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 indigo night — James

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Message Sujet: indigo night — James   indigo night — James Empty Dim 21 Mar - 19:44


indigo night
Je me tiens, les yeux ouverts, sur le seuil de ton désir.

Pure folie que de quitter le nid pour en trouver un autre. Pourtant, ce soir, la voilà aussi féérique que toutes ces idiotes se préparant à se faire dévorer pour une nuit de passage, retrouvant dans l’anormalité d’un lien étrange, la brûlante flamme de la vie, l’essence même de ce qui un jour lui fit dire que la vie valait bien le coup d’être vécue. Et elle était de celle qui savaient rire de leurs propres passifs, de son propre abandon, raillant la mère qui ne peut que la repousser de son ventre arrondit, aussi camée qu’elle. Et pourtant, ce soir aucune aiguille ne pique sa peau, c’est dans le sac de luxe ressortit des tréfonds d’un placard qu’elle glisse garot et seringues, comme un « au cas où » qui ne pourrait la quitter, de crainte que la soirée se termine en un immonde fiasco. Mèches noires ondulant autour de son visage humblement maquillé, elle attrape son reflet dans l’une des immenses psyché du salon, se voyant toute vêtue d’orange, ayant osée dévoiler son dos à la ligne creusé où s’étale l’indice de l’encre d’un soleil et d’une lune enlacée, une connerie de jeunesse que les flammes n’ont pas rongées, sa chute de reins épargnée par les langues sans âme, l’opalescence de leurs furies n’ayant pas réussit à gâcher tout ce qu’elle pouvait trouver de beau en elle. Une main nerveuse aux ongles nus de vernis glisse contre sa joue comme pour s’observer de plus près, pour s’assurer que rien ne souille son visage, glisse jusqu’à l’épaule dévoilée où se perd les accumulations de cicatrices, en caressant les boursoufflures où il y passa sa main, où Médée traça son propre chemin. Deux êtres qui semblent trouver en elle quelque chose. Mais elle n’est pas idiote et mirant son propre regard creusé par une fatigue impossible à cacher et qu’elle refuse à cacher, elle se sait bien naïve. Toutes ces belles choses, ces douceurs d’un tendre début ont une fin. Les premières nuits sont les plus belles, les premiers matins eux aussi amènent leurs lots de bonheur et puis le temps siffle, dévore ce qu’il y a de plus beau et installe l’automne d’une routine, de la lassitude. Et James comme Médée ne sauront faire exception. Digne de ces animaux blessés que l’on expose dans le sable face aux regards curieux, elle sait qu’on finira par lui dire de s’en aller, par se retirer humblement et sans rien dire de plus. Pourtant … Pourtant, elle se voit sourire, la pulpe de ses doigts traçant une nouvelle fois la douceur de sa lèvre inférieur, entraînant dans son sillage cet artifice à peine rose, quasi transparent. Cessant toutes ces manies, elle cille, se trouvant bien idiote de se la jouer coquette quand elle n’est même pas bonne à être cueillie. Qu’il ne s’agit pas de ce qu’elle espère. Abaissant son regard, elle soupire dans le silence, laisse les mèches dont les vaguelettes entourent son visage assombrir ses traits. Elle sait bien toute seule emmener loin d’elle la lueur matinale du bonheur. Crépusculaire, elle se recule, ses hauts talons claquant contre le marbre alors qu’elle revêt un manteau noir assez long pour dissimuler la moitié de son corps décharnée, comme une créature de la nuit cachant qu’elle est presque un zombie à la peau rongée, pour ne pas prendre le risque de voir le moindre regard inconnu fondre, même un instant, sur une épaule ou un mollet.

Dans ses pas empressés, jeune fille bien innocente croyant, croyant trop, elle se laisse prendre par la voiture qui l’attend, s’arrêtant face à celui que James a nommé Josef. Il abaisse bien vite le regard n’affrontant pas ses yeux, comme s’il savait ce qu’elle était, comme si elle n’était qu’un butin mené à l’abattoir du prince rongeant son âme noire, seul dans sa haute tour. Tout lui hurle de retourner là où elle était, de déchirer la soie moirée de sa robe qui se retrousse trop facilement sur ses cuisses lorsqu’elle tombe dans l’habitacle, ne s’étonnant même pas des vitres teintées qui la recouvre d’obscurité. Un sourire s’esquisse, cynique, peu étonnée de se voir traiter comme une prisonnière. La confiance ne semble pas avoir été entièrement donnée et peut-elle seulement lui en vouloir ? Elle n’est encore personne. Elle n’est rien. Ce mot résonne comme un écho hurlé trop souvent dans sa caboche et alors, le corps épuisé dépose son crâne contre la vitre noire, fixant le profil du conducteur, homme de main, certainement entraîné pour la bloquer ou la tuer si elle venait à devenir un potentiel danger. Au fil des kilomètres avalés sur le bitume, la voilà bêtement nerveuse, aussi nerveuse que lors des premiers rendez-vous qu’elle donna à Kaan, dans la discrétion absolue. Se fichant de se décoiffer pour la énième fois, une main passe la coupe carrée, les pointes frôlant les épaules de son manteau, ses yeux sondant le moindre détail qui pourrait l’aider à y voir plus clair et même si elle tente de compter le nombre de minutes qui la séparent de chez elle jusqu’au nid où elle fut conviée, elle ne saurait dire où elle se trouve lorsqu’on lui rouvre enfin la portière. Il lui semble être retournée au temps où ses parents étaient en vie, où elle était la princesse Black qu’il ne fallait pas approcher, qui flirtait avec la réserve de Côme, qui ne pouvait espérer l’amitié de quiconque de peur de se voir déçue, qui offrait une fausse extraversion, pour cacher la détresse qui l’enchaînait à elle-même. Et l’acier n’a même pas fondue lorsque le feu ravagea la même immense bâtisse qui se présente à elle. Suivant les pas qui la mènent au grand roi, elle se sait plus courtisane que simple invitée ce soir, tenant entre ses doigts moites la hanse de son sac, marchant nonchalamment sur les aiguilles de ses escarpins, s’empêchant de grimacer face à la douleur, l’habitude perdue d’en porter et se sentant davantage digne d’être nommée la plus conne de cette soirée pour s’être faite faussement belle pour lui. Belle pour quoi ? Pour quelques soupirs échangés ? Pour la beauté d’un moment qui la laminera une fois qu’il la renverra chez elle ?

Elle se présente à l’orée d’une pièce. « Elle est là. » prononce l’homme qui la menait jusqu’ici et elle lui glisse un regard, haïssant tout le protocole qui s’est installée autour d’’elle pourtant lorsqu’elle dépose son regard sur la silhouette quittée la veille, elle pourrait oublier le fiel qui perle à sa langue, avançant de quelques pas, dans la lumière tamisée d’une pièce qu’elle ne connait pas, se laissant attirer en terre inconnue par les serres d’un homme bien exigeant ayant saisi les files du cœur qui se débat sous ses seins. L’ombre d’un sourire la voit le regarder, le caresser sans qu’elle le veuille vraiment, ne croyant pas à sa chance ou au déshonneur qu’ils veulent s’offrir. « Je suis là. » comme en écho aux paroles de l’homme détenu par le fils Marlowe, elle le répète mais sur ce ton qui promet de ne pas partir, qui promet de donner à ce soir un intérêt plus lumineux, essayant de s’avancer, ayant l’audace d’une femme qui n’a plus grand chose à perdre, délaissant son sac sur le sol en un bruit sourd, un cliquetis de clé, ses mains s’avançant vers le dos qu’elle caresse et ne griffe pas encore. Il est l’allégorie même d’une détresse qui fait écho à la sienne, à une douleur qui ne porte aucun nom digne de la désigner, enlaçant la taille pour laisser ses paumes se déposer sur le ventre sur lequel elle a glissé la nuit passée pour y jeter un feu qu’elle éteindra s’il le faut, pour déposer son nez dans le creux de son cou, l’inspirer, désespérance humaine. Elle se découvre émue de retrouver la silhouette qu’elle n’avouera pas lui avoir manqué, déposant contre le pouls un baiser bien tendre pour la violence qui l’habite et les faisait trembler la veille/ Sa poitrine à l’agonie fond contre les muscles de son dos quand elle ferme les yeux avant de glisser ses lèvres jusqu’à son oreille, crispant ses doigts sur l’abdomen comme pour qu’il ne puisse jamais la repousser. « Je suis là, James. » Et le timbre ne peut que trembler, dicton répété sur ce chant viscéral, cette non-envie de repartir, trouvant une raison d’être ainsi, dans une étreinte chaste qui donne, en effet, un réel intérêt à cette soirée qui les torture. « J’espère que tu es encore un peu sobre. Tu avais des choses à me dire, non ? » Et elle esquisse un sourire de femme entichée avant qu’il ne fonde, appréciant la simple chaleur du corps contre elle, abaissant la tête pour se fondre à nouveau dans le secret de son cou, y trouver son refuge qu’elle sait ne pas être à elle, y retrouvant la marque laissée la veille, s’en amusant comme se voyant comme la plus pathétique des filles.

Tu sais bien.
Tu sais bien qu’il pourrait être lacéré de tes lèvres,
Jamais il ne t’appartiendra,
Jamais rien ne naîtra de vous,
Que le désespoir et le doux-amer.
Le sang de vos étreintes,
Le sang de vos chagrins,
Et peut-être ainsi que tu mourras,
Dans le lac pourpre de tous tes espoirs brisés à ses côtés.
 


(c) corvidae
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Message Sujet: Re: indigo night — James   indigo night — James Empty Sam 27 Mar - 18:43


indigo night
@cosima black

dans le cri de la nuit qui nous détruira, je n’ai peur de rien, quand tu es là

il le lui a demandé, une convocation qui n’avait rien d’un souhait, qui sonnait presque comme une exigence. ou peut-être une supplique, qui se perd dans les multitudes de cris, qui résonnent en lui. sur le seuil de son indécision, il se tient droit, encore paré de son costume noir. avancer, faire semblant, porter un masque de perfection au milieu du sinners, parmi ses employés ou encore ses clients, c’est devenu un jeu dont il fait plus que maîtriser les règles, il les écrit au fur et à mesure. à chaque battement, laisser croire qu’il lit parfaitement les avenirs quand il souhaite tant les déchirer, ou les désunir. le téléphone a été balancé sur le fauteuil, à ses côtés, et alors que ses regards plongent dans l’âtre où une bûche se fend, et vient ployer sous la dévoration des flammes, il porte son verre à ses lèvres, et expire. et espère. qu’elle ne viendra pas, pas jusqu’ici, pas jusqu’à lui, qu’elle choisira ce refus qu’il lui a dans son silence pesant exposé comme une échappatoire. la seule échappatoire. offerte, sur leurs corps morts, sur leurs corps froids, où le désir ne s’inscrirait plus comme une faute, mais comme un souvenir déviant, que l’on se plait à plonger dans l’oubli, préférant une vérité glaciale plutôt qu’un doux mensonge. oscillant entre l’envie de la retrouver et le besoin de la perdre, il considère les mots qui se firent confidence, et cherche à y être étranger, préférant recouvrer l’insulte à la sensibilité qui fut la leur à la fin de l’échange. la laisser entrer, pénétrer un domaine qu’il garde avec la férocité d’un fauve lui paraît pure folie, étrange hérésie, qui l’étreint dès qu’il la considère. c’est depuis la rencontre les prémices de l’enfer, où deux désirs corrèlent et se donnent la main, pour souiller la beauté d’un avenir éternel. et l’envie de posséder, de posséder jusqu’à l’outrage, pour exposer la laideur qu’il contient, la distiller en elle pour la soumettre enfin. qu’elle ne soit que l’objet qu’elle aurait dû rester, et non pas celle qu’il attend, son esprit et sa chair abandonnés dans l’éther où résonnent encore tant de cris et de plaisir avoué. un plaisir qu’avec elle il pourrait partager. le voilà désormais sur le seuil d’une faute plus grande, consciente, qu’il ne peut maquiller dans les vapeurs d’alcool ou les sursauts de ses colères. ce soir, james n’est pas en colère, james ressent le vide et l’effroi, et il aimerait le confier à celle qui l’a compris, l’a embrassé, dès qu’elle l’a ressenti. parce qu’elle le ressentait déjà.

la voix de josef retentit et l’échappatoire se referme, se replie, une toute dernière fois, et le destin scellé ne dessine qu’un piètre sourire sur ses lèvres, alors qu’il demeure rivé sur les flammes qui chantent. leur enfer évide ses desseins insondables dans le creux de sa tête, et il ferme les yeux en entendant ses pas. il ne se retournera pas. dans le salon où la désuétude de l’aménagement démontre que l’héritage est choyé, comme un joyau ancien que l’on ne saurait sertir dans la modernité, la seule source de lumière provient de la cheminée. depuis le couloir qu’elle a emprunté, l’escalier menant à l’étage, arrogante ascension, est surplombé par le regard d’ellen. sa mère capturée dans une peinture qui lui donne les airs d’une aristocrate, celle qu’elle était mais qu’elle ne paraissait pas. james ne relève jamais les yeux sur elle, mais il sait qu’elle est là. qu’elle le regarde parfois, du haut de la naphte assassine qui l’a arrachée à lui. comme il ressent les yeux de cosima, rivés sur lui, et il saurait sans avoir besoin de venir à sa rencontre, dépeindre sa démarche, et même l’incertitude qui continue de parer les traits qu’il lui connaît, où douceur et dureté se vouent une passion farouche. l'écho tournoie, et il respire doucement. elle est là, elle est là, elle est là. chants ancestraux qui semblent la convier à un bien étrange rituel, qui abandonne le roi dans une demeure qu’il parcourt mais qu’il n’habite pas. pas vraiment. et pourtant, c’est le foyer qu’il détient, celui qui leur sert à tous de refuge quand le besoin s’en fait sentir, celui qu’il leur offre depuis qu’il en a hérité. celui qu’il lui offre désormais, sans même bien le réaliser. personne… aucune amante ne l’a jamais rejoint jusqu’ici, et cela doit bien signifier quelque chose. quelque chose qu’il oublie. qu’il souhaite enfouir, ou fuir dès lors que la signification encombre le silence. il ne le lui dira pas, qu’importe ce qu’elle imagine de ces lieux, qu’importe si elle croit être l’énième courtisane qu’il est venu baiser ici, qu’importe si de la répétition elle conçoit la tonalité de l’hérésie qui les enchaîne depuis qu’ils ont cédé à son appel. qu’importe la vérité. il n’y a plus d’échappatoire où la retrouver. il réagit, à son toucher, lorsque ses mains s’apposent sur la veste et semblent chasser les contractures qui dessinent ses épaules droites, et les yeux fermés, toujours fermés, il la laisse entrer. Le rejoindre dans le silence qu’il a cherché, et où il s’est recroquevillé, la détresse dans le creux de ses paumes. son verre toujours en main, l’autre vient chercher les doigts qui rejoignent son ventre. il y entremêle les siens, ne chasse pas le geste intime, et cette sorte d’emprise qu’elle apprivoise pour la première fois, comme si elle retrouvait celui qui devrait lui appartenir. et qui pourtant ne lui appartient pas. mais qui pourrait tout faire pour qu’elle le croie, qu’ils y croient tous les deux. et si ce n’est qu’une seule fois, ce sera au moins ça, pour deux déserts corrompus par la nuit, et par les envies qui tel le vent caressent l’épiderme et soulève la cage thoracique. l’immensité de la solitude y respire. leurs solitudes enlacées. et alors qu’elle répète, ses doigts serrent les siens, comme une pulsation en écho. son timbre est bas, la voix est sans doute cassée par les abus qui façonnèrent les dernières nuits. je sais. et cela me terrifie. car je n’ai pas l’envie de te repousser. le sourire qu’elle parvient à dessiner sur les lèvres du roi s’entend dans les mots qu’il prononce. peut-être devrais-tu souhaiter que je sois bien plus ivre que je ne parais. ce serait sans doute plus facile. plus facile pour toi et moi, que de simplement t’arracher tes atours et plier ton corps pour que tu m’appartiennes et que je ne te donne pas plus que je ne le fis déjà. mais c’est déjà trop tard. trop tard, je crois. il serre une nouvelle fois ses doigts entre les siens, et la laisse embrasser la peau qu’elle a marquée, avant de se détourner des enfers pour mieux les sonder. il dépose son verre sur le manteau de la cheminée, et lui fait face, toujours entre ses bras, embrassé. il a le visage creusé, et les yeux secs de n’avoir pas su pleurer, l’angoisse leur donne une autre profondeur, qui interroge la damnation qu’elle offre à chaque regard. elle est belle, il la trouve belle ce soir, sans doute parce qu’elle a tout fait pour lui plaire. du revers de la main il caresse son visage, y note le discret maquillage, écho imparfait de la nuit bleue qui fut l’écueil et pourtant une sorte de destiné. l’orange soyeux qu’il dévale ensuite, en un geste aussi intime que précautionneux n’a rien du pourpre qu’il souhaitait tant envahir. il la regarde longuement, pour qu’elle comprenne parfaitement qu’il a bien compris, les parures amoureuses qu’elle n’avait pas à porter et qu’elle a choisies comme pour le consoler. il la regarde suffisamment pour qu’elle puisse croire qu’il se moque ouvertement de ses armes de femme, mais une sorte de sourire, vient envahir tout son visage, et éclairer un peu et l’angoisse et les ombres qui le trahissaient. le désir, et quelque chose de plus profond que cela semble dévaler ses allures qu’il réapprend. il dessine un pas en arrière, et sa main dans la sienne, il la fait un instant tourner, dans une danse lascive, alanguie, et alors qu’elle lui fait de nouveau face, ses doigts dérivent dans son dos, juste sur le tatouage qu’il vient de voir, et qui lui avait échappé la première fois. il le façonne, il le cajole, délicatement, sans mot dire, mais son sourire est plus franc, tandis qu’il ajoute : je me disais que tu ne viendrais pas ou bien juste pour me rappeler d’aller me faire foutre… son autre main étreint sa taille, avec bien plus de sensualité qu’il ne le fit quand il souhaitait l’avilir, et la détenir, et ses prunelles brillent de la promesse secrète qu’il lui donna, au téléphone. car il y croit, il y croit ce soir, il la veut pour la première fois, sans pervertir ses envies d’un tout autre désir, et il n’a pas besoin de lui mentir. il lui embrasse les lèvres, un baiser chaste où la passion s’interdit pour mieux se prémunir d’une précipitation qui les renverrait à une nuit facile. et rien n’est facile dans les ressentis qu’il apprivoise, et qu’il ne reconnaît pas pour les avoir vécus il y a longtemps, et les avoir oubliés depuis. la douceur cherche un chemin opaque, qui se dérobe sous ses pas, et la gêne le pousse à se détourner aussitôt après cela, pour lui servir un verre, et le lui tendre. comme pour habiller la maladresse d’un premier rendez-vous. il se trouve parfaitement ridicule d’avoir ainsi le besoin de la séduire, de la conquérir, comme si elle n’avait pas déjà l’envie de lui enfoncée entre ses cuisses, exhibées par cette robe courte. la bête ricane un instant dans sa tête, c’est un écho malsain qu’il cherche à enfouir très loin, pour se garder de lui. alors les confidences deviennent des parures, qu’il porte et qui le blessent, pour mieux les accomplir, duo étrange d’une perdition pourtant annoncée, depuis le tout début. tu n’as pas trouvé, au milieu de tout ce que tu as appris, de raisons de ne pas me rejoindre, cosima ? question qui à l’allure d’une attaque et qui pourtant affermit ce qu’il voulait lui dire, ce besoin d’elle qu’il ressent, cette envie qu’elle lui appartienne et qu’elle demeure, dans les enfers reliés, qu’ils ont su partager.
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Message Sujet: Re: indigo night — James   indigo night — James Empty Jeu 1 Avr - 18:55


indigo night
Je me tiens, les yeux ouverts, sur le seuil de ton désir.

Se dessine l’exode d’une soirée étrange, plus douce que les précédentes. Aucun poing ne vient percuter l’arête d’une mâchoire, ni le déclic d’un canon dont on retire la sécurité pour mettre en joue un intrus. Chacun s’invite dans l’antre secrète de l’autre et elle foule le tapis, le sol de ses pas gracieux, semblant plus à l’aise que jamais quand tout lui hurle de déguerpir, de ne pas se lover dans un lien aux arborescences pourpres, aux présages de grands drames. Mais trop tard. La voilà qui enlace et elle ne peut se laisser aller à fuir désormais que son odeur est inspiré, se découvrant rassurer d’avoir la grâce d’un roi solitaire contre lequel se lover, esquissant un sourire de fille détruite, empoisonnée par le charme dont il l’a enrobé lors de leur première nuit, les cavalcades du cœur s’intensifiant quand viennent les phalanges contre les siennes, s’y emmêlent et ils semblent être deux âmes torturées s’échouant l’un sur l’autre après une tempête infâme ayant arrachés des bouts de leurs âmes sur son sillage. Sa voix vibre contre ses lèvres, cette affirmation qui lui fait fermer les yeux, criante de mélancolie, trouvant dans ces simples mots une solitude amère, une détresse qu’il n’osera réellement avouer. Voilà longtemps qu’elle n’a pas savouré l’étreinte des doigts autour des siens, qu’elle n’a pas eu droit à tenir ainsi le corps d’un homme pour satisfaire son besoin primaire d’étreintes, platoniques ou érotiques. Dans le noir silence que rien ne lézarde si ce n’est le craquement du bois dans la cheminée illuminant leurs silhouettes, ils semblent devenir de marbres, se fondant l’un dans l’autre en une image figée d’une passion dévorante mais qui se force à se taire. Elle ne veut pas être là simplement pour les mets d’un aphrodisiaque, pour l’acmé qu’il pourra offrir. Sa présence seulement suffit à apaiser une part d’elle qui mourrait et se flétrissait, qui souffre encore des mots de Médée, de son refus face à son aveu qui était bien malvenu. Le bruns de leurs cheveux s’emmêlent alors qu’elle secoue lentement la tête, n’osant élever sa voix, comme pour confier un secret qu’ils seront seuls à partager « Rien n’est facile, James. L’ivresse ne rend rien plus facile. » C’est une vérité nue, une fatalité, rien de fallacieux dans ses palabres pleines de gravité, ses yeux sondant le vide alors qu’elle le sent prêt à bouger sans pour autant s’éloigner du récif de son corps. Le bruit du verre déposé sonne comme une première note à une danse timide et elle le voit, enfin, dans les ombres orangées, dans la tamise de cette lumière qui vacille et lui donne l’air plus malheureux encore qu’elle ne se l’imaginait en l’ayant au creux de son oreille. Un battement de paupières signe son désarroi, sa peine immense pour un homme dont elle ne sait pourtant rien. Qu’ont-ils partagés si ce n’est leurs douleurs, leurs secrets les plus enfouis ? En deux nuits, ils ont su trop de choses et un vertige pourrait la faire sombrer à ses pieds tant elle réalise, dans la pire des violences, à quel point il en sait sur elle, à quel point elle s’est donné, à quel point la situation les grave dans un marbre noir qui signera leurs tombes en lettres d’or. Sont-ils seulement fait pour une belle fin ? N’est-ce qu’une période ? En voilà bien des questions qui heurtent son esprit décimé par d’autres plaies, un voile souillé oscillant sous la caboche de son visage qui étreint le sien de son regard armé d’un désir inconcevable au travers de simples mots. Il faudrait pouvoir le vivre, le décrire mais rien dans sa pauvre langue ne pourrait décrire qui lui arrache ce qui lui reste de cœur en le voyant ainsi, transi d’un amour qui demeure impossible, transi par maintes douleurs qu’elle aimerait, de ses lèvres, de ses doigts, de sa présence seulement, cueillir pour qu’il ne suffoque plus. Elle est prête à parler, à s’avancer pour prendre ses traits entre ses paumes, effacer les traces de larmes qui n’ont pas couler. Les hommes comme lui ne doivent pas s’autoriser les larmes.

La caresse offerte laisse ployer ses paupières pour s’alanguir contre les phalanges qui la dessine, détournant un instant la tête pour y déposer le bourgeon de ses lèvres. Pleine de retenue et d’une timidité stupide, enfantine, ils semblent deux maladroits qui ne savent pas comment se dire qu’ils se veulent un peu plus que dans les délices des draps de soie. Ce long échange de prunelles s’embrassant dans un langoureux silence dévoile les non-dits et elle sent son ventre se creuser pour le happer, les tourments des envies diaboliques terminant leurs courses au creux de ses cuisses, manquant presque de rougir de comprendre qu’il sait qu’elle n’est pas venue vêtue ainsi pour rien, qu’elle voulait être belle, belle malgré la laideur de son corps, belle malgré tous leurs désaccords, belle jusqu’aux tréfonds de son âme et qu’il puisse le voir. Elle se sent stupide, abaissant la tête dans un soupir qui ne s’entend quasi pas avant de le voir sourire, d’esquisser l’ombre de la joie aux coins de ses lèvres, ayant perdue la main pour jouer le flirt auprès de quiconque. Tout est dans la violence, dans le primaire et ainsi la voilà simple humaine qui parvient à souffler un rire qui la moque elle-même, de gêne et d’une timidité exacerbée « C’est … C’est con, désolée. » Elle s’excuse de ce même ton de velours, comme des pas discrets allant vers lui et il l’attire contre son être tendu de souffrance, sentant les pinceaux de ses doigts remonter jusque là où fut dessiner la bêtise d’un tatouage, un simulacre de renaissance, une preuve de son osmose entre le jour et la nuit car elle fut heureuse, quelques temps avant de revenir à cet état de faux calme qu’il fissure si facilement. Leurs visages s’effleurent et leurs profils sont l’antithèse de l’autre tout en se conjuguant dans la même ferveur, dans la même fièvre, leurs différences se dévoilant sans pour autant en faire un duo dépareillé. A son tour, un sourire lui vient, éclaire ses prunelles de malice alors qu’une blessée se dépose contre sa joue, son pouce oscillant sur une pommette, l’ongle menaçant le bord d’un œil « Je n’avais pas de raison de ne pas venir. » Du moins, n’a-t-elle pas voulu en écouter les échos en se revêtant ainsi, en se décrassant de tout pour lui apparaître aussi douce que la soie portée sur elle. Leurs lèvres s’estompent dans un baiser qui ne diverge pas vers les prémisses de bacchanales dionysiennes, laissant pourtant souffler le cœur sous les seins qui bourgeonnent, le lierre de l’envie poussant sur la hanche qu’il détient, résistant comme une enragée à la facilité qu’offre une simple nuit de sexe qui se périmera bien rapidement.

Pas le temps de le détenir, de lui confier quoi que ce soit, qu’il s’éloigne et le sang ambré coule dans le cristal qu’il lui tend et qu’elle accepte comme une princesse pure et de sang bleu accepterait des fleurs mais ils n’ont rien de romantique et elle ne veut rien qui soit digne des romans qui décrivent un joli couple. Ils ne sont rien, d’ailleurs. Des amants pansements, peut-être, tente-t-elle de s’en persuader mais l’appellation la marque et elle noie sa douleur dans quelques gorgées, cachant bien mal les tremblements qui l’accablent, excitation et manque venant la torturer de l’intérieur. Elle ne voulait pas venir défoncer, elle refusait d’être face à lui sans être libre de tous ses mouvements. Sa question, alors, la fait se figer, son verre s’abaissant pour redresser la tête, l’observer dans des secondes infinies « Et toi ? Tu n’as pas trouvé, parmi tout ce qu’tu sais d’moi, des raisons de ne pas m’inviter ? De ne pas me faire confiance ? » Car cette confiance accordée, elle ne l’oublie pas et elle esquisse ses premiers pas vers lui, attrapant le verre délaissé sur le manteau de la cheminée pour le lui tendre, trinquer auprès de lui avant de décider d’offrir la vérité nue « Non. Je n’ai trouvé aucune raison pour ne pas te rejoindre. J’voulais te voir, te sentir, te toucher … » Et au fil des mots tissés, elle abaisse les yeux, le déshabille de la pointe de ses yeux noirs dans la nuit qui les couve et cette fois rien n’est bleu mais tout brûle d’orange jusqu’à sa robe qui ne pourrait laisser deviner que son corps l’appel. La gorge sèche, elle déglutit une autre gorgée amère, agitant un instant ses doigts dans la tourmente de l’hésitation avant de les tendre, de fondre contre lui pour effleurer ses lèvres du bout de ses doigts « Je voulais entendre ta voix de plus près, le téléphone ne lui rend pas honneur si tu veux mon avis. » Une plaisanterie qu’elle trouve tout de suite idiote, finissant par souffler un rire, riant d’elle-même par-dessus tout abaissant la tête quand son front serait prêt à embrasser le sien, ses ongles glissant sur la mâchoire qu’elle frappa la veille « Tu as mal ? » Et alors elle ignore si elle lui demande pour le coup qu’elle a fait retentir sur son visage ou pour Médée, pour Elle qu’elle ne sera jamais. Elle le guide, attrapant sa main pour le pousser à s’asseoir sur le fauteuil encore libre, s’octroie le pouvoir de se poser sur ses cuisses, les ongles venant désormais caresser la nuque comme pour abréger les quelques tensions qu’elle y sent, auréolés de ce feu qui se consume comme ils se consumeront plus tard. « J’ai vu l'portrait d'une belle femme en haut de l’escalier. Elle ressemblait un peu … à ma mère. Celle qui m’a adopté. La même fragilité, la même douceur, le même air un peu tragique. » Quelques confidences dispersées dans le silence, croisant les jambes sur lui, comme pour annihiler le mal qui règne entre elles, pour ne pas céder à la furie bien facile de la baise. Elle le veut mais voudrait l’entendre avant tout, sans pour autant s’empêcher d’embrasser le suçon délaissé, d’en lécher le pourpre « Parle moi. Tu peux … » Elle hésite, ainsi cachée dans son cou, se voit faiblir face à l’ennemi, comprenant sans comprendre qu’elle se fera arracher l’âme par le frère après se l’être fait prendre par la sœur. « … Tu peux tout me dire. Tu peux tout lâcher. Il n’y a que nous ici. J’écouterai, je me bourrerai la gueule avec ton whisky qui tape fort et ensuite … on fera ce que tu voudras. Je suis là pour toi. »

Une promesse contre ton pouls,
Je me fais le sein contre lequel tu pourras pleurer ton sang,
Car tu saignes, James, je le vois d’ici sans avoir besoin de davantage de paroles,
Car tu meurs et j’en crève à mon tour, sans savoir ce qui m’attache à toi.
J’aimerais être de ces filles mirifiques que tu pourrais aimer sans raison.
J’aimerais être plus, j’aimerais être celle qui te suffira, pour cette nuit et la matinée.
J’aimerais beaucoup de choses qui riment avec l’impossible,
Prends moi pour un fantôme qui finira par s’en aller,
Ainsi, tu ne risqueras rien, je le promets. 



(c) corvidae
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Message Sujet: Re: indigo night — James   indigo night — James Empty Mer 14 Avr - 14:15


indigo night
@cosima black

elle est contre lui, tout contre lui à inspirer une fausse liberté dans son dos, caressant les ailes de l'ange déchu pour croire encore à un peu de ce paradis dont il a chuté. elle ne connait rien de lui et pourtant elle le sait dans la plus troublante de ses failles. et elle est contre lui, tout contre lui, à se raccrocher à ce qu'il ne lui donnera jamais. james en est conscient, et pourtant ce soir il aimerait espérer qu'un instant la douleur s'envole et qu'il ne soit qu'une homme auprès d'une femme, qu'il pourrait apprendre à aimer. à aimer comme il le faut, comme elle le mériterait, alors qu'elle offre cette force qu'elle revêt quand il a l'impression de s'écrouler. il tente d'oublier tout ce qui fut un étage plus haut, ses enfers délectables et ses passions assassines, sur la peau glacée, de marbre et d'éternité. il tente de ne plus croire à cette pantomime qu'il surjoue en souhaitant un enfant qu'il ne pourra pas élever. il croit, une seconde, une heure, ou une soirée que l'étreinte d'une fille brisée sera pour lui l'alliance qui le fera exister, entier. une soirée, une heure, ou une seconde. cela suffirait. car il est seul james, il est seul et il en désespère parfois, l'aveu qui fut une autre nuit se tisse dans une réalité qui lui donne des airs de prince déchu plutôt que de roi adoubé. la reine est partie il y a plusieurs nuits, la couche est froide, et la guerre à mener ne s'annonce pas encore. dans l'entre-deux diaphane, voilé de noir et de pourpre, ils n'ont plus de titre. elle n'est plus la putain du roi, elle est celle à qui il a dévoilé de lui bien plus que des années durant, quand le désir pouvait se prolonger, s'appuyer sur des sentiments bien moins laids. ivre, ivre de ces sentiments qu'il apprivoise bien mal et de l'alcool qui les emmêle pour tisser une fresque où il ne serait qu'anonyme, est-ce la réalité ? l'ivresse trompeuse le fait ricaner, rien n'a jamais été simple pour lui. et rien ne le sera entre nous. le ton est doux mais la vérité qui s'y niche n'a rien de tendre, il ne la prévient pas, il considère qu'elle l'est depuis qu'ils se sont rencontrés, c'est une évidence qui rend la douleur si palpable qu'elle lui tord le ventre, car le futur l'ancre à ses côtés. à leurs côtés. sa main serre la sienne plus encore, alors que la chaleur qui émane de la cheminée caresse le vide et le froid qu'il combat. et s'il lui fait face il ne choisit aucun masque à porter ce soir, il ne lui fera pas l'affront de prétendre. à ses côtés, elle sait déjà, déjà qui il est, et ce constat l'affole autant qu'il le désarçonne, et il maudit médée de l'avoir choisie elle, plus que quiconque, pour lui échapper, car il y a dans les failles qu'elle porte en stigmates, ces gouffres infinis où s'enfouir et se perdre, éternité de souffrance qu'il pourrait vivre contre elle rien que pour voir ce qu'elle saurait supporter. il penche la tête James, le prédateur une seule seconde transparaît alors qu'il la considère comme la toute première fois, la détaille, la laisse sclérosée par ses envies et sa sensibilité qui se conjuguent en une brûlure qui le dévore et le laisse essoufflé dès lors qu'elle le touche. ses doigts sur son visage érodent l'animalité pour n'en abandonner que des contours plus brutaux et tranchants. la frôler est déjà un sacrilège qu'il aimerait renouveler. et c'est la gêne et la timidité qui semblent invoquer cette part de sa personnalité, homme démuni face à ses ressentis, parce que cosima puise déjà trop de lui que ce qu'il ne souhaitait offrir. le besoin, le besoin d'elle, cet attachement qui tonne tel une faute depuis longtemps commise, et qui revient cingler son front de honte. la vouloir ainsi, dans tout ce qu'il pourrait écarteler de passions et de douceurs lui semble plus tordu encore que cette seule nuit qu'ils ont déjà partagée. mais plutôt que de repousser la faute, de la nier, il l'avoue devant elle. non ça ne l'est pas. et alors qu'il la détoure de ses mains, en choisissant de caresser plutôt que de marquer, de s'approprier plutôt que d'arracher et de froisser, il scelle leurs destins et les habille de tourmentes sanglantes, car c'est là le revers des sentiments qu'il offre et il en est conscient, alors que sa robe orangée fait danser les flammes sur elle avec appétence. la vision est violente. tu veux dire que tu as préféré ne pas les entendre. sourire en coin où la malice vient poindre, solaire, entière. il pourrait les égrainer, ces raisons qu'il a lui-même invoquées. il hausse un sourcil et ses prunelles tissent les tremblements qu'elle échappe et qui le navrent autant qu'ils le comblent. car il a peur lui aussi. et que l'angoisse pour une camée doit être plus avide qu'il ne l'imagine, puissance dévorante qui court sur l’épiderme. s'est-elle privée pour lui apparaître corrompue par ses peurs plutôt que par les artifices faciles de la drogue ? il ne pose pas cette question là, il la laisse à l’éther de ses songes, qui retombe tout contre elle, alors que désormais qu’il ne la serre plus, il crève de son contact. la privation est exquise. fidèle à sa façon de ne pas jouer avec elle, il n’est pas long à lui expliquer. oh si, j’ai trouvé des dizaines de raisons pour ça. des plus pragmatiques aux plus exotiques si tu veux tout savoir. mais ça change rien. à l’envie, au besoin, et au manque. elle peut comprendre cela, mieux que quiconque, il en est certain. il récupère son verre, frôle ses doigts au passage, et boit, avide, comme s’il la buvait elle, et qu’il s’en délectait, ses yeux toujours ancrés aux siens. et elle le lui confirme sans mal. il ne sourit plus à ce moment-là, car l’instant est tragique, pour lui, pour elle, l’étau se resserre avec une délicatesse qui n’en est pas moins meurtrière. il la laisse opérer, la plaisanterie qu’elle abandonne dans la courbe de son geste le fait légèrement réagir sous ses doigts, c’est un tressaillement qui n’est ni de la joie, ni de la peine, c’est un sentiment plus virulent qu’il ravale. cela fait longtemps qu’il ne laisse plus aller ces commentaires mutins, qui font des passions des amours, ou simplement une relation. alors il est surpris de le faire, alors qu’ils sont presque embrassés. le ton de la confidence se crée. tu frappes comme une fille amoureuse, alors pas tant que ça. puis il a encaissé tant de violence, depuis son plus jeune âge qu’une part de lui continue de l’appeler, sans cesser. le mot est là, glissé dans l’ironie du constat, tel une lame qu’il insère entre les côtes, tout près du coeur, pour le sentir battre, à l’unisson du sien. et pour éviter la question sous-jacente, celle qui donnerait à l’aveu plus de profondeur encore, mais qu’elle peut déjà apercevoir, clairvoyante créature, alors qu’elle le voit, le touche, le ressent. il s’affaisse, dans le fauteuil, il ne cherche plus à paraître, il n’est que lui, james, en compagnie de celle qui pourrait bercer tous les mots, et s’y empoisonner. pour la première fois, il n’y a aucune agressivité, il ne la repousse pas, il ne s’indigne pas de la liberté qu’elle apprivoise, tout contre lui. assise sur ses genoux, il glisse son bras autour d’elle, légitime cette place qu’elle s’octroie. j’aurais pas dû, te traiter ainsi l’autre fois. j’le pensais pas. elle n’est pas une pute, elle n’est pas leur jouet, elle n’est pas que l’interface qu’ils ont créée. il aurait sans doute préféré. il ferme les yeux, et se laisse entraîner dans la mélancolie de l’instant, parce qu’elle le cajole comme le ferait une amante énamourée, celle qu’il a nommée, et il pourrait se laisser dériver sur le flot diffus de la confiance qu’il lui abandonne. elle parle de sa mère, et ses épaules se tendent, distinctement, et quand il rouvre les yeux, c’est pour tourner la tête, trouver sa joue, y déposer un baiser et ces confidences interdites, êtres fragiles qui pourraient mourir aussitôt qu’ils sont nés. reprendra-t-il demain, et la confiance, et la fragilité ? la payera-t-elle plus tard, avec les intérêts ? sa main caresse la courbe de sa hanche, s’immisce dans le dos nu et cherche à délivrer la voracité des flammes qui lui permettrait d’échapper à la peine, alors que son nez inspire sa chevelure sombre. il suffirait d'abandonner les mots, de les abandonner jusqu’à ce qu’elle écarte les cuisses, et qu’il puisse s’échapper entre elles, pour combler tout le silence comme la toute première fois. ce serait simple, il n’aurait pas beaucoup à la forcer pour ça… mais il arrête les flammes pour contempler les cendres, et croire en ce qu’elle lui dit. croire que ce sera différent, et qu’il ne sera pas trahi par cette faiblesse qu’on lui a appris à enfouir dans la honte. celle d’ellen. celle de la mère de cosima également, sang et sentiments, c’est bien la même chose, c’est bien le même mal dont souffre chaque enfant. c’était ma mère. et un enfant ça n’a pas suffi pour la retenir. il inspire plus fort, et la maintient là, pour qu’elle ne puisse pas le regarder alors qu’il accepte de lui parler, de se délester un peu de ses pensées. ça suffira pas, pour moi non plus. mais tu sais, toi, ce que ça fait. le manque. des autres. de soi. de tout. ce manque qui nous laisse infirme, à jamais amputé, et que rien n’est en capacité de combler. une autre femme m’a adopté, la nouvelle femme de mon père. et comme toi, j’ai appris à être ce que je ne suis pas. jusqu’à médée. il l’invoque, il s’y risque, la taire serait plus qu’un mensonge, ce serait une insulte pour celle qu’il adule, et qui a provoqué cette alliance enflammée, qui brûle et consume, alors que cosima respire tout contre sa jugulaire. j’ai promis. je lui ai promis le monde entier. et c’est ce que je lui donnerai. alors cet enfant tu sais. il soupire, il réfléchit, il dit ce qu’il ne faudrait jamais dire. cet enfant est secondaire, et c’est ce qu’il verra quand il regardera son père. exactement comme j’ai regardé le mien. en sachant… que c’est une illusion. qu’il n’est pas assez pour moi, et donc qu’il ne compte pas comme il le devrait. et c’est la vérité, cette vérité qui le persécute, et qui lui fait perdre le sommeil, ainsi que toute la confiance accumulée. il est comme isaac, il ne vaut pas plus que lui, ellen n’est pas restée suffisamment à ses côtés. ta mère ? celle qui t’a recueillie, elle est morte dans l’incendie ? il le sait déjà, mais ça ne veut pas dire qu’il ne cherche pas à l’entendre, et par là, à comprendre et à prendre, la douleur qu’ils partagent. ceux qui ont été abandonnés, apprivoisent toujours le silence comme une entité, comme la seule constante qu’ils ne posséderont jamais. et elle a été confrontée au silence par deux fois, à la naissance et à l’adolescence. alors elle connaît tout son poids.
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