SAVE THE QUEENS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Partagez

 

 à fleur de mots. (wilhelm)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




à fleur de mots. (wilhelm)  Empty
Message Sujet: à fleur de mots. (wilhelm)    à fleur de mots. (wilhelm)  Empty Mar 12 Mai - 12:47


☆ ☆ ☆
{ Sur ma peau
j'ai signé mes promesses
gravées à fleur de mots
mes serments de jeunesse }
crédit/ tumblr ☆ w/@Wilhelm Cyranik  

Elle aurait dû le retenir.
Elle aurait dû courir après lui. Partir avec lui. Elle aurait pu faire tant de choses, Cassey, mais elle est restée là, prise au piège entre deux antiquités, laissant cette amitié passée définitivement éclater. Elle est restée, après son départ, plusieurs secondes sans bouger. Incapable de comprendre tout ce qui venait de se passer. Ces retrouvailles… après des années… elles auraient dû êtres belles. Elles auraient dû être merveilleuses. Mais elles se sont avérées déchirantes, destructrices, ravageuses. Comme une tempête qui aurait tout balayer, l’amitié a fini cendrée. Si amitié, il y a avait.

Car plus que sa colère,
plus que sa détresse,
plus que sa haine,

c’est son amour qui t’a percutée de plein fouet.


Amour secret, insoupçonné. Tait à jamais. Il l’aimait, Wilhelm, il l’aimait depuis tout ce temps. Il l’aimait quand ils se chamaillaient dans les prés, roulaient l’un sur l’autre, jusqu’à finir par s’échouer sans pouvoir respirer à cause de tous les rires partagés. Il l’aimait quand il lui lisait la littérature classique dont elle savourait chaque ligne, la tête posée contre la poitrine masculine. Il l’aimait quand elle lui racontait ses frasques amicales, ses déboires amoureux, ses histoires à n’en plus finir.

Il t’aimait,
toutes ces années,
dans le plus grand secret.


Dévastée par des révélations qui ne devraient pas l’avoir tant touchée, pas après toutes ces années. Elle n’a pas su comment réagir. Elle ne sait toujours pas comment elle est censée réagir. Les sentiments éprouvés pour Wilhelm étaient forts, intenses. Prenants. Il était comme l’oxygène dont elle manquait chaque fois qu’il se retrouvait trop loin. Il était le seul chez qui elle trouvait refuge quand elle ne voulait plus voir personne, ni petits-amis, ni copines, ni même les membres de sa famille. Il était son âme sœur, c’est ce qu’elle pensait, de tout son cœur. Mais non, jamais, elle n’a envisagé être celle qu’il aimait. Jamais, elle n’a pensé, elle, qu’elle pourrait l’aimer. Gamine insouciante, elle n’y songeait pas. Peut-être tenait-elle trop à lui pour gâcher une amitié au profit d’une relation qu’elle n’aurait pas été capable d’assumer. Elle était trop volage en ce temps-là, le papillon volait de fleur en fleur sans se poser de questions. Mais c’était toujours vers lui qu’elle revenait. Car Wilhehlm, il était le seul qui comptait.

Et tu l’as abandonné.

Elle n’a pas été capable de supporter la rancœur de celui qui a été si longtemps son meilleur ami. Celui qui était, autrefois, la personne la plus importante de sa vie. Parce qu’elle est comme ça, Cassey. Elle agit au gré de ses envies sans se soucier du mal qu’elle fait à autrui. Pas par méchanceté, peut-être seulement par égoïsme. Elle n’a jamais voulu blesser personne, elle ne s’en rend seulement pas compte. Elle n’aurait jamais voulu le blesser, lui.

Pourtant, t'as eu la sensation de briser son cœur en mille,
autant que le tien a été anéanti.


Elle n’a cessé de penser à lui. À la manière dont leurs retrouvailles se sont finies. Elle a regretté, amèrement, de l’avoir laissé s’enfuir. Il a filé, brutalement, après l’avoir percutée de plein fouet de toutes ces émotions. Comme s’il l’avait mise k.o, Wilhelm, avant de disparaître. Elle continue encore de penser à lui, incapable de se dire qu’elle devrait l’oublier. Elle a déjà commis cette erreur par le passé. Elle ne veut pas la reproduire, pas aujourd’hui. Mais elle ne sait comment… le retrouver. Comment tout réparer. Comment lui avouer, combien elle aussi, l’a aimé. La jeune antiquaire ferme un peu plus tôt que d’ordinaire sa boutique aujourd’hui. Peu de monde qui afflue, elle a la tête ailleurs surtout. Elle décide de flâner dans les magasins, jusqu’à rejoindre celui où travaille l’une de ses amies. Ciara, qu’elle a soudain envie de voir. Ciara, qui effacera ses idées noires. Elle ne perd pas de temps pour pénétrer à l’intérieur de la boutique de musique dans laquelle elle a déjà mis les pieds quelques fois. À la recherche de sa jeune amie, la princesse jette un œil néanmoins dans les rayons en s’engouffrant chaque fois un peu plus à l’intérieur. Et c’est là qu’elle le reconnaît, comme un mirage. Comme un miracle.

Wilhelm, il est là,
à quelques pas de toi.


Ses lèvres rosées s’entrouvrent de surprise. Elle a la sensation que la vie vient de lui donner une chance inouïe. Elle ne sait tout de suite comment réagir, Cassey, elle a l’habitude d’agir sans réfléchir. Mais elle ne veut pas tout gâcher, pas cette fois. Une inspiration qu’elle prend, lentement, elle attend que le seul client présent disparaisse. Et elle se rapproche, à pas feutrés, dans une timidité qui ne ressemble pas à la princesse. – Bonsoir Wilhelm… Elle le contemple, sans trop oser l’approcher, ses océans pourtant rivés dans ces grands yeux noirs. À la recherche d’une quelconque lueur d’espoir. – Je suis tellement contente de te voir. J’ai… je n’ai pas arrêté de penser à toi. L’aveu qui sonne comme une évidence. Mais elle se dit surtout, Cassey, qu’elle ne peut pas gâcher cette nouvelle chance.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




à fleur de mots. (wilhelm)  Empty
Message Sujet: Re: à fleur de mots. (wilhelm)    à fleur de mots. (wilhelm)  Empty Jeu 14 Mai - 16:36

à fleur de mots
Cassey & Wilhelm
Ils étaient deux, tentant de m'éloigner le plus possible de lui. Je sentais leur main tirer sur mes épaules et mes bras dans le sens opposé. Ma peau était presque brûlante par la force qu'ils déployaient sur moi. J'aurais pu simplement céder afin d'éviter cette douleur, mais je refusais d'abandonner. Pas après ce qui venait de se passer. Pas après ce qu'il venait de me dire...

De la provocation pure. Le genre désespéré qui essaie de chercher la moindre faille afin de rendre son adversaire plus faible. Qu'importe le moyen, du moment qu'il arrive à ces fins: me chercher sachant très bien que j’étais à fleur de peau. Faire apparaître ce côté noir en moi: cet état d'esprit que je voulais à tout prix éviter, devant public.

Il avait fait exprès. c'était évident. Il voulait me déconcentrer sachant très bien mes capacités, mon talent. J'étais fort meilleur que lui, et cela lui était insupportable. Il avait donc décidé de jouer au magouilleur, au trouble fête espérant ainsi obtenir le premier prix...

Oui, j'avais osé. Enfin, on m'avait poussé à me présenter ici, à ce concours.

Un genre de compétition entre musiciens locaux. Présenter une composition devant public, obtenir l'attention d’un public plus nombreux qu’à l’habitude. Un événement pour attirer de la clientèle. Avoir la chance d'avoir de l’attention ou même une proposition d’un gérant curieux afin de percer dans le domaine.

Mon père n'avait pas cessé de m'en parler à la boutique. Il espérait que je vois le potentiel de cette compétition. De la chance qui pourrait se produire si je gagnais. Une attention, un intérêt envers mes chansons et ma personne, et surtout sortir de cette noirceur.

Je ne pouvais lui cacher. Il le voyait, depuis des jours. Il le sentait étant souvent là pour me réconforter de ces nombreux moments difficiles. Toutefois, cette tempête-ci, elle semblait être plus difficile à traverser m’enfermant dans mon atelier n’en ressortant que pour manger et boire…Boire et boire encore…

Jouant ainsi sur mon attitude, et ma tolérance…

" Si tu penses qu’un fils de pute de ton genre peut s’en sortir avec cette merde…”

C'était la goutte de trop. Je n'ai pas pu me retenir. J'en avais assez encaisser des insultes de sa part. Mais, celle-ci n'avait pas passé. Pas celle-là...

”Fils, calmes-toi, bon sang !" me hurlait mon père en entrant dans la petite loge avec moi. Les deux gars venaient de me pousser à l'intérieur afin de m'isoler.

" Tu l'as presque assommé, ma parole ! Et regardes-toi…Tu saignes…Ils peuvent appeler la police, tu es conscient de cela !?! Tu n’en a pas déjà assez des flics qui tournent autour de nous.

" Il....il a insulté ta guitare et…Maman…”

Je ne pouvais pas le laisser faire cela. Pas à ma mère. Je suis capable d'en prendre, les pire insultes sur moi, mais ma mère, mon père…je....je ne peux pas.

Je marchais de long en large afin de me calmer..., mais en vain.

“ Je crois que c’est plus que cela, mon garçon…Depuis quelques temps, tu ne fais que chercher les emmerdes. Les gangs de rues, les autres musiciens…Tu fous ta vie en l’air et tu t’en moques!”

Il ne lâchait pas le morceau sur ma mauvaise conduite. Il avait toujours tendance à exagérer, mais, cette-fois-ci, il n’avait pas tort. J’avais bel et bien passé une soirée au poste à me faire balancer mes 4 vérités . Tant par les flics que mon père. Lui et moi étions encore sous la protection des témoins, mais je jouais délibérément avec le feu…

Délibérément…car je ne parvenais pas à le contenir. Je n’arrivais plus à m’endurer, moi-même…préférant m’embrouiller dans l’alcool que de me faire face.

Oui, je foutais ma vie en l’air, car je ne savais plus qu’en faire, me retrouvant dans un gouffre sans fond. J’exagérais ? Peut-être, étant un vieux romantique mais contrairement à ceux qui arrivent à se redresser et continuer à chercher la perle rare, moi, je l’a détenais…pour apprendre qu’elle était destiné à quelqu’un d’autre…

Difficile d’encaisser cet immense vide, ce sur quoi j’avais forgé mon cheminement et ma détermination. Tout était disparue. Alors, non, je ne peux pas me redresser aussi facilement…

…Surtout si je me retrouve dans un vide total…ne sachant pas où aller.

Encore là, je ne suis aucunement de cette mentalité à consoler ma peine dans une aventure d’un soir. Non, je n’avais pas cet interêt…Ni…ni la capacité.

Non, c’était trop profond, tellement enraciné depuis tellement de temps…

– Bonsoir Wilhelm…

Cela devait être ce moment précis. Cette fois où je sortais de mon atelier pour assurer le quart de fin de soirée. Ciara en congé, c’était à moi d’assurer le service client, malgré mon état…

Je connais mon domaine et sa technique. J’assurais pour tout ce qui est conseil et recherche, mais le service client, l’aisance de converser et rendre le client à l’aise…:zéro.

Alors, quand il s’agit d’une cliente spéciale… La plus spéciale…

Face à face…Seul avec elle. Le dernier client venait de quitter. J’avais presque oublié de le remercier, d’ailleurs.

“ Cassey…” murmurais-je à peine, totalement surpris de la voir ici…

Immobile complètement, la laissant s’approcher de moi. Je n’arrivais pas à réagir. Mon corps m’empêchait de faire quoi que ce soit…Si j’avais la capacité de courir, de fuir.

La dernière fois que j’avais posé mes yeux sur elle, cela s’est terminé en catastrophe. J’avais craqué sous la pression, déversant ce que je retenais depuis des années. La raison de mon attachement, de ma dévotion, de mon désir de la protéger et la rendre heureuse…

Amoureux…maladroit.

Je le regrettais, aujourd’hui…Ayant ce malaise. Cette honte…

Ne faisant qu’approuver ma retenue, mon manque de confiance envers les autres, et moi-même…

J’avais pris trop de temps. C’était trop tard…

Ce sera plus jamais pareille.

Malgré tout, j’arrivais sourire…

– Je suis tellement contente de te voir. J’ai… je n’ai pas arrêté de penser à toi. 

"….Ah…?”

…à en perdre ma boite de vinyles dans les mains. Un bruit lourd sur le comptoir faisant tomber quelques copies. Je ramassais aussi vite que possible avec mes mains blanches qui perdaient de leur rougeur dû à mes derniers excès de colère.

La tête penchée sur les vinyles, je couvrais mon visage encore lésé, mais aussi rosé par la gêne avec ma chevelure noire.

“ Ciara n’est pas là aujourd’hui...Je...je la remplace. Elle a un concert, ce soir. ” disais-je pour combler ce silence inconfortable.

Oui, j'avais appris que dernièrement qu'elles étaient amies, qu'elles se connaissant. Avoir su...

CRIMSON DAY
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




à fleur de mots. (wilhelm)  Empty
Message Sujet: Re: à fleur de mots. (wilhelm)    à fleur de mots. (wilhelm)  Empty Dim 17 Mai - 20:02


☆ ☆ ☆
{ Sur ma peau
j'ai signé mes promesses
gravées à fleur de mots
mes serments de jeunesse }
crédit/ tumblr ☆ w/@Wilhelm Cyranik  

Elle a imaginé cet instant tant de fois. Des milliers de fois. L’instant où elle se retrouverait à nouveau face à lui, après tout ce qu’ils se sont dit. Tout ce qu’il lui a dit. Encore chamboulée par la puissance de ses révélations, elle ne sait plus, Cassey, comment appréhender cette relation. Elle ne sait plus si elle doit se faire pardonner auprès de l’ami qu’il était, ou bien, évoquer cet amour qu’il a gardé si longtemps secret. Une partie d’elle voudrait savoir, elle voudrait comprendre. À partir de quel moment n’a-t-elle plus été une simple amie dans son cœur ? L’a-t-elle jamais été ? Souffrait-il, quand elle lui racontait ses déboires avec d’autres garçons ? Souffrait-il, quand elle continuait de les enchaîner sous ses yeux, sans jamais chercher à s’en cacher ? Était-elle aveugle, idiote, à ce point, pour n’avoir rien remarqué ? Refusait-elle, au fond, de le réaliser ? Et qu’aurait-elle fait, si elle l’avait su ? Qu’aurait-elle ressenti, si elle l’avait su ?

Et puis, il y a les questions qu’elle ne se pose pas.

Celles dont elle redoute, peut-être, un peu trop la réponse pour franchir le pas.

Est-ce que tu l’aurais aimé,
est-ce que, toi aussi, tu l’aimais ?


Adolescente, elle ne se rendait pas compte. Trop obnubilée par ses petites histoires, elle n’y songeait même pas. Wilhelm, il avait toujours été là. Et, naïvement, elle pensait qu’il serait toujours là. Comme un morceau indissociable d’elle, un phare toujours présent pour l’éclairer dans la lumière comme dans les ténèbres. C’est certainement pour cette raison que son départ a été aussi violent pour la belle. Il a eu l’effet d’un tsunami qui l’a complètement ravagée de l’intérieur. Mais peut-être n’était-ce pas la seule raison. Peut-être qu’elle était, sans le savoir, envahie par des sentiments tout aussi prenants. Après qu’il soit parti, elle s’est sentie tellement seule, tellement démunie. Elle était toujours aussi entourée de monde, mais c’est comme si tout à coup, elle se retrouvait complètement seule. Elle a mis un terme à leur amitié comme on tente d’oublier un amour cassé. Elle s’est repliée sur elle-même, elle s’est plongée dans la tristesse. Puis, elle s’est forcée à sortir, à l’oublier. Elle est sortie avec d’autres garçons, elle a comblé ce manque. Elle ne savait pas ce que c’était, l’amour, à cette époque. Leur amitié était tellement intense, tellement fusionnelle qu’elle ne peut même plus, encore aujourd’hui, savoir s’il s’agissait d’amour ou d’amitié.

amour insoupçonné,
amitié fusionnée,
tu ne sais pas si tu l’aimais,
d ’ a m o u r o u d ’ a m i t i é .


Elle ne connaissait pas l’amour. Elle ne pouvait pas se poser de telles questions, parce qu’elle ne savait pas ce que c’était. Elle connaissait le flirt, la séduction, les jeux de regards et les tentatives de rapprochement. Mais elle ne connaissait pas l’évidence des sentiments. Elle ne connaissait pas la pureté d’un amour qui n’est même pas provoqué, qui s’est seulement mis à exister. Comme ça, sans rien faire pour l’enclencher, sans rien non plus pour le soupçonner. Plus tard, quand elle s’est rapprochée d’Owen, l’attraction a été instantanée. Il lui plaisait, puis il l’a fait tomber amoureuse de lui. Pas de doute possible, pas de méprise, elle a su tout de suite qu’elle l’aimait. Encore aujourd’hui, elle ne s’est jamais retrouvée confrontée à une relation aussi particulière. Ses histoires, qu’elles soient courtes ou longues, n’ont toujours été qu’éphémères. Elles ont souvent commencé très vite tout comme elles se sont terminées très vite. Mais elle n’a pas connu de relation sur la durée, encore moins de sentiments sur la durée. Elle ignore comment l’appréhender maintenant qu’elle connaît la réalité. Devant le ténébreux, le minois embarrassé, les azurs tourmentés, tu te sent prise au dépourvu. Tu te sens perdue. Déstabilisée, le papillon cherche ses mots alors qu’il la reconnaît. Et elle redoute, sans oser se l’avouer, d’être à nouveau rejetée. Mais c’est un sourire qu’il lui offre, un sourire avant qu’il ne fasse tomber la boîte de vinyles qu’il tient entre les mains. Elle comprend, sans mal, que c’est elle qui le déroute autant. Étonnamment, cette idée la réconforte, la rassure sur le fait qu’elle n’est pas la seule à avoir du mal à gérer ses émotions. – Je… je ne savais pas que vous vous connaissiez. Une vérité qui tend à te troubler. Tout ce temps, il était si près. Si près sans que tu ne le saches. Sans même que tu ne l’envisages. Mais les pensées sont vite détournées de son amie, pour se focaliser sur lui, sur les marques qu’elle décèle sur son visage rosé. – Qu’est-ce que… qu’est-ce qu’il t’est arrivé au visage ? elle demande, directement, cette fois sans avoir besoin de chercher ses mots. Soudain plus préoccupée, soudain plus inquiète. Soudain, davantage, comme l’amie que tu as oublié d’être.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




à fleur de mots. (wilhelm)  Empty
Message Sujet: Re: à fleur de mots. (wilhelm)    à fleur de mots. (wilhelm)  Empty Mer 20 Mai - 20:20

 
À fleur de mots
Cassey & Wilhelm

« Your voice is my favorite sound. But can your heard me ? »

55b084a3d33e0785da84ddf725afb053.jpg
Je jouais doucement, pesant sur chaque note afin qu’elle vole, qu’elle plane dans l’air afin de retrouver ces fines oreilles. Je voulais qu’elle entende, qu’elle m’entende. Une nouvelle composition. Gratter mes propres mains, conçue par mon coeur. Je semblais concentré, mais c’était la peur qui m’empêcher le lever la tête, gardant mon attention sur ma guitare.

Je lui jouais mes sentiments cachés, mes émotions de l’avoir dans ma vie, auprès de moi. C’était pour elle ces notes, cette mélodie…

Dans les escaliers de la boutique de Los Angeles, elle était près de moi sans ce rendre compte à quel point c’était difficile pour moi de lui présenter cette nouvelle partition…

Non elle ne se rendait pas compte…se levant dès que j’avais terminé, me complimentant comme toujours.

“ Tu dois partir, déjà ?”

“ J’ai un rancart…Il m’a finalement invité, tu te rends compte ! “

Et pourtant, je lui avais souris en retour, heureux pour elle qu’elle ai obtenue ce qu’elle souhaitait tant de lui. De ce type…Un autre type…

La voir partir, enjouée, souriante, alors que je regardais ma partition une dernière fois, avant de la chiffonner…

Et j’en avais tellement chiffonné, autant que le nombre de tentative de me déclarer à elle…sans succès.

Il m’avait fallu attendre tous ces années pour laisser mon coeur parler, crier, hurler…Il avait carrément explosé dans cette boutique. Il était épuisé de ma peur, de ma timidité, de mon manque de confiance ayant gâcher ces belles années de possibilité avec elle. Qu’est-ce qui aurait pu se passer si…si j’avais eu le cran…?

Non…je n’aimais mieux pas y penser. À vrai dire, j’y ai pensé souvent rêvant d’une vie heureuse en sa compagnie. Une vie parfaite comme on voit dans ces fins de films où ils se retrouvent, se marient ou forment une famille…

En aurais-je une, un jour ? Une famille ? Un entourage dont je pourrais prendre soin et donner tout ce que je suis capable de donner ?

Cela semblait si facile, mais pourtant, si compliqué…Non il n’y a pas de recette miracle, mais plusieurs ont trouvés la formule…

Je cherchais encore…qui sait si j’y arriverais. Si je pouvais y arriver, ce serait avec elle…sans le moindre doute.

Encore faut-il qu’elle le partage…

Après ces retrouvailles pénible…aurais-je la chance de lui prouver, de lui montrer que je pourrais être plus qu’un souvenir du passé ?

Cette chance, elle me l’offrait, en ce présentant à moi, dans ma propre boutique. Celle dont j’espérais qu’elle entre et qu’elle voit ce que j’avais accomplis au travers des années. Mon père et moi avions rebâtie notre idée, notre rêve de A à Z.

Ma plus grande fierté…Ce pourquoi je m’accrochais encore refusant de céder à cette noirceur autour de moi. La musique…

Son entré illuminait la salle. Je ne voyais qu’elle…Il n’y avait qu’elle.

Je ne sentais plus rien d’autre, ni même cette boîte dont j’avais maladroitement échappé sur le comptoir…

J’arrêtais de ramasser mes vinyles entendant cette allusion. Qu’elle ignorait que j’étais le patron de sa propre amie. Comme si ce détail n’était pas un sujet important dans leur conversation…

Je n’ai pas pu m’empêcher de pousser un soupir sec, comme si ces propos ne me surprenaient pas, que Ciara avait évité de parler de son patron.

“ …Cela fait pourtant un bon moment que je l’ai engagé. Enfin…peu importe,…ce…ce n’est pas important. “

Un vinyle collant sur mon comptoir me donnait du fil à retordre. Moi qui me hâtait, nerveux de me retrouver si près d’elle. Il avait fallu user de mes ongles pour m’agripper à la pédicule de plastique, ce qui ralentissait mes mouvements et ainsi marquer un temps montrant ma main dont les jointures étaient enflées. Pencher ma tête avait aussi dévoilé mon visage sous ces yeux. Non, je n’étais pas dans mon état normal.

Elle le remarquait donc…automatiquement, je répondais à sa question en reculant, me cachant le visage d’avantage dans ma chevelure. Un réflexe habituel de ma part, détestant me faire dévisager de la sorte…

Je m’empressais de prendre ce foutue vinyle avant de le balancer dans la boîte.

“…J’ai…j’ai toujours ce visage…Tu ne t’en souviens dont pas ?”

Un peu de colère, oui…Une des rares fois que j’avais ce genre d’attention à son égard.

Non, ce n’était pas de sa faute. J’avais toujours été capable de lui dissimuler ces confrontations, ces affronts dont j’avais subis. C’était ma manière de la protéger et éviter qu’elle s’inquiète, préférant qu’elle me parle de ces bonnes comme ces mauvaises journées. Être son confident. C’était plus important pour moi…, même si parfois, certains de ces sujets étaient difficiles à encaisser; ces amours, par exemple…

Je passais devant elle afin de me diriger vers une des rangées de vinyles. Sans attendre, je commençais déjà à vider ma boîte, classer les spéciaux.

“ Malgré les années, ça n’a rien changé…Seulement, aujourd’hui, je sais encore mieux me défendre et faire peur…“

Les vinyles tombaient durement dans les étagères. Habituellement, je faisais attention. Mais on dirait qu’aujourd’hui, ils étaient plus lourd, difficile à déposer…
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




à fleur de mots. (wilhelm)  Empty
Message Sujet: Re: à fleur de mots. (wilhelm)    à fleur de mots. (wilhelm)  Empty Jeu 21 Mai - 20:48


☆ ☆ ☆
{ Sur ma peau
j'ai signé mes promesses
gravées à fleur de mots
mes serments de jeunesse }
crédit/ tumblr ☆ w/@Wilhelm Cyranik  

Le cœur en suspension. En arrêt, comme, en lévitation. Les battements ralentis, il semble attendre le verdict. Va-t-il agir comme à leurs retrouvailles ? Va-t-il la rejeter… une nouvelle fois ? Elle n’est pas prête à le perdre une seconde fois, Cassey. Elle a déjà commis cette erreur, elle ne la reproduira pas. Seulement elle ne sait pas comment agir, elle ne sait plus, comme si elle avait oublié… pourtant, autrefois, elle y arrivait. Mais les années ont passé, leur amitié s’est effilochée, et même leur complicité s’est envolée. Avant, elle était capable de déceler ce qu’il ressentait rien qu’en plongeant son regard dans le sien. C’est ce qu’elle croyait, tout du moins. Elle croyait qu’elle savait tout de Wilhelm. Comme, lui, savait tout d’elle. Absolument tout. Elle ne lui a jamais rien caché. Et, sans totalement se l’avouer, elle se sent aussi lésée. Elle se demande comment il a pu taire une chose aussi importante… comment il a pu retenir autant de temps ses sentiments.

Comme si votre amitié n’était pas aussi fusionnelle que tu le pensais,
qu’elle était, seulement, un amour voilé,
un amour que t’as pas su déceler.


Et elle se retrouve, des années plus tard, sans savoir quoi faire. La gorge nouée, le cœur serré, elle le contemple attentivement alors que tout en lui paraît vouloir disparaître. Quand elle entend ce soupir las s’échapper de ses lèvres, la jeune femme sent qu’elle aurait peut-être dû se taire. Mais c’est vrai, elle l’ignorait. Si elle avait entendu le nom de Wilhelm de la bouche de son amie, elle l’aurait questionnée. Elle l’aurait su… elle serait venue. Gardant le silence, l’antiquaire encaisse, puis tente de retrouver une certaine contenance. Son acolyte d’enfance ne semble pas s’en apercevoir, trop occupé qu’il est à éviter son regard. Elle, pourtant, garde ses azurs rivés sur lui, à la recherche de son ancien ami. Mais, derrière la fébrilité de ses gestes, elle remarque surtout les blessures sur son visage, comme si quelqu’un l’avait frappé… comme s’il s’était bagarré. Et elle se souvient, Cassey, de toutes les fois où elle a décelé les mêmes traces sur son minois d’enfant. Elle se souvient, de toutes les fois où il la suppliait silencieusement de ne pas poser de questions. Elle se souvient, aussi, de celles où elle prenait sa défense. Sans hésiter, avec la témérité qu’on lui connaît, la blondinette pouvait exploser… si l’on osait s’en prendre à lui. Mais c’est plus facile de s’en prendre à un gamin seul plutôt qu’accompagné de sa belle et populaire amie.

Elle aurait dû faire davantage attention à lui…

elle aurait dû…

faire tant de choses pour lui.

Ses opales bleutées glissent du visage du ténébreux, jusqu’à ses phalanges abîmées. Puis, sur le corps grand, impressionnant, qui s’éloigne, comme par peur de l’affronter. Le papillon approche un peu, le pas presque aérien, pour le suivre malgré sa tentative de fuite. – Tu ne fais pas peur… déclare-t-elle dans un murmure alors que ses prunelles se détournent. Elle observe les rayons alentour. La musique, passion première du jeune homme, depuis toujours. La musique qu’elle écoutait, les paupières fermées, pour mieux s’évader. Enfermés dans cette boutique presque trop petite pour leurs rêves immenses, elle se sentait bien, elle se sentait en phase avec lui, loin du reste du monde. – Ta boutique est… superbe. elle avoue, sincère, mais non moins mal à l’aise. Glissant la main dans sa chevelure dorée, la sirène approche un peu plus encore de cet ami du passé. – Je n’aurais jamais dû te laisser partir, la dernière fois. elle lance, soudain, décidant d’arrêter de raisonner avec sa tête. Elle fait ce qu’elle a toujours fait, Cassey. Elle laisse parler son instinct mais, surtout, son cœur. – Je ne m’attendais pas à… à tout ce qui s’est passé. Je ne m’attendais pas à te voir, à me retrouver confrontée à ta colère, ni à… à ce que tu m’as dit. Ce sont ses sentiments qu’elle évoque, timidement, à demi-mots. Des sentiments dont elle a encore du mal à mesurer l’ampleur, encore moins la profondeur. Tous les souvenirs de leur amitié, depuis ses confessions, lui semblent comme édulcorés. Changés en cet amour qu’elle n’a jamais soupçonné. – Ça ne veut pas dire que je t’avais oublié, ni que je n’avais pas envie de te retrouver… Wilhelm, s’il-te-plaît, regarde-moi. elle demande, presque comme une supplique. Elle a juste envie de le retrouver, lui.

Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




à fleur de mots. (wilhelm)  Empty
Message Sujet: Re: à fleur de mots. (wilhelm)    à fleur de mots. (wilhelm)  Empty Ven 22 Mai - 7:52

 
À fleur de mots
Cassey & Wilhelm

« Your voice is my favorite sound. But can your heard me ? »

55b084a3d33e0785da84ddf725afb053.jpg
Je ne comprenais pas mon attitude soudain.

Ne devrais-je pas être content, voir enjoué de la voir, enfin ?
Elle était là, sous mes yeux. Elle avait entré dans ma boutique, après tant d’année. Après tant d’attente, tant d’espoir de la revoir.
Elle avait décidé de venir. De franchir ma porte et entrer en contact avec moi, malgré notre dernière rencontre.

Je ne savais pas ce qui m’avait prit, comme si…si quelqu’un d’autre s’était incrusté dans mon corps pour projeter ces mots qui ne me ressemblaient pas. Ces mots dont je prononçais rarement, même jamais, préférant me taire et l’enfouir.Ces mots que l’ont peut regretter sachant très bien les terribles conséquences.

Voilà pourquoi je n’avais rien dit du depuis tout ce temps. J’appréhendais déjà le refus. Le rejet...

Honnêtement, avais-je des chances à l’époque ? C’était…et c’est encore la plus belle. La plus adulée et admiré de tous, surtout des mecs...J’en étais témoin. Je les voyais passer sous mes yeux, me considérant comme un élément du décors ou le pot de colle dont elle devait traîner. Qui assurait sa protection.

Je les voyais la fixer, la déshabiller du regard comme s’il s’agissait d’un fruit qu’on espérait cueillir. J’avais du mal avec ce genre de comportement archaïque. Cette manière de la décrire, de la désirer utilisant ces mots vulgaires.

Oui, j’avais des oreilles. De très bonnes oreilles. Des oreilles bien développés pour les entendre, à me rendre malade. Ils manquaient totalement de respect. J’osais, parfois, sortir de mon silence pour les confronter. Exiger qu’ils retiennent ces mots et leur satanées langues de porc. Nous étions vraiment rendu là ? À une époque où la politesse, la courtoisie et le romantisme avaient disparu. Plus rien de cela existait...Maintenant, ce n’était que du rentre dedans et de la vantardise…sans compter des comparatif dénigrant…

Pourtant, c’était ceux-là même qu’elle voulait. Qu’elle espérait avoir l’attention. Qu’est-ce qu’elle trouvait d’attirant dans ce genre de comportement ?…Ils n’avaient qu’une idée en tête. Aucune sincérité, aucune…vérité. Totalement artificiel. Mais…ils étaient beaux, charmants et confiants..Toutes des qualités que je n'avais pas...

“ Tu..tu es sûr que tu veux y aller avec lui ?…J’ai..j’ai un mauvais pressentiment…Je…je ne veux pas qu’il te fasse du mal…Tu…tu pourrais rester avec moi et puis on fini de lire la scène X de l’acte IV de Cyrano ?”

Je…je n’étais vraiment pas né à la bonne époque. J’étais complètement dépassé par évolution des relations avec les femmes. Je n’étais pas en mesure de suivre cette…cette…chasse aux “gonzesses”. Non, je me tenais loin de cela…Ce qui ne m’aidais aucunement à gagner le respect de personne; constamment à l’écart derrière ma guitare…ou bien de la belle Cassey.

Un bruit lourd. Ma boite frappait le rebord du présentoir appuyant ma réaction. Mon écoeurement. Tout, mais pas cela. Pas sur ce sujet…

“ Non, tu sais que c’est faux...Tu n’as pas cessé de me défendre à l’époque sur ma laideur…Je sais reconnaitre la peur sur les visages des gens…”

Toujours l’un pour l’autre…se protégeant mutuellement…sans compter, peu importe la situation. Bénin, ou grave, je risquais les coups pour elle; elle risquait sa réputation pour moi.

Oui, j’avais un orgueil détestant qu’elle prenne ma défense devant ce genre de confrontation. J’étais assez grand, assez fort pour répliquer, mais elle était tout aussi entêté que moi refusant de me voir me battre, ou encaisser encore ces blessures verbaux ou physiques…

Elle était tout aussi épuisée que moi de cette méchanceté gratuite. Néanmoins, certains de ces proches, ces amis(es) ont souvent questionné sa persistance de garder ce lien avec moi…

Il…il avait rien à expliquer. On…on était en symbiose. Rien ne pouvait nous séparer. Pas même le temps…

Même s’il laisse des marques, des failles…Il n’arrivera pas à nous enlever ce lien fort entre nous…enraciné depuis l’enfance…

Moi, j’y croyais…

Mais elle, l’avait-elle encore ?

C’était ce doute qui me rongeait, qui me rendait si tendu, si nerveux, voir distant.

J’avais peur…Peur d’entendre la raison de sa présence. De ce qui l’avait poussé à venir jusqu’ici…

Elle venait pour me parler, certes, mais…qui sait ce qu’elle venait m’annoncer…

N’avais-je pas créer une tempête dans sa boutique ? Venait-elle dans la mienne pour y mettre un terme…? Avais-je tout gâché le jour même de nos retrouvailles ?

Je laissais mes vinyles de côtés l’admirant dans ma boutique. Il y avait ce silence alors qu’elle scrutait tout autour découvrant ainsi l’ambiance que j’avais conçue dans mon établissement.

Je m’accrochais ne la quittant pas des yeux, encore sous le choc de la revoir, ici, chez moi…Si belle…

Mon coeur…Un solo de percussion des plus bruyants…

Un sourire ridicule grandissait sur mon visage, les yeux entichés fixant la brillance de sa chevelure, enviant sa propre main d’avoir ce privilège de la caresser :

“…Merci…On s’est bien adapté ici…et j’ai..j’ai toujours cette passion des vieux objets. Ils ont une âme. Ils dégagent une histoire qui méritent d’être exposés.” disais-je en m’appuyant sur le présentoir pour la suivre du regard.

Comme elle, j’avais cette passion pour l’histoire, ce que nos ancêtres nous ont donnés, nous ont laissé. C’était à nous d’assurer à les garder vivants.

Mais ce que je craignais arriva…perdant aussitôt mon sourire. Mes épaules se crispaient faisant apparaître la honte. Instinctivement, j’allais chercher un vinyle dans ma boite couvrant ainsi ce malaise. Occuper mon esprit contre ce sujet délicat…

Cependant, ce vinyle était collé dans ma main. Je m’immobilisais d’un coup, la tête penchée, le visage caché…laissant mon esprit assimiler ces propos…

Ce qu’elle venait de dire…

Je ne voulais pas…Je ne voulais pas qu’elle voit mon visage, qu’elle le regarde, qu’elle me dévisage…Qu’elle voit les marques…Qu’elle me questionne.

Et je ne voulais pas la voir, regarder dans ces yeux et pressentir le pire…

Mais…elle me le demandait. Je lui ai jamais refusé quoi que ce soit…

Lentement, je lui obéissais. Ma chevelure reculait redressant mon visage blanc marqué à divers endroits. Soudainement nerveux, je posais mon regard désolé sur elle. Mes lèvres minces se pinçaient par la crainte de sa réaction.

Le haut de mon front, la surface de ma tempe, de l’arcade sourcilière et le contour de ma mâchoire droite ainsi que le coin de ma lèvre supérieure: des traces de bagarre. Du résultat de mes emportements…

“ Excuses-moi Seysey…” disais-je spontanément. Moi-même surpris de ressortir son surnom du passé. “ J’ai…agis en égoïste…Refusant de te laisser faire ta vie sans moi…Tu…tu avais tout à fait le droit de mener ta vie comme bon te semblais…et avec qui tu le souhaitais…Je…je dois arrêter de vivre dans le passé…et croire encore aux contes de fées...”
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




à fleur de mots. (wilhelm)  Empty
Message Sujet: Re: à fleur de mots. (wilhelm)    à fleur de mots. (wilhelm)  Empty Sam 23 Mai - 19:36


☆ ☆ ☆
{ Sur ma peau
j'ai signé mes promesses
gravées à fleur de mots
mes serments de jeunesse }
crédit/ tumblr ☆ w/@Wilhelm Cyranik  

Elle aurait fait n’importe quoi pour lui.
Ils se sont rencontrés alors qu’ils n’étaient que des enfants. Sans préjugés ni faux-semblants. Il était là, seul, dans cette cour de récréation où tous les autres s’amusaient. Cassey, elle n’a pas pu s’empêcher de l’approcher, comme, irrésistiblement attirée. La jeune femme, des années plus tard, ne saurait expliquer ce qui l’a poussée vers Wilhelm. L’esprit de contradiction dont elle était déjà dotée, la idéaux qui ne l’ont plus jamais quittée, ou la simple pureté d’un cœur si entier. La vérité, c’est que sous ses airs de jolie poupée en train de papillonner, elle était incapable de laisser un autre gamin se retrouver seul, sans personne, sans rien. Une solidarité qui ne l’a jamais lâchée, même face à tous ceux qui la questionnaient. Petite fille, elle ne subissait pas de réelle pression, ce qui a quelque peu changé à l’adolescence. Souvent, trop souvent, ses autres amis la poussaient à prendre ses distances avec celui qu’ils considéraient trop étrange. Comme s’ils n’avaient rien à faire ensemble, comme s’ils ne venaient pas du même monde. Comme s’ils étaient trop différents pour être unis.

Mais Cassey, elle n’a jamais cru qu’elle pourrait être trop bien pour lui.

C’est plutôt lui qui était trop bien pour elle.

Il savait déceler en elle au-delà de ce que la plupart des gens voyaient. Là où les autres admiraient, ou jalousaient, la jolie blonde, la cheerleader, la comédienne en devenir, lui, voyait Cassey. C’est avec lui qu’elle a dévoré des lignes et des lignes de littérature classique. C’est avec lui qu’elle a découvert toutes les musiques des plus récentes aux plus anciennes mais toujours plus hétéroclites. C’est avec lui que le papillon insouciant et frivole devenait plus sérieuse, plus consciencieuse. Plus tendre derrière les apparences. Plus sensible, parfois aussi plus fragile. Elle s’autorisait à être elle-même avec Wilhelm. Et, contrairement à tant d’autres, il l’aimait précisément pour cette raison. Il l’aimait pour ce qu’elle était. Celle qu’elle était.

Et tu l’aimais toi aussi,
pas seulement pour ce qu’il était mais aussi,
pour ce que t’avais le droit d’être avec lui.


Elle se sentait mieux avec lui qu’avec n’importe qui.
Pour autant, elle ne l’a jamais envisagé autrement que comme un ami. Car de l’amour, à l’époque, elle avait une image faussée. Friande des grandes histoires d’amour qu’elle dévorait dans les livres, elle n’était pourtant pas prête à le vivre dans la vraie vie. Trop jeune, trop légère, trop désireuse de s’amuser, plutôt que de se caser. Les garçons n’étaient rien d’autre à ses yeux qu’une source d’amusement. Une pure distraction. Des partenaires dans le jeu, qu’elle appréciait déjà trop, de la tentation. Ils ne comptaient pas, elle ne les aimait pas. Elle n’aimait que Wilhelm. Dans un monde où l’adolescente séparait ses amis de ses petits-amis, il était son exception. Un entre-deux qu’elle considérait comme son âme sœur.

Un cœur en fusion avec le tien,
le seul dont tu avais vraiment besoin.


Il était, Wilhelm, comme une seconde partie d’elle-même. Elle était aussi blessée par les médisances des autres à son égard que si elles lui avaient été adressées. Et bien plus encore révoltée. Elle prenait sa défense sans hésiter, quitte à se disputer avec des personnes qu’elle appréciait. Mais elle ne pouvait pas les apprécier, pas si elles le blessaient. Elle se souvient parfaitement de ce dont il parle, des années plus tard. – Les gens sont des idiots, Wil… elle le défend, elle continue de le défendre. Parce qu’il n’a rien d’effrayant. Non, il était déjà à l’époque le garçon le plus doux qu’elle connaissait. Les seuls bras dans lesquels elle se réfugiait, sans jamais craindre qu’il puisse en profiter. La pureté incarnée dans un monde qui ne le méritait pas. Parce qu’il était seulement trop bien pour ces gens-là.

Mais Wilhelm, il ne le voyait pas.

Les océans rivés sur lui, elle suit le moindre de ses mouvements alors qu’il s’évertue toujours davantage à la fuir. Il ne semble pas en colère, ni empreint de rancœur comme la fois dernière. Mais il est nerveux, fébrile. Peut-être a-t-il peur de s’emporter encore, peut-être redoute-t-il de craquer dans sa propre boutique. Ou peut-être ne sait-il plus comment agir. Cassey, elle non plus, elle ne sait plus. Elle le complimente, timidement, mais non moins sincèrement. Et, tandis qu’elle relève ses iris vers lui, elle lui découvre l’esquisse d’un timide sourire. – Je ne te le fais pas dire. déclare-t-elle avec une pointe d’amusement dans la voix. Devenue antiquaire, elle a fait de cette passion commune son métier. Un métier qui ne suffit pas toujours à payer son loyer, mais qu’elle accomplit avec cette dévotion illimitée. Heureuse de retrouver cet ami qui, plus jeune déjà, la comprenait. Mais elle n’est pas venue lui parler de ses antiquités, elle est venue… se réconcilier ? Le retrouver.

Et tu vois, son corps s’arrêter,
tu entendrais presque les battements de son cœur s’accélérer,
ou ce sont les tiens que tu ne sais plus contrôler.


Elle se met à parler, lui paraît avec attention l’écouter. Les prunelles sombres du ténébreux finissent enfin par retrouver les siennes si claires. Et elle l’observe… et elle l’espère…  Le cœur serré, elle peut apercevoir toutes les marques, tous les coups laissés. Mais elle garde ses inquiétudes, parce qu’il vient subitement lui présenter ses excuses. Elle ne s’y attend pas, pas plus qu’au surnom employé. Elle se sent, soudain, comme remonter dans le passé. – Non, tu as seulement continué de… de croire en nous, alors que moi, j’ai… je n’y suis pas arrivée. Car elle a préféré tourner la page, décréter qu’elle était du passé. Décréter leur amitié comme terminée. Décréter que lui, elle devait l’oublier. – C’est toujours ce que je fais quand je… quand je sens quelque chose m’échapper, je me dis que c’est terminé… C’est ironique quand on sait mon métier… Car elle passe son temps à s’occuper des objets les plus anciens, les préserver après des siècles passés… mais elle n’est pas capable d’en faire autant de leur amitié. Ni, même, de tous ceux qu’elle a pu aimer. Car vivre sans lui était trop douloureux, elle a préféré l’oublier. Car elle fait tout dans l’excès, Cassey, aimer n’est pas une exception. – Je ne sais pas… je ne sais pas si tu veux toujours de moi dans ta vie mais… Sache que ce que j’avais avec toi, je ne l’ai jamais plus connu… avec personne d’autre…

Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




à fleur de mots. (wilhelm)  Empty
Message Sujet: Re: à fleur de mots. (wilhelm)    à fleur de mots. (wilhelm)  Empty Dim 24 Mai - 8:14

 
À fleur de mots
Cassey & Wilhelm

« Your voice is my favorite sound. But can your heard me ? »

55b084a3d33e0785da84ddf725afb053.jpg
Combler ce vide…sans elle.

Souvent, j’avais eu cette peur au ventre, qu’un jour, elle me délaisserait.

Que ce n’était qu’une question de temps. Le temps que la vie lui montre cette réalité, celle que les autres avaient de moi.

Une nuisance. Que je l’empêchais d’avancer, d’avoir du plaisir, de festoyer et mordre la vie à pleine dent. Profiter de son adolescence en faisant des trucs d’adolescents. Des trucs stupides, spontanés et qui apportent souvent des conséquences.

Des conséquences que je tentais de lui faire éviter…pour elle.

Non, je n’étais pas invité à ces soirées de beuverie ou ces activités loufoques organisées à la dernière minute. Ce genre d’événement où l’insouciance est au rendez-vous, ne songeant pas au lendemain. Vomissement et maux de tête garantie.

Pourtant, je m’y trouvais, malgré tout. Elle persistait. Elle s’entêtait sur cette aura mesquin que les gens déversaient en mon égard. Souhaitant tant que je participes, aussi, à ces folies, à me relâcher, ne plus être constamment sur le qui-vive: m’amuser. Agir en adolescent et non en adulte responsable. Ne pas m’inquiéter pour personne. Ni mon père ou elle. Que je vives. J’y avais le droit…

Seulement, je ne me le permettais pas. Pas avec cette impression, ce ressentiment qui me pressait la poitrine quand elle n’était plus dans mon champs de vision ou pire, la sentir en difficulté, la voir s’opposer à une approche douteuse.

Car, je n’arrivais pas à suivre mon papillon. À peine arrivée, elle volait déjà de ces grandes ailes emportés par ces amies, loin de moi. On la libérait de ma présence écrasante, sachant ma capacité de la protéger de l’excès…tel un chaperon.

Mon papillon si doux et fragile, ignorant le danger de l’endroit où il se pose. La plus belle des roses peut être des plus venimeuse…

Je me devais donc de l’empêcher de commettre ces erreurs, intervenant à grand coup de vent, m’interposant entre elle et le mal.

Elle me le reprochait, d’ailleurs, voyant que sa soirée gâchée, trop ivre pour se rendre compte que l’avait sortie des griffes d’un vilain renard…

En effet, j’avais vu juste, à quelques reprises, mais, je devais avouer qu’il y avait eu des exceptions, mené par ma jalousie cachée. Je ne faisais qu'animer une tension entre nous, m'obligeant à céder, à la laisser s'amuser.

Je ne pouvais pas être témoin de cela…préférant partir en douce.

Cette distance qui prenait de l’ampleur; ces fréquentations, ces choix, son rythme de vie. Tout la dirigeait dans le sens contraire de moi.

Si lumineuse, rayonnante, pleine de vie. Rire, s’amuser, accepter les défis, sortir de sa zone de confort…

Moi...Amoureux et craintif de cette liberté qu'elle avait…

Oui, je l’empêchais de briller, préférant rester dans la noirceur, loin des regards, de l’attention, des représailles.

Il avait fallu ce coup de grâce pour m’en rendre compte. Mon départ pour la sentir me filer entre les doigts…

…et disparaître. On l’avait influencé, montré un tout autre chemin…loin de mes lettres, de ma ténacité à garder ce lien précieux avec elle.

C’était une question de temps…et j’avais refusé de le croire.

J’ai toujours refusé de l’abandonner.

Car je croyais encore en nous…

Plus personne d’autre dans la boutique, comme si la vie on nous donnait une chance. Une chance de s’expliquer, de s’exprimer l’un et l’autre.

Il n’y avait que la musique. Un de mes vinyles préférés de blues. Rien de dérangeant. Au contraire, elle détendait l’atmosphère, déjà très difficile à supporter.

Difficile de l’entendre de sa bouche. Que j’étais le seul de nous deux qui avait gardé espoir. Qu’elle n’y avait pas arrivée. Qu’elle avait rangé le tout dans une boite, dans son passé.

Passer à autre chose, profiter de ce que la vie lui avait offert comme possibilité. Une âme aussi belle, généreuse et optimiste; sujet à de grandes aventures.

Alors que s’enfermer avec ces sentiments, se soumettre à ces craintes, ces peurs sans jamais avoir confiance en soi; on se contente de peu, on s’enfonce dans ce que l’on connait déjà ruminant le passé, rêvant d’une vie meilleure…

J’ai rêvé…

J’ai tellement rêvé de ce moment particulier.

De la voir de si près…De l’entendre de si près…

Puis, ces mots à mes oreilles…faisant un chemin jusqu’à mon coeur. Cette bouffée de chaleur dans ma poitrine qui s’étendait partout dans le reste de mon corps. La température montait tout comme mon sourire. Mes joues blanches devenaient rapidement rosés. Un feu immense illuminant mon regard.

C'était bien vrai ?

…Avec personne d’autre que moi…J’étais le seul. Le privilégié…parmi les autres.

L’unique…tout comme elle est unique, pour moi.

La seule…Ma Roxane…Mon papillon…

Un pas, un seul et j’avais accès à cette main. Lentement, malgré ma timidité, je la prenais avec délicatesse. Je l’admirais.

Après tout ce temps, ces années, je la touchais, enfin. Je sentais la douceur de sa peau, la chaleur de son être. Dès son contact, j'avais eu un frisson. Néanmoins, je ne la quittais pas des yeux, encore et toujours touché de ces mots prononcés.

“ J’ai continué de croire en nous…J’y crois toujours….Tu as toujours été dans ma vie; tu ne l’as jamais quitté. “

Je m’approchais d’elle, encore. J’osais redresser cette main près de mes lèvres et ainsi lui donner un doux baiser. J’avais peur de sa réaction, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’exprimer ma reconnaissance et à quel point elle était importante pour moi. Au point d’agir de la sorte…employant même ces quelques vers:

[…] C’est trop ! Dans mon espoir même le moins modeste,
Je n’ai jamais espéré tant !….[…]


Personne d’autre non plus, Seysey…Je n’ai connu de lien aussi fort, d’aussi sincère…Unique, tu es à mes yeux. Tu as été et tu es toujours la seule…Que toi qui m’a fait connaître le bonheur. Être moi-même, sans craindre quoi que ce soit, sauf TON bonheur.

[…] Ah! que pour ton bonheur, je donnerai le mien,
Quand même tu devrai n’en savoir jamais rien, […]


J’ignorais si elle allait les reconnaître les ayant lu maintes fois lors de nos moments lecture. Seulement, cette fois-ci, ils sortaient de ma propre bouche…

Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




à fleur de mots. (wilhelm)  Empty
Message Sujet: Re: à fleur de mots. (wilhelm)    à fleur de mots. (wilhelm)  Empty Mer 27 Mai - 23:08


☆ ☆ ☆
{ Sur ma peau
j'ai signé mes promesses
gravées à fleur de mots
mes serments de jeunesse }
crédit/ tumblr ☆ w/@Wilhelm Cyranik  

C’est lui qui est parti.
C’est lui qui est parti, mais c’est pourtant à cause d’elle que tout s’est fini. C’est elle qui, sans se rendre compte, a commencé à se détacher. À lui accorder moins de temps, moins d’attention. Peut-être même que ce détachement est plus progressif, plus ancien encore, qu’elle ne l’a jamais cru. Peut-être qu’elle a commencé, à la première soirée qu’elle lui a préféré. Aux rendez-vous pas si galants qu’elle lui choisissait. À tous les garçons qu’elle lui privilégiait. Elle n’avait pas conscience, Cassey, que leur amitié pourrait être un jour mise en péril. Car, au bout du compte, il restait l’unique. Celui vers qui elle revenait, celui qu’elle gardait, celui qu’elle n’aurait jamais abandonné.

Celui qu’elle aimait.

Si l’enfance les avait unis, l’adolescence a créé les premières divergences de vie. Elle, si solaire, si lumineuse, ressentait le besoin d’être en permanence entourée. L’envie de papillonner, d’une aventure à l’autre, d’un défi à l’autre. Le désir de vivre, qui se faisait déjà si fort. Le besoin de briller, la rose avait besoin de cette lumière pour éclore. Besoin de vivre au grand jour quand il s’enfonçait, Wilhelm, dans les recoins les plus sombres. Il se cachait des autres quand elle les cherchait. Il les craignait quand elle n’avait de cesse d’être captivée. Ténébreux, l’ombre face à la lumière, il était cette partie d’elle plus lunaire.

Pourtant, il te suffisait, Wilhelm,

pourtant, tu l’aurais choisi,
jusqu’au bout, tu l’aurais choisi,

jusqu’au moment où il est parti.


Comme si, quelque part, le papillon avait fini par voler de ses propres ailes. Elle a choisi de s’aventurer dans le monde à sa manière. Elle a fait des erreurs, Cassey, elle est tombée plus d’une fois par terre. Mais elle s’est toujours relevée, elle a toujours recommencé à voler. Est alors arrivé le pire. T’as appris à vivre sans lui. Elle a appris à vivre sans sa voix grave venue lui murmurer les jolis vers qu’il lui lisait. Elle a appris à vivre sans la douceur des caresses qu’il lui offrait, dans les cheveux, ou juste sur sa peau, chaque fois que la princesse le réclamait. Elle a appris à vivre sans lui et cet amour qu’il lui offrait. C’était douloureux, c’était tortueux, mais elle y est arrivée. Elle a fini par savoir vivre sans Wilhelm. Comme, plus tard, elle a appris à vivre sans Owen. Comme si, finalement, ta vie n’était qu’un cercle vicieux duquel tu n’as jamais su sortir. Comme si tu te retrouves constamment prisonnière des hommes que tu aimes et qui te quittent.

Et elle ne sait plus, Cassey.

Elle ne sait plus comment on fait,
pour continuer,
elle ne sait plus comment on fait,
pour aimer.

L’amour est devenu un mot interdit. Comme une malédiction qu’elle fuit. La peur d’être blessée, la peur d’être abandonnée. Elle redoute les sentiments alors même qu’elle est de ceux qui ne vivent pas, sans eux. Elle redoute les sentiments alors même qu’elle vit à travers eux. Pourtant, elle est encore là, face à lui. À le supplier, de ses iris, de donner une nouvelle chance à son ancienne meilleure amie. La frontière mince, si fragile dans leur relation, entre l’amour et l’amitié, a fini de s’estomper dans son esprit. Car, tout ce qui compte à cet instant, c’est de le retenir. Ne pas le perdre une seconde fois. Ne pas le laisser tomber une seconde fois. C’est dans cette optique que, le cœur dévoilé de toute fierté, elle commence à se livrer. À lui exposer ce qu’elle ressent avec la plus grande sincérité. Sa voix, légèrement moins éthérée que d’ordinaire, bercée par le son de la musique diffusée dans la pièce. Les mots prononcés, peut-être ceux qu’il fallait, parce qu’il vient soudainement de s’avancer.

Il s’approche de toi,
et t’as le cœur en émoi.


Craintive, plus timide qu’à son habitude, le papillon le contemple de son océan sans bouger. Alors qu’il continue toujours davantage de se rapprocher. Le minois soudain moins pâle, plus rosé, tel qu’elle le connaît. La lueur dans ses opales, le sourire sur son doux visage. Sa main dont il se saisit, avec lenteur, comme une pierre précieuse qu’il redoute de récupérer. C’est la première fois, depuis vingt ans, que leurs peaux viennent se frôler. L’électricité dans l’air, jusqu’au bout de ses membres, elle sent un frisson lui parcourir l’échine aux mots prononcés. Le cœur en lévitation, absorbé par ce flot de sentiments. Par le baiser qu’il dépose contre sa main si galamment. L’astre perd ses derniers remparts, à peine existants face à Wilhelm, quand il cite ces quelques vers. Un sourire vient se former sur les lèvres de la demoiselle, sourire empreint de tendresse. – Cyrano… vient-elle murmurer, instinctivement. Les souvenirs la submergent avant qu’elle ne finisse, sans plus attendre, par entourer ses bras autour du corps masculin. Comme un incommensurable besoin. – Et moi, je te promets de ne plus te quitter. Lourde promesse, qu’elle ne ferait pas face à n’importe qui. Le papillon se sait trop versatile.

Mais tu refuses d’envisager une nouvelle séparation,
tu refuses de gâcher à nouveau cette incroyable et bien trop fusionnelle relation.


Lentement, la belle détache son corps du sien. Juste pour plonger dans son ébène ses deux lacs sans fin. Elle le contemple, quelques secondes, avant de prendre une brève inspiration. Comme elle comprend, si tard, les sentiments qu’il murmurait à son oreille, à l’aide de ces vers. Comme elle était loin, Cassey, d’imaginer qu’ils lui étaient adressés par Wilhelm. L’émotion palpable dans son regard, elle ne sait comment, elle ne sait ce qu’elle est censée dire. T’as besoin d’encaisser… besoin de réapprendre votre amitié. Retrouver votre complicité. Et, peut-être aussi que t’as encore trop peur d’aimer. Peur aussi d’être aimée. – On a… tellement de choses à rattraper. J’ai tellement de questions à te poser… à te raconter… L’esprit déjà trop empli, elle ne sait plus où commencer, ni comment finir. Sa main toujours dans la sienne, ses phalanges s’entrelacent aux siennes. – Tu fermes bientôt ? Laisse-moi t’inviter au restaurant. Ou, alors, on s’achète à manger et on se trouve un coin dans un parc, comme… comme avant. Comme avant. Douce promesse d’antan. Le passé rejoint, enfin, le présent.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




à fleur de mots. (wilhelm)  Empty
Message Sujet: Re: à fleur de mots. (wilhelm)    à fleur de mots. (wilhelm)  Empty Ven 29 Mai - 8:30

 
À fleur de mots
Cassey & Wilhelm

« Your voice is my favorite sound. But can your heard me ? »

55b084a3d33e0785da84ddf725afb053.jpg
Surprenant de ma part, certes, mais c’était plus fort que moi.

Un besoin. La volonté de faire disparaître cet inconfort, ce malaise entre nous. Je ne voulais plus de querelle, de tension. Il n’y avait plus rien à dire sur le sujet. J’étais prêt à effacer ces années d’absence si c’était pour reprendre notre relation là où nous l’avons quittés.

Toutefois, il y avait quelque chose d’important dont je devais insister et qui me rongeait depuis tellement de temps. Cette douleur dont je m’avais moi-même créer par mon silence et qui devenait lourd à porter.

J’avais grandis avec elle sans qu’elle s’estompe. Elle m’avait toujours habité, malgré le temps. Je ne pouvais pas m’en défaire n’ayant jamais su si c’était plausible ou non. Si j’avais toujours une chance, une possibilité de me démarquer, de lui démontrer ce qu’elle représentait pour moi.

Avec des chandelles, un couché de soleil sur une plage, cela aurait été plus romantique que dans une vulgaire boutique de vinyle, mais aurais-je cette occasion ? Devrais-je encore attendre pour avoir le moment idéal ? Le moment propice où j’aurais tout préparer pour avoir l’instant parfait ?

Je n’ai jamais été très chanceux pour m’exprimer convenablement, avoir cette force pour me libérer et dire ce qui se passait tout au fond de moi.

Avoir confiance…

Elle avait dit ces mots. Des mots si forts, si symboliques…me comblant de joie. Entendre de sa bouche que j’étais important à ces yeux. Une personne dont elle avait partagé des moments forts et sincères. Une déclaration si vibrante, touchante. C’était une des premières fois que je me sentais aussi apprécié…aimé par une femme.

Emporté par cette vague de bien-être, je me devais de le dire…de l’exprimer, mais j’avais encore la timidité qui me restreignait, qui m’empêchait de prononcer les mots. Les bons. Les meilleurs qui soient pour me dévoiler…

Alors, de mes connaissances, de mes souvenirs et espérant la faire réagir, j’avais emprunté ces vers provenant de mon héros littéraire préféré…Un héros dont le langage était si noble, pure et d’une romance magistral pouvant cacher toute trace de cet handicap qui, tout comme moi, l’empêchait de se montrer.

Je m’y collais donc, afin d’user de son pouvoir sur ma chère Roxane et ainsi mettre des mots sur cet amour que je ressentais…

– Cyrano… 

Oui, j’étais son Cyrano…

Cette réaction, cette proximité retrouvé, me voilà contre elle, la serrant contre moi. Telle une drogue, je m’y collais sans retenue enfouant mon visage dans le creuse de son épaule. Sa chaleur, son odeur m’avaient terriblement manqué. Sa peau si douce sur ma mienne, frêle et sensible. Je ne voulais plus m’en défaire.

Un bien immense, un bonheur totale…Un soulagement de retrouver celle dont je cherchais tant et espérer continuer notre vie ensemble…

Ensemble, mon voeu le plus cher. Partager nos prochains moments l’un à côté de l’autre. Se soutenir, la protéger et rendre sa vie meilleure…

Elle n’avait que me le demander et je serais au rendez-vous…

…Mais il en était rien…

Sa réponse…n’était pas celle que j’espérais. Elle ne rajoutait rien d’autre…

Elle n’avait qu’à dire:

“ Oui, je tremble, et je pleure, et je t’aime, et je suis tienne ! Et tu m’as enivrée!”

Non, aucune allusion à ma déclaration poétique. Mon désir d’offrir mon bonheur pour elle…tout était là pour qu’elle comprenne…

Mais non…elle l’avait ignorée…

Elle se détachait de moi…me laissant dans l’incompréhension totale…

Qu’est-ce que cela voulait dire ? Me promettre de ne plus me quitter était agréable à entendre, mais…que ressentait-elle…pour moi ? Qu’étais-je pour elle…? Une personne marquante, certes, mais avait-elle des sentiments, au-delà de l'amitié ?

Rien…

J’étais un imbécile de croire que…c’était le moment opportun. Le moment de prendre mon courage et lui déclarer ma flamme…

C’était bien ce qui se passait…Elle semblait reprendre le même chemin…repoussant ces mots que j’avais prononcé et qui la dérangeait ou lui faisait peur…

Allais-je devoir me cacher, à nouveau, dans la peau du meilleur ami ? Avoir le privilège de la côtoyer, mais de la laisser partir à ces rendez-vous galants ? Entendre ces dilemmes amoureux et devoir la conseiller ou la réconforter ?

Étais-je prêt à me relancer dans cette torture ? Ces mêmes questions qui me hantaient et qui me hantent encore après 20 ans…

Pour en conclure que… je…j’avais besoin d’elle…peut importe la forme de notre relation. Je ne pouvais pas m’en détacher…

Je me devais, donc de ravaler ma salive et cette boule dans ma gorge...et laisser transparaître un sourire sur mon visage.

Après tout, elle était, toujours là, devant moi, voulant reprendre notre relation.

Peut-être avais-je été trop vite? C’était trop tôt. Oui, nous avions 20 ans de coupure entre nous, mais…notre lien était toujours là…Je devais donc en prendre soin et qui sait…aurais-je une autre chance. Qu’elle voit enfin…

“….Oui…moi aussi.” soufflais-je difficilement de ma voix enroué, sec.

Mes doigts blancs contre ceux aux couleurs pêches. Elle gardait contact avec moi. Je les serrais doucement appréciant leur touchés. Je la tenais bien. Ce n’était plus un rêve…

“ Manger ?”

Je me devais de remercier le ciel de me l’avoir ramené. Je devais être heureux et non pas me morfondre. Profiter de ce moment et l’apprécier…

Un entretien avec elle…Elle voulait qu’on se retrouve…

Il était déjà si tard ? Ici, enfermé dans mon atelier, j’avais très peu la notion du temps…Je sautais les repas et c’était souvent mes employés pressés qui m’avertissaient de la fin de leur quart de travail.

Elle se souvenait de nos goûters dans le parc, partageant un sandwich tout en lisant un chapitre d’un livre dont je lui faisais la lecture. Elle n’avait pas oublié.

“  Oui…oui, je peux fermer…tout de suite, si tu veux.  Profitons-en pendant qu’il y a personne…” disais-je avec un grand sourire.

Je l’entraînais avec moi entre les allés de ma boutique afin de se retrouver devant la porte. Tenant toujours sa main, j’utilisais l’autre pour tourner la pancarte et fermer la porte de devant.

“  Habituellement, c’est moi qui t’offrais une part de ma sandwich…La tienne avait toujours trop de moutarde. Tu détestais le goût amer de la moutarde…Mon père fait toujours des klouski napajè, tu sais…” osais-je dire me rappelant de ces détails que je considérais précieux.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé;

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -






à fleur de mots. (wilhelm)  Empty
Message Sujet: Re: à fleur de mots. (wilhelm)    à fleur de mots. (wilhelm)  Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
à fleur de mots. (wilhelm)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SAVE THE QUEENS :: 
 :: boulevard of broken dreams :: versions #19 et #20 :: rps
-
Sauter vers: