dernière danse. (thomas)

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{ dernière danse }
crédit/ tumblr ☾ w/@Thomas Farrel

Et, lentement, elle parvient à oublier,
que c’est leur dernière soirée,
car si elle perd un colocataire, elle garde l’ami,
elle qui n’imagine plus sa vie,
désormais, sans lui.

La tristesse mélancolique qui l’a possédée tout au long de la journée tend progressivement à diminuer. Lui, Thomas, parvient comme toujours à l’apaiser. C’est l’une des choses qui lui manquera certainement le plus chez lui. Chaque fois que la vie devenait trop difficile, chaque fois que ses démons devenaient trop possessifs, il était là, lui, pour la retenir. C’est elle qui lui a donné un toit mais c’est lui qui lui a offert cet équilibre. Un équilibre à deux qu’elle avait perdu depuis longtemps toute seule. Alors elle redoute, beaucoup trop, de se retrouver à nouveau seule. Mais elle ne le sera plus comme avant à partir de maintenant. Elle ne le sera plus, grâce à Thomas. Thomas qui s’occupe de la cuisine car, quoi qu’il en dise, il l’a plus souvent traitée comme une princesse que le contraire. Elle le contemple un instant, réalisant oui qu’il a tout changé, Thomas. Tout comme un autre homme qui devient de plus en plus important dans sa vie lui aussi… Ambroise. Avec une fluidité presque trop facile, la conversation dévie, bien malgré Ella, sur sa vie amoureuse et non moins mystérieuse. Loin d’être loquace sur ses sentiments, l’écorchée vive a du mal à jouer au jeu des confidences. Mais elle a confiance en son ami, suffisamment pour trouver le courage de lui dire. Elle le fixe avec cette petite moue gênée, qui se transforme en une grimace aux paroles de son ami. « Arrête, dis pas ça, j’déteste cette expression. » L’homme qui lui faut. Comme si elle avait besoin d’un homme, Ella, elle qui a passé la plus grande partie de sa vie à les prendre pour cibles. Force est de constater pourtant que, avec Ambroise, tout est différent. « J’crois pas qu’il me faut un mec comme ça… j’crois qu’il me faut juste lui. » lui, seulement lui. Elle est d’une niaiserie qu’elle choisit d’oublier dans le fond de son verre désormais vide. La gêne dans ses iris disparaît au profit d’un sourire complice quand elle entend ses mots si gentils. « Mais de toute façon, si ça ne marche pas, j’compte sur toi pour aller lui casser la gueule ! » elle conclue sur un rire léger, rien qu’en imaginant les deux hommes l’un face à l’autre pour s’affronter. Nouveau cocktail entamé, l’âme ténébreuse choisit de parler finalement de son interlocuteur et… de celle qui semble soudain avoir piqué son cœur. Très attentive, elle observe chacun des traits dont elle devine la moindre signification sur son visage. Mais elle écoute, surtout, tout ce qu’il a besoin de lui livrer sur ses états d’âmes. « T’as pas besoin de mettre tout de suite une étiquette sur ce que tu ressens… si t’es bien avec elle, tu continues de la voir et ça viendra tout seul. » Elle comprend les inquiétudes de Thomas. Il a manqué d’un tel amour qu’il peut vite mal interpréter ce qu’il ressent. Il lui a même dit qu’il l’aimait, à elle, alors elle devine qu’il n’a pas envie de reproduire de telles erreurs avec cette femme qui semble beaucoup lui plaire. Il mérite d’atteindre enfin le bonheur, Thomas. Les lèvres de la camée s’étirent légèrement quand il avoue sa maladresse avant qu’elle n’essaie de balayer ses craintes. « Je te connais, Thomas… et t’es peut-être maladroit mais t’as aussi plein d’autres qualités. Tu es attentionné, prévenant, et sincère aussi. Si elle a souffert, c’est de ça dont elle a besoin… pas d’un expert en amour. » ça, il pourra bien l’apprendre avec cette Ivy. Mais sa meilleure amie ne s’inquiète pas, elle a trop confiance en Thomas. Tandis que la soirée avance, le jeune homme part s’occuper de leur plat. Elle, pendant ce temps, se contente de fumer une clope qu’elle écrase quand il revient. « Ah, je commençais à mourir de faim. » elle le taquine, le sourire malice. Ils commencent à déguster le repas préparé avec amour. Et elle, elle le regarde, l’air un peu hésitant, avant qu’elle ne trouve le courage. « Tu sais, Thomas… je suis vraiment contente que tu sois venue vivre ici quelques temps. » elle cherche ses mots, Ella, elle voudrait lui confier toute sa reconnaissance. Tout son amour également. Mais elle n’est pas des plus douées quand il s’agit d’exprimer ce qu’elle peut éprouver. « Je croyais que je t’aidais quand je t’ai dit de venir crécher ici mais… en vrai, c’est toi qui m’as aidée. La vie… elle était plus facile avec toi. » et elle s’arrête enfin, quelque peu émue, bien que ses grandes opales tentent de le cacher en le fuyant obstinément.

Pour toutes les fois,
où ta présence m’a donné le courage de me lever,
où ta voix m’inculquait la force de me dépasser,
où ton sourire me donnait l’envie d’espérer,

tu m’as réappris à vivre,
Thomas,
petit à petit,
tu es devenu mon équilibre.

Et c’est aussi pour ça que j’ai si peur de te perdre aujourd’hui.

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{ dernière danse }
crédit/ tumblr ☾ w/@Thomas Farrel

Six mois.
Six mois à combattre ensemble les nuits blanches et les idées noires.
Six mois à se soutenir l’un et l’autre quoi qu’il arrive. Six mois à se dire que, peu importe tout le reste, il y avait quelqu’un qui l’attendait chez elle. Quelqu’un qui avait besoin d’elle. Et c’est précisément ce dont elle avait besoin, Ella, besoin de quelqu’un qui avait besoin d’elle. Quelqu’un à aimer, quelqu’un à protéger. Quelqu’un qui, finalement, a fait pour elle tout ce qu’elle pensait faire pour lui, et plus encore. Elle n’aurait jamais imaginé, quand il a emménagé, qu’elle serait si triste de le voir s’en aller. Un fragment de son cœur abîmé le vit avec beaucoup de difficulté, comme si, quelque part, il l’abandonnait. Mais elle sait que c’est une bonne chose, pour lui, pour elle. L’ancien dealer a retrouvé ses repères, il est même plus fort que jamais depuis qu’il a affronté sa mère. Il va pouvoir, désormais, voler de ses propres ailes. Elle ne s’inquiète pas pour lui, à vrai dire. Elle sait qu’il est courageux et résistant, plus fort qu’il ne le croit également.

C’est davantage pour elle qu’elle a peur,
elle qui va vivre avec ce vide dans son cœur.

Alors, lui accorder cette promesse qu’il lui demande n’est pas bien compliqué. Peut-être a-t-il deviné, que c’est exactement ce qu’elle a besoin d’entendre même si elle n’ose pas l’avouer. Un sourire timide mais le regard entendu, elle acquiesce avec un sérieux presque solennel, avant de lui faire cette promesse. « Je te le promets. » Elle ne veut pas s’étaler davantage. Elle refuse de craquer, surtout devant Thomas. Il l’a déjà trop vue pleurer et… elle ne veut pas qu’il vienne à culpabiliser.
Il a raison de vouloir partir,
trouver son propre chez-lui,
tout simplement grandir.
Leur amitié n’en sera pas pour autant finie.
La preuve étant, c’est ce moment qu’elle choisit pour lui faire la plus importante des annonces. Son confident réagit de la meilleure des façons. La voilà touchée, hésitant entre rire et pleurer, comme c’est souvent le cas à ses côtés. « T’es adorable, Thomas… merci. » elle dépose un baiser contre sa joue sans en dire davantage. Elle a confiance en Ambroise, elle sait qu’il ne lui veut aucun mal. Ce n’est pas tant quelque chose qui se décide mais, pour la première fois de sa vie, Ella est plus effrayée à l’idée d’être celle qui blesserait l’autre plutôt que celle qui pourrait souffrir. Les promesses de son ami l’amusent même si elle ne préfère pas imaginer le retrouver en train de se battre avec l’élu de son cœur. « Si c’était le cas, je viendrais te voir. » elle lui promet, le cœur un peu plus léger, maintenant qu’elle a effacé ce secret. Elle se souvient, sûrement comme lui, de la fois où il l’a vue craquer. Pleurer comme jamais, à cause d’un homme. Elle ne se rendait pas compte, à l’époque, que ce n’était pas ça, l’amour.

Que l’amour, c’est quelqu’un qui veut la guérir.
Quelqu’un qui veut plus que tout son sourire.
Quelqu’un comme Lui..
Non, elle n’en avait pas conscience mais l’écorchée ne veut plus l’oublier.
Plus jamais.

C’est certainement pour cette raison qu’elle cherche à découvrir ce qui peut se passer dans la vie sentimentale de Thomas. Elle le sait mystérieux, tout autant qu’elle, mais pas si secret. Avec elle, il finit toujours par se confier. Ce qu’il fait, en lui livrant des sentiments insoupçonnés. Un sourire sur le coin des lèvres, la féline le fixe avec ce petit air espiègle. Heureuse aussi pour lui. Car le vide qu’il décrit, c’est le même qu’elle éprouve quand elle est trop loin de l’amour de sa vie. « C’est plutôt bon signe comme sentiment.  Ça veut dire que tu dois pas la lâcher. » Il a tant d’amour à donner, ce serait dommage de le gâcher. Elle le contemple quelques secondes, un peu pensive, avant de reprendre. « Je suis vraiment contente que tu trouves quelqu’un qui te plaît. » elle déclare avec tendresse avant que leur repas ne les appelle. Cigarette terminée, Thomas revient avec les pâtes qu’ils vont pouvoir déguster. Mais, sans prévenir, Ella choisit ce moment pour lui livrer, ce qu’elle a sur son petit cœur fragile. Un sourire frêle sur les lippes, elle hoche la tête, l’air affirmatif, quand elle entend ses dires, et puis confirme. « Oui, je crois que c’est vrai. On a grandi ensemble. » Cette fois, c’est elle qui est émue et lui qui lui fait retrouver le sourire. Elle prend une grande inspiration pour ne pas laisser l’émotion l’envahir. « Oui, je sais. Je sais que t’es là. Moi aussi, je serais là, toujours. » et elle finit par aller se blottir dans ses bras. Juste pour le sentir encore un peu contre elle, Thomas. Les yeux fermés, elle sait, elle sait comme il va lui manquer. Mais ils ne laisseront rien les séparer.