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 drinkin' sadness - haskel

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Message Sujet: drinkin' sadness - haskel   drinkin' sadness - haskel Empty Mer 25 Nov - 18:10


there is an empty glass in front of me, an empty life inside of me, can i see what i'm doing wrong, please ? -- @haskel larsen

Nuit noire. Voile sur la ville, qui se déversait déjà depuis quelques heures, et l’éditrice qui se retrouvait au bar, cette fois-ci… un souvenir désagréable de sa dernière cuite, celle durant laquelle elle avait cru perdre sa belle arya pour de bon, celle durant laquelle elle s’était retrouvée, affalée sur le trottoir gémissant, vomissant, pleurant… un souvenir que tu t’efforçais de garder enfoui, tandis que tu avais pris soin de ne pas choisir le même bar. et alors que ses pensées allaient à arya, qui devait être bien au chaud sous sa couette, ou alors en pleine virée avec des amis, elle, se retrouvait à boire, pour échapper à son mari, le monstre de ses nuits. à boire, sans en faire trop, juste une pinte pour le moment, pour ne pas se retrouver au plus mal. Boire, parce qu’elle ne pouvait décemment pas laisser la lumière de sa maison d’édition allumée, auquel cas son mari pourrait alors se douter que quelque chose se tramait. Non… elle échappait juste à sa vie, dans cet établissement, oubliant ses problèmes pour un soir, tandis qu’elle levait les yeux au ciel, tout en essayant de ne pas respirer la fumée de cette cigarette qui s’allumait à côté d’elle. il n’y avait aucun écriteau non fumeur, malheureusement, et tu n’aimais pas cette odeur, cette sensation. Mais au moins, elle n’était pas pire qu’une autre nuisance. et tandis qu’elle se levait, sa pinte en main, juste pour pouvoir échapper au tabac, elle alla se trouver une petite place sur une table en hauteur, l’une des seules qui restaient inoccupées, chose qui bien vite se résolut. Après tout, les jeunes, les vieux, les amis, les connaissances qui venaient profiter de l’alcool, de l’ambiance, ne recherchaient pas être sur le comptoir, mais plutôt sur l’une des tables qui proposaient un petit répit, un peu d’intimité faussée… on entendait tout, on ne retenait rien. et elle, son regard voguait, tellement qu’elle ne se rendit pas compte qu’on lui parlait la première fois. perdue dans tes pensées, tu avais eu l’impression de rêver, un fantôme venu te poser une question. Mais alors qu’il restait devant toi, l’air hébété, te demandant juste à profiter de la tablée avec toi, tu compris que ce n’était point un rêve, mais bien une réalité. un regard rapide autour du bar, il n’y avait plus aucune place, tout était bondé. Sa pinte n’était même pas descendue à la moitié, elle avait rêvé pendant bien longtemps, à coup de petites gorgées. pardon ? demanda-t-elle innocemment à l’homme qui se tenait devant elle, avant qu’il ne répète sa question. Lui laisser le second tabouret ? tu n’avais aucune raison de refuser, il n’avait pas l’air bien méchant, un peu perdu, sans doute. et un peu de compagnie ne faisait pas de mal, quand il ne s’agissait pas de ton monstre. si vous voulez… vous ne fumez pas, par contre, hein ? parce que si je me suis éclipsée ici en premier lieu, c’était à cause de la fumée d’un autre. et elle pouvait les sentir, les odeurs de clopes. De mégots écrasés dans les cendriers. Elle était fumeuse passive, ce soir, mais ne voulait surtout pas d’un compagnon de table avec le même penchant. pardon, je ne voulais pas me montrer sévère. Surtout si vous recherchez juste un coin tranquille. un brin de causette, mais l’esprit presque ailleurs. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait, se laissait entrainée par le moment, se disait que parmi tous les clients du bar, il ne pouvait rien lui arriver si elle échangeait quelques mots avec un inconnu. dure journée, vous aussi ? lancé à son attention, l’impression qu’il voulait lui aussi oublier la vie. rien qu’un instant.
Deux âmes trop solitaires pour un monde trop bruyant.


(c) calaveras.
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Message Sujet: Re: drinkin' sadness - haskel   drinkin' sadness - haskel Empty Jeu 26 Nov - 18:27

Haskel, tu fumes toi ?

Non ça a jamais été ton truc. Petit t'aimais déjà pas cette odeur de soufre, la fumée opaque qui dissimulait tout, cet écran ivoire qui permettait aux autres d'agir en toute impunité. À toi ça te faisait faire un pas de côté, tu changeais de trottoir, tu changeais de regard. Ton nez plissé, tes naseaux refermés. Protéger tes poumons, ton odorat et ta santé. Une inspiration du tabac inoculait le poison dans tes veines. Et puis ces dessin-animés qui te montraient des poumons de fumeurs, comme des cratères, des poches froissées de cendres, là où devait normalement circuler la vie.

Tu regardes, tu guettes, tu t'approches. Tous tes sens sont en éveil quand tu entres dans la danse, quand tu dois trouver la force de fendre une foule de monde, entassée dans les quatre murs d'un bar. C'est dur d'accepter le regard des autres posés sur toi Haskel. C'est dur, c'est lourd, comme autant de monts que tu as à porter sur tes épaules. Et toi t'as pas la carrure solide faite pour ça. Toi ce que tu as, ce sont des mains aux phalanges visibles. Des mains au toucher silencieux et délicat. Fermes et d'une précision chirurgicale.

Contre le bord du comptoir, tes doigts sont occupés à mimer les notes le clavier. Tu commences par la clé de sol, enchaînes la portée qui vient après, et dont ta mémoire se souvient tout à fait. C'est l'instinct qui te fait faire ça, quand tu attends, quand tu penses, quand tu es perdu, tu fais ça, tu joues, tu joues tu joues tu imites le son, tu joues tu joues tu joues tes partitions, tu t'inventes un monde dans lequel te cacher en attendant qu'on vienne te servir un verre de whiskey.

Ton dû entre les mains, tu décortiques les tables bondées une par une, défiles devant les visages que tu ne connais pas, qui ne te disent rien. La vérité Haskel c'est qu'ils pourraient te dire quelque chose si seulement tu avais pris le temps de les regarder toutes les fois où tu es venu ici pour noyer ton chagrin. Tu abandonnes l'idée d'essayer, tu défiles encore, tu vas plus loin, au-delà des marches qui mènent aux emplacements surélevés. Tu défiles tu défiles et tu vois passer la pellicule étrange et bruyante de ce monde inconnu, ces regards que tu fuis, ces babillages que tu refuses d'écouter. Tout ce que ces gens disent tu sais pas Haskel t'as l'impression qu'ils sont forcément contre toi.

T'as déjà commencé à tremper les lèvres dans la boisson quand ton pas s'arrête pas très loin d'une femme assise en solitaire. La solitude, toi ça t'attire Haskel. Quand tu vois quelqu'un qui est seul tu as envie d'aller vers lui, parce que ça te rappelle toi. Et là, aucune idée de qui c'est cette femme, de ce qu'elle va dire, mais tu demandes. Une voix paisible qu'on a du mal à entendre dans le chambard environnant.

- Est-ce que la place est libre ?

Autrefois tu disais bonjour avant d'entamer le dialogue. Ce soir c'est pas pareil, ce soir tu parles à quelqu'un qui vient de se plaindre de la même chose que toi quand t'étais gamin. La fumée, l'odeur de plomb, ces incendies ambulants qui tuent les autres lentement.

- Je vais pas vous ennuyer, c'est promis.

Et ce sourire minuscule qui t'ouvre la fermeture des lèvres. Si fin, si maigre, presque imperceptible. Mais tu souris, pour le paraître, pour avoir l'air comme les autres. Tu souris. Et tu prends place. Ton verre posé sur la table au style industriel, bois verni et usé, les pieds en ferraille rouillée. Tu la regardes pas vraiment ta voisine. Comme toujours t'es plutôt occupé à faire pivoter les facettes de ton verre entre tes doigts, ou bien à regarder par terre pour compter les sillons et les dalles du carrelage. Ce motif tu le connais par cœur, et pourtant tu serais bien incapable d'en dessiner les moindres contours si on te le demandait.

C'est là que la question tombe.

Dure journée vous aussi ?

- On peut dire ça. J'espérais conclure avec un bon verre, mais je sais pas si je vais savoir profiter ce soir. Je ferai attention à mieux choisir mon bar la prochaine fois.

Ce rire muet qui te fait hausser des épaules. Même quand tes entrailles pourrissent de désespoir, ton écorce, elle, continue de sourire.
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Message Sujet: Re: drinkin' sadness - haskel   drinkin' sadness - haskel Empty Ven 27 Nov - 4:04


there is an empty glass in front of me, an empty life inside of me, can i see what i'm doing wrong, please ? -- @haskel larsen

Les journées devenaient de plus en plus dures, toutes identiques, toutes difficiles. Les seuls moments de répit existaient avec son amie, ou sa belle petite fée, celle qui la gâtait, qui lui montrait le beau, le bon côté de la vie… mais ce côté n’existait qu’en sa présence, et dès que la lumière s’éteignait, le monstre revenait hanter ses nuits. tu ne pouvais pas dormir, plus du tout, désormais. Parce que tu avais ce cauchemar permanent qui sentait que tu t’évadais, glissais hors de son emprise. Et il te terrorisait, ce monstre, cet homme, infect, odieux. Il te terrorisait, tu avais l’impression qu’il redoublait d’efforts pour te mettre en pièces. Et que seul le visage de ton chaton d’arya pouvait l’en empêcher. et les journées s’assemblaient, la douleur du matin au soir, l’appréhension de la nuit, le besoin de s’évader, se cacher, disparaître. Le besoin de ne plus penser, de ne plus avoir peur, le temps d’un moment. D’oublier, de se perdre, pour ne pas finir en lambeaux. Le besoin de contempler la nuit comme n’importe qui, en oubliant qu’elle signifiait tant de malheurs, pour elle…
Elle avait besoin de respirer. ce n’était vraiment pas le bon endroit. de boire, de laisser l’alcool faire son effet. Mais cet individu piquait sa curiosité. t’étais comme ça, une bonne âme dans une mauvaise vie, le besoin, et l’envie, de venir en aide, même si l’on ne te demandait pas. et s’ils partageaient déjà cette table « non fumeuse » au sein d’un bar qui autorisait le tabac, elle lâcha tout simplement une question, celle que tout le monde pouvait se poser, lorsqu’en soir de semaine, l’on se perdait dans l’alcool. Il y avait généralement trois raisons. La première, le besoin de faire la fête, si l’on ne travaillait pas le lendemain. La seconde, une joie indescriptible, récompense personnelle lorsque l’on venait de remporter le gros lot. Pourtant, si n’importe qui faisait un sondage général, la réponse qui viendrait probablement le plus souvent serait la mauvaise journée, le besoin d’évacuer, de s’abandonner… et pourtant, tu aurais pu te taire, quinn. Tu ne le connaissais pas, il t’avait demandé une place à ta table, mais avait laissé ton regard sur son verre, ou ailleurs… il ne t’avait pas parlée, il ne le voulait peut-être pas, tu aurais pu en rester là. partager un moment silencieux. mais ce n’était pas son genre. Elle préférait être une oreille attentive et faire le bien, si c’était possible. Et la curiosité en vilain défaut, elle avait parlé. sans forcément s’attendre à une réponse, l’impression de mettre les pieds dans le plat. pourtant, il t’avait répondue. et en l’écoutant, elle crut presque se reconnaître en lui. comme peut-être n’importe qui aurait pu. c’est vrai que si l’on n’est pas adepte de la fumée, ce n’est pas le meilleur bar. Je n’ai pas bien choisi non plus. parce que ces volutes te prenaient à la gorge, venaient te détruire les poumons, même si tu ne tenais pas la cigarette, engin de mort. Parce que tu avais déjà de lourdes séquelles physiques, il n’était pas nécessaire d’en rajouter. Parce que si tu avais voulu mourir, tu aurais opté pour une solution plus radicale que la cigarette. et elle avait déjà essayé. Presque. Jusqu’à ce qu’elle comprenne que la vie méritait peut-être d’être vécue, pour quelques bons moments. Ou quelques plaisirs, comme ce verre. si je puis me permettre… que faîtes-vous donc, dans la vie, pour avoir besoin d’un verre le soir venu ? la langue soutenue, femme de médecin, elle ne pouvait pas se contenter de sa première réponse, elle voulait lui venir en aide, voulait s’oublier en se concentrant sur lui. sur cet inconnu qui en serait peut-être un toute sa vie. cet inconnu à qui elle ne demandait pas le nom, comme si l’anonymat rendait les confessions plus aisées… était-ce une réalité ? et s’il ne voulait plus parler, alors elle se tairait, n’insisterait pas, le laisserait profiter ou non de son verre dans cet établissement de quartier.


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Message Sujet: Re: drinkin' sadness - haskel   drinkin' sadness - haskel Empty Ven 27 Nov - 12:40

Tu lèves tes pupilles. Un peu. Pour rencontrer le menton de cette femme, puis le début de ses commissures. Des lèvres fines et rosées. Longtemps tu restes accroché dessus, sans oser gravir les centimètres jusqu'aux yeux. C'est là-dedans que l'âme y est la plus forte, la plus bruyante, la plus vivante. T'es pas encore assez fort pour supporter ça, Haskel.

Entre tes doigts remue l'or liquide. Tu dégustes à petites doses. Comme une drogue douce et précieuse, ton temps imparti sur cette chaise.

- Je suis pianiste.

C'est ta réponse et ton plus beau mensonge. La vérité c'est que tu ne joues plus.

- Je viens dans les bars pour entendre jouer quelqu'un d'autre que moi. Un peu comme quelqu'un qui prend le relais.

Un peu comme quelqu'un qui récupère ton fardeau le temps d'une mélopée.

- J'ai pas les idées très claires.

Normal ! Tu les noies dans ton alcool, arrête ça !

- ... Je me dis que me poser un peu le soir, ça permet de relancer la machine, décompresser. Trouver l'inspiration.

Alors qu'on te voyait prendre l'initiative de lever tes mirettes jusqu'à la hauteur du nez de ton interlocutrice, tu finis par abandonner lâchement en cours de route, retrouver tes dalles de carrelage fendillées.

- Et vous, c'est quoi votre truc ?
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Message Sujet: Re: drinkin' sadness - haskel   drinkin' sadness - haskel Empty Ven 27 Nov - 18:55


there is an empty glass in front of me, an empty life inside of me, can i see what i'm doing wrong, please ? -- @haskel larsen

Il ne la regardait pas, pas vraiment… elle le voyait, le remarquait, il ne venait pas croiser son regard, comme s’il n’osait pas, comme s’il ne voulait pas… et tu pouvais le comprendre, tu n’étais pas connue, il ne savait pas qui tu étais, il ne savait pas ce que ton regard pouvait lui dévoiler, les fenêtres de ton âme plongeant dans les fenêtres de la sienne. elle n’était personne, pour cette nuit, pour ce soir. elle n’était personne, juste une femme inconnue avec qui il pouvait parler, à qui il pouvait se confier si l’envie l’en prenait. Parce qu’il ne la connaissait pas, parce qu’elle allait sûrement disparaître après ce soir, disparaître de sa vie pour toujours… parce qu’elle n’était qu’un visage parmi new york… tout comme il n’était qu’un visage inconnu pour toi aussi. Et peut-être qu’à l’issue de cette soirée, il serait une connaissance, tout comme il pourrait redevenir néant, visage parmi la foule…
Et la curiosité la prenait, elle voulait lui demander, elle voulait savoir, discuter, lui donner l’occasion de se confesser, ou de se confier, si l’envie était là. il pouvait répondre, pouvait se taire, pouvait laisser l’alcool envahir son esprit à la place de la conversation…
Et il répondit…
pianiste ? c’est impressionnant, vous jouez où ? parce que rencontrer un artiste, c’était quelque chose de passionnant, surtout pour elle, pour une femme qui donnait sa chance aux artistes littéraires. Elle savait ce que c’était de se retrouver en face d’un passionné, celui qui écrivait ce que son esprit lui envoyait, qui faisait partager son imagination avec le reste du monde… tout comme le pianiste faisait découvrir son monde au gré des notes…
et tu continuais à l’écouter, tu voulais qu’il se sente en confiance avec toi. tu n’étais qu’un visage prêt à écouter ses plaintes, ses regrets, ou sa vie. je comprends… du moins, elle en avait l’impression. L’impression de comprendre ce besoin qu’il pouvait avoir, celui d’écouter un autre, comme si la mélodie se poursuivait. était-ce réellement cela ? c’était ainsi qu’elle le voyait. Mais quand il lui annonça ne pas avoir les idées claires, elle ne sut que dire, le laissa sur cette phrase, avant de l’entendre parler de retrouver l’inspiration. je vois, oui… il faut bien que l’inspiration vous arrive, après tout. cela peut se trouver n’importe où, j’imagine… tout comme l’auteur pouvait la trouver dans les odeurs de la ville, dans les passages des piétons, ou dans les paysages d’une banlieue, l’artiste pouvait bien trouver l’inspiration dans la réflexion, dans l’écoute attentive d’un autre, dans le paysage quotidien de sa ville.
moi ? je suis éditrice. Je possède une maison d’édition en ville, et j’ai toujours aimé me réfugier dans ce que je lisais… avec l’homme qui la détruisait, ce monstre qui l’empêchait de respirer… mais si je viens ici, c’est pour échapper à la nuit… échapper à ce monde dans lequel son mari continuait de la frapper, d’abuser d’elle. échapper à ce monde dans lequel elle rentrait chez elle pour souffrir. échapper aux ténèbres…


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Message Sujet: Re: drinkin' sadness - haskel   drinkin' sadness - haskel Empty Ven 27 Nov - 20:03

- Dans des petits bars, justement.

Tu jouais dans les théâtres de Broadway. Il t'arrivait aussi d'être demandé pour combler un mariage de ta musique, ou bien pour accompagner des comédiens pendant leurs prestations dans les recoins bondés de New York. Mais dans des petits bars ? Ça, jamais, Haskel.

- Qu'est-ce que vous aimez lire ?

Lire, toi aussi tu aimes lire. Dans ta bibliothèque Helen s'amusait d'y voir figurer des bande dessinées, des comics, des livres illustrés pour enfants. Mais on pouvait aussi tirer la tranche de revus scientifiques, de coupures de journaux ou bien d'encyclopédies. Des romans particuliers, russes ou français. Des perles issues de l'autre côté de la mer.

Le niveau de ton whiskey n'a pas bougé depuis que tu t'es assis. Curieusement, cette conversation anonyme te convainc de terminer ton verre plus lentement, pour t'offrir du temps. Sans verre à boire, tu n'as pas de raison valable de rester ici. Sans verre à boire, ta parole s'éteint.

Elle te répond qu'elle cherche à s'évader de la nuit, et tu comprends, ô comme tu comprends.

- La nuit vous fait peur ?

La nuit. Une thématique unique et complexe, plus encore que le jour. Toi le jour tu rêves. La nuit, tu penses. Tu penses tu penses. La nuit te donne l'impression d'avoir quelque chose à toi, quelque chose qui t'appartient. La nuit ça te fascine Haskel, ou ça effraye l'enfant qui est en toi ? La nuit c'est quand la lumière naturelle meurt. On en a terriblement peur, alors l'humain a inventé son propre soleil nocturne, ces lumières citadines qui chassent les ombres. Tu te souviens, quand tu étais gamin, là où la plupart avait peur du noir, tu continuais de jouer ta musique sans sourciller, tes doigts habiles qui savaient où se poser. Ton art à toi a toujours été aveugle.

- Je trouve qu'elle rassemble ceux qui s'y perdent.
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Message Sujet: Re: drinkin' sadness - haskel   drinkin' sadness - haskel Empty Ven 27 Nov - 21:16


there is an empty glass in front of me, an empty life inside of me, can i see what i'm doing wrong, please ? -- @haskel larsen

Répondant rapidement, il lui dévoilait un instant de sa vie, un instant, sa vie. jouant dans des petits bars, il était dans son élément, effectivement, en venant chercher l’inspiration dans ce genre d’établissement. Il était chez lui, finalement. tu comprenais… il venait profiter de la musique dans une autre dimension, il n’était plus assis derrière son piano, mais à écouter, un verre à la main. l’inspiration se trouvait pour lui chez les autres, ce n’était pas rare, c’était même très courant. pour les romanciers, tout du moins, c’était très courant. lire un livre, pour y trouver l’inspiration, pour écrire son propre roman, son œuvre personnelle. Lire des livres, pour trouver les formules, les mots, le vocabulaire, une plume bien à soi. Elle avait vu ça tellement de fois, quinn, que cela ne l’étonnait plus, mais la fascinait toujours. Il devait en être de même d’un pianiste, qui écoutait les chansons des autres, les mélodies créées ou recréées, pour finalement parfaire ses notes, son monde dans lequel il devait entrainer son public. et vous voulez vous étendre ? ou préférez vous rester dans cette ambiance que vous connaissez si bien ? c’était très intéressant, cette façon qu’elle avait de déchiffrer ce qu’il lui disait, quand bien même elle ne s’y connaissait pas en musique, ni en piano. Et alors qu’elle l’entendait lui poser une question en retour, elle ne put s’empêcher de s’évader dans son imagination, en répondant, lui dévoilant ce qu’elle aimait… serais-je imprudente en vous répondant « de tout » ? j’édite surtout les romanciers, les auteurs de nouvelles, qui veulent faire connaître au monde leurs histoires, thrillers, horreur, fantastique et heroic fantasy. J’aime beaucoup les romans policiers, j’aime les classiques, comme sherlock holmes ou hercule poirot, mais les plumes modernes, les histoires que l’on a encore jamais vues, ou celles qui sont plus récentes, comme ce fameux auteur, brent weeks, qui me fait planer lorsque je me mets à le lire… après, je suis moins dans les revues scientifiques, ou les comics, ou les livres pour enfant, mais j’aime pourtant me laisser porter. La littérature, c’est, pour moi, un ensemble de tous ces genres, c’est un monde si grand, si vaste… j’aime me perdre, par exemple, dans une bibliothèque, dans une librairie, noter les histoires qui peuvent me plaire, passer du temps à lire. c’est… pardon, je suis vraiment passionnée, j’espère que je ne parle pas trop haha. Mais c’est ce qui me fascine. la littérature dans toute sa splendeur, les écrits, les mots couchés sur le papier, qui reflètent l’âme d’une personne, qui reflètent le cœur de l’écrivain, ce qu’il a voulu démontrer, ce qu’il a voulu dévoiler… il te suffisait de te retrouver face à un manuscrit pour rêver, quinn. et oublier. rêver, et oublier. oublier que la nuit était toujours présente, que ton monstre était toujours là. oublier que tu n’avais pas un seul lieu, un seul sanctuaire pour te reposer, pour le fuir, hormis cette chambre à l’hôtel, partagée par arya et toi. et ce bar, en ce moment, la pinte pourtant toujours au même niveau. Parce que parler, c’était plus stimulant, que son esprit oubliait de se rassasier, que son corps oubliait de boire. malheureusement, oui… son manteau annonce les pires horreurs… il ne pouvait pas savoir, mais peut-être comprendre. Il ne pouvait pas savoir, ce qu’elle cachait au fond de son cœur, ce qu’elle cachait sur son corps, derrière les couches de vêtements, toutes ces cicatrices qui la détruisaient.
Pourtant, sa réponse fut étonnante, et elle pouvait le comprendre, rêvait de vivre comme lui, la nuit qui rassemblait les âmes esseulées qui s’y perdaient. c’est vrai qu’elle nous a rassemblés, nous, deux inconnus… mais une fois cette lumière éteinte, la nuit refera peur… la lumière du bar, l’alcool descendu, le besoin de rentrer, la peur de rentrer.
Parce qu’elle savait qu’elle allait souffrir.


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Message Sujet: Re: drinkin' sadness - haskel   drinkin' sadness - haskel Empty Ven 27 Nov - 23:23

Tu n'es pas sûr de si bien connaître cette ambiance dont elle parle. Normal, puisque tu mens.

- M'étendre. Ce que je connais est connu, mais ce que j'ignore est encore à apprendre. Je dérouillerais à apprendre davantage.

Et si tu devais poursuivre ton mensonge jusqu'au bout, tu enchaînerais en disant que venir dans les bars te permet de t'ouvrir à différents types de sons. Des accords propres à chaque pianiste. Des harmonies propres à chaque oreille, à chaque origine. Ce serait une bien belle explication à donner, mais le peu d'alcool que tu as ingéré ne te permet pas encore de te foutre ouvertement de la gueule des autres.

En entendant le long paragraphe de ta voisine, tu ne peux t'empêcher de plonger dans le flot de son récit. Un cours d'eau doux et tranquille, qui pourtant ne se déplace pas. Oh Haskel, tu as lu ça dans un livre.

«L'eau n'était pas vivante et cependant elle se mouvait. Elle paraissait aussi solide que la terre, mais elle n'était pas du tout solide. Conclusion : les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être.»

Et la suite, que tu as oubliée.

«Il convient, en dépit de leur apparence, d'être à leur encontre en un perpétuel soupçon, de ne jamais s'y reposer avant d'en avoir vérifié la réalité.»

- Non, n'arrêtez pas. J'aime bien vous écouter.

En réalité, écouter quelqu'un te permet de ne pas avoir à parler de toi. Devoir écouter, c'est t'assurer un sommeil paisible et lent.

- Avant je vivais le jour. Vous savez, ça me manque. Faire partie de ce monde me manque.

Tu vis dans cette poche toute petite et reculée, un monde que toi seul peut atteindre, puisque tu n'as donné la clé à personne. Un monde restreint où il n'y a que toi. Autrefois vous y étiez deux. Puis quelque chose a éclaté.
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Message Sujet: Re: drinkin' sadness - haskel   drinkin' sadness - haskel Empty Sam 28 Nov - 14:54


there is an empty glass in front of me, an empty life inside of me, can i see what i'm doing wrong, please ? -- @haskel larsen

Ce qu’il disait était intéressant, elle pouvait se sentir entrer dans un monde, par ses paroles… elle imaginait sans mal, ce besoin de s’étendre, d’apprendre… ce besoin de se compléter, de se sentir plus apte et inspiré. Elle imaginait ce pianiste, qui, lorsqu’il en avait besoin, se laissait tenter par un verre, pour calmer sa journée, et pour écouter de nouvelles mélodies. Pour découvrir de nouveaux sons, pour entrevoir les autres mondes… et en soit, même si tu n’étais pas à proprement parlé une artiste, tu le comprenais, aimais faire la même chose. je vois… je comprends. Je suis sûre que vous pourrez apprendre, que vous parviendrez à trouver ce que vous recherchez… parce qu’il ne pouvait pas en être autrement, s’il cherchait à s’étendre. S’il cherchait à apprendre. Il ne pouvait pas en être autrement, il apprendrait, il découvrirait… c’était un conseil de la nuit, du visage qu’elle était pour lui, inconnue, dans la nuit… et par la suite, elle se lança dans son récit, dans son histoire, celle qui la menait à en lire d’autres, celle qui la menait à parcourir les autres pages, parce qu’elle ne pouvait pas se passer de l’imagination des artistes qui pouvaient écrire et créer des mondes entiers et infinis… parce qu’ils pouvaient te faire rêver, t’aider à t’échapper, dans un monde où tu pouvais être toi-même, sans avoir à redouter la nuit. Parce qu’ils avaient cette faculté, à t’ouvrir les portes de leur imagination, et tu avais cette chance de pouvoir en aider quelques uns à se faire connaitre. et elle parlait, se laissait prendre au jeu de la passion, incapable de s’arrêter, détaillant ce qui la fascinait, ce qui lui permettait de vivre, de se sentir vivante. Elle parlait, un peu trop, s’excusant au passage, avant de sourire, à sa réponse. vraiment ? bon, alors… ce que j’allais dire, c’est que… c’est que chaque livre est une porte vers un monde, un univers tout entier. Surtout les romans. Les romans, ils vous emmènent là où tout semble possible. Ils vous emmènent au cœur d’une enquête, au sein d’un drame, dans une épopée, dans une romance… ils sont vastes, variés… je ne pourrais jamais arrêter de les lire, et si un jour j’étais dans l’incapacité de me replonger dans ces histoires, ma vie serait bien plus horrible qu’actuellement… ces livres, c’est toute ma vie. tout ce qui importait, du moins. Avec Arya, aussi, mais arya, c’était différent. Arya, c’était celle qui détenait son cœur… arya, c’était l’histoire qu’elle ne lisait pas, qu’elle vivait… arya, c’était l’histoire éternelle qui habitait son palpitant, lui permettait de respirer, de ne pas trop haïr la vie…
Arya, c’était le bonheur. son mari, c’était le malheur… et son mari, c’était la nuit… la seule façon, pour elle, d’échapper à la nuit, c’était de ne pas rentrer, ou de se réfugier contre sa belle, pour que son aura la protège des dangers qui se cachaient dans le noir… je ne sais pas si je suis d’accord avec vous… vivre le jour, c’est vivre comme le commun des mortels, mais c’est aussi un problème… parce que nous sommes vulnérables la nuit tombée… vivre la nuit, cela nous permettrait de nous défendre… la nuit t’effrayait. mais je crois que je préfère néanmoins vivre le jour, juste parce qu’il peut offrir tant de merveilles… que la nuit tente de reprendre par la suite. et puis, le jour lui permettait de voir son arya, de vivre en même temps que les auteurs… mais vous savez… je pense que passer d’une vie au sein du jour à une vie au sein de la nuit n’est pas facile, mais l’inverse est-il vraiment aussi difficile ? si cela vous manque, en plus… s’il ne voulait plus vivre comme un oiseau de nuit, peut-être pouvait-il y faire quelque chose ?


(c) calaveras.
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Message Sujet: Re: drinkin' sadness - haskel   drinkin' sadness - haskel Empty Sam 28 Nov - 18:44

«(...) que vous parviendrez à trouver ce que vous recherchez.»

Tu te sens pas bien à l'entente de ces mots-là Haskel. Tout ce que tu vois dans le noir c'est le visage de celle que tu aimes toujours, rien d'autre. Ce que tu cherches, ce que tu voudrais étendre, ce serait ton regard dans cette ville immense, ce serait de connaître la position de ta bien-aimée à chaque heure, chaque seconde, chaque instant. Tant pis si tu passes pour le taré de service à suivre quelqu'un qui ne veut plus de toi, tant pis. Tu l'aimes c'est tout. Tu l'aimes et malgré tout ce que peut te dire ta partenaire de beuverie ce soir, tu n'es pas sûr que ce soit possible d'un jour trouver ce que tu recherches. Tu l'avais eu pourtant, autrefois, dans le creux de tes mains.

Dès que tu sens le sanglot monter, vite tu noies le chagrin dans une gorgée. Repousser le mal pour le faire revenir à l'intérieur, comme une bulle d'air qui voudrait sortir de toi pour voir le monde. Mais ça fait toujours trop de bruit d'avoir mal. Ça t'angoisse que les autres sachent à quel point tu coules. Tu coules tu coules et fatalement, tu ne nages pas. Tu te complais dans ton mal, ta faiblesse, tes jeux d'enfants qui t'éloignent un peu plus de la réalité.

C'est mieux d'écouter les autres parler de leurs passions. Tu ne sais pas comment elle s'appelle, et tu penses qu'elle doit sûrement avoir un très joli prénom. Ce visage aux contours bien dessinés, une longue chevelure dans laquelle tu voudrais glisser tes doigts. Une lueur d'espérance dans le regard. Toi tu as envie d'y croire à cette personne, plus que tu ne croirais en toi. Croire en les autres c'est plus facile tu penses. Peu importe ce qu'en a pensé Jack London un siècle plus tôt dans son récit avec Croc-Blanc.

- J'aimerais parfois que ma vie soit un livre. Je pourrais le refermer rapidement et passer à autre chose.

Combien de fois tu en as rêvé, que la douleur ne soit que temporaire. Combien de fois tu as prié pour que dans ton rêve se produise ton réveil et qu'on t'annonce "ce n'était pas vrai, tout va bien maintenant."

Tu bois encore. Le niveau baisse, lentement.

- … Désolé, je n'ai pas entendu ce que vous avez dit.

Tu n'as pas écouté.

- Je suppose que vous avez raison.

Peu importe ce qu'elle ait dit. Les autres auront toujours plus raison que toi.

- Vous avez déjà pensé à tout arrêter ? Arrêter… vraiment définitivement. Ne pas regarder en arrière. Prendre un papier et y consigner vos dernières paroles pour la personne que vous aimez. Des choses très importantes que vous avez oublié de lui dire.

Ta gorge se serre dans l'étau d'une montée de tristesse.

Oh non. Ça commence à revenir.
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