give me hope. // rex

c'est le visage mouillée de larmes que la belle se retrouve sur le palier de rex. le souffle court, les joues rouges, et le coeur battant à tout rompre. ses idées n'étaient pas claires, et elle n'avait pas su vers qui se tourner lorsque son mal être avait commencé à enserrer son coeur. elle sortait tout juste de chez son ancien petite copain. ce n'était pas vraiment prévu, juste une visite de routine pour lui parler un peu. malheureusement, depuis bien des jours, sa conversation avec sa mère lui restait à l'esprit, et elle ne savait comment se défaire de l'arrière goût que cela lui avait laissé. elle avait promis à sa mère de réfléchir à sa situation, et prendre les bonnes décisions pour elle. quelques marques restaient encore sur son propre corps, et témoignaient de l'accès de folie qu'elle avait eu quelques mois auparavant en agressant sa propre peau jusqu'au sang. ses membres tremblaient alors qu'elle repensait à ce qui venait de se produire. une grande dispute. avec ses marques, scar ne serait pas en mesure de poser convenablement pour son petit ami, les marques gâcherait le plan d'ensemble et l'oeil expert de monsieur ne pouvait l'ignorer. il l'avait donc envoyé sur les roses, lui disant à quel point elle n'était pas assez bien pour lui, qu'il devait songer à trouver de l'inspiration ailleurs, et tout plein d'arguments de ce genre. c'était avec beaucoup de mal que scar avait trouvé du courage, et lui avait lancé ses quatre vérités une fois de plus. elle se souvenait lui en avoir déjà parlé, mais il ne la pensait certainement pas capable de le quitter, il n'avait donc pas pris en compte ses menaces. mais, aujourd'hui, après leur dispute, scarlett avait fait le bon choix. elle l'avait quitté. tout simplement. et, c'était effrayée, toute tremblante de rage contre elle-même qu'elle venait se réfugier sous les yeux de son ami.
elle n'ose pas trop sonner, elle a peur de l'embêter. après tout, qui est-elle pour qu'il se soucie de son triste sort ? le problème était qu'elle était hors contrôle dans ses moments là, elle avait peur de se faire du mal. le médecin l'avait prévenue qu'elle ne devait pas rester seule durant ses crises, elle se devait donc de prendre sa vie en main et d'accepter l'aide du monde extérieur. levant sa faible main, elle tape alors trois coups lents à la porte, en espérant que personne n'ouvre pour avoir une excuse pour rentrer seule chez elle, ou même chez sa mère pour avoir le réconfort maternel. malheureusement pour elle, la porte finit par s'ouvrir. elle ne sait comment réagir, que lui dire ? elle reste ainsi. interdite, à le regarder. les larmes sèches sur son visage lui donnent un air d'enfant, elle n'y peut rien. essayant de faire cesser ses lèvres tremblantes, elle renifle un coup en tentant de parler. aucun son ne franchit le seuil de ses lèvres, alors elle se contente de fondre en larmes. sans sommation, avec comme simple témoin les murs du couloir et les yeux de rex. elle se sent ridicule à chialer ainsi. après tout, c'était elle qui avait quitté son copain, et non l'inverse. alors, pourquoi se trouvait-elle dans un tel état ? certainement parce qu'elle avait mal. parce qu'elle avait l'impression que son existence se terminait ce soir. la solitude allait lui ouvrir les bras. avec le monstre qui habitait dans son miroir, personne n'allait vouloir tenter quoi que ce soit avec elle. elle pouvait faire une croix sur l'amour, et sur tous les plaisirs qui allaient avec. tentant de se calmer, doucement, elle fini par ouvrir la bouche pour souffler un effervescent. j'peux entrer ? elle ose enfin le regarder dans les yeux, un instant seulement.

elle avait toujours du mal à aller voir ses amis. lorsqu'elle n'allait pas bien, elle préférait souvent se retrouver avec elle-même, dans sa chambre, à pleurer comme si la vie n'avait plus de lendemain. seulement, beaucoup lui avait déjà dit qu'agir ainsi lui apporterait bien des ennuis. il lui arrivait alors de reprendre sa santé en main et de prévenir son entourage lorsqu'elle était sur le point de se faire du mal. c'était pour cette raison qu'elle était debout devant l'appartement de rex, à attendre que quelqu'un lui tende les bras. elle ne pouvait pas vraiment compter sur sa famille. sa relation avec sa mère n'était pas excellente ces derniers temps, et elle n'avait pas encore pu établir de véritables liens avec son oncle. pourtant, même si elle avait eu quelqu'un pour la consoler chez elle, elle serait certainement venue ici. vers rex. celui qui sera là pour la protéger d'elle-même, qui l'empêchera de faire sombrer son propre corps dans un point de non retour. elle ne sait pas réellement s'il lui demande si elle va bien par politesse ou parce que son bonheur lui importe réellement. mais, connaissant rex, elle opte pour la seconde option. alors, contrairement à tout ceux qui auraient répondu "oui" par habitude, et pour faire plaisir, scar secoue la tête de gauche à droite. non. elle ne va pas bien, et elle ne pourrait mentir, avec les larmes qui avaient coulées le long de ses joues et qui s'y voyaient toujours. elle ne peut se contenir, les larmes jaillissant à nouveau de ses yeux clairs. c'est donc avec un bonheur sans nom qu'elle se retrouve d'un coup entre ses bras et son appartement. elle ne peut s'empêcher de se sentir comme un intrus parmi les meubles. et s'il avait quelque chose de prévu ? si elle l'empêchait d'entreprendre les projets qu'il avait prévu pour la journée. pourtant, malgré ce sentiment pesant sur son coeur, elle ne pouvait se résoudre à faire demi-tour. alors, une fois assise, elle entre dans un mutisme profond. elle se sent incapable de lui parler, incapable de raconter ce qu'il venait de se produire avec azhar. lorsqu'il lui propose à boire, elle se contente alors de secouer la tête, de la même manière que quelques minutes auparavant. elle accepte le pull d'un geste discret et le mouchoir en plissant les yeux. doucement, elle essuie ses yeux et se mouche avant de sortir enfin de son silence avec un simple « d'accord. » elle sent qu'il ne va pas la laisser tomber. elle sait qu'il ne la mettra pas dehors, même si une chose importante doit être réglée dans sa vie. et, lorsqu'il émet l'hypothèse d'aller casser la gueule de quelqu'un, un sourire très discret naît sur les lèvres de la belle. elle se mord doucement la lèvre, comme pour réfléchir, ne sachant que lui dire. elle finit cependant par trouver quelques mots à assembler en une phrase. « j'crois que j'ai fait une bêtise ... » quelques secondes s'écoulent avant qu'elle n'enchaîne. « j'ai rompu avec azhar. » de ses petites mains, elle serre le pull l'entourant. elle a mal au coeur, comme l'envie immonde de vomir. la nausée. le mal de bide. ses yeux retombent sur rex alors que ses lèvres commencent à trembler. « il m'a fait une réflexion et ... je lui ai dis qu'il était dangereux pour moi de rester avec lui. alors ....  » elle ne peut continuer sa phrase, les muscles de sa mâchoire se contractant. elle serre de plus en plus les poings, repensant à ses réflexions, se disant qu'elle n'était peut-être pas assez bien pour son pinceau. « tu crois que c'est ma faute ?  »

elle se sent si bien en compagnie de rex. sa présence réchauffait son coeur et séchait ses larmes. elle n'avait pas besoin de bien plus pour se sentir mieux. il était là, et c'était déjà génial. il n'avait pas les mots justes, ses raisonnements étaient souvent bancals, mais c'est ce dont elle avait besoin. pas d'un psychiatre qui donnerait des noms précis sur ses névroses et des médicaments pour les soigner. seulement une personne qui parle avec son coeur, et fait de son mieux pour la rendre un peu moins vulnérable. rex connaît sa culpabilité et sa tendance à s'auto-détruire, il est donc parfait dans son rôle. elle lui demande si elle a tort, si tout est de sa faute. et s'il répondait oui ? scar en serait bouleversée, seule au monde. « bien sûr que non. » elle reste ainsi, comme dans un cocon parfait. elle veut le remercier, lui dire qu'il est le meilleur. mais, il le sait déjà. elle sait qu'il en va pas s'arrêter là, qu'il va développer son idée. alors, elle attend en le regardant. les yeux larmoyants. « ce mec était nocif. un grand verre de cyanure aurait certainement été plus sain que son influence sur toi. » elle baisse doucement les yeux, assez surprise par cette idée. mais, il avait raison. le mal que lui faisait azhar, les douleurs qu'il provoquait chez elle n'était pas comparable au cyanure, ce n'était que du sirop à côté. « enfin, je dis ça ; mais faut pas trop m’écouter, hein. bois pas du cyanure quand même. » cette fois-ci, elle ne peut s'empêcher de pouffer discrètement de rire. il avait l'air si embarrassé, à essayer de rattraper sa micro-bourde. « ce que je veux dire que t’as bien fait de rompre. tu devrais pas rester avec un gars qui te fait pleurer autant. on a les livres de nicholas sparks pour se rendre triste ; on a pas besoin en plus de relations bancales avec des artistes qui se la pètent. » toujours souriante une fois son rire passé, scar continue de le regarder. sa maladresse lui fait voir le monde avec des couleurs plus vives. elle élargit son sourire, et secoue la tête en le fixant d'une manière très tendre, comme une soeur scruterait son frère après un moment fort. « surtout, promets-moi de ne jamais changer. » ses lèvres tremblent toujours, mélange entre tristesse, honte et rire. elle continue de serrer son pull entre ses doigts, réconfortée par sa chaleur. puis, d'un revers de la main, elle sèche les larmes de ses joues en espérant que la crise ne reprenne pas. « je suis désolée de t'embêter avec ça. j'ai l'impression que je n'arriverai jamais à me défaire de lui. » elle baisse les yeux, honteuse. « et si je n'arrivai jamais à l'oublier ... » elle renifle, perdue dans ses pensées avant de voir qu'elle ne s'était même pas soucié de lui. elle se confond alors en excuse. « et toi, comment vas-tu ? je suis désolée, j'ai plus les idées claires. »