Est-ce un nouveau chapitre qui s'écrit? | Ft. Cassey

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{ What You're Made Of) }
crédit/ tumblr ☆ w/@Owen Swaguer

Il y a longtemps qu’elle n’a pas eu un rendez-vous avec un homme. Tellement longtemps que, Cassey, elle s’en souvient à peine. Elle a bien connu quelques histoires, quelques aventures, mais rien qui perdure. Rien, même, qui commence de cette façon. Sa dernière relation suivie avec un homme avant lui, c’était Toby. Et Toby était un prêtre qu’elle voyait dans le plus grand secret. Puis, il est arrivé, Owen. Il est revenu, et il a tout chamboulé. Avec lui non plus, elle n’est pas passée par l’étape des rendez-vous galants. Ils sont passés d’ennemis à amants, presque, comme ça, en un claquement de doigt. Cela lui a été si facile de retomber dans ses bras. Mais, avec du recul, elle se dit que c’est peut-être justement parce qu’ils sont retombés si facilement dans les souvenirs de leur relation que, aujourd’hui, tout s’est effiloché entre eux. Elle ne sait pas avec qui elle construisait ce lien, Cassey. Si c’était avec l’homme qui lui a fait découvrir l’amour, lui, le premier qui a kidnappé son cœur. Ou si c’était Owen, l’homme qu’il est à présent, l’homme qu’elle a réappris à connaître. Elle ne sait pas ce qui l’a attirée vers lui, les souvenirs, leur amour renaissant de ses cendres, le réconfort de se retrouver face à cette âme de son passé. Ou si c’est celui qu’il est devenu depuis.

Passé et présent confondus,
tout paraît confus,
l’amour perdu,
retrouvé, ou bien, juste remplacé,
tu ne sais plus.

C’est précisément pour cette raison qu’elle a accepté de le retrouver ce soir. Pour qu’ensemble, ils prennent un nouveau départ. Qu’ils apprennent à se connaître, comme ils l’auraient fait, s’ils se rencontraient seulement maintenant. Une perspective qu’elle appréhende un peu, la jolie blonde. Elle n’est pas prête à s’engager dans une histoire d’amour, elle n’est même pas certaine de le vouloir un jour. Mais ils ont besoin que les choses soient claires. Que leur relation soit enfin claire. Que ce soit pour le meilleur, ou bien le pire, c’est ce qu’elle doit faire. Ne serait-ce que pour ceux qu’ils ont été, pour leur fille  aussi. Alors elle est là, devant la porte de ce restaurant, un brin en avance, ce qui ne lui ressemble pas. Elle se trouvait déjà en ville, contrairement à l’homme qui la rejoint bien vite. L’esprit jusqu’alors plutôt tranquille, sent une légère angoisse l’envahir, quand elle le voit aussi apprêté, aussi élégant dans son costume. Il est beau, Owen, il l’a toujours été. C’est son magnétisme qui, le premier, l’a attirée. Mais ce qu’elle pense à cet instant, c’est surtout qu’il a fait les choses en grand. Elle, a la tenue plus simple, au contraire. Une jolie robe légère, le maquillage presque au naturel. Elle sort d’une journée de travail, elle n’a même pas pris la peine de se refaire une beauté. Parce qu’il lui a promis, un dîner léger, entre amis, peut-être pour éviter de la faire paniquer. – Merci, tu es très beau toi aussi. le complimente-t-elle juste après le baiser qu’il dépose contre sa joue. Son bras tendu, elle accepte de le prendre pour le suivre jusqu’à l’hôte d’accueil du restaurant. C’est très élégant, très chic. Elle se sent, presque, intimidée. Un peu plus quand il vient lui tirer la chaise avec galanterie. Elle ne s’attendait pas à ce que ce soit si… solennel. – Tu n’es pas obligé de me tirer la chaise, tu sais. lui dit-elle d’une voix amusée alors qu’elle finit par s’installer. Le pompier s’assoit en face d’elle, alors que le regard de la belle est captivée par la vue autour d’eux. – Le paysage est sublime. commente-t-elle avant de reposer ses yeux d’azur sur lui. Elle est encore un peu déstabilisée de se retrouver dans un tel décor face à lui. Mais, ce soir, plus question de le fuir.

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Il y a si longtemps que ce n’est pas arrivé. Que, peut-être, elle devrait davantage s’angoisser. S’inquiéter de la tournure que pourrait prendre la soirée. C’est aussi leur relation qui, mine de rien, est en train de se jouer. Savoir si tout se passera bien entre eux, ou s’ils ne peuvent plus jamais espérer retrouver les deux adolescents amoureux. Ceux qu’ils étaient autrefois, insouciants, intrépides. Celle qu’elle, n’a plus osé être avec un homme depuis qu’il est parti. Mais elle n’y songe pas, Cassey, n’y pense même pas. Ce n’est pas dans ses habitudes de s’inquiéter à l’avance. Au contraire, c’est dans la spontanéité qu’elle se sent le plus en confiance. Non, elle n’est pas inquiète, la blondinette. Elle est peut-être même un peu trop légère, elle s’en rend compte déjà, quand elle voit l’allure du restaurant où il lui a donné rendez-vous. C’est plus flagrant encore quand elle se retrouve face à son ex, si élégant, si charismatique dans sa tenue.

C’est précisément cet instant,
que ton cœur fait un grand bond.

Loin de perdre ses moyens facilement, la belle suit, son bras dans le sien, le serveur qui les amène jusqu’à une table un peu plus loin. Un lieu suffisamment tranquille pour qu’ils se sentent à leur aise, mais assez entouré pour qu’elle n’ait pas l’impression d’être prise au piège. C’est si facile, avec elle, le petit oiseau qui a trop peur qu’on lui brûle les ailes. Pourtant, elle se retrouve là, face à lui. Prête à sauter un pas jusqu’alors jamais franchi. – Et je t’en remercie. lui dit-elle avec un petit sourire en coin, son océan ancré dans le sien. Il a fait les choses en grand, elle ne peut pas réagir autrement. Elle est touchée qu’il ait pris tant de peine, peut-être un peu effrayée aussi. Mais elle se sent à l’aise avec Owen, suffisamment pour continuer de le dévorer de ses prunelles. Son sourire se fait plus amusé, attendri même, quand il fait référence à leur premier rendez-vous. Leur autre premier rendez-vous. Mais elle ne lui répond pas, parce que ce soir, elle le voit comme un nouveau départ.

Loin des souvenirs partagés,
il y en a d’autres que tu veux créer,
t’es en tout cas prête à essayer.

La jolie blonde penche un peu la tête quand le serveur vient les interrompre, trop rapidement à son goût. Elle demande un kir cassis, la malice dans ses iris retrouvant ensuite rapidement son premier amour. – Elle était plutôt bonne. Le samedi, c’est un peu le jour d’effervescence, alors je ne m’arrête pas. elle lui déclare, appréciant toujours de parler de son travail. Et elle en profite pour relever un détail. – D’ailleurs, je suis désolée, je ne suis pas aussi élégante que toi ce soir. lui dit-elle en battant légèrement les cils vers lui, la moue embêtée. Le serveur revient assez vite avec leur commande et leur laisse la carte. Après l’avoir remercié, la jeune femme reporte son attention sur son interlocuteur. – Et toi, dis-moi, tu as fait quoi de ton samedi ? Elle se dit qu’il l’a peut-être passé avec sa nièce. Mais elle veut le laisser lui raconter tout seul. Car, après tout, c’est le but même de cette soirée, réapprendre à connaître celui qu’il est.

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Et elle le retrouve là, Owen. Le besoin de faire les choses de manière démultipliée, les faire en grand, pour faire naître dans son regard les étoiles. Mais si elle n’avait pas besoin qu’il l’emmène dans un restaurant étoilé lors de leur premier rendez-vous, elle n’en a pas davantage besoin aujourd’hui. Cassey, sous ses airs de princesse, c’est loin d’être le luxe qui fait briller ses prunelles. Toi, tu as besoin de spontanéité, besoin de vibrer. Peut-être même un peu de danger. Besoin, plus que tout, de te sentir pleinement exister. Vivre la vie comme si t’allais crever. Non, vraiment, elle n’avait pas besoin qu’il fasse les choses en grand. Juste qu’ils les fassent, tous les deux, bien. Qu’ils se retrouvent pour une fois comme deux adultes qui se redécouvrent, loin du passé qu’ils ont connu. C’est de cela, en vérité, qu’elle a le plus besoin. Mais elle admire les lieux, elle s’émerveille même devant la vue. Son regard d’enfant, prêt à être ébloui à chaque instant. Néanmoins, l’antiquaire oublie le décor pour se concentrer sur l’homme qui a toute son attention ce soir. La conversation s’entame naturellement lorsqu’il commence à lui parler de son travail. Un joli sourire en guise de remerciement à ses premières paroles, elle le contemple, l’air de l’attendre au tournant quand il évoque ses vieilleries. C’est ainsi qu’il parle d’antiquités qui ont vécu toute une histoire, des objets précieux pour n’importe quel amateur d’art. Voilà quelque chose qui ne les réunira pas. Mais c’est à elle qu’il s’intéresse, Owen, il fait l’effort pour elle. Et c’est quelque chose qui la touche à merveille. – Oui, c’est ça. Parfois ce sont les gens qui viennent à moi, d’autres fois je les contacte parce que je sais qu’ils ont quelque chose qui m’intéresse. déclare-t-elle avec une pointe de malice dans la voix. Passionnée d’histoire de l’art, la belle n’en est pas moins dotée d’un sacré sens commercial. – Les ventes aux enchères aussi, un peu moins ces derniers mois mais je voyage souvent, un peu partout. Ce sont ses voyages, notamment, qui l’ont éloignée de sa fille il n’y a pas si longtemps. C’est pour elle aujourd’hui qu’elle tâche de rester dans le coin plus souvent. Et, devant ses excuses, il la contredit vite en la complimentant. De ses deux océans, ceux dans lesquels elle se noie si facilement, il la contemple. Regard qu’elle lui renvoie avec une certaine intensité, le sourire ajouté. – Me voilà rassurée. Et là, plus que son compliment, c’est la manière qu’il a de la regarder dont elle parle. Interrompus un bref instant par l’arrivée du serveur, les deux ex récupèrent leurs verres pour trinquer à la soirée qui ne fait que débuter. Elle se sent à son aise, Cassey, alors qu’elle boit tranquillement une gorgée tout en l’écoutant, l’air intéressée. Jusqu’à ce qu’il évoque la visite de la mère qu’il lui a confié détester. – Oh… Et tu sais ce que tu vas faire ? Elle se doute qu’il n’a aucune envie de laisser Gabriella à sa grand-mère… mais elle a des droits sur eux, la jeune femme le sait pertinemment. Elle s’inquiète pour la petite fille, pour lui, naturellement. – Tu n’as jamais tenté de parler, à cœur ouvert avec ta mère ? C’est l’occasion de le connaître davantage. Mais il finit par changer de sujet pour évoquer leur fille. – Ses résultats d’examens ? Oui, elle les a eus. énonce-t-elle, fière, quoi que pas si démonstrative. Elle n’a pas une seconde été surprise. – Tu sais que tu peux lui demander directement ce genre de choses…? Car ce n’est pas autrement qu’il créera ce lien avec elle, pas autrement qu’en s’intéressant à elle.

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Elle ne sait pas ce qu’il adviendra. Elle ne sait pas, entre eux, ce qui se passera. L’avenir a toujours été quelque chose d’incertain chez Cassey. En particulier avec les hommes qu’elle a rencontrés, hommes de passage, dans une existence déjà bien mouvementée. Elle a cessé d’envisager trouver le prince charmant, l’épouser, et être heureuse pour l’éternité. Elle a cessé de croire aux contes de fées. Et, au fond, elle n’en est pas moins pressée de découvrir l’avenir qui l’attend. Pas moins pressée de vivre intensément à chaque instant. Elle sait profiter de chaque moment, sans doute bien plus que la plupart des gens. Alors, elle ne s’inquiète pas du tout de ce qu’il peut advenir entre elle et Owen. Peut-être qu’elle devrait, peut-être qu’elle devrait envisager toutes les options éventuelles. Mais elle a envie de se laisser porter. C’est pour cette raison même qu’elle a accepté ce dîner. Elle préfère autant avoir des remords plutôt que vivre avec des regrets.

Jolie philosophie de vie,
tu suis seulement chacune de tes envies.

Et, pour le moment, tout se passe bien entre les deux anciens amoureux. La conversation coule naturellement, surtout grâce à Owen qui fait l’effort de s’intéresser à elle. Un effort, c’est le mot, elle s’en rend compte quand il évoque l’accomplissement de toute une vie comme… des vieilleries. Elle ne dit rien, Cassey, mais son regard parle pour elle. Le bleu scintillant, se fait plus tranchant, comme une mise en garde, qu’il ne suit absolument pas. Les mots de son interlocuteur l’enfoncent là où elle aurait sans doute laissé courir, s’il n’avait rien dit. – Donc, toi, quand tu vois une vieille dame, tu l’appelles « la vieille »?  demande-t-elle, dans un soupçon de provocation, avant de saisir son verre pour boire une gorgée de sa boisson. Pas atteinte outre-mesure, la belle se lance déjà dans ses explications. Devant la remarque d’Owen, elle lui adresse un sourire espiègle. Elle ne lui donne pas de réponse, du moins, pas verbale, car il n’en a sans doute pas besoin. À sa question, elle secoue négativement la tête, loin de pouvoir se vanter d’avoir vu la planète entière. – Oh non… j’ai encore beaucoup d’endroits à visiter ! Les voyages l’ont toujours passionnée. Petite fille déjà, elle a eu la chance de découvrir plusieurs pays. Et, dès qu’elle en a eu l’occasion, elle s’est aventurée, à la recherche de trésors, à travers le monde.

Découvrir ce que tu ne connais pas,
laisser battre ton cœur aux éclats.

Mais elle oublie vite ses rêves de voyage, Cassey, quand elle entend la réalité les rattraper. Le rattraper, lui, alors qu’il lui confie le retour de sa mère dans sa vie. Elle se sent mal, désolée pour lui, parce qu’elle sait tout ce qu’il a subi. Tout ce que sa sœur a subi. Elle comprend totalement qu’il n’ait aucune envie de prendre le risque qu’il arrive la même chose à la petite Gaby. Ses opales se font plus douces, alors qu’elle le contemple, attentivement. – Vous pouvez vous voir seulement tous les trois… ? Loin de leur maison, loin de lui. suggère-t-elle, la voix tendre, sans savoir s’il en aura envie. S’il en aura la force, aussi. Sa mère n’a pas fait seulement du mal à sa sœur, elle en a fait à toute leur famille. Alors, comprenant qu’il veuille changer de sujet, l’antiquaire n’insiste pas, évoquant plutôt leur fille. Devant son enthousiasme, l’air amusée, elle ne peut que sourire. – Elle n’est pas encore diplômée, pour le moment, elle valide seulement son année universitaire. Elle s’est dirigée vers de longues études, Arya. Elle n’est pas prête d’en voir la fin, pas encore. Mais, devant ses paroles, elle ne sait pas comment réagir. Elle a déjà tant de fois tenté de le rassurer, mais c’est comme s’il y avait un blocage qu’elle ne peut pas effacer. Ce n’est sûrement pas à elle de s’en mêler, comme elle a trop tendance à le faire depuis le début. C’est peut-être à eux seuls d’oser, pour y arriver. – C’est comme tu le sens, Owen. déclare-t-elle simplement, la voix neutre, avant que le serveur ne vienne prendre leur commande. Il s’éloigne quelques instants plus tard, les laissant à nouveau en tête à tête. – Alors, si j’étais une inconnue, tu me dirais quoi maintenant pour me charmer ? demande-t-elle soudain, un fin sourire sur ses lèvres malicieuses. Elle a le regard espiègle, mais surtout l’humeur joueuse. Indéniablement curieuse.

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Comme sur une vague qui, lentement, l’emporte, elle se laisse glisser. Elle se laisse aller, Cassey, sans penser à ce qui pourrait se passer. Elle ne saurait même pas dire ce que représente réellement cette soirée. Une nouvelle chance accordée, le besoin de redécouvrir l’homme qu’il est, ou juste un moyen de nouer une amitié. Elle sait pourtant, qu’ils ne seront jamais vraiment des amis. Elle l’a trop aimé pour le voir comme un ami. Mais elle a besoin d’apaiser les choses avec lui, ne serait-ce que pour leur fille. Besoin d’apaiser son cœur meurtri, lui pardonner enfin comme elle n’a jamais pu, aussi. Besoin de prendre un nouveau départ mais, lequel, elle ne sait pas. Elle se laisse, juste, porter, plus ou moins facilement. Owen, il fait l’effort de s’intéresser à elle, à son métier, à tout ce qui fait d’elle la personne qu’elle est. C’est tout à son honneur mais, quand il affirme l’inverse de ce qu’il a lui-même énoncé quelques secondes plus tôt, la blonde incendiaire ne peut que réagir avec spontanéité. – Tu plaisantes ? Tu viens de me dire tout le contraire ! elle lâche, le ton presque outré, que son discours puisse soudainement changer. L’antiquaire secoue la tête, balayant le sujet de ses pensées. Ce n’est pas comme si c’était vraiment important. Ou peut-être que ça l’est, un peu, peut-être qu’elle aurait préféré qu’il comprenne les enjeux de son métier. Mais chacun étant ce qu’il est, Cassey ne peut que l’accepter, avant de lui accorder un sourire lors de sa question suivante. – Ce serait le Mexique, je crois. déclare-t-elle, d’une voix déjà bien assurée. Il y a la plage, il y a le soleil, il y a l’intérêt culturel. Il y a aussi cet aspect plus intriguant, plus dangereux… plus captivant, qui ne peut que l’attirer. Mais elle n’est pas près de s’y rendre, la jeune femme commence à peine à remonter la pente financièrement. Ce n’est rien, elle n’est pas pressée, sa seule envie en ce moment est de profiter de sa fille retrouvée. Une pensée oubliée, quelques secondes, quand ils évoquent la mère d’Owen. Un sujet délicat qu’elle aurait bien voulu qu’il partage avec elle, mais le jeune homme finit par se plonger dans le silence. Un léger malaise envahit la blondinette, devant un tel silence, mais elle n’insiste pas. Elle le laisse évoquer les études d’Arya. – Elle grandit déjà beaucoup trop vite. Sa fille, elle est toute sa vie. Son bébé, son ange, mais également sa meilleure amie. Elles sont si proches, depuis toujours, que parfois elle a la sensation de ne pas l’avoir vue grandir. Peut-être parce qu’elles ont grandi ensemble, peut-être parce qu’elle est devenue une femme en même temps qu’Arya évoluait. Une gorgée de sa boisson plus tard, la jolie blonde décide d’oublier les sujets sérieux, ceux qu’elle pourrait avoir avec un ami, un frère, mais pas une potentielle conquête. Elle lui demande, la voix charmeuse, comment il pourrait bien s’y prendre pour la séduire si elle n’était qu’une étrangère. La réponse d’Owen, si assurée, si confiante, déclenche une moue faussement offusquée, alors que ses prunelles se font plus amusées. – Je peux te dire que ce n’est pas comme ça que tu y arriverais. déclare-t-elle, le ton piquant, comme pour le taquiner. Doucement le provoquer. Mais, en fin de compte, le pompier choisit de lui répondre, avec des compliments, des insultes aussi contre lui-même indirectement. La jeune femme arque un sourcil, avant de lui demander, avec ce sourire en coin sur les lippes. – Et ça marche, ça ? Peut-être ? Elle a déjà pu elle-même se laisser charmer par des jolies paroles, des hommes qui n’en pensaient parfois pas un mot. Mais elle a pris conscience avec le temps que ce n’est pas ce qui retient, pas ce qui la retient, elle. Seulement, elle peut bien faire la maligne, il retourne le jeu contre elle bien vite. La tête légèrement penchée sur le côté, la belle fait mine de réfléchir, juste quelques parcelles de secondes, avant de se lancer. – Moi, je te proposerais de partir sans payer. Qu’on s’échappe sans qu’ils ne s’en rendent compte une fois le dîner terminé… Je serais sûre de te marquer. elle lui sourit, mi-amusée, mi-sérieuse. Il n’est pas étonnant, finalement, que ses histoires n’aient jamais bien abouti. C’est trop souvent l’interdit, le danger, le frisson qui les a commencés. Les premiers émois oubliés, ils ne pouvaient guère durer. Mais c’est ce qu’il lui fallait, ce qu’elle voulait, pour l’oublier.