(mad&daph) and the party goes on

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{ and the party goes on }
crédit/ tumblr ✰ w/@Mad Knollys

Du fond de teint, de l'anti-cernes, du mascara, juste un trait d'eye-liner. Après les soirées organisées chez Mad, Daphné avait l'obligation de mettre du fond de teint afin de garder bonne mine. Elle ne pouvait pas ignorer la fatigue après si peu d'heures de sommeil. Elle passait toujours des soirées démentielles dans l'énorme baraque des parents Knollys, que Mad s'appropriait le temps d'une soirée, d'une longue nuit. Et elle le savait, il y a toujours énormément de dépravations, de tentations à ces soirées, et chaque fois, elle répondait présent. Depuis toujours, elle n'avait jamais dû manquer une seule des soirées organisées par son ami. Sauf que, quasiment à chaque coup, elle oubliait quelque chose chez le Knollys. Et la soirée d'hier n'avait pas fait exception, elle ne se souvenait quasiment pas de sa soirée, était rentrée chez elle sans savoir comment et était tombée sur son lit tout habillée. Alors en se levant, Daphne s'était empressée de prendre une douche, de faire son brushing et de finir son maquillage afin de réduire les signes de fatigue. Elle ressentait ce besoin d'être toujours au top. Impossible de sortir sans être apprêtée, impossible parce qu'il y avait cette habitude, c'était ainsi depuis tellement d'années. Et il était l'heure d'aller tambouriner à la porte de Mad pour récupérer les affaires laissées - pour ne pas dire oubliées - la veille dans la précipitation de rentrer. C'était pas grand chose d'important, un gilet qu'elle avait enlevé rapidement début de soirée, mais surtout un bracelet que sa mère lui avait offert et qui avait de la valeur, autant sentimentale que matérielle. C'était Mad qui lui avait envoyé un sms le matin même pour lui signaler la perte de son bracelet, qu'il avait retrouvé en nettoyant la maison pour pas que les parents se rendent compte. Un dernier coup de mascara, elle s'observe dans le miroir et sourit. « Parfaite. »

Elle arrive devant la maison des Knollys, commence à connaître la maison comme la sienne. C'est un peu comme une deuxième maison tant elle squatte aux fêtes organisés par le fils. Elle sonne et observe les alentours, le quartier uppé dans lequel il vit. Et elle se dit que les voisins doivent être heureux de voir débarquer des jeunes dans leurs quartiers pour des soirées de folie. Mais au fond, elle, elle s'en fiche, elle n'est pas concernée par ce tapage nocturne, elle en fait partie. La porte s'ouvre et laisse découvrir une silhouette bien connue de la jeune femme. « Maaaad. » Une accolade pour se dire bonjour, elle lui claque la bise sur la joue. « Pas besoin de te dire pourquoi je suis là, je suppose. Tu sais que j'arrive pas à venir à une soirée sans oublier quelque chose ici ! A croire que j'aime bien la maison. » Elle sourit en coin en lui lançant un regard. « Ou l'hôte. » Elle rit, elle adore Mad. Depuis les années qu'ils se connaissent, ils en ont fait bien des conneries durant les soirées. Toujours à se lancer des défis débiles, qui les ont conduit à des situations parfois un peu embarrassantes mais toujours tellement drôles. « J'vais pas te déranger très longtemps, je suis là seulement pour récupérer mon gilet et mon bracelet. » S'il accepte de lui rendre sans rechigner. Mad, c'est un peu comme il veut, quand il veut. Et Daphne le sait, c'est pour ça qu'elle l'apprécie beaucoup. Mais elle aussi, a ce qu'elle veut quand elle le veut.

– vous avez oublié une tache… là !
tu pointes une souillure  imaginaire du bout d’ton index, les sourcils froncés pour accentuer ton mécontent’ment. bras qu’tu croises contre ton torse, tu dissèques les moindres faits et gestes d’ta domestique, celle qui récure sa vie – littéralement – pour éradiquer toutes traces des festivités d’la veille.
la sonnette qui r’tentit, t’indiques à la bonniche qui s’redresse précipitamment qu’tu t’en occupes d’un bref signe d’la main.  
– faudra qu’on renégocie votre salaire parce que vous êtes d’une lenteur exécrable ! maint’nant, dégagez d’ma vue ! j’dois accueillir mon invité et j’pas envie d’vous voir dans les parages !
tu la congédies d’un claqu’ment d’doigt avant d’effectuer un cent quatre vingt degré pour t’élancer vers la porte d’entrée, agrafant un semblant d’sourire à ton teint lactescent.
tu t’racles la gorge pour égayer ta voix lorsqu’la pulpe d’tes doigts effleurent la poignée, c’te dernière qu’tu tires vers toi pour exhiber ta silhouette éreintée à ton amie.
– daphne !
– maaaad.
blase qui déferle d’entre ses lippes, une simple syllabe qu’étire les tiennes en un sourire carnassier, avide d’chaleur humaine, toi qui s’est réveillé seul, c’matin. c’t’au tour d’l’accolade suivit d’la bise, les salutations classiques. celles qui commencent à t’saouler, qu’t’aimerais approfondir davantage pour les transformer en quelque chose de plus… intime ?
d’plus marrant, d’plus intense.
quelque chose qui t’fera oublier d’avoir passé les dernières heures en solitaire, à t’morfondre sur ton triste sort.
mal de crâne.
mal de caprice.
– pas besoin de te dire pourquoi je suis là, je suppose. tu sais que j'arrive pas à venir à une soirée sans oublier quelque chose ici ! a croire que j'aime bien la maison. ou l'hôte.
– ouais, j’vais commencer à croire qu’tu fais exprès rien qu’pour m’revoir !
clin d’œil qu’tu lui lances accompagné d’un sourire malicieux, celui qui déforme tes lèvres avant d’y planter tes crocs.
l’désavantage d’avoir des copines aussi bandantes qu’daphne, c’est qu’tu dois garder tes mains dans tes poches. c’pas faute d’avoir tenté d’la foutre dans ton pieu à maintes reprises, utilisant vos stupides défis pour parvenir à tes fins. elle qu’a jamais tilté, qu’a jamais perçu l’être immonde que t’es, l’monstre qui s’cache au fond d’tes tripes.
p’t’être qu’elle est naïve… ou p’t’être bien qu’elle préfère volontairement jouer à l’autruche pour éviter d’perdre un pote. c’dernier qui ferait passer l’bien-être d’ses couilles bien avant celui d’ses propres amis.
laure y est déjà passé, p’t’être qu’dahpne s’ra la suivante !
– j'vais pas te déranger très longtemps, je suis là seulement pour récupérer mon gilet et mon bracelet.
tu fais la moue, feintant une peine illusoire avant d’emprunter un faux air persuasif, toi qui n’comptes pas la laisser s’éclipser aussi facilement.
parce que, mad, t’as l’droit à ta p’tite récompense pour avoir conservé ses babioles au lieu d’les jeter à la poubelle comme tu l’aurais fait en temps normal. toi qui n’accorde aucun traitement d’faveur, c’pas pour être gentil qu’tu lui rendras ses choses, mais bien parce que t’as une idée derrière la tête.
tu veux, t’exiges et t’auras.
– tu m’déranges jamais ! cesse d’dire des bêtises !
tu t’effaces d’la porte d’entrée pour lui laisser de l’espace, histoire qu’elle prenne ses aises. elle qui, maint’nant, connait la baraque comme si c’était la sienne.
– t’veux pas rester un peu ? j’allais justement préparer mon remède miracle contre les gueules de bois ! si t’es gentille, j’te filerais la recette.
tuer l’alcool par l’alcool.
un jus d’orange n’est pas aussi bon sans vodka, t’façon.
– quoi qu’ça semble aller… t’as pas la tête d’une gosse qu’a presque pas dormi. t’es tout l’temps belle, toi !
léger compliment qui caresse ta langue pour la flatter, lui lancer d’la poudre aux yeux pour mieux l’aveugler et mettre ton p’tit plan à exécution. plan qui n’fonctionnera probablement pas, d’ailleurs, toi qu’a été placé dans sa friendzone list il y a beaucoup trop longtemps, déjà. t’aurais dû réagir plus tôt, mais, à l’époque, t’avais pas… les mêmes intérêts, disons !
– c’quoi ton secret ?
tu bats des cils, knollys, pour tenter d’l’hypnotiser. faciès admirateur qu’tu lui offres, bouche en cœur pour lui donner envie de t’bouffer les lèvres.
tu slalom entre la politesse et l’interdit.
entre l’affection et l’indécence.
entre le bien et le mal.
elle est l’auréole qu’illumine tes iris, t’es l’obscurité qui noircit sa chair.

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{ and the party goes on }
crédit/ tumblr ✰ w/@Mad Knollys

« Ouais, j’vais commencer à croire qu’tu fais exprès rien qu’pour m’revoir ! » Et peut-être qu'au fond, il a un peu raison. Parce que Mad, c'est quelqu'un d'hyper important dans la vie de Daphne, le bon pote, le flirt léger sans jamais dépasser les limites fixées du jeu. Un jeu dont ils n'avaient pas vraiment défini les limites, celui qui s'était installé durant leurs soirées, leurs provocations. Ce jeu auquel elle avait toujours aimé jouer. Mais Mad c'était surtout son bon pote, celui qu'elle voulait vraiment pas perdre, celui avec qui elle ferait pas une connerie. Trop d'importance dans sa vie, parce que - malgré tout, malgré son caractère de merde, malgré ses erreurs - elle tenait à ses amis, tous ses amis. Parce qu'ils étaient ce qu'elle avait de plus précieux, elle ne ferait pas l'erreur de les perdre. « Tu as sûrement raison, ça doit être pour te revoir. » Et elle passe à côté de lui pour entrer dans l'énorme baraque, un sourire qui déforme ses lèvres rouges. Mad qui parle de son remède miracle contre la gueule de bois, elle pourrait bien en avoir besoin, sous son maquillage. Parce que sa tête commence tout doucement à la faire souffrir, mais ça, elle ne lui avouerait pas. Ça lui ferait bien trop plaisir de savoir la gueule de bois que sa soirée lui a refilé, qu'il lui a refilé. Parce qu'il lui semble, à plusieurs reprises, qu'il lui a dit de boire cul-sec, de descendre des verres et de verres, au milieu de d'autres défis un peu débiles. « Tu sais que je ne dirai pas non à un remède préparé par tes soins et beaucoup d'amour. » Elle lui lance avec un ton mêlé de séduction et de taquinerie, et il lui lance qu'elle est toujours belle et la demoiselle lève les yeux au ciel. Ce Mad, toujours les mots qui font rosir ses pommettes. Et le jeune homme est beau, il a ce charme, cet air mystérieux qui attire toutes les filles qu'il croise, n'a jamais eu de mal à avoir de la compagnie la nuit. Elle le sait, elle connait ses histoires, pas tout ces secrets mais beaucoup déjà. Et elle aurait pu tomber dans ses bras, il y a des années, avant qu'il ne prenne autant d'importance dans la vie de la belle brune. Avant qu'il n'y ait l'autre, dans sa vie. Rainer. Mais ça, elle n'y pensait pas. Pas aujourd'hui, pas ici. « J'te filerai mon secret, si tu me files celui de ton remède. » Elle l'observe, il ne porte pas - autant qu'elle l'aurait cru - les marques tirées de sa courte nuit. « Mais j'suis pas sûre que fond de teint et mascara t'iraient aussi bien qu'à moi. » Elle pose son sac dans la cuisine, sur la table et se pose contre le meuble. Appuyée presque avec nonchalance, son dos qui se cambre légèrement et l'observe, les bras croisés. « Mais je ne partirai pas d'ici, tant que je n'aurai pas goûté ce remède. » Et elle est sûre que ça ne l'aidera pas à se débarrasser de sa gueule de bois. Mais elle a envie de passer un bon moment avec son ami. « T'as fini la nuit avec la blonde d'hier ? Ou tu t'en rappelles même pas ? » lui lance-t-elle pour le taquiner. Elle se rappelle bien de l'approche de Mad sur cette fille, comme un prédateur sur sa proie. C'est elle qui lui a indiqué la cible, mais elle ne sait pas si cette fille s'est enfuie avant ou après être passée dans le lit de Mad. « Tu n'es pas du genre à passer la nuit seul. »