nevermind.

nevermind.
@kai willis

c'est au dernier moment qu'elle a négocié son remplacement derrière le comptoir. des promesses qu'elle ne tiendra pas, des yeux doux au patron et en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, elle avait obtenu gain de cause. affaires familiale urgente aurait-elle pu placarder sur une note laissé à l'abandon, mais elle n'avait pas pris la peine de signifier à ses collègues les raisons de son absence, trop secrète, sans doute.

il est à peine neuf heure du matin quand elle déambule déjà dans les rues de son quartier, à la recherche des boutiques qui attireront son attention. la première n'est rien d'autre qu'un magasin pour gosse dans lequel elle s'émerveille, touche à tout puis repars les mains vides. le deuxième, ressemble à un de ces commerces dans lesquels s'éparpillent un tas de bric à brac sans le moindre intérêt. pourtant, c'est de celui-ci qu'elle ressort avec des sacs remplis jusqu'à leur sommet: des assiettes multicolores en carton, des gobelets, un tas de sucreries, une mini piñata parce qu'elle en rêvait étant gosse. sur le chemin elle a envoyé quelques messages à kai pour qu'il s'occupe des boissons et de la bouffe, elle s'occuperait de la décoration. une fête d'anniversaire pour une gamine de quoi ? huit ? neuf ans ? ça ne devait pas être si compliqué. toute sa bonne volonté s'envole quand elle fait face à la vitrine du troisième magasin, son cerveau ne prend plus la peine de s'allumer quand elle y pénètre pour parler à toute vitesse au type derrière sa caisse enregistreuse. elle pose une centaine de question, ni plus, ni moins et quand elle ressort, son sourire n'a d'égal que sa stupidité.

elle peine sous le poids de ses emplettes, rage à vois haute contre un chauffeur de bus parti trop vite et quand elle atteint la demeure willis elle est en retard. comme toujours. devon ouvre la porte d'entrée d'un coup de hanche, lâche tout les paquets sur le sol pour maintenir dans son dos la surprise qu'elle a acheté pour son frère. t'as trouvé tout ce qu'il fallait ? qu'elle demande au dos de kai, tout en observant la barraque qui ressemble à tout sauf à un lieu d'anniversaire. moi j'ai quelque chose pour toi, elle trépigne d'impatience, s'avance avec précipitation, tend l'oreille pour écouter les bruits de pas à l'étage, sans doute amalia qui se fait belle pour accueillir son troupeau de copine. quand elle tend les mains en avant vers son frère, c'est un chiot qui y trône, couleur caramel, un genre de bichon pas vraiment frisé. quand j'l'ai vue, j'ai su qu'il était pour toi. tiens. elle n'attend pas une seconde plus pour lui refiler dans les pattes, la bestiole est belle et bien vivante et s'agite déjà. je l'ai appelé kaikai. mais tu peux changer son nom s'tu veux, même si j'crois qu'il s'y ai déjà habitué.