howling for you. (c)

traits de caractère / il donne toujours cette impression de distance, comme si son esprit était bien trop occupé ailleurs, comme s'il avait un million de choses auxquelles penser sans pouvoir réellement se focaliser. un air sérieux semble souvent peindre son visage et ne se déride pas avec une petite blague, c'est même une des choses qu'il a du mal à comprendre, l'humour douteux ça ne lui va pas. la seule plaisanterie qu'il peux s'accorder c'est celle concernant ses sonneries de téléphone et encore, c'est un humour qui frôle le noir et l'auto-dérision. c'est peut-être un reproche qu'on lui fait assez souvent tout comme cette habitude à être pragmatique, parfois un brin trop discipliné. c'est simplement une forme de respect des conventions, quelque chose qu'on lui a inculqué depuis l'enfance et qu'il a sût adapter pour lui. bien trop souvent, caleb n'est pas disposé à s'extérioriser, comme un blocage depuis l'enfance, il ne sait pas parler de lui, ne sait pas donner ses problèmes et les expliquer, il sait s'occuper des autres mais pas de lui, il n'ose pas dévoiler un quart de ses pensées et ce malgré l'ultime confiance qu'il pourrait placer en certaines personnes. avec un trait protecteur dominant, caleb se dit qu'il passe assez de ses sentiments et de son amour en mettant en avant son côté sécurisant plutôt qu'en parlant des heures autour d'une tasse de thé. il a quelques qualités qui font de lui un bon soldat, persévérant, travailleur acharné, rigoureux, tous ces petits détails qui fait qu'il est l'un des meilleurs mais l'un des plus compliqué à cerner sur un plan affectueux. à défaut de parler, caleb utilise le corps, utilise ses mains pour apaiser ou pour frapper, utilise des regards pour rassurer ou pour impressionner. il n'est non plus pas du genre à se lancer dans des causes perdues, perdre son temps est quelque chose qui le rend malade et il se fixe bien souvent des but à atteindre pour ne pas avoir l'impression de tourner en rond et de redevenir inutile.

à chaque fois qu'il s'approche de cet endroit, c'est le même schéma, la même répercussion au fond de lui, son coeur qui bat un petit peu plus rapidement et pourtant son visage complètement neutre, une cigarette entre ses lèvres sur laquelle il tire un peu avant de venir écraser dans le cendrier. pas besoin de se lamenter toute la journée ou de trop réfléchir, ça lui prend assez souvent de faire ça, de débarquer à l'improviste. lui qui calcul tout et qui prévoit chaque moment, chaque instant pour ne pas se sentir dépassé, se permet toujours ce petit moment d’inattendue, ce petit moment qui pourrait lui faire merder toute sa vie s'il arrivait au mauvais moment, qu'il ne la voit rouler des yeux et qu'elle lui demande finalement d'arrêter ses conneries. peut-être oui. peut-être qu'il devrait penser à ne pas venir directement comme ça, peut-être qu'il devrait réfléchir un petit peu et passer chez ses parents avant, chez maia, chez lui, se changer et revenir en civil, sans son uniforme. et pourtant, le voilà à passer les portes automatiques de l'hôpital et à prendre la direction des urgences, son sac fiché sur son épaule et sa main libre serrée en poing.
le stress.
comme à chaque fois alors qu'il sait que c'est lui qui se met dans cet état, qu'il sait que c'est de sa faute. il inspire un peu, ce ne sont pas des missions qui dure très longtemps, parfois c'est même le voyage qui est plus long que la mission en elle-même mais cette lassitude le prend à chaque fois, la fatigue le ronge subitement et il se retrouve toujours dans cet état un peu second. ses pas foulent les carreaux parfait du sol de l'hôpital, prennent la direction du service sans même hésiter. il frappe, sourit vers la secrétaire qui doit être au bout de sa journée et certainement à fleur de peau, surtout au vu de ce qu'il y a dans la salle derrière lui, des enfants qui crient aussi. il se demande si elle aussi ne doit pas être dans ce genre d'état. "je cherche-" "margo, oui." elle le coupe, elle aussi est habitué et aujourd'hui elle ne semble pas disposer à supporter les lamentions de roméo, elle appuie sur un bouton pour déverrouiller la porte et le laisser passer. après avoir glissé un regard dans sa direction et tenter un petit sourire d'excuse, caleb s'enfonce dans le service.
il connaît les lieux, c'est vrai, et il jette un coup d'oeil vers l'heure, il sait que c'est les urgences et que c'est toujours une effervescence, mais il sait aussi que sans le café de seize heures, elle ne tiendra pas tout le poste non plus. il frappe à la porte de la salle de pause, sourit un peu en la voyant avec sa tasse, debout, presque prête à repartir. seule aussi. ça évitera à caleb de devoir saluer tous ses collègues au passage. "je suis rentré." il annonce en entrant un peu dans la pièce, son sourire toujours présent au coin de ses lèvres alors qu'il pose le sac au sol et s'approche d'elle, essaye de passer outre l'effet que lui procure la surprise sur son visage, et récupère la tasse qu'elle tient entre ses doigts pour la poser derrière elle. "bonjour." et ses lèvres trouvent les siennes.

everybody's going to the party, have a real good time.
il n'arrive pas à ouvrir les yeux, sa jambe lui fait un mal de chien et ses yeux refusent de s'ouvrir, il a beau essayé mais en vain. les cris fusent autour de lui et dans sa tête il n'y a qu'un bourdonnement incessant, effaçant la plupart des bruits aux alentours. et pourtant il y a cette certitude qui se forme dans son esprit. si tu bouge pas, tu crève. et dans un élan de survie, peut-être, ses yeux s'ouvrent enfin, l'image est trouble, la fumée épaisse, le chaos intensif. quelque chose est tombé sur sa jambe, l'empêchant de bouger tout de suite, il plie les doigts, les déplie, pose sa main sur la crosse de son arme un peu plus loin pour la tirer à ses côtés. son pied valide remonte pour se poser sur le morceau de métal sous lequel sa jambe semble prise, il appuie contre de toute ses forces, tente de se dégager.
le bourdonnement ne fait qu'empirer.
il y a les cris, partout.
étouffés.
il n'entend rien.
dans un ultime effort, le métal bouge, dans cette confusion, caleb est soulagé. ce n'est pas si lourd. ça fait juste putain de mal. et sa jambe se dégage, la seconde d'après il est debout en prenant appuie sur la valide, il observe. le carnage. le sang sur son visage est secondaire depuis longtemps, chaque partie anesthésié, comme s'il ne sentait plus rien. même la douleur dans sa jambe semble s'évanouir à mesure qu'il avance, à moitié replié, alerte. qu'il les cherche. il croise plusieurs soldats, des frères d'armes, des corps. il se demande s'ils ont déjà appelés, s'ils vont venir pour les tirer de là, il se demande ce qu'il en est. ce n'est même plus par ses yeux qu'il observe le massacre mais par la lunette de son arme, le coeur battant et la gorge sèche, les dernières forces utilisées pour se sauver le cul, sauver ceux des survivants. et il le voit, marko, presque vivant, lui aussi à se traîner, il le voit tirer quelqu'un et son coeur semble tomber un peu quand il semble reconnaître la personne.
theo.
et il se souvient.
l'explosion.
dancing in the desert, blowing up the sunshine.