Just stop the faking (Lais)

|	just stop the faking ; Milo & Lais

La trahison découverte par le plus grand des hasards. Le coeur qui manque d'imploser dans sa poitrine, la déflagration retentissant à plusieurs kilomètres à la ronde pour faire trembler tous les murs aux alentours. Le coeur qui tambourine alors que son cerveau fait les derniers liens entre les différentes informations récoltées. Son sang fumant de colère ne fait qu'un tour et il bouillonne déjà intérieurement. Il feule, beugle à travers toutes les pièces, réclame qu'on lui trouve au plus vite l'adresse de cette Lais, afin qu'il puisse la voir de ses propres yeux, la mépriser de son regard assassin chargé de toute la véhémence du monde. Un nom de rue et un numéro griffonés dans le fond d'un papier chiffonné et déjà, il se presse en dehors de sa demeure, les semelles de ses chaussures martelant le sol sans la moindre pitié. Le corps torturé et pétri de rage se fond déjà dans la berline sombre, qui traverse la ville aussi vite que cela puisse être possible à une heure où le trafic est tout à fait fluide. Hors du temps, hors de l'emprise des lois, Milo ne se questionne pas le moins du monde sur l'incidence du geste qu'il s'apprête à poser. Il trace sa route jusqu'à l'adresse indiquée, gare sa voiture en bas du bâtiment et se dirige vers la porte avec la détermination des guerriers.

Il tambourine de toutes ses forces, espérant la sortir de ses draps si elle s'y trouve déjà ; de sa baignoire si elle s'y prélasse encore. Peu importe, il s'en fiche. Tout ce qu'il veut, c'est obtenir des réponses. Des réponses qu'il connait déjà. La porte à peine entrouverte, il la martèle de son poing pour la faire céder et entrer de force à l'intérieur du loft. Cette pauvre fille doit être effrayée, doit se demander qui il est et ce qu'il peut bien lui vouloir. Elle doit directement penser à un cambriolage, mais doit certainement s'étonner de ne pas voir de cagoule recouvrir son visage. Ou peut-être qu'aucune réflexion cohérente ne traverse son esprit à cet instant précis. De toute façon, il ne lui laisse pas le temps de formuler la moindre interrogation à voix haute qu'il feule déjà :

- Lais Thoma ? C'est toi ?

Il claque brutalement la porte derrière lui, dans l'espoir de voir la terreur traverser ses rétines comme un éclair foudroyant. Il est pas venu ici pour lui taper la causette, renouer un lien familial avec cette bâtarde dont il ne savait absolument rien avant aujourd'hui. Il a pas l'intention de se montrer poli ni cordial, il veut juste connaître ses intentions, et il est persuadé qu'elles sont mauvaises.

- Qu'est-c'que t'as cru, hein ? Que t'allais pouvoir te planquer dans l'ombre comme un rat ?

Il avance vers elle en la dévisageant d'un air menaçant, faisant en sorte qu'elle soit suffisamment pétrifiée pour qu'elle avoue ses plans sans qu'il ait besoin de la malmener.