des maux à se faire pardonner. (deborah)

allez tu peux le faire. qu’il se disait commençant à traverser la route d’une démarche décidée. à force de le répéter il avait finir par le croire.  mais bordel et si elle ne veut pas me voir ? non c’est une mauvaise idée. qu’il se demandait aussitôt avant de rebrousser le peu de chemin parcouru. irwin était dans une phase de doute. pour un pas fait, il reculait de six. la peur au ventre, les mains moites, le cœur ballant, l’ainé des burton paniquait. il craignait bien trop la répercussion que ses gestes avaient pu avoir. il savait que deborah devait le détester pour l’avoir abandonné à son sort, de ne pas avoir été là pour elle et ça malgré les promesses qu’il lui avait faite. irwin avait bien honte, mais il était prêt à assumer les conséquences de ses actions. tout d’abord s’excuser auprès de la gamine. est-ce que son absence serait recevable et justifiée si il lui disait à quel point il était triste ? à quel point elle leur manquait ? depuis que vlad avait annoncé lors d’un repas qu’il l’avait croisé en sanglots à une soirée les remords et la culpabilité le rongeaient de l’intérieur. il devait à tout prix se faire pardonner.  au fond il espérait retrouver une sorte de lien, de relation avec l’enfant au visage mutin. soupirant, il se demandait pourquoi il était aussi faible et lâche. il n’avait qu’une putain de rue qui les séparait. irwin n’avait plus qu’à grimper les marches de son immeuble, et il serait chez elle. allez fait pas le con, c’est maintenant ou jamais. que lui soufflait sa conscience. quelques mots d’encouragement, voilà ce dont il avait besoin. serrant les poings, il alla de l’autre coté de la rue, passant devant d’autres habitants. il avait cru comprendre que la demoiselle vivait tout en haut dans une chambre de bonne. prenant son courage à demain il alla frapper à sa porte. « deb ? » qu’il demanda « c’est moi irwin » . peut-être qu’il aurait pas dû dire ça….maintenant il y avait peu de chance pour qu’elle vienne lui ouvrir.

C’était dur aujourd’hui. Oui, y’a des jours comme ça où les gens sont chiants, où les commandes s’enchaînent sans que tu n’aies le temps de respirer. C’est pénible, c’est prenant mais t’as pas le choix. Faut bien payer la bouffe, le loyer, les à côté. Encore t’as pas à te plaindre. T’es toute seule. Enfin y’a un chat et un caméléon. C’est une compagnie comme une autre. C’est toujours ça mais ça bouffe aussi. Donc l’argent t’en as besoin. Alors tu fermes ta gueule et tu t’exécutes. Tes pieds sont en compote, tes bras sont fatigués et ta tête menace d’exploser. Mais la journée est finie, enfin. Tu te dépêches de rentrer chez toi pour te poser et profiter du calme qui y réside. T’habites pas bien loin heureusement. T’es accueillie par Berlioz - le prénom d’aujourd’hui - en rentrant, miaulant autant qu’il le peut. Il est à la fois content de te voir, t’engueules de l’avoir laissé pendant toute la journée et te réclame à manger. Il est chiant mais tu ne te vois plus vivre sans lui. Tu passes par la kitchenette pour lui filer ses croquettes, ouvre la fenêtre du salon tiret chambre avant de te diriger vers la salle de bain. Une bonne douche et tout ira bien mieux. Tu sors de là, te sèches les cheveux à la va vite. Heureusement qu’ils sont courts d’ailleurs. Un coup de brosse avant d’enfiler un pantalon de survet par dessus un boxer que tu ne mets que pour traîner et un tee shirt tellement ample qu’on pourrait en caler deux comme toi à l’intérieur. T’allumes ton ordinateur, lances netflix prête à profiter de ton temps libre. Jusqu’à ce qu’on vienne te déranger. Les murs sont fins et cette voix, tu la reconnais. ” Deb ? C’est moi irwin “ Ca fait tellement longtemps que tu ne l’as pas entendu. Même si tu l’as aperçu à la soirée du quartier il y a quelques semaines. Mais sa voix fait remonter en toi d’anciens souvenirs. Tu te lèves et va lui ouvrir sans le faire plus attendre. ” Hey ! “ Tu lui souris, tu le détailles, tu hésites et puis finalement tu te jettes dans ses bras. Comme un enfant, tu passes tes bras autour de son cou et te pelotonnes contre lui autant que possible. ” Qu’est ce que tu fais là ? “ T’es contente de le voir malgré tout, juste un peu surprise.

le cœur compressé dans sa poitrine à l’idée de ce qui allait l’attendre, irwin attendait patiemment devant la porte de l’appartement. ce dernier était mal à l’aise. les mains dans ses poches, le regard hagard. il avait peur de ne pas être le bienvenue, de se faire rejeter par la gamine. elle en aurait d’ailleurs tous les droits. cela faisait si longtemps, il avait été faible et peureux. il n’avait pas suffisamment pensé à elle, s’était montré un peu égoiste. les remords le rongeaient de l’intérieur. parce qu’il aurait dû faire plus, parce que même si on lui avait dit non, il aurait dû persévérer. se mordillant la lèvre inférieure, il passait d’un pied à l’autre. elle n’allait surement pas le pardonner, après tout il n’avait pas tenu sa promesse de toujours la protéger. mais peut-être accepterait-elle de lui donner une seconde chance ? c’est tout ce qu’il pouvait espérer. sa voix avait été faible, mais deborah semblait l’avoir entendu. la porte s’ouvrit soudainement, faisant sursauter l’ainé. la rouquine se tenait là devant lui. un petit sourire penaud aux lèvres. il se demandait pourquoi elle avait l’air si heureuse de le voir alors qu’il s’était comporté comme un con ? elle avait bien grandi. elle s’était transformée en une jolie jeune femme. avec des formes, une personnalité. elle n’était certainement plus la même petite fille avec qui il avait grandi. les yeux légèrement humides sous le coup de l’émotion, son cœur s’affolant dans sa poitrine il murmura à son tour un petit « salut ». il eut difficilement le temps d’en dire plus, car la gamine s’était jetée à son cou. ses bras enroula automatiquement le corps frêle de la jeune femme, la serrant contre lui. il ne s’était pas rendu compte à quel point elle lui avait affreusement manqué. à quel point il aurait dû être là pour elle, aurait dû la voir grandir. et il comprenait encore moins la réaction de la jeune femme, à l’accueillir à bras ouverts. comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. il prit quelques secondes pour juste apprécier leur contact, d’imaginer pendant quelques instants que toute la merde qui leur était tombée dessus n’étaient jamais arrivées. malheureusement, rien ne pouvait effacer le passer. « je voulais m’excuser d’avoir été le plus mauvais grand frère de la terre entière, peut-être même de l’univers. » qu’il avoua d’une voix teintée d’amertume et de doutes. il relâcha son étreinte. reculant de quelques pas. « j’ai été con de te laisser ainsi toute seule. » qu’il commença à expliquer, passant une main dans sa nuque. « on est une famille, et je t’ai abandonné. » son regard était dur, froid signe évident de sa propre culpabilité, du dégoût qu’il avait pour lui-même à ce moment précis. « tu me manques. » qu’il souligna avec émotions. « tu nous manques à tous » qu’il rajouta appuyant son intonation sur le pronom personnel.