SAVE THE QUEENS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Partagez

 

 against the moon (beatrice)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




against the moon (beatrice)  Empty
Message Sujet: against the moon (beatrice)    against the moon (beatrice)  Empty Mer 3 Mar - 21:39


{ against the moon }
☾ w/@beatrice vaughan

/
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




against the moon (beatrice)  Empty
Message Sujet: Re: against the moon (beatrice)    against the moon (beatrice)  Empty Jeu 4 Mar - 11:39


{ against the moon }
☾ w/@beatrix vaughan


Les excentricités du Sempiternal s'évanouissent tandis que la maîtresse des lieux éteint les lumières. Les derniers clients se sont sauvés tels des voleurs, des voleurs qu'ils sont. Bea les connaît très bien, ces voleurs de frissons, ces bandits de la nuit. Mais elle sourit en guettant les ombres qui se dispersent au bout de la rue, un tableau sous le bras et un manteau long qui recouvre l'objet de leur vice. C'était un original qui a été vendu ce soir, un original qui valait des centaines de milliers de dollars et qui va finir dans un salon, sur un mur, exposé à des regards inconscients de l'art qui se trouve sous leurs yeux. La porte devrait être fermée mais Bea sait qu'un autre genre de voleur va bientôt fouler ce seuil pour venir dérober autre chose que des toiles.

Sahel.
Voleur de mon innocence.
Voleur de mon inconscience.
Sahel, rebelle.
Claudel.


Elle se tapit dans les escaliers qui mènent à l'Atelier, ravie de sentir ses doigts frémir sous l'excitation de la nouveauté. Sahel est le premier à lui avoir offert cette opportunité. Bientôt dix ans qu'elle traîne avec Monet et avec Bacon sans que jamais ils ne lui aient demandé si elle ne voulait pas toucher aux pinceaux cachés dans leurs entremises. Bientôt dix ans que ses yeux rayonnent d'un bonheur trop curieux pour être passé inaperçu et pourtant, aucun des artistes ne lui a ouvert la porte. Et aucun ne sait que Bea l'avait ouverte cette porte, cette boîte de Pandore, à l'époque de Maxine et d'Hannah. Une porte violemment fermée quand la jeune bambine s'était faite tuée.

Assise sur un tabouret, les doigts la démangent. L'heure passe mais son invité secret n'est pas encore là. Il attend sûrement que la nuit endorme tout souci, toute suspicion pour pointer son nez. Et il a raison. C'est Bea qui lui a demandé la discrétion. Elle serait mortifiée de montrer ce qu'elle fait aux grands experts que sont ses autres familiers du Dark Mist. Elle ne veut pas qu'ils la comparent, qu'ils la voient sous la lumière du noir. Sahel aussi pourrait la juger pourtant... mais elle s'est sentie en sécurité avec lui. Assez que pour sentir une étincelle quand il lui montrait ses oeuvres personnelles et qu'elle lui a alors tout naturellement demandé Montre moi. Nul besoin d'en dire plus, il avait compris. La soif d'une âme s'était blottie contre l'amour de l'autre.

Les pas se font entendre et elle sourit en répondant à cette question qui pourrait sembler ridicule. « Je suis là Sah.» Il arrive, triomphant. Le sourire communicatif traverse la pénombre de l'atelier. Bea se soulève pour aller allumer les lampes tamisées. Aucun risque d'être repérés de l'extérieur mais l'ambiance du secret donne à toute cette affaire un air mystérieux, mystique. Elle se penche vers lui et dépose un baiser sur sa joue qui lui semble électrique. « Ta peau est glacée. » lâche-t-elle tout naturellement en suivant des yeux le morceau rougeâtre qu'il sort de ses effets personnels. «  Qu'est-ce... » Elle s'interrompt, inquiète de ce qu'il veut lui faire faire ce matin. Inconsciemment les phalanges de la jeune femme frôlent la terre et elle frémit, la chaire de poule au rendez-vous. « Vraiment?  » Ses yeux pétillent d'une excitation mêlant peur et envie. L'extase ne demeure pas dans les résidus chimiques que Beatrix crée pour quelques névrosés du plaisir. L'extase, c'est ça. Elle se rassied sur le tabouret qu'elle avait quitté et s'installe devant le bloc de terre aux teintes rouges, dévisageant Sahel avec une admiration non dissimulée. Tu ne le sais peut-être pas. Mais ce soir, je t'aime. Je t'aime plus que je ne m'aime moi. Je t'aime comme on aime le reflet que nous renvoie une flaque remplie de boue, la boue qu'on a nous-même créée. Et en voyant celle que tu poses sous mes doigts, je ne peux que t'adorer. Sa main se glisse sous celle de Sahel avec tendresse et sans que les mots ne soient nécessaire, ce geste parle de lui-même. Montre-moi.

Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




against the moon (beatrice)  Empty
Message Sujet: Re: against the moon (beatrice)    against the moon (beatrice)  Empty Dim 7 Mar - 19:26


{ against the moon }
☾ w/@beatrice vaughan

Voleur de mélancolie,
voleur de nostalgie,
voleur des nuits,
voleur d’ennui.


Dans cet Atelier où le talent faisait rage, la nostalgie de ses nuits passées à Hagaza s’éternisaient entre la lumière tamisée et ces silhouettes figées pour l’éternité. Perpétuel amoureux d’une mélancolie sans faille et son passé le rattrapant bien souvent, c’est dans ce sous-sol que tous ses mots trouvaient un sens. La sculpture en langage universel et la nuit pour seul amie, il n’était qu’un gamin dont la vie avait basculé, pour le mieux ou pour le pire, personne ne saurait le dire. Et ici, dans cet Atelier triomphant d’un surréalisme impétueux et d’un génie sans merci, il y retrouvait la vie. Grâce à cet art qu’on considérait souvent bien trop présomptueux, bien trop savant pour un jeune novice, il avait survécu à ces drames de la destiné qu’il avait subi. L’Egypte en continue autour de son cou, tel un talisman fier d’exposer. Et là, dans cette espace envahi de souvenirs et de nostalgie, il avait choisi de lui montrer à elle, celle qu’il considérait comme une âme soeur, son âme, l’origine de son talent.

A travers cet air mystique, sous les lèvres de Beatrix, sa peau rougie ; par le froid, par cette chaleur soudaine qu’elle produit en lui. L’amour, qu’il soit platonique ou bien plus que cela lui procurait toujours ces sensations électrisantes et il n’aurait pu être qu’un demi-homme pour ne pas se laisser emporter par ces sensations submergeantes. Contraste saisissant du novice en matière d’amour et du génie en matière d’art. Et la curiosité éclatante portée par Bea ne cessait de lui animer les entrailles ; douce excitation de la découverte, de la connaissance artistique qu’il allait tenter de lui inculquer. « Je crois qu’il est temps de te montrer, qu’est-ce que t’en penses ? » Il dégage son sac, qu’il laisse retomber au sol, saisissant alors deux tabliers accrochés au mur. Attirant un tabouret à sa hauteur afin de s’installer à ses côtés, il lui tend un tablier et dans  un geste des plus naturels, il se permet de lui passer autour du cou. Aux allures d’un collier, il lui soumet le vêtement des sculpteurs, celui qu’il revête à l’heure de son inspiration. Dégageant ses cheveux d’une délicatesse inouïe, il lui noue le lacet autour de la taille afin que celui-ci ne bouge pas. Elle était fin prête. Il fit de même avec lui, bien que la délicatesse fut moindre et il coupa rapidement un bout de terre à l’aide d’un fil de fer qui se trouvait sur la table en face d’eux. « Tu vas faire des merveilles, j’en suis sûre. » Oh oui, il en était persuadé. Sûr que les merveilles allaient se fondre sous ses doigts, se construisant du jeune talent de la jolie métisse. La terre venant s’abattre sur le tourniquet leur permettant de faire circuler les oeuvres et son pied doucement appuyant sur la pédale sous le table, elle se mit à tournoyer. « Je vais me mettre derrière toi pour... mh, te montrer ! » Ses lèvres s’étirant en un petit rictus empli de gêne, il ne put s’empêcher ses joues de s’empourprer légèrement, à l’image d’une adolescente en présence de son coup de coeur. Sans réellement attendre sa réponse, il se décala, se doutant parfaitement qu’elle n’y verrait aucun inconvénient. Plongeant ses mains dans le seau d’eau tiède qu’il avait rempli plus tôt, ses mains vinrent s’aplatir sur le bloc rougeâtre afin de l’attendrir un peu, pour qu’elle puisse en avoir la meilleure utilisation. Et sous ses mains expertes, la terre devint maniable, bien plus facile à dessiner alors d’un geste timide, il déposa la paume de ses mains sur le revers des siennes afin de les déposer là où il les avait juste avant. « Essaye de bien la pétrir pour qu’elle ne soit pas trop dure comme ça tu pourras mieux la maitriser. » Lui mimant quelques gestes à suivre, il vint loger son menton sur son épaule, comme pour voir l’avancée de leur travail commun. « Je m’occupe de la pédale et toi du reste, ok ? Mouille bien tes mains pour que ce soit plus simple. », lâcha-t-il dans un souffle.

Et sous ses indications, il allait apercevoir la naissance d’une future artiste. Scientifique dans l’âme, il la connaissait différente, bien plus pragmatique que lui pouvait être mais l’association des deux n’était faite que pour les étincelles. Elle allait briller, sous ses yeux, grâce à cet esprit infatigable et unique dont seule elle, était la maitresse.

Laisse-toi briller,
parmi les astres et les nuitées,
pour que ton coeur puissent en trembler.


Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




against the moon (beatrice)  Empty
Message Sujet: Re: against the moon (beatrice)    against the moon (beatrice)  Empty Mar 9 Mar - 12:57


{ against the moon }
☾ w/@sahel al assad


C'est la tumeur d'un émoi.
C'est la frayeur d'un toi et moi.
C'est la terreur du froid.
C'est l'horreur d'un autre toit.


Confinée dans les ténèbres de l'atelier, elle l'attend. Elle l'attend comme on attend le messie, comme on attend que la foi divine nous touche. Parce qu'elle pourrait lui donner son âme sans réflexion. Elle pourrait tout lui donner à cet homme qui descend vers elle comme si elle était la maîtresse alors que c'est lui le professeur. Il ne réagit pas verbalement à ce baiser qu'elle lui offre telle une déesse païenne. Une déesse qui se joue des Dieux et de leurs jeux mortels. Mais il rougit sous la caresse de ses lèvres, sous la chaleur qui amène la fièvre. La brune à la peau ébène sourit tendrement « C'est toi le maître, je ferai ce que tu me diras.  » Tout. Car pour explorer les tréfonds de l'art, elle est prête à vendre son corps, son âme, tout ce qu'il faudra. Beatrix a déjà compris, depuis longtemps, que l'art et l'amour se ressemblaient. Pour un beau résultat, il faut laisser tomber le voile, il faut donner sans concession et sans peur. Pourtant, la peur est là. Tamisée dans les ombres du passé, cachée par les souvenirs parfaits qui éteignent les flammes de l'enfer vécu, la peur se tapit mais elle fleurit à chaque coup de pinceau que l'humain tente de poser sur la toile. Car toi, impie, tu ne peux délivrer ton âme des douleurs que moi, passé, je t'ai infligées. Et pourtant, elle essaie. Elle opine du chef, laissant Sahel passer derrière elle pour mieux la guider. « Montre-moi donc.  » Son ton est taquin, comme d'habitude. Joviale, elle préfère briser cette atmosphère tendue en la tendant dans d'autres sens, d'autres directions.

Les yeux rivés sur ce que son professeur fait, elle ne manque aucun geste, aucun détail. La terre tourne sous son regard et l'hypnotise. Beatrix laisse ses lèvres vibrer ensemble, fredonnant un refrain quasi tantrique, absorbée par ce mouvement circulaire de la terre. Elle ne répond pas et se contente de le laisser lui dicter quoi faire. Les mains de la femme changent de couleur. Le brun au lait devient brun nature et sa peau se colore d'un halo velouté qui attendrit son épiderme et qui viendra plus tard le craqueler. « C'est très agréable. Je comprends pourquoi tu as choisi la sculpture.  » murmure-t-elle pour ne pas casser le silence magnifiant qui s'est installé. «  Dis-moi Claudel, pourquoi tu nous as rejoints? Je ne t'ai jamais demandé. » Concentrée, elle façonne la terre, laissant courir l'eau qui a trempé ses doigts et couler au sol.

Qu'importe la souillure des lieux
Quand on illumine nos cieux.


Mais bien qu'elle malaxe le matériel, Beatrix sent qu'il lui manque quelque chose d'essentiel pour se plonger corps et âme dans son oeuvre. « L'inspiration doit venir de la souffrance ou de la jouissance, n'est-ce pas?  » Elle est toujours dos à lui, les yeux rivés sur ce que leurs mains pétrissent et forment ensemble. Le contact de leurs chairs est vivifiant et terrifiant à la fois. Le soupçon d'électricité l'anime mais elle ressent le besoin de quelque chose de plus, d'une dose d'adrénaline supplémentaire pour se laisser complètement aller. « Je te fais peur Sahel?  » Sans se soucier de la terre qu'elle impose à ses cheveux, elle dégage sa nuque, pour laisser le champ libre à celui qui est derrière elle. « Si la réponse est non. Inspire-moi.  » Et elle penche sa tête sur le côté, ouvrant la voie vers ce cou dénudé qu'elle lui offre sans concession, sans contrat. Sans explication non plus.

Délivre mon âme en torturant ma chair.
Pose sur ma peau ta salive délétère.
Empoisonne-moi d'un vent nouveau.
Aime-moi le temps d'un morceau.



Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




against the moon (beatrice)  Empty
Message Sujet: Re: against the moon (beatrice)    against the moon (beatrice)  Empty Mer 24 Mar - 0:14


{ against the moon }
☾ w/@beatrice vaughan

Les mots n’avaient été son point fort, butants bien trop les uns aux autres pour tenter de trouver la place idéale dans une phrase inachevée. Sa timidité en obstacle à ces sonorités fiévreuses, à cet accent venant d’ailleurs, de bien trop loin alors qu’il aurait pu devenir magicien, poète d’un langage presque oublié. Sa poésie s’était retranscrite parmi ses gestes, à la lumière d’une tendresse sans merci et d’un talent hypnotisant ; de ses mains se formaient chacune de ses émotions et surtout, de ses obsessions. De ses doigts, ses désirs prenaient enfin forme et ses effluves cauchemardesques se moulaient dans des corps obscurs. La terre se dessinait sous chacune de ses étape, se mêlant à la perfection avec cette vie qui semblait parfois lui échapper mais qu’il tentait toujours de rattraper, de ressaisir, tel un fil fragile qui signerait sa finalité. Et là, baignant dans ce clair-obscur produit par cet art interdit, sa poésie tentait d’appartenir à une autre, de trépasser les barrières de son esprit afin de rejoindre le sien. Encore vierge d’une telle plume, Beatrice n’en deviendrait que bien meilleure lorsque le voile s’abattrait enfin, lorsqu’il libérerait cette essence majestueuse que reflète l’inspiration.

Empourprées sous les mots de la jeune femme, ses pommettes semblaient ne plus pouvoir reprendre leurs couleurs initiales. C’est toi le maître. Elle était élève et lui maître et le temps d’un instant, il se rappela que leurs rôles étaient inversés à chaque moment de leur vie. Elle était celle à qui il s’adressait lorsque les doutes resurgissaient, celle à qui il parlait affaires, bien qu’il ne soit pas des plus doués en la matière, celle en qui il avait une confiance aveugle. Sa nonchalance n’avait fait que de le rassurer, lorsqu’enfin, il l’avait rencontré. Les choses paraissaient si simples, en sa compagnie, les éloignant toujours un peu plus de cette condition d’illégalité dans laquelle ils vivaient. Une brise de nouveauté et un air frais se mélangeant pour ne laisser que ces moments d’intimité, voilà ce qu’elle était ; une perle précieuse qui se battrait jusqu’au bout pour rassembler cette famille qu’ils s’étaient construits. Alors là, sous ses doigts, la poésie se mêla à son esprit libre et magnétique. Et il le sent. Ce regard posé sur lui, ne le sentant disparaître que lors de ses battements que font ses cils. Et la timidité encrée en lui semble inévitable, ses jours rosées refusent de faire réapparaitre ce teint halé, traduisant parfaitement ses origines. Ses pupilles l’esquivent, trahissant alors ce sentiment d’adolescence qui s’empare de lui, comme si elle était cette fille bien trop jolie, bien trop intimidante, bien trop inaccessible. C’était étrange de ressentir une telle chose, alors qu’il ne s’agissait tout bonnement que de Beatrice, cette âme qu’il côtoyait depuis maintenant quelques années et qu’il commençait tout juste à apprivoiser.

La terre prend possession de leurs paumes, les peignant de cette couleur brique qu’il aime tant. Et sous cette couleur orangée, leurs mains semblent ne former qu’un, s’emboitant et mimant chaque mouvement dans une légèreté déconcertante. Mais sa question le perturbe, le replonge soudainement dans cette dimension, dans ce quotidien le rappelant sans cesse. « La sculpture est la seule chose que je sais faire, j-j’avais besoin d’argent, tu sais… quand j’étais là-bas. » L’Égypte. Ce pays tatoué sur son coeur, à la lueur d’une promesse de retour sur les terres anciennes. « Et elle m’a trouvé. Choisi, même. Mais j’sais pas pourquoi, j’sais pas ce qu’elle vous a dit pour me laisser une place mais… j’suis là. » Son histoire était une chose qui comptait terriblement à ses yeux et pourtant, il avait pris l’habitude de rester lointain, bref sur ses motivations, sur cet abandon qu’il avait commis. « Et toi Bea, pourquoi t’es là, au coeur du Dark Mist ? » demanda-t-il alors que son accent se logea au creux de son oreille. Leurs histoires semblaient si impénétrables, si secrètes, même pour eux-mêmes. Il n’avait jamais osé lui demander ce qu’elle faisait parmi eux, comment elle avait rejoint le cercle précieux de Monet et Bacon. Pourquoi elle ? Mais ses pensées furent balayées en entendant sa question. « Elle est plus sincère, je pense, lorsque nos émotions sont à vif, qu’il s’agisse de la souffrance ou de la jouissance. J’pense que n’importe quelle émotion peut te procurer l’inspiration que tu recherches mais certaines personnes sont plus à même de puiser dans la souffrance. Ou la jouissance. Tout dépend uniquement de toi. Tu es maître de ton art, Bea. La seule. » Et il aurait pu déblatérer des heures, sur ces sources d’inspiration intenses qu’il s’évertuait à trouver ; parmi celles qu’il aimait, qu’il admirait et puis surtout, parmi cette culpabilité qui le rongeait sans cesse, qui le plongeait alors dans cette transe insupportable qu’il ne ressentait que la nuit levée. L’art en reflet de son âme, là était toute la dualité.

Un silence presque électrique s’installa entre eux et le pied qui écrasait la pédale se releva dans un geste lent. Avait-il peur d’elle ? Bien sûr que non. Klimt était probablement celle qu’il appréciait le plus parmi eux, à l’image d’une amie, d’une folie qu’il ne parvenait pas à installer en lui-même mais la peur était loin d’être le ressenti à ses côtés. Cependant, elle ne cessait de l’impressionner, de le plonger dans cette atmosphère qui ne lui ressemblait pas toujours, dans ce quotidien de liberté qu’il avait rejeté depuis longtemps. « Non, tu m’fais pas peur. » et il aurait voulu planter ses iris dans les siens, lui prouver qu’il ne tremblait pas devant elle, qu’elle n’était pour lui, qu’une source d’admiration, le genre de personne qu’il souhaitait à ses côtés. Mais cette atmosphère qu’elle projetait autour d’elle se transforma. Doucement, en cette électricité palpable, en cette tension qu’il ne pouvait ignorer bien longtemps, notamment devant ce cou qu’elle libéra de sa chevelure. Et il sait. Il sait ce qu’elle attend, ce qu’elle désire. Il sait qu’elle l’attend, lui. Devait-il devenir cette inspiration qu’elle cherchait désespérément ? Il n’en savait strictement rien et pourtant, de cette peau dénudée, il en approcha ses lèvres, l’effleurant un instant avant de les déposer et d’un baiser frêle, l’embrassa. « C’est ça que tu veux, Klimt ? Que je devienne ton inspiration ? » Il n’avait jamais pensé qu’elle deviendrait plus que ce qu’elle n’était ; entre cette amitié implacable qu’il chérissait et ce désir futile qu’il avait déjà bien ressenti. A deux doigts de se perdre entre ces deux rôles, ces deux croyances bien distinctes. A deux doigts de franchir les limites installées par cette famille recomposée. Mais devenir son inspiration, il se le refusait, il ne pourrait devenir celui qu'elle attend pourtant, celui en qui, elle tente d'apercevoir cette lueur qui illuminera son talent.

Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




against the moon (beatrice)  Empty
Message Sujet: Re: against the moon (beatrice)    against the moon (beatrice)  Empty Ven 26 Mar - 8:35


{ against the moon }
☾ w/@sahel al assad


Pourquoi.
Une question qu'on ne pose habituellement pas.
Pourquoi.
Une réponse qui nous laisserait sans voix.


Elle respire son air, suit ses mouvements. Et sous leurs doigts, la terre prend forme, prend vie. Beatrice est amoureuse de ce sentiment de pleine puissance quand il la guide lentement, quand il la rend maîtresse d'une oeuvre qu'elle ne savait même pas désirer. C'est touchant et émouvant d'être l'artiste alors qu'elle est habituellement spectatrice. Son coeur se déploie à chaque mouvement du pinceau des autres, à chaque nouvelle couleur qu'elle discerne sur les toiles d'Adonis. Mais là, ce n'est pas un autre qui domine le paysage, ce n'est pas un autre qui est sur le devant de la scène. C'est là la beauté de Sahel. Il la pousse pour qu'elle se retrouve... elle. Inconsciemment, il est la thérapie dont elle ne savait pas avoir besoin. Un sourire serein berce leurs visages tandis qu'ils discutent.

L'Egypte. L'accent de Sahel, l'émotion dans les tonalités de sa voix, ses mots... tout la plonge dans un univers étrange. « J'aimerais tant y aller avec toi. » glisse-t-elle dans un murmure qui semble sortir d'un songe. Visiter les pyramides, se plonger dans les dunes de sable, égrainer de la crème sur la peau rougie par un soleil dangereux et reposer dans la mer rouge, elle rêve les yeux éveillés tandis que ses mains sont plongées dans un mirage qu'elle touche de ses propres doigts. « Oh. » Il fait référence à Monet et elle sourit mollement, laissant un petit rire lui échapper. « Tu aimerais bien savoir, n'est-ce pas? » Sa voix est taquine. Mais elle ne se moque pas. De Sahel, elle ne se moque jamais. Entre eux, tout est vrai. « Elle n'a dit que la vérité en tout cas. Et encore, je crois qu'elle ne savait pas à quel point tu étais bien plus que tout ce qu'elle voyait en toi déjà à l'époque. » Compliment intense de la part de cette amoureuse de l'être humain. Si elle tombe aisément sous le charme des hommes et parfois même des femmes, Sahel est encore tout différent. Ce n'est pas juste son corps et sa personnalité qui l'ont atteinte mais toute son âme. « Je ne saurais pas dire. Je crois que c'était ma famille, mon destin. Le Dark Mist m'attendait depuis mon plus jeune âge, je le cherchais sans le savoir. Et puis, quand Monet m'a trouvée, ça a été comme une évidence. » Il n'y a pas de voile dans sa voix. Au contraire, elle respire la douceur des brises d'été. Car cette partie de la vie de Beatrice est la partie du bonheur, celle de la gaité, du renouveau. Un tableau qu'elle dessine tendrement au sein d'une famille qui lui a apporté la passion de la vie.

L'art et ses détours emmènent le duo encore plus loin dans les sentiers des caresses philosophiques. La brune écoute le maître de l'argile tout en restant concentrée sur leur oeuvre commune. Le souffle de Sahel dans son cou la fait frémir et pourtant, les tensions qui se ressentent ne sont pas toutes issues du désir. Il y a aussi le plaisir de ce partage, de ce moment suspendu. « N'es-tu pas un peu le maître de mon art en ce moment? » taquine-t-elle en redressant légèrement ses mains pour provoquer le contact entre leurs épidermes de façon plus prononcée. Mais la taquinerie cède la place à autre chose. Le besoin. Le besoin d'aller plus loin. Et pour ça, Bea ne connaît qu'une façon d'atteindre les apogées, de toucher les sommets. L'invitation sensuelle qu'elle envoie à Sahel est sans équivoque. Leur amitié n'a jamais évolué dans cette direction mais Beatrice ne se voit pas comme une créature limitée par quelque frontière insurmontable. Les lèvres de l'égyptien viennent faire pâlir l'épiderme de la belle et elle se sent respirer, absorbée dans une ère nouvelle. Ses doigts trouvent une nouvelle voie, captivant la terre pour la façonner à la forme de son choix. « Ce n'est pas ce que je veux la clé. C'est ce que je suis. »

Et là, je suis un colibri dans les mains du créateur.
Là, je suis un chant tribal dans les forêts amazoniennes.
Là, je suis une fleur prête à ce qu'on la respire.
Là, je suis femme et tu es homme.


La peau hérissée sous le contact des lèvres qui l'ont caressée de leur doux chant, Beatrice se retourne et pose ses mains sur le visage de son instructeur. Ses phalanges tracent des lignes douces sur ses traits, son regard sourit d'une profondeur étrange. « Je sais ce que je veux sculpter ce soir. » Ses yeux pétillent d'une lueur intense. « Je veux nous sculpter. » Les mains parcourent le visage, comme pour en capter l'essence, comme pour en saisir chaque détail. La tâche ne sera pas aisée. Elle est trop novice pour parvenir à rendre un travail correct, pour rendre une image fidèle de leurs corps qui se joindraient. Mais près de Sahel, sous ses lèvres, elle se sent soudain capable de tout.

Rends-moi muse et artiste.
Rends-nous chef d'oeuvre.
Rendons à l'art, l'art de nos âmes.



Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




against the moon (beatrice)  Empty
Message Sujet: Re: against the moon (beatrice)    against the moon (beatrice)  Empty Mer 31 Mar - 22:42


{ against the moon }
☾ w/@beatrice vaughan

De son accent chantant s’évapore la chaleur d’un pays laissé derrière. Les histoires fluent autour de lui comme seul héritage d’une culture presque oubliée et il les contient, en lui, à l’image d’un secret gardé sous verrou. Son pays natal, tout le monde semble le savoir, au courant qu’il n’est pas né sur le territoire américain, que tout ça n’a d’apparence qu’une simple façade et pourtant, son histoire semble, quant à elle, plus énigmatique, plus dissimulée. Ses mots s’harmonisent et procurent ce rêve des dunes de sable et d’une brise chaude à en perdre le souffle, de ceux-ci, se construit une image des plus stéréotypée, des plus romantisée. Pourtant, derrière tout ce charme d’une histoire vieille de millénaires, se cachent les troubles et les déceptions d’un pays les abandonnant un à un. Et il aimerait tant pouvoir lui dire qu’elle ne devait pas y aller, qu’il ne pourrait jamais l’accompagner sur ce territoire qu’il chérit pourtant bien plus que cette terre d’asile, mais il ne renchérit pas, laissant cette envie s’évanouir dans cette nuit fébrile. Les souvenirs tentent de faire une entrée fracassante dans un esprit étroit et il s’y refuse, de laisser tout cela le submerger, de laisser l’image de cette famille décomposée le hanter davantage.

Alors il sourit, les lèvres légèrement étirées, comme s’il se contenait de lui dire que ce n’était pas une bonne idée, comme s’il souhaitait simplement faire bonne figure devant elle. La conversation dérive rapidement dès lors de l’évocation de Monet. Femme de poigne et de sagesse, mentor qu’il ne cesse d’idéaliser. « Bien sûr que j’aimerais savoir. Ca m’intrigue. » La pointe taquine dans sa voix étire son sourire peu convaincant qu’il arborait quelques instants plus tôt. Il sait parfaitement qu’elle n’est pas du genre à se moquer, du moins, de lui. Où si elle devait le faire, alors ce ne serait pas devant lui et ça lui convenait très bien. Tentant d’esquiver toutes sortes de désaccords entre les membres de cette famille racolée, il n’avait aucune envie de faire parti de ces messes basses que tant de gens pouvaient alimenter. « Oh arrête, c’est impossible. C’est simplement de la flatterie, ce que tu me dis. » La croire lui semblait impossible. Un sens de l’artistique, il avait mais la modestie était son plus grand atout, impossible pour lui d’avouer l’or qui se profilait au bout de ses doigts. La seule satisfaction qu’il tentait d’en retirer était son talent pour les copies et tout ceci s’arrêtait là, il ne pouvait admettre que tout était bien plus important que ce qu’il pensait, que son art pouvait devenir plus important que les simples faux crées pour le compte du Dark Mist. Son attention fut soudainement prise par les mots de Beatrice. Telle une évidence, voilà qu’elle avait rejoint les bras de Monet lui offrant une vie portée par l’illégalité. Une évidence. Il l’avait ressenti, lui aussi, cette évidence, cette envie désespérée de vouloir appartenir à quelque chose de grand et de fort. Sa vie, il voulait en apprendre plus, bien plus, lui poser des tas de questions, savoir comment Monet l’avait trouvé, comment avait réagit Adonis lorsqu’elle les avait rejoint mais toutes ces questions restèrent muettes en sentant l’atmosphère se métamorphoser le temps d’un instant, d’un battement de cils.

L’air change, laissant alors cette fine brise derrière eux pour laisser apparaître cette tension naissante, pleine de curiosité et d’envie. L’art comme objet de leur rapprochement, comme apprentissage d’une matière et d’une relation amère. « Je te laisse faire, c’est promis ! » rit-il brièvement, sachant pertinemment que ce n’est pas en laissant ses mains sur cette poterie en devenir qu’elle parviendrait à tout apprendre d’elle-même. Et il ignore pourquoi il fait ça, pourquoi ses lèvres se déposent dans son cou, pourquoi il décide d’avancer une amitié dans ce sens. Peut être s’agit-il d’une pulsion, d’une envie éphémère mais en sentant son épiderme se redresser, il se recule, légèrement, lui laissant à peine le temps d’apercevoir son geste. Faut-il passer le cap de cette relation qu’il croyait purement platonique ? Est-il prend à prendre le risque de tout perdre, de tout briser pour être avec elle ? Que ce soit le temps d’une nuit ou d’une vie, il l’ignore. Pourtant, il se sait ailleurs, son coeur appartenant à quelqu’un d’autre, une figure du passé qu’il ne cesse de rechercher, d’aimer. Alors il ne sait pas s’il faut, s’il doit l’aider à franchir cette barrière précédemment établie. Risquerait-il la vie de leur famille en agissant ainsi ? Le faut-il ?

Sous ses pupilles brillantes d’excitation, il ne peut s’empêcher de sourire, de la regarder, là alors que leurs visages se font maintenant face. Ses mains s’abattant sur son visage, la terre en colorimétrie contrastée sur sa peau, il pouffe, d’un son timide, à peine audible. Je veux nous sculpter. Et la tentation est bien trop présente, bien trop élevée pour qu’il ne puisse résister de se laisser emporter par cette idée farfelue. Et pourtant. « Bea… on est… amis, non ? Je sais pas trop ce qui m’a pris de… faire ça. » Il s’en veut, terriblement. D’avoir agit ainsi, de lui dire ces mots, de ressentir cette ignorance palpable le forçant à se retenir, à ne pas se laisser aller auprès de celle qu’il admire tant. « Je veux dire. C’est tout, non ? » Mais il la laisse faire, à mi-chemin entre ces deux consciences bien distinctes dans leurs envies. Bien trop alerte de cette tournure à laquelle il ne s’attendait pas, ses iris se verrouillent aux siennes, l’interrogeant, lui laissant les cartes nécessaires pour changer la donne, pour impacter ces vies entremêlées.

Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




against the moon (beatrice)  Empty
Message Sujet: Re: against the moon (beatrice)    against the moon (beatrice)  Empty Ven 2 Avr - 12:24


{ against the moon }
☾ w/@sahel al assad


Une histoire aux mille couleurs.
Un parfum aux mille odeurs.
Une relation aux mille coeurs.
Dis-moi, où est le bonheur?


Beatrice est d'un charme doux. Elle joue sans vraiment le faire exprès. Elle provoque quelques livraisons de secret. Elle s'acharne paisiblement sur la terre cuite mais subtilement sur les confessions induites. Evidemment que l'homme est intrigué. Il veut savoir, il veut connaître ce que les grands se disent quand est finie la cour de récré. Elle sourit sans répondre de suite et puis admire l'effet du compliment. Sahel est modeste et elle était certaine qu'il ne prendrait pas facilement cet assaut de gentillesse. Pourtant, elle n'a pas menti. « C'est mal me connaître. Quel intérêt aurais-je à te flatter?  » Sincère, elle le désarme en pointant du doigt ses propres qualités. Beatrice a la langue tranchante. Sahel n'a pas tout de suite été agréé par la belle mais c'est vrai, qu'il n'a pas dû sauter dans autant de cerceaux que d'autres. Adonis a mis du temps avant qu'elle ne le tolère. Et aujourd'hui, la tolérance est devenue autre chose, un sentiment plus intense. Mona par contre est toujours proche du bûcher. Tellement silencieuse, muette en sa présence, Beatrice ne peut la supporter. Cet air énigmatique ne peut rien présager de bon. Et d'ordinaire, la brune se méfie de tous ceux qui pointent leur nez dans leur groupuscule.

Mais Sahel est différent. Il a gagné des points vite et sans rien avoir à faire de spécial. Une complicité particulière s'est créée entre eux, sous les yeux des autres et parfois loin des regards. Ce soir, ils sont dans leur cocon, à jouer avec les instruments de l'art, à taquiner les étoiles de l'amitié. Inspirée par les frissons de l'envie, Beatrice ne se gêne pas pour provoquer la déchéance de barrières. Des barrières qu'elle sentait faibles depuis quelques temps déjà. Son maître sculpteur emprunte la voie qu'elle a ouverte, caresse son cou d'un baiser qu'elle a invité et ensuite semble confus. Cette innocence n'est pas pour déplaire à la volatile colombe. Il sourit, le visage rougi par la terre et par ce qu'elle lui fait. Beatrice n'est pas femme fatale, pas par vocation. Elle est douce, rieuse, joyeuse. Son charme sort de sa profondeur et de son honnêteté à toute épreuve. Mais elle a des inclinations dangereuses, quelques petits traits sur son visage taquin qui rappellent qu'elle est et demeure femme.

Les mots de Sahel la font sourire de plus belle. Ses doigts continuent de dresser le portrait de cet homme qui se clame son "ami". « Ah?  »  dit-elle, curieuse de le voir se débattre avec la terminologie de leur relation. Il demande alors si c'est tout et elle se déplace sur son tabouret, se rapprochant un peu plus de lui. Son nez caresse le menton de l'égyptien, inspire l'odeur de l'argile qu'elle y a parsemé et expire des phrases pleine de sens. «  Amis, amants, parents, inconnus, connus, tout ça, ce ne sont que des mots Sahel. » Sa voix dessine des murmures sur la peau de l'homme, le caressant sans réticence. Elle temporise, fait des pauses, se contentant d'inspirer et d'expirer pour qu'il la sente tout comme il sentirait un pinceau le toucher. « La vie c'est comme l'art. Ca suit une inspiration, ça se plante sur une oeuvre et ensuite cela peut continuer à en dessiner d'autres similaires, parfois plus fortes, parfois plus en émotions ou parfois on passe à une autre muse, une autre passion. Cela ne supprime pas l'objet du précédent tableau, cela ne change rien.  » Elle dépose ses lèvres sur les siennes sans l'embrasser. C'est un contact sans baiser, juste un contact qu'elle prolonge quelques secondes avant de parler et de forcer le mouvement de ses acolytes dans son élan « Cela a de l'importance pour toi? Définir ce que c'est?  » Sans le laisser répondre, elle pousse ses lèvres contre celles de Sahel et l'embrasse. Lent, le baiser ne perd pas de sa puissance. Elle est une artiste de l'amour Bea. Elle connait son sujet, trop bien.

Un baiser ne nous rapproche de rien d'autre
Que du plaisir grisant de la vie.
Une caresse pour s'accrocher à la respiration
De ce qui rend le tableau moins gris.






Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




against the moon (beatrice)  Empty
Message Sujet: Re: against the moon (beatrice)    against the moon (beatrice)  Empty Jeu 15 Avr - 13:32


{ against the moon }
☾ w/@beatrice vaughan

La douceur évoquée par Beatrice est certainement le premier atout dont il a su s’approcher, faisant résonner ses gestes aériens aux siens, y décelant alors une âme fragile, quoi qu’un peu blessée mais tout n’est encore que secrets. Malgré l’apprivoisement mutuel exploré depuis maintenant quelques années, il y a toujours ces éléments importants qu’il ne semble pas à même de savoir. Peut être que tout ceci est lié à la confiance qui se veut lascive, ondulante dans leurs esprits méfiants. Peut être est-ce seulement le fait que les secrets doivent en rester, n’appartenir qu’à soi même et se détacher du reste pour ne pas les révéler trop rapidement. Toute cette mince confiance a pris du temps à s’installer, se heurtant aux mots tranchants de celle qu’on appelle Klimt, aux états d’âme d’un Bacon au bord des abîmes et du silence pourtant si riche d’une Banksy. Et même si Bea semble l’avoir accepté, l’avoir autorisé à rejoindre les siens et à y laisser une part d’elle-même, il sait parfaitement que tout ça pourrait voler en éclats en peu de temps, en l’espace d’un claquement de doigts. Alors l’accepter, deviendrait plus difficile, plus compliqué à se rendre à l’évidence que le Dark Mist n’aura été qu’une parenthèse dans sa vie. « Je ne sais pas. Peut être pour que je continue à t’apprendre ce que je fais ? », un rictus prend possession de ses lèvres, peu croyant de ses propres paroles. Non, Beatrice ne jouerait pas avec lui pour obtenir ce qu’elle désirait. Du moins, c’est ce qu’il pensait. Elle était bien trop honnête pour faire une telle chose, pour le manipuler à son insu. Pourtant, il sait de quoi elle est capable. La douceur se transformant bien vite en grippe manichéenne sur les pigeons qui leur servent de clients. Elle sait ce qu’elle veut et elle aura tendance à tout faire pour. C’est d’ailleurs, peut être ce qui l’effraie un peu. Lui se sait ambitieux, protecteur envers les siens au point d’en rejoindre l’illégalité de son plein gré. Mais manichéen, l’est-il ? Non, probablement pas. Le doute toujours en apesanteur au dessus de lui, il a tendance à hésiter, ne pas réellement savoir ce qu’il doit faire, douter de ses propres actions. C’est bien ce qui le différencie des autres, le poids du mal et du bien à l’esprit.

Alors là, à l’abri des regards curieux et imposants, les doutes se veulent insistants, à la limite de l’insupportable. Dupe, il n’est pas et il a très bien remarqué les événements qui les ont rassemblé. Les barrières, il aimerait les faire retirer, passer ce pas devant la ligne blanche, l’interdisant de franchir ce qu’il regretterait par la suite. Non, Beatrice n’est pas femme fatale mais elle est la sureté déstabilisante, la tête haute du groupe, toujours présente pour vendre leurs marchandises. Elle se veut taquine et ça fonctionne. Sahel sourit. Légèrement, les yeux presque vitreux de tous ces doutes qui peuplent son esprit, qui lui fait balancer le coeur, ne sachant plus quoi faire, quelle destinée suivre. Le serpent sort de son panier pour s’enrouler autour de lui.

Et il sait qu’elle a raison. Ce ne sont que des termes, illustrés par la société pour les catégoriser. Cependant, dans une famille, les termes sont importants. Pour lui, les mots se veulent décisifs, claires sur les attentions et là, il se sent perdu au sein de ces termes et de cette proximité soudaine, repoussant alors toutes barrières levées il y a de ça quelques temps. « Des mots… mais qui parfois peuvent avoir leur importance, tu ne crois pas ? » Mais son souffle caresse sa peau, délie tous les maux. Brûlant sur son épiderme, il boit ses mots, attentif à chacun d’eux, ses iris divaguent un court instant sur ses lèvres, si proches des siennes. Et il sent que ce n’est pas la peine de répliquer, que les gestes sont suffisants, qu’il n’a rien à y ajouter. La vie c’est comme l’art. Bien sûr. En digne imitateurs, il se laisser aller contre ses lèvres qui prennent possession des siennes. Sa paume doucement se lève jusqu’à sa joue, et il ne résiste plus. Elles se souvent les unes contre les autres, à l’image de leurs douceurs respectives. Pourtant, il brise l’union, doucement, rapidement. Ca ne lui semble pas juste, pas correcte. « Bea, attends. Arrête. On peut pas faire ça. On est une famille, on peut pas se permettre de faire des choses comme ça. » Et en instant, il se relève, retrouvant l’équilibre de ses jambes, il l’observe, la scrute alors que son esprit s’insurge. « Ca foutrait trop le bordel. On n'a pas le droit de jouer à ça, toi et moi. » Les secrets ne sont définitivement pas quelque chose de recommandable, après les avoir testés, il sait parfaitement que tout ceci ne serait qu’une perpétuelle punition lorsqu’on le découvrirait.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé;

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -






against the moon (beatrice)  Empty
Message Sujet: Re: against the moon (beatrice)    against the moon (beatrice)  Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
against the moon (beatrice)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SAVE THE QUEENS :: 
 :: boulevard of broken dreams :: versions #25 et #26 :: rps
-
Sauter vers: