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Message Sujet: playing games.   playing games. Empty Mar 13 Avr - 19:06

L'ennuie. Il met sa démarche sur le compte de l'ennuie, avant de claque la porte de ce qu'il lui sert d'appartement il vérifie ses textos, les appels, espérant presque qu'une urgence puisse mettre à mal tout ses plans. Non, rien. Sa patronne lui a bien donné quartier libre pendant trois jours, un genre de congé bien mérité. Il se débarrasse de veste en cuir sur la banquette arrière, avant de grimper dans le 4x4 flambant neuf puis tape sur le gps l'adresse indiquée par la jeune femme. Vingt minutes, c'est ce qui le sépare de la dénommée Phèdre, gamine perdue retrouvée des semaines plus tôt sur le bord d'un trottoir. Cette soirée là, il avait senti un mélange de pitié et de peur s'immiscer dans ses veines, l'avait recueilli entre ses bras en cherchant les coupables d'un regard vif. Et le mexicain n'avait rien trouvé de mieux à faire que l'emmener à l'hôpital, affirmant à tout ceux qui se pressait sur eux qu'il ne la connaissait pas, qu'il n'était en rien responsable de l'état pathétique dans lequel il l'avait retrouvé.


A un feux rouge il pianote un message: j'suis là dans cinq minutes, j'espère que tu seras prête sinon je me tire. et dans le fond, il espérait qu'elle ne le soit pas, prête, une excuse de plus pour ne pas s'embarquer dans une situation qui ne lui ressemblait pas. Malheureusement pour lui, maintenant garé il ne put se résoudre à faire demi-tour, la main déjà sur la portière passager pour ouvrir la porte à la silhouette qui déjà accourait. D'un geste serein, il remonte ses lunettes de soleil sur le haut de son crâne, observe le corps qui se glisse dans l'habitacle et s'essaye même à sourire, en vain. Ses traits restent figés quand il la regarde, sans réellement comprendre ce qu'il est train de faire. une virée en voiture du coup ? tu veux aller où ? qu'il demande, la vitesse déjà en marche et la rue abandonnée en moins d'une minute. Les yeux braqués sur la route, il appuie sur l'accélérateur pour éviter un feu rouge. manger un glace ? qu'il ricane, presque fière de sa blague.

@phèdre batten
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Message Sujet: Re: playing games.   playing games. Empty Mer 14 Avr - 19:37

Stupide et aveugle, elle se souvient de tous les maux délaissés par les cancres qui ont englués leurs lèvres sur sa peau ce soir-là. Les souvenirs sont des armes contre elle qu’elle essaie de délaisser au bord de la route lorsqu’elle échoue sur les rives bien douces et blanches de ses draps, pour oublier l’horreur d’une nuit passagère, pour traverser le temps au détour des bras d’un autre à qui elle n’oserait dire « Je crois que je t’aime encore, un peu. » car ces mots sont les plus rudes à prononcer, des ronces plein la gorge lorsqu’elle osa lui dire et qu’elle craignit, encore pure du monde, de se voir rejeter par le premier qui avait réussi à lui faire ressentir quelque chose qui ne peut se voir décrire car elle est bien avare de mots lorsque cela concerne le fils Orlov. Elle rêvasse et s’ennuie dans le grand hall de sa solitude et la voilà que la lubie de prendre l’air lui vient, boudeuse face à son téléphone qui vibre, dont elle fixe l’écran noir et sur lequel elle tressaute quand une mélodie chantonne et que les leds s’illuminent dans la lumière tamisée. C’est le sourire d’une fille heureuse et que ses parents ignorent qui vient prendre son visage en otage, la décadence, l’envie de remercier qui lui tord le ventre car elle a bien l’envie de ne pas se laisser prendre encore par ses cauchemars. Moira Marlowe a remué la terre de ses démons qu’elle pensait enfouie et l’idée persiste en elle qu’une trace de ses aveux tremblants et balbutiants aient pu être gardés quelque part. Mais elle sourit lorsque celui qu’elle s’amuserait bien à appeler Fernando pour jouer les filles emmerdeuses à la langue bien pendue et tissée de conneries accepte enfin sa demande un peu idiote, enfantine. La fille au grand corps qui se laisse aimer, un peu, se voit sauver du silence de son grand appartement, entourée de luxure, d’avarice, de gourmandise.

Jean élimé, Stan Smith et t-shirt à l’effigie d’un groupe qu’elle n’a même jamais écouté enfilés pour cacher la perfidie d’un corps aux formes qu’elle aime exposer, elle bouscule une femme dans l’ascenseur pour parvenir à temps à le prendre avant que les portes ne glissent. Elle ignore le courroux et le soupir agacé de la femme d’affaire tout près d’elle. Sa voisine est loin d’être une épanouie, cintrée dans ses tailleurs qui enserrent sa taille de guêpe, à peine si elle lui offre « bonne journée » lorsqu’elle lui passe à nouveau devant, habituée à son mépris, à ses lèvres pincées, courant pour atteindre le béton de la rue, les cheveux de sons voletant de sa queue de cheval coiffée avec empressement, ses grandes lunettes de soleil cachant son regard qui perçoit tout de suite la grande bagnole garée devant chez elle. Un long sifflement lui échappe lorsqu’elle monte à bord, prête pour un méfait de plus « Et ben, tu fais pas les choses à moitié. Tu l’as loué pour moi ? » Leurs parfums s’emmêlent dans l’habitacle, sentant le neuf et quelque chose de rassurant, ces mêmes effluves que lors de cette nuit infernale. Le revoir est étrange et elle le fixe un instant, horrifiée à l'idée de paraître pathétique avant de pouffer du bout de ses lèvres dénudées en désignant la route d’un coup de menton nonchalant « M'en fous d'ta glace. Tu dirais quoi … d’la Floride ? » Silence mais un grand sérieux arpente ses traits alors qu’elle détourne la tête vers lui, soulevant lentement ses lunettes à la teinte sombre pour lui offrir ses orbes clairs et rieurs accrochant les rayons du soleil qui brûle déjà les cîmes bétonnées des immeubles. « Alors ? Chiche ou pas, Fernando ? » Du bout de sa voix délicate, elle se moque sans méchanceté, insistant de son regard bien aiguisé.

@Nando Jiménez
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Message Sujet: Re: playing games.   playing games. Empty Jeu 15 Avr - 15:58

tu crois que j'ai pas les moyens de m'offrir une belle caisse ? elle est à moi, j'avais besoin d'en changer. qu'il crache sans lui adresser le moindre regard. C'est que son chèque de fin de mois est toujours bien rempli, que malgré l'allure qu''il se traîne il manque de rien Nando. Peut-être qu'il peut pas s'offrir un yatch sur un coup de tête, comme elle, quoi que ? Il fixe toujours la route, s'amuse à dépasser ceux qui trainent sur le bitume, se fout un peu de sa gueule aussi, mais la gamine ne semble pas avoir la langue dans sa poche. la floride ? il arque un sourcil, tourne le visage pour poser ses iris sur le minois de la poupée qui s'est enfin dévoilée. La première fois qu'il voit le bleu de ses yeux rieurs. Il a un fin sourire le mexicain, ne parvient pas à se concentrer comme il le voudrait sur les traits qu'elle expose. je t'ai dis de pas m'appeler comme ça ... il siffle, bifurque dans une rue, puis une autre. j'sais pas, tu crois que tu mérites de passer autant de temps en ma compagnie ? tu te rends pas compte du nombre d'heures qu'il faut pour aller se poser sur une plage de miami ...

il réfléchit, est-ce une bonne idée ? prendre la route avec une parfaite inconnue pour une durée indéterminée. sa réfléxion le pousser à prendre la voie rapide, d'un geste il fait retomber les lunettes de soleil sur le bout de son nez. t'as de la chance, j'ai trois jours de congés et j'suis plutôt de bonne humeur. il se laisse même aller à un rire, accélère une nouvelle fois et en quelques minutes supplémentaire ils diront adieu au building new-yorkais. il est de bonne humeur, mais il a jamais su faire la conversation Nando, trop secret, pas habitué à tout ce genre d'effusions, alors c'est la musique qu'il enclenche par automatisme. j'suis pas la meilleure compagnie qui existe tu sais, tu risques de te faire grave chier avec moi, mais t'as encore le temps de changer d'avis ... il sourit encore, caché derrière ses lunettes de soleil.

@phèdre batten
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Message Sujet: Re: playing games.   playing games. Empty Sam 17 Avr - 22:28

« Bah … T’es pas l’genre que j’imaginais vivre dans une villa avec vue sur la mer non plus disons. » Elle tâtonne délicatement dans la fange de l'embarras du bout de ses lèvres teintes de rose mais sans artifices superficiels, certaine de ne pas être reconnue dans le véhicule qui attire pourtant la curiosité humaine sous les cavalcades du moteur, ses doigts se tendant vers la radio pour tenter d’en faire crachoter une musique potable. « Putain, y’a pas Radio Latina, là-dessus. » A peine les mots recrachés sur sa langue délicate qu’elle se détourne vers lui, esquissant un sourire qui se veut timide et malicieux, gamine des grands espaces ne sachant que jouer avec la fureur de ceux qui lui font face, tentent d’animer tous les chemins sur lesquels elle laisse errer ses pas et sa voix, un bout de son passage pour demeurer inoubliable. « No offense hein. » C’est quand l’accent d’un ailleurs où le soleil frappe les trognes tannées les enveloppe, et chantonnant bien plus vivement que dans la gorge du cerbère tout près d’elle, qu’elle laisse son dos se mouler au siège, observant les galères des rues bondées de monde, les artifices des femmes du haut peuple qui sont parfois de cette vulgarité qui lui rappelle sa jeune mère qui ne vient que de la crasse. En quelques sortes, n’est-elle pas la fille de la boue et du sang-bleu ? Mais elle préfère oublier les racines de celle qui demeure terriblement absente, lui donnant de l’amour dans quelques bouquets de fleurs envoyés depuis un pays lointain avec pour simples mots manuscrits l’embrassant tendrement. Elle pourrait bien ouvrir une serre entière des bouquets de fleurs envoyés par ses parents, avec des jours de retards après un évènement marquant sa vie telle que sa naissance. Elle ne le célèbre plus avec eux depuis longtemps. L’a-t-elle jamais fait d’ailleurs ?

Sans le regarder, elle esquisse ce sourire qu’il ne peut voir mais peut entendre sans saisir toutes ses nuances, surtout les plus grises « Et j’ai dit que je t’appellerai comme ça juste pour t’emmerder. » La malignité quitte le visage poupin et au faciès du froid bien aride qui fige tous les traits des poupées russes pour se détourner vers lui secouant la tête « Oh non, s’te plait ! J’ai … » Elle hésite, le fixe au travers de ses lunettes teintées comme des pare-feu qui ne donnent pas accès à son regard de chatte souvent hargneuse « J’ai b’soin d’changer d’air. » C’est enfin la joie qui éclate lorsqu’il cède à ce caprice de princesse, qu’elle s’en prend à cœur joie pour se débarrasser des baskets enfilées à la va vite sur le plancher en deux bruits sourds pour remonter ses fines cuisses contre sa poitrine « J’savais que t’étais un gars bien. » Et il y a ce silence qui veut tout dire, ce changement de station de radio qui la fait râler au détour d’une rue plus pourrie car plus l’on s’enfonce dans New-York et plus l’on en voit l’enfer du décor. Mais Phèdre en ignore tout, fixé sur l’écran de son téléphone, sillonnant les photos de filles qu’elle envie bien trop en secret, ces repas de famille qu’elle n’aura jamais, ces fêtes entre amis qui semblent du passé quand elle voit certains des siens s’éloigner et l’amertume se fige au coin de sa bouche lorsqu’elle tombe sur la trogne d’une fils Hastings, son pouce en suspend. La voix de Nando l’arrache à sa transe, à son mal intérieur qui pourrait l’entraîner bien loin du présent, ayant l’air bien plus jeune que ses vingt-cinq années. « Pff. Tu déconnes ? Regarde, c’est facile d’être marrant. » Et la voilà qui se penche alors qu’ils atteignent un feu rouge, tentant de ses doigts d’étirer un sourire sur son visage « Là, t’as l’air … » Une pause théâtrale, un rire au bord des lèvres « T’as l’air con. Mais j'suis certaine de pas m'ennuyer, j'te jure. J'connais bien l'ennui ...» Elle se recule bien avant de se faire mordre et assassiner de quelques mots mordant, délaissant la poussière de quelques aveux honteux, son regard revenant vers la vision de ce visage qui lui rappelle la nuit infernale. « Du coup, pourquoi t’es revenu ? A l’hôpital, j’veux dire. Honnêtement … Nando. » L’effort souligné pour usé du prénom tant espéré, fixant la route comme pour jouer à la désintéressée, ne pas se perdre dans les élucubrations de son mental où les souvenirs blafards et noirâtres à la fois se mélangent lui faisant resserrer sa position d’adolescente craintive, la gorge serrée, le regard invisible mais dans le vide. « Tu crois que j’aurais dû porter plainte ? » Voix atone, sans un timbre particulier, brisant quelque peu la légèreté de l’instant, redevenant presque la silhouette qui tanguait ce soir-là, sous les effets d’une drogue ignoble.

@Nando Jiménez
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