(olivia) - "Pour séduire les filles, tout peut marcher sauf être un garçon bien"

ce qu'il faut savoir / Je suis née il y a trente et un ans dans une famille irlandaise de cinq enfants, à Dublin, on ne peut pas vraiment dire que je suis arrivée avec une petite cuillère en argent dans la bouche, ma mère était femme de ménage chez des gens riches de la ville, quant à mon père il tenait un pub dans le centre de la ville (quel cliché pour des irlandais) qui malheureusement ne fonctionnait pas aussi bien qu'il l'aurait souhaité, il était pourtant si doué, il avait ses habitués, malgré ça, nous avons toujours été très heureux. J'ai eu la chance d'être la dernière et d'avoir quatre grands frères avant moi, même si c'était parfois fatiguant, ils ont toujours été là pour moi et m'ont toujours traité comme une princesse. 02/ La boxe a toujours fait partie de ma vie, depuis que j'ai trois ans, mon père m'avait incrite à la base pour que je m'endurcisse, parce que vivre dans une maison avec quatre grands frères, il faut avoir du répondant et de quoi savoir taper, d'après lui. J'ai tout de suite eu un coup de coeur pour ce sport. Je passais tout mon temps libre à la salle et en grandissant mon coach a décidé que les compétitions pourraient être une bonne chose, j'avais besoin de me canaliser. J'ai commencée, j'ai gagnée et je ne me suis pas arrêtée, du moins jusqu'à ce que lui m'arrête. Aujourd'hui je suis coach dans une petite salle du Queens. Un nouveau départ loin de tout. 03/ L'année de mes seize ans je suis tombée amoureuse pour la première fois, cet amour qui vous retourne la tête dans tous les sens du terme, je pensais naïvement que c'était l'homme de ma vie, j'étais tellement stupide à cette époque. Durant deux ans notre relation a été plus qu'idyllique, clairement parfaite, c'est sans doute pour cette raison que j'ai acceptée de l'épouser, j'étais jeune, stupide. Alors, on s'est mariés et le lendemain de notre mariage mon mari m'a montré un nouveau visage, il avait changé en moins de vingt-quatre heures. Il a commencé à se fâcher pour des choses stupides, m'isoler de ma famille, de mes amis, m’humilier, me frapper pour rien, pour un regard de travers, il ne sourcillait même pas devant le sang, les pleurs, les cris, rien ne le faisait arrêter, c'était gratuit, cet homme était devenu un monstre et j'ai supporté, pendant huit ans. J'ai apprit avec le temps qu'il faisait partie d'une des familles les plus puissantes de la ville, ma peur était réelle et au delà de ça, je pensais l'aimer, je pensais qu'il m'aimait, je suis même tombée enceinte, j'ai arrêté la boxe parce que ça ne lui plaisait pas, malheureusement j'ai perdu le bébé après le coup de trop. Mais c'est ce qui m'a aidée à partir. Enfin ça et le fait que je l'ai tué, c'était un accident, mais la finalité reste la même. Alors, après cet accident, j'ai fuit, j'ai quitté ma ville, mon sport, mais surtout ma famille, ma vie et je suis arrivée ici. Personne ne me cherchera ici. Du moins, je l'espère. 04/ Je suis une personne très impulsive, je ne supporte pas l'injustice et je peux vite vriller pour pas grand chose, je suis devenue très violente, angoissée, perturbée, il m'a rendu comme ça, je sais que je devrais aller voir un psy, mais je ne suis pas sûre que ça m'aiderais. 05/ Il m'arrive de faire des crises d'angoisses terribles, je tente tant bien que mal de ne pas me laisser submerger, de me calmer avant que ça ne parte dans les extrême, seulement le problème c'est que la plus part du temps je me laisse avoir, un bruit de pot d'échappement, un feu d'artifice, un cri brusque...Pas mal de choses peuvent me perturber au point de me renfermer totalement sur moi même sans pouvoir ne plus rien faire durant des heures. C'est incontrôlable et je peux rentrer dans un état de transe assez perturbant pour les autres. 06/ J'ai quelques tatouages plus ou moins bien cachés, tous en rapport avec ma famille, mon pays, tout ce que je n'ai plus,  ce que j'ai perdu, laissé, ou essayé d'oublier, je l'ai gravé sur ma peau, parce qu'ils sont ma vie, ça me rappelle la fille que j'étais, celle que j'aurais voulu être. Je sais que ma mère serait folle de voir ça, mais c'est ma façon à moi de les avoir à mes côtés et de me souvenir. 07/ J'accorde très peu ma confiance, tout simplement parce que je trouve que nous vivons dans un monde d'hypocrites, de mensonge et d'égoïsme, mais lorsque j'arrive à devenir amie avec quelqu'un, c'est que je suis sûre que ça va durer, du moins normalement, bien évidemment j'ai appris avec le temps à me méfier encore plus, mais ce n'est pas pour paraître méchante ou hautaine, c'est juste pour me protéger. J'ai peur d'avoir mal, encore. [...]