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 les souffrances s'en iront à un moment ou à un autre.

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Message Sujet: Re: les souffrances s'en iront à un moment ou à un autre.   les souffrances s'en iront à un moment ou à un autre. - Page 2 Empty Mar 6 Oct - 20:21

oui, du temps. mais du temps, wes n'est plus certain d'en avoir. il est perdu, il n'est pas certain de ce que la suite peut lui réserver. il a peur. la solitude lui fait peur. le soleil est caché. les nuages sont là, ne lâchent rien. il est mal. déplumé. vide de toutes émotions, et sans doute que ce n'est pas très bien mais il n'est plus en mesure de prendre les bonnes décisions.
il fini par retourner la conversation, n'étant pas l'unique personne souffrante dans la pièce. même si son ami souffre d'une façon totalement différente. d'un accident qui n'aurait probablement jamais dû arriver. celui qui fait des efforts alors qu'il ne devrait pas en faire, justement. ça s'apprend pas. ça se fait naturellement. tu t'installes, et tu ne bouges plus. ce serait mieux pour ta blessure. il désigne du menton ce qu'il suppose un pansement, à travers la couche de vêtement. la douleur a dû être affreux, la scène en elle-même finalement. il ne sait pas ce qu'il aurait pu faire. probablement le même geste héroïque. ambroise et wes se ressemblent. dès que l'amour vient, arrive, s'infiltre par le myocarde. tout se transforme. alors oui, le geste est compréhensible. wes espère que cet autre homme touchera le karma, qu'il crèvera même au bord d'un fossé. c'est mal, justement, de souhaiter le mal, mais tant pis. il n'est plus à ça prêt. il n'a plus envie d'être celui qui voit la beauté dans toutes les âmes des Hommes.
il réceptionne la cigarette. lui aussi, en avait envie, alors ça ne le dérange pas. il ne répond presque rien, ne serais-ce que des demis-mots sortant de sa bouche. il se lève, le suit jusqu'à ce balcon. il a l'impression d'avoir froid, sans même savoir si les températures sont vraiment basses. il inspire un bon coup, tente de se reprendre un minimum sans grand succès. les palpitations de son coeur s'emballent dès lors qu'il regarde l'horizon. le queens est mouvementé. jour et nuit. et pendant un moment, il était de ceux qui vivaient la nuit, vivaient le jour.
la cigarette au bord des doigts, la nicotine pénètre ses poumons, des gestes automatiques. l'habitude est là ; de se nourrir les poumons. c'est peut-être la seule chose qui le pousse à encore vivre, à l'heure d'aujourd'hui. à lui rappeler qu'il respire, qu'l'oxygène rentre dans ses poumons. hm ? son regard dévie vers son ami, toujours en train de fumer, les yeux n'avaient pas bougé du queens. les mots importants, viennent, cognent contre son coeur qui tente de battre un tout petit peu. les yeux clignent à plusieurs reprises, mais rien, toujours pas un semblant de larmes coulant le long de ses joues. t'as déjà perdu quelqu'un ? une vraie question. wes a besoin de savoir si son ami comprend ce qu'il ressent, là. il a besoin de savoir si la peine peut être partagée. cette fille, tu l'aimes au point de te foutre en l'air, si tu l'as perd ? c'est bien ce qu'il ressent, lui...
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Message Sujet: Re: les souffrances s'en iront à un moment ou à un autre.   les souffrances s'en iront à un moment ou à un autre. - Page 2 Empty Mer 7 Oct - 11:58

« Jamais », il répondit alors qu’encore les fumées toxiques (mais qu’importe ?) s’échappaient des lèvres qui sinon ne s’entrouvraient que pour lâcher les mots qu’il imaginait indispensables. Ambroise s’accouda contre la barrière certes rouillée mais solide, laissa à nouveau le silence les envelopper. La nuit, l’océan avait quelque chose de terrifiant et glacial. La nuit citadine en revanche l’apaisait. Lui avait toujours parlé sans que jamais les démons libérés après le crépuscule ne l’atteignent lui – entre deux insomnies récalcitrantes le temps de faire taire sa tête rebelle, entre deux urgences gravissimes le temps de faire le point dans le désordre de ses pensées. Rien ne l’atteignait. Rien avant Ella ne l’avait jamais atteint pour de vrai, en fin de compte. Parfois les histoires des autres le percutaient de plein fouet quand il n’avait pas eu le temps de mettre en place les barrières psychiques suffisantes, finissaient toujours par disparaitre d’une façon ou d’une autre. La vie avait toujours été clémente avec lui, il le savait. Etait-il né sous une bonne étoile, avait-il simplement toujours été particulièrement bien entouré et protégé ? Sans doute un peu des deux. Le brun se savait à la fois chanceux et privilégié, quand le principal drame familial de son existence toute entière se limitait à la perte de son lapin alors qu’il n’avait pas dix ans.

Et pourtant, même faite de rires plus que de pleurs, même bâtie sur de l’amour véritable d’avantage que sur des promesses mal tenues, même protégé par allez-savoir-quoi des tempêtes du destin qui frappaient les autres sans l’écorcher lui : sans Ella ça ne valait pas le coup. Sans Ella ça ne valait vrai vraiment plus le coup. Ça n’aurait plus jamais le même goût.

« Je l’aime plus que ma propre vie », il eut un sourire discret amouraché, le regard perdu sur un taxi probablement, qui s’échappait en zigzaguant entre les deux ou trois rues perpendiculaires les plus proches. La situation n’avait pourtant rien pour l’amuser. Ella il l’aimait si fort que c’en devenait une torture à chaque fois que ses prunelles s’obscurcissaient – il savait alors qu’il aurait tout le mal du monde à l’extirper de cet univers trop sombre pour sa propre naïveté avant de la ramener jusqu’à lui. Jusqu’à eux, ce « eux » qu’ils s’étaient promis entre les lignes, invincible clamait-il, invincible croyait-il dur comme fer, malgré la peur acide de la perdre, sa funambule à trois fois rien de l’entrée en combustion. « J’ai parfois le sentiment d’avoir été anesthésié toutes ces années sans elle. Souvent, en fait. Comme si avant elle, je me contentais simplement d’être là. Elle décuple tout au centuple : l’amour, l’envie, le manque, l’envie de vivre mille choses avec elle… La peur aussi.… Elle a ce penchant autodestructeur qui me terrifie autant qu’elle toute entière me fascine et m’enivre. Avec elle je me sens vivant… Elle a tout bousculé en un rien de temps. Alors si un matin je me réveille et qu’elle n’est plus là, et j'ai peur tous les jours que ça finisse par arriver, ça n’a plus aucun sens. »
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Message Sujet: Re: les souffrances s'en iront à un moment ou à un autre.   les souffrances s'en iront à un moment ou à un autre. - Page 2 Empty Jeu 8 Oct - 11:41

sous l'air d'un new york endormi, la question existentielle se pose. celle d'un homme perturbé, qui a besoin de comprendre s'il est le seul à être triste à ce point. si quelqu'un peut le comprendre, au moins un peu, même s'il n'a jamais ressenti une telle douleur.
forcément, qu'il mise beaucoup sur ambroise. ambroise et cette fille, qu'il doit probablement aimer plus que tout. la réponse ne s'attend même pas. wes le regarde. cette cigarette se consume au bout de ses doigts, ses yeux clignent plusieurs fois. les mots sont beaux, doux. les mots sont ceux qu'il aurait pu sortir à sally, si elle était encore là, prêt de lui. les signes sont là, représentant cette personne qu'ils connaissent tous les deux sans qu'ils ne le sachent. il y a des milliers de personnes avec ce côté autodestructeur. pourtant, il n'y en a qu'une qui est unique.
ella l'est.
ella mérite de vivre, d'abattre tous les démons qui s'en prennent à elle.
mais... là n'est pas la question vu qu'objectivement, il ne sait pas qu'il lui parle d'ella.
je ne veux pas que ça t'arrives. je ne veux pas que ça se produise. le fait de te réveiller un matin et de voir que tout est fini. ça le brûle, les organes sont en train de se décomposer un à un. c'est affolant cette ressemblance entre lui et son meilleur ami. c'est un discours qu'il aurait pu sortir à n'importe qui, en mentionnant sally. et maintenant ? le fait qu'elle ne soit plus là, ça le met exactement dans ce que son ami lui a dit ; ça n'a plus aucun sens.
mais wes est personne. qu'un pion, parmi tant d'autres.
ça me pousse dans mes retranchements. je ne sais pas ce que je suis capable de faire sans sally. elle lui manque, toutes les secondes, toutes les minutes. elle était sa meilleure amie, son pilier. c'était si simple de lui raconter des histoires, de lui raconter la vie sans se faire juger. elle aurait probablement sorti une ou deux blagues, mais c'est tout, ça s'arrête là. elle l'aurait pris dans les bras. l'aurait probablement embrassé. elle l'aurait cajolé, rassuré. un peu comme les dernières semaines quand elle a découvert l'état de son compte bancaire. mais... mais non. il ne peut plus. on lui a enlevé tout ça. d'un coup. sans lui demander son reste, ou, des explications.
faut croire que je la mérite pas alors. que c'est le destin, que c'est ainsi. sa mort est probablement méritée. j'ai forcément dû faire quelque chose de mal, pour perdre ce bout d'âme que je chérissais plus que tout. la voix tremble, l'émotion commence à venir sans trop en faire. il lâche toujours pas de larmes. il ne lâche rien. son corps tremble, sa main se tend vers ambroise. je peux avoir une autre cigarette, s'il te plaît ? il en a besoin. tant pis pour le cancer. tant pis pour les maladies. wes, il veut juste en finir, après avoir entendu le discours de son ami, après se sentir plus seul que jamais.
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Message Sujet: Re: les souffrances s'en iront à un moment ou à un autre.   les souffrances s'en iront à un moment ou à un autre. - Page 2 Empty Ven 9 Oct - 11:32

« Ce n’est pas toujours si simple. Entre ce qu’on voudrait, même très fort, et ce qui se produit finalement… » Il divagua puis laissa échapper la dernière volute de fumée, le mégot terminant de se consumer dans la nuit citadine jamais bien noire, le bout diminué encore incandescent entre ses doigts habitués au geste machinal. Il s’efforçait de garder le contrôle sur ce qu’il pouvait contrôler : ses actes, leurs répercussions éventuelles, ses pensées, y faire le tri, laisser de côté ce qui était passé, conjuguer aussi bien que possible avec tout le reste qui lui était inaccessible. Faire de son mieux. Aider leur prochain à faire de leur mieux, garder un semblant de légèreté à travers les vagues imprévisibles. Aurait-il la même confiance absolue en l’avenir, quoi qu’il puisse se passer, si l’histoire avait été différente d’emblée ? Si sa bonne étoile, qu’on l’appelle comme on le souhaite, s’était tournée vers un autre plutôt que sur lui, sans raison apparente ? Probablement pas. Mais les choses étaient ce qu’elles étaient, et elles lui avaient forgé cette façon-là de voir le monde.  

A Wes il ne savait pas mentir. Au commun des mortels il savait mal mentir de toute manière, il plaçait l’honnêteté comme l’une des vertus indispensables, quoique parfois il pensait aussi que certaines vérités méritaient d’attendre rien qu’un peu. Mais à Wes, qui le connaissait si bien maintenant, il ne savait rien cacher. Il pouvait peser ses mots bien-sûr, il pouvait réfléchir à quel sens leur donner… Mais jamais faire semblant.

« Laisse-toi du temps », il répéta encore, faute de meilleur médicament à pouvoir lui administrer. Sally était sous sa peau et dans chacune des cellules de son corps, dans la moindre de ses pensées : mais Wes restait un être complet et complexe dans toute son entièreté, ne saurait pas se définir qu’à travers elle. Elle lui manquerait comme une cicatrice invisible mais profonde comme un gouffre sans fond, mais sa disparition n’arracherait pas son humanité toute entière. Dans quelques temps, il lui dirait qu’il en était capable : d’apprendre à exister. De tout réapprendre. Qu’il en aurait la force puisqu’il n’avait pas d’autre choix. C’était trop tôt, là. Il écrasa son mégot sur cette pensée alors que tout à côté, la voix vacillait, tremblait, était à deux doigts de se fracasser : sans jamais lâcher totalement prise. Il fronça les sourcils un peu, l’urgentiste qui avait déjà assisté à bien des malheurs mais n’avait toujours pas appris à rester insensible au moindre d’entre eux (surtout pas quand il s’agissait de Wes, une fois de plus). « Je ne peux pas croire à ce genre de châtiment » En même temps que la parole, il dégaina le paquet de sa poche arrière de jean puis une autre cigarette qu’il alluma entre ses propres lèvres, pause dans sa réflexion, puis au grand cœur blessé il tendit le tout et le briquet. Il précisa qu’il avait d’autres paquets dans le tiroir du meuble dans l’entrée. « Je vois trop d’âmes innocentes mourir, je vois trop de gamins tomber malades sans qu’on puisse y faire quoi que ce soit pour penser que ça puisse être au nom d’une espèce de justice. Je ne sais pas pourquoi c’est tombé sur Sally, pourquoi vous ou pourquoi maintenant… » Sally en était une, de gamine. Une vie arrachée, et à son sens, ça n’était rien de plus qu’une injustice illogique et surtout absurde. Les derniers mots, il prit soin de les articuler peut-être mieux que les autres : « Mais c’est pas ta faute. »
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Message Sujet: Re: les souffrances s'en iront à un moment ou à un autre.   les souffrances s'en iront à un moment ou à un autre. - Page 2 Empty Sam 10 Oct - 2:26

se laisser du temps ?
facile à dire. difficile à faire. wes ne voit pas. vraiment. il aimerait pourtant. être dans la capacité de découvrir le futur, de voir à quel point il pourra probablement retrouver le bonheur, ailleurs. sans doute qu'il ne sera plus à new york. sans doute qu'il aura malgré tout fait ce tour du nord, en bateau, et qu'il aura profité du soleil qu'offre los angeles. mais... mais il n'en sait rien. il ne fait rien. il n'imagine plus le futur. son avenir est flou, presque mort à ses yeux. son coeur ne cogne plus de la même manière. et ses gestes ? tout est devenu robotique. rien ne fonctionne vraiment comme il faudrait.
la cigarette qu'il éteint, le brun en réclame déjà une seconde. le besoin de se bousiller les poumons, car, sans doute que c'est encore la seule chose qu'il contrôle à l'heure qu'il est. cette dépendance était déjà importante avant, mais maintenant ? c'est pire. cigarette, sur cigarette, pour combler le manque d'une âme qui ne reviendra plus jamais. le brun qui se rejette la faute. alors qu'il n'est rien. qu'il ne contrôle aucune vie. et si c'était le cas, la paix serait dans ce monde depuis bien longtemps. le cancer. la mort. toutes les choses horribles n'existeraient plus. ses proches seraient heureux. tous. même cette étoile, ce rendez-vous du destin une fois qu'il le décide, dans cette boutique qu'il n'a plus ouvert depuis deux semaines. et elle fait comment, l'étoile ? si le besoin de le voir lui est gros et qu'il n'est pas disponible ? trop dans sa déprime ?
il ne sait pas. il n'y pense pas. pas maintenant.
à la place, il attrape une cigarette qu'ambroise lui tend. soufflant un faible merci, alors qu'il se dépêche de l'allumer et de combler ce manque qu'il a ressenti, alors qu'il venait d'éteindre le cancer quelques secondes avant. ambroise cherche les bons mots. il l'écoute. il n'est juste pas convaincu par son discours. c'est injuste. que ça tombe sur elle. car. dans le monde, des milliers de pourritures vivent tranquillement, quand les plus belles âmes sont touchés par l'injustice d'une vie.
on dit que les meilleurs partent les premiers.
il ne pensait pas que cette phrase serait aussi juste. aussi réelle. aussi sincère.
son regard fini par lâcher le queens nocturne, se reposant sur son ami. ce n'est pas sa faute. il le dit. ça s'entend. ça se répète dans sa tête. mais... pour le moment, il se sent forcément responsable. à se refaire des scénarios. des 'et si ?'. alors qu'on ne refait pas la vie ainsi. on l'affronte, on l'assume. même si ça l'est pas... j'ai fait des erreurs. et c'est bien ce qu'il ne se pardonne pas. d'avoir mal agi, dans beaucoup de choses. surtout les derniers mois. à des moments, j'étais odieux avec elle. sans m'en rendre compte. je ne savais pas qu'elle était malade, et... j'ai vrillé à de multiples reprises. et pour ça. pour les disputes. il s'en voudra.
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Message Sujet: Re: les souffrances s'en iront à un moment ou à un autre.   les souffrances s'en iront à un moment ou à un autre. - Page 2 Empty Sam 10 Oct - 15:10

« C’est injuste », il répéta, appuya ses propos. Il n’en changerait pas d’avis. Un peu comme pour ne pas laisser Wes porter à lui seul le poids de toute cette absurdité, s’il pouvait pour de vrai l’aider à le soulager. Il ne le laisserait pas seul c’était certain : le canapé, à boire et à manger, entretenir le corps abimé, c’était une chose. C’était une première étape indispensable qui s’imposait d’elle-même. Puis il y avait aussi l’âme, à soulager. Le chagrin il n’y pourrait pas grand-chose. Mais la colère peut-être qu’il pourrait l’aider à la vomir plus vite que s’il avait été seul, le poids des remords peut-être qu’il pourrait l’aider à ce qu’il passe une fois de temps à autres au second plan. Les injustices en général le débectaient : parfois il pouvait s’offusquer à voix haute, parfois il n’y avait rien à crier puisque toutes les revendications du monde n’y changeraient rien. C’était plus facile quand il s’agissait d’histoires d’inconnus, même bouleversantes. Quelques cigarettes, des pages de romans vieillissants pour s’y noyer pendant un moment, l’obscurité dans la ville comme manteau réconfortant : et puis les fantômes finissaient par se taire, restaient dans ses cauchemars parfois, mais se taisaient. Ca n’aurait jamais rien de comparable... Mais c’était injuste et cruel.

Il perdit très vite des yeux à la fois la fumée qui s’évada en hauteur depuis ses lèvres, à la fois les cendres qui s‘échappèrent pour s’écraser sur les pavés souillés, se retourna finalement, le dos appuyé contre la barrière froide. Quand il riait, mais quand il riait aux éclats de ce rire communicatif, Wes avait un visage enfantin. Une espèce de grand gamin au bonheur contagieux, bâti d’étoiles comme rarement on avait l’occasion de rencontrer de pareilles lumières. Ca n’était pas parce que la nuit avait englouti ses taches de rousseur : ce soir-là Wes avait un masque usé et fatigué, un adulte soudain, brisé.

Des erreurs, ils en faisaient tous. Plus graves que d’autres parfois, oui et ? Ce qui était fait n’était plus à changer. A ne pas reproduire éventuellement, à réparer quand c’était possible. La culpabilité avait cela de semblable à un poison qu’elle s’immisçait lentement et sûrement. Tout en profondeur. Avec Ella, sans relâche, il luttait de toutes ses forces pour qu’elle ne gagne pas encore du terrain. Et il avait assez d’énergie (d’amour) à revendre pour ne jamais laisser une chose pareille grignoter Wes.

« Elle t’avait quitté sans te donner la moindre raison valable », il s’autorisa la douloureuse piqûre de rappel. Lui n’avait pas oublié dans quel état il avait retrouvé le disquaire, alors pas même apte à être ramassé à la petite cuillère. Il n’en voulait pas à Sally pour autant : tout du moins, plus maintenant. Elle avait des raisons que le cœur du brun ignorait. Aurait-elle dû, n’aurait-elle pas dû le tenir au courant plus tôt : ce n’étaient pas ses affaires à lui du tout. « Tu étais à la fois fou d’amour et de chagrin et tu n’y comprenais rien. Comment veux-tu ne pas avoir été en colère dans ces moments-là ? Quand on est en colère, on réagit bêtement... Mais ta colère était légitime. »
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