a sweet face oft hides a sinner's heart (ugo)

putain. le seul mot qui avait passé la barrière de ses lèvres quand elle était tombé sur les torchons du matin. en bas de chez elle, le tabac-presse avait pris ses quartiers il n'y avait pas si longtemps. mais il faisait déjà loi auprès de toutes les commères du petit coin de paradis. elle ne mange pas de ce pain-là, athenais. elle n'est pas femme à se laisser dicter les pensées censées traverser son esprit. parfois, elle lit, elle ne s'en cache pas non plus. mais plus précisément, elle en rit. après tout, elle se fiche bien de la vie que peuvent mener toutes ces petites starlettes en mal de reconnaissance. son nom était peut-être connu malgré elle, cela dit elle ne jugeait pas utile de s'afficher dans les tabloïds pour autant. c'est en voulant jeter un oeil aux nouvelles du jour que son regard déraille. un magazine à scandales, un papier totalement dépourvu du moindre intérêt en temps nomal, la cueille sans vergogne. parce que c'est la tête d'ugo qu'elle aperçoit ou plutôt les prouesses d'ugo avec une fille inconnue au bataillon qui semble tout sauf catholique. un fessier un peu trop dévoilé et des mains posées pas exactement là où on était censé les trouver. elle soupire sans mesure avant d'attraper la preuve imprimée sur feuille. elle se pointe à la caisse et paye le prix jugé bien trop élevé pour de telles âneries.
sésame en poche, c'est au volant de sa décapotable qu'elle se gare devant le loft du sportif. pour toquer à la porte d'entrée, elle passe délibérément son tour. ugo n'était pas connu pour camper dans le salon quand il trainait encore chez lui. elle avait davantage de chances de le trouver directement dans son jardin. soit à prendre le soleil pour se la jouer mannequin, soit en train d'entretenir son corps pour prétendre encore plus à son titre d'athlète de renom. elle passe la barrière sans encombre, puis la baie vitrée menant à l'extérieur. elle n'est pas renommée pour perdre son temps en préliminaires inutiles athenais. elle sait exactement où elle va et ce qu'elle a besoin de savoir. ce pourquoi elle balance le magazine sans ménagement sur les genoux de ugo. tu m'expliques ? elle est à deux doigts de croiser les bras en attendant qu'il se plie à ses désirs, pourtant elle se retient. préférant ne pas le lâcher des yeux dans l'espoir de percevoir la moindre émotion qui pourrait agiter ses traits. moi qui pensais que mes trémoussements suffisaient à ton bonheur, j'me sens trompée. t'as envie de dire que ce serait pas la première fois, mais ça n'a aucune légitimité dans cet échange. t'es pas jalouse, juste un peu choquée. elle imaginait son meilleur pote plus malin. ou du moins, capable d'éviter que l'amérique entière soit informée de ce qu'il faisait en privé. elle voit déjà la tête de son père si il tombait sur ça. elle avait depuis peu dû renoncer à seth pour des raisons qui n'impactaient que deux pères totalement obsédés par leur business, elle n'entendait pas renouveler l'expérience avec ugo.

pas d'entraînement aujourd'hui. alors la veille, il a un peu trop abusé, ugo. l'avant veille aussi au final. et peut-être aussi l'avant avant veille. il sait plus trop. c'pas l'alcool qu'il ingurgite qui font qu'il abuse, l'gamin. oh non. c'plutôt l'heure à laquelle il s'couche, quand il est censé s'donner à fond l'lendemain sur le terrain. aujourd'hui, y'a aucun réveil pour l'tirer de son lit aux aurores. même l'son du chant des oiseaux n'suffit pas à l'tirer de son sommeil. alors il dort l'gamin. et quand il s'réveille, il soupire. il regrette, même s'il ne le dira sûrement jamais. regrette de n'pas s'être couché plus tôt. regrette l'verre qui lui donne c'léger mal de crâne. regrette de n'pas se souvenir de toute sa soirée. enfin, il n'essaie même pas de s'en souvenir dans les détails. l'plus important est gravé dans un coin de sa mémoire. soirée mémorable. et y'a même un léger sourire qui vient étirer ses lèvres quand quelques images de la nuit reviennent. par petits flashs. léger remuement de tête et l'voilà debout. et voilà sa journée débutée.
parce que ouais, une fois debout, tout s'est enchaîné assez rapidement. les heures ont défilées et il s'retrouve dans son jardin, ugo. un peu de sport ne lui fera pas d'mal. vraiment pas d'mal. alors il enchaîne. pompes. abdos. course. pause. pause méritée. et c'est là qu'une silhouette arrive dans son champs de vision. athenais. fallait s'en douter. y'a qu'elle pour entrer sans sonner. y'a qu'elle pour s'diriger directement dans l'jardin sans devoir gueuler son prénom pour l'trouver. ugo, il n'bouge pas. assis à même l'sol, la tête légèrement levée pour observer la gamine qui s'approche. il n'fait même pas attention au magazine avant d'le recevoir sur les genoux. bonjour à toi aussi athé. léger froncement de sourcils qui vient perturber ses traits juste avant qu'il n'accorde enfin de l'importance aux images sous son nez. ouais, les images. pas les textes. il a envie d'se marrer ugo en voyant la photo d'la gamine et d'lui. image d'la veille, sans aucun doute. ugo, il s'fout bien de voir cette photo dans un tel magazine. il s'fout bien de tout ça, parce qu'il ne pense pas aux répercutions. pas encore. parce qu'il ne pense pas aux prochaines remontrances de son entraîneur. et à l'image que ça lui donnera, si on apprend c'qu'est en réalité la gamine qui lui tenait compagnie. les gars ont fais une soirée. ils ont été chercher des filles et voilà, la suite on la devine sans grand problème, non ? visage qu'il relève en entendant les mots de la jeune femme. sourire qui vient étirer ses lèvres. et il se lève l'gamin. pour lui faire face. t'inquiète pas, tu resteras toujours ma numéro un. bref baiser qu'il vient planter sur sa joue avant de s'installer sur un transat, le magazine toujours en main. et depuis quand t'achète c'genre de conneries ? si c'est juste parce que y'avais ma tête dessus, j'pouvais t'envoyer une photo, et gratuitement en plus. il s'marre ugo. forcément.

habituellement, les nouvelles du jour qu'elle croisait au détour d'un regard ne la faisait pas tant réagir. pas que l'actualité du monde qui l'entourait lui importait si peu, elle n'y prêtait juste pas l'attention méritée. c'est quand il est question de son meilleur pote en première page que ça la frappe. parce que si l'amérique entière voit ce qu'il fait de son temps libre, elle en connait un qui tombera forcément dessus aussi. et elle a tout sauf envie d'avoir cette conversation encore une fois. non, elle ne tirera pas un trait sur ugo parce qu'il pourrait salir le nom de papounet. non, elle ne se laissera pas imposer une fois encore ses relations. quand elle le récite dans sa tête, elle sait toujours exactement ce qu'elle veut la demoiselle weiss. en pratique, c'est beaucoup moins simple. parce que papa, il sait faire en sorte d'avoir le dernier mot et de prendre les décisions pour tout le monde. surtout pour sa famille, ceux qui portent le même nom que lui et qui par conséquent doivent l'élever aux cieux plutôt que de le trainer dans la boue.
alors d'un pas déterminée, elle débarque chez ugo dans l'espoir d'obtenir des réponses. et de comprendre comment il a pu être aussi négligeant. est-ce que c'était vraiment cette image de lui qu'il voulait montrer au monde ? elle lui balance le magazine, se demandant un quart de seconde si il était déjà tombé dessus, si il était même au courant. bonjour à toi aussi athé. elle roule des yeux. ils étaient passé au-dessus de ça quand même, surtout quand il était question de telles urgences. au lieu de répondre, ce sont ses yeux qui font le boulot, qui le questionnent impatiemment. les gars ont fais une soirée. ils ont été chercher des filles et voilà, la suite on la devine sans grand problème, non ? évidemment, elle n'était non plus née de la dernière pluie pour ne pas être capable d'interpréter les images. ce qu'elle ne comprenait pas en revanche, c'était son erreur de débutant. j'te remercierais de m'épargner les détails. c'est qui cette fille ? question rhétorique, plus parce qu'elle cherche à ce que ce soit lui qui dise les choses, plutôt qu'à obtenir de véritables réponses qu'elle connaissait sûrement déjà. puis elle enclenche finalement le mode 'fausse jalousie' parce qu'elle aurait préféré que ce soit avec eux que ugo passe sa soirée d'hier, d'avant-hier même. à croire qu'il préférait ce genre de filles que l'on se refilait tel un ballon de foot, c'était décevant. elle ne le quitte pas des yeux alors qu'il se relève. t'inquiète pas, tu resteras toujours ma numéro un. elle sent un bisou se déposer sur sa joue et elle sourit machinalement. pourtant, elle n'était pas prête à abandonner la partie et à lui céder la victoire. j'aurais été vexée si tu m'avais dit que j'valais moins qu'elle. elle n'est pas du genre à se sentir supérieure à qui que ce soit athenais. mais elle n'estimait pas ce genre de filles, de femmes ou peu importe comment on pouvait les qualifier. elle souhaitait seulement être plus respectable. et depuis quand t'achète c'genre de conneries ? si c'est juste parce que y'avais ma tête dessus, j'pouvais t'envoyer une photo, et gratuitement en plus. elle lui adresse une grimace lourde de sens. il faut toujours qu'il en fasse trop. si tu crois que j'vois pas encore suffisamment ta sale tronche, tu te trompes. merci, mais j'ai pas besoin d'un poster dans ma chambre. un rire menace de s'échapper d'entre ses lèvres, elle se retient comme elle peut. à la place, elle tire un transat où elle s'installe aussi. autant profiter de la discussion inévitable pour prendre le soleil. il fallait savoir tirer profit de toute situation, imposée ou non.

pas d'entraînement n'veut pas dire qu'il doit s'laisser aller. alors ugo, même s'il n'a aucune envie de s'lever, aucune envie d'commencer cette nouvelle journée, il se lève. il sort de son lit et enchaîne les divers éléments de sa routine matinale. manger. s'doucher, juste pour s'réveiller, parce que la seconde douche interviendra plus tard dans la journée. parce que l'effort doit être fait. parce que les muscles doivent être travaillés. pas de relâchement à ce niveau là. pas l'droit. trop de conséquences qui peuvent en découler. les blessures assez bêtes en reprenant trop brusquement après un arrêt. il n'a pas l'droit d'plus avoir la motivation alors qu'il commence tout juste à s'faire connaître. à percer dans c'sport. le gamin, il enchaîne les exercices. les séries tout aussi longues que d'ordinaire. l'mal de crâne qui ne l'empêche en rien de poursuivre. suffit d'se concentrer. d'penser à autre chose. quand on l'voit faire, ça semble presque simple. presque. mais quand on l'voit arriver enfin à sa pause, on comprend. on comprend qu'c'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. parce que ses premières respirations sont un peu trop rapides. parce qu'il reste assis à même l'sol ugo. alors qu'une silhouette se dessine au loin et s'approche d'un pas déterminé. c'est athenaïs. y'a qu'elle pour entrer comme ça. sans sonner. sans l'prévenir aussi. sauf que la jeune femme, elle n'est pas venu ici pour prendre des nouvelles. pas juste pour l'voir. non. y'a ce magazine qu'elle a en mains. y'a ces questions qu'elle pose. ces réponses qu'elle exige. et qu'ugo lui donne. plus ou moins précisément. mais y'a toujours des questions. la jeune femme qui n'veut pas les détails de la soirée. de la nuit. mais qui veut en savoir plus sur cette fille. forcément. ugo, il a même pas besoin d'réfléchir pour que les informations remontent. pour que les mots glissent hors de ses lèvres. demie preuve du fait qu'ce n'est pas juste une fille comme ça, au final. qu'il la connait peut-être un peu trop bien, même. elle s'appelle silvia. vingt-deux ans. elle vend des beignets la journée. ugo, il dit pas c'qu'elle fait l'soir. qu'elle vend son corps. parce qu'au final, athenaïs, elle l'sait. elle s'en doute au moins. alors l'information ne servirait à rien. ugo, il finit par se lever quand la gamine reprend parole. ugo qui s'amuse de la situation. qui vient déposer un baiser sur la joue de son amie en lâchant quelques mots. pour lui dire qu'elle reste sa numéro un. et la gamine, elle dit qu'elle aurait été vexée si elle se retrouvait derrière cette fameuse silvia. il rit ugo. quelque peu. parce que c'pas méchant, la manière dont elle l'dit. parce que ugo la connait suffisamment pour savoir que ce qu'elle entend derrière ça, c'est qu'elle estime juste être plus respectable. j'suis désolé d'te le dire, mais y'a des points où j'suis persuadé qu'elle te dépasse haut la main. l'gamin qui a échoué sur un transat, regard planté sur la demoiselle alors qu'un sourire ne quitte pas ses lèvres. pas même quand il s'amuse à lâcher les derniers mots. à lui dire qu'elle n'est pas du genre à acheter ce bout de papier en temps normal. tête qu'il remue doucement de droite à gauche en l'entendant presque s'plaindre de trop l'voir. dommage, j'aurai pu m'arranger pour avoir un poster de moi avec l'équipement d'foot de l'équipe j'pense. ça aurait été sympa dans ton salon j'pense. léger silence. c'pas gênant. c'est reposant. c'est pas qu'ils n'ont rien à s'dire, mais juste qu'il faut l'temps à ugo pour relancer la conversation. t'as d'autres questions sur la fille ou on peut passer à un autre sujet ? autant être direct. n'pas tourner autour du pot.

l'étonnement peinait à s'effacer des traits d'athenais. même si elle savait pertinemment que ugo était bien loin de la vierge effarouchée, il n'en restait pas moins qu'elle ne tenait pas à connaître ses plus intimes secrets. pourtant, c'est plus fort qu'elle. quand elle le voit s'afficher en couverture des magazines dans une pose plus que suggestive, elle ne résiste pas au besoin de lui demander des comptes. parce qu'elle n'imaginait pas qu'il avait besoin de fréquenter ce genre d'établissements pour se trouver des conquêtes, et parce qu'elle pensait qu'il aurait au moins la jugeote de le faire en toute discrétion. apparemment, elle en avait encore de belles à apprendre à son sujet. elle imagine plutôt bien la situation en vérité, les photos étant pour le moins explicites et parlantes. alors elle embraye directement sur la fille en question. pour savoir si c'était elle à défaut de quelqu'un d'autre ou si elle était l'élue pour plus longtemps. elle s'appelle silvia. vingt-deux ans. elle vend des beignets la journée. elle hoche la tête avant de reprendre. et le soir, elle se trémousse devant des vieux pervers... sympa comme choix de carrière, enfin surtout à son âge. ça la surprenait qu'on puisse délibérément choisir d'exercer un tel métier, si tant est qu'on puisse appeler ça comme ça. surtout qu'elle semblait avoir autre chose à côté, donc aucune obligation pour lui permettre de vivre. j'te pensais plus distingué, elle ajoute en haussant les épaules. quel genre de mec allait se chercher une strip-teaseuse ? ceux qui ne pouvaient pas s'offrir autre chose. ce qui n'était clairement pas le cas de ugo, alors elle ne comprenait vraiment rien athenais. et lui, ne semblait pas bien bavard. elle qui n'aimait pas devoir tirer les vers du nez aux gens, elle était décidément bien mal barré. au fond, elle cherche seulement à ce qu'on la rassure athe. elle a simplement peur de voir s'éloigner son ugo si il trouve quelqu'un de plus intéressant qu'eux, de plus intéressant qu'elle. et elle n'a jamais été habituée sans lui la blonde. toute sa vie, il était là, jamais bien loin, toujours là quand elle avait besoin de lui. et elle n'imaginait pas vivre autrement. j'suis désolé d'te le dire, mais y'a des points où j'suis persuadé qu'elle te dépasse haut la main. elle grimace. j'en suis pas certaine. tu connais pas encore tous mes talents et j'suis sûre de pouvoir n'en faire qu'une bouchée. elle rajoute en lui tirant la langue. elle n'aime pas qu'on lui ravisse la victoire athe. elle a besoin de briller dans tout ce qu'elle fait, d'être la préférée de tous, d'être toujours le premier choix. et ugo, il comprend pas qu'elle ait gaspillé de l'argent dans les torchons des médias. elle aussi est assez surprise finalement. mais elle y avait trouvé le moyen parfait d'introduire le sujet. même si son meilleur pote avait choisi de se rassurer en imaginant qu'elle ne cherchait qu'à l'admirer. dommage, j'aurai pu m'arranger pour avoir un poster de moi avec l'équipement d'foot de l'équipe j'pense. ça aurait été sympa dans ton salon j'pense. elle secoue la tête face à tant de conneries, mais surtout, elle voit déjà la tête de son père face à l'affiche dans le salon. elle devinait sans mal la réaction de papa weiss. lui qui serait bien plus enclin à afficher son propre portrait. alors qu'elle avait finalement fermé les yeux, tranquillement installée et prête à bronzer, ugo reprend. t'as d'autres questions sur la fille ou on peut passer à un autre sujet ? elle tourne son visage vers lui, ouvre un oeil et hausse nonchalamment les épaules. tu fais quoi avec elle ? enfin, c'est sérieux ? elle ne sait pas exactement ce qui se passe avec cette silvia. est-ce que c'était juste pour s'amuser ? parce qu'il semblait la connaitre un peu trop bien pour un jeu passager. est-ce que c'était déjà une sorte de relation ? si c'était le cas, elle était déjà vexée de l'avoir appris en une des magazines et pas de la bouche de son pote. ils étaient plus forts que ça tout de même, elle méritait d'avoir un regard sur sa vie. et sincèrement, l'ennui n'était pas loin. il résidait simplement dans le fait qu'elle n'était pas emballée par cette fille. et franchement, ça la faisait chier de le penser.

il sait ugo, qu'il devrait pas s'afficher comme ça. que ça finira par lui retomber dessus à un moment où un autre. qu'en se retrouvant en une des magazines à scandales, tout l'monde apprendra c'genre de conneries. ses parents, mais inutile de préciser qu'il s'en moque pas mal. son coach, ce qui risquerait au bout de quelques autres manquements à créer diverses tensions, voire le mettre sur la touche pour un temps. sa soeur, chose qu'il n'a pas vraiment envie qu'elle apprenne. ça ne la regarde pas tellement dans l'fond. c'est qu'de l'amusement. et ses potes. ouais, ses potes aussi apprendront tout ça. apprendront comment il occupe les soirées qu'il ne passe pas avec eux. c'est d'ailleurs une pote qui lui en parle en premier. c'est athénaïs qui s'pointe chez lui pour éclaircir la situation. pour apprendre c'qu'il s'passe. dans la vie d'ugo. dans sa tête surtout. parce que y'a un truc qui tourne pas rond, clairement. athénaïs, elle demande des infos sur silvia. silvia qui faisait la une avec lui. ça l'fait sourire, ugo. parce que ça l'amuse au final. alors ugo, il balance quelques infos, comme ça. prénom. âge. boulot. enfin l'autre boulot. celui qu'elle peut assumer sans gêne. celui qu'elle exerce toute la journée. quand les gens bien sont encore dehors. il rit, ugo, quand son amie répond. quand son amie enchaîne en rappelant l'autre activité. celle de nuit. c'moins dégueulasse à son âge qu'avec des vieilles d'quarante ans. mais c'est vrai qu'le choix de carrière peut être assez douteux. l'choix d'donner plus ou moins son corps au premier venu. au plus cher payeur. la gamine, elle enchaîne. elle continue, presque déçue d'voir qu'il peut se contenter d'ça. qu'il peut s'taper une stripteaseuse. tomber si bas, ou une connerie du genre. l'gamin, il l'observe. sourire au bord des lèvres. elle l'pensait plus distingué. elle l'pensait plus difficile, surtout. du genre a au moins jouer l'défi en essayant de séduire une fille qui n'était pas payé pour s'laisser avoir. alors ugo, il hausse à son tour les épaules. sans prendre la peine de répondre. ça n'servirait à rien. ugo, il s'rend pas compte de la pseudo jalousie d'athé. du fait qu'elle ne veuille pas qu'il s'éloigne d'elle. qu'il s'éloigne d'eux. parce que la bande, elle tient toujours debout, même après l'drame. même après l'accident. sauf que s'ils commencent à s'éloigner un peu, ça se détruira en un rien d'temps. comme un château d'carte soufflé par le vent. ça tient, parce qu'ils sont là les uns pour les autres. parce qu'ils sont là pour se soutenir. toujours. et ugo, il s'amuse. s'amuse à lui dire qu'silvia, elle la dépasse dans certains domaines. à coup sur. parce qu'il en est certain, l'gamin. mais comme toujours athé, elle réplique. elle refuse de s'avouer vaincue. oh tu sais, j'préfère ne pas connaitre tous tes talents en la matière, ça serait un peu bizarre après. et tu n'pourrais plus te passer d'moi surtout. et il s'marre ugo, forcément. parce que y'a qu'ça a faire. le sujet change. et change encore. la conversation se poursuit. mais le sujet revient sur silvia. l'gamin qui s'installe sur un transat, athé qui fait de même. ugo, il demande. demande si elle veut savoir autre chose. autre chose sur silvia ou ce qui s'en rapproche. et y'a une question. enfin deux, plus précisément. il garde le silence un temps l'gamin. les épaules qu'il hausse lentement. parce qu'il sait pas vraiment. on s'amuse. on s'voit comme ça. que ce soit l'soir, ou dans la journée à son autre boulot. mais y'a rien de sérieux. enfin j'crois pas. il souffle légèrement en posant son regard devant lui. devant eux. j'pense que tu t'entendrais bien avec elle. mais j'pense pas qu'vous vous rencontriez un jour. il pense. aucune certitude. parce que silvia, elle reste dans un coin de sa tête un peu trop souvent. parce que silvia, elle l'amuse à venir ronronner au creux de son oreille une fois la nuit tomber et à sortir les griffes quand il a le malheur de s'pointer à son boulot. c'est presque devenu un jeu. presque.

elle essaie de lui faire comprendre sur tous les tons qu'il a merdé. tous les moyens sont bons pourvu qu'il accepte enfin la réalité. elle remue l'histoire dans tous les sens athenais, en espérant trouver la tournure parfaite pour qu'il se range enfin à son humble avis. mais il est plus fort que ça ugo. il ne change pas de position. mieux encore, il semble ne pas du tout saisir ce qui lui semble pourtant évident à elle. et quand elle admet ne pas comprendre ce qui poussait une jeune femme de vingt ans à se contenter d'un job de strip-teaseuse, il préfère encore plaisanter sur le sujet. c'moins dégueulasse à son âge qu'avec des vieilles d'quarante ans. elle soupire athenais parce qu'il ne prend jamais rien au sérieux. surtout quand, comme dans ce genre de situation, il n'est pas en position de force. c'est pas le propos ugo. en vérité, elle se fait déjà un milliers d'idées sur cette silvia, un tas de jugements lui traversent l'esprit. et elle a beau faire de son mieux pour ne pas paraître mesquine, elle ne voit pas ce qu'une jeune femme de cet acabit pourrait apporter à ugo. à part l'exposer inutilement dans la presse, comme elle venait de le faire avec un certain talent. il n'avait pas besoin d'une exposition médiatique aussi peu flatteuse, vraiment pas. puis, ça lui déplait qu'il soit tombé si bas aussi. parce qu'elle le pensait au-dessus de ça. parce qu'avec leurs noms connus, leur famille les avait habitué à autre chose. tout semble faire sourire ugo d'ailleurs. même les petites remarques acides qu'elle glisse ici et là. finalement, elle comprend encore moins qu'il puisse prendre tout ça autant à la légère. ça risquait d'impacter son image, sa carrière et lui, donnait l'air de vivre ça très sereinement. en plus, il se sent obligé de comparer les deux filles. rien ne pouvait irriter davantage athenais qui faisait déjà tout pour se montrer plus respectable que cette silvia. oh tu sais, j'préfère ne pas connaitre tous tes talents en la matière, ça serait un peu bizarre après. et tu n'pourrais plus te passer d'moi surtout. elle secoue la tête, tentant de masquer un semblant de sourire qui s'était inscrit une fraction de secondes de trop sur ses lèvres. elle ne veut pas baisser les armes athe, elle veut qu'il se rende compte de la portée de ses actes. c'est d'ailleurs dans cette optique qu'elle prend place dans un transat. si la discussion devait durer la journée, elle entendait bien s'installer confortablement pour appréhender la suite au mieux. et c'est la relation qu'il entretient avec cette jeune femme qui l'interpelle, elle a besoin de savoir si c'est du sérieux. à ce moment-là, il sera temps de s'inquiéter. dans le cas contraire, elle le laisserait vivre son flirt adolescent et ça lui passerait aussi vite que c'était venu. on s'amuse. on s'voit comme ça. que ce soit l'soir, ou dans la journée à son autre boulot. mais y'a rien de sérieux. enfin j'crois pas. elle hoche la tête à sa réponse. mais puisque tu la vois en dehors, c'était vraiment obligatoire de te pointer dans ce club ? elle ne veut pas en démordre athe, parce qu'il avait un tas d'autres options et il s'était planté tout seul. il avait donné matière aux médias de s'en prendre à lui, de ternir son image s'ils l'avaient décidé. j'pense que tu t'entendrais bien avec elle. mais j'pense pas qu'vous vous rencontriez un jour. elle arque les sourcils à l'entente du début de sa phrase. puis elle semble se décontracter quand il la termine. tu penses pas ou t'en es sûr ? tu veux pas me la présenter ? au final, elle a envie de savoir si c'est parce qu'il la connait et qu'il sait qu'elle ne fera pas de cadeau à silvia. ou si c'est uniquement parce qu'elle ne sera que de passage et que par conséquent, il est inutile de mettre tout le monde dans la confidence. tu sais ugo, j'dis ça pour toi. j'ai aucun droit sur ta vie, tu fais ce que tu veux. elle rajoute finalement ce qu'elle aurait dû lui dire depuis un moment déjà. parce qu'elle se met dans tous ses états la blonde, mais il n'en reste pas moins que ugo est majeur et vacciné, et surtout qu'il ne lui doit rien. elle s'inquiète juste pour son image et parce qu'elle ne veut pas qu'il ait de problèmes avec ses parents juste à cause d'une foutue erreur de jeunesse. elle connait trop bien l'histoire pour lui souhaiter de le vivre aussi.