Radioactive | Robella #2

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I wipe my brow and I sweat my rust }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Isabella Kingston  

Last Christmas, I gave you my heart... and the very next thing... Machinalement, la main passe sur le bouton qui sert à changer la chaîne de radio. Ces conneries de Noël ne sont pas pour plaire au trentenaire. Il déteste cette période de l'année où les femmes deviennent guimauves pour ne pas être seules devant leur sapin. Mais s'il les déteste toutes, avec leur sentimentalisme à deux francs, il y en a une qui le surprend. Noël et pas un mot, pas une carte de voeux. Non pas qu'ils s'en soient beaucoup échangées par le passé. Quand il était en prison, il en recevait et il les planquait sous la corbeille des chiottes pour pas qu'on vienne les lui piquer. Puis, il les détruisait quand il en avait marre de les voir, c'est à dire deux ou trois jours plus tard.

Ce soir, il roule vers ce quartier relativement tranquille où elle vit. La vieille automobile de collection se gare le long d'un trottoir, près d'une sortie pour urgence incendie, en totale contravention à la loi. Une cigarette au bec, il descend de sa bagnole pour aller frapper à la porte de Kingston, celle qui joue aux mortes depuis plusieurs jours. Mais arrivé devant le domicile, il doit constater qu'il y a de la lumière et des silhouettes qui bougent dans ce qui est le séjour. Fuck. C'est Noël, évidemment qu'elle n'est pas seule. Adriel souffle, agacé et retourne enfiler sa veste qu'il a laissée dans son coffre. Il fait froid, moins que d'habitude mais assez froid que pour ne pas rester découvert dans la rue. Des couples passent et il leur adresse un sourire pervers, de quoi les faire presser le pas. Avec ses cheveux en bataille et sa cigarette qu'il n'éteint pas, il traîne dans les parages, guettant le moment où les invités de son amie vont déguerpir. Un homme normal aurait sonné et se serait joint au joyeux attroupement. Mais Adriel est tout sauf normal et sociable.

Vers trois heures du matin, il remarque que les lumières s'éteignent dans la pièce où l'activité avait lieu. Alors du bout de la bouteille de champagne qu'il a fini par entamer seul, il frappe sur le carreau avant que celle qu'il est venu voir parte se coucher. Il la voit qui le regarde au travers de la fenêtre et qui s'avance vers lui pour l'ouvrir. « Sont chiants tes amis, j'ai cru qu'ils ne partiraient jamais. » Sans lui demander la permission, il se hisse sur le bord de la fenêtre et passe une jambe à l'intérieur. « Tiens, t'as un sapin. » Guimauve, pense-t-il instantanément. Mais il la regarde elle, apprêtée pour les fêtes, une femme "normale" quand elle n'est pas avec lui. Et le besoin de la ramener à lui, à celle qu'elle est quand il est dans les parages le prend aux tripes. « J'ai pas envie d'entrer. Sors avec moi plutôt. » Son regard est profond. Il a bu mais pas assez que pour être considéré ivre.

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{ radioactive }
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Magie de Noël,
fête conviviale,
fête familiale,
un être, pourtant, manque à l’appel,
pas dans les veines,
mais dans le cœur.

Elle a pensé à lui. Plus qu’elle ne le devrait, dans une réalité où il n’est pas ancré. Il n’aurait pas voulu avoir une place à sa table. Pas là, au milieu de sa famille ; pas là, en face de Nikolaï. C’est là toute l’ambiguïté d’une relation aux vérités difficiles à accepter. Adriel, elle l’aime. Elle l’aime plus que de raison. Mais il n’évolue pas dans son monde. Il est, comme, à part. Pourtant, elle voudrait, Isabella. Elle voudrait l’avoir à ses côtés, auprès des autres personnes qu’elle a la chance d’aimer. Seulement, chaque fois qu’elle s’est essayée à imaginer une telle scène, ressortait d’elle ce sentiment très amer. Une sensation difficile à accepter, pourtant vraie : Adriel et elle, ils sont en dehors de son univers. En dehors de tous les univers. Car chaque fois qu’elle se trouve auprès de lui, c’est le monde entier qu’elle oublie.

Et elle ne devrait pas,
elle ne devrait pas ressentir ça,
elle ne devrait pas éprouver une amitié aussi paradoxale.

Il est son meilleur ami, et pourtant. Pourtant, elle agit comme s’il était un amant. Un secret inavouable, une relation interdite, un lien indéchiffrable dont elle ne parle pas. Alors elle essaie de le sortir de ses pensées, dans l’effervescence de la soirée. Elle arrive, enfin, à l’oublier. Omettre aussi sa cruelle culpabilité. Et tu aurais pu l’appeler. Lui envoyer juste un message pour savoir ce qu’il fait. Tu aurais pu, un peu, témoigner de ton amitié. Mais Adriel a le don pour lui faire perdre tout son bon sens. Ou peut-être qu’elle n’a pas digéré leur dernière rencontre. La complexité d’une relation où, quoi qu’elle dise, quoi qu’elle fasse, elle a la sensation qu’elle pourrait tout foutre en l’air. Comme si leur amitié ne tenait qu’à un fil si précaire, alors qu’elle est l’une des choses les plus sûres dans sa vie tout entière. C’est la contradiction qu’il éveille en elle, Adriel. À la fois si constant et si changeant, si déchirant mais si obsédant.

Il lui est vital,
sûrement plus qu’elle ne l’avouera.

La soirée se termine, les Warren prennent le pas de la porte alors que Peyton, elle, se dirige sans attendre au lit. Il faut dire que l’alcool a coulé à flot ce soir. La beauté ténébreuse, elle, s’est tenue plus sage que d’autres. Elle est la dernière qui quitte la pièce pour rejoindre sa chambre. Une main appuyée sur le meuble de l’entrée, les escarpins qu’elle a tout juste le temps de retirer dans une élégance à peine amoindrie par tout le vin consommé, elle souhaite éviter de réveiller sa sœur probablement déjà endormie. Elle sort subitement de ses pensées quand elle entend taper contre la vitrine de sa fenêtre. Un sursaut, le deuxième talon tombe tout de suite au sol. Une frayeur mal voilée sur le minois de l’âme écorchée, jusqu’à ce qu’elle reconnaisse subitement ce visage beaucoup trop familier. Elle s’approche de la fenêtre pour lui ouvrir, le palpitant battant à vive allure, alors qu’il est déjà en train de se plaindre. « Adriel, mais bon sang… » Ne pourrait-il pas frapper à la porte, comme tout le monde ? Mais elle a la pertinence de se taire. Chaque fois qu’elle lui reproche de ne pas agir comme quelqu’un de normal, il le prend mal. Elle s’avance un peu plus vers lui, pour l’aider à se hisser sans risques. Il relève le sapin, les mots anodins, mais elle, le connaît bien. Trop bien pour ne pas deviner les pensées qui l’envahissent. « Oui, je sais. Tu n’aimes pas. » elle répond machinalement, comme si c’était une conversation banale. Tout à fait logique, maintenant, à trois heures du matin, alors qu’il est encore accroché à sa fenêtre. C’est peut-être l’alcool, l’effervescence de la fête, ou juste… ou juste Adriel. Adriel qui, soudain, choisit de ne plus entrer. C’est elle qu’il veut sortir de sa demeure au beau milieu d’une nuit gelée. « Maintenant ? Mais il est trois heures du matin. » elle affirme, comme si l’excuse allait suffire. Elle n’a même pas le temps de le dire, Isa, tant il se fait imprévisible, tant il capture toute la pièce – et elle avec – de cette aura qui le caractérise. Mais elle est heureuse de le voir, son meilleur ami.

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Last Christmas, I gave you my heart... and the very next thing...

Du genre à se vexer pour des broutilles? Pas vraiment. Adriel est un homme à ne pas voir ce qui est superflu. Le superficiel est inexistant dans sa vie. Mais ce qui est important aussi. Et c'est là le malheur de ce 24 décembre passé seul avec une bouteille d'alcool, à regarder ce petit monde rire dans le salon d'Isabella. Un homme civilisé n'aurait pas ainsi dévisagé ce joyeux groupe. Un homme sensé, aurait redescendu les marches de l'escalier de secours et serait allé frapper à sa porte, se serait invité auprès de ceux qui sont chers à son amie et aurait fait leur connaissance. Mais tu n'es pas de ceux-là. Il avait préféré ruminer sur la rembarde, attendant que les indésirables partent se coucher pour voler un moment à la seule personne qu'il avait envie de voir en ce soir de réveillon. Un autre visage le hantait quand il avait le cafard. Brun, un homme au regard plat, au regard absent, les cheveux en bataille, le sang collé au visage. Matthew. Le mort. Et ce songe du passé l'avait poussé à prendre quelques gorgées du remontant pour se réchauffer en attendant qu'Isabella arrête de faire la belle auprès des membres de sa famille.

Sa famille? Tu es sûr qu'il n'y a que ça? Les traits de l'homme qui souriait si ouvertement à la brune étaient trop proches de ceux de la belle pour être qui que ce soit d'autre que son frère. Pourtant, il n'était pas idiot. Il devait y avoir d'autres hommes dans sa vie. La fenêtre enfin ouverte, Adriel s'immisçait sans demander la permission. L'exaspération retenue de la Kingston ne le touche pas. Qu'elle lui mette une gifle aurait bien plus d'effet sur son coeur que sa compassion. Bloqué entre l'intérieur et l'extérieur, il fixe le sapin tout illuminé. Dans son taudis à lui, les guirlandes jonchent au sol, éclatées par un revers de main puissant. Une nana du Trocadéro les y a posées une nuit, deux semaines plus tôt. Les guirlandes l'avaient fait rire lorsqu'elles étaient accrochées au cou du corps dénudé de la danseuse. Mais une fois celle-ci partie, les boules de Noël bêtement attachées à son semblant de cheminée avaient fini éclatées et dispersées au sol sans qu'il ne prenne la peine de ramasser. Les débris de Noël, joyeux Noël!

« C'est juste très kitsch. » conclut-il sans réfuter l'affirmation d'Isabella. Elle, dans sa robe de soirée, ses pieds nus de ses escarpins abandonnés plus loin, elle est un autre genre de kitsch. Le glamour de Noël, l'attrait de la féminité. Il se pourlècherait si elle n'était pas Isabella. Devant son air offusqué, Adriel éclate de rire. « Depuis quand on se formalise de l'heure Princesse?  » Son sourire est craquant, trop craquant pour être bienveillant. Il pose une main sur la hanche de la belle et l'attire à lui, laissant ses doigts remonter sur ce tissu qui la couvre à peine, caressant les parcelles de peau qu'il découvre en chemin, la pénétrant de son regard amusé et intéressé. « A moins que tu sois prête à t'abandonner à moi ici?  » Son pouce passe sous le menton d'Isa, il sourit, franchement emballé par l'idée de la dénuder alors qu'à tout moment quelqu'un pourrait sortir et les surprendre. Son pouce redescend le long de son cou, caresse son plexus entièrement dévoilé par son ravissant décolleté. Le regard du Silva se perd plus bas, déjà affamé. Seul trop longtemps, un peu de compagnie charnelle serait loin de lui déplaire.

Puis, depuis que tu y as goûté,
Il faut admettre la vérité
Tu n'as de cesse de penser
Au fruit vos interdits.

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{ radioactive }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Adriel Silva

Dans une autre réalité,
tout aurait pu changer,
elle pourrait lui apprendre à aimer,
et lui, à mieux exister,
loin de toutes ces plaies,
ces écorchures jamais cicatrisées.

Dans une autre vie,
ils auraient pu se choisir.

Mais ils se retrouvent dans cet entre-deux pas facile. Toujours à la dérive. À mi-chemin entre l’enfer et le paradis. Dans ce purgatoire où les deux âmes se perdent, loin des regards inquisiteurs, juste assez pour sentir encore battre leurs cœurs.
Et son cœur, il bat, auprès d’Adriel.
Toujours plus fort qu’elle ne voudrait l’admettre.
Sa présence ce soir, dans l’appartement qu’elle partage avec sa sœur, elle la réchauffe. Lui fait oublier tout entendement alors qu’il arrive si tard, trop tard, quand il aurait pu s’inviter simplement à sa table. Isa, elle n’y pense même pas. Peut-être car elle connaît trop bien cet autre fragment de son âme. Peut-être aussi car elle aurait été encore plus déstabilisée que lui par sa présence, ici, auprès de sa famille. C’est trop particulier, ce qu’elle vit à ses côtés. Trop particulier pour être partagé.

Adriel, il est ton jardin secret,
ce bout de toi inavoué.

Faible sourire devant sa remarque anodine, s’agrandit quand elle entend son rire. Il paraît de bonne humeur, étrangement, malgré le froid, malgré l’heure. Elle se demande où il a passé toute la soirée, sans se douter qu’il était là, devant sa fenêtre, à l’observer. « Il me semblait que les princesses redevenaient citrouille après une certaine heure. » elle affirme, juste pour le contredire. Princesse, elle n’a pas tant la sensation de l’être, beaucoup trop happée par les ténèbres. Mais, dans les prunelles d’Adriel, rien de tout cela n’existe. Prunelles dans lesquelles elle voit soudain un soupçon de malice, et cette lueur qu’elle retrouve dans son sourire. Le sourire qui la fait flancher, toujours, avec trop de facilité. La main inquisitrice de son meilleur ami vient se poser sur sa hanche pour l’attirer à lui. Le tissu de sa robe est si fin qu’elle sent la froideur de sa paume contre elle instantanément au point de frissonner. N’y-a-t-il que ça, n’est-ce pas, pour déclencher un frisson dans son corps tout entier. Elle se sent faiblir, poupée trop sensible devant les doigts virils qui glissent contre elle avec une facilité instinctive. Ses mots aguicheurs devraient la faire revenir sur terre mais elle est étourdie. Par tout le vin ingurgité ou, sans doute plus encore, par lui. La sirène ne réagit pas tout de suite alors qu’il caresse sa peau d’ébène, explorant chaque parcelle qui lui est offerte. « Adriel… » elle appelle son nom comme pour lui faire retrouver raison. Ou bien c’est elle qui essaie de remettre de l’ordre dans ses idées quand elle sent ses iris brûlants qui pourraient la consumer. « Tu es dingue. » elle trouve enfin la force de reculer. L’esprit encore nébuleux quand le corps a déjà chaviré. « Je vais venir avec toi. » Mieux vaut qu’ils partent ailleurs, retrouver l’air frais, plutôt qu’ils se plongent dans cette obscurité. Ils ont déjà fait cette erreur une fois, tous les deux, elle refuse de la réitérer. Elle refuse, Isabella, de tout gâcher. S’éloignant pour enfiler ses escarpins à peine retirés, elle récupère également son manteau pour couvrir un peu mieux son corps dénudé. Elle l’entraîne avec elle à l’extérieur en passant, cette fois, par la porte d’entrée. Un petit tour dans les escaliers, les voilà dehors, noyés dans le quartier silencieux à cette heure avancée. « Alors, dis-moi, qu’as-tu fait ce soir ? » elle demande en s’attendant au récit libidineux d’une soirée placée sous le signe de la débauche. Des commentaires lubriques, des danses lascives, tout ce qui fait la vie de son meilleur ami.

Qu’il redevienne son meilleur ami, oui,
pour lui faire oublier la chaleur qui subsiste,
au creux de ses reins chaque fois qu’ils s’approchent beaucoup trop de cette limite.
Chaque fois qu’ils effleurent l’interdit.

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crédit/ tumblr ♛  w/ @Isabella Kingston  

Last Christmas, I gave you my heart... and the very next thing...

Les princesses n'existent pas.
Les contes de fée c'est pas ça.
Si toi vraiment tu y crois.
C'est que t'es pas faite pour moi.

Cendrillon redevient souillon à minuit.
C'est ce que la légende nous dit.
Mais en vérité, elle l'a toujours été.
Tout comme tu as toujours rayonné.

Comment ils s'en sont retrouvés là. Comment a-t-elle réussi à se faire une place dans sa vie? C'est la question à laquelle personne ne pourra répondre. Car Adriel lui-même n'en sait rien. Il soupire en la voyant rire telle une enfant, il s'agace en la voyant toujours revenir. Et pourtant, ce soir, la tendance a été inversée. Ce soir, c'est lui qui frappe à sa porte - à sa fenêtre - et qui s'invite dans sa vie. Pour un soir, il pourrait presque paraître normal. Mais son air hagard, sa chemise défaite sur le haut, la bouteille d'alcool qu'il a laissée dans sa voiture, tout trahit la vérité. Il n'a pas changé. Il est juste tapis sous un masque de joyeuseté qui lui sied trop bien. Le regard pétillant, le sourire qui ment, il a la gâchette facile.  Si facile qu'il tente de la séduire un moment, profitant de son emprise sur elle, de son aura dorée. Mais Isabella n'a pas les mêmes humeurs, du moins pas assez pour se livrer au vice dans son salon. Cela n'empêche pas Adriel de rester dans cette ambiance gamine qui ne le caractérise pas.

La belle rhabille ses pieds de ses chaussures trop talonnées. « Tu vas te rompre le cou avec ça. » Il baisse ses yeux sur elle, sur ses orteils qu'on ne voit pas. Il la suit dans le couloir de son bâtiment, déboussolé d'emprunter un autre chemin. « Je t'ai regardée. » Il dit avec une étincelle dans les yeux, se plaisant à analyser sa réaction. « C'était qui le bonhomme à ta table? Je pensais que c'était ton frère mais j'ai des doutes. Tu serais pas si sexy pour ton frère. » Mêlant compliment et insulte dans la même phrase, il ouvre la porte d'entrée de l'immeuble et attend qu'elle passe, jouant aux gentlemen.

T'es pas jaloux. Pas pour ça.
T'es pas jaloux. Pas pour Isa.
Et pourtant, elle t'appartient
Sans elle, tu ne veux rien.

La portière passager ouverte pour son invitée improvisée, il se penche pour enlever la bouteille qui traîne sur la banquette. A moitié vide, il la tend à la Kingston pour qu'elle en boive ou pour qu'elle la tienne. Il retourne s'asseoir devant le volant avant de murmurer « On aurait été mieux derrière, non? » Le moteur enclenché, il fait vrombir la voiture et démarre sans lui dire où il l'entraîne.

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crédit/ tumblr ♛  w/ @Adriel Silva

Tu m’as attirée,
je mentirais,
si je disais que ce n’était pas vrai,
si je disais que je n’ai pas flanché,
la première fois que je t’ai rencontré,

Tu m’as attirée,
avec tes bribes d’obscurité,
avec cette ombre qui planait,
avec cette noirceur,
dans laquelle j’ai reconnu mon propre cœur.

Adriel, il est tout son contraire. Au premier abord, rien ne pourrait les relier. Rien ne pourrait, même, les expliquer. Expliquer au monde ce qui peut les unir quand tout paraît les opposer. Mais les ténèbres de l’abîmée ont rejoint les siens. Comme si, quelque part dans les abysses, les deux nuages noirs qui flottaient autour d’eux s’étaient emmêlés. Et, en même temps, leurs âmes se sont damnées.
Condamnés l’un à l’autre, pour l’éternité.
En dépit de tout ce qui pourrait les séparer.
Tout ce qui devrait les séparer.

Mais je suis là,
auprès de toi,
incapable de me passer de toi,
incapable de vivre sans toi.

Incapable, même, de le repousser avec la véhémence qu’il faudrait. Isabella, elle s’abandonne un peu, mais finit par retrouver ses idées. Reculer. Et, loin de lui, elle a déjà froid. Mais elle ne le dit pas. « Je crois que ça ira. » elle lui assure, l’esquisse d’un sourire sur ses lèvres pourpres, alors qu’il s’inquiète au sujet de ses chaussures. Un fragment protecteur qu’elle ne lui connaît pas souvent, pour ne pas dire rarement. Mais son meilleur ami a l’air d’humeur légère, ce soir, sûrement grâce à quelques verres. Elle l’aime ainsi, faussement insouciant, réellement prêt à conquérir le monde. Elle se laisse entraîner à sa suite, il l’attire, l’emmènerait n’importe où qu’elle accepterait de le suivre. Pourtant, un instant, devant la réponse à sa question, elle s’arrête instinctivement. Ses prunelles noires se retrouvent confuses alors qu’elle le contemple avec un certain trouble.

Je t’ai regardée.

Je t’ai regardée,
toute la soirée,
avec tous ces autres qui ne sont pas moi,
avec cet autre qui n’est pas moi.

C’est cela, qu’elle entend, en quatre mots seulement. La rose abîmée ne voile pas cet air déconcerté, elle est bien trop déstabilisée pour s’y essayer. Ce sont les paroles suivantes du ténébreux qui lui font retrouver l’usage de sa voix. Quand il parle de Nikolaï. « Je ne m’habille pas pour les hommes que je vais voir. » elle lance, tout juste épineuse devant les mots sexistes qui heurtent en elle la féministe. En vérité, son timbre est relativement posé, encore perturbée. Elle ne répond même pas au sujet de son petit-ami. Cet autre homme dans sa vie, cet autre homme que lui. « Mon frère est venu mais n’a pas pris la peine de rester. » elle finit par confier, l’amertume qui se décèle dans sa voix écorchée. En froid avec Julius, l’ange déchue a la sensation de l’avoir perdu. Mais elle refuse de se laisser envahir par la tristesse. Elle préfère se focaliser sur la présence d’Adriel. Lui, il est une belle surprise, une qu’elle n’aurait même pas osé espérer. Elle s’engouffre dans la voiture, saisit la bouteille alcoolisée en se passant d’un quelconque commentaire. Quand il revient de plus belle. Elle arque un sourcil en le fixant, sans savoir si elle doit davantage s’offusquer d’une telle proposition, ou bien qu’il la croit capable de s’adonner à une étreinte charnelle à l’arrière d’une vulgaire voiture. « J’ai l’impression que tu oublies à qui tu t’adresses. » et ses mots, ils valent autant pour l’une ou l’autre des deux possibilités. La belle latine finit par attacher sa ceinture de sécurité. Les opales se tournent vers lui, d’abord avec hésitation, elle ose enfin se lancer. « Tu sais, tu aurais pu venir nous rejoindre. Au lieu de me regarder. » Il fait partie des personnes qu’elle aime, de ceux qui comptent pour elle. Sa place aurait été à ses côtés, bien plus que derrière cette fenêtre à la scruter.

Et tu l’affirmes parce que c’est vrai,
parce qu’il a sa place à tes côtés,
pourtant, tu sais,
tu sais qu’il évolue dans une autre réalité,
celle où tu te noies, toi aussi, chaque fois que tu pars le retrouver.

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crédit/ tumblr ♛  w/ @Isabella Kingston  

Je n'aurais jamais dû te céder. Jamais je n'aurais dû venir te voir. Jamais nous n'aurions dû devenir ce que nous sommes. Et dans la pénombre de cet habitacle, je comprends mon erreur. J'ai une épouse qui m'attend à la maison. J'ai un désir d'enfant qui pend dans ses pans sans raison. Et me voilà, là, à rouler dans la nuit, auprès de toi... mon amie...

Vexée, elle lui répond sèchement. Mais Isabella se vexe souvent des propos de Red. Elle ne connaît pas son prénom mais connaît son tempérament. Elle le connaît plus qu'elle ne se l'imagine. Il soupire avant d'essayer une excuse lamentable « Je soulignais juste que tu étais jolie. » Mais il regrette instantanément les mots qui lui échappent. Trop tard, ils sont sortis. Robbie roule sans attendre qu'elle ne lui donne d'indication sur où aller. Il n'a pas besoin qu'on l'aide à s'orienter. « Ah? » Tant de choses qu'ils ne savent pas l'un sur l'autre. Ils sont proches, très proches mais ils ne connaissent pas tous ces détails de vie qui font d'eux qui ils sont. Robbie ne pouvait pas l'impliquer plus que ça dans sa famille, cela aurait été une énième trahison. Mais il aimerait savoir, savoir plus sur le frère, sur l'homme qui était assis à la table de celle qu'il est venue voler au milieu de la nuit.

Elle s'offusque de sa remarque sur la banquette arrière et il sourit, fier de l'avoir choquée. Robbie n'est pas foncièrement mauvais. Il aime juste jouer avec les limites de la moralité, se brûler sur des feux qu'il se plaira à ensuite condamner. « Les plans à trois, c'est pas mon truc.  » Cet autre homme, il ne le connait pas. Mais il a regardé la scène et il a bien vu qu'il y avait quelque chose entre Isa et lui.

De quel droit serais-je jaloux alors que je te partage avec ma femme?
Mais il est jaloux. Maussade, la voiture démarre en trombe pour aller jusqu'au pont du Bronx. Il gare sa voiture et sort, prenant soin de récupérer sa bouteille au passage. La nuit est éclatante. Des lumières scintillent de partout malgré l'heure déjà avancée. Il se rapproche d'Isa qui a daigné sortir de la voiture et l'entoure d'un bras, la collant contre lui. « C'est mal de ma part de dire que tu m'as manqué? »

Est-il utile de te poser la question? Je sais déjà ce que moi j'en pense. Pourquoi ai-je besoin de ton approbation? Pourquoi est-ce que je te reviens alors que je te repousse?

Son bras tombe et il se détache d'elle, électrisé par l'envie de déposer ses lèvres sur les siennes. Il regarde sa voiture par-dessus leurs épaules et sait que c'est là qu'ils risquent de finir s'il ne se retient pas. Elle était ailleurs ce soir, dans les yeux d'un autre. Et lui, au lieu de s'en retourner auprès de son épouse, a préféré boire jusqu'à en oublier sa mémoire, à l'attendre devant l'appartement et la voler comme un mauvais prince charmant.

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{ radioactive }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Robbie Andrews

Vacillement,
le cœur qui manque un battement,
il sème en toi ce chaos sans nom,
il éveille en toi les flammes d’antan.

À son semblant de compliment, c’est son opale fuyante qui répond. Elle ne sait pas comment prendre de tels mots, pas de sa part à lui. Pourtant, les jolies paroles, la rose y est habituée. Ses traits délicats et fins, son corps svelte de sirène,  son teint doré, ses prunelles noires et envoûtantes, sont un aimant à compliments. Elle a pris l’habitude de les accepter, sans s’en formaliser. Sans non plus, beaucoup s’en préoccuper. Son physique n’est qu’une apparence, une enveloppe à peine protectrice qui voile toutes ses souffrances. Il n’est, pour elle, que le réceptacle de tous ces démons qui la submergent, ces ténèbres qui vivent en elle. Mais Red. Red, il connaît mieux tout ce qui se passe en elle, pour être dupe face à la beauté superficielle. Red, s’il la trouve jolie, doit déceler comme elle est abîmée.

Comme elle est fanée,
comme elle est scarifiée,
cette rose que tant d’autres ont essayé d’apprivoiser.

Il y a pourtant tant de choses qu’il ignore sur elle. Tant de choses, à commencer par la difficulté pour elle, d’entretenir des relations réelles. Même, avec son propre frère. Une inspiration qu’elle prend, les deux lunes qui se posent sur leurs homologues, elle cherche sa présence, comme chaque fois qu’elle s’essaie à la confidence. « Nos relations sont compliquées… » triste euphémisme, quand Julius ne veut plus la fréquenter pour ses choix de vie. Ses choix de petit-ami. Elle n’est pas certaine que le ténébreux soit la meilleure personne pour en parler, lui qui laisse déjà entrevoir un fond de possessivité. « Ça tombe bien, le mien non plus. » et elle ignore, la latina, si elle évoque Nikolaï, ou bien sa femme. L’infidélité, elle n’en est pas à son coup d’essai. Liaison dangereuse avec le policier, quand tous les deux étaient encore mariés. Mais cette fois, c’est elle, la maîtresse. Elle, l’adultère.

Je ne voulais pas, tu sais,
compliquer ta vie déjà tourmentée,
je ne voulais pas, tu sais,
empirer un mariage déjà fragilisé,
je ne voulais pas, tu sais,
autant m’attacher.

Au-delà du désir fulgurant qui s’est immiscé, il y a quelque chose de bien plus profond pour les lier. Quelque chose qui naît, entre eux, chaque fois qu’ils viennent à se retrouver. Cette osmose, tout en obscurité. Cette alchimie toujours prête à chanceler, mais qu’elle sent aussi, avec une telle intensité. Elle ne devrait sûrement plus le voir. Refuser les retrouvailles. Mais elle l’accepte à chaque fois. Elle le suit, à chaque fois. Même quand il vient la kidnapper, la nuit de Noël, quand c’est dans les bras d’un autre qu’elle aurait pu être. Qu’elle aurait dû être. Le corps délicat de la poupée sort du véhicule avec un soupçon d’appréhension. Un frisson d’anticipation. À ses mots murmurés, dans l’ombre de la culpabilité, l’écorchée se sent brûlée. Ou c’est peut-être à son toucher. Plaquée contre lui, elle le contemple, de ses grandes prunelles noires. « Oui, c’est mal… » elle confie, la douleur de l’interdit. La passion, comme un écho, à son premier sens, celui de la souffrance. Elle aime cette sensation autant qu’elle la méprise. Sûrement comme lui. Red se détache, mais elle ne bouge pas. Debout, devant le pont des quartiers mal-famés, toute son attention sur lui portée. « Mais toi aussi, tu m’as manqué. » elle ajoute, dans un tout juste audible murmure. Elle prend une profonde inspiration, comme pour enfouir les envies abolies par anticipation. « Parle-moi. Dis-moi ce que tu ressens… tu sais que je suis là pour toi. » elle rappelle, l’évidence éternelle. Elle lui est vouée, Isabella, damnation éternelle.

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crédit/ tumblr ♛  w/ @Isabella Kingston  

Vos relations sont compliquées. Et les nôtres le sont aussi. Nos vies sont amertume. Notre passage sur terre, une terrible enclume.
Je dérive, je sombre. Ma blonde s'accroche et je l'entraîne avec moi dans des eaux troubles. Troubles de toi, troubles de mes sentiments que je ne contrôle pas.

Il s'égare dans mille pensées. La belle qu'il a à ses côtés est magnifique. Elle rayonne dans sa robe dorée, elle brille dans ses strass discrètes. Robbie pense à elle constamment. Trop souvent. Mais comment la faire sortir de sa tête quand elle est la seule à la lui faire sortir de l'eau.

Il saisit l'ironie dans ses mots. Elle ne veut pas parler de cette troisième personne entre eux. Quelle qu'elle soit. Car si elle a d'autres amants, il a une épouse. Mais cela ne se compare pas. Il déteste ceux qui mettent leurs mains sur les courbes d'Isa. Car s'il est enchaîné par l'amour d'une jeunesse fragile à sa femme, elle devrait, Isa, lui être liée par la passion de leur maturité indélébile.

Oui c'est mal. Pouvait-elle faire autrement que confirmer? Il sourit, las. Sa bouteille lui manque terriblement. L'alcool pourrait brûler son gosier et faire passer un peu cette douleur hallucinante qu'il ressent quand sa maîtresse d'un soir plonge ses yeux dans les siens. Profonde, elle demande à voir les dessous de son âme, ce qui le tourmente. Parce qu'il lui a manqué aussi. Tu n'as pas idée comme tes mots me poignardent et me guérissent en même temps. Tu es ma condamnation et ma salvation. Tu es mon enfer et mon paradis. Il sourit en passant l'index dans une mèche qui a fini par fuir la coiffure parfaite de la belle Kingston. « Je ne ressens rien. Je suis amorphe. » Il rit tristement. « Si seulement... » Il relâche la mèche mais maintient son regard sur elle avec une intensité qui ruine son âme. « J'ai passé la soirée à te regarder au travers d'une vitre au lieu d'être à la maison avec mon épouse. Cela en dit long sur ce que je ressens. »

Je ne vais pas bien. Et je suis un salaud. Il baisse les yeux. Les mots échangés avec Charlie dernièrement le blessent encore. Mais il ne peut pas en vouloir à sa femme de vouloir partir. Pas quand lui est déjà bien loin de leur cocon. « T'as déjà eu envie de tout quitter? De juste fermer la porte derrière toi et de t'en aller, sans rien dire, sans prévenir personne, sans même savoir où tu allais? » Cela fait des mois qu'il y pense. Disparaître dans la nature, s'évaporer sans donner d'explication à personne, sans se justifier. Recommencer ailleurs comme s'il était quelqu'un d'autre.

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{ radioactive }
crédit/ tumblr ♛  w/ @"Adriel Silva"

C’est mal,
c’est mal de me raccrocher autant à toi,
de me dire que l’on ne devrait pas se revoir,
que l’on devrait s’interdire  nos retrouvailles,

c’est mal,
de savoir tout cela,
mais d’espérer quand même que tu sois à nouveau là,

c’est mal, Red, d’avoir autant besoin de toi.

Elle a tenté toute sa vie, Isabella, de ne pas laisser les ombres l’envahir. Elle a tenté de les empêcher de la posséder, pour de bon, l’emprisonner ; la mettre en captivité, pour l’éternité. Elle s’est accrochée à la lumière autant qu’elle l’a pu. Elle s’est promis un avenir meilleur que son passé, elle s’est assuré le succès dans une profession estimée. Elle s’est tournée vers les hommes qui pourraient la relever. Elle a cherché à fuir tout au long de son existence cette obscurité, cette malédiction à laquelle elle est damnée. Mais elle y revient, elle y revient malgré elle, maudite ritournelle, damnation sans fin. Peut-être car c’est au milieu des ombres qu’elle se sent elle-même. Peut-être car c’est ce dont elle a véritablement besoin.

Avec toi,
je n’ai pas à faire semblant,
Avec toi,
je peux révéler ma perdition,
Avec toi,
je peux être moi-même sans condition.

C’est là une relation dangereuse qui, dans tous ses paradoxes, la sauve autant qu’elle peut entraîner sa fin. Leur fin à tous les deux. Elle ne veut pas briser son mariage, ni tout gâcher entre elle et Nikolaï. Mais elle n’arrive pas à s’en empêcher, elle n’arrive pas à s’en délivrer. Il est comme une drogue dont elle connaît les effets ravageurs mais qui a pris possession de son cœur. Nocif, toxique pour elle et sa vie, la rose abîmée a conscience de l’être aussi pour lui. Mais il lui est, pourtant, si vital. Comme une bouffée d’oxygène, un retour à la surface, après être restée trop longtemps dans les profondeurs abyssales.

Et ce qui devrait lui faire du mal devient par une magie indescriptible,
ce qui te maintient encore en vie.

Elle sait que c’est réciproque. Elle sent, comme un instinct, venu lui dire qu’il éprouve la même chose. Ce besoin, ce soulagement, chaque fois qu’ils se retrouvent. Aussitôt rejoint par une culpabilité sans détour. Ses iris sombres posés sur lui, elle le fixe avec cette intensité ténébreuse pendant qu’il s’amuse à jouer avec l’une de ses mèches de cheveux. « Oh Red… » elle laisse échapper, la gorge nouée. Elle ne sait comment accueillir de tels paroles, celles qui ne devraient pas être prononcées par un homme promis pour l’éternité à une autre. Elle n’est ni heureuse, ni touchée, elle se sent coupable de cette relation mal assumée. Elle se sent responsable d’un mariage auquel elle n’est même pas liée. Un bref instant, lui vient l’évidence. Il ne devrait pas être ici. Il devrait être chez lui, avec la femme qui doit l’attendre dans son lit. Probablement que ses pensées sont retranscrites dans ses grandes opales assombries. Mais elle se tait, Isabella, elle se tait car elle ne veut pas le pousser à culpabiliser. Elle veut seulement l’écouter se livrer. À sa question, posée presque avec naïveté, l’âme névrosée ne tarde pas à confier à son tour les tourments qui ne la quittent jamais. « Tous les jours. » le timbre grave, la douleur rend sa voix suave. Charnelle, sensuelle dans son mal-être, Isabella reprend de plus belle. « Mais je sais que cela ne fonctionne pas… pas quand ce qu’on essaie de fuir, c’est soi-même. » qu’elle confesse avec amertume. Ses mains glissent sur celles masculines, pour le garder à proximité, pour ne pas sentir cette distance avec lui.

Pour que tu saisisses, aussi,
que tu n’es pas seul tant que tu voudras de ma compagnie.,
tant que tu voudras de moi pour partager tes nuits,

pour le meilleur et pour le pire,
pour l’enfer et le paradis.