finir en poussière. (robin)

j'me mets la tête à l'envers, ne m'en veux pas, j'sais plus l'amour, j'sais plus faire, regarde-moi, les autres me disent cœur de pierre, mais toi, tu dis rien, tu vas finir en poussière, dans l'creux de ma main. -- @robin mccoy

Connard. Le mot qui vient, quand elle pense à lui. Le mot qui vient, qu’elle ne pense pourtant pas. Elle ne le pense pas, jamais. Elle ne le pense pas, ne le pensera jamais. Parce que c’est lui. Parce que quoi qu’il fasse, elle sera toujours là pour lui. Parce qu’elle le protégera toujours, lui. Connard. C’est de cette façon qu’il se comporte, pourtant, en l’accusant en permanence de tous ses maux. En lui répétant aveuglement qu’elle ne fait que le détruire. Connard. il prétend que tu lui fais mal, silene, mais il revient. Il revient toujours. Et quand tu te donnes à lui, quand t’es prête à saigner pour lui, à crever pour lui, il se tire. C’est lui qui se tire. Au petit matin, comme un voleur, comme un chien. Il te laisse, dans ton lit, face à la solitude de la vie.
Une colère qui ravage son esprit, qu’elle tait difficilement. Qu’elle passe sur toutes les victimes qui pointent le bout de leurs nez. Journée désastre, le cœur à l’agonie, la folie qui revient. La folie qui n’est plus très loin, comme chaque fois qu’elle réalise que tout lui échappe, que tout se casse la gueule. t’es la meilleure pour donner le change, silene, pour faire croire que tu veux t’en sortir, pour mimer l’amour avec des histoires vouées à l’échec. Mais la vérité, elle revient, toujours, tôt ou tard. Mais la vérité, elle te crache à la gueule que t’es qu’un serpent, que personne ne voudra jamais vraiment de toi.
Et elle est là, pourtant, pauvre idiote devant chez lui. Elle est là, quand les rôles sont bien trop souvent inversés, quand il supplie, à genoux, une nuit de plus à ses côtés, un dernier baiser. tu refuses pourtant de perdre la face, quand t’es avec lui, parce que t’as peur qu’il finisse par te dire adieu. Adieu pour l’éternité. une éternité sans robin qu’elle ne saurait supporté, l’enfer sans lui deviendrait bien plus brûlant encore. le poing contre la porte, sûre d’elle et décidée. Quand finalement, il apparait. t’étais où ? tu te prends pour qui ? pas un mot, pas un au revoir, pas un baiser. comme si cette nuit n'avait jamais existé. les étoiles oubliées, la passion envolée, la tendresse achevée. le matin, beau, amour, avorté. Connard.

(c) calaveras.

il est parti. pour le bien de son coeur, il a pris la fuite. il ne sait pas pourquoi, pour une fois, il est celui qui a pris la décision de se barrer. mais il la fait. le petit matin, alors que la belle dormait. et maintenant ? il se passe quoi ? parce que robin pourrait lui envoyer un message pour présenter ses excuses ; mais il ne fait rien de ça. il n'en est pas capable. il a choisi l'option de fuir, il ne peut que l'assumer. comme elle, elle l'a assumé à tant de reprises.
c'est fini, non ? si c'est lui qui s'en va, ça veut dire que c'est fini. il ne voit aucune solution pour que les choses s'arrangent. pas après tout ça. ils vont faire ça toutes leurs vies ? s'aimer le temps d'une nuit pour s'enfuir pendant des semaines ? pourtant, robin est autant mal de s'en aller que toutes les fois où silène a pris la décision de l'abandonner sur le côté. il doit juste assumer. assumer la merde qu'il vient de faire. assumer la solitude. c'est lui qui la cherchait. se consolant avec l'effet éphémère des drogues qui ne suffisent plus, obliger de repousser les limites au point qu'à tout moment, il finira par en crever. c'est son but, sa destinée. plus rien ne pourra le sauver. robin est un déchet pour la société, et il n'a plus essayé de montrer l'effet inverse, conscient que de toute manière il est plongé dans tout ça depuis trop longtemps pour en sortir indemne. corps bousillé, coeur en miette, à quoi ça sert finalement ?
son état est lamentable. à moitié en train de dormir, à moitié habiller, sur le canapé. la poudre traîne sur la table, les sachets d'herbes aussi, les pilules ne sont pas très loin, à côté de ce qu'il lui reste de table de chevet. l'appartement est encore plus dégueulasse qu'en temps normal. des restes de pizza dans une boite, la vaisselle n'est pas faîte, il est certain qu'il va pouvoir trouver de la moisissure dans quelque chose qu'il n'a pas très bien nettoyé.
à moins que la moisissure, il n'a pas besoin de voir très loin que son propre nombril.
la porte qui fait un boucan. il ouvre les yeux, yeux rouges par le sang, yeux rouges par l'effet de la drogue encore dans son organisme après des cachets pris par l'excès. il se lève difficilement. la bouche pâteuse. l'envie de boire autant l'envie qu'gerber. il n'a pas envie d'être très agréable quand on vient le déranger dans sa descente aux enfers.
pas même quand ses yeux croisent ceux de silène.
il devrait ressentir la honte ; et probablement que ça arrivera à un moment ou à un autre. mais pas là. pas quand son esprit est en vrac et qu'il n'est pas en état de faire la part des choses. bah. là. j'étais là. il répond, presque bêtement. alors que ce n'est surtout pas la réponse qu'elle attendait. il sait de quoi elle parle. il n'est pas idiot. j'ai blessé la reine ? j'sais pas. on m'a toujours pris de prendre exemple sur meilleur que soi. t'es meilleure non ? alors quoi ? il est où le problème quand j'ai tenté de reproduire ce que tu me fais à chaque fois ? sourire sur le visage. mais pas l'bon. celui qui fait froid dans l'dos. et silène, dis-moi comment tu fais pour t'en aller sans avoir mal ? parce que t'laisser, chez toi, j'y ai laissé ma propre conscience. celle qu'il me restait encore grâce à toi.

j'me mets la tête à l'envers, ne m'en veux pas, j'sais plus l'amour, j'sais plus faire, regarde-moi, les autres me disent cœur de pierre, mais toi, tu dis rien, tu vas finir en poussière, dans l'creux de ma main. -- @robin mccoy

Excédée, les songes trop sombres, les mots prêts à dépasser ses pensées. Excédée, à cause de lui. Toujours. à cause de lui et cette putain d’emprise qu’il exerce sur elle, contrairement à ce qu’il imagine. Parce qu’il est le meilleur, robin, pour la placer dans le rôle de la sorcière et lui du pauvre orphelin. Mais la vérité, elle est toute autre. La vérité, elle est cachée. parce que tu n’es pas capable de l’assumer, serpent destructeur. Briseuse de vie. pêcheresse ambulante. elle ne saurait lui dire, lui exprimer, combien il compte. Combien il est important à ses yeux. Elle ne saurait lui dire que sans lui, elle se sent perdue. que sans lui, elle ne trouve plus de sens à sa vie. qu’il est bien le premier a tant lui donner.
Incapable de lui parler, de lui avouer, et par défaut ils se déchirent. Et par défaut ils se détruisent à force de se fuir. Constamment. Les disputes qui claquent, qui percent, qui auront raison d’eux, un jour ou l’autre. tu te sens déjà partir, depuis qu’il n’est plus là. Tu te sens déjà vaciller, te perdre dans les méandres du purgatoire. Et peut-être que lui aussi. Peut-être que lui aussi va mal, sans elle. Tu l’espères. elle l’espère, elle en a l’impression, lorsqu’il ouvre la porte et qu’elle sent la mort à des kilomètres. Les yeux rouges, les cernes creusées, le bordel dans l’appartement, l’odeur de pizza datant de la veille, un mécanisme qu’elle ne connaît que trop bien. Celui de l’épave. Celui de robin sans elle.
La fureur dans le regard, à l’entente de ses mots. La fureur dans le regard, quand il la traite avec une telle nonchalance. tu sais quoi ? j’en ai ma claque, robin. J’en ai ma claque que tu me rendes responsable de tous tes malheurs, toujours. J’en ai ma claque que tu me fasses passer pour un monstre. parce que t’es peut-être pas parfaite, silene, certainement pas. Maus tu tuerais pour lui. quand tout va bien, quand on est bien, tu décides de te casser ! alors assume tes actes et ta vie ! elle était bien, avec lui. Elle était bien, dans ses bras.
Et peut-être que cela aurait pu fonctionner, cette fois.
Peut-être qu’ils auraient simplement pu s’aimer, cette fois.

(c) calaveras.

elle n'est pas contente. bien-sûr qu'elle ne l'est pas. c'est lui qui est parti cette fois-ci. c'est lui qui s'est laissé prendre par le jeu et qui a eu peur. il a préféré prendre la fuite. au cas où elle le ferait, encore une fois. et il n'a pas envie. qu'elle le fasse et qu'il souffre pour la énième fois. mais quoi qu'il fasse, il se retrouve plonger dans le fossé qu'il n'arrive pas à décreuser. les pieds piégeaient dans un semblant de boue. sans être capable de tenir une branche et s'en sortir.
il va mal. il le sait. son état est similaire à ses nombreuses dépressions qu'il a déjà subi à cause de lui-même, finalement. pourtant, silene est là. silene entre chez lui, alors qu'il est à moitié défoncé, ses yeux sont si rouges que ça commence presque à faire peur.
elle en a sa claque. de qui, de lui ?
bien-sûr que c'est de lui. il panique presque, alors qu'il a provoqué lui-même sa réaction. tu vas partir ? c'est la seule chose qu'il est capable de dire. il s'approche et lui attrape même sa main, au cas où elle décide de s'en aller toute seule. mais bon, si elle est venue, c'est pas pour partir aussi vite hein ?
il ne se sent pas bien, mais c'est de sa faute à lui. ses yeux rouges, pourtant, il arrive à trouver son regard et se refuse de le lâcher. je t'aime. merde. ça sort sans qu'il ne retienne quoi que ce soit. alors que ses yeux brillent d'un coup et qu'il ne sent pas le flot d'émotions qui est en train de le prendre par surprise. il a sorti des mots qu'il n'a jamais, jamais dit. il les a sorti sans doute parce qu'il a la sensation que c'est la dernière fois qu'il va la voir. ça sort parce que c'est le cas. il l'aime, même s'il ne l'a jamais dit. mais... mais on fait que ça. tu pars toujours, je vis mal. et quand t'es là, quand on se retrouve enfin. je suis bien. mais. je sais pas... il bafouille. son débit est si lent, et sa bouche si pâteuse. tu dormais. et moi... moi j'me disais que je t'aimais. mais que toi... toi je sais pas. et que tu mérites peut-être rien de moi. il s'écarte. lui lâche le poignet pour faire un tour sur lui-même en levant les bras, comme un débile, même si c'est ce qu'il est. regarde mon monde silene. il est si minable. si sale pour une princesse comme toi. il s'approche, voulant lui montrer les cadavres de boite à pizza, certaines trainent depuis bien longtemps. mais il manque de se casser la gueule. il se rattrape de justesse par son plan de travail. il rigole. il pleure. il a mal. il va pas bien. il va plus bien depuis des années finalement. mais il rigole. à travers les larmes. c'est l'éclate. il dit en se relevant. se tenant sa rotule qui vient de se prendre un gros choc.
il l'a dit.
il lui a dit.
je t'aime.

j'me mets la tête à l'envers, ne m'en veux pas, j'sais plus l'amour, j'sais plus faire, regarde-moi, les autres me disent cœur de pierre, mais toi, tu dis rien, tu vas finir en poussière, dans l'creux de ma main. -- @robin mccoy

La rage évaporée au creux de ses reins, elle est hors d’elle, hors de contrôle, hors d’atteinte. Elle réagit si mal, que n’importe qui pourrait imaginer que le serpent ne fait qu’une vilaine crise d’égo. Que son estime d’elle-même en prend un coup, parce que pour la première fois, il a osé s’en aller. Parce que pour la première fois, il a osé lui dire merde, lâchement, mais il a osé. C’est certainement ce qu’il croit, lui aussi, robin. Qu’elle se fiche de lui, qu’elle se fiche de son sort et que seul son pouvoir compte. c’est certainement ce qu’il retiendra, mais si t’es en colère, silene, c’est parce que t’as eu peur. parce que tu t’es mise à penser qu’il pourrait ne plus jamais revenir. Parce qu’il aurait raison de le faire, raison de te fuir. Si t’es si mal, c’est parce que tu sais que de vous deux, t’es bien celle qui crèverait sans lui.
Elle est prête à tout retourner, prête à tout exploser dans cet appartement déjà semblable à une ruine maitresse du chaos. Prête à tout éclater. Mais robin, il change, se métamorphose, laisse son aplomb de côté et redevient le robin qu’il a toujours été. mais robin, il panique, comme elle. Il a peur qu’elle parte, peur qu’ils se laissent. vos cœurs semblables, au fond. Pris entre deux feux, entre la peur d’aimer et la peur de mourir. et puis ces mots. Ses mots. Trois petits mots qui signifient bien plus que tous ces hurlements, que tout ce qu’ils n’ont jamais osé dire. Je t’aime. Juste, je t’aime. La colère qui disparaît, comme un claquement de doigts. Elle reste sous le choc, elle reste sans voix. Et le cœur à l’agonie, elle l’écoute, écoute le moindre de ses mots, le regarde déambuler dans l’appartement comme le camé qu’il est. mais tu l’aimes, tu l’aimes tellement, ce camé. Tu l’aimes plus que ta propre vie, et tu le sais, putain, personne ne pourras jamais t’aimer comme lui. robin… attends… elle s’approche finalement, presque tremblante, et passe ses bras autour de lui pour le retenir, pour qu’il s’appuie sur elle, qu’il ne se fasse pas plus mal qu’il ne souffre déjà.
mal au corps, mal au cœur.
Une inspiration, la main de la sorcière glissant dans le dos de son prince, elle reprend. je ne suis pas une princesse, robin. J’en suis même loin, et au fond de toi, tu le sais. Alors… quand je me suis réveillée et que tu n’étais plus là, j’crois que j’ai pensé que c’était définitivement terminé… le coup fatal, porté envers elle-même. Un aveu qu’elle ne pourra pas rattraper, jamais. et tu lui donnes l’occasion de prendre le dessus sur toi, silene. et t’as raison. je ne mérite rien de toi. Je ne te mérite pas et je ne te méritais jamais. Mais cela ne m’empêche pas de t’aimer. le regard baissé, son visage posé contre son torse, elle est incapable de le regarder. Incapable de croiser son regard. consciente qu’elle pourrait bien y rester.

(c) calaveras.

il craque. capte pas. le nombre de conneries dans son sang a dépassé un stade qui est en train de l'abattre un peu plus chaque seconde. il ne va pas bien ; a envie d'crever, a envie d's'effondrer.
il lui a dit. il lui a dit qu'il l'aimait alors que jamais il n'avait été capable de dire ce genre de choses. jamais. pas alors qu'il a dépassé les vingt-huit ans et qu'il a vu tout l'enfer du monde. il lui en veut, il en veut à tout le monde. ses sentiments sont sans dessus, dessous. son myocarde a explosé à la minute où lui-même s'est laissé aller. manquant de tomber, sa rotule s'explose contre un bout du carrelage qui tient à peine, dans cet appartement qui ressemble sans doute à une décharge municipale. elle est là. elle est pas partie. elle le tient. le maintient. il la regarde, mais ses yeux sont vitreux. la bouche pâteuse. rien ne va. on est loin du compte disney. on est loin des beaux films romantiques. ce sont les démons de la guerre, les démons de la mort. ils ne sont plus de belles personnes. t'as vécu c'que tu me fais. tous les soirs. quand lui n'est parti qu'un seul soir et qu'elle... qu'elle le fait tout le temps. il est conscient qu'il est en train de lui balancer la première pierre, mais il n'est pas parfait. personne ne l'est. pas même eux qui, hormis se faire trop de biens, se font trop de mal. sans cesse. tu peux pas m'aimer. il refuse de l'entendre. elle ne peut pas dire ça. elle ne peut pas le manipuler de cette façon. tu m'aimais quand t'en as attiré d'autres dans ton lit sans penser à moi ? tu m'aimais quand tu partais, encore et encore ? tu m'aimais quand tu jouais de moi, pour avoir quelque chose qui pouvait te faire du bien ? tu m'aimes pas ! tu m'aimes pas ! il hurle à la fin. pour être certain qu'elle l'entend, alors... que c'est pas dans ce grand appartement qu'ils vont pouvoir se perdre. et ne pas s'entendre. les yeux noirs, il refuse de l'entendre lui dire des choses qui sont fausses. parce qu'elles le sont forcément. tu veux quoi silène ? un chien, un chien qui va chercher ce qui peut lui tomber dessus ; être définitivement seul. il la repousse, complètement. refusant qu'elle lui monte la tête encore une fois alors... qu'il n'y a que lui qui fait de la merde actuellement. il n'enchérit plus. il attend. il attend quoi hein ? il attend qu'elle lui fasse du mal.
alors qu'à l'heure actuel des choses... c'est lui.
lui qui provoque tout ça. lui qui fait de la merde.
c'est lui, et lui seul qui les détruit, une fois pour toute.

j'me mets la tête à l'envers, ne m'en veux pas, j'sais plus l'amour, j'sais plus faire, regarde-moi, les autres me disent cœur de pierre, mais toi, tu dis rien, tu vas finir en poussière, dans l'creux de ma main. -- @robin mccoy

La lueur d’espoir, elle y croit, enfin. Elle croit en lui, en elle-même, en eux. Elle pense que cette fois est la bonne, qu’ils pourront véritablement se retrouver, véritablement se sauver. L’italienne en est presque persuadée, quand les plus beaux mots se retrouvent extirpés du myocarde du brun, quand les plus belles pensées dévalent ses lèvres pour venir entrechoquer son cœur. Elle y croyait, mais comme d’habitude, l’un des deux vient tout bousiller. L’un des deux vient tout exploser. Cette fois c’est lui. Cette fois c’est robin qui piétine les miettes de leur histoire. c’est ce qu’il reste, au fond, que des miettes. Des miettes d’eux, des miettes d’amour qui ne suffisent plus à les retenir l’un près de l’autre. et t’as la colère qu’explose à nouveau, silene, parce que tu viens de faire un pas, parce que tu viens de révéler combien il compte pour toi. Et il te repousse, ne semble pas comprendre, rejette sur toi toutes les fautes. Tu l’aimes, mal, mais tu l’aimes. va te faire foutre. elle le lâche, immédiatement, blessée. Non plus dans son égo, non plus dans son orgueil mais bien au plus profond de son cœur. Blessée qu’il doute de ce qu’elle n’a jamais osé dire, de ce qu’elle n’ose jamais dire à personne.
Elle le déteste. à ce même instant, elle le déteste de tout son cœur, alors qu’elle l’aimait quelques secondes auparavant. Les aléas des cœurs, les aléas de leur relation et le retour à un jour oui, un jour non. cette fois, c’est peut-être celle de trop, silene. Cette fois est peut-être celle qui vous laissera à terre, incapable de vous relever. tu sais quoi ? je ne veux rien de toi, robin. Donc je vais te laisser dans ta merde et partir à la recherche du prochain mec qui partagera mes nuits, puisque je ne suis visiblement bonne qu’à ça. ce n’est que la colère qui parle, ce n’est que les blessures qui saignent, qui alimentent ses mots pour le blesser à son tour. Pour lui faire mal à son tour. et le cinéma s’arrêtera quand ? la guerre des cœurs s’arrêtera quand ? tu ne vois plus le beau, silene. Juste le malheur. Tu bousilles robin comme t’es bousillée toi-même. Tu ne sais faire que ça, détruire encore et encore. et lui plus qu’un autre. Lui plus qu’un autre parce qu’il s’est accroché à toi bien plus que les autres.

(c) calaveras.

il repousse. il repousse ce qu'elle peut ressentir. il repousse ses mots car il n'arrive pas à voir le vrai du faux, dans tout ça. il lui en veut, autant qu'il s'en veut. pourtant, les mots qu'elle lui sort sont tellement douloureux. d'un je t'aime, il passe à quelque chose de bien plus violent, mais probablement mérité en passant. il n'en sait rien. ça fait des mois, et des mois, qu'il se bat pour eux. le voilà qu'à son tour, il a eu peur de l'énième abandon, et c'est de ça qu'il a le droit ? quand lui, toutes les fois, il n'a sens cesse tenté de prendre sur lui et de se trouver des reproches à lui-même pour se dire que c'est de sa faute qu'elle s'en va. ill tente de s'améliorer, il s'accroche à toutes les fois où elle est revenue, mais toutes les fois où elle est partie.
c'est injuste.
mais elle continue. elle ne veut rien de lui, pour de vrai ? il se dégage de son emprise, se tient toujours la rotule même s'il ne ressent plus vraiment la douleur de celle-ci. c'est la douleur de son coeur meurtri qui se ressent un peu partout. elle le laisse dans sa merde. et... quoi ?
les derniers mots sont un coup monstrueux. elle le met k.o, complètement. et il ne répond pas, pendant de longues minutes. il assimile, il entend à nouveau, il se fait du mal tout seul.
et puis... puis il ne réfléchit pas. il se recule encore et encore, contre un meuble de la cuisine. elle ne bouge pas, et c'est tant mieux. sa main vient sur le meuble, pour se maintenir, mais surtout pour chercher quelque chose qui est ici. plutôt crever que de voir ça. que de te voir toi dans les bras d'un autre. vas-y. casses-toi silène. va le chercher, ce prince charmant qui ne t'aimeras jamais, jamais comme moi je t'aime ! qu'il lui crache dans la gueule, en hurlant comme un fou. t'es injuste. et c'est tout. ce sont ses derniers mots. le silence s'installe à nouveau, ses larmes coulent facilement. elle n'avait pas le droit de lui dire ça, même si elle le déteste, ce qui est visiblement le cas.
sa main attrape l'objet de ses désirs, ce même objet qui lui a permis de couper les nombreuses pizzas qu'il a acheté sans avoir les sous nécessaires. cet immense couteau, qui sert à couper des grosses pièces à viande. est-ce qu'elle comprend ? il n'en sait rien. il s'en fout. il ne réfléchit même pas. la drogue n'aide en rien.
pourtant, en quelques secondes, le couteau rentre dans sa chair, au beau milieu de son abdomen. il ne ressent même pas la douleur, il ne sent pas le froid qui le prend d'un coup ; sans doute parce qu'il se sent très vide d'un coup. elle a réussi. elle le tue. à petit feu. au point de ne pas réfléchir et de vouloir vraiment le faire ; en finir.

j'me mets la tête à l'envers, ne m'en veux pas, j'sais plus l'amour, j'sais plus faire, regarde-moi, les autres me disent cœur de pierre, mais toi, tu dis rien, tu vas finir en poussière, dans l'creux de ma main. -- @robin mccoy

Une dualité infinie, un cinéma sans fin, si bien qu’elle dirait presque qu’elle n’en peut plus, qu’elle ne supporte plus cette relation, alors qu’elle est la pièce maitresse. Alors que tout est sa faute. que cette guerre qu’ils mènent l’un contre l’autre est engendrée par ses soins, toujours. elle n’a pas su profiter de sa chance, elle n’a pas su réaliser que pour une fois, elle était tombée sur quelqu’un qui, jamais, ne se serait détourné. Mais ils en sont là, ce soir, à s’hurler les pires horreurs. à se menacer comme deux personnes qui s’aiment ne devrait jamais le faire. à effacer ce qu’il y a de plus beau au profit des colères de chacun. peut-être qu’il est temps de te rendre à l’évidence, silene. d’encaisser que vous n’êtes pas faits pour être ensemble. qu’il n’est pas celui qu’il te faut, et que surtout, tu n’es pas celle qu’il lui faut. Peut-être qu’il est temps de comprendre que vous ne faites que vous faire du mal, systématiquement. et à ce jeu-là, elle est la pire. Vipère persiflant les crève-cœurs, dévorant celui de robin sans le moindre état d’âme.
avant, du moins.
avant de lire dans ses yeux une telle détresse.
avant de voir qu’il est prêt à mourir pour elle.
en une seconde, elle se retrouve de nouveau près de lui, serrant sa main pour le forcer à lâcher ce putain de couteau. Furieuse qu’il fasse, une fois de plus, porter cette responsabilité sur elle. furieuse qu’il vrille à ce point alors qu’elle était sur le point d’enfin tout lui donner. tu fais quoi là ?! sa main libre vient saisir le menton du brun, qu’elle attrape avec fermeté. tu te fous de moi, robin ? ne recommence jamais ça ! encore une fois, l’injuste c’est elle. la méchante c’est elle. et il ne prend pas conscience qu’elle était à lui, ce soir. Qu’il aurait pu la tenir, cette fois. l’enchaîner pour l’éternité. Il ne prend pas conscience que cette guerre, ce n’était pas ce qu’elle voulait. qu’est-ce que tu veux, hein ? t’en viens à te demander ce qu’il attend réellement de toi, silene, quand rien de ce que tu peux lui apporter ne semble le satisfaire pleinement. Quand l’amour qu’il dit te porter n’est plus suffisant. mais une fois près de lui, elle sent, elle voit, le sang. le sang partout. le cœur de l’italienne saigne aussi, devant la violence de ce qu’ils se font subir. Se détruire, encore, toujours. se détruire comme seul destin. elle ne voit plus rien. ne voit plus rien de bien. mais ce que tu ressens pour lui ne s’efface pas, silene. il est et sera toujours ancré en toi. mais lui, il saigne pour de vrai. robin saigne pour de vrai. putain, non... non robin... la panique qui la gagne, alors qu'elle est pourtant habituée à ce genre de folie. et elle l'entraîne sur le canapé, sans le lâcher. je vais appeler une ambulance... ça va aller, ça va aller... qu'elle répète, comme pour s'en convaincre avant de le faire d'une main. réalisant que cette fois, ils sont allés trop loin.

(c) calaveras.

» finir mal (brandy)
» Il était une fois... est-ce que cela va finir bien ?
» j'vais finir par craquer (peyton t'es attendue bichette)
» poussière d'étoile. (wes)
» poussière d'étoiles. (zahra)