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 you have to let me go

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Message Sujet: you have to let me go    you have to let me go  Empty Mer 23 Fév - 9:00

( you have to let me go )
The fact that I was born... the fact that I am alive... and the fact that I am in love... has my hatred toward these things ever burned so passionately? // ( s o n g / o u t f i t /) with  @joy shelby

Ta moto fonce à vive allure, là, dans cet empressement contre lequel tu ne peux pas lutter. Tu te moques bien de la respecter cette vitesse, sait qu’il ne t’arrive rien. Rien ne peut être pire que les faits se déroulant déjà devant toi. De ce qu’il est impossible de changer maintenant, de ce qui a été suivi à distance. Des jours, de trop longues journées d’une convalescence forcée, réparer les blessures du corps pour ton âme, ça viendra, peut-être avec le temps. De ce je vais bien que t’as baratiné à la psychologue qu’on t’a envoyé, de ce qu’il a été facile de convaincre avec quelques blagues bien placées. De celles connues par cœur bien trop évidentes à réciter dont certaines n’étaient pas de ton propre chef mais de cette voix joyeuse que tu ne connais que trop bien dans les oreilles. Si t’es maintenant capable de marcher et sans doute pas forcément de conduire, t’en as que faire. T’es un putain de lion dans sa cage, l’hôpital ce n’est pas pour toi, trop blanc, trop aseptisé, trop maladif et surtout trop de temps pour penser, pour recasser ce qui t’a été raconté. Et clairement t’as pas compris pourquoi Jace ne t’avait pas frappé, ne t’avait pas tout simplement défiguré. Peut-être parce qu’il doit vraiment bien t’aimer… Non, toi tu te frapperais bien de son choix, de ton incompréhension et en même temps tu ne peux pas réellement lui en vouloir ? Si ? De t’avoir sauvé la vie, de ce qui se serait certainement terminé tout autrement, d’une balle dans la tête, d’un corps laissé à l’abandon, peut-être même qu’on ne l’aurait jamais retrouvé, que tes proches auraient enterrés un cercueil vide… Tu ne sais pas, ne veut pas trop y penser dans le fond à ce qui se serait déroulé… A ce qui est réellement arrivé là-bas, de ces bruits qui te font encore sursauter, de ton incapacité à trouver le sommeil, de ces images revenant, de cette sensation que tout n’est pas terminé. Comme si tout retour n’était qu’un rêve duquel tu vas te réveiller. Cette idée n’est devenue que plus forte depuis que tu sais ce qu’elle a fait, ce qu’elle s’est mis en tête de faire pour toi. T’imagines pas une seule réalité où cela serait véridique parce que ça voudrait dire bien trop de choses, bien trop d’éléments avec lesquels t’es pas certain de pouvoir faire face. Mais tu t’es pincé tellement de fois que t’es plus tellement sûr qu’il ne s’agisse que d’un rêve. Et tu vas faire quoi de cette réalité ? De monde s’ouvrant devant toi et n’arrêtant point de t’effrayer. De l’imaginer et pas savoir quoi en faire de ce que tu as en tête… De cette rage qui ne peut exister, de ce soulagement qui n’arrive pas à réellement s’exprimer car il s’accompagne de tout le reste. De ce sentiment que tout aurait été mieux d’une autre manière. De toi qui ne sais comment agir comme un sauvé, de cette place qui ne te correspond pas surtout si elle entraine son trépas. Et tout tourne dans l’esprit, ne cesse. Jace, pourquoi il l’a laissé faire mais la réponse s’affiche immédiatement dans ta psyché. Elle ne lui a pas demandé, laissé le choix à personne. Parce qu’elle est intelligente, tellement débrouillarde bien trop pour son propre bien… Trop pour son propre avenir et rien qu’un instant t’hésites entre l’envie de l’embrasser pour l’éternité ou la secouer pour la même période de temps, sans doute un mélange des deux serait le plus indiqué… Et en même temps, t’es dans ce manque absence d’elle, de ces jours là-bas où c’est son visage accompagné de ceux de tes gosses qui te faisait tenir, un jour de plus. Que tu l’as pensé, là, si tu revenais de tout abandonner, de tenter même si cela voulait dire te battre pour la garde de Joshua, prendre le risque de perdre Ella, devoir vivre avec ta propre honte d’abandonner Eileen, mais si tu revenais, t’avais seulement envie d’arrêter les mensonges, de l’aimer au grand jour, de l’aimer partout, de vivre avec elle, d’arrêter ces mensonges sans sens. Mais c’était avant tout cela n’est-ce pas ? Avant de savoir qu’elle venait de détruire sa carrière pour ta propre survie. Avant de ressentir sur toi le poids d’une reconnaissance qui ne pourra jamais être rendue. Elle a tout perdu et toi ? T’es pas certain de ce que tu vas trouver devant cette porte. T’es même pas certain qu’elle y sera mais impossible de ne pas venir. Impossible de rester en place, seulement de te lancer à vivre allure et venir la chercher, venir la retrouver, venir l’engueuler et l’aimer à la fois ou seulement vérifier que c’est pas un rêve mais surtout t’assurer de son état. De ce sacrifice pour lequel t’aurais jamais été pour et dans le fond, elle-même doit le savoir non ? Elle qui te connait mieux que personne, trop finalement pour son propre bien.

La moto se retrouve abandonnée là, arrêter et toi t’avance bien loin de cette démarche assurée habituelle mais même si tu sens cette douleur dans la jambe droite, tu ne montres rien, tu laisses venir, habitué à faire avec des maux bien plus violents. Ce n’est rien même quand tes traits sont loin de te montrer sous ton meilleur jour, de ce teint encore un peu pâle, de ce visage pas totalement dégonflé. Tu te moques bien qu’elle te voit sous ton meilleur jour, t’es pas tellement là pour toi, surtout pour elle, surtout ce besoin de comprendre, de vérifier, comment elle va, là, dans cette épreuve douleur dans laquelle t’as totalement été incapable de l’accompagner. De ta main la plus valide, tu viens frapper contre le bois de sa porte, trop fort certainement avec trop d’empressement également. De ce qui a été attendu depuis beaucoup trop de jours. « Joy c’est Declan… » De ce ton t’as pas contrôlé dans ce mélange de peur et de regrets, dans tout ce que t’es en train d’imaginer. Dans ce besoin de la voir même si tu pourras pas lui annoncer combien elle t’a manquée… Même si tu sais pas comment te comporter quand toute sa vie tu viens de briser. « Ouvre-moi s’il te plait… Je crois que les voisins vont appelés les flics si tu le fais pas, j’ai l’air d’un tueur en série pour le moment, t’as pas envie de rater ça quand même. » De cet humour totalement stupide sortant de nulle part et de cette main que tu passes dans tes cheveux d’un soupire. T’attendra-s’il faut, tu partiras pas sans la voir même si Jace te l’aurait dit si elle avait envie que tu passes non ? Tu ne sais pas, tu ne sais plus, t’es même pas certain d’être dans la réalité… Compliquée de vie dont t’es le responsable…
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Message Sujet: Re: you have to let me go    you have to let me go  Empty Mer 23 Fév - 9:22

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The fact that I was born... the fact that I am alive... and the fact that I am in love... has my hatred toward these things ever burned so passionately? // ( s o n g / o u t f i t /) with @declan gipson

Trisha Shelby n’avait pas pipé mot, lors du trajet en voiture menant sa cadette jusqu’à cet appartement presque vide qu’elle était dans l’obligation de quitter. Joy, elle, s’était affligée elle-même d’un mutisme qui lui était inhabituel, ses mèches en batailles l’étaient d’autant plus que la fenêtre de la voiture était grande ouverte, le vent brulant d’un été bien trop chaud, la fouettait en plein visage. Les embouteillages, qui habituellement, l’agaçaient, lui paraissent aujourd’hui nécessaires à la digestion de ce qu’elle devait ingurgiter. Les doigts de Trisha, eux, cognent contre le volant au rythme des notes de l’un de ces vieux tubes des Beatles dont elle connaissait évidemment toutes les paroles sur le bout de ces derniers. Quelque part Joy devine qu’il ne s’agit là, que d’une stratégie nerveuse de maintenir ses lèvres scellées, car même si cette dernière ne lui avait posé aucune question depuis que Jace l’avait déposé sur le perron, sa mère ne pourrait jamais s’empêcher d’en être une. Que Joy ait trente ou cinquante ans lui importait peu, cette dernière relevant en silence ô combien le comportement de sa fille l’affligeaient d’un effet d’étrangeté. Joy le sait, sans doute mieux que personne, puisqu’elle est celle qui se confronte à son propre reflet chaque matin, observant dans le fond de ses orbes bleutés ce rien qui lui reste, ce manque de malice, ce bonheur froissé et enterré. Ses songes ne valent pas mieux, puisqu’ils sont tous plus étranges et oppressants les uns des autres, quant à ce ventre vide à présent, elle ne sait que penser. De ce bébé à la non-existence affirmée. A cette carrière, finalement, tout aussi avortée qu’il ne l’était. A dire vrai, elle ne saurait dire lequel des deux elle pleurait le plus. Il lui fallait à présent composer avec le présent. Appréhender la nouveauté, là où, Joy n’avait jamais su l’apprivoiser, ses plans de carrières déjà tracés dans ses songes d’enfant, accompagnant toutes ses décisions d’adolescente. En dehors de ces pensées soucieuses la concernant, ce ne sont pourtant pas ces dernières qui lui sont les plus douloureuses. Non. C’est son inquiétude muselée qui la tiraillait le plus. De ces how is doing ? lancés à l’autre bout du fil à l’égard de son aîné, ce dernier répondant toujours de manière solennel. Toujours le même not so bad, insuffisant, mais soulignant à quel point, elle n’était plus des leurs. Elle n’en tenait pas rigueur au plus âgé, consciente qu’elle lui en devait déjà trop.


Un travail qui l’attendait
Une liberté qu’il avait grattée
Et le goût de l’enfer sur le bout de sa langue.


« Tu auras terminé à dix-huit heures ? » la voix fluette, bien que légèrement chancelante l’arrache à sa contemplation contrainte d’un paysage, qu’elle n’observe plus depuis de longues minutes, déjà. La main de la plus jeune des Shelby s’empresse d’entrouvrir la portière du véhicule aussi âgé que l’était le couple que ses parents avaient formée. Je ne peux me résoudre à m’en séparer, tu sais, elle me rappelle ton père. Joy, avait toujours admiré la loyauté d’épouse de sa mère à l’égard de son défunt père, tout en étant soucieuse à l’idée que cette dernière ne puisse jamais tourner la page. Néanmoins, l’incompréhension passée à ce sujet, était aujourd’hui remplacée par un effet miroir. Consciente qu’un amour de cette envergure était unique. Et, qu’elle venait de le perdre à tout jamais. « Hm, oui, mais ne te presse pas trop. » répond-t-elle par automatisme, claquant la porte avec précaution, Joy reste un moment ainsi, ses pieds ancré contre le bitume, observant l’ombre de la vieille voiture disparaître. C’est presque à reculons que la renégat entre à l’intérieur de l’immeuble, grimpe les marches deux par deux, et fini par se délester de ses clefs à l’entrée de ce loft vide. L’intérieur avait toujours été minimaliste, contenant le stricte nécessaire, elle s’y était habitué au fil des années, portant mille visage et mettant un point d’honneur à ne jamais s’ancrer plus que nécessaire. Et pourtant, lorsque ses obsidiennes se déportent sur les quelques cartons qui lui restent, ces derniers exposés au milieu d’un salon quasiment vide, elle est envahit par l’angoisse. Par ces multiples souvenirs se superposant dans son imaginaire, d’abord ceux auprès de Jace, appuyé contre sa cuisine, une bière à la main et ce sourire toujours trop fier accroché à ses lèvres. Et puis ceux avec Ryan, mille soirées à s’enivrer en pouffant de rire devant une vieille émission de télé-réalité. Et puis, Declan. Declan et ces présences d’abord innocente, et puis, bien plus fiévreuse. Ces matinées passés ensemble à se prélasser à deux, les doigts de la jeune femme titillant les plaques du soldat.


Si on m’avait dit qu’aimer
Était si terrifiant
Je n’aurai jamais sauté tu sais


L’absence de ce dernier nourrit alors l’angoisse le concernant, cette dernière apaisée par les propos de son frère aîné, mais toujours aux aguets. Lorsque que cela concernait les hommes traçant les contours de son humanité, toute rationalité s’effaçait de la conscience de la jeune femme. Le résultat était pourtant là, elle était seule. Atrocement seule et esseulée à l’idée de devoir se tenir à cette décision silencieuse qu’elle avait prise à l’instant même où sa carrière fut atomisée. Dans un soupire et sous la chaleur étouffante de cette journée d’été, Joy tente de se reprendre, nouant ses cheveux en un chignon maladroitement ajusté, ses mains parviennent à ranger les quelques objets restant. Certains finiront dans le garage familial, car possédant l’âme de souvenirs qu’elle devait dissoudre. C’est finalement lorsque le dernier carton est déposé à ses pieds, que son oreille peut reconnaitre les quelques coups que Declan appose contre la porte. C’est triste, car finalement peu surprenant, Joy avait eu plusieurs jours d’autarcies pour se préparer à cette confrontation. « Joy c’est Declan… » et pourtant, le simple timbre de sa voix parvient à lui tordre l’estomac. C’est à croire qu’elle ne serait jamais préparer à cela, parce que le fond de son myocarde la supplie de ne jamais lâcher prise. Lorsque ses craintes, confirmées par son enlèvement, par la perte de leur enfant ne font qu’affirmer ce choix. La jeune femme se fige, mutique, presque terrorisée à l’idée de le voir, de flancher, de pas maintenir ce cap qu’elle sait nécessaire pour l’un et l’autre. « Ouvre-moi s’il te plait… Je crois que les voisins vont appelés les flics si tu le fais pas, j’ai l’air d’un tueur en série pour le moment, t’as pas envie de rater ça quand même. » et, presque par automatisme, elle sourit, sans doute plus qu’elle n’est parvenu à sourire ces dernières semaines. Ainsi va le pouvoir de l’amour, ce dernier capable de vous fracasser le coeur et de le recoller en une fraction de seconde. Néanmoins, la jeune femme demeure hésitante.


je vais te briser le coeur tu sais
si j’ouvre cette porte
je signe notre fin


Égoïstement, Joy fait perdurer ce moment, les paumes de ses mains s’appuient contre la porte, au même titre que son front. Chaque souffle qu’elle perçoit de l’autre côté est une lame d’incertitude qu’il enfonce dans sa chaire, sans même le savoir. Et, elle ne lui en veut pas, puisque ses entrailles sont simplement tiraillées par ses propres irrégularités. Après quelques minutes, la jeune Shelby se décide à ouvrir, laissant place à cette terrible réalité. Il respire, et elle le devine aisément éreinté par le trajet, bien plus qu’il ne souhaitait le lui laisser paraître. Il respire, et l’enclume de ses nombreuses angoisses tombe à leur pied. Il est vivant, bel et bien vivant, et cela valait toutes les carrières du monde entier. Ses bras alors, plongent autour de l’homme qui lui fait face, sans un mot, dans une gestuelle qu’elle sait égoïste, l’odeur qu’il dégage est une essence qui lui est nécessaire. Et ce coeur qui cogne à travers ses vêtements est une mélodie qui lui procure sérénité. Joy demeure ainsi, blottit contre lui, ses bras entourant le corps du soldat, son museau enfoncé contre son torse afin d’étouffer ses sanglots silencieux, elle se sent enfin entière. Pourtant consciente qu’elle devrait se démembrer. « Je… » vas-t-en s’étrangle-t-elle dans un souffle à peine perceptible. Ramenant alors son visage doucement à cette confrontation, ses paupières humides chassent les perles de sels qui s’y étaient logés pudiquement, et ses doigts, eux, parcourent sa mâchoire, recherchent l’indice lui permettant de se convaincre qu’il n’est qu’un mirage. Un mirage qu’elle effleure de ses lèvres péniblement, son front s’appose contre son torse, et dans un souffle, elle cherche ses mots. « Je peux pas te faire rentrer, si je le fais, je ne te laisserai plus jamais repartir tu sais… » lentement, ses mains s’accrochent à ce torse, ses doigts se crispent contre le tissu recouvrant son épiderme. Sa respiration est presque aussi douloureuse qu’à cet instant où son esprit avait compris ce qu’elle était en train de perdre. « Et… » inspiration première qui s’accompagne d’une sensation de verre pilé. « Il faut que je te laisse partir Declan, ça ne peut plus durer… » ses mots s’écoulent à ses pieds, d’une voix déchirée.


You have to let me go

You have to let me, let you go


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Message Sujet: Re: you have to let me go    you have to let me go  Empty Mer 23 Fév - 22:33

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Souffle court de l’instant, de cette lutte constante pour retrouver l’air dans des poumons de ces côtes fêlées dont il souffrira encore un peu. De ce qu’il dit n’être rien, le navy seals étant de ces êtres hyperactifs incapables de rester trop longuement à une même place, de se plaire dans la monotonie d’une vie de bureau, sans aucun doute qu’il dépérirait en peu de temps. De cet exercice nécessité qui vient se propager dans tout l’être, dans ce qui devra être retravaillé, retrouver de sa mobilité pour redevenir opérationnel. De ces longues séances de remise à niveau qu’il tentera sans nul doute de faire perdurer le moins longtemps possible, de ce corps plonger dans ces derniers retranchements, dernières forces pour revenir au meilleur niveau. Ne pas être un poids, ne jamais l’être, de cette sensation qui ne serait pas supporté par l’être, par ce besoin viscérale d’aider, de sauver, d’être l’homme au cœur de l’action. Mais Declan ne l’est point en cet instant, de cette faiblesse qu’il ne peut pas cacher malgré la somme de ses efforts. De la réalité de leur situation. De ce sauvetage qu’il n’avait pas demandé. Qu’il regrettait parfois car il avait bien trop couté à cette personne bien trop cher à son cœur. Et en même temps ? Pouvait-il vraiment regretté d’être en vie ? De ces flashs toujours en mémoire. De cette presque fin qu’elle avait empêché, sauvé pour mieux se détruire au passage. Et ce fait, le soldat n’arrivait point à passer outre, à l’imaginer comme négligeable. De cette bulle culpabilité qui ne cessait de grandir. Il n’avait pas eu le choix, n’était pas intervenu, avait été assez stupide pour se faire capturer, pour risquer de ne jamais revenir. Mais il ne pensait pas avoir été assez idiot pour l’entrainer dans son sillage. Pour la voir tout risquer pour lui offrir un jour supplémentaire… De ce rôle de sauvé au gout d’amertume bien trop élevé. De ce qu’il aurait fait sans l’ombre d’un doute pour elle, à sa place. De l’impossibilité d’imaginer son être prisonnier. L’idée même faisait remonter en lui cette envier de vomir dans l’instant patience. De cette porte qui semble ne pas vouloir s’ouvrir et des milliers de questions traversant son esprit. De ce pied ne cessant de taper contre le sol, dans l’agacement certain de l’attente. De tout ce qu’il est possible d’imaginer en quelques secondes seulement. De ce fait tournant en boucle… Elle n’est pas venue te voir. Et de tout ce qu’il représente. L’être pourrait y trouver dix millions de raison mais quelque chose ne sonne pas juste. De cette compréhension sans trop bien trop limpide de l’autre. Depuis le premier instant, s’il avait été assez perspicace pour y faire attention à l’époque. De ce qu’il n’avait cessé de remarquer depuis la maison prison, première spectatrice de l’expression de cet amour les dévorant de l’intérieur depuis bien plus longtemps. Et si je t’avais rencontré auparavant, que serions-nous aujourd’hui ?

Est-ce un rêve ou la réalité ? De cette sensation de ressentir sa présence de l’autre côté de la porte. De ce simple morceau de plastique capable de tout enfermer, de tout éloigner. De cette paume pausée contre la surface, de cette envie de laisser ses poings s’y déchainer jusqu’à apercevoir son être de l’autre côté. De pouvoir se rassurer rien qu’un peu, imaginer un monde où elle serait bien tout en sachant sans doute mieux que n’importe qui qu’il ne s’agirait que d’un mirage. Declan, après les Shelby et la rouquine qui devait à l’heure actuelle vouloir l’égorger, était sans doute celui le plus à même de connaitre les ambitions de Joy. De cette fierté qu’elle prenait sur le terrain. Du monde entier que son boulot représentait… Et d’une action, tout lui avait été enlevé dans un déshonneur lui étant tout bonnement insupportable. Elle ne méritait pas cela… De sa place qu’il échangerait contre la sienne sans même y réfléchir… Mais l’impuissance règne en même dans le soldat, incapable de la sauver, incapable de quoi que ce soit, si ce n’est attendre dans une patience impossible dans l’instant. Elle ne veut pas te voir. Venant gratter à la surface, lui rappeler la précarité de leur situation. De ce rien sur papier étant pourtant tellement dans l’être. D’une âme sœur, d’un amour jamais ressentit pour aucune autre. De ce qu’il se sait incapable d’éprouver pour un autre être. Mais les déclarations d’amour ne seraient qu’égoïsme face à ce qu’il lui inflige, de n’être que la femme de l’ombre. L’amante qu’il ferait épouse si seulement la vie était d’une si grande simplicité.

Du souffle ressentit là. De ce   « Joy » murmurer davantage pour sa personne que pour elle, de son front contre la froideur de la porte, attendant quoi ? Ce qui n’arrivera pas, de ces souffles se mélangeant dans une habitude si réelle que rien qu’un instant, en gardant les paupières clauses, il pourrait l’imaginer entièrement. Oublier ce qui les sépare et ne voir que ce qui continue d’exister… Eux… Encore un peu… Et la précipitation devient déraison, de ce choc brutal, douloureux sur l’instant du corps endolori et de tout devenant autre. L’apaisement, le pansement dont tout son être avait besoin, d’elle, devant lui, d’elle contre lui, de ses bras se refermant trop naturellement autour de son corps, venant se saisir de ses hanches, de ses mains la possédant sans même le chercher. De ces automatismes d’un amour passion, de l’âme sœur retrouvée et pourtant, pas de sourire dans la gravité de l’instant. De tous ces pardons qu’il ne sait comment prononcer. Comment se faire excuser l’impossible ? La chute provoquée malgré soi aux conséquences destructrices se composant devant lui à chaque instant… Il les garde ses larmes, dans les tréfonds de son être, dans cette force qu’il a appris au fil du temps. Mais s’il se laissait aller dans l’instant, il pleurerait tout autant d’elle. De ce mélange d’émotions et en même temps de ce bonheur de la retrouver. Il n’avouera pas à quel point ce moment, il n’en rêvait plus, qu’elle était son étoile dans la noirceur, dans la presque mort… Qu’il s’est fait une promesse et compte bien la tenir. Faire d’elle une honnête femme, lui donner la maison au bord du lac, l’avenir à deux. Et en cet instant, il ne veut plus rien cacher, se moque totalement des racontars. Que le premier à vouloir lui chercher misère trouvera son poing droit voir le gauche en cas de récidive. De se sentir combler, de sa main dans ses cheveux tentant de l’apaiser, de lui faire retrouver rien qu’un peu de calme, rien qu’un peu d’elle-même. De ces millions de désolé pas encore exprimer, non, de l’instant silence, d’en profiter plus que de raison. Pas assez pourtant par rapport à l’absence destructrice… «Je… » Déstresse détruisant son propre myocarde, de sa main qui vient trouver la joue de l’aimée, de lui enlever ces vilaines traitresses, de les chasser, de lui prouver qu’il n’est pas un mirage, qu’il lui est bien revenu. Pour se convaincre également de ne plus être en enfer, d’être revenu. Et si cela n’est qu’un rêve, il espère ne jamais plus s’en réveiller, s’endormir dans son sommeil et pour l’éternité s’imaginer à ses côtés de la sorte… « Je peux pas te faire rentrer, si je le fais, je ne te laisserai plus jamais repartir tu sais…» Et ce qui pourrait faire exploser son myocarde de bonheur est en train de de le détruire. Il la connait, trop bien certainement en cet instant. De cette crispation qu’il ne peut manquer, de tout son monde en train de voler en éclat. De ton son être incapable de réfléchir clairement tant il redoute la suite. De sa main contre sa hanche s’accrochant certainement trop vigoureusement, de cette impression de tomber dans un vide sans fin. Alors qu’il désirait seulement lui répondre de le laisser rentrer, de plus jamais le laisser partir. Parce qu’il ne voulait plus que cela le navy seals, être sien, pour le restant de leurs vies, l’aimer au grand jour, l’aimer de toutes les façons sans jamais s’arrêter…. Mais ce n’est pas le programme n’est-ce pas ?

«Et…  » Chaque mot douleur vient se refléter dans l’autre, comme deux être ne fonctionnant que comme un. De cette suite déjà connue avant même qu’elle ne soit prononcée… « Il faut que je te laisse partir Declan, ça ne peut plus durer…» De ce qu’il a toujours redouté. De cette fin destruction. Il brûle, tient debout uniquement par miracle car l’ensemble de son être n’est plus que douleur, de cette main dans sa chevelure venant la tenir encore davantage, de refuser de la lâcher, de la laisser s’éloigner… De cette décision qu’il voudrait contrer, pense même très fortement à le faire et se tait pourtant. Parce que ce n’est pas à lui qu’il doit penser en cet instant, en ces morceaux de son être qui ne formeront jamais plus un tout cohérant. De son cœur qui ne s’en remettra pas… « Je pourrais te donner toutes les raisons pour lesquelles tu ne dois pas me laisser partir… En vérité, ce n’est pas toi qui dois me laisser m’en aller… C’est moi qui dois trouver la force de te laisser partir… » Qu’il glisse, de ces je t’aime auxquels il ne donne pas vie, pour ne pas torturer encore davantage l’être…  « Tu es et restera la dernière femme que j’ai aimé… » Qu’il glisse incapable de s’en empêcher de cet amour prison, non plus aucune autre ne fera battre son palpitant comme elle…Et les saveurs d’autres ? Aucune envie d’y gouter… De ce tout n’ayant plus d’importance maintenant…  « Est-ce trop égoïste de te demander de nous accorder quelques heures ? Et puis je respecterais ton choix… » De cette impossibilité de la laisser s’en aller sur l’instant, sur le moment. De la déchirure en train de se former dans l’ensemble de l’être. De cette impossibilité de la lâcher, de ce tout choix qu’il a besoin avec elle d’aborder… « Je n’ai jamais voulu que tu te sacrifies pour moi… » Qu’il glisse déjà… Et sur l’instant, jamais n’a-t-il trouvé aussi douloureux d’être vivant… De tout ce qu’elle a perdu pour lui pour finalement ne plus rien avoir à sauver… Car je ne sais plus comment être entier sans toi.
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