make me feel like i'm someone. (rona)

Une aventure, une de plus, à moindre échelle mais une aventure quand même. Se mettre au sport. Après des années entières passées à voyager, à découvrir le monde et ses merveilles, à vivre dans les lieux les plus insolites qui soient, sa plus grande aventure se résume aujourd’hui à entreprendre une activité physique. t’étais en bonne forme physique, autrefois, peyton. Quand tu voguais à travers les cieux, que tu t’épanouissais à coup de randonnées et d’extrêmes folies. Avant. Avant de découvrir que ton cœur ne fonctionne plus comme il faut. Avant de revenir t’installer à new-york, pour retrouver l’essentiel, ta famille.
un trait tiré sur son ancienne vie, sur l’oiseau volage qu’elle était, sur le réconfort qu’elle a trouvé en l’univers, lorsqu’elle en avait le plus besoin. Lorsque son frère est décédé, après sa mère, et qu’elle ressentait ce furieux besoin de s’en aller. parce qu’à cette époque, tu ne le sentais plus, ton cœur, peyton. Différemment d’aujourd’hui. Pas douloureux, non, juste mutique. Sans battements, après avoir perdu les personnes que tu aimais le plus au monde. le tour du monde dont elle avait besoin pour se trouver, se retrouver, en paix avec elle-même.
Mais à présent, malgré les merveilles retrouvées, rencontrées, ici, la créatrice ne parvient toujours pas à accepter sa maladie. Son insuffisance cardiaque. à accepter que sa vie doit changer, qu’elle ne peut continuer telle qu’elle a toujours été. alors tu tires, toujours. Tu tires sur la corde, jusqu’à ce que ton cœur ne finisse par lâcher, à l’abri des regards, dans le plus grand secret. elle tire sur la corde, et quand elle a rencontré rona, elle a senti l’évidence. Une connexion particulière avec cette femme, une amitié naissante, et une demande ultime : celle de pouvoir être entraînée par elle. Sans lui faire part de la vérité, de son quotidien. et tu sais que tu fais une connerie, peyton. Que t’es égoïste comme toujours. Que tu ne penses pas au mal que ça pourrait lui faire, si elle découvrait ta vulnérabilité physique. Tu n’y penses pas.
Les exercices engagés depuis un moment déjà, la brune se permet d’ironiser, réalisant sans mal qu’elle ne tient pas la cadence. waw, t’es vachement dure comme coach ! un rire en direction de celle qui devient son amie. et t’en as peu, des amies, peyton. Beaucoup trop peu. Parce que t’es pas du genre à te lier, toi. pas du genre à t’attacher. Et pourtant, sans t’en rendre compte, avec elle, tu le fais.

(c) calaveras.