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 (médée) trapped in a maze of unseen walls

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Message Sujet: (médée) trapped in a maze of unseen walls   (médée) trapped in a maze of unseen walls Empty Lun 1 Mar - 19:55


trapped in a maze of unseen walls
@médée marlowe

il a longtemps laissé la tonalité retentir dans sa tête, même après avoir négligemment balancé son smartphone sur la surface dépolie de son bureau. un bruit blanc, incrusté sous son crâne, jusqu’à ce qu’il peigne un hurlement, rentré. proféré contre lui, contre joana, et surtout contre elle. il l’a oublié, son téléphone en partant, comme une extension à son mal être dont il se serait ainsi débarrassé, comme pour couper les ponts alors qu’il crame déjà tous les chemins qui lui permettraient de s’échapper. il n’y a plus d’échappatoire. dans le lointain, la tonalité, la froideur, et l’envie de tuer, un mélange aussi indéchiffrable qu’entêtant, qui l’enivre bien plus que l’alcool déjà ingurgité. il n’entend pas louis lui emboîter le pas, aussitôt qu’il sort, titubant sur le perron, pris entre ses envies et ses idées, déchirées en lui comme un monstre de chair et de papier. ça saigne et ça fait mal. ça n’existe pas, ça pourrait disparaître dans la virulence d’un grand brasier, si seulement, si seulement il avait le courage de l’allumer. à son garde du corps, émissaire de cette soeur qui ne peut plus le voir, le regarder, le ressentir sans ravaler son dégoût, il claque la porte de la Maserati au nez. il y a des mots, voire une inquiétude dans le timbre de louis, quelque chose qui vacille entre la vertu d’un conseil et la fureur d’un ordre. qu’on lui ordonne de rester là, lui le roi, le roi de pacotille qui règne sur ce grand ensemble d’imbéciles le fait ricaner. et le bruit du moteur vient noyer la folie, la tonalité, et les inquiétudes de louis. dans l’allée il disparaît, en trombes, sur la voie rapide il s’échappe, alors qu’il est peut-être trois heures du matin. sur le fil d’une vie qu’il ne parvient plus à prémunir de la maladie qui le ronge, il tangue. peut-être qu’il tuera quelqu’un. peut-être qu’il se tuera lui. peut-être que ce sera son envol ou sa chute, pour remplir tout ce vide que l’idée d’un enfant à naître ne saurait tarir. et c’est sans doute la vérité qui le terrifie le plus.

long island. il est tard ou désormais beaucoup trop tôt. la silhouette longiligne de la voiture de sport est garée de façon hasardeuse, la pelouse a morflé, un peu comme son image qu’il écorne, qu’il continue de froisser, à chaque verre qu’il avale, à chaque discours qu’il tient, pour lui, ou pour ce grand rien qui s’improvise devant sa rétine, coloris et sensations devenues libres. pas moins indistincts pourtant. les draps, dans cette pièce que personne ne pénètre si ce n’est pour en chasser la poussière et les quelques souvenirs en morceaux, recouvrent les meubles, monstres fantomatiques attachés à un passé que james n’a jamais su renier. ne reniera sans doute jamais même s’il effondre parfois tous ses imaginaires pour n’ouvrir plus qu’une immense fenêtre sur la vie fracassée tout en bas. les rideaux ont été tirés, il a ouvert le battant pour respirer, et pour sonder aussi les échos du drame, sur le pavé où courent les rayons de la lune. alors que la pluie a depuis longtemps lavé toute trace de sang, il reconnaît chaque contour de sa silhouette, il se souvient de son dernier sourire juste avant. de ce baiser qu’elle lui a donné sans précipitation, en le recoiffant, comme s’il devait être présentable face à la vie qu’elle lui abandonnait. qu’elle lui confiait vu qu’il lui faudrait désormais la traverser sans elle. il entend le verre tomber, et il sursaute. il l’a lâché, par mégarde ou parce qu’il lui fallait broyer les images qui défilent leurs détails dans sa tête, pour mieux l’envahir, et le démunir. le vide est plus irrépressible il faut dire, même s’il n’empruntera pas la voie toute tracée des coupables ou des lâches. coupable il l’est déjà, et il le restera. coupable d’avoir fait fleurir une vie monstrueuse dans les entrailles d’une femme qui ne lui suffit pas. coupable de désirer une autre qu’il entend lui revenir comme le courroux réapprend à aimer les fautes qui surent le déchaîner. james regarde la lune un instant, reflet glacé sur sa silhouette rompue, toujours droite pourtant, car il sait que s’il s’écroule maintenant, il ne se relèvera plus. la bouteille est vide, à ses pieds, un autre cadavre à déplorer, quand son ivresse ne peut atténuer ni la douleur ni la stupeur qui le détient encore. elle l’a trouvé ici, sans doute parce qu’il ne pouvait en être autrement. il lui dit doucement : c’est ici que j’ai attendu dans le noir, très longtemps. que quelqu’un vienne. que lui vienne voir ce qu’il lui avait fait. bien sûr ils l’avaient emmenée avant qu’il ne se montre. il détourne le regard du pavé puis la rejoint d’une démarche lente, à cause des vertiges de l’alcool et sans doute également de cette précaution qu’il a devant son apparition. comme si elle pouvait s’enfuir, aussitôt qu’elle s’est montrée, mirage de l'ivresse et de l'envie mêlées. c’est toi que j’ai attendue. au passé, au présent, c’est bien la même chose, c’est elle qu’il attend, damnation ou bien délivrance, il ne sait pas très bien. c’est toi que j’attends, que j’attendrai inlassablement. toi et personne d’autre, dans la tragédie de notre union, l’attente pour corrompre le néant, pour repousser le vide, et pour conjurer la folie. cette folie là, celle que j'avoue tout bas. tu m'as manqué. fébrilité qui le dévore et qu'il semble vouloir reprendre aussitôt les mots glissés dans le silence, dans une inspiration fiévreuse, pleine de hargne. contre elle bien sûr. et surtout contre lui.


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Message Sujet: Re: (médée) trapped in a maze of unseen walls   (médée) trapped in a maze of unseen walls Empty Mer 3 Mar - 20:12


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@james marlowe

elle s'étaient battue, contre elle-même et contre son frère. contre sa mère, contre sa sœur. contre le monde tout entier. et ce soir, la force lui manque tant qu'elle a répondu, sans même réfléchir, à l'appel de james. de cette vie, elle ne désirait plus rien. ni le royaume qu'il lui avait offert, ni cet avenir qui devenait de plus en plus incertain. tout lui semblait broyé sous le poids de ses émotions, la vie n'avait plus la même saveur, plus vide encore qu'à l'ordinaire. parce que loin de lui, sans lui, médée n'était plus qu'une ombre, un robot parfaitement automatisé, créé pour l'empire marlowe. s'il n'était plus dans son sillage, tout ses repères se concentrés en ces seuls papiers qui s'accumulaient sur son bureau. des contrats, des plaintes, des chèques. et elle aurait pu prétendre trouver son bonheur dans une vie fait ainsi, jusqu'à ce qu'elle entende le son de sa voix. jusqu'à ce qu'elle se laisse de nouveau pénétrer par ce mal-être qu'ils ne cesseraient de partager. nier l'évidence ne mènerait à rien. ils seront liés, même après leurs morts.

pour la première fois depuis des années, c'est au volant de sa propre voiture qu'elle fend les kilomètres jusqu'à long island. elle s'est échappée du Sinner par une porte arrière, laissant Vega seul avec ses questions. personne, non, personne ne devait être au courant du déroulement de sa nuit. et c'est seule qu'elle pénètre dans l'immense demeure, le sang glacé par le froid qui l'étreint depuis leur dernière conversation. depuis l'aveu déguisé qu'elle n'a pas voulu recevoir, de peur de se laisser emporter par des chimères qui la hantent et lui tordent le cœur. médée cherche, du coin de l'oeil, alors qu'elle arpente les couloirs. elle cherche des traces de son double, ce sont ses pas qui la guident jusqu'à lui. dans cette chambre aux souvenirs douloureux. les nombres de fois où elle y a pénétré se comptent sur le doigt d'une main. la scène du pire crime que leur père ait jamais commis. il est de dos, elle ne bouge pas, coincée dans l'encadrement de la porte le myocarde en proie à des battements qu'elle méprise. à cet instant, elle se déteste. exécre ce corps qui agit sans son consentement. la blessure suinte encore, là, sous l'épiderme, et quand il se détourne de cette fenêtre pour planter son regard sur elle, un grognement lui échappe. je te hais, autant que je hais cette distance entre nous. je te hais plus que j'ai pu le haïr lui, tu le sais ? il aurait du mourir ce jour là, à sa place. qu'elle murmure presque pour elle-même, ainsi, il n'aurait pas engendré d'autres descendants. ainsi, ils n'en seraient pas là, tout les deux et son monde tournerait rond. tu m'as manqué. la blonde se crispe de tout son long, esquisse un sourire trop faiblard mais s'avance d'un pas. son regard s'attarde sur le sol, sur les bouteilles vides qui y jonchent, puis sur l'aîné qui suinte l'alcool. son état est synonyme de la douleur qu'il ressent, cette douleur qui se met à picoter le long de sa colonne vertébrale. elle fronce les sourcils, s'approche encore, détaille chaque centimètre carré du corps qui lui fait face. ses traits tirés, son manque de sommeil, il semble avoir vieilli de cinq ans en quelques semaines. toi aussi, tu... elle ne termine pas sa phrase, retient cette main qu'elle allait aposée contre sa joue. elle finit par passer à côté de lui, le regard dur et les envies contradictoires. ne me dit pas que c'est de ma faute si tu bois autant... son pied fait basculer une des bouteilles, tu n'es pas du genre à te laisser abattre, pas de la sorte james. de nouveau elle s'approche de l'homme, incapable de se tenir à distance, tout son corps lui hurle de fuir, mais elle insiste. ses doigts agrippent le menton de son frère, fermement. tu n'as pas le droit, de te laisser abattre.


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Message Sujet: Re: (médée) trapped in a maze of unseen walls   (médée) trapped in a maze of unseen walls Empty Ven 5 Mar - 18:27


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@médée marlowe

la revoir rouvre les meurtrissures, partout sur les murs dégoulinent les cris ravagés qu’il ne put jamais porter contre le destin qui lui est dévolu. une mère qui préféra le suicide, un père qui ne le regarda que pour détourner aussitôt les yeux, une soeur qu’il attendit comme la délivrance qu’il ne goûterait jamais. la délivrance ne viendra pas, elle est cette promesse qui aussitôt se brise à chaque fois que médée est là, en sa présence. et ce soir il est incapable de mentir ou de ne pas voir l’évidence qui gît entre eux. ici, juste ici, alors que leurs regards cherchent à déjouer une tragédie qu’il ressentent sans même devoir se l’avouer, il y a ce besoin de la rejoindre, pire qu’un désir, bien pire que cela. c’est la nécessité de lui appartenir, et qu’elle soit à lui, que les deux entités que la cruauté de l’univers dessina finisse par devenir l’unique monstre qu’ils apprivoisent chaque fois qu’ils se rejoignent. james ne prolonge son propre avenir que depuis qu’elle est née, avant la mort était partout pour lui, un signe et une fatalité. la donner, la prendre pour finalement la recevoir en présent maudit. mais c’est elle son présent, c’est elle, uniquement elle. et dans ses iris claires, où l’alcool fait danser autant d’idées que de hurlements, c’est ce qu’il lui dit, c’est ce qu’il lui crie dans son mutisme austère et dérangeant. james côtoie la folie comme une amante qui ne sera jamais passagère, elle l’accompagne depuis qu’il a rencontré l’absurdité du monde. une mère ne devrait pas choisir d’abandonner son enfant, pas ainsi, pour le confier aux bons soins d’un être endeuillé et cruel. alors oui, médée a raison, il aurait dû mourir ce jour-là à sa place. il aurait dû faillir à tous ses devoirs et la délivrer de sa morosité, de la douleur, de cette vie dont elle commençait à entrevoir la face hideuse. et chaque nuit, chaque nuit, ellen déambulait dans ce grand manoir qui lui devenait étranger, parce qu’isaac l’habitait de ses horreurs, de ce pouvoir dont elle n’avait jamais voulu, et qui lui brûlait les doigts, ainsi que l’âme. et quand elle fut entièrement consumée, alors elle préféra la fuite, la seule qui lui soit envisageable sans doute dans la maladie qui la rongeait. maladie de l’esprit que james est persuadé d’avoir attrapé. il en est persuadé et il en souffre continuellement. c’est juste que d’habitude, il parvient à en repousser les symptômes.

il feule, comme une bête acculée, une ponctuation qui fait frissonner l’air ambiant et le peint tout en noir. il ne répondra pas, ce qu’il sait c’est qu’il aurait dû avoir le courage d’envoyer isaac ad patres bien avant qu’il n’ose porter la main sur eux. james ferme les yeux et il reçoit le flot de ces images déviantes où lui se substitue au père, et c’est médée sous la fureur de ses gestes. c’est médée qui hurle, et qui finit par se taire, et par disparaître. il en tremble, cela lui soulève l’estomac et le coeur. quand il la regarde de nouveau, il est prisonnier de la fièvre et de la douleur. il a peur. de lui et d’elle, si bien qu’il semble chercher à disparaître sous l’inflexion de son regard, cette inspection qu’elle lui fait subir et qui ne pourra éviter tous les stigmates de sa perdition continue et récente. les nuits sans sommeil, et les désirs enfouis, la pâleur du jour et la crainte du vide, et ce quotidien répétant les fautes, l’évidence d’un crime. tout cela, un grand choeur qui élève leurs horizons dans la cruelle luminosité pourpre d’un monde qui aujourd’hui s’achève. leur monde s’achève, elle a choisi de le lui dire, elle a choisi de lui demander une énième mise à mort dans cet avion et il vient porter le coup fatal, rouvrir la plaie une dernière fois. et y fouiller avec l’avidité animale qui le constitue pour se repaître une dernière fois du mal qui devient leur unique héritage. il a un mouvement fugace, et viscéral aussi, d’échapper à ce geste qu’elle ne termine pas, de fuir sa caresse comme s’il s’agissait là d’un tourment encore pire que celui qui le taraude depuis que joana est apparue ce soir. mais bien sûr, bien sûr, elle finit par l’approcher, et le toucher. le blesser plus profondément que n'importe qui, et tout son visage trahit et le plaisir de cette contrition et la douleur qu’il y recueille en tremblant. il ricane, mauvais, aussi mauvais qu’elle lorsqu’elle choisit de se moquer, et d’envoyer valser et les convenances et les certitudes. ni toi ni personne n’a à venir me dicter mes devoirs ou mes droits. la langue vipérine claque dans l’air telle un fouet, c’est le premier rejet qu’il opère, le tout premier envers médée. et pourtant, il profite de cette main qui dessine son visage dans l’opprobre et le vice pour poser ses lèvres sur ses doigts, avant de se détourner avec fébrilité et violence. il fait un pas en arrière, il ouvre le gouffre dans lequel il espère tomber, et elle avec lui. elle avec lui. joana est enceinte. sans prévenir. sans préambule. sans explications supplémentaires qui viendraient détromper cette réalité aussi brutale qu’inattendue. pas besoin d’ajouter que c’est de lui que vient la faute qui s’épanouit dans le ventre de son amante. il relève la tête, et il toise sa soeur, et ajoute méchamment, le poison sur les lèvres qui suintent des crocs acérés de la bête : j’espère que tu es contente. toi qui voulais tant que ça s’arrête. et bien voilà. ça s’arrête ce soir. ici et maintenant. il la cite, appuyant les mots, c’est presque un cri enragé ce timbre distordu et rauque qui sort de sa gorge pour mieux la blesser. la blesser et lui faire mal, une toute dernière fois. qu’elle ne puisse jamais l’oublier. jamais. parce que c’est ce que tu as dit, c’est ce que tu as tant souhaité. que nous ne partagions plus rien, alors voilà les traits hideux et déviants de la réalité qui sera mise au monde, par une autre que toi. pour que nous ne puissions jamais nous aimer.
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Message Sujet: Re: (médée) trapped in a maze of unseen walls   (médée) trapped in a maze of unseen walls Empty Ven 5 Mar - 19:25


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@james marlowe

le rejet est là, dans les mots qu'il prononce avec brutalité.
le rejet est là, au bout de ses doigts qu'il vient d'embrasser furtivement.
le rejet est là, quand il se détourne. un pas en arrière, face à une sœur qui ne parvient plus à trouver sa place.

d'un seul coup c'est la peur du vide qui la prend aux tripes, comme une touriste au bord du grand canyon, médée est prise de vertige. et la ponctuation de leur histoire est semblable à une page qu'on arrache avec vigueur: joana est enceinte. de ses paroles, il la pousse dans les tumultes de l'océan. de ses paroles, il maintient sa tête sous l'eau en espérant la voir manquer d'air. ça ne peut être que ça. ce soir, son double décide de lui infliger toute la souffrance du monde. une punition pour tout ces moments de silence. il signe sa mise à mort et son seul crime est d'avoir prétendu vouloir vivre sans lui, dans une normalité écœurante.
joana est enceinte. de lui. tout son corps le sait, tout son être le sent et ses yeux s'embuent de larmes haineuses. l'abomination s'empare de ses traits fins. elle n'est plus reine de glace, elle n'est plus reine rien. tout le vide en elle disparait et médée se laisse volontiers envahir par ses émotions les plus sombres. elle n'écoute plus, n'entend plus. le sang donne un coup de pied violent à chacun de ses organes, pire que l'adrénaline, la colère gonfle à vue d'œil et s'échappe en un rire qu'elle n'avait jamais entendu jusqu'alors.

joana est enceinte sonne comme une hérésie à ses oreilles assourdies par le vacarme de son cœur. la blonde rit encore, plus fort, plus faux et la blonde s'approche de son frère. elle a trente et un an et c'est aujourd'hui qu'elle l'accueille la folie à bras ouverts. l'aliénation se mettant à danser au fond de ses pupilles dilatées. la claque part sans prévenir, avec la férocité d'une punition qu'on offrirait à un amant. mais ce n'est pas suffisant, alors sa main s'abat une deuxième fois contre la joue de son double. t'es parfaitement inconscient ?! qu'elle crache venimeuse, il espérait de la distance, la voilà plus proche encore. cette fois c'est sa gorge que ses doigts viennent chercher, son pouce malmenant sa pomme d'adam. elle est enceinte, hum ? et c'est quoi la suite james ? tu vas m'dire que vous avez décidé de le laisser venir au monde ? chacun des mots qu'elle murmure sonnent comme une insulte. moi vivante, cette chose ne verra jamais le jour. elle menace, là, à quelques centimètres de son souffle, ses ongles toujours accrochés à l'épiderme.

et je n'ai jamais été aussi sincère james. je ne te laisserai pas m'insulter. nous insulter. en acceptant cette vie que tu ne désires qu'à moitié.
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Message Sujet: Re: (médée) trapped in a maze of unseen walls   (médée) trapped in a maze of unseen walls Empty Lun 8 Mar - 15:53


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@médée marlowe

le lui dire, le lui avouer, c’est cette douleur sous-jacente qui devient ouragan. les voilà balayés, à la faveur des naufrages augurés, les voilà qui plient, qui ploient, qui se sentent disparaitre. deux silhouettes oubliées, naufragés d’un parcours qui ne revêt plus aucun sens, si ce n’est cette marque abandonnée, juste à côté de celui qui reste sur le rivage. c’était la marque de ton double, et le voilà disparu, englouti par les flots déchaînés, noyé, noyé, par ce que l’on nomme tout simplement la vie. et james s’y étouffe, james ne parvient plus à respirer désormais qu’il l’a dit, qu’il a osé donner à l’accident une réalité aussi brutale qu’honnie. le désespoir tranche les chairs, brutalise le sang, ce sang qu’il partage et qui bouillonne de ne plus pouvoir recouvrer la frénésie d’une fusion indicible. la seule fusion qui soit, dès lors qu’il est devant elle, qu’elle se tient devant lui. et dans ses yeux, c’est le déchaînement, la cruauté encombre la tristesse, la soudoie pour mieux l’étrangler, les sanglots versés sont taris, et il n’en reste que les éclats mordorés qui dansent dans les prunelles, asséchés par les feux indécents. figé, arrêté dans la révélation odieuse, il regarde patiemment médée se briser, se briser enfin autant qu’il ne l’est, et il n’en conçoit alors aucun triomphe, ils ont perdu la partie, l’un et l’autre, sans en connaître les règles, sans même se dire qu’ils jouaient face à face, les voilà abandonnés, sans couronne à brandir, sans couronne à gagner. la normalité, voilà l’unique triomphe, normalité sans saveur, normalité horreur, à jamais subie par obligation : le masque ne lui a jamais semblé aussi lourd.

c’est pourquoi elle le gifle, c’est pourquoi elle déchaîne la brutalité sur les traits mensongers, pour lui arracher les airs assassins qu’il élance vers elle, pour lui retirer la piètre esquisse moqueuse qui le dépeint dans son humiliation. il se moque il est vrai, d’elle, d’eux, de lui surtout, de lui toujours, pour avoir survécu, pour avoir tant voulu ce que jamais il ne pourra ni étreindre ni même retenir. car elle est en train de le quitter médée, elle se jette dans les affres d’une folie si semblable à la sienne, mais qui si elles se conjuguaient apporteraient à leur monde un deuil sans fin. il ne resterait plus que deux cadavres, la reine et le roi, désunis par la vie, et enlacés dans la mort. il ne bouge pas, il tient. il tient face à elle, face à la violence qu’il invoque, qu’il appelle, qu’il mérite. à la première gifle, il relève le menton, à la seconde, il esquisse un sourire plein de mélancolie, qui atermoie bientôt dans un sursaut de dégoût. pour ce qu’ils deviennent, pour cette fracture exposée qui les aveuglent l’un et l’autre sous l’influx d’une douleur qui semble éternelle. sous sa poigne, sa gorge tressaille, il appuie en réponse, il ne se dérobe pas, il a tracé un pas vers le gouffre, un pas de trop vers celle qu’il est incapable de quitter, alors il lui faut la trahir… ou bien la faire saigner de la même teinte que lui. qu'est-ce que ça peut foutre ? il la fusille de son regard où l’obsession est intacte, plus viscérale désormais que la voilà fracturée par l’aplomb d’un monde qu’il vomit, qu’il dédaigne. plutôt le brûler avant qu’il ne puisse fleurir et enfoncer ses épineuses images dans son esprit. car pendant une seconde, pendant une seconde, il pourrait croire avoir la capacité de vivre ainsi. ainsi sans elle, morcelé, estropié, vivant tout simplement aux côtés de celle qui deviendrait sa compagne, sans qu’il ne l’écarte inlassablement de ces envies qu’elle est incapable de combler. il faudrait apprendre à ne plus espérer l’ignominie. et la trouver plus exaltante que n’importe quelle substance. il faudrait vivre en homme, et non plus en dieu. il faudrait vivre. tout simplement.

et james en est incapable, il a l’inaptitude des rois de jadis, il prend ombrage des fresques du quotidien. alors il continue de sonder la folie de son double, il continue de s’en moquer pour la déchaîner plus encore, et murmure à son tour : oh vraiment ? es-tu prête à avouer alors ce que j’étais venu chercher dans ce putain d’avion ? parce que tu trembles je crois. et il demeure, là, entre ses doigts serrés, à sentir l’outrage remonter ses veines, cet élixir qu’il convoite dans la perdition la plus implacable. le démon invoque les tons doucereux de sa langue, mais il la rejette plus encore pour avoir seulement osé lui tenir tête, et imaginer que cela suffirait. que cela leur suffirait, que de n’être que deux pièces rapportées dans une famille déviante. il appuie, un peu plus, il est très proche maintenant, au point de la forcer à plier légèrement le bras, il sent la morsure de ses ongles juste sur sa jugulaire, qui combat les errances qu’il chante. la suite, quelle suite ? rien ne te concerne dans la suite. ni la vie, ni la mort. c’est mon sang, et elle veut déjà le faire saigner pour tous les poisons qu’il porte. voilà, sa petite lubie. la tienne, je m’en tape. et il gronde, il gronde le roi, recouvrant sa couronne dans les murmures de la liqueur et du vice, qui emprunte ses nerfs. si tu veux le faire couler aussi, je te conseille de le faire ici et maintenant, médée. ose… ose seulement. et dis-moi, dis-moi que tu pourras continuer sans ma présence, et sans le désir, la jalousie qui fouaille tes tripes. prétends encore qu’il n’y a rien, car maintenant que c’est la vérité crue qui nous est balancée, tu veux tout, tu veux tout. mais c’est trop tard, c’est trop tard pour cela. trop tard. trop tard pour nos regards connectés comme à présent, métal en fusion, trop dur et trop brûlant. tu te souviens de ce soir-là ? il n’a pas besoin d’en dire plus, la provoque ouvertement pour que la violence soit sa loi, son unique loi et qu’elle oublie l’amour qui les tue et qui les dévore. ce soir-là, à las vegas, quand tu m’as rejoint, et que je t’ai tenue, tout contre moi, parce que c’était toute l’évidence de ce que je t’avais crié. ta place est à mes côtés, elle est tout contre mon corps, lovée contre mes envies d’impossible, jusqu’à la fin. jusqu’à la fin.
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Message Sujet: Re: (médée) trapped in a maze of unseen walls   (médée) trapped in a maze of unseen walls Empty Mar 9 Mar - 20:24


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@james marlowe

oh vraiment ? es-tu prête à avouer alors ce que j’étais venu chercher dans ce putain d’avion ? parce que tu trembles je crois.
sa poigne se resserre contre la gorge de son frère, elle cherche à étouffer ses paroles, à lui broyer les os pour qu'il ne devienne que poussière entre ses doigts. elle tremble oui, d'une rage qui la dépasse, d'une haine qu'ils partagent. cette haine envers une vie qui n'existera que dans leurs rêves les plus fous. ne jamais se nourrir de songes, c'est pourtant ce que son père lui avait si souvent répété et la voilà éprise d'un homme qui ne sera jamais siens. c'est un trait qu'il vient de tirer sur leur histoire. une rature dégoulinante d'amertume. médée n'y voit que la traitrise, que la faiblesse de james qui lui avait tant promis. elle se laisse envahir par les ressentiments, ne peut réprimer un souffle de frustration quand il l'oblige à plier le bras et se rapproche. la proximité l'irrite, fait courrir l'hérésie le long de sa peau. et elle le maudit pour tout ce qu'il lui inflige, elle se maudit d'accepter les caresses de l'envie qui la grignotent jusqu'à faire changer la couleur de ses yeux.

c'est ce qu'il y a de mieux à faire. qu'elle siffle. cet être doit mourir, aujourd'hui, demain, qu'importe. c'est la décision la plus sage et pour la première fois, médée se range du côté de joanna. qu'elle fasse couler ce sang impur, qu'elle se débarrasse de l'enfant à venir pour ne pas que leur monde ne tombe pas en ruine. tu me le dois james. tu me le dois. pour tout ce que j'endure. pour ma fidélité à toute épreuve, pour cet amour que je te porte et qui me conduit tout droit à la tombe.
tu te souviens de ce soir-là ? et il parle encore, toujours. rempli son esprit de souvenirs qu'elle tente de chasse d'un mouvement de tête. non. sa voix se fait plus sèche, son souffle plus court. c'est son coeur qui s'éclate contre ses côtes, à l'image d'un oiseau se fracassant contre une vitre. marlowe a beau chercher à lui mentir, à se mentir à elle-même tout son organisme dévoile la supercherie. qu'est-ce que ça changerait, que je me souviennes ? qu'est-ce que ça changerait james ? si j'avouais tout, maintenant, arriverais-tu à mettre un terme à cette implosion ? qu'est-ce que ça changerait ? ses dents grincent, son regard acier est accroché au sien alors que leurs nez se frôlent. elle se sent réclamer l'interdit. ici, dans cette chambre vouée aux malheurs. j'vais la tuer. elle ne relâche pas sa gorge, le force à la dévorer de son regard brûlant. tu le savais, avant même de me l'annoncer, tu savais que je voudrai la voir morte.

la douleur est partout.

viscérale.

elle suffoque médée, ne rompt le contact que pour ne pas se voir flancher. de ses deux paumes elle le repousse, une fois, deux fois, trois fois. copié-collé de leur entrevue à vegas. la colère enflamme ses veines. si fort, si vite, qu'elle a l'impression d'être en dehors de son corps quand elle sort le flingue coincé dans son dos. c'est sous sa propre mâchoire qu'elle le colle. et si ce n'est pas elle. ce sera moi.
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Message Sujet: Re: (médée) trapped in a maze of unseen walls   (médée) trapped in a maze of unseen walls Empty Jeu 11 Mar - 16:06


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@médée marlowe

dans les yeux de médée, il se noie. dans les yeux de médée, il cherche les réponses aux certitudes d’autrefois, quand tant de questions reposent sous la naphte de leur silence entrecoupé de souffles excédés, de pensées avides et acerbes. le corps de james se contracte au moment où elle assure que la seule décision est de faire saigner l’innocent, comme lorsque joana lui a murmuré la même chose. sa colère redevient prégnante, et l’alcool lui donne le nom de déraison, un nom abrupt et instable, qu’il porte à la place de son masque dérisoire. il arbore la détermination des fous, c’est un refus d’obstacle, une condamnation qui lui insupporte. alors que sa première réaction fut de réclamer la mort de l’indigne, le voilà prêt à pourfendre quiconque pourrait le destituer symboliquement. son sang dans les entrailles de la femme, son sang, poison infâme, qu’il fera boire à ceux qui deviennent ses détracteurs. la contradiction soulève ses humeurs, il est incapable de trancher dans les chairs informes qui le prolongent, il a peur, il a envie de persister, il a le besoin de crever, là dans cette chambre qui marqua le début de son drame. et toute cette dichotomie devient implacable, elle est là sur son visage, à modeler ses traits, à choisir pour ennemie celle qu’il a toujours voulue pour alliée, pour amante, pour éternité. mais qu’il ne peut plus avoir. qu’il ne pourra jamais posséder. risible inflexion de ses sentiments et de ses désirs emmêlés. alors il invoque le moment qui fit tout dériver, qui permit à leurs imaginaires de se retrouver dans les pâleurs imparfaites d’une seule nuit. il l’a serrée si fort, pour la retenir, pour que plus jamais elle ne puisse le quitter, ou seulement le dire. mais le matin est venu, et il a déchiré le voile, rendu ses armes à la laideur pour mieux enterrer l’inavouable. il s’est rappelé des mots de son père, des rumeurs qu’il nourrissait tant, avec une insigne cruauté, il en a frémi, cela lui a soulevé le coeur. et il a cessé de bercer sa soeur. deux corps, ils n’étaient plus que deux corps dans une chambre d’hôtel, au milieu du silence et de la gêne. ce que le jour arrache à la nuit, c’est la douce faveur de l’indicible. une fois ôtée, il n’y a plus que la réalité, et ni james ni médée ne sait la supporter. il ne la supporte pas plus ce soir, alors qu’elle nie, le vide se creuse plus encore, et il le regarde, il se mire dans ses reflets tentateurs. avant que la question ne le fasse imploser. les iris troubles reviennent, et la fêlure s’expose, alors qu’il est secoué d’un tremblement qu’il ne peut guère empêcher. les mots tombent, les mots pleuvent sur l’âme éplorée. une seule âme pour deux corps à jamais séparés. ça changerait tout. absolument tout. et c’est ça qui te fait trembler. car c’est isaac qui lui a fait croire qu’elle était entièrement programmée pour ne rien ressentir. la voir naître femme, c’était déjà la maudir, lui qui aurait tant aimé opposer deux héritiers mâles dans une lutte à mort. mais ça ne l’a pas arrêté, il a préféré élever l’absence d’empathie comme une vertu morbide, et il y est parvenu. elle est parfaitement implacable sa fille, parfaitement détachée de tout. de tout sauf de lui. et cela isaac n’a jamais compris, que la faille était déjà là, béante, fenêtre ouverte sur une faute que james ne lui pardonnerait jamais. sans même le prévoir, il a jeté sur les prémices de la lutte à mort les impossibles désirs qui les relient aujourd’hui, sans même le vouloir, il a substitué la haine à un amour si incandescent qu’il les tuera aussi. l’un en l’autre plutôt que l’un par l’autre, subtile différence que leur père n’aura jamais su voir. alors les délires de tuerie ne le font même pas sourciller, et il penche la tête, comme pour arracher une caresse à la tourmente qu’elle appose sur sa gorge, le sourire de james est éminemment triste lorsqu’il lui dit tout bas : oui. je savais que c’est ce que tu voudrais. c’est ce que j’ai voulu aussi. parce qu’elle n’était pas toi. la suspension d’un seul souffle, l’aveu qui tremble dans le regard, avant qu’il ne continue, pour tracer l’évidence, que l’un et l’autre connaissent déjà. mais tu ne le feras pas. tout comme moi. parce que tu sais, oui tu sais, que c’est celle que j’ai choisie depuis longtemps, depuis des années, pour accompagner le peu de ces moments que je parviens encore à sauver des infinies noirceurs de notre monde. tu sais que c’est le substitut que j’ai adopté pour contrer la folie qui me menace sans cesse et qu’elle modèle dans une autre hérésie. tu sais très bien qu’en me l’arrachant tu me perdrais définitivement. tu sais aussi que si elle porte mon enfant, elle est dorénavant intouchable. malgré tout ce que nous voudrions lui faire, malgré ce mal que je lui réserve toujours, malgré la peur et malgré la colère, elle est la seule solution qui pourrait nous sauver. l’un et l’autre. la vie, face à la mort. notre digne rétribution. et c’est cet impossible qu’il prononce, qui dessine le geste de sa soeur, d’abord l’affront, puis l’infinie douleur. james la voit, sortir le flingue et le temps atermoie, entre les échos du passé, et toute la violence qu’il y puise encore. le chantage, irrationnel, assassin, avide, qui se déploie devant lui donne d’autres visages à sa mémoire défaillante. son épiderme devient blême et l’angoisse viscérale embrasse la rage qui le pousse à agir. il n’argue pas, il lui tord le bras, de la même manière qu’il le faisait autrefois, quand ils s’entraînaient tous les deux. cela fait si longtemps… ils ne s’entraînent plus désormais, plus l’un avec l’autre tout du moins, pour d’évidentes raisons. celles qui hurlent, qui hurlent tant, alors qu’il la plaque contre le mur, son visage contre la morsure du froid, et qu’il la maintient là. le flingue est balancé à travers la pièce, un bruit de fracas, quelque chose se brise. quelque chose dans cette chambre mortuaire et en eux aussi. le deuil, toujours le deuil. le leur n’aura jamais de fin. et il crie, dans le mausolée maternel, l’infini de leur condamnation à la vie. ne mets jamais plus en balance ta vie, ou la mienne, ou celle de notre sang notre. comme ce rêve interdit qu’il feule, comme si cet enfant était à elle et à lui, qu’importe le corps qui l’abrite actuellement. plus jamais, tu m’entends ?! qu’est-ce que tu crois ? que je suis heureux ainsi ? que je ne voulais pas que ce soit toi ? que je ne le veux pas encore ? alors qu’il lui appuie la tête contre le mur, sa main glisse le long de sa nuque, ses doigts s'enchaînent à ses cheveux, et son corps se love tout contre son dos, incapable de lui faire face tant il a l’envie de la détruire et de la recréer, pour qu’elle demeure docilement à ses côtés.
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Message Sujet: Re: (médée) trapped in a maze of unseen walls   (médée) trapped in a maze of unseen walls Empty Dim 14 Mar - 16:19


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@james marlowe

sa menace est véridique.
pas une once de peur ne la traverse quand elle braque le canon de son arme contre sa mâchoire. elle se ferait volontiers exploser la cervelle sous le regard impuissant de son cher frère. c'est une menace aux relents de chantages. un elle ou moi qui n'a pas le moindre sens. parce qu'il ne devrait pas avoir à choisir entre la femme qui porte son enfant et les lubies d'une sœur qui perd les pédales. pourtant, en ce geste, elle avoue tout silencieusement. le manque qui la ronge. les envies qui la démangent et dont elle ne parvient pas à se débarrasser. peut-être vaudrait-il mieux qu'elle en finisse, une bonne fois pour toute, ici, ce soir. leur enlever ce poids qui ne fera que les trainer tout droit vers les abysses. c'est ce qu'elle devrait faire, à défaut du courage, c'est le temps qui lui manque. comment pouvait-il en être autrement ? james a toujours eu de meilleurs réflexs que sa jeune soeur. médée émet de la résistance, mais son bras se voit tordu sous l'impulsion des gestes de son frère. quand son corps entier se fracasse contre le mur, c'est un grognement qui lui échappe, sa joue déjà endolorie contre la brique froide. le flingue lui est arraché vivement, aussitôt foutu en l'air dans un coin de la pièce, elle se débat en vain, l'aliénation ne suffisant pas à se débarrasser de la poigne de son double. il hurle, là, entre ces quatre murs et inonde l'espace d'une rage que peu connaissent.

aux mots notre sang, elle ne peut contenir le ricanement qui s'extirpe d'entre ses lèvres. ils sont comme une insulte, qu'il profère comme si cela pouvait anéantir la haine qui ne cesse d'exploser comme du pop corn dans son organisme. il n'y a plus de nous james. il n'y en a jamais eu, tu t'es affairé à détruire le peu qu'il nous restait. tu as anéanti mes espérances, tracé un trait indélébile sur mon avenir. elle aimerait se sortir de l'étau de son corps qui s'appuie davantage contre le siens, aimerait réprimer les envies qui viennent frapper à la porte de son coeur. impossible. c'est impossible. et elle se cambre d'autant plus quand ses doigts s'impriment contre son épiderme. ses aveux sont comme un millier d'épines vénéneuses qu'il plante partout sur elle, en elle. du poison, encore. du poison pour détruite son bon sens et ses espérances. arrête. qu'elle siffle sans y croire elle-même, alors elle rit encore. la folie s'immisce. si tu l'avais vraiment voulu, james, nous n'en serions pas là. et tu le sais. si tu l'avais vraiment voulu, je serai reine. je n'aurai pas honte de tout ce que tu me fais ressentir. nous ne ferions qu'un, aujourd'hui et pour l'éternité. si elle parvient à se libérer ce n'est que par pure chance, son dos se plaque entièrement au mur et elle le fixe inlassablement. retrace de ses yeux son visage comme s'il allait disparaître à tout instant. ses mains virevoltent jusqu'à sa chemise, ses doigts y glissent avec lenteur, de son nombril jusqu'à finir agripper au premier bouton qu'elle détache. le deuxième subit le même sort, comme possédée, sa paume glisse sous le tissus contre le haut de son torse. tu ne veux pas me voir dans un cercueil. comme ta mère bien. elle inspire, passe sa deuxième sous la chemise. caresse pour la première fois la peau défendue sans le quitter des yeux. elle se sent perdre pieds mais enchaine. moi, je ne veux pas de ton enfant.

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Message Sujet: Re: (médée) trapped in a maze of unseen walls   (médée) trapped in a maze of unseen walls Empty Lun 22 Mar - 0:18


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@médée marlowe

Sentir son crâne entre ses mains, ce besoin de fouiller l’esprit et d’exploser les os sur le mur de granit noir, aussi noir que leurs songes confiés à un deuil infini. L’envie d’elle, l’envie de la posséder comme de la tuer, tout cela tournoie dans son regard, et si ses mots se taisent, son inspiration se fait sifflante, absolu parjure qu’il ne prononce pas, quand les gestes le délivrent déjà. La soie de ses cheveux entre ses doigts, et ce désir qui plante ses griffes dans sa chair, une mélodie aussi infâme que délectable dont il connaît chaque note et chaque sensation, pour les avoir parcourues des nuits durant dans le secret de son âme. Il voudrait lui hurler ce sentiment qui le dévore tout entier, pour qu’à son tour elle ne puisse jamais le taire, jamais le dénoncer comme elle le fit déjà, coincés qu’ils étaient dans la carlingue d’un avion qui aurait mieux fait de se déliter, et de les emporter, monstres vaincus, dans l'éther. Pour l’empêcher de se presser ainsi à sa sœur, et d’exhaler la brûlure d’un rêve déviant, qu’il conçoit dans une violence qui lui ressemble trop pour ne rien révéler de cette nature qu’il a toujours muselée. Et plus elle se débat plus la douleur corrèle avec ce qui commence à l’aveugler, délectation d’une possession qu’il crève d’affirmer. Son autre main menace toujours son poignet, dans l’inconfort brutal de sa prise, et il ne la relâche pas, pas encore, comme s’il craignait qu’elle échappe ou pire qu’elle réponde à cet appel devenu entêtant, gonflé par les vapeurs de l’alcool et par les accents de son désespoir. Et pourtant, pourtant, ainsi tout contre elle, il se sent enfin entier, enfin imparfait dans la rage qui le convoite depuis qu’il est né. Sous ses couverts de garçon bien élevé, c’est le feu qui gronde et qui pourlèche la glace pour mieux la faire céder, la fusion impure élève son indigne posture, deux corps enchaînés qui voudraient s’arroger le droit de disparaître. En elle, seulement, il le pourrait. Et il le sait, à cette seconde où sa respiration s’élance, tout contre sa nuque, il en a une certitude qui l’accable autant qu’elle le ravit. C’est elle et lui, face à une éternité d’imposture. Cette imposture que ses mots et son rire lui crachent à la gueule, alors qu’il enrage, qu’il grogne, animal, devant son entêtement. Et pourtant l’armure se fêle parce qu’elle est la seule à en connaître chaque faille, la seule à les avoir dessinées, chacune d’entre elles déjà caressées et imaginées, à chaque regard, et à chaque vérité qui dans le silence s’invitaient. Dans la nacre factice de leur monde fascinant, c’était la larme noire de leurs amours impuissantes, vénéneuse mélopée, qui les emporte dans ses harmonies corrosives. et médée se libère du joug pour ré-affirmer le sien. Et il le reçoit, et le joug le détient, il pourrait s’agenouiller devant elle pour recevoir le sacre de son mépris, uniquement pour qu’elle accepte de le toucher. Et sans avoir besoin de même le suggérer, c’est ce qu’elle fait, comme si son appel, son appel indécent qui hurle dans tout son corps se lisait clairement, dans son regard enflammé par une haine bardée de cet amour empoisonné. Elle évoque la mort, et il frissonne sous ses doigts, alors que ses prunelles vrillent celles de son double pour mieux clamer l’aplomb de cette volonté qu’il vient de lui crier. Eperdue et presque irréelle, tandis qu’elle apprivoise un corps toujours défendu, et qui lui répond bien malgré lui, alors que les codes de la morale s’oublient, à chaque souffle saccadé. Il devrait la fuir, il devrait l’arrêter, mais il se rapproche, vient confronter à la paume de sa main son épiderme devenu brûlant, alors qu’il la regarde, et prend son visage entre ses mains, geste d’amant qu’il a déjà porté alors qu’elle ne faisait que quémander quelques instants de paix. alors il ne sera jamais mon enfant. il feule, la bête est ancrée sous sa peau et regarde par le prisme de ses iris celle qui lui fait face et qui est son parfait miroir. Il répète. il ne le sera pas, car je ne lui donnerai pas notre nom. notre nom, notre empire, qui viendra à mourir, car l’un et l’autre nous n’engendrerons rien, que ces crimes qui nous relient et nous poussent de plus en plus dans les bras malingres de la folie. Son pouce frôle ses lèvres et l’envie interdite consume ses illusions de normalité, qui disparaissent dans le néant sur lequel il règne, en maître, aux côtés de la seule reine qu’il a un jour élue d’une couronne acérée. Il entrouvre les lèvres James, et il s’imagine un instant commettre ce qu’il a toujours souhaité, dans le silence accablé par la solitude, et il se penche, mais à la dernière seconde, il a la cruauté, et pour lui et pour elle, de refuser ce qui pourrait sceller la promesse de la plus absolue des manières. Ses deux mains glissent sur la courbe de son cou et demeurent là, comme si elles avaient le pouvoir de serrer jusqu’à briser l’emprise. Mais l’emprise est bien là, et il la veut, et il la vénère, tandis que ses lèvres viennent se poser sur la pâleur de sa joue, dans une sensualité qu’il ne peut interdire. Et près de son oreille, il verse le murmure qu’il expire. ne me demande plus jamais médée, de te prouver que je t’appartiens. Plus jamais. parce que je t'appartiens et tu le sais. tu le sais. et il embrasse la peau, la respire, y nargue son désir qui semble posséder et ses esprits et son corps, tandis que tout contre elle, il abat son amour et sa haine, qui semblent s’allier dans cet obscur serment qu’il vient de lui jurer.
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Message Sujet: Re: (médée) trapped in a maze of unseen walls   (médée) trapped in a maze of unseen walls Empty Mer 24 Mar - 12:53


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@james marlowe

je ne veux pas de ton enfant. de cette chose qui fatalement te poussera à l'extérieur de ma vie. je ne veux pas que tu en aimes une autre, qu'il s'agisse d'une amante ou de ta fille à venir.
l'égoïsme l'habite et se matérialise par les mots qu'elle prononce, par les gestes qu'elle lui impose. ce soir, elle ne pense plus à rien si ce n'est à elle. à eux. ce qu'ils représentent et se moque de la monstruosité qui les caractérise. ils n'ont toujours été qu'un, une âme scindée en deux ne cherchant qu'à retrouver cette moitié arrachée. elle ne pourrait s'autoriser à le laisser partir, bien que c'est tout ce qu'elle lui a toujours réclamer: la solitude, le calme, la normalité. aujourd'hui, maintenant qu'elle sait ce qui se forge au creux du ventre d'une autre, elle rejette chacune de ses fausses espérances. c'est trop. trop douloureux, trop viscéral, trop hors normes. ses paumes glissent contre la peau brulante et elle retient un souffle quand il s'empare de son visage, pendue à ses lèvres dans l'attente d'une promesse d'éternel. notre nom, elle en frissonne, retrouve dans les yeux de son double tout ce qu'elle a toujours recherché, l'amour sans aucune limite, aucune barrière qu'ils ne pourraient franchir puisqu'ils seront à jamais l'un à l'autre. cet enfant et cette femme n'auront rien. aucune légitimité, est-ce suffisant pour tout ce qu'elle ressent, ce qui la détruit de l'intérieur. est-ce suffisant ? ce qu'elle refuse, c'est son existence même, mais les mots qui s'accumulent à l'orée de sa bouche se retrouvent bloqués par le pouce qui effleure ses lèvres.

il n'y a qu'en sa présence que médée ressent, tout, les souffles et les regards, les battements de son cœur qui se coordonnent aux siens. il n'y a qu'avec lui qu'elle revêt son humanité difforme. elle se sent vivante sous ses gestes, fébrile quand il marque sa peau de baisers qu'il devrait offrir à d'autres. les paupières closes elle inspire et son parfum et ses paroles qui scellent à eux deux les promesses. elle n'y croit qu'à moitié mais se laisse embourber dans cette emprise qu'il resserre d'une main de maître. juste assez pour lui faire miroiter ce qu'elle désire, pas trop pour qu'elle n'étouffe pas. et elle ne sait plus marlowe, qui appartient à qui, si c'est lui ou si c'est bien elle qu'il détient entre ses griffes, poupée de chiffon qu'il pourrait malmener jusqu'à ce qu'elle tombe en miettes. ses ongles s'enfoncent dans l'épiderme, glissent sur le haut de son torse et y laissent des marques de frustration. tu ne m'appartiens qu'à moitié. qu'elle souffle à son oreille, ses lèvres dérapant furtivement contre sa mâchoire qu'elle embrasse avec un désir non feint. mais je crois, que ce sera toujours le cas. c'est surement mieux comme ça. elle avoue, là, son être lové contre le siens, ses mains agrippant sa nuque parce qu'elle refuse de le regarder. la peur et l'envie bouillonnantes. je ne veux jamais la voir. je me fiche que tu veuilles mener cette grossesse à son terme, mais je ne veux rien voir. tu m'entends ? d'une inspiration profonde elle le repousse doucement, s'éloigne même d'un mètre peut-être deux. son regard brûle encore mais elle ne veut pas se sentir prendre feu contre lui. rien, du tout. je ne supporterai pas de voir ton sang grandir en elle. je voudrai sa mort et ça, tu ne me le pardonnerai pas. je vais passer la nuit dans la chambre du bas. elle met un point final à leur discussion, sa seule échappatoire.

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