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(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !

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 to atlantic city / Give me all that you got now

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Message Sujet: to atlantic city / Give me all that you got now   to atlantic city / Give me all that you got now Empty Lun 8 Fév - 18:04


@james marlowe

elle était partie de son bureau le corps et le cœur endoloris. sa raison comme sauveuse. les jours s'étaient ensuite écoulés trop lentement, des nuits sans sommeil pour la torturer davantage. elle avait passé des heures entières à la recherche des meilleures solutions, la fuite n'en était plus une. il fallait qu'ils parlent. crever l'abcès avant que la maladie ne se propage, pour qu'ils redeviennent ce qu'ils avaient toujours été: ce duo inébranlable. qu'importe la peine et la souffrance, Médée aurai les épaules pour affronter l'évidence et la déchiqueter en un millier de morceaux qu'elle enverrait au feu.

il est vingt-deux heures et dix minutes, la seule hôtesse de l'air lui sert déjà son premier verre. il est en retard. peut-être qu'il ne se pointera pas et le soulagement qui prend forme dans sa poitrine l'inquiète. jamais elle ne l'avait ressenti de cette façon, la présence de james ayant toujours été son antidote le plus précieux. Médée hésite une bonne minute à lui envoyer un texto, se ravise finalement en s'agrippant son whisky qu'elle avale d'un seul trait, une dose de courage avant l'apocalypse. elle étouffe les minutes qui les séparent en s'intéressant à ses derniers mails, en pièce-jointe du dernier figure quelques photos des hommes proposés par Nino. les noms ne lui évoque rien, les visage encore moins. elle lit vaguement le profil de la deuxième proposition, un ancien militaire mis à la retraite prématurément qui se charge déjà de la sécurité du casino d'Atlantic City. son cv est court, quelques arrestations pour violences domestiques, sans enfant, fraichement divorcé, un chien et des amendes impayées. la blonde n'a pas besoin de lever la tête pour savoir que c'est bien James qui vient de pénétrer dans l'appareil, son aura entière lui prend les tripes. comme un parfum dont on ne peut se débarrasser. elle fronce les sourcils, sans arrêter sa lecture. tu es en retard. nous aurions dû décoller il y a de ça dix minutes. elle redresse le nez, l'observe tout en chercher à le disséquer. james lui est si lisible, qu'elle pourrait presque en rire. il s'est passé quelque chose, hier soir, ou avant. ses traits sont tirés. il n'a pas cette allure impeccable qu'il ne quitte pourtant jamais, une fois les portes du manoir franchies. le téléphone est déposé sur l'accoudoir en cuir lui laissant tout le loisir de se concentrer sur son frère. pourquoi tu tires cette tronche ? ce n'est que l'histoire de quelques jours, deux, tout au plus. la femme soupire, sa tête prenant appuie contre sa main, son menton reposant dans sa paume. elle le sonde encore, jusqu'à ce qu'il prenne en place face à elle. ses iris bleus sont moins froids que les jours précédents, plus soucieux. bon. parle. qu'est-ce que tu as quelle est cette chose que tu voulais tant me dire ?

ce n'est pas l'inquiétude, seulement le besoin de comprendre sans qu'il ne passe par quatre chemins. qu'il mette enfin un pied dans cette réalité qui la ronge. les doigts sous son menton tapotent contre celui-ci, tandis qu'elle se saisit de son verre de sa main libre. parle, maintenant avant que je ne perde patience.
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Message Sujet: Re: to atlantic city / Give me all that you got now   to atlantic city / Give me all that you got now Empty Lun 8 Fév - 19:56


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@médée marlowe

il est resté rivé dans le bureau trop grand, les yeux sur la pendule où les heures couraient, l’âme en émois, arrêtée. il est resté là, à compter les minutes qui le rapprocheraient d’elle, les minutes qui dicteraient leur salut et leur trépas. il est resté là. à se dédire, à se maudire, à vouloir fuir, partir, pour la toute première fois, dans la direction opposée, pour ne plus avoir à la confronter. pour ne pas risquer de laisser aller le flot de pensées qui s’entrechoquent sous son crâne, et qui le rendent peu à peu à la folie qu’il a toujours renfermée. il est resté là, à l’attendre aussi, comme si elle avait le pouvoir de comprendre qu’il ne la rejoindrait pas, comme si elle allait l’obliger à lui revenir, à revenir à lui-même aussi, en le traquant comme il l’a déjà fait pour elle. en le traquant, jusque dans son silence moribond, au rythme de sa respiration maladive. il est resté là, à la vouloir, à la détester, à la convoiter. il est resté là, et elle ne l’a pas retrouvé. non. non. car c’est elle qui s’en va, c’est elle qui part, c’est elle qui le fuira. et c’est lui qui restera. seul. alors il a eu beau la rejoindre, une part de ce qu’ils ont été, de ce qu’ils ont rêvé, est restée en arrière. abandonnée. et jamais, jamais, nous ne saurons la retrouver.

il est 22h29 quand il pénètre dans l’habitacle, sa mise défaite, sa mine érodée par les sensations qui continuent de le parcourir. jamais il n’apparaît ainsi, par devant leurs employés, ou devant des étrangers. jamais au dehors de l’intimité, il ne se montre imparfait, dans l’absolu de sa véritable nature. même médée n’a fait que la frôler parfois, sans en être l’objet. et quand ses prunelles tombent sur elle, il ouvre déjà ce qu’il ne saurait taire, il se trahit et désespère d’avoir à le faire. il a mal, il a mal, il a plus mal qu’il ne pourrait le supporter, la douleur atteint un paroxysme alors qu’elle est de nouveau perdue dans son prisme. et qu’il n’aurait besoin que d'un geste pour tout briser, ce qu’ils sont, ce qu’ils ont été… plus rien ne sera jamais ce qu’ils ont eu le malheur de se raconter, petite fable désuète qu’il a enfoncée entre les cuisses d’une autre, pour mieux l’apprendre, la connaître, chaque maux qui les déparent et les rendent monstrueux. et c’est ce que je suis, devant toi, ce soir, un monstre, un monstre. qui vaut toute ta difformité. le seul monstre qui pouvait t’être donné. il ne lui présente ni ses excuses ni l’ébauche de l’un de ses sourires plein de charme, il est habité par une hargne innommable, bien plus lisible que lorsqu’il est venu ramper dans le cloître de sa chambre d’hôtel. cela fait peut-être des jours, des semaines, des millénaires. il a l’impression que c’était hier. si seulement. si seulement.

il s’assied, demeure muet quelques longues secondes, comme s'il était surpris de la voir, alors qu’il la regarde, avec cet élan passionné, et contrarié, qui rend à la profondeur de ses yeux des atours trompeurs et magnétiques. et sa voix serpente, différente, plus ténébreuse et plus suave. le jeu ne s’y enroule guère, il n’y a que ces accents amers, brutaux, si semblables à ceux qu’il eut pour elle à las vegas. c’est l’histoire tout court, c’est l’histoire qu’il reste. entre toi et moi. l’histoire qu’il nous reste, à écrire, à profaner, à détruire. james ne sourit pas, james ne soupire pas, james ne semble même pas respirer. toute son attention se resserre sur médée. ont-ils déjà décollé ? qu’importe, la brûlure de l’air, et l’aspérité granuleuse du sol, les ténèbres sont partout autour d’eux. ils pourraient bien être en direction d’un enfer qu’ils ne connaissent pas. pas encore tout du moins. je voulais tout te dire, je voulais t’expliquer pourquoi tu avais tort, l’autre soir. pourquoi ça ne pouvait pas s’arrêter là, pourquoi ça ne pouvait pas suffire. pourquoi tu ne pouvais ni me fuir, ni me quitter. encore moins te distancier. je voulais tout te dire médée. et tu n’as pas répondu à ce putain de téléphone. tu n’as pas répondu, tu n’étais pas là. pourquoi, pourquoi, n’es-tu plus jamais là ? pourquoi j’ai l’impression de saisir le vide quand je te vois, pourquoi souhaites-tu échapper à ce que tu m’as pourtant sommé de me rappeler. ce qui nous unit, tu te souviens ? ce qui nous unit… plus rien. ou bien trop. il l’observe sa soeur, il l’observe, et se perd dans l’éclat de sa pâleur. je n’ai pas pu. et c’est elle que j’ai trouvée. je voulais comprendre, pourquoi. pourquoi. il a un rire broyé, comme un animal décharné qu'il expose dans un souffle qui se saccade. je ne sais toujours pas. parce qu’il n’y a que toi qui pourrais me le dire. qui pourrais me faire avouer le pire.


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Message Sujet: Re: to atlantic city / Give me all that you got now   to atlantic city / Give me all that you got now Empty Mar 9 Fév - 14:36


@james marlowe

A peine prononce-t-il ses premiers mots que Médée se sent oppressée. La conversation lui parait démarrer sur les chapeaux de roues. C'est bien ce qu'elle désirait, qu'ils se mettent à parler d'eux. De ce lien devenu trop étouffant, pour elle. Pour lui. Qu'ils mettent les choses à plat une bonne fois pour toutes. Qu'il accepte son besoin, sans condition, de se séparer de lui pour parvenir à y voir plus clair. C'est ce qu'elle souhaite. Elle avait répété maintes et maintes fois ce scénario, avait déjà choisi chacune de ses phrases, mais la réalité prend une toute autre forme. Son cerveau, s'y refuse, cherche l'accalmie dans le regard profond de son frère. En vain. Plus il prend la parole, plus son corps entier se crispe. Médée regarde ailleurs, maudit cette avion qui vient de prendre son envol, l'obligeant à subir un échange qu'elle ne désire plus.

Résignée, elle reporte son attention sur son double qui semble plus perdu encore que ces derniers jours. L'aîné est accablé, a perdu de sa superbe en soixante douze heures. Elle ne le reconnait pas, ne parvient pas à déchiffrer ce visage qu'elle pourrait dessiner les yeux bandés. Elle se triture les méninges, cherche le sens de ses phrases sans queue, ni tête. La brûlure de l'alcool contre sa langue ne calme pas les tambourinements de son cœur, comme si lui, était en mesure de capter le danger avant le reste de son organisme. Elle se redresse sur son siège, croise les jambes sans se départir de son air soucieux. parle dans ce cas, je suis là maintenant. les effets de style l'agace, elle soupire.

c'est elle que j'ai trouvée. les yeux se lève au ciel, peu lui importe qui il est allé trouvé pour disperser son mal-être, peu lui importe. c'est le contenu qu'elle désire. les mots qui ne sortent pas et restent coincer au fond de sa gorge. Médée fronce les sourcils, deux doigts sur sa tempe, un sourire narquois aux lèvres. qui ? tu es allé trouver qui ? Irène, Moira ? laquelle des deux ? silence à en voir ton état, je parierai sur la mère. eh bien ? elle est au courant de nos petits soucis, je suppose, et ? elle est parvenue à te faire prendre conscience de certaines choses qui t'ont déplu ? entre toi et moi, tu sais bien que tout ça n'est plus viable james. qu'on ne peut pas continuer ainsi, qu'il faut qu'on trouve des solutions pour... pour ne jamais dépasser les limites infranchissables. que je ne ressente plus rien, pour toi ou pour quiconque. que les choses retournent à leur juste place. et je te le jure, james, je reprendrai place à tes côtés lorsque tu auras saisi l'importance de cette situation. je pourrai m'y habituer, me faire une raison, mais j'ai besoin que tu comprennes. que cela revienne à la normale. ses yeux se plongent dans les siens, elle inspire. arrête de tourner autour du pot, tu sais que je ne supporte pas ça. alors crache le morceau, qu'est-ce qu'elle t'a dit ?
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Message Sujet: Re: to atlantic city / Give me all that you got now   to atlantic city / Give me all that you got now Empty Mer 10 Fév - 18:39


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@médée marlowe

frôler le ciel abîmé par la nuit n’aura jamais porté prophétie plus intacte. ils sont dans le caveau de leurs existences reliées, à se contempler, à se craindre. les émotions de james sont disputées par les dérives que lui dictent sa folie, il parle mais ne dit rien, il entreprend de dévoiler la douleur mais ne la lui offre pas. fausse pudeur pour l’indéniable crime qu’il a commis, c’est une image déchue du roi de jadis qu’il lui tend, comme un hommage à cette avanie qu’il aimerait les voir saisir. avant que le pire ne puisse être soufflé sur la vie ainsi navrée. qu’il demeure quelque chose à sauver, ou bien à chérir, dans le creux de son désir, un chemin passionné à découvrir. qui rendrait à ses errances non pas des accents tragiques, mais divins. qu’elle comprenne enfin, qu’ils ne peuvent appartenir au commun. il en est persuadé aujourd’hui, james, que revenir en arrière est impossible, que lui mentir ne pourrait rien ôter du masque qu’il se plaît à porter. non. non. l’illusion d’un imparfait sauvetage ne saurait plus se dessiner sur leurs peaux blêmes. je suis venu te dire tout ce que j’ai trouvé en ton absence, tout ce que j’ai compris de ma démence. je suis venu te l’avouer, non pas pour que tu puisses me pourfendre mais bien pour que tu saches l’accepter. car je ne saurai continuer de surnager ainsi, au-dessus du vide tracé par cette absence dédaigneuse que tu m’infliges. je suis venu accepter le mirage, nos visages semblables, et nos corps embrassés.

james ne raisonne plus, il en est bien incapable, il n’est plus que passion et contrition mêlées, il a honte, mais il n’a pas encore assez honte pour se détacher de la révélation qui l’a frappée, alors qu’il étreignait le corps d’une autre femme. substitut à une autre envie, dont jamais il n’aurait cru l’existence, quelques mois auparavant. il a tenté de comprendre, il a tenté de combattre. il s’est dit mille fois que c’était un leurre, une sorte de réflexe indécent, qu’il plaquait sur sa soeur, par jalousie, par méchanceté. il a tenté de se souvenir quand cela avait changé ? avant las vegas, quand il l’a imaginée souillée par ces hommes qui l’avaient enlevée ? juste au moment où il l’a suppliée de rester auprès de lui ? où il a avoué ce besoin viscéral de l’avoir à ses côtés ? ou bien à l’origine de la tragédie, la première fois qu’il lui a parlé ? alors oui, il parle par énigme, il édicte des paraboles, détenteur de la seule religion qui soit. entre toi et moi, rien que ces relents de massacre. la fièvre sur nos fronts, l’envie de posséder, et l’autre, et tout l’existence.

l’hôtesse a disparu, peut-être qu’elle a compris l’atmosphère, a regardé les deux entités qui continuent de se toiser pour fuir leur réalité, se raccrocher à un autre présent qui n’aurait rien de menaçant. il ne boit pas. il faut dire qu’il a déjà bien trop bu ces derniers jours… l’agacement de médée est un drôle de préambule à ses aveux, il le reçoit mais ne le conçoit presque pas, c’est comme s’ils n’étaient plus du tout sur la même longueur d’ondes. il en est quelque peu troublé, de ce vide qui continue de se creuser, alors qu’elle est ici, avec lui. incapable de fuir. incapable d’échapper à ce qu’il pourrait dire, ou bien faire. il peine à entendre le prénom de moira ou d’irène, mêlé à ce qui lui apparaît être une amoralité profonde, fêlure qu’il partage avec médée mais qu’il ne saurait exposer devant personne d’autre. quoi ? il semble sortir de sa transe, il la regarde, secoue la tête et continue plus doucement, timbre ténu, sans que le repentir n’y soit prégnant. car en vérité, il doute de l’origine de la douleur qui le possède entièrement. comme si je pouvais faire comprendre à irène la teneur de nos petits soucis. et arrête de dire ça, putain, arrête, arrête, de tourner en rond. arrête d’avoir peur, arrête de croire qu’on va s’en sortir avec des foutues solutions. on est au-delà de ça. ce que j’ai fait c’est au-delà de… il bute, il s’énerve aussi, il y a autant de passion que de noirceur qui s’étanche dans les mots qu’il n’a pas choisis, ils viennent. il se prend la tête entre les mains, il ne supporte pas qu’elle puisse croire encore que fuir serait la solution pour ne plus ressentir. il ne peut pas ne pas ressentir. il ne peut pas s’infliger ce froid, ce néant qui les condamneraient à ne plus se ressembler. à devenir des pleutres devant leurs natures animales, brutales. des solutions pour ? il aboie, la colère, la colère est toujours là, elle revient, elle remonte les entrailles pour le maintenir, pour qu’il ne s’écroule pas avant de lui dire. des solutions pour faire mine qu’il n’y a rien c’est ça ? pour que tu puisses encore te raconter que t’es incapable de ressentir quoique ce soit ? que tu t’en fous ? que la réalité, leur réalité, à tous ces cons, passe avant nous ? que ça n’existe pas, qu’on n’existe pas ? toi et moi ? que t’y pensais pas avant de monter dans l’avion hein ? que t’y pensais pas les jours passés. et tous les autres avant ça ? mais redis-le, putain, que t’es juste ma soeur. et bah tu sais quoi, ma soeur ? je suis allé chez elle, chez ta jolie amie, cosima. histoire de quoi déjà ? ah ouais. me souvenir de ce qu’on partage. c’est pas c’que t’avais dit ? il se sent mal, et en même temps pour lui, c’est comme une délivrance, de tout lui recracher comme ça, de l’envahir encore, avec ce qui parade dans ses esprits et les rendent plus dangereux que jamais. la violence qu’il emploie ne porte aucun mépris, il s’y insinue une sorte d’intensité, qui resserre toute son attention sur médée, et tout ce qui pourrait la saisir. pour qu’enfin la vérité éclate, sur ses traits, sous ses chairs, et qu’elle s’en rende malade. que la maladie la consume, après l’avoir consumé lui. et qu’elle ose encore seulement mentir après ce qu’il vient de lui dire.
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Message Sujet: Re: to atlantic city / Give me all that you got now   to atlantic city / Give me all that you got now Empty Jeu 11 Fév - 12:47


@james marlowe

ils ne vibrent plus à la même fréquence.

les quelques jours, quelques semaines passées à se fuir l'un l'autre, n'ont fait que creuser une tranchée entre leurs deux âmes. le visage de james bien que lisible ne lui transmet pas les bonnes informations, médée se perd dans ses élucubrations. elle imagine sans mal toutes les conversations qui ont mis à mal ses pensées, ne se doute pas une seconde la réelle raison qui le pousser à ouvrir la bouche ce soir. elle pense à moira, d'abord, l'efface bien vite pour en venir à irène. le visage de sa mère se dessine parfaitement, autant que le récit duquel elle aurai pu gratifier son double. puis ce sont les autres femmes qui gravitent autour de lui qui lui viennent à l'esprit. son mal-être aurait-il réussi à lui faire divulguer ses sentiments à toutes celles qu'elle considère comme des idiotes ? impossible. c'est impossible.

elle s'agace de ne pas comprendre, de ne pas déchiffrer ce qui le tourmente tout en ayant une vague idée. c'est ce qui la bouffe, elle aussi. de l'intérieur depuis trop d'année, c'est ce qu'il a réveillé malgré lui. ces sentiments incompréhensibles et abjects. sur le dossier de son siège, elle se crispe, n'ose pas le couper dans son élan. le vent qu'il lui souffle est glacial, le tact lui manque. il a raison, foutrement raison. c'est la peur qui l'anime, la forçant à partir à la recherche de solutions qui ne semblent pas exister. ils devront purger leur peine jusqu'à leurs mises à mort. une balle dans la tête serait moins douloureuse que toutes les émotions qui la traversent à mesure qu'il aboie. il ne s'arrête pas, ne laisse aucun répit à son cerveau qui ne fonctionne pas assez vite. parce que si tel était le cas, elle se serait levée pour lui enfoncer un bâillon dans la gorge, l'empêchant ainsi de vomir des absurdités. mais il ne s'arrête pas. il parle, encore et encore et encore et les maux de crâne l'accablent. ta gueule james. ferme ta gueule. ne m'oblige pas à réfléchir, ne m'oblige pas à revivre tout ces instants qui me saignent. médée serre les dents et se prépare à l'impact. je suis allé chez elle, chez ta jolie amie, cosima. histoire de quoi déjà ? ah ouais. me souvenir de ce qu’on partage. c’est pas c’que t’avais dit ? c'est une bourrasque qui la scotche au siège, son cou se tend et ses yeux se rivent droits sur lui. ses doigts s'accrochent au cristal, ses ongles cherchant presque à y laisser une trace. le myocarde se met à battre, si intensément qu'elle peut sentir le rouge lui monter aux joues, le sang vibre entre ses tempes alors qu'elle retient un cri d'une rage inouïe. il est allé la voir. elle. et elle n'a pas besoin des détails, ils lui font face avec violence. son regard dévale son frère et elle ne voit rien d'autre que leurs corps enchevêtrés. leurs souffles. ses mains sur elle, partout et ses mains à elle, sur lui. la trahison a un gout nouveau qu'elle ne saurait décrire. une sensation qu'elle apparente à une centaine de couteaux lui tranchant la peau.

médée reste muette. longtemps. trop longtemps. c'est qu'elle se laisse envahir par le poison qu'il vient de lui injecter, il se distille lentement dans ses veines, pénètre chacun de ses organes. c'est une douleur douce-amère. la satisfaction se lit sur ses traits, sur ce sourire délicat qu'elle arbore avec fierté, il est allé fouiller au fond de son âme en se glissant entre les cuisses de son échappatoire. ils ont consommé son amour. en quelques coups de reins mal placés. je n'ai pas répondu au téléphone alors tu t'es dis « si j'allais baiser cosima pour la punir de cet affront » ? elle minaude, rieuse, c'est bien ça ? et ? c'est entre ses cuisses que tu as trouvé une réponse ? c'est ce que tu vas me dire ? les mots lui échappent avec une douceur malaisante, qui laisse place à la fureur, d'abord dans ses yeux d'ordinaire bleus, devenus noirs sous la colère grandissante, t'es quoi au juste, james ? tu joues aux hommes, mais t'es qu'un putain de gamin capricieux tout juste bon à pleurnicher. elle n'a pas crié, elle ricane, détourne le regard pour avaler son verre. Dans l'obscurité du ciel je cherche la force pour ne pas t'en vouloir et silencieusement je prie pour que tu te taises jusqu'à l'atterissage.

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Message Sujet: Re: to atlantic city / Give me all that you got now   to atlantic city / Give me all that you got now Empty Jeu 11 Fév - 19:34


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@médée marlowe

il y a comme une dissonance. et c’est insupportable, c’est essayer de se raccrocher à elle, à ce qu’ils ont été, à l’image qu’il a souhaitée donner. c’est essayer de se raccrocher à elle tout en s’apercevant qu’elle ne fait que le dédaigner, comme s’il ne parvenait plus à exprimer le même langage que celle qui partage bien plus que son sang. alors les sons se mélangent, et les mots semblent insuffisants, entièrement corrompus par cette colère qu’il exalte pour tenter de subsister encore, dans ses yeux clairs. dans les yeux de médée, les horizons qui finissent tous par se refermer, comme si l’avenir s’arrêtait ici, et maintenant, coincé, figé par le temps, au milieu du vide qui ceint la carlingue de l’avion. métal, et dissonances, pour contenir ce que fut la réalité qui bascule, devenue immobile elle est presque impossible à voir. impossible à supporter. alors il faut la hurler, la tordre, lui donner des accents tyranniques pour qu’elle conserve quelques lueurs. mais rien n’y fait. parce que face à lui, le mirage de leurs retrouvailles s’enténèbre, se fêle, il se déchire entièrement et vient dégoûter de sang sur leurs espoirs reniés. ils ne se retrouveront pas. pas ici. pas après ça. et james désespère, james a l’impression de perdre pieds, de même suffoquer, alors que médée face à lui prend la blessure à son compte, l’avale, l’absorbe et demeure figée dans ce marbre où il a un jour cru la façonner. il fallait arracher la brutalité de ses contours au passé, les éroder sous chaque mot abandonné parfois, au détour d’une phrase, la douceur, l’adulation même. il fallait éroder la froideur pour y contraindre une fausse douceur, car james n’est pas tendre, james n’est pas doux. il a trop de passion pour seulement s’arrêter là, il a sans doute bien trop de fièvre pour savoir l’aimer correctement. l’aimer normalement. et dans tes prunelles se fige toute l’horreur de ma dernière phrase, ma corruption galope vers toi pour mieux te rattraper. car tu fuis médée, tu disparais, et je ne resterai pas en arrière, solitaire et abandonné. je ne resterai pas dans le froid de ton ironie. je ne demeurerai ni à la lisière de ta vie, ni à l’orée de ta peau. je viendrai prendre ce que j’ai un jour abandonné en me liant à toi. je viendrai prendre tout cela, pour te montrer que nous ne sommes pas deux entités qui peuvent s’ignorer. nous sommes deux animaux stellaires qui ne peuvent que s’enchaîner à la toile presque dissoute de ces ailleurs que personne ne connaît. sur tes étoiles médée, j’irai chercher l’absolu de ma vérité.

il regarde la faute, l’atteindre, l’éclabousser, épancher une corolle immonde sur son image contrefaite. il ne sait ce qu’il aimerait lire, car la brûlure ressentie à deux est par trop éphémère pour savoir la détenir. elle lui échappe elle aussi, la sensation à la fois adorée et honnie. elle lui échappe. et dans le silence, le feu souffle ses harmonies troublantes, il creuse des foyers désertés et exsangues. noirs, noirs, car aucune âme ne viendra plus les rallumer. james n’a plus de repère, il n’a plus de contours. s’il la perd. s’il la perd, il disparaît. alors, quand soudain éclot la monstruosité de cet amour aux atours de non-dit, quand de son premier sourire elle semble cueillir la révélation qui l’a saisi, il se raccroche à l’idée, à l’idée qu’elle puisse comprendre, qu’elle puisse le comprendre plutôt que de désespérer. qu’importe la vérité. son timbre est secoué par les doutes qu'elle insinue, comme pour le tancer : ne me fais pas l’offense de faire mine de ne pas comprendre. ça n’a rien à voir avec ce putain de coup de fil. il crache, fébrile, attaqué par des émotions qu’il ne peut plus ni détenir ni atténuer. elles font bloc, entre eux, et menacent de détruire ce qui pourrait encore les sauver. il pourrait s’arrêter, se taire, abandonner dans le secret de leurs silences une révélation qui passerait bientôt pour une attitude uniquement cruelle et fantasque. celle d’un môme qu’elle l’accuse d’être, celle d’un gamin paumé qui n’aura su se contenter de ce qu’on lui a donné. mais james ne s’arrête pas là, il ne peut pas, il est persuadé qu’il en crèverait. il a l’envie de la rejoindre mais le parcours de ce voyage vers des contrées dérangées et létales l’empêche de réapprendre les gestes et les vastes idées qui toujours l’habitent. ici plus de théâtralité, plus de discours pour fasciner l’auditoire, car c’est elle qui l’écoute, c’est elle qui le reçoit. et qui le recevra toujours, il doit en être ainsi. la réponse c’est toi qui l’as. sa voix est fatiguée, harassée par un mal grandissant qui ne trouvera jamais aucun secours. c’est terminé, il en a une certitude si violente qu’elle le secoue tout entier, d’un frisson désagréable, dégueulasse. les espoirs s'affadissent, pure folie qui s'est trop vite consumée. mais il ne pourrait dire ce qui s’achève ici, ni ce qui débute aussitôt. je joue peut-être aux hommes, mais toi, tu joues à quoi ? si ce n'est à prétendre ? effarouchée, pauvre, pauvre petite médée. tu faisais la même chose, avant, quand quelque chose venait contrarier ton monde bien rangé. tu regardais ailleurs, comme si la réalité allait s'envoler. il soupire, il la regarde encore, il ne s’est pas détaché une seule seconde de la perfection de son profil. il en connaît chaque trait, il lui semble même les avoir dessinés. musiques aux sonorités de l'enfance, meurtrie depuis que leurs regards les ont déshabillées. tu as toujours su. bien avant moi. il reconnaît chaque geste, chaque souffle, chaque regard, chaque doute. cet ensemble harmonieux qui les portait alors, qui les destinait à ces sommets qu’ils semblent avoir dévalés. il reconnaît ce poison qu’ils ne font que partager, depuis l’essence. depuis leurs éternités, soudées, arrachées à un père qui ne les a jamais aimés, dissimulées à une mère qui n’a pas su voir ce qui se tramait. tu sais, tu sais et tu te tais. mais ce que tu ressens ne partira jamais, tu ne pourras l'abandonner que dans l'écrin acéré de la mort, où nous reposerons côte à côte. tu sais, tu sais déjà tout, et tu te tais. demande-moi de me taire, demander-moi d'arrêter. alors, dans un élan, qui lui rend un instant toute la distinction de ses allures, tout cet orgueil qui semble le figer tel ce monarque à la cruauté manifeste, il dit très distinctement : dis-moi que j'ai tort. regarde-moi, médée. et dis-moi que j'ai tort.

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Message Sujet: Re: to atlantic city / Give me all that you got now   to atlantic city / Give me all that you got now Empty Lun 15 Fév - 12:53


@james marlowe

tu es allé la voir, elle. pour me punir ? pour nous punir ? tu n'as pas supporté que je t'échappe, que je m'essaye à une normalité auprès de laquelle tu coures sans cesse. tu es allé la voir, elle. pourquoi ? parce que tu as cru que je lui avais laissé un bout de mon âme, que tu trouverai dans ses soupirs des bribes de cet amour que je ne peux te partager ? tu ne l'aurai pas trouvé, j'en suis la seule détentrice.

ça bourdonne dans son crâne, les images et les émotions lui infligent une douleur qu'elle n'aurait jamais voulu connaître. sous ses côtes, le cœur s'évertue à frapper encore et encore, lui rappelant qu'il est le seul à savoir briser les murs qu'elle a érigé entre elle et le monde. james parle, elle chasse ses paroles en levant les yeux au ciel, s'accrochant à la nuit pour ne plus dériver jusqu'à son regard pesant. elle n'en a pas la force, vient même à penser qu'elle n'en trouvera plus jamais le courage maintenant qu'il a posé le doigt sur leur défaillance. je ne voulais pas de ça. je n'ai jamais voulu de ça. ton amour sans limite. cette prison de verre dans laquelle tu m'as enfermé. je ne voulais rien de tout ça. ni tes mots, ni tes gestes. tu n'avais qu'à choisir parmi toutes les femmes qui peuplent ce monde et ne jamais me torturer. médée perd pieds, plus rapidement qu'elle ne l'aurait envisager. la chute est vertigineuse et elle s'écorche sur chacun des sentiments qu'il a fait naître en elle. tu as toujours su bien avant moi. elle ricane, mauvaise, ses iris toujours rivés sur l'extérieur qu'elle distingue mal sous les larmes qui s'accumulent. tais-toi. le soupir sonne comme un ordre proférer à elle-même. qu'ils se taisent tous. de ses neurones qui ne parviennent plus à faire la part des choses, jusqu'aux battements incessants qui lui filent la nausée.

dis-moi que j'ai tort. regarde-moi, médée. et dis-moi que j'ai tort. et elle lui refait face, ravalant son affliction pour ne lui offrir que mépris. cosima danse dans son imaginaire, elle se met à la voir partout autour d'eux, comme un mauvais esprit désirant les hanter. la haine vient toquer à la porte et marlowe la laisse entrer, accueillant avec joie cette mauvaise amie qui ne lui sussurera que des mauvaises choses à l'oreille. la seule chose que j'ai toujours su, c'est que tu n'étais qu'un connard elle siffle, et ce que je sais à présent, c'est que tu dois être complétement malade pour insinuer de telles choses. pour oser prétendre, que je détiens une vérité qui t'a poussé à agir de la sorte. elle n'a pas lâché son verre, ne fait que le serrer davantage, voulant déformer le cristal au même titre que les traits de son visage bouffé par la colère. je ne t'ai demandé qu'une seule chose james. une seule chose. de me traiter comme ta soeur et tu penses que c'est là, ce que ta soeur méritait ? que tu t'envoies en l'air avec la femme qu'elle avait choisi. la seule depuis une décennie. elle se met à pouffer de rire, l'ironie la terrasse, le mensonge qu'elle s'inflige lui broie les tripes, je ne sais pas quelle réponse tu attends de moi, je ne sais pas ce que tu crois que nous partageons. mais sois en sûr, c'est ici et maintenant que tout se termine. c'est ici et maintenant, que je tire un trait sur tout ce nous avons été, ce que nous ne serrons jamais. elle veut y croire, elle veut s'y résoudre. Son calme est olympien quand elle termine ce whisky qui n'a plus goût à rien, ses yeux ancré aux siens pour asseoir le sérieux de ses propos.

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Message Sujet: Re: to atlantic city / Give me all that you got now   to atlantic city / Give me all that you got now Empty Mar 16 Fév - 19:44


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@médée marlowe

bien sûr, bien sûr. comment pourrais-tu seulement douter de ce que j’ai voulu découvrir en elle. dans son corps en partage, le plus indigne des hommages à un amour interdit. et je me suis raccroché à elle, quand je savais déjà que tu ne serais plus là, je me suis raccrochée à sa chair, j’ai rencontré en ton amante l’invincible abandon que tu nous réserves à tous. car tu ne nous appartiens pas. tu ne nous appartiens pas, et jamais tu ne me donnes cette bribe que tu as un jour volée à mes esprits imparfaits. tu la détiens encore à présent, tu la détiens et tu la froisses, et tu la serres. tu l’étrangles et tu l’enterres. pour mieux fuir le poison, tu en renies les accents et les symptômes, tu les nommes folie pour mieux t’en prémunir. mais tu ne pourras que ressentir. à chaque fois que je suis là, je le sais, je le vois. je ne peux me fourvoyer au point de confier à mes imaginaires la vérité qui nous définit.

il a beau fouiller, se raccrocher encore à des signes qu’il trace lui-même sur la silhouette crispée de son double, il peine de plus en plus à en lire le sens. il se demande à son tour s’il ne s’est pas confié à un délire vibrant qui l’aurait projeté dans des affres qui lui seraient parfaitement inconnues. l’évidence est ici, elle n’a jamais rien dit. elle n’avouera jamais ce qu’il cherche tant à lui arracher. pourtant, son corps, sa peau, ses instincts animaux se souviennent de l’étreinte dans cette chambre d’hôtel, de ce moment dans l’entre-deux du monde, où ils se sont trouvés, pour la première fois, à confronter une envie qu’ils n’avouaient pas. il ne lui semble pas possible d’avoir versé en elle les caresses qu’elle portait, ou encore les pleurs versés tout contre son visage. mais à présent que le vide se creuse, jusqu’à devenir un gouffre plein d’amertume et de stupeur, les doutes s'amoncèlent et deviennent un héritage trop lourd à subir, même pour lui qui a transgressé la loi des hommes. il doute, c’est vrai, de la teneur de sa mémoire, des échos tissés là-bas, dans le noir, alors que las vegas devenait territoire d’un vice qui n’avait pas la même nature que celui de l’argent. lui qui craignait tant lui faire peur, il ne mesurait pas que le châtiment que murmure cette distance devenue abyssale serait pire encore, bien pire que ce dégoût qui parade sur ses traits devenus désormais à la fois familiers et étrangers. il n’a guère l’habitude de se voir l’objet de la détestation, dans ses yeux clairs il n’a connu que l’admiration. alors quand ses yeux se tournent enfin de nouveau vers lui, le mépris dont elle le couronne caresse sa colère et ce semblant d’apathie qui retombe sur son corps, vient tracer la note aigue de la douleur. sur les nerfs qui chantent de l’affliction qu’il portera dorénavant seul, le courroux de la conclusion immobile. solitude incarnée, la fenêtre grande ouverte et le sang qui dégouline du miroir déformé. elle ne la portera pas à ses côtés. c’était sans doute trop lui demander. l’insulte tonne, mais il est comme absent à sa morsure, il n’a rien à dire pour contrer l’épithète car c’est malgré tout ce qu’il pourrait prétendre la vérité. le mot est peut-être encore trop doux pour ce qu’il représente, même à ses yeux, alors qu’il se retrouve perdu. perdu, car pour la toute première fois, les voilà opposés, dans un face à face qui semble capable de briser les liens depuis longtemps fichés dans leurs chairs qui tremblent. il n’a rien à dire, il ne l’interrompt pas, et il reçoit ce jugement indélicat qui complète sa phrase.

elle nie, médée, elle nie en bloc, elle refuse le mal, elle le lui abandonne pour la première fois, et alors qu’il la regarde, il le renferme en lui, avec une détermination qui vient faire trembler ses prunelles et faire pâlir son visage parfait. c’est donc ça ? je ne t’imaginais pas lâche, je ne t’imaginais pas renoncer à l’évidence parce que te voilà effrayée, petite fille de nouveau sans que je ne sois là pour intercéder. car c’est moi qui te malmène, aujourd’hui. c’est quand elle implique que cosima est pour elle bien plus que cette passade qu’elle aurait pu prétendre que ses muscles se contractent sous l’assaut d’une vérité qu’il avait déjà élevée dans l’air bleuté et fantasmagorique de l’appartement. il sourit, il sourit pour ne pas pleurer, s’effondrer là devant la morsure implacable du rejet qu’elle lui inflige, elle qui a toujours été à ses côtés. qu’il a élue comme seule compagne à une vie meurtrie par une faute originelle qu’il porte malgré lui. défection de la femme qui aurait dû l’aimer suffisamment pour survivre, voilà une seconde mort à accrocher à son dégueulasse tableau de chasse. alors james sourit, et puis il s’enfuit à son tour, à l’intérieur de sa psyché où la peine parvient à distancer la rage. sentiment bien plus immortel qui pousse la bête à le rejoindre, le trouver, l’habiter tout entier histoire qu’il ne montre pas les failles qui le constituent. pas devant elle, pas devant elle. tu vois bien qu’elle ne te mérite pas non plus, qu’elle préfère te trahir et te tourner le dos. laisse la donc fuir, nous la rattraperons bien assez tôt. car elle ment tu sais, elle a la trahison au coeur et la peur dans les tripes. alors elle ment, elle te ment. tout ce que tu avais à lui dire, tu le tairas. tu le tairas, et tu prétendras encore que tout est parfait pour mieux gravir ces marches où elle ne te suivra pas. tu te passeras d’elle si c’est là son choix, n’est-ce pas ? jusqu’à ce que tu retrouves quelqu’un qui sera ton égal. mais james combat, son égale, elle est là, juste en face de lui, et il se lève doucement, mouvement mécanique, désincarné qui le fait paraître plus habité par la folie qu’il ne l’était déjà. et il la rejoint, il la toise une seconde, deux, peut-être trois, le temps que son souffle se calme et qu’il puisse maîtriser sa voix. tu mens. mais si c’est ce que tu te racontes, qui suis-je pour te contredire ? en un geste il saisit son poignet, la force à abandonner son verre, vide, vide, aussi vide que lui à présent, et qui tombe dans un bruit mat sur le sol. il lui dérobe ce contact qui lui est nécessaire, il inflige la marque d’une dernière étreinte pour qu’elle comprenne, qu’elle comprenne que jamais, il ne lui laissera le choix. il laisse bientôt retomber son bras comme s’il se débarrassait d’une de ses concubines, avec une distance qu’il imprime à ses airs, sans savoir totalement les parachever. qu’importe, il apprendra à le faire. j’imagine qu’il me faut donc mentir à mon tour. je n’aurai pas besoin de toi pour parler à nos hommes. tu n’as qu’à… eh bien, retrouver la femme que tu aimes tant. et puis prétendre que ça suffira. il lui sourit de nouveau, et s’éloigne pour se servir un verre, vu que le personnel n’est pas reparu depuis que le ton est monté entre eux. il vide le contenant d’un trait, n’en retire ni la saveur, ni la chaleur qui lui manque. et il continue de taire, de taire la seule vérité brisée par sa froideur altière. souffrir cet abandon lui est comme un retour en arrière, il n’a pas pu lui dire non plus, qu’il l’aimait. qu’il l’aimait, tout simplement. et que c’était tout ce qui aurait dû compter. un mot qu’il ne prononcera pas ici. cette réponse, tu sais. un jour tu me la donneras. il lui tourne le dos, et regarde les mondes trembler dans ses esprits broyés par cette peine qui continue de l’empoisonner. et peut-être qu’alors, je me serai persuadé moi aussi, qu’en effet, tout est bien terminé. il nous restera quoi alors, médée ? qu’est-ce qu’il nous restera ? pour deux monstres comme nous ? car si toi tu cherches à oublier les langages indociles de notre bestialité, je ne peux m’y résoudre, car ce serait là enterrer tout ce que j’ai construit, tout ce que j’ai souhaité nous offrir pour que nous demeurions unis, dans les ombres portées des firmaments de carnage que l’on destine à nos éternités.
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Message Sujet: Re: to atlantic city / Give me all that you got now   to atlantic city / Give me all that you got now Empty Mer 17 Fév - 16:56


@james marlowe

Cela prend fin, ici et maintenant.
et elle se le répète, encore et encore et encore. une litanie qui la conduira vers une mort certaine. que sera-t-elle sans lui ? que sera-t-elle loin de lui ? elle, qui lui doit tout. le trône et le mérite qu'elle croit détenir au fond d'elle-même. que sera-t-elle, s'il n'existait pas ? qu'adviendra-t-il d'eux, si elle rompt ce pacte silencieux ? rien. elle ne sera plus rien. ils ne restera rien, si ce n'est les cendres d'un amour qui n'aurait pu perdurer. alors elle veut y croire. elle ferme les yeux, quelques secondes salvatrices et se le repère encore. cela prend fin, ici et maintenant. comme pour conjurer un sort qu'il lui a lancé des années plus tôt, lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant éblouie par le pouvoir qu'il détenait déjà entre ses mains. ce pouvoir qu'il a appuyé en mettant fin à leurs supplices, en mettant à mort ce père qui n'aurait jamais du l'être. elle lui doit tout. absolument tout et la douleur continue de s'insinuer dans ses veines, jusqu'à ce qu'il la touche. qu'il saisissent son poignet pour lui rappeler ce qu'elle a toujours été, ce qu'elle a toujours refoulé. le verre tombe au sol, son regard remonte à son frère qu'elle maudit plus que jamais. les insultes fusent entre ses tempes mais jamais ne franchissent ses lèvres. ne me touche pas. parvient-elle à articuler entre ses dents, le corps entier crispé sous l'émotion qui la dévaste. le mensonge lui apparait clair comme de l'eau de roche, là, sous ses yeux. quand elle l'observe lui et sa grandeur éblouissante. son coeur s'emballe, le désir prend forme aux creux de ses trippes et elle le refreine avec ardeur, dégageant d'un geste vif son poignet de l'étau de sa main. elle se sent comme bruler de l'intérieur, pourrait se mettre à chialer comme une enfant qu'on refuse de comprendre. mais elle reste de marbre. écoute, mais ne distingue pas le sens de ses mots tant ils la mettent en souffrance.

elle ne suffira jamais. personne ne suffira jamais. ne l'as-tu pas compris ? que je ne ressens rien auprès des autres qui peuplent ce monde, que je suis vide, vide de toutes substances quand tu n'es pas dans mon sillage. que tu es le seul qui a su faire naître en moi un semblant de vie. ne vois-tu pas, qu'il n'y a qu'en prétendant l'inverse que je saurai nous sauver de tout ce qu'il y a de plus mauvais en nous ?

médée aimerait trouver son salut auprès des corps qu'elle pourrait collectionner tout comme lui. se satisfaire des autres pour ne jamais revenir à lui. et plus elle essaye, plus il gâche tout. mettant à mal tout ses plans pour se sortir de cette toile malfaisante. elle lui en veut, elle le hait pour tout ce qu'il crache, tout ce qui inonde l'avion et la noie lentement. elle en veut à cosima de n'avoir été qu'une énième femme à ouvrir les cuisses pour james, d'avoir était trop faible pour rejeter un homme comme lui qui ne lui apportera que l'illusion d'une vie remplie. elle leur en veut, à tout les deux, qui sous son regard meurtri ne forment plus qu'une seule et même entité. cela aurait dû être elle. l'idée la répugne, lui file un haut le coeur tant elle le ressent. elle se lève, sans réellement savoir pour quoi, incapable de se concentrer sur les bonnes manières qu'elle devrait appliquer. ses doigts agrippent l'avant-bras de james, elle l'oblige ainsi à lui faire face, ses azurs ne lui jettent que des flammes. la paume de sa main glisse contre son bras, appuie sur l'épaule pour terminer sa course contre son torse. ses ongles s'accrochent au tissus de la chemise, la froissent comme s'ils désiraient se saisir de l'épiderme au-dessous. parce que tu pensais qu'il resterait quoi, james ? ... tu ne te trouves pas un peu hypocrite, dis moi ? aller chercher des réponses là où tu savais pertinemment qu'elles ne se trouvaient pas, n'était-ce pas seulement pour susciter une quelconque émotion chez moi ? pour me faire du mal, n'est-ce pas ? elle murmure, sa main s'égarant jusqu'à sa nuque qu'elle saisit fermement avant d'ajouter qu'importe la réponse que attends, qu'importe les faits, qu'importe le résultat, il n'en restera jamais rien. tu comprends. qu'importe la douleur, qu'importe l'amour que nous partageons, qu'importe les oui-dires, les non-dit. tout est voué à l'échec, depuis le début et pour l'éternité.
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Message Sujet: Re: to atlantic city / Give me all that you got now   to atlantic city / Give me all that you got now Empty Sam 20 Fév - 17:42


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@médée marlowe

c’est impossible. c’est impossible et pourtant il se voit incapable de conjurer ce sort qui lui arrache sa soeur. la prégnance de son mal frôle ses incroyances, incapable de mentir il lui tourne le dos pour maudire un univers devenu morne. que sera-t-il sans elle ? c’est la question qui le ronge. rien, plus rien, si ce n’est un corps vide, qui traînera lentement les stigmates de son amputation. il ne sait même pas comment il lui sera possible de relever la tête, et d’affronter un quotidien où elle ne sera pas. car c’est forcément ce qu’elle sous-entend, c’est forcément cela. l’impossible rencontre l’imperfection de ses sentiments, l’alcool abandonne une brûlure trop froide dans son ventre, et son univers se délite maquillant les avenirs des couleurs du deuil. une seconde tremblante où le trouble se mêle à sa respiration erratique, il regarde cette main qui l’a saisie et sous la douleur de l’affront, il ferme ses paupières, recouvre les bras de ces ombres qui seront seules à l’accompagner désormais. l’interdit sous l’aplomb de sa voix retentit sous son crâne. ne me touche pas. ne me touche pas. le rejet et le dégoût lui font une parure si lourde que sa silhouette peine à dessiner la stature habituelle du roi. car le roi n’aspire plus qu’à sa propre destruction, désormais que la reine le méprise et poursuit les fragrances de ses enfers sans lui. il respire, mais il ne saisit plus les nuances entêtantes de leur étreinte. dualité redevenue individu, james a l’impression absente de perdre peu à peu l’identité qui le contient depuis une éternité. éternité de mensonges, voilà ce que c’est, si elle n’est pas celle qui pourra le supporter jusqu’à l’indignité. il se souvient de ce moment où la mort fut leur plus inique serment, il se souvient de lui avoir promis le monde pour qu’elle n’y soit plus jamais étrangère. il se souvient de son regard gris qui s’éveillait pour la première fois. il se souvient de s’être senti nimbé dans la vibration stellaire de ses prunelles avides, éternités reliées où ils choisissaient chaque maillon de la chaîne. alors que la voilà proche de se briser, il se demande bien ce que pourrait signifier son existence sans l’éclat d’obsidienne fiché depuis longtemps dans son âme. les souvenirs tanguent, ils sont comme un nouvel affront à sa douleur lancinante, et il prie un instant pour que l’envol dessine enfin la chute, et que tout se termine en effet ici et maintenant, dans un grand fracas de métal et de flammes. et il ne voit rien. rien que ces feux indécents qui gisent dans sa carcasse et qui le dévorent. rien du combat qu’elle mène pour leur survie, rien de la contradiction qui la tue, rien de cette obligation qu’elle érige comme unique barrière à sa folie meurtrière. il ne la voit plus, il ne la ressent plus, ne dérivent que ses appétits qui lui soulèvent l’estomac et le coeur, vers des destinations qu’il ne souhaite plus rencontrer tant il se sait incapable de les affronter. je ne suis rien sans toi, je n’étais rien avant toi non plus. tu ne comprends pas que j’ai lié mon destin à ta froideur de glace et que je n’aspire qu’à la douleur de tes doigts froids sur moi, pour me savoir en vie. pour imaginer échapper à la mort qui fut mon seul cauchemar, et la seule prophétie entachant mon nom et mes esprits ? tu as toujours été mon avenir pour fuir le passé, la perfection de mes envies tout contre ta fougue glacée. tu es une partie de moi médée. si je te laisse quitter ma chair, si je te laisse morceler mon âme, ce vide qui m’était réservé je m’y perdrai entièrement. je n’étais rien avant toi et je ne peux me confier au néant qui m’horrifie. ne comprends-tu pas que je crèverai sans toi, et que je vouerai notre monde au grand brasier d’une folie qui ne sera jamais exsangue ?

dans les griffes de l’éther, il a froid, il a mal. et soudain ses mains, et la contrainte qu’elle lui inflige. il se laisse faire et relève ses prunelles de dément sur son visage, se laisse dévorer par la froideur et la haine qu’elle lui abandonne. un poids mort dans ses entrailles, un poids mort. il aimerait lui échapper, il aimerait ne pas trembler sous l’inflexion brutale de son geste, et il a honte, il a si honte qu’une part de lui exulte sous l’affront, et se délecte de ce contact qui ne devrait ni porter le désir dans sa tête, ni le plaisir sous son épiderme frissonnant. il est malade james, il est malade et aucun antidote ne pourrait le guérir, si ce n’est celle qui l’empoisonne avec persistance. il la regarde, il demeure perclus de douleur, arrêté dans son corps qui imprime des images sur ses rétines, arrachées à une nuit où il cherchait tant à la rejoindre, à la retrouver, à l’envahir, à la posséder. et il respire, il la respire, il se laisse posséder par son double à son tour, par les mots qu’elle abat et qui s’enfoncent dans ses imaginaires. il voudrait la toucher mais il lutte, il lutte de toutes les forces qui lui restent pour ne pas écouter les chants maudits de la bête. son regard clair, et distant, si semblable au sien parfois, la sonde et il répond, appuyant sa nuque dans le creux de sa main. je voulais que tu aies aussi mal que moi. si tu savais… si tu savais ce que j’ai souhaité. il souffle, perdu, éperdu d’elle en vérité, fasciné par son discours, fasciné par la force qu’elle oppose à ses élans de faiblesse. et il expire avec difficulté. je sais. mais je ne peux pas… je peux pas m’en empêcher. il déglutit difficilement, et referme son poing jusqu’à en faire blanchir ses jointures pour ne pas chercher à la retenir, à la lier à lui dans le seul élan qui accapare son corps entier. arrête, s’il-te-plaît. de me toucher, de me regarder, de demeurer auprès de moi. pars si tu dis que ça doit s’arrêter, pars loin de ce que je ressens, de ce que je souhaite, de ce que je tais encore. tourne-moi le dos puisque c’est ce que tu voulais, parce que je suis en train de devenir fou médée, je ne contrôle plus rien de mes aspirations et de mes désirs. je ne contrôle plus rien si tu es auprès de moi désormais.
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