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 nuit d'ambre (misha)

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Message Sujet: nuit d'ambre (misha)   nuit d'ambre (misha) Empty Jeu 20 Aoû - 15:29

“Pourquoi ils t’sont tombés dessus?"
“Ash dit qu’il faut surveiller Tina, des types sont v’nus s’plaindre qu’elle comatait pendant les rendez-vous. J’pense pas qu’ce soit une question d’sommeil, faut qu’tu la traines chez l’toubib.”
“J’t’ai posé une question. J’estime qu’j’ai l’droit à une réponse depuis que c’est moi qui t’ai remplacé pour les sessions d’recrutement”
Le dos bascule contre le siège,
un tube entre les lèvres émane une brume insipide dans le caveau de l’Ambroisie.
“J’étais habillée comme une vraie salope, je sortais d’boîte. Tu d’vrais savoir qu’faut pas plus que ça pour s’faire péter la gueule quand t’es une gonzesse, non?”
“Te fous pas d’ma gueule, Vaughn. Les nanas comme toi ça s’saute bien comme il faut, du genre la baise qui t’fait perdre conscience tu vois. Ces types-là auraient pas eu b’soin d’te péter la gueule.”
Les yeux qui tâtent subtilement la montre aux aiguilles dysfonctionnelles,
la blonde se redresse.
“J’te raconterais bien toutes les choses salaces qu’ils m’ont faites pour qu’tu prennes ton pied, mais j’ai à faire. J’te ferai une reproduction un d’ces soirs si ça t’fait bander.”
Le blasphème feulé sans la moindre affliction,
on n’y trouve pas non plus le symbole de séduction,
de ce mal dont s’abreuvent, enchantés, les cabots d’Lucifer.
Le souffle s’est congestionné d’une promesse indifférente,
et Amour s’en est allée.


Ses opales assènent la devanture miteuse,
qui renvoient déjà les fluides musqués et entêtants de la sueur,
l’genre d’effluve qui s’agrippe aux naseaux, brûle des pans de cervelle.
À contre-coeur, poupée tire son armure un peu fêlée dans l’antre de la discipline,
perce le sas, traverse le corridor de vestiaires, balance ses affaires dans un coin.

Amour a les lunes qui se promènent sur l’effort employé par certains,
les mains dans la tignasse qu’elle noue sans tarder,
elle balaye le complexe pour trouver la tronche enfiévrée de Misha.
Le môme s’essouffle contre un sac suspendu dans l’air,
qui oscille dans un grincement condescendant,
en personnification de l’ennui.

Le russe a les traits déformés d’indélicatesse,
des airs bâtards qui rappellent instamment d’où il vient.
Elle se tient à bonne distance sur un banc,
pour se faire voir,
en même que pour s’épuiser la rétine contre le contraste laissé des derniers souvenirs de lui.

Finalement, fait battre son attention sur ses lacets,
s’acharne pour faire des noeuds qui n’iraient pas trahir l’équilibre,
raviver les hématomes qui s’estompent.
“On dirait bien qu’t’as la haine plus que moi.”
L’animal fait dégouliner l’eau de sa gueule.
“J’te suis, mais j’te préviens, si tu m’fais taper dans un sac j’te fous à l’intérieur. Parce que j'ai vraiment b'soin d'ça.”
Fallait qu’les coups lui soient rendus,
qu’la mise en scène ait l’air suffisamment réelle,
Misha devait savoir le premier: que la violente réalité n’avait rien d’immobile.

@misha orlov
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Message Sujet: Re: nuit d'ambre (misha)   nuit d'ambre (misha) Empty Ven 21 Aoû - 15:29

nuit d'ambre
Amour & Misha

« He didn't even say goodbye, he didn't take the time to lie »

L’Amour sait faire semblant de s’en foutre, doué.e du syndrome de l’ignorance véritable et du mépris universel. Ce jeu peut occuper toute une vie, rendre l’existence plus supportable quoique légèrement irritant. Elle le pique, le gratte, l’exaspère. Puis il y retourne fatalement. Incapable qu’il est d’occuper l’espace du vide par le prisme d’une vie trop lisse et des relations trop fades. Misha aime l’imperfection, les petites aspérités de l’autre, ses dissymétries et tout ce qui ressemble de près ou de loin à un problème. La vieille rengaine de la société formatée l’horripile ; et de comment il faut aimer, de comment il faut rompre, de comment il faut jouir, puis entre deux convenances s’assurer d’avoir été bien lisse et glabre à l’image des maillots épilés bien exhibés dans les mauvais porno. En chemin vers les lieux de la castagne trop propre, dernier bastion de sa violence jamais tarie, Misha en est encore à prétendre qu’il ne s’y déplace que par curiosité. Entendre ses derniers déboires, en avaler les mots et les recracher en une bouillie infâme tissée de taquineries comme de non-dits fielleux. Il sait pourtant qu’en lui se niche la place pour le tordu de leur relation. Bien apte à se lover tout contre leur agressivité latente. Produire du symptôme, comme on feule chez les médecins. Misha appellerait plutôt cela ‘se rappeler qu’on a fait de la merde et se prendre le retour de karma dans la gueule’.

Lorsqu’il a pris place sur le ring, William l’a toisé avec les grands yeux de la surprise agréable avant de détourner les agates à la vue de sa mine rembrunie. Le coach n’a pas osé dévoiler ses jolies dents blanches dans un sourire hollywoodien. Il ne l’a pas tanné sur les entraînements, les protéines en poudre à avaler afin de sculpter les muscles dans de l’acier. Il lui a lancé une salutation comme ça, de loin, comme l’on balance une pièce à un immigré de crainte qu’il ne vous morde et ne vous transmette la rage. La rage, c’était dans le ventre que Misha l’avait. Et il avait mis fin à la conversation des petites déférences à la con avant que l’autre n’ouvre sa gueule. Le poing percutant le sac à grand renfort de férocité et de fièvre délirante faisant grincer les sangles ; c’est que Misha avait des choses à frapper. Des choses à ravaler en serrant bien les dents. La vision de ce sale type qui s’était auto-proclamé roi des putains, lorgnant sur le business familial et ayant sorti faussement les crocs en appelant au règlement de compte. C’est toi contre moi, qu’il avait craché avec son accent d’irlandais nourri à la panse de brebis. Grinçant sous la dent, puant sous la langue. L’premier qui crève a perdu. Misha avait acquiescé sans ciller, placide face à sa crétinerie. Il s’était volontiers engouffré dans les abysses de la connerie.

L’acharné finit par tourner le regard vers la silhouette affalée sur le banc, surpris par la netteté des derniers instants passés ensemble. Misha l’observe sans le lui faire savoir, il a la pupille indolente lorsqu’il la lorgne, de ces airs mollement indifférents. C’est dingue pourtant, cette façon qu’elle a de brûler puis qu’elle en crève, ça lui remue des choses à l’intérieur. La dichotomie détaché-convoiteux se dévoile à peine lorsque Misha s’avance vers elle ; il a perdu l’éclat de sa pupille et y a fourré à la place quelque chose de désabusé sans trop savoir pourquoi. Il a pourtant les airs de quelqu’un content d’être là, à échanger avec cette belle gueule dépitée. Doués à ignorer leurs émotions et s’en inventer d’autres.

Misha n’a pas répondu à sa première remarque, s’est contenté d’une moue agacée à peine visible. S’est senti obligé de transpercer ses lippes d’un ersatz de réponse lorsque Amour est revenue à l’assaut et s’est indignée d’un semblant de quiétude.  « J’crois pas que tu doives te sentir obligée de venir jusqu’ici pour qu’on te défonce ta p’tite gueule. » Dans leur langage courant, la provocation a le goût de la clairvoyance. J’ai compris que t’es v’nue pour te faire du mal, et à deux c’est toujours plus simple. Et d’un signe de la tête l’enjoint à la suivre sur le ring, lui remet les gants pendus là sur les cordes. La sueur captive des tissus leur saute à la gueule. « Ca schlingue mais ce s’ra toujours mieux que d’te péter les phalanges. » Dans le doute de l’auto-destruction imminente, anticiper les protections. L’un face à l’autre, les poings dressés. Qu’ils savent faire semblant de s’en foutre, doués du syndrome de l’ignorance véritable. « T’attends quoi, frappe. C’est l’moment. » J’sais bien que tu m’en veux, alors dégaine.

(c) DΛNDELION ; @amour vaughn
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Message Sujet: Re: nuit d'ambre (misha)   nuit d'ambre (misha) Empty Sam 22 Aoû - 12:57

Les échanges oculaires se fracturent,
de cette profonde invulnérabilité,
de cet orgueil qui les alimente,
de ce qui se convoite, enfin, dans la lumière, mais qu’on tarit bien dans l’ombre.
De cet air impitoyable dont elle s’affuble,
Amour remarque son désabus et les crépitements qui font échos dans ses entrailles;
c’est un peu la rage corrosive des pestiférés,
l’amertume du rappel,
c’est un peu rien cette turpitude émotionnelle.

Elle divague,
d’un iris à l’autre.
Hausse les épaules aux omissions qu’il lui adresse,
bien plus qu’aux courtoisies qu’il déploie, acerbe.  
Il balaye l’évidence d’une haine en suppuration,
et Amour n’a pas les considérations patientes.

L’acharnement dont il usite n’est pas fait pour la surprendre;
était-il important de se rappeler qu’on pouvait se détruire,
s’arracher le dernier grain de poussière qu’il resterait de chacun à la fin.
Et elle y pense: Misha, gosse de rien, a subitement un monticule de choses à perdre.
Des choses comme ces ombres qui l’attendent au coin d’une fenêtre,
une main sur l’épaule de la plus jeune.
Elle y pense aussi, aux chances qu’il a d’en avoir quelque chose à foutre.

“Non, c’est vrai. Mais j’vais pas non plus rester sans rien faire quand y a un putain d’raz-de-marée de glandus prostré devant ma porte pour m’faire la peau, si?”
Rhétorique. Qui ne nécessite pas d’avoir cure de ce qu’il pourrait en dire.
Elle le suit au balancement du menton,
glisse ses mains dans les gants encore humides.
L’odeur force la grimace et Misha s’en dédouane.
“Ça sent les gens qui s’emmerdent suffisamment pour appeler ça un hobbie.”
Blondie n’est pas fan des précautions employées par l’endroit,
comme si les phalanges, elle se les était pas pétées plus d’une fois déjà.
Mais à voir le russe faire montre d’une discipline farouchement résignée,
elle s’y plie par mimétisme, sans maugréer davantage.

Ça fera moins mal quand j’déciderais de fracasser ton beau visage, hein?

Il l’enjoint, sans plus de complaisance,
de violenter la première, avec cette attitude de prof à la pédagogie soporifique et méprisante;
le genre, effectivement, qu’elle aurait bien envie de défoncer sans être cordiale,
c’est-à-dire sans le bénéfice d’une mort prompte.
Elle hésite.
Parce qu’elle se rappelle pas s’ils ont déjà été capables de violence l’un envers l’autre,
qu’elle sait que son emportement est difficile à endiguer,
qu’elle cogne sans jamais penser qu’il y aura un après.
L’Amour colérique, l’Amour enragée.
Le genre de truc qu’on n’arrête pas.

Aux premiers coups qu’elle envoie,
la rencontre mute inévitablement, devient réglement de compte.
Elle n’a pas la frappe timide, plutôt franche;
si attachée à répandre la douleur qu’elle ne pense pas à celle qui pourrait advenir,
celle dont elle ne se protège pas.
Mauvaise au corps à corps,
pitoyable sans quelques lames pour s’épargner les soubresauts de vie.
L’esquive fait grimper son courroux.
Misha, lui, n’est plus qu’une silhouette déformée;
une tâche fuyarde dans la perspective de son regard étourdi par l’effort.
Ils avaient besoin de se faire mal,
parce que ça les rendait inéluctablement plus complets que s’ils voulaient jamais se faire du bien.
À deux, c’est plus simple, mais avec lui la douleur était plus vive.
Ils se touchent maintes fois, un peu partout, semant la brutalité et le cruel;
retiennent les râles entre leur dentition.

Les coups cessent sans prévenir à l’énième dérobade du garçon,
il était visiblement trop précieux pour être touché par les poings de la mort.
Elle respire amplement, retire les gants qu’elle jette sur la scène, frustrée.
“J’arrête. Putain, fais chier. C’est quoi ton d’problème? Tes esquives à la con, ça m’aide pas” - à t’tuer, t’faire payer neuf années d’esquive.
De ses mains puantes, elle essuie la sueur de son front qui gorge ses cils.
“À quel moment t’es d’venu aussi lâche, hein? C’est quoi? J’te fais peur?”

Puisqu’elle n’était pas douée pour rattraper son ombre,
Amour s’exerçait à la provocation.
Il suffisait de tisonner suffisamment la haine pour qu’enfin celle-ci lui réponde,
sans échappatoire.


@misha orlov
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Message Sujet: Re: nuit d'ambre (misha)   nuit d'ambre (misha) Empty Sam 22 Aoû - 16:09

nuit d'ambre
Amour & Misha

« He didn't even say goodbye, he didn't take the time to lie »
La haine est un contact, la rage un sentiment. On ne frappe que ceux que l’on côtoie de près. Les deux gamins se donnent sans ambages pour déverser leur bile, la pupille embrasée au contact de l’autre. Misha a la poigne un peu trop solide lorsqu’il cogne mais la raideur dans l’épaule droite. Ca se sent, qu’il n’y va qu’à moitié en dépit de ses ressentiments contre elle. C’est qu’il lui en veut, au final, de sa couardise comme de la sienne, de leurs guérillas improvisées. Il lui en veut aussi, égoïstement et au sens très mâle du terme, qu’ils n’aient jamais couché ensemble. Il a beau étendre le bras et le mêler à la cohorte de leurs frappes, demeure toujours ce dernier récif qui le freine. La prunelle d’Amour est un pare-coups, et lorsqu’elle s’accroche à la sienne, aussi pleine de fiel et de mépris qu’elle peut être, Misha émousse l’uppercut. Ses yeux sont très grands, très beaux, de ces descriptions un peu mièvres et sucrés qu’il taira toujours mais dont il ne pense pas moins. Ca l’a fait frémir de rage et d’envie, la façon qu’elle avait de le toiser puis la bouche qui se tord un peu. Le nez qui frémit, puis la gorge qui grogne. Misha a eu un instant le rire coincé dans le gosier tant l’absurdité de la situation les secoue ; Amour n’a pas eu l’envie de s’en prendre plein la tête, elle a mugi ses désirs de le fracasser lui aussi. Tuer l’autre, c’est le posséder. J’arrête. Putain, fais chier. Les râles ont pris la couleur de la vindicte sous une langue polie de rancune. Les représailles qu’ils se livrent jamais ne tarissent, toujours subsistent et s’accrochent. Ils ont beau avoir tenté l’approche, s’effleurer la main et se mouiller les lèvres, cela n’a pas suffi à museler neuf années d’absence et autant de non-dits.

Misha a ôté ses gants avec la furieuse envie de s’en défaire et les a jetés au sol. La rage leur a bouffé le foie, a remonté vers l’estomac et y a bien creusé son nid. Le feulement part bien de ses tripes comme elle l’insulte. Lâche. Les yeux terre-de-suie de Misha se sont voilés de courroux à son encontre. Il ne portera pas la cilice. Il ne ploiera pas la nuque. Lâche, très certainement. Misha a la peur farouche de s’engager tout en le désirant pourtant. La veulerie du mâle amoureux de sa liberté, la désinvolture crasse censée lécher les plaies. C’est qu’il a beau avoir tenté des trucs de gens bien normés ; le rencard, le baiser, la paume offerte, le russe ne lui a jamais avoué qu’elle lui plaisait. Toujours mutique, jamais vaillant dans ses aveux sentimentaux. On appelle cela de la pudeur, mais à ce stade de l’obstination, cela relève plutôt de la tumeur. Une rétention sentimentale, comme une nécrose. « Tu fais chier à toujours gueuler pour rien ! T’es nulle, qu’est-ce que tu veux que j’te dise ! » Foisonnement de petites insolences bien amères comme il lève brièvement les bras de fureur. Il a saisi la violence dans les tripes de la môme, l’envie de le planter mais pas trop. La virulence dans la mâchoire et la véhémence dans la carcasse. « P’têtre bien que tu m’fais peur, ouais ! Ptêtre que ça m’emmerde d’avoir envie de toi et de pas savoir c’que tu veux !  » Misha a lâché l’aveu comme une secousse sous l’effervescence, le grognement dans la voix, la bougeotte dans les genoux qui le portent d’un bout à l’autre, lui font tourner le dos, le retournent. « Putain tu m’traites de lâche quand t’es pas foutue de me parler correctement. J’sais pas ce que tu veux, j’sais pas ce que tu penses ! J’sais même pas pourquoi t’es venue parce que c’est même pas recevoir les coups qui t’intéresse. »  On utilise les insultes pour se raconter une histoire plausible. On fait semblant d’aimer ça à cent pour cent, puis on s’y cache. Misha passe son poignet frénétiquement sur son nez, et on y lit, comme un livre ouvert, la frustration.  « Toutes façons, toi ton truc c’est de cracher sur tout le monde et faire croire que tout va bien. Merde, faut pas être psy pour voir que tu te racontes des salades. »  On fait semblant d’y voir clair, d’être cohérent. De tenir un échange à peu près viable et régurgiter la révolte puis regarder le monde pourrir.

(c) DΛNDELION ; @amour vaughn
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Message Sujet: Re: nuit d'ambre (misha)   nuit d'ambre (misha) Empty Dim 23 Aoû - 15:18

Le coeur qui titube,
sur la bascule d’une ivresse violente que les coups ont projeté.
Ils s’éprouvent,
mais ce n’est pas ce qui les essoufflent,
ce qui réclament aux mains d’être libres et aux talons de se balancer sur le ring.
À dix-huit heures trente-et-un,
ce qui chassent l’air des poumons
sont les manquements et les omissions.

Manquer de s’aimer proprement,
et oublier de le dire,
dans des temps où il aurait été bon de le faire pour ne pas pourrir,
empêcher la nécrose de fleurir, la couper à ras de ses pétales.

Le brun, foutu dans la cage de ses azurs,
tournoie,
farfouille,
foule le tapis et ses songes à l’usure.
La fronce de ses sourcils à elle révèle l’angoisse qui sommeille,
paisible dans sa caboche,
et que l’homme libère par ses petites détonations.

“Tu fais chier à toujours gueuler pour rien ! T’es nulle, qu’est-ce que tu veux que j’te dise !”
Il sermonne les enfantillages d’Amour en superposant les siens,
le langage obtu, savants de rien.
De la marmaille qui se cherche dans les décombres de quelque chose qu’ils n’ont jamais reçu,
et dont ils veulent bien du moment qu’ils ne sont pas faits pour.

Balancés dans leur retranchement,
sous la pression d’une existence insipide qui les enserre et les chérit,
Misha et Amour ne savent faire autrement qu’enclencher la grenade, côte à côte.
Contre sa trogne empourprée, elle accepte de recevoir des débris de lui,
de se laisser flageller par autre chose, qui blesse davantage que ses phalanges.

Après l’éclat,
la cendre et la suie voltigent dans l’atmosphère.
Amour ne manque pas un petit rire pour les derniers mots sifflés.

“J’suis pas la seule à m’raconter des salades.”
Elle recule contre le cordage, sans abaisser le regard.
“Tu parles comme un mec qui sait c’qui veut,
tu crois qu’c’est moi, mais tu veux pas m’prendre alors qu’ça fait des années qu’j’suis là.
J’te regarde te faire d’autres nanas, et inversement.
J’sais pas c’qui t’dégoûte le plus, si c’est moi ou c’qu’on pourrait être. Les deux à la fois, peut-être?
Tu veux que j’te parle correctement, mais si j’le fais tu finirais par t’barrer;
parce que tu veux pas entendre c’que j’ai à dire,
encore moins d’la réciprocité,
et franchement, ça m’va bien.
Parce que ça r’ssemblerait à quoi?”

S o u p i r.
“J’sais pas. On n’a pas vu assez d’films pour mimer la romance toi et moi.”
Les orbites creusés par ce que les mots lui coûtent,
elle les a dirigés sur le sol.
“Ah, c’que j’veux.. J’ai envie qu’tu restes et d’te voir partir en même temps,
parce qu’j’fais pitié quand t’es là et qu’c’est pas l’plan.”

T’sais, d’faire moins pitié qu’le jour d’avant,
et c’est facile de faire semblant avec les absents.


“Mais j’crois qu’c’est pour ça qu’j’viens: pour être sûre qu’t’es encore là, même si t’es ailleurs.
Ça m’dérange pas qu’tu sois pas là quand t’es là,
ça m’donne d’bonnes raisons d’être ailleurs moi aussi.”



@misha orlov
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Message Sujet: Re: nuit d'ambre (misha)   nuit d'ambre (misha) Empty Dim 23 Aoû - 16:21

nuit d'ambre
Amour & Misha

« He didn't even say goodbye, he didn't take the time to lie »
Ils tapent dans la cascade sentimentale et ce n’est pas pour rien que les gamins s’y noient. A ne pas savoir lire les codes, s’embourber dans la romance bourgeoise, de celles qui les ignore et contre laquelle ils s’accrochent. Amour a claqué bien fort la langue sous le palais sans pour autant braconner les bévues de Misha. Elle a planté sa verve au milieu de sa chair, l’a déchirée en deux et y a fourré les vérités contre lesquelles il se confronte sans jamais les accueillir. Misha n’a jamais accueilli personne, hormis dans son lit. Le temps d’une nuit, qu’on se repose entre deux baises, qu’on souffle les adieux sous couvert des palabres bien policées comme il faut. On s’rappelle hein est le nouveau salut ça va? Que ça roule bien sous la glotte et qu’on ait quelque chose à se mettre sous la dent, syllabes civilisées que l’on ignore et que l’on couche entre deux soupirs dépités. J’ai été classe et poli merde, quand est-ce qu’elle se barre. Cela fait office d'adieu pas très chevaleresque, et ça a le mérite de fonctionner. Mais Amour a frappé bien dans le mille, et ça lui a pris à la gorge. La langue mutique est jugulée par le poids de ses secrets. “Parce que ça r’ssemblerait à quoi?” C’est bien vrai ça, Amour, ça r’ssemblerait à quoi ? L’envie de te prendre dans mes bras et de sentir ta chaleur contre la mienne, et puis qu’on taise les hivers à tisonner ta peau, et puis qu’on lève le regard vers le ciel vicié des lumières urbaines feignant d’y voir des étoiles, et puis qu’on se souvienne comment c’était avant. Et t’embrasser un peu, beaucoup, passionnément peut-être. Que ça me retourne l’estomac, que ça me fasse un truc pas net, que ça me retourne le cerveau pour que tu viennes y squatter. T’as bouffé mon âme et cambriolé mon bon sens. Les bastions de ma putain de conscience tiennent toujours, forgés dans le fer des géhennes et la connerie de ma résignation. J’veux bien t’aimer, Amour, j’veux bien t’aimer à faire rougir les putains et faire trembler les murs. Mais j’vais le faire en silence, et t’as juste pas idée. De combien j’en ai envie et de combien ça me tue. « J’sais pas. »  Lové derrière sa couardise, Misha a tu ses sentiments sous la hauteur crasse de trois mots. Trois putains de mots lui grattant la gorge et fardant son faciès de la pâleur de la frousse. Puis ces frissons arrachés par la langue, refroidissant les ardeurs de l’effort physique. Rien ne vous réchauffe, lorsque vous vous égarez.

Amour a enfin ouvert les digues. Elle s’est abandonnée aux mots sans opposer de résistance. La guerrière qui rend les armes, le spartiate en fait de même. Misha s’est laissé glisser au sol dans un soupir, la résignation a achevé de le convaincre. Il n’a jamais été fichu de mettre un peu d’ordre dans le monde qu’il s’est construit, n’a trouvé la jouissance que dans les armes à feu. La violence est le phallus, les femmes le réceptacle. Ce n’est pas tant qu’il a l’envie ni les capacités de s’ériger en tant que fier séducteur de ces donzelles, en toutes probabilités Misha n’a pas la sale étoffe du baratineur. Il prend ce qu’on lui offre, sans chercher à aller plus loin. S’engonce dans les abysses de l’auto-destruction lorsqu’il repère les relations bien toxiques, de celles qui vous défoncent la gueule et s’injectent en intra-veineuse. Ca ne lui a pas traversé l’esprit de se dire qu’il pourrait être heureux avec une femme. L’envie venait du vide, comme une tempête blanche. Le reste, c’était pas pour lui. « Tu m’as jamais dégoûtée. J’ai toujours eu envie d’toi. Mais avec toi, c’est pas pareil qu’avec les autres. » Misha avoue à demi-mots, dans toute sa nonchalance affalée sous la connerie, combien il l’aime et combien ça l’a figé. D’avoir voulu la courtiser avec ses petits mots sales de délinquant. Il avait remplacé le sacro-saint “t’es bonne putain” par le trop opaque “ça t’va bien cette robe”, sous couvert de sentiments inspirant la déférence. Et tout avait échoué, parce que trop fébrile, trop hagard, trop perdu. On ne demande pas à un môme dévoyé de remonter sur les rails de l’affabilité et de la politesse. Le manque d’éducation a fait le reste, lorsqu’il s’est fracassé la gueule contre le mur de l’échec. « C’est quoi ton plan alors ? » Si t’as peur d’attiser la pitié comme l'apitoiement quand j’suis avec toi. C’est quoi notre plan alors… « ... Nous regarder d’loin ? » Vraie question, d’ailleurs pas si con.

(c) DΛNDELION ; @amour vaughn
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Message Sujet: Re: nuit d'ambre (misha)   nuit d'ambre (misha) Empty Mer 26 Aoû - 13:40

De sa déception, Amour retient l’étalage.
Mais c’est un vent d’automne un peu partout,
qui siffle brutalement contre ses pommettes rosies.
Un vent à trois mots qui soulève la broussaille qu’elle a autour.

Ça dérange ces pauvres âmes de pas savoir jusqu’où ils iront,
avant d’être séparés.
Elle, elle croit que ça ressemblerait à pas grand chose:
d’aimer, la plante des pieds noyées sous la lave,
les braises qui brûlent la cornée,
et les étincelles qui remontent jusqu’au coeur pour en carboniser les artères.

Éclopée,
manichéenne au plexus claudicant,
il n’existe pas d’amour poli.
Celui qui ne force pas la fuite immédiate - ou la mort imminente, plus exactement.
Ce sentiment pondéré de déférence et de tendresse,
un voile de tulle recouvrant le myocarde.

Il n’y a qu’à s’haïr intensément,
d’une aversion plurielle qui détonne,
face à ces épanchements que jamais elle ne donne.

Dans cette bulle gangrénée de gerbes et de pisse,
où les ordures se bousculent.
Elle intercepte les coups d’épaule pour les offrir aux prochains.
La môme sait qu’en ces lieux
il ne faut point se dégueulasser l’intérieur des langueurs salaces d’un amant.
À l’adolescence déjà, Misha avait créé plus de misère chez certaines qu’un cafard en cloque.

Passion n’est que dévotion quel que soit l’univers,
nanti ou indigent.
Et gamin sait mieux qu’elle,
tout ce dont il la dépèce en bordant ses lèvres des siennes.
La malédiction de l’aimée;
rabrouée par la pitié elle-même,
moquée par tous ceux qu’elle a soumis de sa verve.
Pas moins qu’une pute qu’on rémunère en sentiments.

Dès que je t’aime, mon monde s’embrase.
Et je sais tout ce que je perds, et devine tout ce que tu gagnes.


Et elle le voit qui s’affaisse sur le sol,
qu’il lui dit qu’elle a rien d’une autre,
un peu contri par l’aveux.
La carcasse de la blonde cède à son tour,
l’équilibre rendu boiteux par les mots du môme.
Des mots dont elle sait pas quoi faire quand il s’en sert pour lacérer sa cire,
pire que les silences dont il se pare si souvent.
Et ces questions qu’il rétorque pour mieux s’y soustraire.
Qu’elle élude.
“J’pourrais l’faire encore, moi.
Te regarder foutre ta langue dans la bouche d’une autre, et p’t’être même qu’ t’y prendrais du plaisir, et ça m’dérangerait pas. Du moment qu’tu restes et qu’tu m’laisses traîner là avec toi.”

Elle profère, solennelle.
Les prunelles, toujours, qui dardent de lassitude,
fatiguée qu’elle est, de viser la lune en solitaire à cause de ceux qui lorgnent pour la lui voler.

“Ouais, j’pourrais nous r’garder d’loin si c’est vers moi qu’tu reviens quand plus personne regarde.”
Amour répond en gravant son bleu sur ses pierres brunies par ce trop plein d’éloquence,
puis elle tourne la tête, entre la honte et le dédain.
De s’émietter le coeur par le bout de la langue, et devant lui.

“Sans déconner Misha. Dans cette vie j’suis quelqu’un, et avec toi.. Dans tous les cas, j’crève pour être la pouffiasse d’un sale type.”
Pour n’être plus personne,
ou l’ombre d’une autre,
qui n’crèvera pas avec elle.

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Message Sujet: Re: nuit d'ambre (misha)   nuit d'ambre (misha) Empty Jeu 27 Aoû - 9:14

nuit d'ambre
Amour & Misha

« He didn't even say goodbye, he didn't take the time to lie »
Ce qui meurt et revient à la vie fait mal. Misha l’avait vu venir, sans pour autant déposer le suaire dans le sarcophage sentimental. Cela l’avait transcendé, un peu, de s’imaginer ce qu’ils auraient pu être à défaut d’enraciner ce qu’ils ne deviendront jamais. Puis dans ce crâne tout ce fatras lorsqu’il se dressait face à elle, cette terre de suie tombant dans le ciel bleu de son regard sans s’y noyer ; dépose-les. Ces mots infimes résonnaient parfois tout contre la parois crânienne pour mieux en réchapper dès lors que Misha fronçait les sourcils sous le poids de la fierté. Dépose-les. Alfanges et boucliers. Ne cherche plus la guerre. Dépose tout ce merdier. Ainsi s’était-il affalé au sol dans un soupir, la colonne bien dressée et tirée par la nuque altière, les aveux en cascade mais en demi-mesure. Les lourds poignards érigés sur la lippe étaient tombés un à un sur la rive des confessions. C’était comme un je t’aime. Foutrement timide et un peu con. Ca le secouait d’être aussi mièvre. Aussi hypocrite. Parce qu’il n’avait pas la force de se perdre sur les rivages d’une histoire qui ne leur ressemblait pas. Amour et Misha, c’était le coucher de soleil en savourant un spliff, c’était ériger le majeur à l’encontre de tous ces cons puis de fourrer du matos dans la poche avant de battre le bitume, c’était cracher sa bile puis se mouiller les lèvres. C’était éthéré, puis c’était laid.

“J’pourrais l’faire encore, moi.. et ça m’dérangerait pas. Du moment qu’tu restes et qu’tu m’laisses traîner là avec toi.” Y avait pas de répit. Pas de petite pause. Un moyen de retarder la précipitation de l’épilogue. Fallait qu’ils repoussent l’affarement sur les deux coins du ring, à se parler sans se toucher et déclamer des vérités poignardant l’un et pansant l’autre. Peut-être étaient-ils incapable d’entretenir les mauvaises herbes des sentiments. Du moins, Misha l’était-il. Amour lui soufflant sans ambages la non réciprocité d’un tout ; c’que tu ressens pour moi, j’l’ai pas, qu’elle clamait trop gentiment. Cette politesse en prise à la fausse affliction noue dans sa gorge le courroux de la fierté. Parce que moi ça m’dérange en fait, s’entend-il penser. Ca m’dérange de te voir avec d’autres mais j’vais faire semblant de prendre le mors, que ça m’touche pas. Que ce ver délétère me pourrit pas le coeur et les os. J’vais t’aimer de loin, c’est tout, j’vais fermer ma gueule jusqu’à oublier. Pourvu que la rémission se fasse vite, et que le myocarde ne se farde d’un alzheimer précoce.

Misha a la placidité pour plastron. Le faciès figé dans sa beauté perdue. Le seul verbiage de ses pensées enfouies se manifeste dans l’alcôve de la pupille, de cette petite lueur qu’il tait mais qui miroite. Vindicative, foutrement chiante. Alors Misha détourne le regard, de concert avec son vis-à-vis. “Ouais, j’pourrais nous r’garder d’loin” Il a l’envie qu’elle la ferme, qu’elle scelle ses lèvres et qu’elle ne dégoise plus autant de conneries. C’est la rage qui se mêle à la déception lorsque Misha raisonne. Ta gueule. Ca fume entre ses lèvres puis sa roule sous la langue. Plus elle parle et plus elle l’enfonce ; avec toi, j’suis rien. « Ok, on arrête là. » Ca a sonné comme un clairon, sec et froid. L'inclemence des sentiments a ripé sur la lippe, des ronces plein la langue. Misha ignore encore s’il a parlé d’eux avant d’évoquer la fin du combat physique. On arrête là. Juste potes, comme on soulève pour demeurer polis et bien propres. C’est qu’elle a pas idée qu’il se nourrira sporadiquement de son amitié avant de prendre la porte. Misha tait sa dérobade anticipée puis se lève dans l’ombre d’un faciès sérieux qu’il tente d’étirer par un sourire.  « Tu m’as pas dit, au fait. » Passer entre les cordes du ring, amorcer la descente puis changer de sujet bien comme il faut. Misha se dresse déjà près du banc et s’assigne la tâche de s’intéresser à son sac en y fourrant son nez. « Pourquoi t’avais la haine et qui t’avais au cul. » Il se retourne, la bouteille d’eau occupe le gosier pour mieux reprendre.  « J’espère qu’t’es meilleure pour te servir d’un flingue qu’à l’uppercut. » Le rictus est narquois. Ca tente de sublimer la fausse impassibilité quand ça le secoue de l’intérieur. Cette fin de relation qui n’a jamais débutée.

(c) DΛNDELION ; @amour vaughn
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Message Sujet: Re: nuit d'ambre (misha)   nuit d'ambre (misha) Empty Jeu 27 Aoû - 19:46

L’amertume crée la sécheresse qui enrobe sa parole.
Amour est mauvaise joueuse,
là où Misha est résolument meilleur;
et à ne plus pouvoir se frotter à ses inconstances,
il déclare la fin.
D’un combat, qu’importe lequel,
sûrement de rien qui n’existe réellement parmi les fracas.
Mais la môme rend le Rien insoutenable;
alors, on arrête là.

Ne suffisait pas,
cette absence d’humeur qu’il scandait aux torrents de ses déclarations à elle.
Il avait fallu qu’il balaye les suppliques murmurées,
celles qui réclament de rester, partiellement, à ses côtés.
De ses mains de brute, il envoyait valser les résistances assouplies d’Amour.
L’enfant qui toise maintenant son sourire quand il se redresse,
pour l’avoir jamais traîné jusque-là:
dans les retranchements de son coeur,
depuis qu’il se souciait bien de ce qu’il y avait à l’intérieur.

Après avoir cru qu’il faisait allusion à leur débâcle,
elle comprend que l’ordre est pour eux deux.

La complexité résidait dans les aveux amoureux;
pour eux, et surtout pour elle, jamais dans la haine.
Elle trouve facile d’haïr le mâle maintenant qu’il est pris dans l’étroitesse de son égo.
En Amour, Misha ne recherche pas d’égal.
Et tandis qu’il lui reproche ses oscillations, c’est pourtant ce déséquilibre qui lui plaît.

J’l’ai toujours su, t’sais,
qu’Misha il avait un faible pour les pauvres filles.
D’celle qu’on s’garde bien d’respecter sous couvert d’les aimer,
et encore.

Le flegme qui courbe la langue,
Misha décampe, tâte ailleurs.
Loin de la stupéfaction provoquée par sa cyclothymie,
Amour s’échappe également par les cordes pour piocher une bouteille,
à l’autre bout de lui.
Il parlotte, et c’est là qu’elle recouvre ses airs naturellement indisposés,
qu’elle étale sur les affiches en buvant lentement.

La blonde hausse enfin les épaules,
elle qui l’écoute toujours trop tard.
“Les risques du métier, non? Deux types. C'pas grand chose, juste des miettes que j'dois nettoyer”,
des paroles tournées vers le mur,
le seul à bien entendre les mensonges qu’elle raconte pour s’éviter le qualificatif de vendue.
“Et toi, c’est quoi l’problème? Pourquoi t’as la haine?”
Les yeux qui l’éraflent à l’extrémité du décor,
elle s’affale sur un banc, les doigts qui jouent avec la bouteille.
“T’inquiète, ça m’demande pas d’entraînement pour tirer une balle bien comme il faut”,
c’est sommé sans répondre au sourire mesquin qu’il adresse.

Amour éructe un soupir, puis se redresse.
“J’vais m’doucher, tu la veux toujours ta bière tiède?”

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Message Sujet: Re: nuit d'ambre (misha)   nuit d'ambre (misha) Empty Ven 28 Aoû - 12:40

nuit d'ambre
Amour & Misha

« He didn't even say goodbye, he didn't take the time to lie »
Dans l’abnégation et dans le dépouillement, dans le renoncement et le fatalisme, dans ces petits riens et leurs grands tout. C’est fini. Avant même d’avoir commencé, la tornade de la couardise a balayé les derniers décombres vacillant. Misha a déversé son abattement dans le gosier à grandes lampées d’eau, étranglant les poussières et les déceptions. Il a le regard qui flanche, la toise puis s’en détache. Peine à observer le visage de leurs tribulations. Ce faciès a les traits fins en dépit des mots rudes qu’il rabroue. De grands yeux bleus pénétrants lorsqu’ils se plissent et assènent les couleurs du fiel. Un peu cireux, comme un plâtre de mensonges que l’on étale sur l’épiderme. Puis y a la suavité des parfums qui chamboulent le faisant retrousser les narines tant le manque déjà se fait sentir. Misha a reculé d’un pas ; c’est la fuite qu’il amorce. Demain ne sera plus pareil. En l’instant, le russe feint la petite gouaille comme il déloge sa confusion derrière quelques sourires narquois. Mais le rictus jamais ne perdure, se dérobe à elle comme il détourne la prunelle. De crainte peut-être que le reflet de ses grands yeux n’avalent son âme. Sait-on jamais. C’est qu’elle serait bien fichue de dérouler quelques talents de psy de comptoir et appuyer sur la tumeur.

Lorsqu’elle parle c’est la nonchalance qui l’habille et l’indifférence pourpre ; rien ne s’est passé et tout s’est tu sous la lippe. Ni baiser, ni aveux, ni réflexion. Et sous le vide Misha déroule la colonne vertébrale, la droiture du dos pour présence. Je suis là, je prends de la place, j’t’écoute. Je crois. Du moins s’assigne-t-il la tâche de la politesse un peu fourbe lorsqu’il opine du chef sans piper mot. Sacré bordel. “Et toi, c’est quoi l’problème? Pourquoi t’as la haine?” Ce haussement d’épaules corroborant la lippe mutique à la saveur du rébus. C’est rien, tout pareil, semble-t-il clabauder en silence, bien déterminé à ne plus l’ouvrir. L’envie furieuse de se dérober lui fracasse le crâne ; ces pupilles absentes s’accrochent sur l’aspérité des murs, le corps recule, la lippe se scelle. De nouveau, elle questionne : 'une bière tiède ?' Le vacarme de son silence se fait trop entendre. Misha s’emploie à lui répondre non sans feindre la légèreté. « Nan, j’reste ici. » Il a empoigné son agacement comme ses affaires lorsqu’il s’éloigne, prenant la peine de se retourner. Un regard par-dessus l’épaule, comme un renoncement. « Bon décapage. » Ce que cela sonnait faux, son ersatz d’au revoir. Y a de l’adieu dans les recoins, de la dérobade sous la langue, de l’ire contre le palais. Puis y a ces yeux rieurs, lui balançant des mensonges. La silhouette qui s’éloigne et s’approprie l’espace, se heurte contre les ombres découpées du coach. Reprendre sa vie d’avant, que plus rien ne le consume.

                     
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