde jalousement, préférant l'amertume du mensonge aux risques de la vérité.
Pour ne pas le voir partir,
lui aussi
mais ce soir, le poids sur les épaules est lourd. Oppresse la cage thoracique comme des fils de barbelés écorchant de l'intérieur. Et comme un coup de jus douloureux, prim se lève pour chercher son sac dans sa chambre. « je sors. » emporté par le claquement de la porte dans son dos. Elle se fait brise glaciale pour ne pas se liquéfier. Trouvant plus de prises dans la fuite que l'affrontement, pourtant souvent si prompt à jouer les guerriers.
sans cesse désarmée quand il s'agit de rex.
sa chape de plomb s'envole quand elle retrouve la rue, terrain de jeu des enfants perdus – ou ceux qui se perdent sans cesse – elle a rien d'unique dans cette masse volubile composé d'un tas innombrable de jeunes en quête de dieu sait quoi. A l'ivresse facile et au cœur fragile. Elle a sur les lèvres le même sourires éclatants que les filles qui rient aux éclats à la terrasse d'un bar, le même regard curieux que ces gamins qui apprennent à vivre chez les adultes. Rien qui ne la dissocie d'eux, pas même leur détresse commune, celle dont on ne parle pas, qui court dans les veines des jeunesses incertaines quittant l'enfance pour un endroit dont on leur a tant parlé sans qu'ils aient pu l'expérimenter. Grandir, c'est un saut dans le vide et le mécanisme du parachute est complexe. Ca fait des années que prim cherche à ouvrir le sien, des années qu'elle en a vu sombrer, d'autres s'élever.
Des années de chute libre.
D'envol.
Et l'issue éternellement inconnue qui tourmente l'esprit, des questions sans réponses soufflées d'une brise composé d'éclats de rire, d'un bonjour lancé de loin. La tête en mode off quand son poing tape sur la porte ou les voix fortes résonnent, s'engouffrant dans la pièce sans même attendre qu'on lui ouvre. Appréciant l'engourdissement agréable que produit toujours le cocon rassurant des soirées entre amis qui l'extirpe d'un quotidien. Elle s'immisce dans la bulle d'un sourire éclatant, s'immisce dans les conversations en piquant un verre, joyeusement étourdi par le bruit quand ses yeux vagabondent, glissent sur ceux qui se battent, manette à la main. Génération geek.
allégresse et oubli
et sim
son sourire s'étale davantage, semblant fendre le visage en deux quand elle joue des coudes pour s'affaler vers lui, piquant à un voisin inconnu une manette. « a mon tour! » elle fait pas fit des protestations, daignant plutôt tourner son visage vers sim avec une lueur amusée de défi. « je gagne quoi après t'avoir battu ? »