fausses innocences. + rex

fausses innocences.

le verre à la main, l’énième verre, celui de trop très certainement. mila qui fait tout dans la démesure, l’exagération des faits et des gestes. mila qui déambule, qui tient tout juste sur ses talons beaucoup trop hauts pour l’état pathétique dans lequel elle est. misérable gamine, enfermée dans ce monde où seule la débauche est maître. les péchés font ragent. l’exubérance d’une âme incomprise, incomplète ou juste un peu beaucoup bousculée dans le passé. c’est mila dans toute sa splendeur ou sa malédiction. c’est mila au milieu de toutes ces têtes qu’elle ne connaît même pas, qui cherche un visage familier à travers le groupe de corps déchaînés pour certains. enchaînés pour d’autres. elle cherche mais ne trouve pas, ne trouve rien qui la ferait s’enterrer ici encore plus longtemps. alors elle pianote sur son écran tactile, des mots qui ne s’assemblent probablement pas mais qui sonne comme un appel au secours à l’âme belle. l’âme douce. rex. elle tire sur sa clope entamée, l’odeur viendra encore un peu plus ensevelir sa chevelure. autant que l’éthanol pour ses veines, pleines. règne d’une gamine perdue mais tenace. elle s’emmerde mila, elle en a ras le cul de ces cinq, six adolescents démuni de charisme. elle attend qu’on vienne la sauver, qu’il vienne la sauver. mais qui l’aidera lui ? à se démêler de l’emprise malsaine, abyssale ? personne, surtout pas mila. l’écran s’éclaire, s’illumine et lui arrache un fragment de sourire trop douloureux pour ses lèvres bien souvent scellées. il est déjà là, à croire qu’il n’attendait que ça.. sa mise à mort. sa perdition. que lui non plus, il n’a pas envie d’être sauvé finalement.

elle sait pas comme elle a fait pour ne pas se péter une cheville, même les deux, en descendant les escaliers de l’immeuble. trop pressée de le retrouver, encore une fois tout en sachant que ça ne mènera jamais à rien. juste le désir de se faire du mal, de s’abîmer bien. - t’as couru pour venir ? qu’elle lance de ses grands airs, s’appuyant contre le mur. mila qui continue, qui ne cesse jamais de jouer la comédie, de faire vivre ce rôle qu’elle a longtemps fait grandir. - si j’te manquais autant fallait me le dire hein.. qu’elle pouffe moqueuse. tentatrice infaillible. tu lui a manqué aussi, elle y a souvent pensé à tes yeux profonds. tes iris qui n’en finissent plus, à lui en donner le tournis. elle y a pensé, à toi. à ce vous qui n’existe même pas.