i'll always need you (joysa)

Ce matin, Narcisa s’était levée en pensant à sa mère. Il y a treize jours, elle a célébré le nouvel an 2020 avec ses amis, mais il s’agissait d’une autre année sans sa mère, la personne qui a toujours été très importante dans sa vie. Narcisa n’arrêtait pas d’y penser et le mois de janvier était encore plus difficile que les autres. Il y a avait également le mois du décès de sa mère qui la rendait triste et nostalgique. Malgré sa peine qui lui donnait envie de pleurer à chaudes larmes et de crier à plein poumons, Narcisa se leva de son lit et alla prendre sa douche. Elle devait quand même aller travailler à l’hôtel. Sa journée allait être nulle, mais Narcisa s’en fichait. Par la suite, elle enfila son uniforme de travail et attacha ses cheveux en une queue-de-cheval. Elle se mit un peu de mascara et se regarda dans le miroir. Elle était prête pour la journée. Narcisa sortie de son appartement et se rendit à l’hôtel de luxe où elle travaillait depuis six ans désormais. Le temps passait tellement vite qu’elle ne s’en était pas rendue compte. Il fallait croire que c’était mieux comme ça. Être femme de ménage ne l’enchantait pas du tout, bien au contraire. Elle n’aimait pas vraiment se faire regarder de travers par les clients qui étaient plus riches qu’elle et qui le montraient fièrement. Dans le fond, Narcisa avait seulement envie de leur dire ce qu’elle pensait réellement de leur petit monde sans intérêt et qui ne rendait pas les gens réellement heureux, comme elle l’a été. Narcisa est née dans un milieu très pauvre, mais elle a vécu une belle enfance, auprès de sa mère qui travaillait très fort pour que sa fille ait tout ce qu’elle avait de besoin. Perdue dans ses pensées, la belle brune entra par la porte des employés et entra dans la salle. La journée fut plus ou moins longue pour Narcisa. Elle vit alors qu’il était déjà dix-huit heure. Elle avait donc terminé sa journée. La première chose qu’elle voulait faire était d’aller voir Joy, une personne qu’elle aimait énormément. Narcisa avait besoin de la voir et de passer du temps en sa compagnie. Elle avait besoin de lui parler de sa mère et de ce qu’elle ressentait. Narcisa arriva devant la porte de l’appartement de son amie. Elle frappa alors à la porte et attendit que Joy la fasse entrer.

came to you with a broken faith, gave me more than a hand to hold , caught before i hit the ground. -- @narcisa mendoza

Une journée de repos. Journée durant laquelle elle ne se sentira pas complètement humiliée, inutile, inexistante, face à des clients toujours plus riches. Confrontée à cette élite à laquelle elle souhaite tant appartenir. Parce qu’elle change, Joy. Elle change, les années passant, cachée derrière cette carapace superficielle, à désirer toujours plus, sans jamais ouvrir son cœur. Un moment de pause, un moment de répit dont elle a grand besoin, lorsque son esprit est aussi perturbé qu’aujourd’hui. T’es plus toi-même, depuis que tu penses à ta mère, Joy. Plus toi-même, depuis que tu t’es mis en tête de la retrouver. Plus toi-même, depuis que ce détective privé que t’as engagé semble l’avoir retrouvé. Elle, ta mère. Ta mère biologique. A quelques rues seulement de toi, dans une zone du Queens. Et la peur au ventre. L’amertume dans les tripes. Aller la chercher ou faire machine arrière, dilemme qui s’empare de son être. Qui saccage sa jolie petite tête. Perdue entre ce qu’elle veut, ce qu’elle espère, ce qu’elle regrette, ce qu’elle imagine. Perdue entre la culpabilité qu’elle ressent envers sa famille adoptive et celle qu’elle ressent envers cette femme l’ayant mise au monde. Elle est perdue, terrée dans son appartement. Perdue, jusqu’à ce que quelqu’un ne frappe à la porte, la sortant alors de sa torpeur, l’arrachant à ses pensées les plus sombres. Et lorsqu’elle ouvre la porte, son regard ne peut que s’illuminer, au moins un peu, en tombant sur celui de Narcisa. Sa tête brune, certainement l’un des êtres les plus précieux de son existence. Cette tornade qui n’était qu’une collègue avant de gravir son cœur. Celle qu’elle chérie aujourd’hui bien plus de raison, celle qui la voit, telle qu’elle est vraiment. - Coucou toi. Je te manquais déjà ? Qu’elle lâche, petit sourire sur les lèvres, avant de se décaler rien qu’un peu pour qu’elle puisse entrer dans l’appartement. Mais il ne lui suffit que d’un instant, pour apercevoir en elle cette lueur, cette tristesse. Parce que tu la connais, ta Narcisa. Tu la connais peut-être plus que tu ne connais le monde. Tu peux lire en elle, comme elle, elle peut lire en toi, là est toute la beauté de votre relation. - Est-ce que tu vas bien ? La réponse lui semble un peu plus qu’évidente, mais elle ressent ce besoin de le confirmer. Espérant de tout cœur se tromper. Espérant que cette visite ne découle que d’une envie de passer un bon moment à deux. La vérité, c’est que tu ne supportes pas de la voir triste, Joy. Tu ne supportes pas de la voir blessée. Parce qu’elle compte bien trop. Et peu importe ce que toi, tu ressens, elle passera toujours avant.

(c) calaveras.

Quand elle était triste. Narcisa allait toujours voir Joy, mais, même quand elle était heureuse, elle allait la voir. Joy était une demoiselle très importante dans sa vie et Narcisa ne savait pas ce qu’elle ferait sans elle. Les deux demoiselles sont proches depuis quelques années et leur relation était devenue plus forte. Narcisa avait donc besoin de passer une soirée avec son amie, afin de lui parler de sa mère. C’était très difficile de passer au-travers de la nouvelle année sans sa mère. Il fallait qu’elle tienne le coup, mais ce n’était pas toujours facile. Narcisa frappa alors à la porte de son amie. Joy lui ouvrit la porte. Narcisa se mit immédiatement à sourire, en voyant la belle demoiselle. La brunette savait qu’elle pouvait lui faire confiance et qu’elle pouvait tout lui dire, sans se faire juger. « Oui, je dois l’avouer. » Narcisa sourit timidement et entra dans l’appartement. Joy était un véritable rayon de soleil dans la vie de la jeune femme de ménage. Un simple regard et ça la rendait tout de suite heureuse. Lorsque Joy lui demanda si tout allait bien, Narcisa savait qu’elle ne pouvait pas lui mentir. Elle pourrait, mais elle en était tout simplement incapable. Il s’agissait de Joy, une amie importante. « Non, ça ne va pas bien du tout. » La jeune femme sentit des larmes couler sur ses joues légèrement roses, à cause du froid à l’extérieur. Narcisa les essuyèrent automatiquement et fit un câlin à son amie, puisqu’elle en avait de besoin. « C’est à propos de ma mère… elle me manque tellement. » Narcisa savait que Joy comprenait. Il s’agissait de la seule amie à qui elle pouvait faire entièrement confiance. « Est-ce que tu peux me servir quelque chose à boire? J’aurais besoin d’une bière ou d’eau, si jamais tu n’as pas de bière. » Aux yeux de Narcisa, il n’y avait rien de mieux qu’un bon petit remontant, afin de se changer les idées.

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Narcisa, elle est sa moitié. Elle est la seule personne capable de lire en elle, de percevoir ce qu’elle tente de cacher, de comprendre ce qu’elle n’est pas capable de dire. Narcisa, elle est dans sa vie depuis si longtemps désormais, qu’elle n’imagine plus pouvoir vivre sans elle à ses côtés. Et si elles sont si proches, c’est certainement parce qu’elles partagent bien plus qu’un simple travail. Bien plus qu’une relation professionnelle à l’hôtel. Non, elles ont eu la chance de trouver l’une en l’autre un pilier. Un repère dans ce monde beaucoup trop difficile. Parce qu’avec Narcisa, t’as jamais eu peur d’être jugée, Joy. T’as jamais eu peur de lui parler des clients que tu fréquentes, simplement pour leur soutirer quelques cadeaux et un bon billet. T’as jamais eu peur d’évoquer ton second emploi, le rôle de pseudo médium que tu joues pour vivre un peu mieux. Narcisa, elle sait tout de toi, et elle t’aime ainsi. Sincèrement. Et il n’y a rien de plus important, aux yeux de Joy. Rien de plus important que d’être aimée par la seule à qui elle est capable d’ouvrir son cœur. Alors elle lui sourit, heureuse de la voir, déposant un braiser contre sa joue. Mais ce sourire, il disparait bien vite. Bien trop vite, lorsque sa ténébreuse lui avoue qu’elle ne va pas bien. Les yeux brillants. Les larmes qui coulent. La voix tremblante. Elle ne va pas bien du tout, et se glisse dans ses bras, cherchant du réconfort, cherchant son amour. Et la blonde n’hésite pas un seul instant à la serrer contre elle, à l’enlacer de tout son être, l’enveloppant de son amour. - Oh chérie… Et elle lui dépose un baiser au creux du cou, un nouveau baiser en la gardant dans ses bras. - Je suis désolée… Tu as bien fait de venir, d’accord… Elle va mal à cause de sa mère, tu vas mal à cause de la tienne, la situation est différente, et pourtant une fois de plus vous êtes sur la même longueur d’ondes, Joy. Une fois de plus, tu sens que Narcisa est la seule personne capable de te comprendre. Comme tu es certainement la seule capable de la comprendre. - Va t’asseoir sur le canapé, je t’apporte une bière. Caressant un instant son bras, elle se détache d’elle pour aller lui chercher sa boisson. Elle l’accompagne d’un verre et d’un paquet de chips. Le tout qu’elle installe sur un plateau pour finalement la rejoindre sur le canapé à son tour. - Tiens… J’ai tout mon temps pour toi… Qu’elle lâche, comme pour lui assurer qu’elle peut rester ici toute la soirée, même toute la nuit, si elle le souhaite.

(c) calaveras.

Narcisa pouvait clairement considérer Joy comme son âme-sœur. Elle ne savait pas du tout ce qu’elle ferait sans cette belle blonde au grand cœur. Narcisa serait perdue, désorientée et ne serait plus la même personne. Les deux demoiselles se complétaient à merveille. Parfois, elles n’avaient pas besoin de se parler pour se comprendre. Un simple regard et un sourire suffisaient largement. Il s’agissait de la seule personne qui la comprenait parfaitement et qui n’allait jamais la juger. De ce fait, elle a décidé d’aller voir son amie, puisqu’elle avait besoin de passer du temps avec elle. Dès que Joy n’était plus avec elle, Narcisa ressentait un certain manque. Elles étaient faites pour être des bonnes amies. Elle n’hésite pas à frapper à la porte de l’appartement de la belle blonde, parce qu’elle savait que Joy allait lui ouvrir la porte et allait la faire entrer. Elle était comme ça, Joy. Toujours prête à aider Narcisa et à lui apporter son soutien. Dieu sait à quel point la belle brune avait besoin d’une amie comme Joy. Elle était aussi précieuse qu’un diamant, sinon plus. « Merci… merci sincèrement, Joy. » La belle brune sourit tristement et entra dans l’appartement de son amie. Elle allait pouvoir lui dire ce qu’elle ressentait et lui parler de sa mère qui lui manquait horriblement. « D’accord. » Narcisa sourit et passa une main dans ses cheveux. Joy connaissait tous ses goûts, en ce qui concernait les boissons alcoolisées et savait qu’elle aimait la bière. Narcisa en buvait souvent et, en cet instant, elle en avait bien de besoin. « Ça prendra sans doute beaucoup de temps, alors j’espère que tu n’as rien de prévu. » Elle but une gorgée de sa bière et la garda dans ses mains. « C’est à propos de ma mère, mais je te l’ai déjà dit. Je pense souvent à elle, surtout quand c’est la nouvelle année. J’ai encore besoin d’elle, mais elle n’est plus là et je ne sais pas quoi faire… » Bref, la vie n’était plus facile pour Narcisa, depuis que sa mère est décédée. « Évidemment, il y a des journées que ça va bien et je suis heureuse, mais d’autres journées que je pense à elle et ça bouleverse ma journée… »

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Elle se retrouve entièrement plongée dans la détresse de son amie. De sa moitié. Et elle n’est certainement pas la meilleure personne au monde pour donner des conseils, surtout pas lorsqu’il s’agit d’une souffrance en rapport avec sa mère. Mais elle est là. Elle est là sans hésiter, pour Narcisa. Parce qu’elle tient à elle. Parce qu’elle l’aime. Parce que sans elle, elle serait peut-être bien plus faible que ce qu’elle ne l’est déjà. A l’hôtel, elle est ton repère, Joy. Elle est ton ancre. Lorsque tu te sens vulnérable, lorsque t’as l’impression de n’être rien, elle est là. Elle est là, te serre dans ses bras, prête à t’offrir le monde. Et ce soir, c’est ton tour. Ton tour d’en faire autant pour elle. Ton tour de la soigner. Du moins, d’essayer. Alors elle la laisse s’installer, comme chez elle, car elle l’est. Elle la laisse s’installer et lui apporte une bière avant de prendre place à ses côtés. Et elle l’écoute. Elle l’écoute avec attention. Avec compassion, aussi, la bienveillance dans le regard. T’es touchée, plus que tu ne le voudrais, Joy. Parce que tu ne peux que comprendre ce qu’elle ressent. T’es toi-même dans un état pitoyable, à cause de ta mère, ta mère biologique, alors tu ne peux qu’imaginer combien cela doit être encore plus douloureux pour elle. Perdre sa mère, brutalement. Perdre sa mère, celle qui l’a élevée. Celle qui l’a aimée. - Hei… C’est normal que tu sois triste… C’est normal que tu ressentes des moments de faiblesses, parfois… Il ne faut pas que tu intériorises ce que tu ressens… Pas comme elle. Pas comme elle. Parce que c’est exactement ce qu’elle fait, Joy. - Mais lorsque tu vas mal, n’oublie pas que tu n’es pas seule. Moi je suis là, et je t’aime. Qu’elle lâche, sincèrement, spontanément, en posant sa main contre la sienne. Avec douceur. Avec amour. Elle n’est pas seule, Narcisa, elle ne le sera jamais. - Quant à ta maman, elle doit veiller sur toi… Elle doit être fière de toi et simplement souhaiter que tu sois heureuse… Tu trouves les mots, Joy, toujours. T’es pas capable de te faire du bien, mais t’es capable de tout pour les personnes que tu aimes. Tu n’abandonnes jamais personne. Jamais.

(c) calaveras.