she cut too deep, now she left me scarred ☽☽ Winnie

le son de ses pas résonnent encore sur les pavés menant aux monstres de béton jugeant leurs propriétaires de leurs grandeurs. impeccables, tous les bâtiments semblent se ressembler par leur splendeur au gazon méticuleusement tondu, aux bourgeons luxuriants, prêt à s'ouvrir au monde pour n'offrir que sa superbe. les arbres aux branches touffues et aux troncs imposants, témoins des apparences trompeuses où les femmes tiennent leurs maris par le col, tandis qu'eux trempent leurs bijoux de famille chez la voisine. un monde à la gone girl, où le mensonge est la religion à prier et où tous s'empressent de se signer avant que les masques ne tombent. ses pas se font lent, se délectant des regards se glissant sur ses courbes moulées dans une parfaite robe gucci, que les mégères du quartier entassées auprès de leurs fenêtres, dévisagent. la divine se déhanche s'animant au contact de cette atmosphère de haine lui caressant la peau. elle gravit les marches du perron de ses échasses et la clé enclenchée, se trouva élancée dans un somptueux salon aux couleurs clairs, détonnant particulièrement avec la couleur criarde de sa robe pourpre. lassée, la divine se déchausse envoyant valdinguer sa paire dans un coin pour finalement se laisser tomber sur le sofa. s’étirant, ses mains s’attardent un moment dans le vide, et ses prunelles fixent inlassablement la bague placée à son annulaire gauche. ses sourcils se froncent, puis se détendent, relayant un sourire des plus satisfaits. la divine attendait mieux, toujours plus, toujours plus fort. mais sa patience rapporterait bien plus d’éclat, elle le savait. une autre pierre, elle, flamboyante ornait sur son autre main, vestige d’un passé aujourd’hui complètement ravagé, mais dont le secret devait être gardé. elle soupire la douce, comme épuisé de ce manège qui ne durait que trop longtemps à ses yeux, de se savoir éprise par tous d’un homme qu’elle ne désirait même pas. même fiancée, khali n’appartenait à personne d’autre qu’à elle-même. idée féministe ou criant d’une indépendance que son pays lui avait toujours refusée en tant que femme ou venant de leurs bouches d’une « sous-espèce ». une lueur traverse son regard innocent, celle d’une colère trop longtemps acquise. trop longtemps supportée. la liberté lui ouvrait les bras, l’ivresse d’une existence sans contrainte où seuls les étoiles en serait témoin. néanmoins, toutes ses rêveries ne servaient en rien sans leur accomplissement. se redressant la divine foule le carrelage de ses pieds nus pour atteindre le réfrigérateur. ses doigts pianotent sur les aliments avant de finalement s’arrêter sur une bouteille de champagne qu’elle s’empressa de déboucher, déversant son contenu dans une coupe préalablement posé sur l’îlot centrale. le goût est divin. on en dit qu’elle est la boisson des dieux, ce qui semble en accord avec les pensées de la jeune femme. les bulles la font frissonner de plaisir, tandis que ses yeux se perdent un instant dans le contenu de son verre. malheureusement, on frappe à la porte réduisant à néant la possibilité d’être un instant paisible dans cette cage dorée. ses mains s’affairent alors, rangeant à vive allure le nectar ainsi que le verre. que dirait-on d’une jeune fiancée se soûlant alors qu’il n’était qu’à peine seize heure, seule, entourée de cette galerie d’art que représentait cette maison. rangeant ses pieds dans des chaussons qu’alice lui avait offert pour son anniversaire et qu’elle trouvait particulièrement hideux, la divine ouvrit finalement le sourire aux lèvres face à son invité. ses commissures s’affaissèrent légèrement, c’était winnie. et rien ne pouvait la rendre plus déterminé à se cacher d’elle-même face au diable en personne. « winnie. quel plaisir de te revoir. rentre, rentre.. » dirent ses mots tandis que ses yeux lui criaient de dégager sur le champs. l’idée de se coltiner la grande sœur n’était pas des plus réjouissant, surtout quand on connaissait la bête. ses mains se crispèrent quand elle pénétra dans son antre aux pièces aussi stérile d’un laboratoire où les petites souris finissaient souvent les quatre fers en l’air. « j’imagine que tu cherches alice, tu tombes mal. il est en voyage d’affaire, il ne revient que demain. » l’espérance se faisait d’autant plus grande, si son fiancé n’était pas là, peut être finirait-elle par rebrousser chemin ?

@Winnie Cocodiaz