Don't you dare leave me alone in this world [Balthazar]

Le cœur en friche, l'estomac retourné, la tête dans un étau. Quelques heures infinies ont passé, ont apaisé l'état corporel incommodant. Mais pas l'âme embrumée et perturbée.

Une douche plus tard, ses longs cheveux bruns retrouvaient la fraicheur de l'air hivernale et la douceur réconfortante de la pollution. Parce qu'elle était toujours là, constante et inchangée quelque soit l'heure du jour et de la nuit.

Adama marcha un peu pour profiter de l'air et de la lumière, un peu de musique dans les oreilles. Elle était dans la phase mélancolique du sevrage, plus encore que d'habitude. Des questions qui se bousculaient et ne trouvaient pas de réponses. A plusieurs reprise elle se surprit à regarder son téléphone, le nouveau contact enregistré, et même à sourire en découvrant le nom qu'il s'était donné. Mais elle ne fit rien. Après quelques huit cent mètres à remonté l'avenue, elle héla un taxi et se fit emmener à l'hôpital. Il était la seule personne qu'il avait envie de voir dans toute cette journée, alors qu'elle fantasmait sur des solutions simples qui règleraient tous ses soucis.

Ada frappa doucement à la porte de sa chambre et entra, parée d'un sourire qu'il était seul à connaître. Comme un secret de frère et sœur. Elle n'avait pas besoin de dire quoi que ce soit, pas même bonjour, parce qu'il n'y avait jamais d'au revoir entre eux. Elle balança son manteau et son sac sur le fauteuil des visiteurs, ouvrit son sac à dos pour en sortir une petite surprise qu'elle vint poser sur sa table avec un grand sourire.

" Tiens, ton carnet à dessin et des crayons... Et... Bouboule ! "

Elle s'était amusée à coller trois petites billes de verre qu'elle avait elle-même souffler pour former un ours sur lequel elle avait gravé des yeux, un nez et des babines.
Comme chez elle, elle prit place à ses côtés sur le lit d’hôpital, s'allongeant et posant la tête sur son épaule. Elle regardait le plafond qui formait un ciel bien triste, aussi triste que la voûte céleste New-yorkaise.

" On devrait y mettre des étoiles, ça serait plus sympa non ? Comment tu te sens aujourd'hui Bal ? " Finit-elle par lui demander, tournant son visage vers lui, espérant qu'il pourrait rentrer bientôt.