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 Chez Maupassant (Lion)

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Message Sujet: Chez Maupassant (Lion)   Chez Maupassant (Lion) Empty Dim 29 Déc - 17:53



Cheveux crantés et tailleurs vintages, Maxine se fond dans ce décor comme personne. Elle a physique pour l’emploi, une beauté froide, presque hautaine, l’allure fière et le menton relevé. Tout laisse à indiquer qu’elle est quelqu’un, et c'est sans doute pour ça qu'elle s'y est si bien adaptée malgré son incompétences sur pas mal de sujets littéraires et politiques.

Ces soirées mondaines l’amusent telles les curiosités d'un cabinet princier, et elle joue pleinement le jeu en respectant les règles vestimentaires lorsqu’il y en a. C’est d’autant plus amusant qu’elle avait toujours trainé Iskandar à ses vernissages et aucun des deux n’avaient jamais vraiment apprécié ces soirées qui finissaient même par créer de la tension entre eux. Et puis elle avait fait la rencontre de son partenaire de crime qui avait transformé les vernissages en terrain de jeu. En retour elle l’accompagnait elle aussi à diverses soirées mondaines, comme celle de ce soir. C’est comme être à l’intérieur d’une pièce de théâtre où les acteurs jouent leur propre rôle et avec son lot de rebondissements. Un peu irréel, un peu dérangeant aussi. Parfois, il en sort quelques rencontres utiles, ayant permis à la belle et triste blonde d’explorer de nouvelles perspectives, comme un poste au sein du conseil d’administration d’une grande école d’art. La plupart du temps, elle reste simple commentatrice pour les oreilles de son cavalier. Et parfois elle incite, participe, tire des ficelles dont elle ne connait la destination.  

- Bonsoir Lion.

Au pied de son immeuble, le bel homme attend qu'elle prenne possession d'une pli de son coude pour la nuit. Elle lui sourit, puis le suit dans leur taxi.

- Tes soirées sont toujours les plus… cocasses ? Voyons ce que celle-ci nous réserve. Tu veux lancer les paris ?

Au pied d'une belle et ancienne demeure, les portes n'attendent plus que d'être foulées par le bottin New-Yorkais. Elle a déjà oublié le nom de celui qui invite, il a surement le patronyme d'un président ou d'un autre homme célèbre, ou pourquoi pas d'un roi. Jamais un nom ne semble sorti de nulle part ici, à part le sien.


(c) calaveras.
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Message Sujet: Re: Chez Maupassant (Lion)   Chez Maupassant (Lion) Empty Mer 1 Jan - 21:28

Il y a le trois pièces largement ajusté à ses pourtours, la chaîne de montre d’un or qui reflète dans le rétroviseur de son chauffeur, ciré de sa toison aux chaussures. La mâchoire serrée, rictus formel pour cette nuit désillusionnée, s’apprête à craqueler sous les mains gantées de l’aristocratie. Le coude posé sur l’accoudoir, de la fenêtre les pupilles céruléennes qui dévalent la ville et les cylindres qui culminent dans le ciel. Les coutumes ne mourront pas ce soir, Lion souffrira les semblables et perpétuelles traditions des érudits enorgueillis, la blonde comme seule ancre solide de ses présages raisonnés.

L’habitacle cesse sa course au pied d’un immeuble du quartier des artistes, Lion s’exhorte du véhicule, un pied déterminé, confiant, fragmente la peau grisâtre de l’asphalte. L’homme s’attarde autour du seuil, reluque les aiguilles de sa montre qu’il range prestement dans une poche de son veston. Elle est là, Maxine, cavalière de ses grands désastres, ses mirettes emplies des vagues de son âme qu’elle n’a jamais su cacher, l’élégance et le charme qu’elle remue comme le plastron de sa solitude. De ses sons, elle pénètre la brise pour saluer cet ami d’infortune. « Bonsoir Maxine, toujours aussi élégante. Je ne pouvais pas espérer mieux » le rauque de sa voix qui constate les atours dont elle est parée, comme cette doublure d’elle-même. L’homme risque un sourire vagabond qu’il efface aussitôt, mascarade impure qu’il est bien incapable de maintenir. Il élève le bras, invitation discrète, les grandes manières du monde ancrées à l’attitude. Et les deux partenaires laissent faner leurs ombres à l’intérieur du véhicule.

Les billes rivées vers le paysage qui s’effondre sous l’effet de la vitesse, ne saurait vouer d’immenses attentions à sa compagnie, si plaisante soit-elle. À l’entendre toutefois railler la débauche festive, l’éclat d’un fragile sourire, à nouveau. Le regard qui vient charrier subitement les mélancoliques précieuses de cette femme « je te trouve précoce dans ton cynisme. Je parie qu’au terme de cette soirée, quelques minutes avant que le jour ne se lève, je te trouverai nue dans une baignoire de cocaïne ». Il moque les apparences saintes de la nymphe, usant du sérieux d’un prédateur. Les pupilles qu’il claque contre sa martyr divague sur le château qui se dresse derrière sa vitre « nous y sommes ».


Les talons qui fouettent le sol ont changé de symphonie, celle-ci a presque des allures de macabre tandis qu’il assène le gravier pour ouvrir la portière de sa partenaire. Il tend une main qu’elle ne tarde pas à saisir, l’élite commence à s’amonceler tout autour, Lion s’épanche dans un murmure « reste près de moi ce soir ». Il s’écarte pour pénétrer la tragique d’un ultime regard, voudrait la voir acquiescer.

Comme deux étrangers rendus sourds par les tintements de cristal, ils pénètrent la bâtisse, foulent l’inconnu luxueux et superficiel qu’ils espéraient. « Attention, voici notre hôte » le dandy déclare et la sulfureuse apparaît, petite poupée brune déjà sous emprise, l’enthousiasme qui détonne autour du cou de l’homme « oh George, comme tu m’as manqué! J’ai un tas de monde à te présenter! ». Poupée ignore allègrement la compagnie dévouée de sa proie tirant sa main glacée, Lion la lui arrache sans encombre. « Dina. Je te présente Maxine, ma cavalière. J’apprécierai que tu n’ignores pas son existence. Et je te prie de ne pas m’appeler par ce nom » marionnettiste du contrôle, il tire les fils jusqu’à les rompre pour n’avoir point à essuyer d’autres frasques. Et la poupée, alors, se soumet, redevient porcelaine.
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Message Sujet: Re: Chez Maupassant (Lion)   Chez Maupassant (Lion) Empty Ven 3 Jan - 22:32



La belle blonde a décelé ce sourire fugace et y a répondu d’un sourire sincère et léger, d’une douceur qui tranche avec sa sévérité naturelle, sans chercher à lui prêter un quelconque sens. Aussi compliquée soit-elle, aussi introvertie et excessive parfois, elle ne fait pour autant pas partie de ceux qui analysent chaque détail et interprètent à tort et à travers. Ou n’en fait plus, si elle a seulement passé l’âge de se poser plus de questions que nécessaire.
Elle ne prit pas la peine d’ajouter quoique ce soit à ce sourire, Lion était sans doute l’incarnation du coquet et Maxine, quant à elle, avait toujours possédé cette classe bourgeoise, un brin hautaine et délicieusement raffinée. Aussi formaient-ils un duo assez évident en matière d’élégance et de bon goût.

Les lumières de la ville filent, elle les connait par coeur, habituée des taxis, autre marqueur de sa classe sociale. Elle ne les voit plus, toutes ces étoiles filantes de l’immensité urbaine, alors elle préfère rompre la contemplation. Maxine s’était imaginée parier sur la candidature d’un convive aux présidentiels, ou encore quelques reliures rares arrosées de champagne ; des bêtises innocentes. Elle ne rivalise en rien avec la prémonition qu’il lui offre, incapable d’être autre chose que prévisible. Elle a le faciès choqué, bien que rieur et laisse échapper un petit hoquet de désapprobation. Autant pour la drogue, que pour le reste.

- Bien sûr, tu ne voudrais pas louper le clou du spectacle, répond-elle à son murmure alors qu’ils montent ensemble les marches, faisant référence à l’image d’elle et de la baignoire, taquine.

Une exubérante brune vient les accueillir, ou l’accueillir lui serait le terme plus exacte. Et si l’artiste apprécie ces soirées avec lui c’est bien parce qu’il ne l’abandonne jamais aux requins de ce monde qu’elle est loin de maîtriser. S’il venait à s’éloigner, elle se ferait croquer en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Elle n’est pas rancunière pour autant, la joueuse a tenté d’abattre ses cartes, c’était son droit. Machinalement, les doigts se resserrent autour du bras de son partenaire alors que la petite brune a éveillé sa curiosité plus qu’autre chose. Elle la salue d’une petit geste de menton, tout à fait révérencieux.

- Enchantée Dina, enchaîne-t-elle, affable.
Alors qu’ils la suivent, Maxine chuchote au dandy à son bras, messes basses provocatrices pour la poupée qu’elle regarde avec un petit sourire en coin. Perfide à ses heures.
- Il faudra que tu me racontes l’histoire de ce Georges...

Le temps n’est pas encore aux discussions privées cependant, puisqu’ils se retrouvent à saluer une bonne partie des convives déjà présents, de politesses en politesses, d’échanges creux à un un autre, sans parler des innombrables baise-mains anachroniques. Ce n’est jamais le moment le plus agréable de la soirée, sorte de corvée incontournable. Même s’il y a des têtes qu’elle apprécie de revoir à force… Et d’autres qu’elle préfèrerait éviter… Surtout pour les images qui leur sont associées. La prude Maxine fait face à ses limites dans ces soirées, pas sans humour cependant. Sans doute qu’elle finira par supplier Lion de la ramener bien avant de finir dans cette baignoire, comme à chaque fois.

Dina, la petite brune, a déchanté et pourtant Dina ne semble pas décider à le lâcher, son Georges, créant une certaine impatience chez la grande blonde. Ils ont pris une flûte, se regardent dans un silence gênant qu’elle vient combler sans l’espoir d’obtenir quoique ce soit d’intéressant. Au contraire, peut-être que les banalités la feront fuir.

- C’est une très belle demeure que vous avez.



(c) calaveras.
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Message Sujet: Re: Chez Maupassant (Lion)   Chez Maupassant (Lion) Empty Jeu 16 Jan - 13:40

C’est les dorures et les fresques gothiques qui accueillent les deux compagnons ; mécènes, artistes, auteurs de renom, les fils et petit-fils des Lumières d’antan sont les parures luxueuses et ravagées qui habillent l’espace du palace. Des lustres d’or et de cristal pendent comme quelques dagues au-dessus de leurs caboches pleines. Dans cette partie là de l’univers, les femmes demeurent en colliers de perles nacrées, déchues, accrochées aux bras désespérés du premier acolyte. Et bien qu’on ignore allègrement tous les secrets qu’elles ont en leur possession, on les sait dangereuse, les vrais requins de ce type d’événement. Cloisonnées en-dessous du plafond de verre, les femmes tirent les ficelles autrement, touchent là où les hommes n’ont pas envie d’être touchés.

Quant à Maxine, il sent cette délicate pression qu’elle exerce sur son bras, n’y prend pas garde alors que Dina s’embrase dans quelques révérences. À côté de lui comme autrefois le bouclier des chevaliers, la poupée blonde n’est pas de celle que Lion souhaite associer au type de femmes précédent. L’artiste ne tire sur aucune ficelle, si ce n’est celle de la bienveillance. Autant de raisons pour l’homme de ne pas la présenter comme une vulgaire dame de compagnie dont il se serait arrogé les services. Maxine, elle lui est grande dans l’âme.

Emboîtant le pas de l’exubérante et du ridicule, elle lui demande à ce qu’un jour, elle aussi, puisse obtenir quelques secrets. Fugace rictus, toujours, sa réponse se fait distinguée « il faut pouvoir mériter ce genre d’information Maxine, et peut-être que si tu m’offres ce spectacle de fin de soirée, tu seras en droit de les posséder ». Il ne dit pas que sans doute n’aura-t-elle jamais sa miséricorde ; il n’y a pas de chance à posséder certains fardeaux.

S’ensuivent de longues salutations perpétrées à travers l’immense salon, de cocktails en cocktails, la nymphette à chevelure d’ébène toujours immiscée entre les deux amis. Lion est en proie à l’embarras que Dina a initié en demeurant l’ombre de son ombre, il jette quelques regards désolés et conciliants à Maxine qui a la patience d’une enfant que l’on a puni. Sans vergogne, Dina ignore la palabre désenchantée de la blonde qui s’efforce, se tourne vers un groupuscule d’hommes qui se gaussent. Elle tire Lion de la manche, lui-même n’oublie pas la main de sa demoiselle. « Messieurs, je vous présente Lion Brummell, de la lignée du premier dandy britannique, des rétines frénétiques qu’elle détourne contre sa nemesis toute désignée, je vous présente également … Je suis désolée dear avec tout ce monde, j’ai oublié votre prénom ». La saynète est un désastre que le dandy s’efforce de supporter devant ce beau monde qui lui est important ; à son tour, alors, de presser un peu plus la main de Maxine qu’il voit s’effacer. Dans un geste poli, l’homme offre une poignée de mains à ces hommes robustes « Brummell, hein? J’ai entendu parler de vous, votre cabinet a dépassé le mien sur le marché », la réplique n’a l’air de rien, l’amertume est pourtant évidente. L’interlocuteur lorgne de ses sphères la blonde pendue à son bras « voyez-vous, vous êtes connu comme le célibataire le plus endurci de cette ville, pourtant, vous vous pavanez sans relâche avec différents joyaux. Du moins, c’est ce que ma femme m’en dit ». L’invective l’immole, l’offense lui étant bien moins adressée qu’elle ne l’était à Maxine. « Monsieur Harrington, si vos plaidoiries sont à hauteur de vos bassesses il n’est pas étonnant de constater que vos clients quittent le navire avant qu’il ne chavire » entre ses yeux, il emprisonne ensuite l’hôte de misère « Dina, merci pour ton invitation, mais je crois que nous allons rentrer. Pour ce qui est de ce que tu me dois, je t’en prie, tu peux tout garder » il sévit brutalement, fait volte-face en abandonnant le mépris à la honte.

« Je te prie de m’excuser pour cette soirée Maxine. Ces gens sont de la pire espèce » Lion admet, confus, un pas vers la sortie, vers la délivrance. Les traits tendus, la mâchoire serrée d’avoir radié la colère, audacieuse en de pareils moments.
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Message Sujet: Re: Chez Maupassant (Lion)   Chez Maupassant (Lion) Empty Mer 22 Jan - 22:50



Maxine elle est ici telle une rose au milieu d’un champs de ronces. Cette fleur précisément, puisqu’elle est délicate et néanmoins pas dépourvue d’épines. Douceur acidulée et pastel, elle n’est pas aussi lisse qu’elle en a l’air, bien qu’elle n’ose pas s’ouvrir comme la magnifique fleur qu’elle devrait être et que les aveux de ses vices ne se font que dans l'intimité. Sans être jamais condamnables. Elle ne sait s’épanouir, engoncée dans son fourreau de pureté et de principes telle une tulipe. Bouton recouvert de larmes de rosée. Pétales cousus de givre, même lors des plus chaudes nuits d’été. Soleil pourtant quand ces sépales s’étirent, s’ouvrent pour laisser entrer une once de bonheur ; seulement lorsque l’azur se pose sur un galant, cher à son cœur. Il y a des sourires timides, des sourires polis, des sourires gênés ; les sourires heureux de cette femme-là sont rares et précieux alors que ses deux topazes se font aussi durs que des diamants.

Maxine, elle a son muguet à son bras, qui sous sa cloche la préserve quelque peu des maléfices de ce monde qui n’est pas le sien et ne le sera jamais. Pourtant de son parfum il l’envoûte aussi, l’attire dans ces fameuses contrées aux sous-bois hasardeux pour l’inflorescence profane qu’elle est. Éternelle novice, elle croit apprendre, et croit pouvoir jouer à son tour, jusqu’à ce que la raison la rattrape. La réalité des choses qu’elle ose à peine envisager pour les autres, et certainement pas pour elle-même. C’est donc un sourire gêné qui éclaire cette fois la pulpe de ses lèvres. Lion les connaît tous ses sourires, il fait parti de ces chanceux - si on peut les nommer ainsi. Elle consent ainsi à taire sa curiosité, à respecter ce secret qui ne valait sans doute pas la chandelle.

Les sourires polis s'enchaînent, noyés dans les bulles hors de prix. L’hôtesse n’a de cesse de lui rappeler qu’elle est la brebis dans cette histoire. Dina la louve. Ou peut-être lui rappelle-t-elle simplement qu’elle joue la potiche, rôle qu’elle a toujours accepté puisqu’elle n’a jamais vraiment vu ces soirées autrement. Un service rendu contre un autre. Il égaye ses vernissages contre une belle pierre à son bras, n’est-ce pas là le principe ? Cela ne l’a jamais outragé car l’artiste se plaît à observer et à s’inspirer de toutes les situations que la vit lui offre et elle se moque bien de ce qu’ils peuvent penser d’elle. Tous, sauf son cavalier. Pourtant l’impertinente de ce soir est particulièrement douée pour la mettre mal à l’aise, peut-être du fait de ces secrets évoqués et tus. Maxine a un instant de repli spontané, très vite rattrapé par un tintement de clochettes contre sa paume.
La soirée vient à peine de commencer, il n’est pas temps de se laisser démonter.

- Madame Flanagan, peintre. Ainsi se présente-t-elle, avec un brin d’arrogance qui ne peut que leur infliger quelques doutes. Seraient-ils les derniers idiots à ne pas connaître l’artiste du moment ?

Pourtant pas assez pour susciter l’intérêt, elle redevient vite décoration, spectatrice. Regardant les coups partir comme sur un cours. La balle qui passe de l’un à l’autre, sans manquer de rebondir sur elle, mais sans vraiment la toucher. Sans qu’elle ne saisisse ce qui vient de se passer, le muguet met fin au match et l’emporte dans son élan. L’instant d’après ils sont de nouveau en bas des grandes et pompeuses portes d’un style bâtard entre art déco et Versailles.

C’est toute l’incompréhension du monde qui filtre à travers les yeux de la belle blonde alors qu’elle parvient enfin à l’arrêter dans sa fuite.
- Je ne comprends pas Lion. En quoi est-ce différent des autres soirées que nous avons passés ensemble ? Il y a toujours quelques mufles à un moment ou à un autre. A moins que je ne sois pas à la hauteur ?

Il y a un brin d’agacement dans ce ton, parce que c’est énervant au fond d’être toujours un peu à côté de la plaque, de se sentir à l’écart. D’être celle qui ne sait jamais. Et peut-être... Peut-être qu'elle est plus affectée qu'elle ne le croit.

- Tu sais bien que je ne serais jamais à ma place dans ce milieu, et ça ne me dérange pas. Je trouve mon compte autrement. Mais si tu veux rentrer, rentrons. Cette soirée ne me manquera pas. Et je n’aurais jamais terminé dans cette baignoire de toute façon, il n’y a pas de regrets à avoir.

Un peu de dérision n'a jamais fait de mal. Surtout ici, surtout maintenant. Ils ne connaissent pas assez ce concept sous leurs milliers de cristaux taillés et leurs grimoires poussiéreux, avec leur égo à l'image de leurs murs, recouverts de feuilles d'or, trop sérieux, trop pédants.


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