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 godspeed

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Message Sujet: godspeed   godspeed Empty Mar 15 Déc - 15:51


godspeed

     
Il habite les souliers de la nuit où les terreurs ne subsistent guère, sans résistance aucune aux brasiers suffocants du jour et à la pitance croissante de ces opiacés qu’il digère. Aminn ère. Il musarde les premiers temps jetant des coups d’oeil par-dessus chaque épaule, se châtiant de la paume claquant contre la tempe dès que les apparitions mortifiantes se succèdent, rongeant silencieusement la moindre de ses particules lucides et qu’il a encore intactes. Aminn renifle les dangers partout, et chez lui plus qu’ailleurs, celui de la déception. Son parfum prégnant embaume les pièces déjà imbibées d’effluves de cuisine, les fantômes au nom de parents qui se promènent dans les couloirs et le salon portent sur eux l’encens des désappointés. Mais ce que la came fait oublier de la peur, elle ne le fait guère du jugement sempiternel des habitants de la maisonnée. Et c’est pourquoi il disparait avant l’excès des angoisses, se mélangeant à la naphte et espérant s’y confondre.

Aminn titube dans les rues, celles qui un soir tenaient entre leurs griffes sa rémission, le sustentant d’un répit fortuit à la suite du vif éclat de la foudre paranoïaque. Ses divagations s’étaient apaisées au contact de la blancheur d’un inconnu, de cette absence brute qu’il avait dans le puit de ses noiraudes que l’autre infléchissait de temps en temps lorsqu’il choisissait de voir le gamin. Sahel, hermétique aux inclinaisons compatissantes, au mépris et aux rires moqueurs avait rendu invisible la cible qu’il croyait être, toujours. À la lumière de la lune tout orné de rien, d’aucune opinion sentencieuse, ça lui infusait un sentiment d’invincibilité dans les veinures et il s’était senti l’âme d’être sobre au moins jusqu’au lendemain. Au beau matin néanmoins, sa superbe s’était affectée, et Aminn avait décampé sans un mot, sans rien laisser, mu par le manque.

Dans son sillage ce matin-là, une odeur d’argile et de plâtre qui avait suffi à faire croire à l’indifférent patriarche qu’il avait bossé dur et qu’il méritait de se terrer dans le noir de sa piaule. Dedans, il tirait si fort sur le joint et sur ses songes qu’un crépitement se faisait entendre au milieu du silence des tombeaux. Les mirettes vitreuses fixées sur le plafond, il humait la mixture, se frottait les yeux par moment rougis pas l’ininterruption de la pensée, puis s’étendait sur son flanc décharné une fois qu’il ne restait qu’un mégot. Il pensa encore longuement, vira parmi ses draps pour en chasser ses imaginaires mais ils ne s’en allèrent jamais, au lieu de quoi ils tissèrent leurs intentions au fond du crâne dérangé.

Rhiad lorgne sur la sonnette mais choisit de frapper le bois, l’intrusion se veut discrète car il n’était pas possible qu’elle n’advienne plus jamais, que l’enchantement se dissolve éternellement. Sa promenade, finalement, avait été commandée par un objectif existant, une curiosité insoutenable à la juste appellation d’un manque qu’il n’identifiait pas encore. « Salut », la porte s’est ouverte, il ne sait pas depuis combien de temps comme il trépigne les orbes rivées sur le pallier à se questionner sur le bien fondée de cette visite. Il se frotte le nez, confronte enfin le regard. « J’crois que j’ai oublié mon sweat chez toi », s’était écoulée une semaine mais Aminn déraillait de ne pouvoir mettre la main sur le vêtement qui -il en est certain- ne se trouvait pas dans les appartements de l’étranger. « J’peux rentrer? On se gèle dehors », insiste-t-il enfonçant sa tête entre ses épaules.


(c) corvidae
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Message Sujet: Re: godspeed   godspeed Empty Mer 16 Déc - 19:43


{ godspeed }
☾ w/@Aminn Ben Rhiad
Esprit chaotique,
esprit fantasmagorique,
esprit magnétique.


L’eau ne lui avait jamais fait peur. Les vagues avaient toujours eu cette allure de poésie ambulante pour lui et pourtant, celles-ci lui revenaient bien souvent au visage ; affamées d’un désespoir qui le noierait pour sûr. L’eau se transformant peu à peu en ce tourbillon émotionnel qu’il redoutait tant. Et parmi cette illusion se retrouvait cette mélancolie dont il ne parvient à se détacher. Maître absolu de cette brume incessante et de ces souvenirs bruyants. Le myocarde prêt à l’abandon, à l’explosion, prêt à se mourir ; ses pouces s’attardant le long de l’argile sculptée d’une précision déconcertante. Argile dénonciatrice de culpabilité. Argile dénonciatrice de nostalgie. Sous chaque creux que créaient ses index, un souvenir éclatait ; à l’image de cette famille qu’il avait eu l’habitude d’aimer, de protéger. Alors il appuyait, un peu plus, pour se remémorer. De ces moments passés, de ces moments avortés par l’ambition croissante de leur modèle. Les outils roulant le long de ses doigts, promettants de le tenir un peu plus éveillé pour ne plus ressasser. Sa peau asséchée par la matière ne trahissait que ces longues heures passées à détruire puis reconstruire cet art qu’il ne parvenait à aboutir. Et c’est au reflet de cette réverbération qu’il tentait de garder une concentration indispensable à son travail. Seuls ses sens à peine conscients empêchaient ses paupières de tomber et ses cernes de se creuser davantage. Et les heures défilaient, se frayant un chemin dans cet esprit brumeux, à la lisière de la démence.

Entre idéaux et amertume, la paix semblait s’être égarée le temps d’une nuit, laissant alors sa place à cette torture fictive qu’est la culpabilité.

Mais la solitude à laquelle il se prêtait ne semblait qu’être en accord avec cette douceur lunaire. Alors à l’instar de pouvoir faire apparaître une page blanche, il abattit ses paumes orangées par l’argile sur cette sculpture qu’il avait recommencé des dizaines de fois. Et ses doutes s’évanouirent, en une fraction de seconde, ses pensées s’évaporèrent, un l’image d’un nuage chassé du revers de la main. La culpabilité disparut au même instant que ce cumulus. La désillusion d’une vie loin des siens ne sembla qu’un vague souvenir. Repoussant alors cette pensée que son art n’était rien d’autre qu’un amas de poussières aussi frauduleuses que son passeport.

Il se retourna, un instant, pour remarquer qu’il n’avait pas bouger depuis des heures. Le bleu de la nuit laissant place à ce jour grisant, à cet espoir naissant. La terre à présente sèche sur ses paumes fut bientôt éliminée et il ouvrit la porte de cette légèreté fébrile.

Aminn.
Aminn et ses iris funèbres.
Aminn et cette allure soucieuse.


« Salut. » lâcha-t-il, autant surpris de sa visite que de son ignorance quant à l’heure qu’il était. « Ton sweat ? » et ses sourcils se froncèrent, bien que ce fut à peine visible. Il était presque sûr de ne l’avoir jamais vu par ici mais son visage se retourna, épiant son séjour du regard. « Oui oui bien sûr, entre. » et il s’écarta, lui laissant la place d’entrer. Déconcentré autant que déconcerté de cette visite, il fut un instant éparpillé, perdu dans cet appartement qu’il connaissait pourtant par coeur depuis maintenant un an. Et il l’observa un instant. Ces yeux rougis ne faisaient que ressortir cette sombre pupille que seul lui pouvait être le propriétaire. Cet embrasement ne pouvait réellement se camoufler et seul un idiot ne pouvait confondre les méandres de l’anéantissement et ceux de la came. Bien que les deux ne soient qu’un reflet de l’autre. « Je peux regarder si ton sweat est là mais ça me dit rien. T’es sûr de l’avoir laissé ici ? » et il ne sut comment agir. L’étrangeté de la situation se mêla fébrilement à ce feu naissant, l'ambaumant d'une absurde euphorie.



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