Chaos •• Lonàn

traits de caractère / l'influence est ton essence - difficile de prendre ses propres décisions. compliqué d'assumer les conséquences de ses actes. alors qu'au contraire, il est tellement plus simple de se laisser guider sans réfléchir. de se laisser porter par le vent - ou par les responsabilités des autres. qu'il est plus enviable de suivre le mouvement, sans se poser de questions. il est influençable, lonàn. il écoute, lonàn. surtout quand la voix de la raison s'avère être celle de l'homme qu'il suit aveuglément depuis toujours. parce qu'il ne prend que des bonnes décisions, cahal, c'est bien connu. manque quelque peu de jugeote, le jeune irlandais. même si, après tout, le cerveau de la famille, ce n'est pas lui.

la luxure est ton parjure - chacun ses loisirs et ses petits plaisirs. chacun ses vices et ses délices. rien ne surpasse le désir et ses prémices. la danse charnelle et effrénée de deux corps l'un contre l'autre. la chaleur partagée. le plaisir décuplé. certains se noient dans l'alcool. ses clients se perdent dans les méandres des ravages de la poudre et autres pilules colorés. sa came à lui c'est la luxure dans laquelle il se fond sans aucuns scrupules. vacciné des relations amoureuses, trop douloureuses, c'est dans les conquêtes passagères qu'il trouve son compte et s'épanouit.

le sport est ton mentor - combatif dans l'âme, sportif émérite. défouloir propice et indispensable. impossible de s'en passer une fois qu'on y a goûté. un besoin irrépressible de se dépenser. de transpirer sang et eau pour revivre. la boxe est son exutoire. monter sur un ring, laisser l'adrénaline du combat l'envahir et le submerger pour mieux frapper. besoin de canaliser son impatience et son impulsivité. quoi de mieux pour ça que de donner des coups ? et en recevoir, après tout. jouer des poings pour marquer des points. encaisser pour mieux renvoyer. s'en manger plein la gueule pour asséner le coup de grâce. la victoire n'en est que plus vivifiante. une délivrance.

l'immaturité est ta dulcinée - rire facile et communicatif. grand gamin qui s'amuse d'un rien. les blagues les plus courtes sont les meilleures, parait-il. pas pour lonàn. un coucher de soleil l'émerveille. des flocons de neige et il retombe en enfance. attendrissant pour certains, fatiguant pour d'autres, chacun choisit son camp. un temps pour chaque chose et chaque chose en son temps. il sait faire la part des choses, le trafiquant. sait dissocier la vie professionnelle et la vie personnelle. s'il a la tête dure en affaire, il sait relâcher la pression quand c'est nécessaire.

la sympathie est ton ennemi - malgré une famille pour le moins atypique et dysfonctionnelle. malgré des différends incessants. malgré des mésententes constantes. et malgré des façons de penser radicalement opposées, sa famille reste une priorité. les mcgrath partagent le même sang et même si les conflits sont monnaie courante, il les aime ses frères, lonàn. plus que sa propre vie. sans eux, que ferait-il ? que serait-il ? si différents et pourtant indissociables les uns des autres. tout le monde ne bénéficie pas de sa bonté. ses proches et sa famille sont l'exception qui confirment la règle. pour autant, loin d'être un fin psychologue, la maladresse des mots rend les choses encore plus complexes. à vouloir bien faire, on fait parfois pire que mieux.

l'impatience t’encense - attendre, quel vilain mot. difficile à maîtriser. impossible à dompter. la patience ne fait pas partie de ses qualités. rester dans un coin sans rien faire relève de l'exploit. il a besoin de bouger, lonàn. rester en place est compliqué quand on a la bougeotte. quand on aime l'action. quand ne rien faire de ses dix doigts est un supplice. faire la queue dans une file d'attente est un cauchemar sans nom. attendre, ne fait pas partie de son vocabulaire. la vie n'attend pas, elle.

La perdition est ton addiction – Grand gamin paumé dans sa vie, Lonàn a toujours eu du mal à trouver son chemin dans ce dédale de choix incessants. Incapable de prendre une décision importante. Il se perd dans sa propre existence, Lonàn. Perdu dans un labyrinthe où la sortie s’éloigne un peu plus chaque jour. Il n’est pas maître de sa vie. Ses choix ne sont guidés que par des mauvaises décisions. La réflexion n’est pas son fort. Foncer tête baissée est un hymne qui se répète à longueur de journée. Foncer dans les ennuis. Foncer dans les excès sans en juger les conséquences. Parce qu’il ne sait pas ce qu’il veut vraiment. Alors il se raccroche à ce qu’il peut. Ses frères. Son aîné, son guide. La drogue qu’il vend et qu’il consomme et qui un jour, le consumera tout entier. Et ces filles qui défilent sans s’arrêter. Une vie de vice qu’il ne sait pas stopper. Parce que sans tous ces piliers, il risque de s’écrouler.

et l'impulsivité est ton alliée - un sang chaud bouillonne dans ses veines. la chaleur inonde son corps à la moindre provocation. l'adrénaline pulse sous sa peau. les nerfs ne tiennent pas longtemps en place. chercher lonàn, c'est le trouver rapidement. et quand on le trouve, on s'en mord les doigts. enerver un boxeur, est-ce l'idée du siècle ? il semblerait que ce ne soit pas la chose la plus intelligente à faire. plutôt instable, l'irlandais. gare à celui qui le titille d'un peu trop près. s'il y a bien une chose qu'il ne sait pas canaliser, c'est sa colère. alors, quand elle déferle, il ne vaut mieux pas se trouver sur son passage. beaucoup y ont laissé des plumes - ou des dents.

respiration haletante. souffle court. vision rendue floue à cause de cette rage latente – ou bien est-ce à cause des larmes qui inondent son visage, qui sait. la douleur est palpable. elle enserre son cœur entre ses griffes. une douleur indéfinissable. du genre qui prend aux tripes. qui ravage tout comme un raz-de-marée. qui submerge tout entier. doigts fermement ancrés dans ses cheveux, tête baissée, il souffre, lonàn. le coup est rude à encaisser. et celui-là, il ne peut pas le rendre. la souffrance n’est pas physique. c’est son palpitant qui est en miettes. anéanti. piétiné. réduit à néant. la douleur porte un nom. la douleur possède un visage. une chevelure flamboyante. des iris pétillants. un sourire irradiant. un rire apaisant. une voix chantante. la chute n’en est que plus violente. à vingt ans, il a le cœur brisé, l’irlandais. ravagé. en lambeaux. un premier amour qu’il n’est pas prêt d’oublier. un prénom à jamais gravé dans sa mémoire. une rancœur tenace et indélébile. cette fille a joué avec lui. flamme dansante entre ses doigts. à trop jouer avec le feu, on finit par se brûler. sa blessure est restée vive très longtemps. il n’y croit plus, lonàn, à cette connerie qu’on appelle l’amour. il les exècre les sentiments. il les rejette, les formes d’affection avec les femmes. pris au piège une fois, on ne l’y reprendra pas.


penché sur son engin à deux roues, la vitesse pour alliée, rien ne peut l’arrêter. il avale les kilomètres sans les compter. se moque allègrement du code de la route et des autres usagers. libre comme l’air. sensation de légèreté enivre ses sens. l’adrénaline pulse dans ses veines. enfourcher sa moto pour traverser la ville ou découvrir d’autres horizons est un plaisir sans nom. assoiffé de sensations fortes, tout est bon pour se sentir vivant. qu’importe la circulation dense, sa bécane lui permet de se faufiler partout. rien ne peut l’arrêter lorsqu’il chevauche son bolide. avide d’adrénaline et de vitesse, chacun ses passe-temps. arrivé à destination, il se gare dans un dérapage contrôlé. les pneus crissent et l’engin s’immobilise. il se redresse, l’irlandais. retire son casque qu’il coince sous son bras. coupe le contact et laisse son bébé dormir le temps de se dépenser à son tour. parce que l’un de ses autres plaisirs dans la vie c’est le sport. la boxe, en particulier. fervent pratiquant depuis de nombreuses années, sa hargne au combat lui épargne bon nombre de défaites. quand lonàn entre sur le ring, c’est pour gagner. mauvais perdant, l’irlandais. exutoire imparable. nécessaire à son équilibre précaire. ses pas le mènent jusqu’aux vestiaires. prunelles croisent des visages connus, d’autres qu’il n’a jamais vus. rien ne lui fait peur ni ne l’impressionne. il n’est pas imbattable, l’animal. pour autant, rares sont ceux qui peuvent se vanter de l’avoir battu. après tout, il n’y a pas que sur un ring qu’il peut jouer des poings.


l’obscurité a dévoré la ville de new york. la nuit est tombée et avec elle, les rats sont libérés. le moment préféré de lonàn, parce que la nuit, tout est permis. appuyé contre une voiture, cigarette entre les lèvres, il attend, l’irlandais. entouré de trois de ses gars. les plus imposants, histoire d’appuyer le message qu’il doit faire passer. l’air est doux, frais, revigorant. en face, le bar vit ses dernières heures d’ouverture avant la tombée du rideau. des volutes de fumée âcre s’échappent des lèvres du boxeur alors que pour une fois, attendre ne lui pose pas trop de problème. plus ou moins. la cible finit par quitter son lieu de travail. c’est le signal. lonàn quitte son point d’ancrage et ses acolytes le suivent en silence. à pas feutrés, il se rapproche. tapis dans l’ombre. l’homme se retourne, sentant une présence dans son dos. un fin sourire étire les lèvres de l’irlandais. qu’elle est douce, cette odeur de peur qui s’élève dans l’air. qu’il est jouissif de lire la crainte dans les prunelles de son vis-à-vis. il rompt la distance qui les sépare et attrape le bras du malheureux pour l’emmener dans une ruelle, un peu à l’écart. l’intimidation peut commencer. un rappel des faits et l’évocation de son nom fait trembler le barman. mcgrath. un nom capable de faire vaciller les plus téméraires. on ne s’y frotte pas impunément. un mot de cahal et lonàn se charge de régler les soucis. une histoire de dette non payée, un affront au clan mcgrath, qu’importe ce qui contrarie la tête pensante de la famille. chaque problème a sa solution. et puis, il aime ça, lonàn. jouer des poings et profiter de la terreur qu’insuffle son nom. les messages et les avertissements, il sait les faire passer. la communication n’est pas son fort. alors il utilise le langage que tout le monde comprend aisément. la violence. elle met tout le monde d’accord.