Last Round ? - Cassey.

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{ last round ? }
crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago  

Nuit-lumière,
les néons aux couleurs fluorescentes,
myriade d’éclats opalescents, criants, enivrants,

l’astre solaire, se fait lunaire,
quand la nuitée la submerge,
dans l’alcool et la fête,
dans les danses effrénées ou sensuelles,
dans la clarté et la fièvre.

Cassey, elle danse. Depuis plusieurs heures, elle danse. Elle se déhanche au milieu des regards prédateurs, des rapprochements tentateurs, des mains baladeuses. L’esprit allégé par les cocktails offerts, elle danse, aérienne. Étoile céleste, parmi les ténèbres, s’amuse et virevolte, parmi les ombres. La tête finit par lui tourner, peut-être un trop-plein de danses effrénées. Elle choisit de prendre une pause, désaltérer sa soif en se rendant jusqu’au comptoir. C’est là qu’elle le voit. Luis.

Luis, le voleur,
Luis, le briseur,
Luis, le ravageur,

celui qui malmène les cœurs,
et parvient à dire que c’est votre faute.

Mouvement de tête inclinée, la nymphe pose sur lui un regard étonné. Comme s’il n’était pas censé être ici, dans ce bar, alors qu’elle s’y amuse. Comme s’il ne devrait plus être ici, plus jamais, dans sa vie. « Tiens, donc. Le grand Santiago. » elle le salue alors qu’elle devrait l’éviter. Un réflexe irréfréné. C’est le rhum qui continue de faire effet. Sûre du sien, d’effet, elle approche un peu plus, la poupée. « Tu m’offres un verre ? » qu’elle demande avec son sourire le plus charmeur. Cassey Warren n’a jamais payé un verre. Elle s’installe, sans lui demander son avis, sur le tabouret à ses côtés. « Alors. Tu viens chercher une nouvelle proie ? » elle l’interroge de cette voix joueuse. Taquine, comme si elle voulait seulement s’amuser avec lui. Comme si ça lui manquait, finalement, ce petit jeu malsain qu’ils partageaient. Luis, elle l’a sorti de sa vie. Elle ne veut plus avoir affaire à lui. Mais ce soir… ce soir, elle paraît presque contente de le voir. Peut-être que lui dégueuler toute sa haine, la dernière fois, lui a permis de se libérer. Elle n’a plus envie de crier. Plus envie de l’entendre se justifier. Elle veut, juste, le piquer. Il n’est pas certain, en fin de compte, pour la princesse, qu’elle agit avec un comportement bien plus sain. C’est tout l’inverse, même, alors qu’elle retrouve ses fâcheux travers.

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crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago  

Joli cœur, elle enivre les leurs, pour mieux les envoûter ; pour mieux les charmer. Pour mieux sentir, peut-être, cette chimère. Cette illusion factice, utopique, d’être aimée un jour de manière authentique. Avec un homme qui ne veut pas uniquement la mettre dans son lit. Un homme qui désire partager avec elle le restant de sa vie. Un homme, surtout, qui lui donne à elle aussi, cette envie. Qui la happe si fort qu’elle ne se préoccuperait plus d’aucun autre. Mais il n’est pas là, cet homme. Dans ce bar, entouré d’oiseaux de nuit dont le seul souhait est de s’amuser toute la soirée, ils ne sont tous que de passage. Tous, sauf lui.
Luis.

Tu ne t’attends pas à le croiser,
comme si tu étais persuadée,
que vos chemins ne pouvaient plus se retrouver,

et pourtant,
et pourtant,
tu ne l’as pas oublié.

Belle utopie, de croire qu’elle peut se détacher si vite. Ses sentiments sont forts, à Cassey, ils sont faits pour durer. L’attachement inéluctable, à force de le côtoyer, n’est guère facile à voiler. Mais elle s’y essaie bien, la jolie nymphe, de son allure légère. De ses airs célestes. Elle sourit en réponse à celui, éternellement charmeur, de l’homme qui l’a trahie. De la retrouver, il ne paraît pas mécontent. Jusque-là, il n’y a rien de surprenant. Ce qui est plus étonnant, en réalité, c’est qu’elle-même ait pu le solliciter. Jusqu’à lui demander de lui offrir un verre comme si rien ne s’était passé. Elle est imprévisible, Cassey, elle suit ses envies. Peut-être qu’elle est guérie, peut-être qu’elle a cessé de souffrir. Ou peut-être, juste, qu’elle en a assez de rester loin de lui. Peut-être a-t-elle besoin de se sentir à nouveau proche de Luis. Ou peut-être, juste, qu’elle a trop bu. Alors qu’elle l’interroge, de cette question qui sonne comme une provocation, il avoue sans détour chercher une forme de distraction. « Pourquoi donc ? Aucune n’a été sensible à tes charmes ? » elle lui demande avec son sourire mutin ; le sourire aérien, de la nymphe qui ne se laisse plus atteindre. Plus pour le moment. Les émeraudes rivées sur son ancien amant, elle le contemple scrupuleusement, pendant qu’il paie sa commande. Un mojito qu’elle quémande, la beauté reste relativement sage. Elle a déjà suffisamment bu ce soir. Et, là tout de suite, elle a surtout soif. En attente de la boisson qui lui permettra de se désaltérer, elle écoute son petit discours sans trop protester. « Ton estime de toi n’est pas au beau fixe pour que tu penses que je dois être défoncée pour accepter de te parler. » elle le nargue avec un petit coup d’œil presque complice. Elle croise ses jambes d’un mouvement lascif, avant de poursuivre. « C’est… fatiguant d’être toujours en colère. J’en ai marre. » et, au cas où il pourrait croire, qu’elle fait vers lui un premier pas. « Et puis, tu ne le mérites même pas. » qu’elle conclue, l’imprévisible, ravie de le titiller. Luis, il l’a bien mérité.

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{ last round ? }
crédit/ tumblr ☆ w/@Luis Santiago  

Imprévisible,
peut-être aussi lunatique,
irréfutablement difficile à suivre,

Cassey, elle n’a aucune logique,
aucune raison qu’elle s’explique,
aucune formule magique,
pour, enfin, la saisir,

Cassey, elle ne suit,
toujours,
que ses envies.

Elle n’essaie pas d’avoir l’air particulièrement compréhensible. Elle n’a pas besoin qu’il saisisse, qu’il sache, Luis, ce qu la pousse à agir ainsi. Elle se fiche, en réalité, de ce qu’il peut bien comprendre ou non. C’est avec la frivolité qui lui est si caractéristique que l’astre solaire agit avec son ancien amant. Le sourire malice sur les lippes, elle le contemple avec cet air amusé, presque taquine. Silencieuse à ses dires, elle se contente d’attraper le cocktail posé juste devant elle. Celui qu’il a payé pour elle. Elle le désigne tout en rétorquant. « Eh bien, je me sers de toi pour payer ma consommation. » plutôt fière de la réponse qu’elle lui sert, la poupée lui sourit de cet air espiègle. C’est enfantin, encore si léger, à côté de ce que lui, il lui a fait. Avec sérénité, elle attrape son verre pour en siroter une bonne gorgée. Elle savoure le goût délicieusement frais, bien nécessaire après tout ce temps passé à danser. Les prunelles toujours rivées sur lui, elle le contemple avec ce petit air magnanime… juste avant de répondre comme une évidence établie. « Alors ça, certainement pas. » Lui pardonner ? Croit-il que c’est possible ? Croit-il même qu’elle en ait envie ? Cassey, elle n’est pas une femme si compliquée à comprendre. Elle est légère, céleste, toute pleine de vie et aérienne. Comme un papillon qui vagabonde sans rien demander, sans rien attendre, jamais. Seulement, si les ailes lui sont coupées, elle n’a aucune raison de rester. Aucune raison de lui pardonner. Non, cela, elle n’est pas prête à le concéder. Beaucoup trop entière qu’elle est, pour accepter une erreur aussi douloureuse que celle que Luis a pu lui infliger. Attentive à ses dires, elle le laisse s’amuser à expliquer combien il peut lui manquer. Combien il lui est indispensable quand, en vérité, ils ont cessé de se voir. « Tu prends tes rêves pour la réalité, Luis. » elle se contente de hausser les épaules avec une nonchalante feinte. Et d’ajouter, puérilement, juste pour l’atteindre. « En fait, je t’ai déjà remplacé. » le sourire mutin, elle l’observe. Scrute sa réaction avec soin, alors que lui revient, le visage de Carmin.

Et elle te défie,
sans en avoir l’air,
diablesse au visage d’ange,
mesquine,
cruelle,
délicieuse vengeance.