damaged people are dangerous

ce qu'il faut savoir / Enigmatique. Pour lui-même, et pour les autres. Enfant-lune qui n'a eu de cesse de chercher à rendre fier ô combien il n'était jamais assez. Deux faces, comme l'astre céleste qui le représente si bien, deux faces depuis trois années. Il était doux, avant, Lorcan. Sensible, réservé, aussi, conciliant, émouvant. Humble. Il avait ce côté enfant solaire, enfant passionnant, adolescent téméraire mais silencieux, rêveur et heureux, patient et débonnaire. Il n'était pas méchant, bien au contraire, suivait son meilleur ami dans toutes ses excursions, se montrait tantôt amical et éclatant, drôle et bienveillant. Il était de ceux qui se tiennent à l'écart en regardant briller les autres sans réaliser leur propre lumière, il était de ceux qu'on ne voit pas mais qui une fois là paraissaient indispensables. Il était la douceur et la délicatesse. Et puis il est parti. Il l'a abandonné sans donner une seule explication après vingt et une années d'une amitié fusionnelle. Désormais, il est l'autre face, Lorcan. Il a changé. Il est le sombre, le noir. Il ne répond plus aux caractéristiques qui lui allaient si bien, préférant la morsure de la colère à la douleur de la sagesse. Il est animal, désormais, animal et agressif dès lors qu'on le pousse un peu trop. Vulgaire parfois, à ne pas retenir ses mots parce qu'ils lui lacèrent la bouche, violent quand les mots deviennent insuffisants. Il fait les pires frasques, sort, boit, se drogue au grand dam de ses parents qui ne savent plus quoi faire de lui malgré toute sa bonne volonté et ses études qu'il réussi brillamment. Face à cela, le comportement est toujours le même, l'irrévérence drapée dans le cynisme, la désinvolture collée à l'impulsivité, la froideur de son sarcasme et la violence de son irrespect. Il joue, s'amuse, ne s'attache plus, vogue de corps en corps dans une douce provocation, traverse la vie sans plus rien en attendre vraiment. Blasé, extrême, nerveux, blessé, il peut décoller au quart de tour. Ce n'est pas un homme que l'on peut dompter ni mettre en cage car il ne veut plus appartenir à personne, le coeur solitaire et l'âme destructrice. Imprévisible, on dit de lui qu'il ne faut pas s'y frotter ou trop s'approcher car il pourrait se montrer un brin trop brutal. Il est capable de tout défoncer, de tout péter, de foutre le bordel avant de s'en aller. Lorcan, c'est le flamme qui dort sous l'iceberg, et la glace qui recouvre l'incendie. C'est l'ouragan qui une fois lancé, devient dévastateur. Qui sait à quoi il pense vraiment lorsque ses orbes d'ébène se perdent dans la contemplation ? Lorcan, il était oeuvre mais n'est plus que brouillon, froissé, écorché, incisif. Lorcan, c'est un mystère qu'il ne faut pas tenter de déchiffrer. Jamais.