The wasted years. (seth)

feeling super suicidal

Instead of being sixteen and burning up a bible, feeling super, super suicidal. The wasted years, the wasted youth, the pretty lies, the ugly truth. And the day has come where I have died, only to find I’ve come alive.

Elle était là, assise devant chez elle, à attendre Seth. Sans savoir si elle avait réellement eu raison de le rappeler. Seth, il était son dealeur, avant qu’Alessia ne soit internée en hôpital psychiatrique. Elle l’avait rencontré lorsqu’elle vivait chez Dean, lorsqu’elle avait commencé à reprendre une vie normale, une vie d’étudiante qui s’amusait et faisait la fête. Lorsqu’il l’avait recueilli, la sortant ainsi de la misère. Mais tout avait basculé le soir où, alors qu’Alessia et lui avait bu quelques verres et fumer quelques joints, il avait abusé d’elle. Lui enlevant ainsi sa pureté mais aussi toute la confiance qu’elle avait enfin retrouvée. Ce sentiment d’être en sécurité qu’elle n’avait plus connu depuis ses seize ans. Alors elle s’était enfuie, aussi loin qu’elle avait pu, Alessia. Mais elle avait mal, bien trop mal. C’était ce mal, qui l’avait poussé à tenter de se suicider. A vouloir mettre fin à ses jours qui, elle en était persuadée, ne seraient jamais plus heureux. Mais quelqu’un l’avait sauvé, Isabella. Elle l’avait retrouvée, inanimée, et lui avait sauvé la vie en appelant rapidement une ambulance. Et, c’était de cette manière, qu’elle avait été internée, Alessia. Elle avait été jugée dépressive, dangereuse pour elle-même. Et peut-être que c’était la réalité, après tout. Peut-être qu’elle était dépressive. Peut-être qu’une partie d’elle-même était brisée et le resterait. Et ce, même alors qu’elle était sortie de l’hôpital depuis plusieurs semaines. Elle réalisait à quel point reprendre une vie normale, une vie tout court, pouvait être difficile. Et elle s’était dit qu’une petite aide ne lui ferait pas de mal, ou peut-être qu’au contraire, cela lui ferait plus de mal que jamais, mais elle n’en avait pas conscience. Alors malgré le fait qu’aux yeux du monde, elle avait disparu du jour au lendemain puisque tous ignoraient ce qui lui était arrivé, elle avait rappelé Seth. La jeune femme lui avait expliqué qu’elle avait besoin de le voir, et, pourquoi elle avait besoin de le voir. Le beau brun ayant répondu qu’il la rejoignait devant chez elle, Alessia l’attendait assise sur un banc. Après quelques minutes, il arrivait déjà en sa direction. Salut, Seth. Disait-elle, un léger sourire aux lèvres. Il devait se poser tout un tas de questions. Cela faisait des mois qu’il n’avait pas eu de ses nouvelles et voilà qu’elle réapparaissait ce soir, comme si rien de tout cela n’était arrivé.

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SETH COLDEWEIJ / @ALESSIA MORGAN

before you can break out of prison, you must realize you are locked up

Si son activité de dealer avait débuté sous des allures de simples lubies pour reprendre un peu de contrôle sur sa vie, Seth s'imaginait aujourd'hui incapable de s'en défaire. Il s'était construit une liste bien fournie de clients et ne s'imaginait pas les abandonner du jour au lendemain. Il aimait les gens, Seth. Ou du moins il appréciait les nouvelles rencontres et leur compagnie, peu emballé à l'idée de s'enfermer avec le même cercle restreint jusqu'à la fin de ses jours. Fin qui prévoyait d'ailleurs d'arriver plus rapidement que prévu, ce qui ne faisait que renforcer son idée de quitter définitivement la route claire et trop bien tracée que lui destinait la famille Coldeweij. Alors quand il reçoit des nouvelles d'une certaine Alessia -ancienne cliente qui lui achetait occasionnellement de faibles quantités- il hésite à peine plus de quelques secondes avant de lui fixer rendez-vous. Devant chez elle, pas devant chez lui. Il avait beau apprécier ses petites activités illégales, il n'était pas imprudent pour autant et n'aurait pas fait l'erreur de s'exposer si facilement. Une poignée de minutes lui suffisent pour terminer ses arrangements et se garer devant chez la brune. Elle le salue dans un sourire, l'air presque paisible alors qu'ils ne se sont pas croisés depuis des mois. Il répond à son tour par un sourire un peu plus lumineux. Ca fait longtemps que je t'ai pas vue. fait-il remarquer en s'installant à ses côtés sur le banc, les mains dans les poches de son pantalon bien repassé. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait des clients disparaître : certains passaient à des consommations plus importantes que Seth se refusait à fournir quand d'autres se lassaient, tout simplement. Pourtant Alessia était bien là, à lui redemander une dose qu'elle semblait s'être refusée depuis longtemps. Vacances ? questionne-t-il d'un air hasardeux, pas franchement convaincu de l'hypothèse. Et s'il aurait tout aussi bien pu lui donner son herbe et retourner à ses affaires sans chercher plus loin, lui préfère creuser.

feeling super suicidal

Instead of being sixteen and burning up a bible, feeling super, super suicidal. The wasted years, the wasted youth, the pretty lies, the ugly truth. And the day has come where I have died, only to find I’ve come alive.

Il était son dealer, c’était la nature de leur relation. Pourtant, Alessia l’avait toujours apprécié, ce beau brun au sourire ravageur. A l’époque, elle le voyait régulièrement, ses doses l’aidait à passer de bonnes soirées. C’était cette époque où elle avait retrouvé goût à la vie. Désormais, c’était bien différent. Elle avait besoin d’une dose, mais pas pour planer, pas pour faire la fête. Elle avait besoin d’une dose parce qu’elle était perdue. Parce qu’elle ne savait pas comment elle devait reprendre une vie normale après un séjour en hôpital psychiatrique. Avoir été internée signifiait par la même occasion avoir touché le fond, véritablement. Elle en avait pleinement conscience, et elle ne savait pas comment relever la tête. C’était comme si, sans une main pour l’attraper, elle était incapable de sortir de la fausse. Et Seth, le rôle qu’il avait pour elle, du moins pour le moment, n’était pas sensé l’aider. Loin de là. Pourtant, elle n’avait pas pu s’empêcher de le contacter. Elle n’avait pas pu s’empêcher de lui dire que, dans un sens, elle avait besoin de lui, et de ce qu’il pouvait lui offrir. Oui ça fait longtemps. Elle le regardait alors s’asseoir à côté d’elle, visiblement il semblait vouloir entamer la discussion et après tout, pourquoi pas ? Cela ferait certainement du bien à Alessia de parler à quelqu’un. Sa question lui arracha tout de même un faible sourire. Que pouvait-elle lui répondre à cela ? En quelque sorte. On va plutôt dire… Un repos forcé… Elle ne pouvait pas lui dire, elle ne pouvait pas lui dire qu’elle avait été violée, qu’elle avait tenté de se suicider. Qu’elle avait frôlé la mort. Et que les médecins l’avaient jugé instable. Trop dangereuse pour elle-même. Non, non elle ne voulait pas voir le regard des gens sur elle, elle ne voulait pas les voir la prendre pour une folle. Certes, Isabella, celle qui lui avait sauvé la vie, ne la regardait pas de cette manière-ci, mais elle serait bien la seule. Mais lui, Seth, il n’avait aucune raison d’être indulgent avec elle. Il n’avait aucune raison de lui accorder le bénéfice du doute. Il ignorait tout d’elle, tout de sa vie. Et toi ? Comment tu vas ?

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