(( le néant de nos vies. ) ft D.

Le grisâtre c’est ta vie, le brouillard qui est en place. La pluie qui tombe encore sur les citrouilles décorant les environs, les personnes peu consciencieuses ayant laissé le macabre rencontrer les décorations lumineuses de noël rendant encore plus blafard le teint des vampires encore présent eux aussi. Le cœur anéanti comme à chaque fois à cette période. T’as su oublier l’attente de cette date, omettre la panique et la peur qui venait à te rendre mal à chaque fois. Ton rituel avant les fêtes, avant de laisser la joie emporter ton myocarde, le cœur croyant ? Certainement pas, pourtant tu sors de cette petite chapelle la flamme de la bougie brillant dans la crypte de cette dernière. L’atrocité qui te colle à la peau, ta carcasse qui ne parvient pas à oublier, le fantôme de l’enfant ange. Les larmes glissant sur ton visage plongé dans la pénombre du monde, le noir entourant toute ton âme. Hanté par cette ancienne histoire, brisé par l’enfer c’était déchainé sous tes pieds. Le souvenir de vos cris faisant rage en vous. D. La fin d’un monde où un vous avez existé. Force démoniaque en toi qui ne cessait de grandir, pour l’éloigner de toi, lui qui faisait battre ton myocarde jusqu’aux étoiles. Tu n’avais jamais imaginé ça quand tu étais jeune, les rêves pleins la tête, l’amour débordant de ta poitrine. Il n’y avait qu’eux qui comptaient. Denzel et Enzo, le petit qui avait fini par mourir en toi. toxique même pour ton propre sang. T’as longtemps cherché la lumière , sans jamais la trouver, finissant par glisser dans les abysses des ténèbres, pour toujours. Et à jamais. Dans ta tête c’est clair, ne plus jamais ouvrir une brèche de ton cœur, les iris défiant la pénombre. Tu cherches de tes opales l’endroit où il repose, le cœur incapable de battre correctement, des arrêts qui arrache de souffle de douleur à ton être. La mort est comme la vie, elle frappe, sans jamais laisser le choix de se remettre. Faut se battre, sans cesse, même quand on ne le peut plus, toi tu n’en pouvais plus, le besoin de faire sentir ta souffrance de manière violente à cette seule personne sans doute capable de comprendre tes maux. Toujours le même prénom en tête, indéfiniment, pourrissant tes songes et te laissant des remords. Regrets que tu effaces d’un clignement de paupière, que tu crois. Le même vieux chat surveillant les araignées, dans ce vieux cimetière où le tombeau de l’adorable ange attend une visite les mains pleines de chrysanthème. Les gémissements de ton myocarde se font entendre avec les pleurs des fantômes s’unissant dans une mélodie qui te glace le sang, les poils se hérissant donnant une multitude de sentiment à ton âme. Le cœur qui éclate, tes lèvres qui se noient dans tes larmes, tu n’es plus capable d’avancer, quand tu vois sa carcasse, ça faisait si longtemps que tu ne l’avais pas croisé ici. Le jour de vos adieux, le jour où t’avais décidé de tirer cet énorme trait sur l’amour qui te ronge depuis tant d’année. Toi ne voulant plus jamais l’aimer, de peur de remplacer l’ange plus présent, n’ayant jamais croisé ses iris. T’es à terre, silencieuse, l’observant dans ce monde lugubre, ce monde qui ne t’appartient plus depuis qu’il est de retour, foulant ton univers. Le démon qui t’harcèle pour t’en aller, pour ne pas l’affronter, mais ton cœur encore lumineux, amoureuses de ces moments où les opales étaient accrochés à la photo de cet être vivant dans ton utérus. Ta chair, votre sang coulant des ses artères. Un pas avant de laisser les mots sortir du seuil de tes lèvres. « D … » une voix douce loin de tes habitudes avec D. « Je peux revenir plus tard … » t’as aucune envie de partir, hésitante aussi à partager cet instant à deux, à trois. Le myocarde qui claque contre ta poitrine, laissant les maux s’échapper de sa charpente. Tu t’avances, les larmes toujours à glisser le long de tes joues rougies et meurtris par ces dernières. Les étoiles brillantes un peu plus fort, ton bouquet composé du nombre d’année que devrait avoir Enzo.

@"denzel grayson"

Les années défilent à une vitesse folle mais jamais le souvenir s’efface. Auparavant il avait espéré oublier, oublier cette putain de douleur, mais non, on ne peut pas oublier, pas comme ça. Comme il ne peut pas oublier Tehani qui ronge son cerveau comme le ferait n’importe quelle drogue dure. Il l’a dans la peau et pas seulement à cause de ce tatouage commun. Ce tatouage, il aurait pu se le faire retirer, mais il ne l’a pas fait, et sait pertinemment qu’il ne le fera jamais. Denzel a beau essayer d’avancer, elle reste son ancre qui le maintien les pensées plongées dans le passé. Aujourd’hui, c’est cette date qu’il redoute chaque année. Chaque année chaque pensée reviennent à cet évènement qui a tout gâché. La perte d’un fils à naitre, la perte d’un projet de vie avec celle qu’il pensait être la femme de sa vie. Tout était parti en éclat et chaque année, cette date lui revient en pleine tête. Et comme tous les ans, il a bien du mal à se lever. Cela fait des années qu’il n’y a pas mis les pieds, mais cette année il a décidé de se rendre au cimetière pour rendre hommage à ce petit ange parti beaucoup trop tôt. Au début il y allait mais que brièvement, trouvant toujours des excuses auprès de lui-même ; pour ne pas affronter cette peine qui lui tord le cœur, puis il y a eu son passage en prison, où il n’avait que son cœur pour être auprès de lui par la pensé. Cette année il en a besoin, il le sent, alors il est allé acheter un bouquet de fleur, et un nounours. Face au tombeau de son fils, il est là, silencieux, aucune larme ne coule. Des années qu’il ne pleure plus, et c’est l’une des seules choses qui pourraient le faire craquer mais jusqu’à maintenant il craque. Quand il entend la voix de T. ça n’aide pas. S’il redoutait de la voir aujourd’hui, c’est aussi en quelque sorte réconfortant de ne pas être seule dans cette épreuve, leur épreuve. « T. » dit-il simplement pour la saluer, ne la regardant pas car s’il la voit pleurer, il sait qu’il va pleurer. C’est trop dur. « Non, tu peux rester » Elle le peut, mais lui le veut. Ne pars pas, reste, je t’en prie. Son cœur hurle ; tandis que Denzel il reste silencieux. Il n’a pas la force de la supplier, il n’a pas la force de se battre non plus. Pas ici, pas aujourd’hui. Il n’a pas envie d’une guerre, d’apocalypse alors qu’il a juste envie de pleurer la perte de son fils, de leur fils qui n’a pas eu la joie de les avoir comme parent un jour. C’était peut-être pour le mieux pour lui, mais pas pour Denzel qui pleurera cette perte jusqu’à la fin de ses jours. Jusqu’à ce que la mort le rattrape après toutes ses années de vie qu’il a eues en rab alors que son cœur se meurt. Trop de tâche d’encre noire dans sa vie. Silence qui s’installe. Sans la regarder, il sent ses joues trempées de larmes, et c’est dur, beaucoup trop dur. « Malgré ces putains d’années qui passent, ça, ça ne passe pas ! » Il met son poing sur son propre cœur, illustrant ses propos comme quoi le trou dans sa cage thoracique ne se comble pas. Une partie de lui, d’eux, est mort en même temps que leur fils. Et tout comme leur fils, ça ne reviendra pas. Et là, il craque, sans le vouloir. Il avait été fort toute la journée, il avait tenu et ce n’est pas le moment de s’effondrer et pourtant il le fait. Devant elle, devant Tehani alors qu’il reste toujours fort face à elle, parce qu’elle est sa plus grande faiblesse, et face à elle il veut rester la tête de con qu’il est devenu depuis que la vie a séparé les chemins qu’ils prenaient autrefois ensemble. Des chemins qui aujourd’hui mènent à l’opposé l’un de l’autre. Sauf aujourd’hui, pour ce jour de deuil.

@Tehani Andreani

Chaque seconde de ta vie tu te mens à toi-même. Le sourire provocateur, tu ne cesses d’essayer d’oublier les rêves s’étant évanouie dans sa mort. Sauf un jour dans l’année. Une journée qui est maussade et grisâtre, tu aimerais l’effacer tout en voulant t’en souvenir. Te rappeler de cet enfant à naître disparu dans les méandres d’une vie que tu ne connaîtras jamais. Une seconde peut changer les vies, tu croyais en l’avenir avant, tu pensais que ta vie serait juste douce à vivre, avec quelques embûches, comme pour tout le monde. Mais les montagnes ont toujours été énorme pour toi, laissant ta flemme s’éteindre, et toi luttant corps et âme pour la garder à briller dans les étoiles. Pour un peu de paix, tu as choisi de vivre dans les ténèbres à jamais, oubliant le bonheur d’un cœur s’emballant pour l’amour ou pour tout autre chose. Tu cours, tu survies , mais tu t’accroches malgré tout à la vie, oubliant d’adresser des mots d’amour à cet être parti trop tôt. Le froid te cajole, empêche tes iris de faire glisser des larmes de peine sur ton visage déjà abattu par cet événement, un anniversaire qui détruit le myocarde, année après année. Le cœur engourdi par le poisson de ta vie, tu voudrais rester dans ton lit, mais ce n’est jamais ce que tu es capable de faire, affronter le soleil, celui capable de te blesser, de te tuer, tu le ferais toujours pour ce petit être. Alors quand tes opales recherches sont lit de pierre, tu ne t’attendais pas à trouver D. celui pour qui ton cœur doit être de pierre, pour ne plus succomber à l’amour qui avait fait autrefois briller ton sourire dans n’importe quelle pénombre. Tu pouvais rompre le mal d’un rictus, quand vos mains se conjuguaient ensemble, mais tu te refuses à ce moindre bonheur. Incapable de t’autoriser un peu de bonheur dans ce maudit monde. Ce petit bout qui n’était autre que votre fin heureuse, cette putain de fin que toi, comme D n’aurait jamais, tu doutes que vous soyez capable que ça se fasse. Des êtres des ténèbres, tu l’as embarqué dans cette mélodieuse chute, celle qui ne vous permettra jamais de revivre dans la lumière. « D’accord. » Sa voix qui résonne comme un écho dans ta tête, sourire automatique et faux. Tu tombes de haut, quand ton cœur cogne un peu plus fort, entre l’amour que tu renies pour lui, et cette être que tu voudrais pouvoir aimer. Tu ne veux plus donner d’amour à celui qui avait fait naître la possibilité d’un bonheur qui pouvait être tien. Tu lui en veux, car tu étais tombée de haut, comment toi, tu pouvais donner la vie, être heureuse en oubliant que ta vie n’avait jamais été chaleureuse, comme celle des autres. Une famille décousue, une enfance moquée par tes soucis avec ce ciel qui te brule, quand le monsieur jaune chauffe le monde. T’as jamais été considérée comme une personne qu’on pouvait aimer, jusqu’à ce que tes putains d’iris se confondre d’amour pour Denzel. La mauvaise idée que tu avais eue, de succomber, de le laisser pénétrer dans ta pénombre, laissant vos fines lumières se mélanger pour se cajoler, se libérer de la noirceur de vos vies, pour rayonner dans celle de l’autre. Tu aurais dû savoir que tout allait imploser, comme toujours. Mais tu avais tellement rêvé, prié en réalité, pour y avoir droit. Avant qu’en une seconde tout s’effondre. Des mots poignants, la voix de D qui te heurte. Ses larmes qui plantent une lame infectée de poison ton organe central. Tu le regardes, incapable de regarder ailleurs, impossible d’oublier ces perles glissant sur son visage. Un monde à vous, c’était tout ce que tu voulais avant, maintenant ce serait un monde sans l’autre, sans vous croiser, pour ne plus succomber, comme tu le faisais à l’instant. Un geste qui te semble si faux, pourtant naturel, mais tu n’as plus l’habitude. La guerre entre vous, toi te battant pour l’expulser de ta vie, à jamais. Et voilà que l’enfant non né finissait par vous réunir. « Ça va aller ? » La voix tendre et tu t’en veux, directement, comment oses-tu pousser tes propres barrières, tu t’en veux, comprenant qu’il serait temps de partir. « Je reviendrais plus tard … » Le cœur impuissant, craquant pour ce passé qui était si confortable.

@"denzel grayson"

Rares sont les personnes qui connaissent cet évènement déchirant de sa vie à Denzel. Il n’en parle pas, il n’en parle jamais mais il n’oublie pas. Il n’avait jamais eu la chance de rencontrer sa fille mais il ne pouvait pas oublier. Pourtant, il ne sait pas ce que serait leur vie si la perte douloureuse n’avait pas existé. S’il avait pu le prendre dans ses bras, l’élever. Il ne sait pas comment seraient ses liens avec Tehani aujourd’hui, s’ils seraient heureux, s’ils se déchireraient pour la garde ou tout autre suppositions. Il ne sait même pas non plus s’il aurait fait un tour en prison à cause de son côté colérique de merde où son côté protecteur prend toujours le dessus quand quelqu’un s’en prend aux autres et surtout Tehani comme ça a été présent dans la vie existante. Il ne sait pas et il ne saura jamais, car personne ne peut deviner ce genre de chose et c’est avec les si qu’on refait le monde comme on a tendance à dire. Pourtant, des journées comme aujourd’hui, alors que cette journée est gravée au fer rouge sur son cœur, il ne peut s’empêcher d’y songer et ça n’aide en rien. C’est même pire. Denzel a prévu de ne voir personne aujourd’hui. Juste allé se rendre au cimetière quelques temps puis rentrer chez lui à attendre que la journée se termine. C’est tout. Il ne pensait pas voir Tehani, il ne l’avait pas prévu mais au fond ça ne le dérange pas. Il est fatigué, fatigué de se battre pour exister à ses yeux, fatigué de se battre lui-même avec ce qu’il ressent toujours pour ce bout de femme. Fatigué de tout ça. Il n’a plus la force actuellement. Il veut juste que tout se passe… bien. Pour honorer la mémoire de ce petit être qui aurait tout changé à leur vie. Denzel est lasse de cracher sur ce souvenir, sur tout ce qu’ils ont partagé dans le seul et unique but de faire du mal à l’autre, pour le faire réagir. Ce n’est de toute façon pas le jour pour ça. Alors il peut tolérer sa présence. Après tout ce temps, c’est l’une des premières fois où ils se retrouvent ici. Et si ça fait mal, c’est appréciable en même temps. Dans un sens, sa présence l’apaise. Et il se permet de lâcher prise. Il n’y a qu’à cette putain de journée où il se permet de craquer. Il ne pleure jamais Denzel, mais là il se lâche. Plus de barrière, pas de faux semblant, seul Denzel qui lâche ses larmes. L’envie de fuir, mais aussi l’envie d’être là. Tehani l’a rarement vu pleuré dans sa vie, il le sait mais il ne peut pas se cacher. C’est trop tard de toute manière. « Oui… » elle est là, à le réconforter d’une simple question après avoir été froide depuis des années, après tout ce qu’ils ont vécu et si ça a un côté réconfortant, ça lui fait un coup, comme si c’était le fait de voir encore une fois ce qu’il avait perdu, ce qu’ils ont perdu tous les deux c’est-à-dire l’autre. Il a commencé à s’ouvrir mais les larmes ont pris le dessus et maintenant il ne pense plus à autre chose qu’au chagrin que cette perte a conduit, même s’il essaye d’oublier, il n’y parvient pas. Avec une simple question, T l’avait détendu, mais très vite T veut fuir et ça, c’est la dernière chose que Denzel veut. « Pourquoi tu veux fuir ? » lâche-t-il simplement. Il n’y a pas de rancœur dans sa voix, juste de l’incompréhension et l’envie de comprendre. Que les choses soient simples. Qu’elle ne veuille pas le voir c’est une chose, mais il ressent bien que c’est pas seulement ça. Il la connait un minimum Denzel, du moins il la connaissait. « Pourquoi tu te mets toujours ses fichus barrières T ? » Il en a lui aussi des barrières, mais il a malheureusement tendance à les baisser en sa présence, parce qu’elle est sa drogue Tehani, parce qu’elle est aussi sa faiblesse. Il ne veut pas se prendre la tête avec elle, surtout pas en ce lieu, il veut juste… comprendre.

@Tehani Andreani

La mort de ces promesses t’avait assassiné. Tu survivais une lionne en cage, avançant la rage au ventre, le cœur combattant et mourant. Elle cette petite puce qui t’avait laissé, que tu avais abandonné, un instant manqué, une vie terrassée dans le temps. Jamais tu n’auras entendu le bruit de ses pleurs, pourtant tes rêves en son plein. Tu l’entends quand tu te plonges dans les bras de Morphée, douceur du repos et malheur du passé. Seule sur terre, tu le désires, pensant ne mériter que peu de chose. Alors que tu veux vivre, à fond, oublier le mal qui ronge jusqu’à la moelle, jusqu’à pourrir ton air qui t’étouffe dés que tu songes à elle. Petite beauté déchue avant l’heure. Tu n’arrives pas à penser au fait que tu es la mère d’un ange, toi démon du Queens. Tu vis une vie qui n’aurait pas été la tienne, elle aurait été différente, main dans la main avec D. et cette petite et pourtant tout ça n’était qu’un songe qui n’avait pas survécut au crépuscule. Cette pierre tombale, tes opales ne la voit qu’un seul jour dans l’année, incapable d’y aller les autres jours de l’année. Alors croiser Denzel ici c’est étrange, première année depuis longtemps que c’est le cas et autant dire que tes larmes tu les avais cachés rapidement. Aucun signe de faiblesse, que ton cœur se souvienne qu’il fallait être plus forte que les épreuves, toujours avoir la tête haute. Pour repousser les autres, leur prouver que tu ne seras jamais faible. Ainsi tu étais devenue durant toutes tes années à lutter contre le monde. Tu avais bien compris les règles de la vie tapis dans l’ombre, tu savais les maitriser au dépend des tiens, fort souvent. Tu aurais pu déverser la haine, comme toujours, sur lui. Incapable d’être horrible face à cette petite fille que tu n’avais rencontré que quelques minutes et durant quelques mois à lui parler à travers la paroi de ton ventre. Trop jeune. Souvent tu te dis que c’est ta faute et que le bonheur n’aura pas le droit de venir frapper à ta porte. Après la gentillesse, tu ne veux qu’une chose aller te terrer au loin, attendre qu’il parte pour être seul, lâcher les larmes comme elles savent si bien glisser le long de tes joues, ruinant ta peau fragilisée par le froid de l’air. « Car … » Pourquoi tu devrais te justifier, laisser des mots se poser sur tes souffrances et sur les questions de D. Tu pouvais partir et juste l’ignorer, mais il continua de laisser les mots s’agripper à toi. Tu souffles. « Souffrir me tue. » tu romps le silence, les opales s’imposant dans les noisettes de Denzel. « Je ne supporte pas de te voir ,d’imagine cette poupée avec tes mimiques … tu ne comprends pas ? » Quand le comprendra-t-il que s’éviter était la meilleure des choses, détruire l’autre pour oublier cet amour brûlant encore dans tes entrailles. Tu souffres mais tu aimes ça tout comme ressentir encore parfois cette envie de glisser dans ses bras. C’était une mauvaise chose de le croiser en ce jour ,tu étais plus ouverte, sans défense, la lionne était juste anesthésiée. La peine qui provoquait cela, seul jour où tu étais minable, incapable de bondir sur la proie, car tu étais cette proie. « Puis partir alors que je peux venir tous les ans alors que tu étais coincé en prison me paraît logique. » douce et froid en même temps.

@denzel grayson

Lieu déprimant, date déprimante aussi. Au lieu de se morfondre chez lui il est là, face à la tombe de son enfant disparu. Il a trop longtemps évité cet endroit, non pas car il reste dans le déni de cette parte, mais parce que c’est trop douloureux. En présence de Tehani, il est mitigé, mais il décide de pouvoir rester ici tous les deux sans s’envoyer des choses aux visages, sans se déchirer encore plus mais c’est sans doute trop demander. Sa voix n’est pas accusatrice, juste triste, et lasse de tout ça. Il en a marre d’être en guerre avec elle, alors qu’il est lui-même l’une des causes car sa manière de fonctionner n’est pas simple. Mais là il veut juste avoir une conversation avec Tehani et ne pas monter dans les tours. « Tu crois que c’est facile pour moi ? » Oui, au présent, car même s’il s’agit d’un passage de leur passé, la peine est présente et le sera aussi dans le futur. On ne se relève pas de ce genre de chagrin. On va de l’avant, mais la peine reste intacte. « J’imagine notre enfant avec tes yeux, ton sourire… » Bien sûr qu’il imagine leur enfant, tous les ans même s’il ne vient pas ici, il y pense même s’il n’a pas besoin de cette date exacte pour l’avoir en tête. Mais ce n’est pas pour autant qu’il aurait fui T pour autant. Il avait plus besoin de sa présence que sa présence. Leur éloignement c’était fait naturellement, difficile cassure mais avec le temps il s’était dit que loin d’elle c’était plus dur encore. Ils auraient pu agir tellement différemment. Ils auraient pu se soutenir au lieu de creuser leurs désarrois chacun de leurs côtés. Il devrait rester de marbre à ses répliques, ce n’est clairement pas le moment et l’endroit pour repartir sur les tours. Mais ses mots sont cassants, alors que sa voix reste à un débit raisonnable. « La faute à qui ? » il rit jaune. Se faire mal, c’est constant. Car ce qu’ils ont ressentis l’un pour l’autre et qui sera toujours présent ce n’est pas de l’amour tendre. Faire mal à l’autre c’est dans leurs gènes, dans leurs adn et c’est aussi comme ça que ça les rend vivant. Il revient toujours à ça, cette histoire, cette rancœur de n’avoir pas bénéficié de son témoignage, des mois en moins qu’il aurait passé enfermé derrière les barreaux si elle avait témoigné pour lui. Il ne peut passer outre, il lui en veut. Il ne sait même pas ce qu’il attend d’elle. Il ne veut pas des excuses, juste qu’elle reconnaisse qu’elle aurait dû faire les choses différemment, alors que lui n’avait voulu que jouer les héros auprès d’elle par le passé. Tabassant son connard d’ex. « Je serais là les prochaines années, alors il va falloir réussir à rester ici au même endroit à la même date ! » Pourtant il le sait, il le sait qu’il peut retomber sur la case prison à tout moment. Il ne les a pas terminés ses conneries et s’il ne tomberait pas pour le même motif, il joue clairement un jeu dangereux. Jeux qui pourrait lui ôter sa liberté. Enfin si on peut appeler ça de la liberté. Il a l’impression d’être dans un cage dans sa propre vie. « Faut qu’on arriver à cesser de se détruire T ! » L’hôpital qui se fout de la charité. Il est le premier à se détruire en voulant sa présence, il est le premier à utiliser des mots durs. Ils sont à égalité là-dedans, mais il est fatigué de tout ça.

Sage dans l’instant. T’es pas capable de t’effondre devant D. ni même de le saccager. Ce petit jeu de tous les jours t’en es pas capable. La haine coulant dans tes veines t’es incapable de l’abattre sur lui, car ton cœur est comme mort. Tu ne ressentirais même pas de plaisir ou de tristesse, cette dernière déjà détenu par l’instant, par cette pierre tombale que tes iris scrutent avec désarroi. Fuir, ne pas détruire tout le travail fait depuis tant d’année. La haine berçant votre relation, l’amour fusionnant avec cette haine, oubliant les papillons s’envolant dans ton estomac. T’es morte. Incapable de ressentir comme tu le voudrais, de te sentir vivante sauf en te haïssant, toi celle qui aurait du donner la vie, un corps n’ayant pas été capable de faire son boulot. Habitué à la noirceur, à cette couleur grisâtre, tu ne sais plus faire en direction de la lumière, rimant avec lui, avec ce bonheur si doux approché, une chance d’être meilleure que tes propres parents. T’aurais aimé, mais t’as perdu. Les mots qu’il t’inflige te donne envie de t’enfuir, mais tu restes telle une statue, à l’écouter. A te morfondre de cette noirceur brûlant vos deux cœurs. « tais-toi. » tu ne veux plus l’entendre, tu ne veux pas qu’il imagine ton fils, son fils avec ta bouille. Tu ne veux pas imaginer cela tu luttes chaque jour pour ne plus jamais y penser, et tu le sais que c’est bien trop demander. Tu ne sais plus quoi faire quand le jour se lève, ta carcasse à traîner, cette petite voix qui tente de te sauver de toi-même, te battant contre toi, ne voulant plus prouver quoi que ce soit à quiconque, une cause perdue. Digne d’un robot, tu jouis des plaisirs charnels, sans jamais écouter ces battements de cœur qui voudrait que tu te connectes émotionnellement à lui, à nouveau. T’en es incapable. T’aimerais rentrer dans le rang de ces personnes capables de retrouver la lumière. Les larmes qui glissent, prouvant que t’es humaine, toujours cette même rengaine dans ce jour si noir pour toi. Gravé à l’encre de vos sangs sur les tissus du myocarde. « la tienne, la nôtre. » que tu lâches. Les dents qui se serrent. Il est coupable de cet appel au flic, de cette envie de le faire disparaître de ta vie à jamais. « Je voulais plus te voir, plus jamais t’apercevoir et tu ne voulais pas le comprendre … » tu souffles. « j’avais besoin de cette douleur qu’il m’infligé, mais pas de ta présence, pas de cette bombe en moi quand je te voyais. Tu ne le comprends pas ? » tu es dubitative, tu aimerais qu’il comprenne, que son cœur contre le tien, c’était impossible et que ça sera impossible, t’en étais sûre. « on sera là ensemble à la même date, mais plus jamais les autres jours. » une promesse que tu veux graver en toi, tu veux qu’il le comprenne, cette douleur bien trop forte quand tes opales se noient sur son être. « alors il ne faut plus se voir D. » Un point. C’est tout. point. « c’était une fin à nous et il faut l’accepter. Il n’a que lui qui aurait pu tout changer, mais j’ai tout gâché … » coupable d’avoir perdu le bébé, tu ne parviendras pas à te pardonner cette perte, nymphe destructrice.

@denzel grayson

Avec les années qui passent on pourrait imaginer que la douleur s’atténue mais c’est faux. Il faut passer par cette douloureuse épreuve pour ne serait-ce que l’imaginer. Les années passent mais la douleur reste la même. Denzel n’a pas fait totalement son deuil et ne le fera probablement jamais. Et être ici, lui fait du bien comme du mal. Il ne sait pas sur quel pied danser avec ses propres ressenti. Il se contente donc de subir ce qu’il ressent et ne pas s’exprimer là-dessus. Denzel n’a de toute manière toujours eu du mal à mettre des mots sur ses ressentiments et ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer. Pourtant, la présence de son ex petite amie l’apaise d’une certaine manière. Comme si le soulagement de voir que là, dans cet endroit en particulier ils arrivent à cohabiter le temps d’un instant. Il faut croire qu’il ne faut pas trop leur en demander, car si durant un temps, la cohabitation est envisageable, très vite la manière dont ils s’expriment changent mais ils n’en sont pas à des noms d’oiseaux. Il est las de toutes leurs disputes. Alors quand elle lui demande de se taire, il s’exécute. Il peut imaginer que tout ça c’est dur, car ça l’est également pour lui. Il a aussi conscience que chacun vie les mêmes choses mais différemment. Ils n’ont jamais vraiment évoqué tout cela, leurs chemins s’éloignant même si Denzel ne restait jamais loin lorsqu’il n’était pas par la case prison. « Ah donc me laisser derrière les barreaux c’était juste pour m’éloigner ? » Il rit, il rit jaune mais il rit. Egoïsme à l’état brut il se dit intérieurement. « Et tu voulais que je fasse quoi, que je laisse ce bâtard te massacrer, continuer à te lever la main dessus ? » Il en était hors de question, qu’on lève la main sur une femme est déjà quelque chose qu’il ne peut pas supporter mais qu’en prime ce soit sur Tehani, c’était trop lui demander de ne pas s’en mêler quoi qu’on dise. « Si c’est ton délire de te faire taper dessus vas à la boxe, traine pas avec un connard comme ça ! » Ca le dérange de parler ça ici, dans ces lieux, comme si c’était malsain, comme si on allait les entendre, comme s’il voulait préserver cet endroit de toute cette violence. Seulement il ne peut pas se taire et acquiescer, il n’est pas d’accord avec ce qu’il entend. « Tu ne vois pas qu’on sera toujours liés ? » Il brandit son doigt, celui sur l’accueil un T est gravé, il n’a jamais vu sa modification à Teha, il était resté sur leur tatouage commun. Il pourrait dire tellement de choses mais ses remords lui donnent la gerbe. « Arrêtes ! » Il explose. Il serait plus simple de la laisser culpabiliser, de la laisser d’auto détruire sans qu’il n’ait besoin de lui faire quoi que ce soit. « Arrêtes avec ton délire ! » Il ne prend pas de pincette pour le coup mais il s’en fiche « T’as gâché de rien de toute, seule la vie est responsable, sinon je t’en voudrais, sinon je pourrais pas te voir en peinture et je te détesterais ! Tu entends, je te détesterais » mais ce n’est pas le cas. Il lui en veut, il lui en veut pour beaucoup de choses mais clairement pas pour la perte de cet enfant à naitre.

@Tehani Andreani

Diluvienne tristesse. T’as jamais su effacer ce torrent de sentiment quand ce jour si néfaste pour toi, pour vous. Tu penses à Denzel, tu pourrais songer à t’en vouloir de cette place que tu lui avais laissé ces dernières années. Mais t’avais été incapable de faire ça, tu ne pouvais pas te laisser aller à regretter. C’était un choix sûr et libérateur. Ton besoin de l’éloigner de toi, de respirer à nouveau sans avoir à déposer les opales sur lui. Besoin d’apprendre à dire adieu à ces promesses, à ces mirages qui c’étaient offert à toi durant cette grossesse, durant cette histoire d’amour avec D. trop faible pour survivre à sa mort, à cette douleur faisant rage en toi, détruisant les cellules de ton organe vital. Les opales plongeant sur D. tu te fiches qu’il ne soit pas heureux, qu’il ne comprenne pas, mais tu ne veux pas batailler, pas devant cette pierre tombale et encore moins en ce jour si noir pour toi. Battement automatique, plus rien n’est réellement vivant en toi, depuis la fin de sa vie, tu l’observes, tu vois qu’il ne comprend pas. Tu ne voulais plus vivre dans un royaume où l’amour est roi. Tu ne voulais plus rien ressentir et lui te faisait survoler les nuages, te donnait le tournis à cause de cet amour que tu lui portais, que tu avais eu du mal à effacer. T’es pas folle, tu le sais bien que ton cœur se pavane à chaque fois que tes opales se déposent furtivement sur Denzel. Tu le sais que l’amour est encore là, si tu laissais le mur de brique s’effondrer. Mais ce n’était pas dans tes plans, pas dans tes envies. Laisser ce dernier sur le carreau, ne plus jamais accepter ces battements d’amour, car tu ne voulais plus jamais croire en une promesse d’avenir si douce que tu pensais être invisible, tu l’as vue que ce n’était pas le cas. « oui … » que tu lâches, oui c’était le seul moyen pour toi d’être tranquille. « Tu ne comprenais pas que je voulais plus de toi, tu continuais de t’accrocher, maintenant c’est plus le cas … » même s’il avait fallu que ta main écrase ses bijoux de famille pour qu’il le capte enfin même après être enfermé en cage par ta faute. « exactement ce que je voulais, je voulais qu’il me frappe, ressentir à nouveau une douleur autre que morale … celle qui ne te quitte jamais. » tu ne vas pas mentir, tu ne voulais plus de ton bonheur, tu n’arrivais pas à estomper cette folie comme quoi denzel était ta plus belle réussite tout en étant ta plus belle erreur, le bonheur faisant écho à cette douleur qu’il représentait à présent. « Mais déteste-moi, je le fais bien chaque jour où je respire, donc t’es leçon tu te les gardes, tu me laisses tranquille. » tu souffles, t’avais pas envie de l’entendre, surtout pour ce genre de chose. « Je l’ai tué. Je l’ai tué, d’accord. » tu t’approches de lui à chaque mot que tu lâches, les mains finissant par tomber sur ton torse, les coups pleuvant sur lui. « dis-le, c’est moi qui l’ai tué, moi. » petit être fragile dont tu te voulais seule responsable pour sa disparition. Chaque coup que tu donnais à D. étaient libérateur, un bien fou, t’arrivais plus à t’arrêter, comme ci c’était devenu bénéfique.

@denzel grayson