UNDER THE INFLUENCE
Baby, you can Ride it, ooh, yeah Bring it over to my place And you be like "Baby, who cares?" But I know you care Bring it over to my place You don't know what you did, did to me Your body lightweight speaks to me I don't know what you did, did to me. @Orito Takiji -- | |
00:47am
l’héritière rit bêtement à une blague qui lui est lancée. évidemment, elle se mord la langue pour ne pas rétorquer. qu’elle déteste ce genre de soirées mondaines avec tout le gratin new-yorkais. de loin, son père lui jette un regard agacé. il ne sait que trop bien à quel point sa progéniture peut s’avérer quelque peu compliquée. la gosse n’aime pas être exhibée comme un vulgaire objet. une future pouliche bonne à marier. les fils de sont des vautours affamés sans manières qui comptent uniquement sur leur pedigree. ou leur argent, comme si la petite hargreaves en manquait. les hautes sphères sont un milieu impitoyable et elle le sait pour en avoir déjà payé les frais. même tout l’or du monde ne permet pas de garder certains secrets en sécurité. tandis qu’hargreaves senior observe la scène de loin, la brune se congédie finalement. c’est d’un ton faux mais soigné qu’elle lâche poliment. «
messieurs vous permettrez. » après avoir porté une dernière fois la flûte de champagne à ses lèvres gracie tourne les talons d’un pas léger. ils peuvent bien s’habituer à la voir de dos puisque qu’elle sera celle qui finira par tous les devancer. en quelques pas voilà que le roof-top se veut atteint avec une vue imprenable sur la grosse pomme et ses buildings illuminés. la chieuse porte une blonde à ses lèvres qu’elle allume d’un coup de briquet. elle dégaine son téléphone et tape un sms aussi vite qu’une lycéenne l’aurait fait.
wat u doin? message envoyé, une de ces bouteilles à la mer qu’elle se contente de souvent laisser. La cigarette se meurt entre ses lèvres, imprègne ses bronches de nicotine et autres déchets.
i’m bored as fuck. que ses doigts tapent habilement contre l’écran faiblement éclairé. la môme n’attend pas de réponses, elle sait bien que son correspondant se contrefiche de l’état de sa soirée. les poumons de grace se remplissent de fumée qu’elle recrache en créant un nuage épais. le fond de l’air est frais. l’épiderme de ses épaules découvertes se met à frissonner. il faut souffrir pour être belle après tout n’est-ce pas vrai? supporter une paire de talons insupportable jusqu’ à s’en déchirer les pieds. se glisser dans une robe hors de prix si serrée qu’on peine à respirer…
come and get me. qu’elle envoie comme s’il s’agissait de son conducteur attitré. véritable princesse aux nombreux caprices elle écrase sa cigarette avant même de l’avoir terminée. encore fumante, elle l’abandonne lâchement dans le fond d’un cendrier. c’est sans ciller qu’elle traverse la salle la mine fière et la démarche déterminée. hargreaves n’accorde aucune œillade à l’assemblée. pas même à son père qui se demandera pendant des heures où diable a t’elle pu passer. une fois sa veste récupérée et enfilée, elle appelle l’ascenseur dont le ding familier ne tarde pas à tinter.
01:36am
grace s’installe à l’intérieur de sa berline qui ne tarde pas à ronronner. la brune y branche son téléphone, passe l’un de ses hits préférés.
nevermind, coming 4 ya. la peste avale un xanax pour la postérité et porte une nouvelle cancéreuse à ses lèvres avant d’embrayer. elle file à travers new-york jusqu’au queens et ses quartiers. les phares de la mercedes éclairent l’asphalte et la pénombre des rues encore animées. elle finit enfin par se garer, passe par une supérette acheter de quoi s’alcooliser. ressort fièrement avec son sac en kraft et un bon de whisky japonais.
akashi right? c’est qu’il boit que ça takiji et combien même l’amabilité n’est pas toujours de mise entre eux l’héritière n’est pas encore assez alcoolique pour ne pas partager. elle le raillera sur le prix de la bouteille et sur des goûts de luxe qu’il n’assume qu’à moitié. la môme erre de ruelles en ruelles jusqu’à atterrir sur un bâtiment miteux à souhaits. d’un coup de hanche bien placé contre la porte d’entrée, elle se fraie un passage à l’intérieur comme si rien était. escaladant les marches que les pointes de ses escarpins martèlent, la jeune hargreaves gravit les étages sans ciller. elle n’est pas habituée à autant de simplicité. à ne pas être accueillie avec un grand sourire et toute la politesse qui est de mise dans la société. cependant la brune aime l’anonymat. cette tranquillité que lui confère ce genre d’endroits. c’est contre la porte de l’appartement vingt-neuf qu’elle s’effondre finalement.
u there? sa tête cogne contre la porte d’entrée alors que son postérieur atteint le sol vieux d’un millier d’années. que peut-il bien faire de son mardi soir si ce n’est être chez lui entrain de dormir à poings fermés? c’est que gracie n’a même pas prit la peine de frapper. elle sait bien qu’il se trouve au garage ou bien au quartier avec ses collègues à zoner. la princesse fait sauter le bouchon de la bouteille histoire de patienter. goûte à cet alcool ambré qu’elle avale en une bonne rasade bien méritée. grace s’arme de patience et saura se venger. à quoi bon avoir des ongles parfaits si ce n’est pour les utiliser?