Fourbe insomnie + kéké

23h00. L'heure d'être raisonnable et d'essayer de dormir. En tout cas, Kiki était en train de se retourner dans tous les sens pour réussir à le faire. Demain, une grosse journée l'attendait, avec un levé à 7h00 du matin, il devait absolument dormir. Déjà que son sommeil était en dent de scie depuis plusieurs jours. Là, il n'avait pas le choix, c'était une question de survie. "877, 878, 879 ..." L'alphabet à l'endroit, à l'envers et maintenant, compter, rien n'aidait le jeune garçon. Les gens réussissaient vraiment à dormir à cette heure là ? Lui jamais. Au bout d'un moment, il se retrouvait la tête à l'envers, collé au mûr, les jambes en l'air. On ne sait jamais. Qui ne tente rien n'a rien. Les chansons qu'il sifflotait doucement devaient servir de berceuse ou quelque chose du genre.

Minuit. La solution. Un livre à terminer. Rien de mal à lire un peu pour s'endormir. Sur un malentendu, ça pourrait marcher. Ou pas. Une heure pour terminer de le dévorer. "Voilà, voilà." Maintenant, il était par terre à côté de son lit, à faire un peu d'exercice. S'épuiser par l'effort du sport. Pourquoi pas ? Tout en essayant de ne pas faire de bruit Kilan enchaînait les activités plus ou moins loufoques. Des simples pompes à des chevauchés à travers la pièce. Des roulades, des glissades ... Hyperactivité bonjour. Une douche bien chaude plus tard, nouvelle tentative pour essayer de dormir, la lumière éteinte, cette même lumière qui se rallumait quelques minutes plus tard. Lui avec les yeux grands ouvert qui balançait la couverture plus loin. Il avait faim. Bordel, cette nuit était longue.

02h00. - Ne pas réveiller kéké - C'est que son colocataire était costaud quand même, bien plus que lui. Après, que la poêle crépite et qu'il fasse un peu de bruit ne l'inquiétait pas plus que ça non plus. En vérité, ce n'était pas de lui qu'il avait réellement peur, mais plutôt de koko si Kilan réveillait son fils. Heureusement, elle n'était pas là ce soir. Le menu était simple, alors qu'il décidait pour son bien-être mentale de ne plus regarder l'heure. Au pire des cas et il y avait de grandes chances pour que ça arrive, son réveil le rappellerait à l'ordre d'ici quelques heures et il subirait ses bêtises de la nuit. Ce qu'il avait concocté, des oeufs, avec du fromage, beaucoup de fromage et des sortes de crêpes un peu étranges, rouges, bien trop épaisses pour qu'elles ne soient vraies. Son regard, en disait long, il s'était un peu foiré, mais un coup d'oeil plus tard dans le frigo, il n'y avait rien d'autres à envisager. Haussant les épaules, il terminait par se dire qu'étant donné qu'il n'y avait que des produits frais dans ce mélange douteux, ça ferait l'affaire. Direction le canapé.

Les films à cette heure tardive ? Une tannée. Que des trucs chiants, des documentaires ou des programmes bien trop bizarres pour rester bloqué dessus. Il était réveillé, bien trop réveillé pour rester seul. C'était un peu fourbe, mais il fit la chose la plus logique pour lui, à ce moment-là. Comme s'il était en pleine journée, il se mit à faire du bruit, beaucoup de bruit. La musique et tout le tralala ... Son but ? Réveiller Kéké finalement. Un moment, il hésitait carrément à aller frapper à sa porte, genre pour demander du sel au voisin, avant de se dire que c'était peut-être un peu exagéré. Il optait plutôt pour faire semblant d'être au téléphone à côté de sa chambre. Qui qui va avoir des soucis ? Probablement lui. Il restait toujours la solution de faire semblant d'être somnambule si jamais son colocataire se montrait trop énervé.

T’as repris les entraînements et tu as l’habitude de te coucher tôt pour compenser tes réveils tôt. C’est épuisant, t’aime bien te réveiller par toi-même, t’as pas de sensation de fatigue dans ces moments-là. Quand c’est ton téléphone qui sonne, ou alors qu’on te réveille même à la bonne heure, non ça ne te va pas. Tu te réveilles seul c’est la meilleure solution pour aller bien, pour ne pas avoir des envies de meurtre. T’as toujours été un loir, une marmotte peu importe ce que t’es, ce qui compte c’est que tu peux être un véritable ours mal léché. Aucun mal pour dormir, peu importe l’heure, tu fermes les yeux, tu rêvasses un peu puis boum, plus de kéké dans le coin. Tu dors, parfaitement, comme un petit ange.
Vivre en colocation c’est bien, mais parfois c’est un peu chiant. Tu te demandes bien ce qui vient de te réveiller, mais dans le fond tu le sais. La chasse d’eau et sans doute koko qui vient de se lever pour pisser. Les filles sa fait pipi toute la nuit, tu l’as bien remarqué avec madame Koko. Autant dire que la fatigue t’as même fait zapper l’absence de la mère de famille, donc sans doute kiki ? Peu importe.  Autant dire que tu t’endors en quelques secondes, mais n’oublions pas que le moindre bruit est du style à te réveiller pour un rien. Mais tu t’en dors vite en voyant qu’il n’est qu’une heure du matin. Tu te rendors après avoir looké les réseaux sociaux, vérifié les messages que tu avais, promettant de les lire correctement dans la matinée et y répondre par la même occasion si cela en vaut le coup. Ouai parfois tu restes à répondre durant des jours avant de voir que tu as manqué de civilité, ça t’arrive, surtout quand tu reçois des messages de fille qui te propose un rendez-vous et tout. Tu devrais sans doute parfois te lancer, mais tu as bien trop de chose à prévoir, à faire et surtout à gérer dans le pro comme dans le privé. Alors, ce n’est pas simple.
Tu dormais et ça faisait du bien, tu rêvais, laissant surtout tes souvenirs venir te happer encore dans la nuit, toute les nuits tu revis ton passé, le bon, le mauvais, tout y passe. Puis tu te sens pas forcément bien, mais t’attaque comme tu le peux la journée. Surtout qu’en ce moment l’absence de Ken se fait ressentir, t’aurais bien besoin d’elle pour te foutre une bonne droite et faire ouvrir les yeux, te reconcentrer sur les bonnes choses et non sur cette voix, ces voix. Putain de bruit. «  Ah non ! »  pas du petit bruit de pipi de chat, non un vrai boucan. Tu vires la couette de ton être et tu te lèves manquant de tomber à la renverse en sentant la fatigue t’envahir, te faire prendre conscience que bouger là de suite ce n’était pas possible. Mais putain, tu ne peux pas dormir avec ca vacarme. Donc soit tu te fais cambrioler, soit tu dois dégommer le minus de Kiki. Donc tu prends ta balte signé par Ruben Jenkins. Tu la serres bien avançant dans le couloir t’amenant dans le salon en direction du bruit, tombant nez à nez avec Kiki. «  Alors, explique moi pourquoi je ne dois pas te frapper  … me sort pas l’excuse du somnambulisme ça marche pas ! »  Tu le regardes rebaissant ton arme du moment pour la déposer sur la table. Pas de koko pour râler de ce choix d’endroit pour la déposer.

- ah non ! - Oulah, en entendant la voix rauque de Kéziah, Kilan, c'était sans doute rendu compte un peu trop tard de sa connerie. Il savait très bien une chose pourtant, réveiller son colocataire était synonyme de dangereux. Ca n'empêchait pas kiki de le faire, sans réfléchir la plupart du temps. Lorsqu'il avait un truc en tête et surtout une insomnie, il était du genre à mettre les pieds dans le plat, malgré la menace. Il savait que son ami était patient avec lui, très patient, alors, il décalait la ligne de ce qu'il ne fallait pas faire toujours un petit peu plus loin. Sachant très bien que ça allait passer. "Ptin ..." Bon ça allait passer, sans doute oui, mais ça ne l'empêchait pas de flipper quand même. Du couloir, devant la chambre de kéké, il venait de détaler tel un lapin vers le salon. Il lui fallait une idée, n'importe quoi pour faire comme si de rien était. Un livre qu'il prenait à l'envers, faisant mine d'être passionné dans sa lecture.

Quand Kéziah fit son apparition finalement, quelques secondes plus tard, Kilan ne savait pas trop comment il devait réagir. Le somnambulisme ? Son coloc le devançait sur ça ... Comment ça il avait déjà sorti cette excuse peut-être un peu trop souvent pour qu'elle soit aujourd'hui crédible ? Ouai, bon. Peut-être. "Quoi me frapper ? Violent ! Je lis ... " C'est en essayant de voir le sujet du livre à travers les pages qu'il se rendit compte qu'il était à l'envers. Bon sang. "A l'envers. Je m'exerce, il parait que c'est bon pour ... La concentration... Ben t'es réveillé toi aussi ? Quelle coïncidence." Ce qu'il y avait de bien avec Kilan, c'est qu'il était en mesure de croire en des choses même insensées. De s'inventer un mensonge et de donner l'impression d'y croire vraiment. "Par contre, si tu peux ranger ton arme de bandit là, je crois que koko n'aimerait pas voir ça."

Quand Kilan se mettait à rire là, tout-de-suite, ce n'était pas par un éclat, plus un rire du genre - Ah ah, t'as vu, la situation est drôle, mais promis, c'est pas ma faute tout ça. - Ajouté à cela ensuite une bouille complètement tourné vers l'innocence et il savait pertinemment que Kéziah allait flancher et ne pas lui faire passer un sale quart d'heure. Enfin, il essayait de se rassurer aussi. Au fond, il était parvenu à ses fins non ? Dans cette longue nuit où il était incapable de trouver le sommeil, pour de nombreuses raisons dont la plupart étaient complètement idiotes, il avait réussi à obtenir la compagnie de son cher coloc. Maintenant, il était question de faire en sorte qu'il ne retourne pas se coucher. Il n'avait pas fait tout ça pour rien quand même. Pour le sommeil, on verrait plus tard. Pas une priorité non plus. Un sourire s'élargissait sur son visage. " Alors kéké, comment ça se fait que tu ne dors pas toi ? " Oui oui, Kiki disait ça comme si c'était une vraie question. Comme s'il n'avait rien fait pour qu'il ne se réveille. "Tu veux parler de quelque chose ? Tu veux un truc à manger ? Tu veux faire une partie de play ? "Fatiguant ? Oui, mais aussi attachant. Il détestait se sentir seul, kéké le savait très bien.

T’es complétement sur les nerfs en trois seconde top chrono. Merci la personne aussi bruyante qu’un troll pour pisser. La douceur pour pisser c’est pas mal. Non, tu as horreur qu’on ne respecte pas les autres, c’est pourtant une chose rare dans cette colocation, alors c’est le petit gars qui le fait, et là ça passera toujours crème, car c’est un gosse et que t’es pas du style à taper sur un gosse. Mais sur Kiki si, mais toujours dans un esprit bon enfant, ou pas. T’as sommeil tout en ayant plus sommeil, t’as envie de dormir, car justement tu sais que tu dois te lever tôt, et t’as pas sommeil, car t’as déjà bien dormi. Enfin, du style parano, tu venais de prendre ta batte de baseball, sait-on jamais que tu accuses Kiki pour rien et que ce soit un cambrioleur, même si dans le fond la batte de baseball vs une arme à feu, t’as perdu le combat avant même d’en voir le début.

Tu vois rapidement que tu n’as pas tort, vu que tu es finalement devant un Kilan face à un livre ? Il sait lire. Ouai, tu as pensé à cette vielle vanne pourrie à faire dans la foulée, mais tu t’es retenu, faut te féliciter pour le coup. Tu le regardes après l’avoir menacé de lui faire sa fête en compagnie de la jolie batte de baseball que tu détenais toujours dans tes mains, alors qu’elle se reposait sagement sur ton épaule. T’observe de tes opales, et tu souris en voyant le livre à l’envers, avouons que tu ne l’aurais pas capté si monsieur n’aurait pas parlé, mais il l’a fait. Il s’enfonçait dans un monde obscur qu’était le mensonge. Mais tu le laissais faire. Faisant bien sûr mine de croire le petit, mais franchement pas une seconde tu crois à ses dires et heureusement. Puis il tente de te faire baisser ton arme en prenant le nom de Koko pour te calmer. Il pourrait réussir, mais Koko ronflait encore quand tu t’étais levé. Même si elle dira qu’on rêve et qu’on entend des voix quand on parle de ses ronflements incessants. « Tu sais que je peux t’assommer l’air de rien te foutre au lit puis tu vas bien pour tout le monde, sans même que koko ne soit au courant, car on le sait tu ne balancerais pas ? » Puis t’as autant de dossier sur lui que lui sur toi. C’est un peu le code des bros, personne ne balance à l’autre folle pour ne pas avoir droit à un serment aussi long qu’un match. Autant dire que c’est une galère. « Mais je peux bien t’accorder des points pour mensonge pour la lecture à l’envers, car parle de quoi ton bouquin au fait ? » Tu tentes de lire le titre à l’envers : l’amour pour les nuls. Sans doute un ouvrage à Koko ou alors Kiki s’exerce ? Peut-être bien.

Tu finis par déposer les armes, tu veux faire quoi à ce mec ? C’est comme un petit frère et à ce que tu sais les petits frères c’est chiant parfois. Puis Kiki fait partie de ta famille, au même titre que le petit et Kory. Kory c’est un peu la mère complétement canon qui doit carrément attirer tous mes potes et que j’ai envie de frapper quand ils l’a regardent. Enfin. La batte sur la table basse, tu le regardes, en vrai tu commences à te dire que le petit il est tout de même suicidaire pour le coup. « Tu veux vraiment aller sur ce terrain bien plus que glissant dis-moi ? » Que tu demandes en venant te poser à ses côtés. Tu as un plus gros gabarit que Kilan c’est clair, plus de force peut être bien qu’il fasse attention, mais un coup sûr il va hurler pour appeler la madre qui n’est clairement pas la vôtre. Mais c’est bien pour ça que c’est une famille qui vit dans cette colocation plus que des potes. « Tu comptes me garder à tes côtés pour pas que tu sois seul c’est ça ? » Tu ris puis ajoute. « Tu sais que tu risques gros si tu avais réveillé le petit ou même elle ? » tu oses pas y penser, elle aurait frappé avant même de poser des questions, t’en es complétement sûr. « Mais une partie ça me dit, tu comptes me dire pourquoi t’es pas au lit ? »