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| Sujet: the wisp sings ft. james Mer 21 Avr - 18:37 |
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« j’ai entendu dire qu’il y avait eu une mutinerie, ne me dis pas que tu t’y es encore mêlé. - ah ouais ? moi c’que j’entends c’est qu’tu risques d'être une des nôtres bientôt. ça va t'plaire, tu verras, ... c'est dans une semaine, hedda. - qu’est-ce qu’il s’est passé ? - j’sais pas. - ... - pourquoi t’es là ? - je ne sais pas. » des semaines qu'elle ne s'était plus assise en face de la vitre couverte d'épisodes sanguins de poings chargés de rage s'écrasant contre la surface branlante. de toute part, sa voix est percée de remords. ceux qui lui valent la qualification de marâtre tant ils sont indicibles, relèvent pour la plupart d'un vice condamnable. car le seul point commun qui relie les deux âmes est bien ces viscères qui renferment les flots intarissables de haine. tous deux cultivent ce jardin de fleurs gangrénées, l'inimitié ratiboisant tout le reste. les champs d'allégresse, les sentiers du soi-disant bonheur sont gratifiés d'un vocable utopique avant de finalement disparaître de l'horizon, réquisitionné pour ceux qui l'imaginent être le pendant mirifique de la naissance des progénitures. ça n'a jamais été le cas pour hedda. et elle même se déteste parfois d'avoir plongée dans les eaux malsaines des illusions standardisées. aussitôt que le son strident de la porte de prison qui se déverrouille raisonne à la sortie, ce sont les bruits des mitraillettes mécaniques qu'elle sent contre elle. en capturant sa silhouette, les rafales de clichés promettent aux misérables qui scandent son nom à travers le grillage un malheureux pécule pour ceux qui parviendront à les vendre. pour cela, elle les déteste, hedda, disparaît dans la voiture de son chauffeur qui détale à toute vitesse. toute la journée, elle n'avait attendu que sa rencontre hebdomadaire avec médée. du hasard, les rendez-vous entre elles sont nés, noyant chacune leurs problèmes sur le comptoir du bar du sinners. au temple des vices, ceux qui l'accablent font pâle figure face à la débauche qui transpire des pupilles envoûtées par les pixels grossiers promettant des gains astronomiques à ceux qui vivent pour jouer. au milieu de l'aliénation du monde, hedda est reléguée au second rang, voire plus loin encore. elle l'affectionne, cet anonymat, tout comme elle se délecte des soirées aux contours frôlant la normalité auprès de médée. seulement, ce soir, les opales se promènent sans point d'attache, l'exaspération titillant les traits de celle laissée de côté. « ce n'est pas toi que j'attendais, james. » sans accorder un regard à la parhélie qui s'installe près d'elle, hedda demeure dans son royaume marbré, l'indifférence impériale de celle bien trop occupée à faire souffrir l'olive prisonnière de son cure-dent ramolli au fond de son verre. ses gestes trahissent l'agacement qui fleurit près des lippes. les commissures pincées formant une piètre frontière face à la déception qui imprègne l'intégralité de son visage. la présence de james met un terme aux espérances muettes qui attendaient que la silhouette de médée apparaisse d'entre les entrailles de cette machine bien huilée que forme le sinners. le fait qu'il s'attarde sur hedda entérine ce sentiment qu'elle ne voulait qu'illusoire. médée ne viendra pas ce soir. et peut-être plus ? qui sait ce que le frère aurait pu dire pour dissuader la soeur. de ces conclusions hâtives, hedda ne s'en satisfait pas, préfère diluer son amertume dans un autre martini. parce qu'elle refuse, hedda, de donner quelconque substance à une vérité balbutiante. doucereusement elle se plante, l'épine, au creux de ses pensées se frayant un chemin pour y susurrer l'idée que l'absence de médée fait naître une confusion qui la rendrait presque pathétique. des attentes affables, hedda s'en extrait, n'attend jamais rien de personne et pourtant. l'échine se dresserait presque tant elle est irritée, blessée par ce mirage usité dont la compagnie s'est rendue indispensable. « qu'est-ce qu'il y a ? » qu'elle tranche avec un certain ennui, forçant les formalités à la désuétude. car elle aurait aimé bercer son âme des notes sourdes criées par les machines à sous de l'autre pièce. seule puisque le sort en avait décidé ainsi, bien que bizarrement, cette solitude imposée s'érige au sommet de la déception. |
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