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 désintégrés. (ezio)

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Message Sujet: désintégrés. (ezio)   désintégrés. (ezio) Empty Sam 17 Oct - 2:59


◐ ◐ ◐  
{ désintégrés }
crédit/ tumblr ☾ w/@Ezio Romani
Le temps s’est, comme, arrêté.
Les secondes paraissent durer des heures ; autant d’heures qui lacèrent une à une davantage son cœur. Elles sont comme des lames d’acier venues mutiler tout son être ; des lames glacées glissées à l’intérieur de ses veines. À vrai dire, elle n’a pas entendu toute la cérémonie. Comme si… elle n’était pas tout à fait attentive. Comme s’il s’agissait d’une autre personne ; une autre fille. Alix, elle refuse encore la possibilité d’un monde qui subsisterait, sans son bébé. Alors c’est elle, qui n’est pas tout à fait là ; c’est elle qui paraît attendre son propre trépas. Le minois creusé, demi-lunes violacées sous ses prunelles sombres et dénuées de vie ; l’ombre d’elle-même drapée d’une robe teintée de son deuil. Elle avait envisagé l’hypothèse de porter des couleurs, ses couleurs ; celles qu’elle préférait. Mais elle est couverte de noir ; reflet de son désespoir. Appuyée contre le mur de la petite salle prêtée par l’église, elle observe de ses pupilles vides tout ce monde qui s’anime. Il manquerait quelques mets apéritifs, peut-être qu’ils donneraient l’illusion d’un instant festif.
Mais des instants festifs,
elle ne les imagine plus,
elle ne les voit plus,
elle ne sait pas, Alix, comment elle pourrait encore envisager quoi que ce soit. Comment elle pourrait encore croire en quoi que ce soit. Le seul être qui l’empêche de s’effondrer au sol, là tout de suite, c’est lui. Lui, qui a la force de remercier tous ces gens dont ils se fichent royalement ; tous ceux qu’ils enverraient (ou elle, peut-être bien, il a toujours eu un meilleur fond qu’elle) mille fois en enfer pour retrouver leur princesse. Alix, elle agit comme elle est, comme une prédatrice blessée. Louve qui se réfugie dans sa solitude, elle reste stoïque ; se planque derrière une froideur qui paraît inébranlable.
Alors qu’elle ne tient plus debout, Alix,
elle a la sensation de vivre un enfer ; comme un cercle vicieux qui n’a pas de fin. Prise au piège d’un univers qu’elle ne parvient pas à accepter, un monde qui ne devrait pas exister. Pas sans elle, pas sans leur bébé. Plongée dans l’abîme dans lequel elle se sent seule vagabonde à errer, la mère endeuillée le voit, lui, l’amour de sa vie qui finit par s’approcher. La paume de sa main gelée vient vaguement, comme instinctivement, chercher la sienne dans un geste dont elle ne se rend même pas compte. L’étreinte avortée, un balbutiement qu’elle laisse échapper. – Ezio… les mots peinent à sortir de ses lippes comme elle a du mal, Alix, à respirer. Le cœur qui bat une mesure trop lente, elle voudrait lui dire toute la douleur, toute la souffrance ; lui confier tout ce manque.
Toute cette peur, aussi,
alors qu’elle réalise,
que c’est fini,
elle ne verra plus jamais sa fille,
alors qu’elle réalise,
qu’elle est censée lui avoir dit adieu aujourd’hui.

Ezio, je n’en peux plus,
je n’y arrive plus,
mais c’est que le début,
le début d’une vie entière passée sans elle,
Ezio, comment je vais faire ?
comment on va faire ?

Pour continuer de vivre rien qu’à deux,
quand on était trois tout ce temps.

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Message Sujet: Re: désintégrés. (ezio)   désintégrés. (ezio) Empty Mar 20 Oct - 9:06

l'ambiance est particulière. terrible. le coeur lourd alors qu'il conduit jusqu'à l'église. la cérémonie d'au revoir est aujourd'hui. à quel moment ils enterrent leur fille, alors que c'était à eux de mourir en premier ? elle n'a vécu que cinq ans. cinq ans, bordel.
ils ne parlent pas. l'état similaire l'un et l'autre. les nuits courtes, trop courtes. ce prêtre qui serre leurs mains à l'arrivée, eux installés sur le premier banc, dans l'attente d'un cercueil. ce cercueil, où repose en paix une princesse qui a subi des atrocités. les images ne quittant jamais, jamais son cerveau.
ezio a mal. mais ezio doit être fort. il ne peut pas craquer. pas maintenant. pourtant, la douleur au milieu de son ventre est terrible. l'envie de se foutre en l'air est violente. mais il ne peut pas. il n'est pas seul. il doit être là pour elle. la femme de sa vie qui s'éteint au fur et à mesure de cette cérémonie. dans le cercueil, repose avec leur princesse cette peluche fétiche qu'il avait acheté le jour où il a appris qu'il allait être papa. cette peluche qu'elle n'aura jamais, jamais lâché une seule seconde.
de ceux qui souhaitent leurs condoléances, alors que la moitié n'était plus vraiment dans leurs vies au fil du temps. alors qu'à la fin de la cérémonie, il se retrouve à empoigner ces mêmes personnes. il n'a pas pleuré. toujours rien. comme s'il était insensible. c'est sans doute le cas, quand il ne ressent plus rien à cet instant précis et qu'il a l'impression de suffoquer. jusqu'à ce qu'une main se glisse dans les siennes. qu'il reconnaîtrait sans avoir besoin de regarder. la voix. le supplice, d'une peine qui ne sera jamais vraiment effacé. je suis là. il murmure, en attirant alix et en venant la prendre dans les bras.

je suis là, oui.
regardes-moi.
je suis là, oui.
je te tiens.
je suis là, oui.
alors s'il te plaît, n'abandonnes pas.


ses lèvres se pressent sur son front, son coeur se serre à nouveau douloureusement. il faut qu'on aille au cimetière. c'est sans doute le pire, dans cette histoire. c'est là. c'est maintenant. le cimetière n'est pas très loin de l'église, il suffit de remonter le sentier. ils l'ont choisi car elle était plus ou moins éloignée des turbulences de la vie qui continue de vivre, quand eux, sont désormais en pause. à l'arrêt. choc. brutal. il tire sur sa main, pour qu'elle puisse le suivre. se plaçant derrière le cercueil, quand deux minutes qui suivent, ils sont devant le trou où sera sa nouvelle demeure. cérémonie très chrétienne. mais cérémonie qui n'a aucun sens, à ses yeux. je suis là. il répète, quand il a simplement envie de lui murmurer à l'aide. quand il sent que ses jambes flanchent. mais ils n'ont pas le choix. ils doivent le faire. ils doivent affronter la journée qui ne se terminera jamais. de ceux qui viendront par la suite chez eux, de ce traiteur qui prépare les derniers préparations, alors qu'ils ne fêtent rien. si ce n'est la mort.

ça fait mal. si mal, alix.
dis-moi.
dis-moi que tu vas trouver un remède magique ?


un remède magique serait la mort. mais non. il doit tenir. pour sa femme. celle qu'il aime. même s'ils se sont éloignés à l'instant où la sentence est tombée. ça va aller. non. ça ne va pas aller. pas quand le cercueil tombe, doucement, dans ce trou.
quand sur cette pièce tombale repose ses inscriptions.
flora romani.
née le sept janvier deux mille quinze.
morte le vingt cinq septembre deux mille vingt.
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Message Sujet: Re: désintégrés. (ezio)   désintégrés. (ezio) Empty Mar 20 Oct - 9:45


◐ ◐ ◐  
{ désintégrés }
crédit/ tumblr ☾ w/@Ezio Romani
Il est là, il lui dit, il est là.
Il est là, et sans lui, c’est elle qui ne serait plus là.
Sensation terrible que tout son équilibre ne tient qu’à un fil qui se résume en quatre lettres. Il est la seule chose qui la maintient encore debout, Ezio. Ce matin, avant d’aller à cette cérémonie, elle a manqué de flancher. Dès le réveil, les paupières à peine ouvertes, elle aurait voulu les refermer, ne plus jamais se réveiller. Puis, il y a eu le moment où elle s’est vêtue de la tenue macabre qu’elle a choisi de porter. Et, encore un peu plus tard, le moment où elle est passée devant la chambre de son bébé. Flora, elle lui manque tant ; son absence se ressent partout où sa mère pose ses iris, partout, il n’y avait qu’elle, et maintenant, maintenant il n’y a plus que ce vide. Mille fois, elle aurait voulu retourner dans son lit ; avaler un anxiolytique, et dormir. Dormir si longtemps qu’elle oublierait ; que, peut-être, elle la rejoindrait.

Mais il est là, Ezio,
il est là, et c’est encore le seul qui te rattache à ce monde.


Pour lui, elle n’a pas pu faiblir. Pour lui, elle se tient droite, presque trop droite, le port altier d’une reine qu’elle n’est en rien ; ou peut-être seulement celle de ce destin funeste. Elle sent ses jambes chanceler, elle l’appelle presque à la rescousse pour qu’il puisse l’aider. Ce qu’il fait ; immédiatement, il la prend dans ses bras. Les opales closes, elle respire les effluves familières de son mari, comme un remède qui apaiserait son agonie. Elle reçoit le baiser qu’il dépose contre son front comme une pause adoucie, un instant de répit. Il est, comme, une goutte d’eau dans le désert immense de son cœur trop aride. Salvateur, mais bien trop peu, bien trop peu pour la douleur lancinante qui la submerge. Les mots lui manquent parce qu’Alix, elle n’a jamais su les dire quand elle est en train de souffrir. Elle contient toute sa détresse en elle, parce que si elle flanchait, elle se laisserait happer par un gouffre sans fin. Alors, gorge nouée, elle souffre le martyr, sans rien dire. Mais lui, il sait. Il ressent le même vide sidéral,
la même souffrance abyssale.

Ezio, ne me lâche pas,
j’y arriverais pas sans toi,
je dois déjà être à demi-morte,
une question de temps avant que je m’effondre.


Ezio, il est le seul qui la raccroche encore à la vie. Mais il la tue, il la bousille, rien qu’avec les quelques paroles qu’elle ne parvient pas à soutenir. Sa paume dans la sienne, les phalanges glacées s’entremêlent, alors qu’ils prennent la route pour le cimetière. Mais toi, t’as pas la sensation que c’est ta fille que tu vas réellement enterrer. C’est ta propre mort que tu voudrais chercher. Elle aurait sûrement été incapable de prendre ce tel chemin sans l’homme qui se tient à ses côtés ; sans l’homme qui lui a promis de l’épauler ; être présent pour le meilleur et pour le pire. Mais le pire, ça n’aurait jamais dû de perdre leur fille. Les lunes noires rivées sur le cercueil où se trouve la carcasse sans vie, Alix, elle souffre le martyr. La douleur est dans son cœur autant qu’elle a envahi tout son corps.

C’est un cauchemar,
ce n’est pas possible autrement,
c’est un cauchemar.


Mais la voix endolorie de son époux vient lui rappeler que, non, c’est bien la réalité. Elle voudrait se replier sur elle-même, envelopper ses bras autour de ses jambes et se laisser tomber par terre. Elle voudrait se laisser le droit de s’effondrer, Alix, mais elle n’a pas été élevée ainsi. Immobile, stoïque, d’une endurance qui lui fait plus de mal que de bien, elle ne bouge pas. C’est quand elle voit les premières mottes de terre recouvrir la dernière demeure de sa fille qu’elle se recule vivement. – J’y arriverai pas. elle laisse échapper, la voix étranglée. Elle se détourne un instant, seulement, il y a tous ces gens qui l’observent ; de ceux qui l’aiment ; mais aussi de ceux qu’elle n’a aucune envie de voir dans un moment pareil. Elle passe fébrilement la main dans sa crinière alors que c’est sur lui, finalement, que ses rétines se relèvent ; elle y voit la douleur similaire ; qui fait écho à la sienne. – Pardon… elle murmure juste avant de retrouver ses doigts, aussi froids que les siens ; aussi froids que leur cœur, leur âme, tout leur être.

Je veux que ça s’arrête,
je veux que ce supplice s’arrête,
elle n’a pas sa place dans ce cimetière,
ce n’est pas comme ça que je veux me souvenir d’elle.

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Message Sujet: Re: désintégrés. (ezio)   désintégrés. (ezio) Empty Ven 13 Nov - 23:43

la douleur est partagée. mais il en faut un qui garde la tête haute ; un qui réussit à garder les pieds sur terre pour ne pas s'effondrer de cette douloureuse perte. la culpabilité le ronge. sa faute, oui. sa faute s'il a eu un moment d'égarement. sa faute, d'avoir appelé en panique alix pour qu'elle les rejoigne alors qu'il n'a pas bougé de ce parc pendant de longues heures, étant avec les forces de l'ordre pour expliquer ce qu'il s'est passé avant de perdre des yeux deux petites secondes sa fille. et... de ne plus être capable de la retrouver. il aimerait que cette journée s'efface pour toujours dans son existence. ou qu'alix les retienne, pour une raison x ou y. et, peut-être qu'ils seraient encore trois aujourd'hui.
peut-être qu'ils seraient encore heureux. qu'ils essayeraient de faire un second bébé. il préférerait les disputes, que le silence et la douleur d'un deuil qu'ils ne sont pas censés vivre. pas alors qu'elle est si jeune et que l'ordre des choses seraient qu'ils meurent eux, en premier.
mais faut tenir le coup. même quand c'est compliqué. il faut tenir le coup, rassurer comme il peut sa femme qui souffre si fort. il a l'impression d'être un sans-coeur en étant là, en restant debout sans s'effondrer une seule seconde. mais c'est pas le cas. il souffre vraiment de ce qu'il se passe mais... chacun vit la chose différemment.

et j'suis pas capable.
j'suis pas capable de te regarder dans les yeux et de pas m'en vouloir.
et j'suis pas capable.
j'suis pas capable de me dire qu'à cause de moi, on ne va plus la voir.

il ne lâche pas sa main. on entend seulement le bruit des pas jusqu'au cimetière. il en oublie la ville bruyante, le queens animé. il oublie que la vie continue, en dehors d'eux, et qu'ils sont simplement des victimes de cette situation. il oublie le bonheur, le sourire. il n'oublie pas son coeur qui se déchire au fil du temps, jusqu'au moment où ils se dressent devant le trou, préparé pour une petite fille qui va reposer en paix là dedans.
et il ne lâche toujours pas le regard, même quand le cercueil tombe. même quand alix s'effondre. son regard croise le sien. il la supplie presque. ne me lâches pas. il murmure. c'est à peine audible. un ton assez fort pour qu'elle, seulement elle, réceptionne ses mots jusqu'à son oreille. et il est presque rassuré quand elle reprend sa main, alors qu'il dévie pour regarder ce prête qui souffle une dernière prière d'adieu.
il ne veut pas pleurer. toujours pas.
et doucement, les gens s'éloignent. une légère pression sur les épaules, ses parents assurent qu'ils s'en vont chez eux pour accueillir la réception des premiers invités qui viendront boire un dernier verre en mémoire à une fillette de cinq ans qui n'aura jamais vécu des premières fois d'adolescentes. des tristesses, une vie. juste une vie.

et moi, je ne bouge pas.
je laisse le froid qui m'enveloppe.
je ne bouge pas.
m'rappelant que la vie est vraiment une salope.

il ne sait même pas combien de temps il reste ici. il fini par sentir ses joues se rafraîchir par le vent glacial, et par ses larmes qu'il fini par lâcher. faut qu'on y aille. alix est là. toujours là. ils ont à peine bouger de cet endroit. il tire sur sa main, pour qu'elle lâche la tombe du regard et qu'elle le regard lui. faut qu'on rentre. j'ai besoin qu'on rentre. mais il ne le fera pas sans elle. mais... oui. il en a besoin. il a besoin de s'éloigner. il a besoin de s'éloigner. il a besoin... il n'en sait rien. il sait qu'il n'a pas envie d'aller chez eux mais ils n'ont pas le choix, certain que ça fait plus de trente minutes que cette place là est vide et qu'il ne reste que deux parents en deuil. alix. s'il te plaît. mais elle ne répond pas qu'il glisse ses doigts froids sur son visage. mon amour.

je t'en supplie.
on priera demain.
je t'en supplie.
peut-être qu'on sera les prochains.
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Message Sujet: Re: désintégrés. (ezio)   désintégrés. (ezio) Empty Sam 14 Nov - 17:51


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crédit/ tumblr ☾ w/@Ezio Romani
Ils n’en ont pas parlé. Pas une fois depuis qu’elle est partie, ils n’ont parlé véritablement de ce qui est arrivé. Ils n’ont pas parlé de la disparition soudaine d’une enfant, une seule, parmi toutes les dizaines d’autres dans ce manège. Ils n’ont pas parlé de son corps sans vie, les fragments de leur poupée inanimée dans cette boîte morbide. Ils n’ont pas parlé d’elle et de sa famille, de cet acte terrible qui résonne comme les représailles entre deux clans ennemis. Ils n’ont pas parlé de lui, qui a détourné la tête, quelques secondes de trop, pour répondre à un appel.
Ils n’ont pas parlé,
pas une seule fois,
de leur responsabilité dans son décès,
de combien ils se sentent coupables,
combien ils se sentent mal,
parce que c’est peut-être leur faute, tout ça.
Peut-être que c’est encore trop tôt pour qu’ils réalisent. Peut-être que le chagrin est trop intense, trop violent, pour qu’ils soient capables de se dire, combien ils sont fautifs. Alix, au fond d’elle, n’éprouve pas encore cette rage qui ne la quittera plus jamais ; cette haine envers ceux qui ont tuée son bébé, pour mieux la briser. Elle est trop terrassée, Alix, comme si un ouragan venait de frapper toute sa vie. Elle tente encore de comprendre ce qui s’est produit, comment c’est possible, comment elle va continuer de vivre avec ce vide,
vivre sans sa fille.
Elle est trop anéantie, trop accablée par la douleur qui l’a envahie. Le cœur en déséquilibre, la vie qui ne tient plus qu’à un fil, elle a seulement la force de se raccrocher à son mari. Devant la tornade venue les attaquer, ils se tiennent ensemble, côte à côte, pour l’affronter. Ou, juste, ne pas succomber ; ne pas couler ; ne pas tomber.

Car si l’un s’effondrait,
c’est complètement seul que l’autre se retrouverait.


Ezio, aussi détruit qu’elle, est pourtant le seul être qui l’empêche de tomber à terre. Car ils se le sont dit, ils se le sont promis. Que tant qu’ils seraient tous les deux, ils pourraient surmonter, même, le pire. Que tant qu’ils seraient ensemble, rien ne serait impossible. Tant de fois, les mots murmurés, au fond de leur lit, les mots amoureux qu’on laisse échapper sans imaginer… sans imaginer qu’un jour, ils trouveraient tout leur sens.
Que c’est maintenant qu’ils prennent tout leur sens,
maintenant qu’il n’y a plus que toute cette souffrance,
et leur amour, leur amour si intense,
pour les sauver, peut-être,
Le murmure fébrile, la voix qui se brise, il confirme les songes de sa femme, d’un simple ne me lâche pas.
Ne me lâche pas, parce que je ne tiendrais pas sans toi.
Ne me lâche pas, j’ai trop besoin de toi.
Ne me lâche pas, il n’y a plus que toi.
Sa main serre la sienne, plus fort encore, jusqu’à avoir mal. Mais la douleur, à ce stade, est presque salvatrice. Elle lui permet de ressentir, autre chose que son agonie. Elle lui permet de ressentir, sa présence à lui ; malgré l’absence toujours persistante, éternelle, de leur fille.
Les âmes autour d’eux s’évaporent, sans vraiment qu’elle ne s’en rende compte. Elles disparaissent, pour quelques minutes à peine, car ils seront bien forcés de les rejoindre. Mais Alix, elle n’est pas prête. Pas prête à quitter sa fille. Pas prête à se dire que c’est ici que Flora passera cette nuit. Et toutes celles qui vont suivre. Alix, elle se laisserait presque, s’allonger contre la pierre tombale, pour la sentir au plus proche d’elle. Pour lui faire sentir, à elle, qu’elle ne l’abandonne pas,
que sa maman est là.

Mais c’est Flora,
qui n’est plus là.


C’est quand elle entend la voix d’Ezio, presque lointaine, alors qu’il est si proche qu’elle sort de sa torpeur. Elle a du mal à détourner ses prunelles de la pierre qui porte le nom de sa fille. C’est lui qui l’attire, de cette voix qui l’a toujours fait frissonner, de ses iris qui ont toujours su l’envoûter. Les phalanges de son mari contre sa peau refroidie, elle porte enfin son attention sur lui, le regard désespérément vide. « J’ai l’impression d’être dans un cauchemar, Ezio, je…» elle craque, la voix brisée,  c’est à ce moment, seulement qu’elle sent toutes ses forces qui quittent son corps. Et qu’Alix, tout entière, éclate en sanglots. Loin des regards extérieurs, loin de ceux de ses frères, de ses parents et de tous les autres. Que lui, pour assister à ses larmes. Que lui, pour supporter ce désastre. Le minois empreint de ses perles salées, elle s’effondre dans ses bras sans aucun témoin, juste lui et elle. Comme ils ne seront toujours plus que ça, lui et elle. « J’ai pas envie de rentrer… j’ai pas envie de voir tous ces gens chez nous… » elle ne sait même pas, pourquoi  ça se passe comme ça. Pourquoi il faut qu’ils accueillent toutes ces personnes qui se fichent de leur fille, qui n’ont même, pour certaines, jamais parlé à Flora. Elle, l’organisatrice événementielle, mieux placée que personne pour connaître les festivités mondaines. Elle, épouse d’un banquier, la vie confortable, a l’habitude de ces connivences sociales. Mais pas là. Pas aujourd’hui, pas alors qu’ils enterrent leur fille. « Pourquoi on ne pourrait pas, juste, être tous les deux ? »
Juste toi et moi,
juste toi et moi,
pour Flora.

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Message Sujet: Re: désintégrés. (ezio)   désintégrés. (ezio) Empty Sam 14 Nov - 18:14

il veut bien être fort si c'est ce qu'elle demande. il veut bien être fort face à toutes ses personnes qui n'ont que leurs regards sur eux. il veut bien être fort le temps qu'il faut, rester silencieux de longues minutes et regarder cette pierre tombale qui n'a rien à foutre là. une nouvelle adresse qu'il connaîtra par coeur, celui où sa fille réside pour l'éternité. il ne ressent qu'à peine les pressions sur son épaule. il n'entend qu'à peine les mots qu'on adresse, pour le prévenir d'une suite qu'ils pourraient complètement éviter.

mais non.
vous pouvez pas.
vous n'avez pas le choix.

mais il se tait. il reste là, des longues minutes qui se transforment en demi-heure finalement. il reste là, à se demander ce qu'ils vont faire pour surmonter cette étape qu'ils n'avaient pas besoin de vivre. son coeur est en train de retenir ses derniers souffles, pas loin d'exploser en mille morceaux là. il fini par tirer sur la main d'alix qui réagit à peine. il sent à peine ses propres larmes. le vent le glace, l'ambiance en fait tout autant. il fini par attraper son regard, suppliant un besoin de s'en aller. maintenant. il ne peut pas rester là, à livre flora romani, deux mille quinze, deux mille vingt. il ne peut pas. stop. faut qu'elle capitule. mais non. non, alix le retient. alix s'effondre. ça prouve bien qu'ezio n'a pas le droit à l'erreur, il n'a pas le droit de tomber. il n'a pas le droit de pleurer ou de réclamer. parce que sa femme reste prioritaire avant ses propres pensées. elle pleure, elle lâche cette profonde tristesse qu'il ne connaît que trop bien, pour partager ses émotions.
il s'approche.
enveloppe son visage de ses doigts. il ne cherche même pas à lui retirer les larmes. qu'elle pleure, si ça lui fait du bien. qu'elle lâche. je sais. je sais, chérie. le cauchemar, je le partage aussi. il ne tente pas de rassurer. ça ne sert à rien. elle refuse. elle refuse sa supplication ; celle de s'en aller de cet endroit. il le sait. elle serait capable de rester ici jusqu'à ce que ses yeux se ferment, et ezio la porterait pour la ramener à la maison. et quoi ? il se tait, il capitule ? après tout, c'est bien de sa faute si leur fille est morte. c'est lui qui n'a pas géré. lui, lui qui l'a perdu. être tous les deux, on le peut. on le peut si tu me parles. mais... c'est trop difficile. j'ai besoin qu'on s'en aille du cimetière. il réclame à nouveau. lui aussi, il a envie de pleurer, mais rien. rien ne sort, parce qu'il a capté qu'il devait gérer. alors quoi ? et maintenant ?
maintenant, il sait qu'il va faire ce qu'alix veut. il vient même la rapprocher pour qu'elle vienne dans ses bras. ses doigts dans ses cheveux. ne pas la lâcher. pour le meilleur, comme pour le pire. il aurait préféré gérer le pire d'une toute autre façon. je t'en prie. il prend sur lui. vraiment. mais il n'est pas capable de se taire. il a l'impression de mourir à petit feu, et voir le nom de sa fille sur cette pierre tombale n'aide pas.
il fini par se reculer.
pas parce qu'elle le dégoûte. mais parce qu'il est pris d'une violence douleur. il se met à courir, un peu loin des tombes. sans savoir si alix le suit. il n'en sait rien. il se met juste à genou, venant dégueuler le peu qu'il a su manger dans la journée. ou depuis toutes ses journées où elle n'est plus là.
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Message Sujet: Re: désintégrés. (ezio)   désintégrés. (ezio) Empty Sam 14 Nov - 20:22


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Il la supplie de s’en aller,
elle a besoin de rester.

Ils l’aiment, Flora, si fort, plus que tout au monde. Ils l’aiment, mais, pas tout à fait de la même façon. Elle se laisse submerger par tout le vide qui résonne dans ce lieu morbide, dernier endroit où se reposera leur fille, parmi toutes les autres carcasses vides. Elle voudrait ne faire plus qu’un avec elle ; sentir sa présence en elle. Comme lorsqu’elle était enceinte et qu’elle la sentait bougeant en elle, vivant en elle. À cette époque bénie où elle pouvait la protéger de tout… Si elle pouvait seulement y revenir, Alix. Si elle pouvait à nouveau voir ses prunelles emplies de malice, son sourire plein de vie, elle tout entière venue sublimer leurs vies. Alix, elle ne peut pas se résoudre à s’éloigner de l’endroit où, désormais, sa fille est en sommeil,
Quand Ezio, il exige de partir, loin de ce cimetière.
Peut-être qu’elle est égoïste, peut-être qu’elle devrait faire comme lui. C’est ce qu’elle a fait toute sa vie, Alix. Tenir. Retenir, surtout, les émotions qui l’envahissent. Retenir le chagrin et la douleur ; retenir les cassures de son cœur. Mais, aussi résistante soit-elle, Ezio a toujours été plus fort qu’elle. La voix doucereuse qui l’enveloppe, ses phalanges contre son visage empli de larmes, il la transporte. Avec lui, plutôt qu’ici. Avec lui, même sans sa fille. Prête à céder, Alix, prête à capituler,
elle lui doit bien ça,
pour toutes ces fois,
où il est resté là.

Dans un mouvement à peine perceptible, la louve abîmée acquiesce le minois, peut-être un brin trop tard. Elle voit l’amour de sa vie commencer à reculer ; comme s’il suffoquait, comme s’il paniquait. Comme s’il allait imploser, ici, dans le pire endroit où ils n’ont jamais mis les pieds. Elle laisse échapper un sanglot en le contemplant, à terre, à quelques mètres. Il lui semble si loin. Alors elle ne réfléchit plus, Alix, elle part le rejoindre. Elle avance jusqu’à lui et le dépasse pour se retrouver face à son visage. Tête baissée, genoux au sol, il ne semble même pas remarquer sa présence. « Bébé… je suis désolée… » elle prend ses mains dans les siennes, nerveusement, mais l’air plus confiant dans ses opales sombres. Elle l’incite à se relever sans jamais quitter ses prunelles. À peine à sa hauteur, elle embrasse sa tempe, douceur d’un baiser à peine éclos d’un cœur pourtant fané. Cette fois, c’est elle qui l’étreint, avec douceur, avec détresse. Avec cet amour chagrin. « Viens, on va dans un autre endroit. Un endroit qu’à nous. » elle murmure et l’attire, vers la sortie. Ils n’iront pas retrouver leur demeure, pas tout de suite. C’est main dans la main qu’ils s’éloignent trop lentement et, à la fois, trop vite, de leur fille. Le silence qui agonise, mais les mots paraissent trop difficiles. Alix, elle voudrait lui dire. Lui dire qu’elle aurait voulu un autre lieu où reposer pour leur fille. Lui dire qu’elle rêve chaque nuit de ce jour où ils étaient tous les trois, empreints de joie, sur cette plage. C’est là qu’elle emmène son mari, sur cette plage où ils ont passé les plus bels étés, maintenant que l’hiver est venu les éclater. « Est-ce que ça va ? » elle demande à la fois car c’est lui, quelques minutes plus tôt qui s’est senti mal. Qui a dégurgité, littéralement, toute la souffrance retenue. Puis, aussi, parce qu’elle ne sait pas si elle a bien fait de l’emmener là, Alix, elle ne sait plus.
Elle est perdue,
depuis qu’elle l’a perdue, elle,
comme des fragments d’elle qui se sont égarés en chemin,
plus sûre de rien,
même pas de ce qui est bon pour l’homme qu’elle aime.


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Message Sujet: Re: désintégrés. (ezio)   désintégrés. (ezio) Empty Dim 15 Nov - 16:26

ça le tue. qu'elle s'impose, qu'elle refuse. pourtant, n'a-t-il pas le droit de ne pas être égoïste et de réclamer ? ils ne seraient pas là s'il n'avait pas répondu à ce foutu téléphone. ils seraient encore tous les trois. réveillés au beau milieu de la nuit parce que flora grimpe sur leur lit et termine sa nuit entre eux deux.
ils seraient juste ensembles, tous les trois. mais à cause de lui, ils ne seront plus que deux. ils se retrouvent, juste alix et ezio, sans être certain que le binôme si fort est encore debout. ils sont effondrés. vivant la douleur d'une toute autre façon. un combat sans nom qui s'impose, quand l'un supplie, et que l'autre souhaite rester.
et il ne la voit pas. il ne la voit pas, qui hoche la tête. c'est lui qui s'éloigne. sentant ce qu'il va se passer dans les prochaines secondes, il s'échappe comme il peut. loin des pierres tombales et de la mort, il s'abaisse qu'un peu pour dégueuler la douleur qu'il canalise depuis le jour où il a compris qu'ils l'avaient perdu. il a si mal, d'un coup. si mal, putain. son oesophage est en train de brûler. les larmes coulent de plus belles. et pourtant, alix est là. alix ne le lâche pas.
les rôles s'échangent. c'est elle, elle qui s'approche et qui le force à relever le regard pour que leurs pupilles se croisent. elle qui capitule et qui accepte de l'emmener dans un tout autre endroit. il met un temps fou à se redresser sur ses deux jambes. un temps fou avant de la suivre et de serrer si fort cette main, sans savoir où elle l'emmène. la voiture est toujours garée. la maison à l'opposé. il constate juste qu'ils ne rentrent pas, mais au moins, ils sont sortis du cimetière et c'est tout ce qui compte pour un ezio au bord des nerfs qui tombent.
et ses fesses qui tombent sur le sable. cette plage. putain. il peut fermer les yeux pour se revoir, cet état. il revoit flora qui s'approche d'eux, le seau remplit de sables. il revoit alix qui s'approche, le même jour. qui se laisse tomber sur le sable, le soleil perçant leurs peaux. il entend à nouveau les rires, jusqu'à ce que flora s'allonge sur une serviette et qu'elle s'endorme. il sent encore alix qui se rapproche, qui l'embrasse, avant de se blottir contre lui et de s'endormir au soleil.
et... dès qu'il ouvre les yeux, le soleil n'est plus là. dès qu'il ouvre les yeux, le grisâtre et le froid sont en train de le foudroyer. non. et il ne retourne pas la question. ezio n'est pas idiot. ils ne vont pas bien. pas la peine de faire semblant. il n'y a personne autour d'eux. pas sur cette plage alors que le mois de presque hiver est en train de les foudroyer sur place. on sait tous les deux que c'est ma faute. il lâche. et il ne s'attend pas à ce qu'elle dise non. à ce qu'elle tente de le rassurer. il n'en a pas envie. il le sait. c'est lui qui devait la garder cette après-midi là. juste lui. il ne comprend même pas pourquoi alix est là. à lui tenir la main. ou pourquoi elle se laisse faire, dès qu'il entoure ses épaules pour la rapprocher de lui. le regard perdu dans le brouillard visible au dessus de l'océan.
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Message Sujet: Re: désintégrés. (ezio)   désintégrés. (ezio) Empty Dim 15 Nov - 19:19


◐ ◐ ◐  
{ désintégrés }
crédit/ tumblr ☾ w/@Ezio Romani
Pendant une seconde si brève
si courte dans une éternité entière,
elle oublie sa propre détresse.
Alix, elle oublie sa douleur, elle oublie son chagrin. Comme un truc qui se passe à elle, qui se fait à l’instinct. Elle voit son homme, son mari, sa moitié en train d’agoniser. Et son instinct de survie se met à se réveiller. Car elle a toujours fonctionné de cette manière, la louve, elle a appris à survivre pour les siens ; à se battre pour les siens ; à avancer pour les siens. Et même dans le pire, elle est capable de survivre. La guerrière en elle n’est jamais loin, elle est dans ses veines. Depuis plusieurs jours, plusieurs nuits, elle était en sommeil ; trop submergée par sa peine. Mais la souffrance d’Ezio lui fait oublier la sienne,
juste car elle se doit d’être là pour l’homme qu’elle aime.
Ses prunelles qui cherchent les siennes, ses phalanges qui s’emmêlent aux siennes. Elle ne le lâche pas, Ezio, elle reste auprès de lui. Elle est là pour lui. Comme il l’a été pour elle, tout au long de cette cérémonie. Quand ils l’ont enterrée, aussi. Il a été là, chaque fois qu’elle a manqué de craquer ; chaque fois qu’elle ne se croyait plus capable de le supporter. Il l’a portée, lui, à bout de bras. Alors c’est son tour cette fois.
Lui et elle, à cette plage,
lui et elle, comme autrefois,

toujours le vide de Flora. Toujours l’absence agonisante de Flora. Mais, ici, rien que tous les deux, ils peuvent respirer à nouveau. Silencieuse, son corps assis tout contre celui de son époux, Alix observe les flots. Les vagues qui s’échouent sur le sable, l’écume qui lui laisse entrevoir Son visage… Flora. Elle est partout et, à la fois, nulle part. L’âme torturée tente d’oublier la souffrance qui fait rage en elle, c’est sur lui qu’elle se focalise, opales posées sur les siennes. Lui qui ne va pas bien. Lui qui sent la culpabilité le submerger, alors qu’elle sait, elle, la vérité. Elle sait que c’est elle qui a tout engendré ; elle qui a tout risqué ; elle qui s’est relancée dans les affaires Ferreira, jusqu’à oublier sa propre famille ; sa propre fille qui y a laissé sa vie. « Ce n’est pas ta faute. » Non, Ezio, c’est la mienne. C’est moi et ma famille de criminels. C’est moi et le sang qui coule dans mes veines. C’est moi qui veux les quitter, puis qui revient. C’est qu’une camée, Alix. Elle abhorre les âmes fragiles, celles qui se laissent séduire par les substances addictives. Mais elle est dépendante finie de sa propre famille, même après avoir tout fait pour la fuir. Seulement tout ça, elle ne peut pas le dire à Ezio, même pas pour le soulager ; même pas pour l’empêcher de culpabiliser.
Car elle le perdrait.
Et ça, elle ne peut pas l’imaginer.
Brisée mais pas inconsciente, Alix, elle garde son esprit d’analyse qui lui fait dire ; que tout ce qu’il ne saura pas ne pourra pas le détruire. Égoïste, Alix, elle a surtout peur que ce soit leur couple qui se détruise. Elle ne peut pas le perdre, pas lui. Pas après leur fille. La carcasse vide de morale autant que de vie, elle se rapproche de son mari. « Il y a une partie de moi qui est comme… morte avec elle. Je ne veux pas me déchirer avec toi, je ne veux pas… que la culpabilité nous éloigne. » et elle parle de celle d’Ezio, c’est vrai. Mais aussi de la sienne, plus voilée, plus sombre et mieux cachée, celle qu’elle ne lui avouera jamais. Prête à porter ce fardeau aussi, Alix, prête à tout pour rester auprès de lui. « Si je te perdais, toi aussi, je ne survivrai pas. » Elle a trop besoin de lui. Elle n’a plus que lui.


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Message Sujet: Re: désintégrés. (ezio)   désintégrés. (ezio) Empty Lun 16 Nov - 16:21

il a l'impression que, quoi qu'ils aillent, ils ne pourront plus vraiment vivre. il n'y a pas un coin du queens qui n'ont pas fait avec flora. ça le tue, à petit feu, ce qui est en train de se produire. ça le tue, qu'elle ne soit plus parmi eux. ça le tue, cette histoire. de savoir qu'il est le responsable de cette immense sans qu'ils ne soient apte à la gérer d'une bonne façon. il n'y a pas de bonne façon, de toute manière. il n'y a ... que la mort. et qu'eux, qui doivent sans remettre à leur façon. et probablement que jamais, jamais ils ne se remettront d'avoir dit adieu à flora. les mots tombent, le bruit des vagues en fond qui montrent à ses deux âmes que la vie continue.
mais c'est injuste.
les mots sortent, avec toute la sincérité qu'il a encore en lui. son coeur est sur le point d'exploser à tout moment. il a envie de chialer, il a encore envie de vomir, mais il se retient, certain qu'il n'a pas le droit de souffrir. il aurait préféré mourrir à la place de flora. il aurait préféré toutes les options du monde pour que sa fille soit là, encore avec eux. arrête. tu sais que c'est de ma faute. elle était avec moi. j'ai répondu à mon téléphone. j'ai détourné l'attention. c'est ma faute. et elle n'a pas le droit de dire le contraire. mais ça le tue que personne, aucun témoin, n'ai pu les aider pour retrouver les connards qui ont fait ça à leur petite fille. alix n'a pas le droit de calmer les maux, quand il mérite de les ressentir. il mérite d'avoir si mal. il mérite d'en souffrir, au point de se décomposer au fil du temps.
pourtant, ils sont là. tous les deux. ils sont là, proches. même si un fossé immense se creuse, parmi la tendresse qu'ils tentent de s'offrir. tu ne vas pas me perdre. même s'il a peur du contraire. même s'il sait qu'ils sont en train de prend un tout au tout et que ça va finir par les déchirer. on s'en remettra. à un moment, à un autre. on arrivera à surmonter sa mort et... et des fois on s'en voudra de l'oublier. mais... mais on doit vivre pour flora. et lui, il n'a pas envie de perdre alix. ils n'ont jamais été aussi proche qu'aujourd'hui qu'ils ont appris la mort, depuis la disparition. depuis des semaines, finalement.
alors... il dévie. arrête de regarder les vagues pour regarder alix. il se rapproche d'elle, pour embrasser ses lèvres. c'est rapide, il le sait. mais il le fait quand même. je t'aime, et je suis désolé. c'est important qu'elle le sache. mais ... ils ne sont pas à l'abris des choses. ils vont vraiment, vraiment se faire du mal. sans s'en rendre compte. ça va finir mal, cette histoire.
sans qu'ils ne le sachent. la suite logique des choses va se produire. et ça va mal ; si mal.
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