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 melancholia (scar)

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Message Sujet: melancholia (scar)   melancholia (scar) Empty Ven 24 Aoû - 19:31

un rayon de lune qui coule entre les interstices du store délabré. l'air vicié par la fumée de cigarette, qui lui brûle les yeux et la gorge. la lumière blafarde d'un vieux plafonnier. la demeure du démon. ce petit coin de paradis, son jardin à elle. derrière le luxueux immeuble de brique rouge, la laideur. la décadence. dieu seul savait ce qu'elle y faisait, une fois la nuit tombée. lorsque les rayons écoeurants, aveuglants du soleil s'évanouissaient et que la rassurante obscurité enveloppait ses activités illicites. la douceur froide du néon auquel elle se raccrochait comme une mouche. les couleurs déformées. là où elle pouvait se cacher, disparaître, elle se sentait le mieux. alors elle peint. c'est tout ce qu'elle sait faire. au coeur de l'appartement new yorkais, elle esquisse, pour oublier la nostalgie. pour oublier la honte. pour tout oublier. asile sordide, fait de plâtre et de dorures. les bibelots désassortis qui jonchent le sol. les quelques-uns possédant un peu de valeur, vaguement exposés sur les murs défraîchis. des tableaux, d'elle, d'autres, pas même encadrés. des originaux, des faux qui se confondent. elle connaissait chacun d'entre eux ; elle les avait achetés, ivre, certainement, lors de ces enchères auxquelles elle allait de temps en temps. gaspillant en termes dispendieux l'argent pour des barbouillages sans intérêt. y prenant une certaine fierté, à les exhiber autour de ses propres oeuvres, qui paraissaient alors dégager un talent nouveau. présence humaine réduite au strict minimum. si elle-même pouvait y être incluse. elle, et cette jeune femme. scar. elle ne lui avait pas demandé son véritable prénom. cela lui importait peu. pas du tout, même. sa présence jurait. elle n'était pas faite pour un tel endroit. cela se voyait. trop belle. trop vivante. en était-elle consciente ? il avait suffit d'un simple message. de quelques billets. et elle était ici, superbe, dénudée. s'imprégnant de la même atmosphère de corruption. posant devant elle, esclave de ses lubies esthétiques, immobile. se fondant à la perfection avec les sujets inanimés des tableaux. c'était presque trop simple. elle n'avait pas le droit, de la faire participer à ses frasques, elle le savait. il n'y avait personne pour les voir. pourtant, le silence épais donnait à la scène une inquiétude sourde. interrompu par une quinte de toux, ou la sonnerie d'une ambulance. elle en avait l'habitude. mais elle ne parvenait pas à l'apprécier, ce soir-là. angoissant. terrible. sa technique s'en ressentait. son pinceau semblait errer sur la toile sans trop savoir où se poser. l'inauthenticité en était plus flagrante que jamais. ou simplement une soirée difficile. pas la fatigue. impossible. quelque chose d'autre. et le modèle était la candidate rêvée pour blâmer ses propres défauts. elle savait très bien le faire, artemisia. "l'angle de ton bras est mauvais. il fausse toutes mes proportions." le ton cassant, plein de reproche, qui ne laisse aucune place à l'indulgence. les lèvres qui trempent dans le vin rouge, élixir divin. la chaleur bienvenue du breuvage, qui rend n'importe quel mal acceptable. tout lui était haïssable. dont elle-même. "tu dois faire plus attention. tu es peut-être belle, mais cela ne suffit pas. pas avec moi, du moins." les paroles dures, détestables. impitoyables. qu'elle ne regrettaient nullement, d'ailleurs. quel intérêt, au fond ? peut-être prenait-elle du plaisir, à la tourmenter, de la hauteur confortable de son tabouret ; vêtue de la tête aux pieds de ces ensembles hors de prix qu'on trouve sur les grands boulevards. pour se sentir supérieure. dans ce minuscule royaume, le sien. seul lieu où elle pouvait être reine. alors, quand elle se trouvait une victime à son entière merci, elle ne pouvait s'en empêcher. elle recevait de la visite tellement rarement. surtout de ces jeunes filles. aériennes, vaporeuses, comme celles dans les peintures. qui n'avaient rien à faire dans son monde à elle. qu'elle n'aurait jamais dû rencontrer en premier lieu. "désires-tu faire une pause ? prends ton temps. nous avons toute la nuit." se levant pour allumer une cigarette au goût âpre. noyer le sarcasme empoisonné dans les volutes grisâtres. caressant du bout des doigts les formes pâles peintes sur la toile, déshonorant injustement leur modèle. et esquiver la honte, toujours la honte.

@scar snyder
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Message Sujet: Re: melancholia (scar)   melancholia (scar) Empty Dim 2 Sep - 20:23

Les mots sont souvent cassant lorsqu'ils percutent la fine écorce de Scar. Elle n'est pas armée pour recevoir ce genre de chose. C'est la douceur qui guide ses membres, et les même caresses qui exercent la pression sur son système nerveux. Elle a besoin de mots doux, d'attitudes positives. A l'image des animaux plus avenants face à des personnes parées de bonnes intentions. C'était ce qu'elle était, Scar ; un animal sauvage. Indomptée. Avide d'attention, mais trop apeurée par la vie pour s'en préoccuper. C'est à travers le bonheur des autres qu'elle trouve son repos. Et, c'est bien là le problème. Faisant passer ses attentes après celles des autres, la voilà toujours dans le cercle de personnes profitant de sa candeur et son habileté à se faire douceur et sagesse. C'était ce qu'elle faisait aux côtés d'Azhar, même lorsqu'il faisait des pâles copies d'elle-même. Qu'il critiquait la moindre parcelle de peau. Qu'il la rabaissait sans cesse.
Scar n'apprenait pas de ses erreurs. Sinon, elle ne serait pas là. Les membres étendues vers un désir de perfection, et son sourire lumineux éclairant un atelier n'inspirant rien de bon. Tout s'était fait très vite. Quelques messages, une poignée d'argent, et de quoi la faire venir jusqu'à cet endroit si énigmatique. « L'angle de ton bras est mauvais. Il fausse toutes mes proportions. » Elle ne bouge pas, n'en ayant pas le droit. Se contentant de déplacer doucement son bras afin de satisfaire l'artiste. Elle n'était bonne qu'à cela, Scar, satisfaire les autres. C'était cela, sa propre satisfaction. « Toutes mes excuses. »Si Sarlett avait appris une chose au fils des années, c'était que tout était toujours de sa faute. Lorsqu'un coup de pinceau n'était pas au bon endroit sur une toile, c'était un faux geste de sa part, et non une inattention venant de l'artiste. Elle s'accommodait très bien de cette pensée, et n'essayait pas d'en changer afin de ne pas bouleverser l'ordre ordinaire des choses. A quoi bon luter contre sa nature ? Elle se contente alors de faire de son mieux. Chaque jour que Dieu lui inflige. « Tu dois faire plus attention. Tu es peut-être belle, mais cela ne suffit pas. Pas avec moi, du moins. » Elle ne bouge toujours pas, se contente simplement d'ouvrir un oeil afin de regarder l'expression du visage de la jeune femme. Toute personne normale aurait pu s'offusquer de cette remarque. Pourtant, Scar n'est pas de celles-là. Non. Pour elle, c'est un compliment. De cette phrase déplacée, elle n'en a retenue qu'une partie. Belle. Elle la trouvait belle. Cette idée redonnait de le force à la jolie blonde qui aurait pu tenir la posture des heures durant. Pourtant, elle continue de regarder Artemisia. Elle était là, éblouissante, avec son air plein d'assurance. Tout ce que Scar rêvait d'être un jour, au lieu de rester ainsi, l'ombre d'elle-même. « Désires-tu faire une pause ? Prends ton temps. Nous avons toute la nuit. » Elle n'en avait pas besoin. A force de pratique, elle pouvait tenir dans la même position durant de longues heures, sans jamais bouger ne serait-ce qu'un signe. Souvent les paupières closes afin de se concentrer, et ne pas voir son reflet dans le regard de l'artiste. Elle ne voulait pas se voir telle que les autres la voyait. Insignifiante. Mortelle. Pourtant, elle capitule lorsqu'elle voit la jolie brune allumer une cigarette. Bougeant légèrement, les membres douloureux, elle attrape une veste légère, assez longue pour couvrir l'entièreté de son corps, et l'enfile à même sa peau de soie. « Je peux voir ? » Elle désigne la toile de son doigt tremblant, espérant pouvoir regarder l'esquisse de sa propre existence. Se tournant doucement vers Artemisia afin d'avoir son autorisation, elle trouve bon d'ajouter à demi-mot. « Je n'avais plus posé depuis quelques temps, mais je suis certaine que ton talent a rattrapé mes maladresses. » Sourire. Dents dévoilées, gentillesse à découvert. La voilà, la Scar portant le monde sur son dos. La misère au visage, et le péché égaré.
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Message Sujet: Re: melancholia (scar)   melancholia (scar) Empty Mar 4 Sep - 16:31

elle ne sait pas, scar. elle ne sait pas où elle est. dans l'antre de la louve. entre les toiles inachevées, les bouteilles vides. les vêtements oubliés des précédents modèles, comme les vestiges de ses anciennes proies. qu'elle avaient dévorées. jeunes filles en fleur, à la peau d'albâtre, comme de fragiles statues de marbre tiède. adorables. pleines d'espoir, rêvant d'une brillante carrière artistique, ou seulement d'un peu d'attention. mais fragiles. trop fragiles. aucune d'entre elle n'était restée. cruelles maîtresses d'un jour, qui elles aussi l'abandonnaient fatalement, pour quelque artiste mâle un peu en vogue. la laissant seule, affamée. dans le noir. lorsque, de désespoir, elle avait tenté de se peindre elle-même, elle ne s'était jamais sentie aussi insignifiante. le dessin, les couleurs, tout, absolument tout lui renvoyait sa propre vacuité. ses propres traits, déformés par la vanité. une version enjolivée d'elle-même, qui n'existait que dans les illusions douce-amères que lui procurait sa fierté. elle n'avait jamais recommencé. au lieu de cela, elle se fondait entièrement dans ces corps inconnus. elle disséquait les chairs, saignait à blanc les dignités, pour trouver la moindre petite ombre, la noirceur derrière l'épiderme velouté. se détournant sciemment de sa propre infamie, jetant la pierre au premier vice comme si elle avait été d'une pureté irréfragable. dans quel but, exactement ? tout cela était futile. surtout pour des tableaux qui perdaient en qualité, et ne se vendaient plus aussi bien qu'elle l'aurait voulu. l'argent se tarissait, mais paradoxalement, c'était une chance inespérée pour elle. peut-être n'y arrivait-elle plus. peut-être ne parvenait-elle plus à faire semblant. mais que pouvait-elle faire d'autre, dans ce cas ? ces contrefaçons, c'était le climax de sa vie. la chose la plus belle à laquelle elle ait jamais donné naissance. la plus viciée, aussi. alors, avec scar, elle avait peur. elle doutait. ses formes blanches semblaient grotesques sur le papier, peu importe le nombre de fois qu'elle les reprenait. sa main fébrile ne paraissait que vouloir l'enlaidir. ternir sa beauté solaire, souiller la douceur de ses courbes. comme pour garder sa candeur intacte. loin de son esprit malfaisant, son imaginaire maniaque. pauvre petit oisillon frêle, piégé entre ses crocs. imperturbable, elle encaisse chacune de ses piques. les balayant de sa voix sucrée. comme si elles n'étaient rien. comme si elle ne sentait pas le poison qui y était odieusement distillé. s'excusant, même. cela la révulsait. elle n'avait pas le droit. pas le droit, de s'exécuter comme elle le faisait, de suivre placidement ses moindres caprices. était-ce de la faiblesse ? ou prenait-elle du plaisir à se moquer ainsi d'elle ? la rage, vieille amie à la compagnie coutumière, l'oblige à détourner le regard. elle piétine la cigarette, au goût soudainement épouvantable. "je peux voir ?" l'insolente colombe. "non. contente-toi de faire ton travail." parce qu'au fond, elle sait qu'elle lui rirait au nez si elle apercevait ses vaines tentatives d'extraire un peu de perfection de ce corps qui s'offrait librement à elle. dieu qu'elle avait envie de la faire souffrir. il n'y avait que dans la douleur que les choses se révélaient dans toute leur fragilité, leur essence. leur beauté. exception faite d'elle-même. "je n'avais plus posé depuis quelques temps, mais je suis certaine que ton talent a rattrapé mes maladresses." les paroles doucereuses, d'un sadisme insoutenable. pourquoi ? pourquoi lui faisait-elle cela ? elle devait la haïr. elle la détestait, certainement. et elle jouait avec elle, feignant cette vraie-fausse affabilité qui lui retournait le coeur, et dont elle ne parvenait pas à saisir la bonne foi. "arrête ça. immédiatement." ce sourire entêtant. pur. sans malice. il était magnifique. elle aurait pu s'asseoir là, et simplement, le contempler. mais elle ne pouvait le restituer, dans toute sa sincérité, sur la toile vierge. alors, elle le fera disparaître. parce qu'elle devait tuer tout ce qu'elle ne pouvait soumettre. "il n'y a rien que je puisse rattraper. et c'est là tout le problème." c'était la vérité, en quelque sorte. tenter de sauver ce qui était déjà condamné était vain, voire désespéré. du bout des doigts, elle ramasse le verre, précipite les dernières gouttes du breuvage âpre au fond de sa gorge. le pas rapide, elle s'approche, abandonnant le verre au hasard sur le parquet défraîchi. elle la regarde enfin, sa muse. enveloppée dans ce manteau trop grand pour elle. toujours avec cette fragilité qui l'écoeurait. d'une main, elle saisit le doux visage. l'examine froidement. ce n'était pas cette scar qu'elle voulait. trop candide. trop parfaite. "je me fiche de tes minauderies. " le ton est peut-être un peu trop sec. mais elle veillait à ce que son argent soit justement dépensé et utilisé. "tu n'es pas aussi simplette que tu le prétends, n'est-ce pas ? comme je te l'ai dit, le physique seul n'a aucune importance. il m'en faut plus. plus de caractère." les sourires mielleux et les politesses lui tapaient sur les nerfs. bien plus que les répliques cinglantes et les insultes. elle s'éloigne, regagne son poste. il fallait qu'elle y parvienne. cette nuit. sinon, elle se perdrait. elle le savait. "dans le cas contraire, j'ai bien peur que notre collaboration s'arrête ici et maintenant." elle avait besoin d'elle. mais de son véritable "elle". pas de ce joli cadavre esthétique. c'était une requête insensée, certainement. tout l'était, dans cette débâcle de fureur, que son invitée ne méritait nullement. mais l'art apportait une certaine cohérence, et suffisait à justifier toutes les ignominies pour ceux qui désiraient l'atteindre à son plus haut sommet.

@scar snyder
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Message Sujet: Re: melancholia (scar)   melancholia (scar) Empty Mer 12 Sep - 10:03

Scar n'avait jamais peint de sa vie. Elle ne savait pas dessiner, ni reproduire quoi que ce soit sur une vulgaire feuille de papier. Si elle voulait voir le travail d'Artemisia, ce n'était pas par une volonté de jugement. Seulement pour admirer son travail, pour vérifier que sa peau était à la hauteur du talent de l'artiste. Elle n'est pas piquée par le refus, seulement intriguée. La plupart de ses collaborateurs se moquaient bien que la belle puisse regarder son reflet une fois le travail entamé. Scarlett en conclut que la toile n'était que peu imprégnée d'elle, et qu'il y avait encore beaucoup à faire. Elle se contente d'hausser les épaules, comme un enfant à qui on vient de refuser une sucrerie. Pas de caprice pour autant, la voilà toujours parée de son plus beau sourire. Un sourire qui semble ne pas plaire. Un sourire qui anime les âmes, sans qu'elle ne s'en doute. Elle fait une moue dubitative, regardant son interlocutrice. Elle a du mal à comprendre ce rejet. Elle n'avait pas l'impression d'avoir été insolente, ni d'avoir fait quoi que ce soit de mal. Alors, pourquoi subir ainsi des reproches qu'elle ne mérite pas ? Ce n'était qu'un compliment. Une manière comme une autre de féliciter et remercier l'artiste. Mais, elle n'est pas comme les autres. Lorsqu'elle pose ses yeux sur son corps, ce n'est pas la même lueur qui brille dans ses prunelles. La belle blonde ne sait pas trop comment le prendre, alors préfère ne pas trop y penser, se contentant d'hocher la tête, docilement. Aussitôt relevée par la main ferme du peintre, maintenant ainsi son visage. Elle ne dit rien, Scar, se contente de la regarder lorsqu'elle crache son venin sur sa peau lisse. Pas impressionnée. Trop habituée. Malmenée par un petit ami trop perfectionniste, Scar ne réagit plus à ce genre de chose. Elle penche la tête sur le côté, la regardant s'éloigner. Sourcils froncés. « Mon sourire t'effraie ? Je ne compte pas en changer. » Elle attrape les deux pans de la veste, pour mieux s'enrouler à l'intérieur, chaudement. Un chat roulé en boule dans une couverture de laine. Elle ne quitte pas Artemisia du regard, cherchant ses mots afin d'être comprise sans la froisser. « Pourquoi peins-tu ? Par plaisir ? Pour l'argent ? Pour la création ? Pour rabaisser le monde qui t'entoure ? » Elle reste à sa place. Le sourire, toujours figée sur ses fines lèvres. Elle paraît insolente, Scar, mais ce n'est pas cela. Rien de négatif, elle essaie seulement d'effectuer un débloquage chez l'artiste. Elle veut la libérer d'une pression que semble exercer son travail sur elle. Rien n'est grave. Ne pas pouvoir transcrire les lueurs d'un corps n'a rien d'horrible. Elle laisse tomber ses bras le long de son corps, la veste s'ouvrant légèrement, dévoilant son corps. « Tout n'a pas toujours besoin d'être parfait pour être vrai. Il faut juste ..... te laisser porter. » Elle n'en savait rien, elle ne peignait pas. Mais, c'était ainsi qu'elle construisait sa vie. Elle fait quelques pas timides, vers elle. Se rapprochant à une vitesse minime alors qu'elle considère sa proposition de tout arrêter. Mais, si Scar est pourvu de sens, et de douceur, une flamme étrange luit toujours en elle. La volonté. Un brasier pouvant tout faire partir en fumé. Une volonté hors du commun, certainement forgée par les mots d'Azhar. Jour après jour. Persévérance après persévérance. Elle se retrouve devant elle, tête légèrement relevée afin de la regarder dans les yeux. Elle est un enfant, certes. Elle peut paraître fragile, parfois faible. Mais, elle n'abandonne jamais. « Je ne partirai pas, tant que tu ne seras pas entièrement satisfaite de ta création. » Elle attrape un de ses pinceaux et lui tend, un rictus aimant remplaçant son sourire. « Alors, au travail. »
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Message Sujet: Re: melancholia (scar)   melancholia (scar) Empty Mer 26 Sep - 23:40

il y a cette honnêteté, chez scar, qui l'ébranle du plus profond de son être. quelque chose que même l'art ne pouvait saisir. un monde de vérité à elle seule. cette pureté, qui ressort encore plus désirable de toutes les ignominies qui la souillent. elle l'émeut. plus qu'elle n'aurait bien voulu l'admettre. cela la rendait irrésistiblement curieuse. avide d'en savoir plus. sur elle. comment elle faisait cela. comment elle changeait les épines qui l'assaillaient de toute part en soie veloutée dont elle se drapait, aussi naturellement que si elle eût été quelque sainte martyre dont sa vieille bible ne tarissait pas l'éloge. c'était un numéro enchanteur dont elle brûlait de connaître le secret. elle qui ne savait que rendre coup pour coup. oeil pour oeil. elle qui restituait au centuple les affronts. toujours punir. jamais pardonner. les jolis préceptes écrits dans ces mêmes pages, soigneusement ignorés, avec une mauvaise foi effarante. il lui semblait, au contraire, que scar était une flammèche, une pâleur dans la nuit sombre, qui ne se révélait pleinement que dans le désespoir et la douleur. il fallait croire que dieu était un homme cruel. la force neutre dans sa voix révélait les cicatrices de son passé ; ne dénaturant en rien sa féminité. égale à la beauté simple des créatures de dieu. comme les veines sombres d'un marbre opalin. "mon sourire t'effraie ? je ne compte pas en changer." c'était la vérité. il n'y avait rien qu'elle puisse faire pour falsifier ce ravissant rictus. si, rien qu'en l'embrassant, elle avait pu se l'approprier, elle l'aurait fait. dévorer ses lèvres. son visage. son corps tout entier. comprendre. saisir la pureté derrière le masque de pulpe. savoir ce qui se tramait, à l'intérieur, sous le petit crâne brodé d'or. connaître, connaître tout. les blessures profondes. les désagréments futiles. et aussi les joies. les désirs. lamentable voyeurisme. à défaut de se questionner elle-même, c'était toujours plus confortable de se perdre dans l'autre. elle la consume du regard. se demandant à quelle moment elle était devenue folle à ce point. "pourquoi peins-tu ? par plaisir ? pour l'argent ? pour la création ? pour rabaisser le monde qui t'entoure ?" tout ce qui l'intéressait, c'était elle. mais scar, elle lui posait toutes ces questions, dont elle n'avait que des bribes de réponses. la ramenant à elle-même ; à sa triste situation. "je peins pour toi. pour que, même dans mille ans, celle que tu étais ici ne perde pas ses couleurs." sans doute tout son parcours artistique renégat ne l'avait-elle menée jusqu'ici que pour la représenter, elle, et personne d'autre. c'était une façon, un peu poétique, certes théâtrale, de lui dire à quel point elle l'avait ébranlée. elle était ridicule, elle le savait. un peu comme ces garçons lourdauds qui apprenaient leur charmante sérénade par coeur et la délivrait sur demande à chaque jolie fille qui avait le malheur de passer dans leurs bras. c'était un pli qu'elle avait pris, dernièrement. sans doute l'homme-garçon aux boucles mordorées lui avait-il inspiré un tel langage. elle se savait un peu trop influençable, à ses côtés. "tout n'a pas toujours besoin d'être parfait pour être vrai. il faut juste ..... te laisser porter." c'était facile, pour elle. elle avait toujours eu sa place. elle ne lui en voulait pas. elle l'avait gagné, après tout. tout devait lui paraître si simple. allant de soi. les démons ne pouvaient que s'incliner sur son passage. elle n'avait qu'à tendre la main pour cueillir les délicieux fruits du paradis terrestre. la perfection, à défaut d'être le privilège des faibles, avait au moins la qualité d'être un objectif vers lequel tendre. et, en ce temps et lieu, la perfection, c'était scar. "je ne partirai pas, tant que tu ne seras pas entièrement satisfaite de ta création. alors, au travail." impétueuse, étrange petite demoiselle, qui confie à son bourreau les armes de sa propre destruction. elle hésite, quelques secondes. scrute les instruments de la déchéance. elle pourrait continuer. continuer ce supplice qui n'avait pas de sens. elle était adulte. elle avait passé l'âge de jouer à la poupée. mais, comme une délicieuse régression, elle se prenait au jeu de ces fillettes cruelles qu'elle avait connues durant son enfance ; celles qui poussaient les oisillons du nid, pour les observer agoniser au sol avec une fascination morbide. elle ignorait posséder une telle perversité. mais plus rien ne l'étonnait vraiment. "tu as mal. pourquoi ?" de but en blanc. l'air faussement circonspect. ouvrir une nouvelles fois les blessures encore vives. pourquoi ? elle ne la connaissait pas. pas plus que n'importe quel passant qu'elle avait dû croiser pour venir jusqu'ici. mais, si elle était singulièrement dépourvue de toute empathie, elle avait en revanche cette finesse dans l'analyse de l'autre. ou, plutôt, une indiscrétion pathologique. il lui en fallait toujours plus. toujours plus de souffrance. creuser encore plus profond dans les méandres de cette pauvre âme éplorée. elle prend les pinceau, les essuie distraitement avec sa manche. mais, au lieu de s'installer devant sa toile, elle vient s'agenouiller là où elle se trouvait encore quelques minutes plus tôt. son parfum était là. douceur entêtante. c'était quelque peu exotique, de se trouver ici. elle n'avait jamais posé pour quiconque. que ce devait être délicieux, d'inspirer. de se fondre en l'autre. être l'origine, la création, la fin. la flamme, au coeur de l'hiver. elle en était malade ; malade de songer à tout ce qu'elle, elle n'avait pas, et n'aurait jamais. "est-ce l'amour, qui te rend si belle ? ou est-ce la douleur qu'il t’a causé ?" perspicacité déplacée, intentions flouées. et elle pense à lui. encore. à la peur. la jalousie. la honte. mais elle, elle n'était pas une de ces nymphes exquises, à la beauté indomptée, que les afflictions de l'amour cristallisent et élèvent au rang de déesse. elle n'était qu'artemisia, et le malheur ne lui rappelait que malicieusement qu'après tout, elle ne méritait pas le bonheur promis à ces sylphides qui payaient le prix d'une extase plus que méritée. nymphe dont elle s’approche, le pas lancinant, les lèvres entrouvertes. "tu as de la chance, tu sais. j’espère au moins qu’il en valait la peine." elle laisse ses doigts courir sur les joues dépouillées. pensant à toutes les fois où la peau fragile avait été aimée. admirée. désirée. écorchée. secouée par cette bien étrange obsession, pour cette fille au regard céruléen. "ou bien, « elle »." cette vision mutilée de l’amour. sombre gouffre plein de désolation, cadeau divin remporté, noyé dans la sueur et les larmes. beaucoup de peine, pour si peu de joie. leur malédiction, à elles.
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