(tw/violence) morbide dérapage.

je l'ai violé.
imprimé sur ton écran,
dans ton esprit.
ô dieu, pardonne mes offenses, offre moi un instant ce calme, je me sens entrain d'imploser. mais c'est impossible, rien ne peut te calmer. il a fait la pire des choses possibles. t'as l'envie de lui foutre une balle dans le crâne a cet enfoiré. il l'a agressé et de la plus horrible des manières. il n'aura eu que la lucidité d'envoyer un message a alix.
"je vais le buter ce connard. il m'a tout dit. rentres pas chez toi maintenant alix c'est un ordre et pour une putain de fois tu m'écoutes."

tu lui enverras la capture d'écran du message en plus de ton message, et ton téléphone tu vas l'éteindre aussitôt, pour couper toute communication avec ton aînée, qu' elle va essayer de tout faire pour arrêter la terreur qui monte en toi, mais là plus rien ne veux répondre.

on a touché à sa famille,
on a touché à la seule personne qui donnerait sa vie pour la tienne.
on a touché alix.
il a touché a alix.

d'habitude a rouler comme un fou, tu vas dévaler les rues comme un dératé, les vitesses enchainées à la moindre occasion. tu t'en fous des feux, des panneaux, de la circulation, tu veux juste arriver là-bas. t'en as le corps qui tremble, t'oses pas imaginer. tu veux pas, tu peux pas. c'est inconcevable. t'as le ventre qui se serre, qui menace de céder sous la pression, les larmes de rage qui coulent rien qu'à l'idée d'y penser. bordel trejan t'es pas comme d'habitude. la bouffe de l'autre enfoiré sur le siège passager. tu sais même pas quoi en faire. y'a qu'une envie morbide qui laisse place dans ton esprit, l'envie de le buter, tes mains sur son cou a le faire suffoquer après l'avoir tabassé. t'as le onze-quarante trois dans ta boite a gants, chargé, comme toujours et t'hésites vraiment a te ramener avec. t'espères pour alix qu'elle arrivera a parler aux fantômes, parce que dans ton état tu pourrais le tuer, tu le sais. t'as déjà tué pour bien moins. juste pour le respect de tes ainés.
te voilà, devant la demeure du couple, d'ezio et alix, tu récupères ce foutu sac de bouffe un instant avant de te ramener devant la porte. tu toques. tu sonnes, t'éclates presque ton poing pour te faire entendre derrière la porte. c'est décidemment le combat de boxe de ta vie. c'est ce que ton cerveau te répète en non-stop. comme les mots d'ezio.
je l'ai violé.
la porte qui s'ouvre. la mâchoire serrée et le regard froid, l'humeur macabre, alors que tu tends le sac de bouffe a ezio en ajoutant simplement. "je veux pas manger a la table d'un violeur." et cette phrase te fais monter le sang dans tout ton corps, tu veux lui sauter a la gorge.
manges ezio. c'est la dernière fois que tes dents pourront être utilisées.
manges avant de devoir manger avec une sonde.
prends des forces avant de recevoir le torrent de haine.
parce-que tu ne vas pas prendre que pour ce que t'as fais a alix.
tu vas tout prendre.

pourquoi le balancer maintenant, alors qu'il refusait de l'avouer ? il ne comprend pas à quel moment il a fini par écrire des mots atroces. et putain... oui, bien-sûr qu'il s'en veut. il l'a dit à lui, à trejan car de toute manière, s'il ne l'avait pas dit dans les messages, il l'aurait su pour de bon.
il ne s'attendait pas à ce qu'alix lui envoie un message. et moi ? tu penses à moi ? tous les jours, toutes les heures, toutes les secondes il pense à elle. il s'en veut. il ne comprend même pas ce qu'il fout encore à avoir le droit de vivre. il ne mérite rien, si ce n'est la peine de mort, et il n'est pas idiot. il sait très bien ce qu'il va se passer à la minute où satan va passer la porte ; à moins que satan... ce ne soit lui en personne. il tourne en rond, il ne fait plus attention au débris de verre qu'il a fait tombé après avoir... juste écrit les mots. les plus atroces au monde.
ça sonne. et son coeur rate un coup. il a peur, mais il n'est pas idiot. il sait ce qu'il va lui faire, sans doute qu'il n'est pas à l'abris et que trejan est plus doué dans ce qu'il veut faire penser au niveau des tortures. il ne s'attend pas à quelques coups. il ne s'attend pas à finir à l'hôpital, ce sera probablement trop tard pour lui. il s'approche, ouvre la porte.
attrape par automatisme la bouffe qu'il n'a même pas envie, l'posant sur le meuble qu'il trouve en premier. les mots sont forts, mais c'est mérité.
il ne va pas manger. il ne va pas provoquer. il se contente de fermer la porte, massant sa main bandée qui lui fait vraiment mal. sans doute car il ne se ménage pas. mais peu importe, bientôt, il risque de ne plus rien ressentir. j'avais besoin qu'elle me dise qu'elle m'aime. et elle ne l'a pas fait. alors je sais pas. j'me souviens à peine. alix dit que je l'ai pas violé, mais moi je le vois comme ça. c'était consenti, puis sur la fin, j'étais... j'sais pas. pourquoi il dit ça à trejan ? car sans doute il sait qu'il n'aura plus jamais le droit de parole. vas-y trejan. j'me battrais pas contre toi. mais viens. défoules toi. lâches toi. évites d'me tuer pour éviter la prison, car alix n'a pas envie de ça. mais arrache moi la langue, coupe moi la bite si t'en as envie. j'me battrais pas. il répète. il mérite tous les châtiments du monde, ne cherchant pas à se faire victime. au contraire. ce n'est pas lui, la victime. c'est sa femme, l'amour de sa vie qu'il a brisé sans en avoir envie. à cause d'un je t'aime qui a suffit pour le rendre complètement fou.

bordel, tu vas vraiment être le seul à agir ? t'es le seul a vouloir ne pas laissé alix se faire manquer de respect comme ça ? t'es le seul que ça touche ou quoi ? en y pensant ça n'serait pas ton proxénète de frère qui pourrait faire des remarques sur ça. y'a le sang chaud portoricain qui s'élance dans la moindre veine de ton corps, une macabre folie qui s'empare tu le sais, tu ne vas pas t'arrêter. quitte à le buter. derrière cette porte, ce sac de bouffe qui te répugne déjà. t'en as la jambe droite qui tremble, de haine, de trop de choses, bien trop de sentiments entrechoqués. c'est décidé :  c'est le combat de boxe de ta vie. qu'il se défende ou pas.. concrètement tu t'en bats les couilles. parce-que c'est soit il rends pour se protéger, soit il sortira de sa propre maison sur civière. tu sais que tu vas avoir du monde qui va t'engueuler, mais ça change pas. la porte s'ouvre, un sentiment de dégoût qui s'empare de tes tripes, les relents au fond de la gorge. tu le regardes même plus, t'en es incapable. il finit par rentrer dans la demeure, la mâchoire serrée, le visage froid sans aucune émotion chaleureuse. t'as pas encore fait le choix de l'issue finale, est-ce qu'il devrait finir avec une balle dans la poitrine ? totalement. est-ce que tu vas le faire ? tu penses pas. parce-qu'alix te le pardonnerait simplement pas, mais dieu sait que si c'était un homme sorti de nulle part, il giserait déjà dans son propre sang, rien de cordial dans cette entrevue.
alors que tu le regardes partir, il semble essayer de s'expliquer. tu arques un sourcil en guise de réponse. tu veux vraiment sauver ton petit cul en t'expliquant aussi mal ezio? j'suis pas aussi bienveillant que ce tu peux croire tu sais. tu sembles faire mine de l'écouter, t'amusant plus a faire craquer tes phalanges. tu nies ses explications, tu veux pas l'écouter, parce-que tu veux même pas imaginer. que la justice ne fera rien pour ça, alors la justice c'est toi a l'heure actuelle. c'est soit toi qui t'occupes de ça trejan. soit tes aînés et ton père. vaut mieux pas. évites de me tuer ? tu crois vraiment que les remarques de ma soeur je m'en occupe. elle doit faire sauter les serveurs de l'opérateur téléphonique parce-que je réponds pas. tu souffles un instant "fermes-là et va t'asseoir." c'est froid, méprisant envers ezio, la minuscule once de respect que tu t'efforçais de garder envers lui s'est envolée au même moment qu'il a avoué. il attends qu'il exécute, trejan il s'est inspiré des films pour faire ses règlements de compte, parce qu'il n'a jamais eu un vrai exemple. alors tu souffles un instant avant de regarder ezio pour bêtement dire "c'est soit tu te défends soit tu vas crever sur le sol de ta propre maison. donc réponds aux coups." il laisse un suspens un instant avant de dire simplement "sauf si t'es incapable de faire du mal à quelqu'un d'autre qu'à ta femme." tu veux l'énerver, parce-que t'as envie de te battre. à l'ancienne. comme il faut. parce-que s'il ne se défends pas, c'est dans une chambre froide qu'alix viendra le voir une dernière fois. tu sembles rapidement rajouter presque instinctivement "bon tu veux te battre où on va t'écouter faire un discours pour sauver ton cul? parce-que si je pars, c'est les autres qui viendront. et ils sont vraiment moins gentils que moi ezio." tu lui offres pas vraiment le choix. puis de toutes manières, à quel moment il aurait eu le droit au choix, quand on sait qu'il a forcé sa soeur.
et en y repensant, ça te fais sauter toutes les lignes conductrices pour ne pas trop foutre la merde, t'étais pas si loin de lui, alors que tu marmonnes des insultes un instant. et puis merde. tu te fous face à lui aussitôt, tes deux mains derrière ton dos. avant de rapidement dire "t'aurais dû réfléchir. violer pour un je t'aime t'es un malade mental j'ai juré." il l'a violé. pourquoi tu fais ça trejan? il mérite rien. détruis le. allez trejan. allez putain. c'est ça ton foutu soucis.
trop gentil.
c'est ce qu'ils vont dire.
non non.. pas aujourd'hui..
je vous le promets.
t'as ton poing droit serré qui s'élancera aussitôt contre le visage d'ezio, sans même réfléchir où il tapera, puis le crochet du gauche qui part aussitôt. deux pour le prix d'un. et putain tu peux pas te retenir. tu l'attrapes par le col, presque a faire céder les vêtements qu'il peut porter. alors qu'il le poussera contre le premier mur qu'il verra. pour le passer a tabac. il n'en sait rien s'il reçoit des coups, il sent rien. aveuglé par la haine.
aveuglé par la folie.
t'es fou trejan.
tu te dis être mieux qu'eux.
mais t'es peut-être le pire dans le fond.
t'es comme eux.

t'as les côtes qui sont douloureuses, aucune idée si c'est des coups d'ezio, où de quelque chose inexpliqué.

rien n'expliquera jamais ce qu'il a fait. pas même des arguments qu'il donne. il le sait ; il n'est plus rien au yeux de la vie, si ce n'est un pauvre connard qui ne mérite plus grand chose à l'heure actuel. il a violé. il est certain que c'est le cas car, le consentement n'était plus valable dès qu'elle lui a dit qu'elle avait mal.
elle avait mal, putain.
il s'en veut. vraiment. il a été dépasser par les événements au point de devenir l'ombre de lui-même. et aujourd'hui ? que reste-t-il de lui ? plus grand chose. certain que face à trejan, il est foutu pour de bon.
fermes-là, va t'asseoir.
comme le clébard qu'il est à l'heure actuel, il le fait. il va s'asseoir sur le canapé, le regard le plus vide et le palpitant qui s'agite à peine, des légers battements pour lui prouver que, pour le moment, il est encore en vie.
sauf si t'es incapable de faire du mal à quelqu'un d'autre que ta femme.
le coup de couteau est amplement mérité. il renifle un bon coup, sans pour autant laisser les larmes tombaient. il n'a pas le droit, il le sait. s'il y a bien une personne à qui il ne voulait pas faire de mal, c'est bien elle putain. sa propre femme. il ne répond même pas, il sait ce que cherche à faire trejan, s'il savait qu'il n'avait pas besoin de ça ! de le faire bouillir alors qu'il est déjà dans un état lamentable à cause de la culpabilité qui se veut grande.
puis, il ne réfléchit pas. il encaisse d'abord les premiers coups. le premier coup au visage qui le force à fermer les yeux quand il voit le second poing partir, dans le but d'encaisser ce qu'il va se passer. bien qu'il n'y arrive pas et qu'il sent un goût d'acide dans la bouche ; ce n'est rien d'autre que le sang qui coule, probablement de son nez qu'il a senti craquer. jusqu'à ce qu'il le projette et qu'il se sent presque étrangler, c'est là qu'il décide de se laisser aller. le premier coup part au niveau de son ventre. le second suit le même endroit, dans le but de taper un bon nombre de fois au même endroit pour pouvoir lui faire mal. jusqu'à laisser un coup de pied entre ses jambes dès que trejan le laisse un semblant d'espace et qu'il en profite pour se dégager. il respire difficilement, quand il s'éloigne le plus possible qu'il le peut ; en se coinçant lui même contre un mur sans trouver un moyen de s'en échapper. c'est ça que tu veux ? tu veux leur dire quoi hein ? j'ai violé alix, je t'ai frappé toi ? tu vas les laisser me tuer à ta place ? alix lui avait dit de ne pas le provoquer, mais il ne contrôle plus rien, pas même la douleur alors qu'une main vient contre son nez violenté, et l'autre main s'active sur son ventre qui lui fait mal. il crache du sang, dans sa propre maison. alix est censée arriver, mais... mais quoi ? il n'y a plus d'avenir.

tu ne sais pas ce que tu ressesns, quand contre le mur tu enchaines les coups, quand tu sens tes côtes encaisser, une douleur qui s'empare de tes tripes un instant, les coups qui ravivent la folie en toi, tu peux pas perdre. c'est pas ton honneur en jeu a tes yeux, c'est alix. et tu as presque tout qui se dérègle, jusqu'au coup d'ezio que t'encaisses en te recroquevillant un instant. alors qu'une simple insulte sors d'entre tes lèvres: hijo de puta. t'as le gout du sang qui remonte dans ta bouche, la salive mélangée aux globules, putain il frappe fort ezio. il le regarde s'éloigner, se coincer contre le mur alors qu'il essaye de parler.
putain tais-toi ezio et viens te battre.
ça ira plus vite. y'a aucun autre moyen d'arranger le tout.
tu passes ton bras contre ton front un instant, transpirant a souhait, alors que t'es presque en transe, bordel trejan réfléchis pas. allez. putain pour une seule fois: sois un homme. comme gregor, milo où même comme ton père. prouves ta valeur. pour la première fois. t'es le cheval boiteux dans les paris, mais t'es sous dopant a l'heure actuelle alors vas-y putain. y'a les côtes qui crient à la douleur, mais pas bien grave. tu ne calcules même pas tout ça. tu poses ton regard sur ezio, lui qui parle. alors que tu réponds sèchement "si je le fais personne d'autre le fera." y'a les phalanges qui n'demandent qu'a frapper, alors tu brises la distance avec lui, te jetant presque sur l'homme avant de lui renvoyer les coups, sans même faire attention à la puissance qu'il peut y mettre, ni même où il frappera. dérouté, tout ses sens les plus calmes ont disparus, il serre la mâchoire, enragé a l'intérieur, il a l'impression qu'il rends encore les coups, et t'as le sang qui s'accumule dans ta bouche, la douleur qui s'empare de toi, alors que tu continues à le tabasser comme lui le fait sur toi.

alix il s'en fout qu'elle arrive, il continuera. qu'importe qu'elle essaye de le séparer, y'a plus rien qui peut le calmer à l'instant, y'aurait peut-être qu'isaure qui pourrait réussir, de toutes manières te connaissant, tu vas te barrer après tout ça, donc à quoi chercher qu'alix l'excuse. il se doute qu'elle ne lui parlera surement plus, et il s'en fout à cet instant, il vide juste toute sa haine sur ezio, la haine entassée depuis des mois, des années, juste comme ça. pourtant il n'a pas demandé autant. mais peut-être qu'il mérite au vu de ses actes. tu te recules un instant, avant de prendre tes distances avec ezio, récupérant son téléphone pas loin de là, tu l'attrapes et lui balances à la gueule ou presque avant de dire simplement "parles-en à une seule personne, et tu te retrouves dans le caniveau devant ta banque une balle dans le crâne. maintenant t'appelles qui tu veux pour te sauver le cul." connard va. qui ne sors pas, tu sens le sang qui git de ta bouche, ton tshirt blanc taché de partout, tes poings aussi, le tien mélangé au sien, les joues larmoyantes, larmes de haine. et pourtant maintenant tu ne pries que pour qu'alix arrive. sinon tu vas le tuer.

◐ ◐ ◐  
{ morbide dérapage }
crédit/ tumblr ☾ w/ trejan&ezio 

Pourquoi tu me sauves encore ?

Y’a le message qui s’affiche,
sur l’écran blanc, il l’illumine,
éclair de lumière dans la nuit,
éclat au cœur dans l’abîme. 

Il y a des milliers de raisons pour lesquelles elle se doit de venir. Des raisons pour lesquelles Alix, elle est tout bonnement obligée d’intervenir. Des raisons comme le fait qu’il soit son mari. Qu’elle l’aime, aussi, même si elle n’a plus aucune envie de le lui dire. Il y a le fait qu’elle ne supporterait pas qu’il perde la vie. Qu’il l’abandonne, lui aussi. Qu’il agrandisse un peu plus le trou béant qui a pris place à la place de son cœur sous sa cage thoracique.Qu’elle ne peut plus endurer encore une perte, Alix, elle ne peut plus vivre avec encore un putain de vide. 
Et puis, il y a Trejan. Trejan, son ange. L’être qu’elle s’est promis de protéger, alors qu’elle n’était elle-même encore qu’une  gosse, protéger ce bébé. Elle n’y est pas arrivée. Elle n’a pas pu l’éloigner de cette obscurité, elle n’a jamais été capable de le sauver. Mais il est hors de question qu’elle le laisse devenir ce meurtrier. Cet homme qui tue de ses poings un autre qui se trouve à terre. Car il ne se battra pas, Ezio, ou juste suffisamment pour provoquer encore plus sa rage. Juste pour qu’il soit encore plus efficace. Elle connaît trop bien son époux pour ne pas comprendre ce qu’il fait. Il se punit lui-même, il s’est condamné tout seul, à l’instant où il a avoué à l’un de ses frères, un si terrible secret. C’était évident, bordel, qu’il voudrait le tuer. Ils vont tous le vouloir, maintenant, le tuer.

Alix, elle ne voulait pas qu’il sache,
elle voulait que personne ne sache,

Elle croyait encore avoir le pouvoir de contrôler la situation. Elle croyait, comme une idiote, qu’elle pouvait encore maintenir un semblant de normalité dans une vie déjà en perdition. Alix, elle a été tellement conne. Elle se sent encore si conne. L’impression qu’elle est responsable de tout ce qui arrive. Tout ce danger, toute sa peur qu’elle éprouve, elle aurait pu l’empêcher si seulement elle lui avait dit. Si elle lui avait juste dit, ce qu’il avait tant besoin d’entendre. L’âme ébréchée se sent coupable, coupable d’avoir été cette victime. Juste pour une nuit. Sentiment toxique, qu’elle devrait abolir, mais qu’elle ne peut pas retenir. Tout ça, c’est sa faute. Sa faute. Sa faute. Et plus elle se le répète, plus elle accélère. La voiture dépasse de loin les limites autorisées, mais c’est une question de vie ou de mort pour la mère endeuillée.

La vie d’Ezio,
La vie de Trejan. 

C’est tous les deux qu’elle a besoin de sauver. Pas juste l’un de l’autre ; non, l’un et l’autre. Arrivée devant l’allée de l’immense demeure, elle arrête sa voiture là où elle arrive sans prendre la peine de la garer. Les clés toujours dessus, son sac aussi dans la voiture, quand elle en saute pour rejoindre l’entrée.   La porte claque à son arrivée, lui laissant entrevoir ce spectacle ensanglanté. « Oh mon Dieu… » elle ne sait pas lequel elle voit en premier. Il y a juste tout ce rouge, ce rouge partout. L’hémoglobine sur leurs traits, au sol, partout dans sa maison. « Ezio… » Ses opales s’arrêtent alors sur son mari, car c’est pour lui qu’elle a le plus peur. Le nez sanguinolent, mais encore debout, encore vivant. Et puis son frère. Son petit frère. C’est cette image, de lui et ses poings empourprés, lui qui s’est aussi mis à saigner, c’est cette image qui lui déchire le cœur.  « Trejan, je voulais pas que tu fasses ça, putain ! » elle crie de rage ou bien d’effroi. La carcasse qui se rapproche de lui, par peur qu’il s’en prenne encore à son mari. Sa main qu’elle agrippe, elle plante sur lui ses iris. Elle ne pleure même pas, Alix, elle a trop mal pour ça. « S’te-plaît. Arrête. » et sa voix est comme elle ne l’a jamais été face à son frère cadet. Suppliante, désespérée.