Tu maronnes, trépigne, comme un gosse impatient qu’on lui offre son cadeau, qu’on lui dise oui. Comme un gosse capricieux qui n’a jamais eu l’habitude de recevoir des non, qui ne veulent pas en avoir, qui ne tolère pas ça. Elle le sait pourtant. Elle le sait Babi que ça te met en colère quand elle fait ça, quand elle te fait languir, quand elle oublie des promesses que vous vous êtes fait. Tu te laisses tomber sur le canapé dans un soupire, attrape ton téléphone qui n’affiche rien qu’un fond d’écran des plus banals. Rien. Pas d’appel. Pas de message. Pas un mot pour décommander, ou pour te prévenir d’un éventuel retard. Tu tapotes ton écran nerveusement, hésitant à lui envoyer un message, à l’appeler. Non. Tu préfères lui garder la surprise de la colère, lui offre une belle crise en bon et de la forme quand elle arrivera. Parce qu’elle arrivera, tu le sais, tu l’espères peut-être, elle osera quand même pas te poser un vrai lapin, te laisser seul toute la nuit. Et si c’est le cas c’est toi qui iras à elle, après tout tu sais où elle habite. C’est peut-être la solution . Au lieu de rester la a faire les cent pas dans ton appart vider de tous tes colocataires. T’attrape ton paquet de clopes, en sort la boulette de weed qui traine là. Quelques coups de briquet, tu l’effrites entre tes doigts avant de le mélanger aux tabacs, de rouler le joint qui t’apaise presque immédiatement après avoir été allumé. Tu sais pas quoi faire, tu sais pas ce que tu devrais faire, alors tu fouilles les placards de la cuisine, jusqu’à trouver une bouteille à demi pleine. Ce sera suffisant pour toi et ta sale humeur. Tu vois pas les minutes passer, les heures peut-être, tu sais juste qu’on est au beau milieu de la nuit quand tu quittes ton appart, l’esprit embrumé par le joint et la vodka que tu as descendus. La nuit est fraîche, la fin de l’été est annoncé depuis déjà plusieurs jours. Tu fermes ta veste, accélère le pas, marche à l’instinct parce que tu connais trop bien la route, trop bien le chemin, pour l’avoir fait des centaines de fois, pour être venue la chercher, la raccompagner, pour avoir provoqué mille engueulades dans son appart ou sur cette route. T’écrase ta clope avant de rentrer dans l’immeuble, le numéro d’appartement que tu connais par cœur. T’écrase ton poing contre la porte, plusieurs fois, avant qu’elle ne s’ouvre sur elle, sur une Babi par forcément plus surprise que ça de te voir là. Tu rentres dans l’appartement sans l’embrasser, la contourne jusque dans la pièce principale. Elle a l’air d’être seule, tu regardes autour de toi, essayant de réparer le moindre détail qui pourrait t’énerver un peu plus, déclencher l’ultime engueulade, la dernière bagarre. Tu te laisses tomber sur le canapé, les pieds sur la table basse. « Je peux savoir ce que tu faisais ? », tu souffles, reste calme, l’observe de ton regard froid. T’attendent des explications, mieux, des excuses, qu’elle se mette à tes pieds en te priant de ne pas t’énerver, qu’elle montre qu’elle a besoin de toi, qu’elle t’abandonnera pas. Tu le sais tout ça Vince, tu le sais, mais putain t’a besoin de l’entendre.
bouche en coeur. les yeux brillants. les joues légèrement rougies. tu ne sais même plus depuis combien de temps t’es là. vingt, trente, quarante minutes. peut-être plus. t’as aucune notion du temps. tu fais pas vraiment attention. les compliments s’enchainent. et toi, t’écoutes sagement. tu prends tout ce qu’il te donne. et sans doute que tu ne devrais pas le laisser glisser sa main sur ton bras. pas comme ça. pas aussi familièrement. pas aussi délicatement. il y a forcément une attente derrière. une envie de te faire rentrer. dans son appartement, dans sa chambre, sous ses draps. t’es pas aveugle, tu le vois bien dans ses yeux que c’est ce qu’il veut. mais tu ne le connais pas. enfin, juste son nom de famille, son adresse et sa commande du soir. une pizza large pepperonni. solitude qui se devine. c’est juste un client. un autre. un visage que tu ne reverras probablement jamais. et d’habitude, tu ne t’attardes pas. tu te contentes de faire ton taf. tu arrives, tu sonnes, tu donnes la livraison, tu fais du charme pour avoir quelques billets en guise de pourboire et tu repars pour une nouvelle adresse. c’est aussi simple. mais là t’es restée. par simple courtoisie. réponses données à ses questions. questions peut-être trop indiscrètes dès le début. mais il a été doux et agréable. pas trop rentre dedans. pas trop violent. un léger mélange de subtilité et de flirt. et t’as succombé. doucement mais sûrement. les minutes passent et tu finis par lui dire que tu dois repartir. excuse des autres livraisons. même si c’est faux. t’as fini ton service. tu devrais être rentrée depuis plus d’une heure. il se rapproche un peu plus de toi. juste assez pour que tu sentes son parfum bien trop boisé et pas assez vince pour que tu l’apprécies. ta main que tu poses sur son torse pour le repousser. il fronce les sourcils et tu t’échappes. rapidement. un sourire malicieux sur les lèvres. un léger rire qui s’échappe de tes lèvres. tu prends ça comme un jeu. juste assez pour qu’il n’ait pas le temps de te rattraper. et tu sens qu’il aurait pu le faire. tu descends les escaliers à toute vitesse. tu sors ton téléphone de ta poche. pas de message. pas d’appel. rien. bizarre. vince qui ne cherche pas à savoir où t’es. vous deviez vous voir ce soir. t’en es quasiment sûre. c’est même toi qui lui avait dit que tu voulais passer une soirée posée avec lui. pas de grande sortie. juste vous deux devant un film chez lui. et tu t’es éparpillée, babi. t’as passé trop de temps sur le bas de cette porte. t’aurais pas dû. et tu sens que les vents changent. la tornade va arriver. tu montes sur ton vélo. tu parcours les rues pour arriver chez toi. t’hésites pendant un temps à aller directement chez lui. mais il est bien trop tard. probablement qu’il a changé ses plans quand il ne t’a pas vu. t’aimerais bien. sauf que tu sais qu’il n’a fait que ça. t’attendre. parce-que vince, lui, il respecte les promesses. parce-que vince, lui, il ne se laisse pas distraire par un client alors qu’il fait une livraison de pizza. alors dans une lâcheté facile, tu te dis que tu t’attarderas demain sur sa colère. parce-que tu sais qu’elle arrivera. elle arrive toujours. tu rentres. pas de jean à l’horizon. tu lances la bouilloire. sachet de thé que tu récupères. lèvres trempées. poing contre la porte. et tu sais que c’est lui. livraison express d’un petit ami énervé. babi, assume. t’as pas le choix. et tu lui ouvres la porte. t’es prête à te lever légèrement pour sentir ses lèvres contre les tiennes mais rien. il te passe devant. vent froid. vent glacial même. il s’installe sur le canapé et l’attaque commence. « Je peux savoir ce que tu faisais ? » son ton est calme mais ses yeux brûlent. de colère, d’impatience, de frustration. et tu sais que t’es en faute. complètement. mais tu ne t’excuseras pas. pas comme il le souhaite. « Je bossais Vince, tu le sais très bien. » que tu lui réponds si facilement. parce-que ça semble si innocent dit comme ça. parce-qu’il ne peut pas se douter que t’as passé près d’une heure à te faire draguer et à te laisser apprivoiser sur le bas d’une porte du queens uppé. mais tu refuses de lui rendre des comptes. même si c’est probablement ce qu’il attend. tu restes face à lui. debout. dent dans la lèvre. tu essayes de faire retomber sa colère grâce à tes beaux yeux et ta moue boudeuse. mais t’as compris depuis longtemps qu’il en fallait plus. « T’as bu ? » tu lui souffles doucement. un léger reproche glissé. parce-que c’était pas forcément nécessaire de se jeter sur la bouteille de vodka en t’attendant. « Avant de venir ici, t’as bu. » cette fois ce n’est plus une question. simplement un constat que l’alcool coule dans son sang. tu perds patience. parce-que t’aimes pas savoir qu’il descend des bouteilles seul chez lui. bien trop triste, pathétique et dangereux. tu t’approches de la table basse, tu récupères tes affaires. un papier qui glisse de ta veste. un prénom et un numéro de téléphone. celui du client de tout à l’heure. et tu sais que là tu rentres dans l’oeil du cyclone. c’est trop tard pour t’en échapper. t'auras que tes beaux yeux pour pleurer, babi.
Sujet: Re: ultraviolence (babi) Sam 15 Sep - 15:40
ultraviolence
babi&vince
Tu sais très bien comment ça va se passer. Tu sais très bien comment ça va finir. Mal. Comme à chaque fois que tu vas la voir dans cet état, comme à chaque fois qu’elle te contrarie, comme à chaque fois ou elle joue avec toi, avec tes nerfs. Et tu sais que c’est une pire idée que de boire avant d’aller la voir, avant d’aller provoquer les problèmes par toi-même. T’aurais pu être sage, écouter cette petite voix dans ta tête qui t'a dit de rester chez toi, de ne pas sortir, de pas aller la voir, de pas aller provoquer une nouvelle dispute qui vous sera peut-être fatale. Tu sais que ça tient pas à grand-chose votre histoire, tu sais que c’est fragile, qu’un jour y aura plus de retour en arrière et quoi ? Tu te sépareras d’elle ? elle te quittera peut-être avant, elle t’abandonnera sur le coin de la route, comme ta mère, comme ton père, comme Staz parfois même si cette idée te retourne l’estomac. Alors quoi ? Tu diras que ça te fait rien que si ce n'est pas Babi ce sera une autre. La vérité c’est que ça te fera chier quand même. Parce que tu’es attaché à elle. Parce que tu l’aimes même si t’ose pas trop le dire, l’avouer ou même juste y penser. Tu pourrais encore reculer quand tu te retrouves devant sa porte, quand t’hésite une demi-seconde avant d’y cogner ton poing. Tu pourrais prendre sur toi quand elle t’ouvre, quand tu croises son regard et qu’elle aussi sait déjà que ta venue n’est pas annonciatrice de bonne nouvelle. Tu pourrais te calmer et ne pas lui parler de ce soir, ne pas évoquer son absence. Tu pourrais être tendu, doux, la prendre dans tes bras et lui dire que c'est pas grave, que tu comprends. Mais tu ne fais rien de tout ça. Rien.
Tu te laisses tomber sur le canapé, les pieds sur la table basse comme si c’était chez toi, et c’est un peu le cas, et tu n'as pas vraiment peur que Jean vienne te voir pour ça. Tu poses ton regard sur elle, amorce les hostilités en lui demandant ce qu’elle faisait. Elle travaillait. Et tu le sais Vince, pas vrai hein ? Tu soupires, un sourire qui n’annonce rien de bon au coin des lèvres. « C'est pas ce que je te demande… » parce que tu sais qu’elle travaille le soir, avec son scoot et ses pizzas, tu sais qu’elle traverse la nuit, la ville, qu’elle ne rendre jamais de bonne heure. Mais tu sais aussi qu’elle a mis plus de temps ce soir, plus de temps que d’habitude, plus de temps que ce qu’il faut pour faire sa tournée. Elle reste planté devant toi, le mou boudeur, les yeux doux. Elle te demande si t'a bu. Elle connaît la réponse. Elle la fait seule, à voix haute. La réponse évidente. Bien sur que ta bu, une soirée avec ton amie vodka pour oublier qu’elle n’est pas là, qu’elle n’est pas venue. Bien sur que si, comme toutes les fois où ça tourne mal, où tu noies ton chagrin. Elle déteste ça et tu le sais. Elle perd patience, s’agite. Elle tourne en rond, fais les cent pas autour de toi, récupère ses affaires posées là sur la table basse devant toi. Ça virevolte devant toi le petit papier plié en carte qui glisse de sa veste, qui s’étale entre tes jambes comme un signe du destin. Elle s’éloigne et t’en profite pour l’attraper, l’ouvrir. Il y a rien qu’un nom et un numéro. Sauf que 'est pas une copine du coin, pas une cousine, pas une collègue, yas rien qu’un nom masculin. Et ce sentiment qui se crée en toi, l’espèce de sentiment désagréable qui pointe dans ta poitrine, qui te fais dire qu’elle n'était pas seule avant de venir, qu’elle a trouvé ce mec, flirter, peut-être même bien qu’elle l'a baisé. « Babi ! », tu l’appelles, chiffonne le papier, te lève pour la trouver. Y a tes doigts qui se referment sur son poignet quand tu la trouves, y a ton corps trop près, ton regard trop noir.« Je répète ma question, qu’est ce que tu faisais ? »
babi, elle voulait une soirée posée. à deux sur le canapé. bien loin des engueulades habituelles et du chaos dans lequel ils ne font que s’enfoncer. parce-que babi et vince passent plus de temps à se prendre la tête qu’à s’aimer. triste mais vrai. une vérité qui fait mal. une vérité que babi a du mal à accepter. alors elle a voulu changer la donne. comme si elle pouvait changer le destin si facilement. naïve. parce-que rien n’arrête babi. si elle le voulait, elle pourrait déplacer des montagnes. aucune limite. seulement celles du possible. et au fond, elle voulait juste prouver au monde entier (mais surtout à elle-même) qu’ils étaient capables d’être un couple comme les autres. ceux qui s’aiment bien. ceux qui ne s’aiment pas violemment. ceux qui s’embrassent tout le temps. dans la rue, dans la voiture, à la ligne de caisse, au cinéma. ceux qui puent l’amour à six kilomètres. ceux qui regorgent de surnoms ridicules pour leur moitié. ceux qui ont des étoiles dans les yeux. elle aurait voulu se rapprocher d’eux. le temps d’une soirée. sans cris, sans pleurs, sans reproches. simplement un film, du pop-corn et des gestes tendres. et peut-être même que ça aurait fini sous les draps. passionnément. mais sans jalousie et sans rancoeur. et ça aurait été beau. ça aurait été si beau de pouvoir être un de ces couples pendant quelques heures. babi, elle aurait aimé cette soirée-là. son couple qui suit les règles, qui fait comme les autres. elle aurait voulu pouvoir faire partie de ce beau tableau. en être l’actrice principale. et voir vince dans ce rôle. le petit ami qui montre ses sentiments si facilement. peut-être même trop. mais babi, elle a probablement vu la vierge en couleurs. parce-qu’elle a tout foutu en l’air. et pour le coup c’est entièrement de sa faute. vince, il n’a fait que l’attendre. gentiment. avec patience. et elle a joué avec le feu. et peut-être qu’inconsciemment elle a foutu leur soirée en l’air. elle a laissé la colère embrumer son copain. elle lui a donné une raison de prendre une bouteille de vodka et de la vider. seul. sur son canapé. parce-qu’elle maitrise ce vince-là. celui qui est en colère, qui s’inquiète, qui brûle de jalousie. et elle n’aurait pas été capable de savoir comment agir face à vince tout mou et tout amoureux. et babi, elle est probablement bien trop à l’aise avec leur chaos. un bordel qu’elle connait. leur manière de fonctionner à eux. juste à eux. alors elle répond simplement à sa question. son boulot. banal. rien de bien extraordinaire. elle sait très bien pourtant que ça ne va pas la sauver. c’est bien trop suspect qu'elle rentre aussi tard, qu'elle oublie leur rendez-vous. surtout qu'elle y tenait à cette soirée. babi, elle l’a assez soûlé avec pendant des jours. et elle l’entend soupirer. sa réponse qui ne lui est pas suffisante. elle aurait dû le prévoir, babi. il ne se fera pas avoir. il la connait depuis le temps. « C’est pas ce que je te demande… » non il veut que babi lui raconte pourquoi elle a plus d’une heure de retard. pourquoi elle ne rentre que maintenant. pourquoi elle ne l’a pas rejoint chez lui comme c’était prévu. mais elle sait aussi qu’il ne voudra pas entendre ce qu’elle a vraiment fait pendant tout ce temps. il n’aimera pas son explication. alors elle se défile, babi. simplement. presque avec innocence. la douceur de ses yeux qui viennent accompagner ses mots. « C’est pourtant ma réponse. » elle lui dit avec un léger sourire. elle s’amuse comme elle peut. ça pourrait passer pour de l’insolence. mais c’est juste un jeu pour elle. une façon de calmer la tension qui est déjà bien trop présente alors qu’il vient d’arriver. mais pas sûr que ce soit suffisant. pas sûr que ça apaise ses peurs à lui. babi, elle comprend vite qu’il n’est pas dans son état normal. forcément il a bu. il ne pouvait faire que ça en t’attendant. alors babi, elle ne peut pas s’empêcher de lui faire une remarque. un peu sèche même. parce-qu’elle n’aime pas quand il le fait. ça l’inquiète de le savoir seul avec une bouteille. alors c’est un reproche qu’elle garde en tête. une arme qu’elle n’hésitera pas à utiliser pendant la bataille. parce-que ça va nécessairement finir en bataille. et il ne répond rien. il ne relève pas. et ça l’agace babi de le voir si silencieux. alors elle s’agite, elle trouve des choses à faire. elle se rapproche de la table. elle récupère sa veste et s’éloigne de lui. elle évite le conflit sans vraiment le vouloir. elle se dit que ça va passer. dans quelques minutes, elle sera avachie sur lui, bouche contre bouche. « Babi ! » elle s’arrête. d’un coup. dos à lui. ses yeux qui se ferment par automatisme. sa voix si froide qui résonne dans l’appartement. frissons sur les bras. elle a peur, babi. parce-qu’elle sait qu’à cet instant son prénom résonne avec jalousie dans la bouche de vince. il arrive bien trop rapidement contre toi. ses doigts qui emprisonnent le poignet de la blonde. son corps trop près. son regard meurtrier. « Je répète ma question, qu’est-ce que tu faisais ? » les yeux verts de babi plongés dans ceux de son copain. ils brillent. de peur, d’angoisse, de culpabilité. elle sait qu’elle a merdé. elle sait qu’elle le mérite. mais elle ne l’avouera pas. pas de suite. alors elle se met légèrement sur la pointe des pieds pour que sa bouche effleure la sienne. « Je pensais à toi. » elle lui souffle. et ça serait si facile que ça s’arrête là. qu’il rit et qu’il finisse par l’embrasser pour lui prouver que tout est oublié. mais elle sait que ça n’arrivera pas. pas avec la colère qu’elle voit dans ses yeux. pas avec la force qu’il met dans ses doigts. et elle s'empêche de se dégager. elle s'empêche de lui dire qu'il lui fait mal. « C’est rien ce papier. Juste un client un peu trop collant… Pas le premier, pas le dernier. » et babi, elle essaye de rester calme, de lui souffler chaque mot paisiblement. elle veut l’amadouer. elle veut faire descendre sa colère. alors elle pose ses lèvres contre les siennes. elle vient mordiller sa lèvre même. elle veut faire diversion. elle veut utiliser son corps et son toucher pour éviter cette dispute. « Ca n’a pas d’importance… Je veux juste être avec toi. » elle lui murmure avant un autre baiser. un peu plus violent, un peu plus désordonné. et elle sait qu’elle gagne du temps. mais elle se doute qu’il ne tombera pas dans le panneau. et s'il hausse encore la voix, elle finira par le faire aussi.
Sujet: Re: ultraviolence (babi) Sam 29 Sep - 14:30
ultraviolence
babi&vince
Tu pourrais les envier les couples tranquilles que tu croises dans la rue. Les filles jolies qui tiennent la main a leurs petit copains, sourires aux lèvres, bouche en cœur, les yeux qui pétillent. Ce genre de couple parfait où rien ne tangue, plus solide que le roc, plus solide que tout ce que l’homme a pu construire. Ce genre de couple éternel, convaincu de vieillir ensemble, de mourir ensemble. Tu pourrais ouais. Tu pourrais aussi faire des efforts pour essayer de ressembler à ces couples-là. Tu pourrais te contrôler, quand tes nerfs se servent, quand ta tête vrille et que tes peurs prennent le dessus. La peur de la perdre, la peur d’être cocu, la peur d’être le con de service, la peur qu’elle se barre avec un autre, qu’elle t’abandonne elle aussi. Comme papa, comme maman, comme staz. Comme tout le monde. Et c’est ce qu’elle fera un jour, ça hurle dans ta tête d’être moins con pour pas la perdre, puis ça hurle à coté de lui faire peur pour qu’elle reste, de hurler, de déchirer son cœur a la moindre occasion, pour qu’elle revienne, toujours. D’être la petite blessure sur le palais ou sur le bout du doigt, la petite peau écorchée qui fait mal quand on y touche, et on ne peut pas arrêter d’y toucher. C’est ce qu’elle est Babi, une putain d’écorchure qui fait mal. Mais essentiel. Et t’aurais bien aimé une soirée tranquille, une trêve, juste un peu d’amour fleur bleue, une soirée dégoulinante d’amour comme ces gens normaux. T’aurais bien aimé, t’as su que c’était impossible quand les heures sont passées sans qu’elle ne soit là, t’as su que c’était impossible en arrivant chez elle, en la voyant là. Ta sue que tu pourrais pas te contrôler, que tu pourrais pas lui offrir une nuit plein d’amour.
T’amorce les hostilités, pose les premières question. Ou t’étais. Avec qui. Pourquoi pas moi ? C’est qui ce mec ? C'est pas de la jalousie ça Vince, c’est de la paranoïa, ce besoin incontrôlable d’avoir justement le contrôle sur elle, sur son entourage, sur ses potentielles aventures. Le besoin de tout savoir, le besoin de savoir surtout que t’es le seul qui compte à ses yeux. Elle n'est pas coopérative ce soir Babi, elle n'essaie pas de t’apaiser, elle n'essaie pas d’éviter la bataille qui fera rage dans quelques minutes. Elle en a marre surement de désamorcer les bombes que tu lances, d’essayer de réparer les pots cassés. Tu la fatigues. Tu le sais, tu le sens. Encore ce soir. Babi te fait l’affront de te répondre, insolente. Elle récupère ses affaires, égare le papier qui voltige jusqu’à tes mains. Signe du destin. Qui doit bien se marrer de vous voir vous détruire comme ça. Papier chiffonné, tu as son nom. Tu l’interpelles. Parce que t’en a pas fini, tu commences seulement, tu’as besoin de savoir. C’est qui ce nom. C’est qui ce numéro. Pourquoi est-ce qu'il était dans sa veste. Est-ce qu’elle était avec lui au lieu d’être avec toi ? Est-ce qu’elle l'a vu ce soir ? Depuis combien de temps ça dure ? Est-ce qu’elle couche avec ? Il y a des images qui se bousculent dans ta tête, des putain de flashs qui percutent ton crâne, qui viennent te hanter. Tu la rattrapes, tu serres un peu trop fort son poignet, tu lui fais peur, tu le vois dans ses yeux, dans son expression, sur le visage si près du tien. T'aime pas, ça te brise toujours un peu plus quand elle pose ce genre de regard sur toi, quand elle te voit comme un monstre. T'aime pas être comme ça, t’aime pas ça. Et tu sais pas faire autrement. T’insiste, tu veux savoir ce qu’elle faisait. Elle se moque, se hisse sur ses pieds pour frôler tes lèvres, pour te murmurer qu’elle pensait à toi. Tu sens ton cœur qui accélère, tu ferme les yeux pour le contenir, elle continue de s’amuser, de provoquer. Alors tu serres un peu plus l’emprise sur son poignet, pour ne pas craquer, pour pas frapper, tu sers encore un peu. Elle banalise Babi, dit que ce n'est rien ce papier, ce n'est rien ce mec, un client qui a voulu la draguer, pas le premier, pas le dernier. Faut dire qu’elle est belle Babi, qu’on se retourne sur elle dans la rue, et même si t’aime pas ça tu dois bien avouer qu’elle le mérite. Elle souffle, elle est calme, elle voudrait que tu le sois aussi. Babi veut autre chose. Babi veut pas la colère et la rage. Elle mordille ta lèvre, colle son corps au tien. Tu pourrais lâcher prise, prendre ses lèvres, la soulever contre toi et finir contre elle, enlacer dans sa chambre, sur le canapé, ou même sur le carrelage de la cuisine. Tu pourrais abandonner, faire taire la rage et l’aimer tout simplement. Mais c’est plus fort que toi, et tu ricanes quand elle te dit qu’elle veut juste être avec toi, quand elle t’embrasse pour faire diversion, pour éviter la crise. Tu lâches son poignet, remonte ta main jusqu’à son sternum pour la repousser, pour la faire reculer, qu’elle lâche tes lèvres et ce baiser qui te donne la nausée. « Arrête de te foutre de ma gueule », tu lâches chaque mot en l’observant, en posant ton regard dans le sien, tu la recules un peu contre le mur, tu veux pas qu’elle t’échappe. « Ça me plaît pas du tout babi », et tu la gâchis responsable de cette soirée gâché, de cette colère lâchée. « T’étais avec lui hein ? Au lieu de me rejoindre tu’étais en train de te taper ce mec ? », tu hausses le ton, sur de toi, chiffon le papier que tu tiens encore entre tes doigts. « Depuis quand tu le vois ? Depuis quand tu joues à ça ? », tu perds pied, t’agite, tu t’énerves, monte le ton, prêt à éclater au moindre mensonge, à la moindre vérité.