heal with you - arya

- i just want to heal -

la mort... elle la sentait venir, toujours, lorsqu'elle était entre ces murs blancs, cet hôpital qu'elle ne savait supporter, cet endroit qu'elle voulait éviter, et qui lui était pourtant nécessaire, à sa survie, à sa douleur, et les espoirs de réparation de ses jambes. et pourtant, elle avait envie de déguerpir. à peine roulant entre les portes de l'hôpital, qu'elle se prit d'une envie de vomir, qu'elle eut l'impression de ne rien pouvoir faire. elle était en train de suffoquer, elle ne comprenait pas comment on pouvait l'obliger à aller dans cet endroit de malheur, mais en même temps, elle savait qu'elle devait... l'horreur. t'avais envie de te barrer, et pourtant, tu savais que la meilleure chose à faire était de souffler, et d'avancer... elle avait rendez vous avec son médecin, elle allait encore se retrouver à montrer l'état horrifique de ses jambes, et elle sentait d'ors et déjà les mains terribles d'un docteur qui, même s'il faisait attention, ne pouvait pas ne pas la blesser. cette boule dans sa gorge continuait à grossir, elle tremblait doucement, et ses mains étaient serrées sur ses roues, tandis qu'elle avançait toujours un peu plus vers le fin fond des enfers blancs. elle ne supportait pas. elle n'en pouvait déjà plus, à peine entrée, et elle finit par trouver la salle. le rendez vous se passa de façon totalement terrible, elle sentit chaque muscle de son corps lui faire mal, elle eut l'impression de mourir encore et encore, ses blessures la brûlant. elle cria. après ce médecin de malheur, après ce monde de cons, après ce destin qui s'abattait sur elle, encore et encore et encore. elle n'en pouvait plus. et désormais, elle devait réussir à se rhabiller, avec ses jambes totalement intouchables, avec cette douleur qui ne s'en allait pas. et t'avais honte, surtout. honte, parce qu'en culotte, t'arrivais même plus à remettre ton bas. c'était d'une telle horreur que tu te surpris à pleurer, lentement, doucement, alors que plus personne n'était dans la pièce. jusqu'à cette voix... elle l'entendit, et elle ravala ses larmes de façon à ne pas montrer sa faiblesse, avant de lâcher un vous n'avez rien de mieux à faire que de regarder une femme échouer à s'habiller ? elle était enragée, par sa propre impuissance. elle était en colère, à cause de ses jambes. elle était complètement paniquée, sa vie désormais résumée en un fauteuil et l'impossibilité de se débrouiller seule pour le restant de sa vie.
restez pas plantée là. aidez moi ! elle était odieuse, et elle le savait. même si arya - elle la connaissait - ne venait probablement que pour l'aider. mais elle n'en pouvait plus, elle était à bout de souffle, elle en avait marre de se retrouver assise dans ce fauteuil. il représentait son tombeau, et elle le savait. il représentait son tombeau et ça l'écoeurait.
mais tu savais, pourtant, que tout ce que voulait cette jeune étudiante était t'aider. tu savais qu'elle parvenait à te toucher, elle, là où personne d'autre ne pouvait. parce qu'elle avait la douceur, parce qu'elle avait la tendresse, parce qu'à force de la voir, tu devinais que tu n'étais pas la première à passer sous ses soins. s'il vous plait... ajouta-t-elle. parce qu'elle s'en voulait, en fait... d'être ainsi.
surtout pour elle.

and i would have stayed up, with you all night, had i known how to save a life. -- @silver slytherin

S'agitant dans les couloirs de l'hôpital, elle oublierait presque que quelques temps plus tôt, elle était elle-même allongée dans un de ces lits. Victime d'une catastrophe, victime d'un incendie. Et sauvée, in extremis, par un père qui n'a jamais rien fait d'autre pour elle que de ce comporter en héros, ce jour-là. Parce que t'aurais bien pu y rester, Arya. T'aurais bien pu mourir là-bas. Pousser ton dernier soupir. Mais elle est vivante. Vivante, plus que jamais. Un événement qui n'a fait que renforcer ses engagements. Renforcer ce désir de devenir un jour un grand médecin. De pouvoir sauver des vies, aider les âmes, soigner les corps. Pouvoir, un jour, avoir l'impression d'être utile. D'être importante. Tu le recherches, plus que tout, ce sentiment de compter. De mener une vie qui en vaut la peine. De sentir que t'es capable de faire des choses bien, et que t'es reconnue pour ça. C'est ce qu'elle désire, plus que tout. Raison pour laquelle, malgré ses talents de comédienne, elle n'a jamais regretté cette voie choisie. Les études de médecine au déterminent du spectacle, qui deviendra une passion, non une vocation. Elle le sent, elle est faite pour cela, Arya. Et sa détermination la pousse, toujours un peu plus, à exceller. Elle retire pourtant sa blouse, lorsque sa journée à l'hôpital se termine. Deposant son badge, la blonde entend une voix l'interpeller. Celle d'un médecin sortant d'une salle de consultation. - Warren, tu as terminé ton service ? Intriguée, Arya relève son minois vers lui en répondant. - Oui, j'allais rentrer. Pourquoi ? Elle sent bien que cette question n'est pas anodine, Arya. - C'était pour la patiente désagréable, en fauteuil, je sais que tu l'aimes bien. Je crois qu'elle a besoin d'aide. Son esprit s'éveille, parce qu'elle sait de qui il s'agit. Immédiatement. Silver Slytherin. Même si elle ignorait qu'elle se trouvait actuellement en consultation. - Je m'en occupe. D'un ton assuré, parce qu'elle n'hésite pas une seule seconde à la rejoindre. Elle n'est plus en service, elle n'a plus de blouse, plus de badge, mais pour elle, elle est prête à faire des heures supplémentaires.

Quelques pas et elle se retrouve dans la salle de consultation. Et tu assistes à cette scène qui te brise le cœur, Arya. Cette scène qui te touche bien plus qu'elle ne le devrait. Elle ne parvient pas à se rhabiller, Silver. Et son ton est dur. Acerbe. Comme toujours. Mais elle n'en tient pas rigueur, Arya, comme toujours. Parce que ce qu'elle voit, en face d'elle, c'est une femme éprouvée. - C'est bien pour cela que je suis là... Et elle s'approche, doucement, jusqu'à cette table de consultation sur laquelle elle se trouve. La voix de Silver se fait de nouveau entendre. Plus faible. Un s'il vous plaît qui flotte dans les airs. Alors elle n'hésite pas, passant d'abord un bras derrière son dos pour l'aider à se redresser correctement, dans un premier temps. Juste avant de s'atteler à lui enfiler, avec le plus de tendresse possible, son pantalon sur ses jambes. Doucement, Arya. T'es douce, parce que tu sais combien elle souffre. Elle le remonte le plus haut possible, puis se retrouve de nouveau près d'elle. - Accrochez-vous à moi. Laissant la brune passer ses bras autour de son cou, elle l’enlace à son tour pour la soulever légèrement, simplement quelques secondes, le temps de la rhabiller correctement. Elle sait, combien c’est douloureux pour elle. Elle le sait. Et au fond, c’était presque inévitable, qu’elle soit différente à tes yeux, Arya. Que tu développes cette affection pour elle, qui transpire la souffrance. Elle l’aide, elle fait au mieux pour elle. Mais lorsqu’elle termine, c’est son visage, qui attire son attention. Ses joues sont mouillées, ses yeux fatigués, elle a pleuré. Elle a pleuré, c’est une certitude. Et elle ne s’imagine pas une seconde la remettre sur son fauteuil et la laisser partir, Arya. Pas dans cet état. Pas dans ces conditions. Parce que t’es humaine. Parce que t’es foncièrement humaine. Et peut-être que tu ne devrais pas te comporter comme cela, mais c’est plus fort que toi. - Tenez, un verre d’eau. Elle lui en sert un qu’elle lui apporte, retrouvant sa place auprès de Silver, toujours assise sur la table de consultation. Osant la regarder dans les yeux, face à elle, avec un regard qui sonne comme une caresse. - Comment s’est passée la consultation ? Qu’elle demande doucement, sincèrement intéressée. Profitant de ces quelques instants pour laisser Silver se reposer un peu, car elle le sait, elle devra bien trop rapidement l’aider à regagner son fauteuil.

(c) calaveras.

- i just want to heal -

— @arya warren

L’horreur. Un véritable cauchemar qui n’avait pas de fin, qui n’avait pas de commencement. Comme si c’était toujours ainsi, comme si c’était depuis toujours. Elle savait bien pourtant que ce n’était pas le cas. Qu’elle avait pu nager, qu’elle avait pu faire de son corps un temple, qu’elle avait pu devenir une grande sportive. Mais depuis l’accident, elle avait juste la désagréable impression que c’était depuis une éternité qu’elle était coincée dans ce tombeau roulant, l’impression de mourir à petits faux sans savoir partir pour autant. t’en pouvais plus. T’en pouvais plus de devoir faire tant d’efforts, chaque matin, chaque soir, parce que tes jambes ne répondaient pas. Parce que tes cuisses te faisaient un mal de chien. T’en pouvais plus d’être ainsi, t’avais envie de crever, et parfois t’y pensais. Te laisser mourir. Ne serait-ce pas une bonne chose ? Une fin paisible ? Te laisser mourir. Oublier toute cette souffrance, oublier tout ce mal-être ? Si seulement... parce que t’étais sotte, Silver. Complètement. Une vraie conne qui pensait encore à l’espoir, qui avait encore une étincelle d’un jour pouvoir marcher. et elle souffrait. Chaque jour, à chaque moment. Juste pour pouvoir réussir à se rapprocher de ce rêve, celui de pouvoir remarcher, celui de ne plus avoir mal, celui de ne pas abandonner la vie aussi vite. Elle souffrait, c’était une véritable torture au quotidien, ses muscles qui semblaient crier, sa peau qui semblait fondre, ses larmes qui menaçaient de couler à chaque instant. Et elles avaient coulé, alors qu’elle se pensait seule. Elles avaient coulé, parce que c’était trop dur. Parce que son pantalon lui frottait les mollet et semblait lui saccager le corps à coups de couteaux. Elle avait l’impression de glisser des lames le long de ses jambes, elle avait l’impression de s’étriper pour un simple pantalon. C’était horrible. C’était infernal. C’était trop.
Et sans elle, elle aurait continué ses sanglots.
Sans elle, elle n’aurait pas eu peur de se montrer faible. mais elle était là, Arya. Elle était là, te regardait, sans doute avec peine, avec une pitié que tu ne désirais pas. Et t’avais que des mots sanglants, qu’un ton abrupt pour elle. Pour elle qui n’avait pourtant rien demandé, pour elle qui voulait sans doute t’aider, pour elle qui était si particulière. parce qu’étrangement, Arya pouvait la toucher. Sans que silver ne panique. Sans qu’elle ne laisse ses mains frapper le visage. Sans qu’elle n’ait l’impression de se faire agresser. Arya pouvait la toucher. C’était aussi étrange que rassurant. Arya pouvait la toucher. Parce qu’elle semblait ressentir sa souffrance, quand les autres ne faisaient que la voir et compatir.
Alors en l’entendant affirmer qu’elle était là pour l’aider, il y eu une larme de plus dans le coin des yeux de la slytherin, tandis qu’elle remerciait secrètement le ciel d’avoir mis Arya sur sa route. au moins, elle, elle te supportait. Toi et tes mots tranchants. Toi et ta langue de vipère. Elle te supportait, elle n’avait même pas l’air de voir à quel point tu pouvais être odieuse. merci... laissa-t-elle entendre, tandis qu’elle voyait la jeune femme s’approcher. Et elle avait peur. Elle avait quand même peur, Silver. Parce que ses jambes n’étaient pas coopératives. Parce que son corps ne semblait pas prêt à guérir. Elle avait peur, mais elle s’accrochait. Elle s’accrochait à Arya parce qu’elle le lui demandait. Elle s’accrochait à Arya, lui faisait confiance. c’était bien la seule, dans cet endroit de malheur. La seule à qui tu pouvais faire confiance. La seule qui méritait cette confiance. Et toi, tu ne la méritais même pas, cette fille au charme doux et au cœur tendre. ce fut une épreuve douloureuse. Elle se tenait à Arya mais elle gémissait en sentant le pantalon lui frotter la peau, lui découper l’esprit. Parce qu’elle avait toujours l’impression qu’il s’agissait d’une lame qui lui ravageait la peau, qui lui détruisait les muscles, qui lui saccageait le peu qu’il lui restait de ces putains de jambes mortes.
Alors quand ce fut fini, elle souffla. Elle souffla, se relâcha, ne pensant même pas à la remercier. sauf que cette fois, ce n’était en rien odieux. Parce que tu n’avais tout simplement pas encore réalisé, tu ne faisais que profiter du fait que les lames ne te détruisaient plus les jambes imaginaires que tu avais encore en tête. c’était épuisant. C’était une rude épreuve, et chaque matin elle devait l’affronter, et chaque soir elle devait recommencer. C’était quelque chose qui la détruisait toujours un peu plus. Ça, et le moral. Ça, et le tombeau sur roues. Ça, et l’impression qu’elle ne pourrait jamais guérir.
c’était la fin. T’en avais toujours l’impression même si tu ne voulais pas l’admettre. C’était la fin, à chaque fois. mais cette fin avait un goût amer, et elle fut sauvée par l’eau tendue par la jeune Arya. Un regard en sa direction et Silver s’empara d’un verre tout en la remerciant. désolée d’être... comme je suis. C’est ce putain de... de corps. Cette merde d’hôpital. Ces horribles médecins. Cette vie à la con ! elle était en colère. En colère contre tout. Contre tout le monde. Contre la vie elle-même, contre la mort qui ne l’avait pas prise. Elle était en colère contre tout, tout ce qui existait, tout ce qui avait existé, tout ce qui n’existait plus. mais merci... ajouta-t-elle, avant de boire une gorgée, tout en essuyant les larmes qui avaient coulées. tu ne supportais pas la faiblesse. Tu ne supportais pas de pleurer. T’avais l’impression d’être une vraie merde quand tu te laissais aller. Et Arya avait de la chance que tu l’apprécies, sinon tu aurais passé tes nerfs sur elle. De toutes façons tu passais toujours tes nerfs sur quelqu’un... néanmoins, la question de la jeune femme vint directement lui porter un coup fatal. comment s’est... ? Mais mal. Mal comme toujours ! Dans cet hôpital il n’y a personne qui semble comprendre ! Putain mais... c’est pas des médecins, c’est des bouchers !!! Cette bande de cons incapables de voir que je souffre, incapable de me soigner ! elle était toujours en colère. Et elle détestait cet endroit. Elle détestait ces gens. Seule Arya était passable, parce qu’arya tenait à elle, sans qu’elle ne comprenne pourquoi. un jour je porterais plainte... parce que cet endroit est une vraie torture ! elle avait encore des larmes, et la douleur ne partait pas. Une main sur l’une de ses cuisses, cela lui faisait mal mais elle n’en pouvait plus. Elle la frappa avec rage, cette jambe qu’elle ne supportait pas, tandis qu’elle éclatait en sanglots, la douleur se propageant dans un cri.
t’en pouvais plus.
Elle voulait juste en finir. Avec cette souffrance.
Elle voulait juste que ça s’arrête.
Elle voulait juste guérir.
C’était chose impossible.

and i would have stayed up, with you all night, had i known how to save a life. -- @silver slytherin

Noyée sous toute cette souffrance, toute cette peine, toute cette douleur qui émane de la brune, elle se sent littéralement submergée. Submergée parce qu’elle ressent tout ce que Silver peut bien ressentir. Elle a presque l’impression de le vivre avec elle, de ne faire plus qu’un avec elle. Et c’est peut-être pour cette raison qu’elle se sent si concernée par cette patiente, qu’elle se sent si bouleversée par cette femme. Et puis elle est seule, toujours. Elle se rend toujours seule à chacun de ses examens, à chaque fois qu’elle vient ici. Quelque chose qui n’a pas échappé à l’étudiante. Parce que s’il s’agissait de quelqu’un que tu aimes, ta famille, tes amies, ou Quinn, tu ne supporterais pas que cette personne soit seule. Alors tu t’efforces d’être là pour elle, d’être présente pour elle, pour lui offrir un peu de réconfort, chaque fois que Silver se trouve à l’hôpital. Tu t’efforces d’être à ses côtés, malgré sa colère, malgré le fait qu’elle ne soit pas toujours coopérative. Peut-être parce qu’elle est un peu comme Silver, au fond. Qu’elle compense sa souffrance en permanence, comme elle. L’une par sa colère, en détestant la terre entière, l’autre en se montrant toujours plus froide, plus distante. Elle le voit bien, Arya, qu’il n’y a que du désespoir en elle. Que toute cette haine ne lui est pas destinée, ni à elle, ni au personnel de l’hôpital, mais simplement à la vie. La vie, venue lui arracher ses jambes, sa mobilité, sa force, son indépendance. La vie, la laissant elle, toute seule, coincée dans ce fauteuil roulant. Alors elle l’aide, lui enfile avec le plus de douceur possible son pantalon pour la soulager. Cela lui fait mal au cœur, de l’entendre gémir, d’entendre qu’elle a mal, malgré toute la tendresse qu’elle lui offre. Silver, c’est la double peine. Plus capable de se lever. Plus capable de marcher. De bouger ses jambes. Mais ces douleurs qui persistent, dans ses jambes, dans son dos. T’as tellement envie de l’aider, Arya, tellement envie de l’aimer, parce que souffrir autant est une véritable torture. Quelques secondes pour se reprendre qu’elle lui laisse, un verre d’eau pour l’aider à s’en remettre, et son regard vert plongé dans le sien, cette voix toujours aussi douce. - Ne vous excusez pas, et ne me remerciez pas non plus, ce n’est pas la peine. Elle est là pour elle, uniquement pour elle, parce qu’elle ne devrait même plus être dans cet hôpital, mais elle ne peut se résoudre à l’abandonner. Pas alors qu’elle est la seule personne capable de l’approcher ici.

Tellement fragile. Elle semble tellement fragile, et Arya ne veut pas lui imposer des excuses ou des remerciements, elle ne veut pas la forcer à se montrer plus faible encore. Elle l’aide parce qu’elle le veut. Elle reste près d’elle, discute avec elle, parce qu’elle le veut. Mais ta question réveille les foudres de l’handicapée, Arya. Ta question fait de nouveau naître cette rage en elle. Elle cri, elle pleure, à nouveau, et va même jusqu’à se donner des coups. Une scène atroce que tu ne peux encaisser, Arya. - Silver, Silver, stop ! Et la blonde brise toutes les barrières, s’approche d’elle, à quelques centimètres seulement de sa patiente, et elle attrape ses mains. Elle attrape ses mains dans les siennes, avec tendresse, entrelace ses doigts aux siens, simplement pour l’empêcher de se blesser. Pour l’empêcher de se faire du mal à elle-même. - Je sais que vous avez mal, que c’est difficile pour vous de venir ici, je… Mais elle est coupée. Coupée par quelqu’un qui entre dans la pièce, alors que Silver est en larmes devant elle. Coupée par une infirmière, certainement alertée par les cris. - Arya, tout va bien ? Acquiesçant d’un signe de tête, elle répond rapidement, et fermement. - Oui, oui, tout va bien, merci. Sors s’il te plait. Tu commences à la connaitre, Silver. Tu sais qu’elle ne supportera pas d’être vue dans cet état par quelqu’un d’autre. Tu sais qu’elle ne se calmera pas, si quelqu’un pénètre dans cette pièce. Alors tu te portes garante pour elle, tu prends les risques pour elle, tu fais des heures supplémentaires pour elle. Et une fois de nouveau seules, elle se reconcentre entièrement sur elle, sans lâcher ses mains. - Je peux essayer d’être présente à partir de maintenant, pendant vos consultations. Est-ce que cela pourrait vous aider… ? Elle ne le cache pas, c’est tout ce qu’elle désire, Arya. Tout ce qu’elle désire, pouvoir l’aider. Pouvoir calmer ses larmes, effacer cette douleur. Qu’elle ne se sente plus aussi seule, tout simplement.

(c) calaveras.

- i just want to heal -

— @arya warren

Une vipère en détresse. Voilà comment elle se voyait, voilà ce qu’elle était, crachant son venin quand bon lui semblait, quand elle se sentait menacée, par la vérité comme par la violence. Elle n’était plus elle-même, plus depuis longtemps. Elle n’était que cet animal, ce foutu serpent que tout le monde détestait, ce poison qui se glissait sous la peau, qui lui faisait mal autant qu’aux autres. et pourtant, pas à Arya. Ton poison ne l’affectait pas, ton poison ne semblait avoir aucun effet sur elle, immunisée qu’elle était. Elle te souriait, alors que ton venin coulait. Elle t’aidait, alors que tes crocs étaient aiguisés. Elle te soutenait, quand la fuite aurait été la meilleure solution. Elle était là. Parce qu’elle n’était pas affectée. Parce qu’elle ne sentait pas la douleur que tu propageais dans tes mots. Elle ne sentait que la douleur que tu avais dans ton corps. Elle ne sentait pas le mal que tu cachais dans tes mots. Elle ne sentait que celui qui paralysait ton coeur. et si la souffrance était telle que des lames de rasoir auraient été une douce caresse contre sa peau, l’attention d’arya, elle, laissait une trace de plaisir dans son petit cœur. L’impression qu’on venait la sauver, d’où ses excuses. ce qui te faisait mal, parce que cela te rendait faible. Tu étais l’handicapée, l’animal condamné. Et tu devais te plier, laisser les excuses t’affaiblir, sans te rendre compte qu’elle te rendaient plus forte en réalité. des excuses vites annulées par la belle étudiante qui venait lui assurer que ce n’était pas la peine. bien sûr que si... écoutez je... n’aime pas ça. Demander de l’aide... être... faible. Mais je sais le reconnaître quand... quelqu’un mérite excuses ou remerciements. dans d’autres circonstances, prononcer ces mots lui aurait brûlé la langue. Mais avec elle, seule avec la seule personne de tout cet hôpital capable de l’approcher, elle pouvait le dire sans craintes. Sa langue ne brûlerait pas. Sa langue ne brûlait pas. Sauf à la question de la demoiselle. la rage te consumait. Totalement. Lorsqu’elle évoquait le sujet. Cet hôpital était un cimetière vivant, les médecins étaient des bouchers malodorants, les infirmières semblaient toutes incapables de comprendre ce qu’était la douceur. C’était une allée de mort que tu empruntais à bord de ton tombeau personnel pour te rendre aux consultations, là où les mains mal avisées tentaient de te toucher jambes et dos, ce que tu refusais. T’étais blessée, t’avais pas envie qu’ils osent te lacérer encore plus, et les cris étaient bien souvent de la partie. Comme là. Sauf que ce cri là n’était pas le même. Il s’agissait de la douleur que l’ancienne nageuse s’infligeait, il s’agissait des pleurs d’une femme à bout qui frappait ce qui ne fonctionnait plus en elle. Il s’agissait de la mort qu’elle attendait depuis si longtemps, depuis cet accident qui lui avait tout pris. Si seulement sa vie n’avait pas été épargnée par ce destin, vicieux au point de lui causer plus de souffrances au quotidien. Ce cri, c’était l’écho de nombreux autres qui n’en finissaient pas de la tourmenter. Ce cri, c’était l’appel au secours qu’arya entendit, tandis qu’elle brisait l’espace et les frontières pour venir l’arrêter, cette vipère dangereuse... pour elle-même. tu ne t’attendais pas à ça. à cet élan de sympathie, à cette vague d’empathie, que tu ressentis dans les yeux effrayés d’Arya. Qui venait de te prendre les mains, de réduire la distance. Qui venait te sauver, entendait tes appels à l’aide. Son regard perdu dans le tien, la tristesse perdue dans le tien. Et des doigts entrelacés pour t’empêcher de te faire du mal. Et des larmes qui coulaient en abondance, tandis que que t’as tête se baissait, posait sur l’épaule si proche de l’étudiante. Elle était là. Pour toi. et ses mots semblaient prêts à la prendre dans leurs bras. Silver n’était plus seule. Elle pouvait pleurer sur les épaules de quelqu’un. Elle pouvait s’appuyer sur quelqu’un. Jusqu’à cette porte ouverte. Ce coeur mis à mal d’un seul coup rigide, la peur d’être encore une fois aperçue, faible comme jamais. Les mots prêts à sortir et le poison affectés par les sanglots, elle ne out rien prononcer qu’arya s’en occupait déjà, de la faire sortir. Cette intruse venue tout saccager. Et le regard de l’handicapée vint se perdre dans celui de la blonde, tandis qu’entre ses sanglots elle laissait un merci... s’échapper. Merci de la comprendre. Merci de la sauver. Merci d’avoir chassé le vautour qui venait se délecter de la scène morbide d’une vipère au sol, d’un chat prêt à l’aider. elle te comprenait, plus que les autres. Elle t’avait cernée, sans aucun doute. Elle voyait ce que peu pouvaient comprendre, la détresse qui y’ entourait constamment. Et tu le voyais encore quand elle te proposa de t’accompagner. Parce qu’elle savait. Que tu étais seule. Toujours seule. Toujours mal. c’est vrai ? Alors pourquoi vous ne l’avez pas encore fait ? elle serra les dents. La rage et la détresse parlaient pour elle. pardon... pardon... je... je suis désolée... vous avez sans doute bien mieux à faire... vous aviez sans doute autre chose à... elle ne pouvait pas. Elle ne savait pas être en colère contre Arya. Et pourtant elle avait peur de ce qu’elle ressentait, de se montrer faible. Elle tentait de camoufler cela par son aspect colérique mais avec Arya cela ne marchait pas. j’aimerais... beaucoup... je ne supporte pas que ces foutus médecins me touchent... est-ce que vous pensez que... que vous pourriez être celle qui... qui s’occupe de moi ? c’était comme parler avec du verre dans la gorge, demander ainsi de l’aide. Pourtant elle le devait, elle n’avait pas d’autres solutions pour se sauver. Et puis.., c’était Arya. La seule qu’elle acceptait. je veux dire... je me doute que vous ne pouvez pas le faire seule... ou alors vous êtes un génie vu votre âge... mais... mais je ne veux pas que ces porcs me touchent. Je ne... je ne peux pas les laisser poser leurs mains sur moi... c’était comme revivre l’accident, quand ils passaient leurs infâmes doigts sur ses jambes. Dans son dos. s’il vous plaît... larmes toujours présentes.
Arya était son dernier espoir.
De ne plus souffrir autant.

and i would have stayed up, with you all night, had i known how to save a life. -- @silver slytherin

Ce n’est pas de la pitié, qu’elle éprouve. Ce n’est pas de la pitié, qu’elle ressent, lorsqu’elle regarde le serpent se tordre. Ce n’est pas de la pitié, simplement de la peine. De la peine parce qu’elle ne semble pas le mériter. De la peine de la voir autant souffrir et incapable de demander de l’aide. Elle le comprend, Arya, aux yeux de la brune demander de l’aide revient à se montrer faible. Elle le comprend, parce qu’elle est elle-même un monstre d’orgueil. Parce qu’elle est bien trop fière pour se montrer vulnérable. Et peut-être que, parce qu’elle la comprend, elle ne ressent pas de colère envers elle. Qu’elle ne ressent pas cette lassitude qui pénètrent les autres membres du personnel hospitalier, chaque fois qu’elle se présente, le venin prêt à être craché. Tu ne ressens pas cette lassitude envers elle, Arya, ni même aucun dégoût. Tu ne baisses pas les bras, tu n’abandonnes pas l’idée de pouvoir l’aider, la réconforter, parce que tu es persuadée au fond de toi que Silver en serait bien plus malheureuse encore. Persuadée au fond de toi, que tout ce qu’elle aimerait, c’est avoir quelqu’un pour l’aider. C’est ce qu’elle aimerait lui dire, ce qu’elle aimerait lui faire comprendre, mais elle n’en a pas le temps, parce que sa patiente craque. Elle craque littéralement, devant elle. Elle craque et fond en larmes. Elle craque et se fait mal. Poussant l’étudiante à franchir une nouvelle limite, pour elle, avec elle. Tu ne devrais pas, tu le sais. Tu ne devrais pas t’attacher à elle. Tu ne devrais pas te montrer si émotive. Tu ne devrais pas saisir ses mains dans les tiennes, mêler tes doigts aux siens, lui offrir cette tendresse, la protéger avec douceur. Elle ne devrait pas. Pourtant, lorsque la tête de Silver vient se poser contre son épaule, la blonde détache doucement ses mains pour venir passer ses bras autour d’elle. Elle la prend dans ses bras, pour lui prouver qu’elle est là. Elle la prend dans ses bras, pour sécher ses larmes et apaiser son cœur. Elle la prend dans ses bras, pour lui offrir le repos auquel elle a droit. Repos perturbé par l’arrivée d’une infirmière. Repos perturbé mais vite retrouver, parce qu’Arya ne laissera personne apercevoir Silver dans cet état. Parce qu’Arya ne laissera personne venir faire du mal à son cœur, volontairement ou non. - De rien. Qu’elle souffle, doucement, le bout de ses doigts venant caresser son dos, ses bras. Le bout de ses doigts venant lui procurer cette assurance qu’elles resteront deux, uniquement deux.
Deux, et une présence lors de ses futures consultations. Une proposition qu’elle lance, sans savoir si elle en aurait réellement le droit. Une proposition qu’elle lance, parce qu’elle ne supporte pas de voir tant de souffrance dans le regard de sa patiente. Tant de souffrance dans ses mots, acerbes, violents, lui reprochant de ne pas avoir encore été présente pour elle. Mais une fois de plus, tu ne lui en veux pas. Une fois de plus, tu n’en tiens pas rigueur à Silver, parce que tu sais qu’il s’agit uniquement d’un mécanisme de défense. - Je ne voulais pas m’imposer… Mais si ma présence peut vous faire du bien, je serais là. Voix douce, rassurante, sans tenir compte de son agressivité. Touchée, par la confiance que Silver place en elle. Touchée, en comprenant qu’elle a besoin d’elle pour prendre en charge ses soins plutôt que de vrais médecins. Secouant la tête, faible sourire aux lèvres, elle répond immédiatement. - Je ne suis pas certaine d’avoir l’autorisation de vous toucher, je ne suis encore qu’étudiante, mais je vous promets d’en faire la demande. D’une main, elle se permet d’essuyer avec tendresse quelques larmes coulant encore sur son visage. - Et s’il faut que je fasse une formation, je le ferais. T’es prête à tout pour l’aider, Arya. T’es prête à tout pour lui venir en aide, pour apaiser son esprit, pour qu’elle se sente en sécurité. T’es prête à tout, comme tu le fais aujourd’hui. Elle est dure, la bête. Ses mots sont durs, envers les médecins, les infirmières, mais elle comprend ce besoin d’extérioriser. Elle comprend ce besoin de faire passer cette colère qu’elle ressent en elle. - Vous savez… Demander de l’aide ne fait pas de vous quelqu’un de faible… Tout ce qui compte c’est alléger un peu vos douleurs… Autant physiques qu’émotionnelles. Ce qu’elle tente de faire, en passant ce moment avec elle. En l’aidant à se rhabiller, en restant près d’elle, en séchant ses larmes, en gardant ses bras autour d’elle. Et tu sais que tu serais capable de faire quoi que ce soit qu’elle te demande, là, Arya, dépassant une fois de plus les limites imposées par le métier.

(c) calaveras.

- i just want to heal -

— @arya warren

Cela faisait du bien… c’était étrange, pour une femme comme silver, mais avoir arya à ses côtés, pouvoir se reposer sur elle, cela ne lui faisait que du bien. elle se sentait en sécurité, avec elle. elle se sentait en sécurité, tandis qu’elle voyait, qu’elle lisait, dans les yeux de la blonde, qu’elle la comprenait, qu’elle ressentait ce qu’elle ressentait. c’était comme si elle voyait ce que les autres ne voyaient, pas. Comme si elle sentait que tu ne pouvais pas demander de l’aide, comme si elle savait que tu ne faisais que te défendre. C’était un mécanisme de défense, et elle semblait le connaître sur le bout des doigts, puisqu’elle ne tenait jamais compte de tes propos mal avisés, de tes mots difficiles, de tes paroles destructrices. Là où tous les autres médecins s’énervaient, il y avait arya. Arya, et sa bonté, arya et sa douceur, arya et sa tendresse, arya et sa patience, surtout. et silver lui faisait confiance. C’était quelque chose de si rare, c’était un acte si difficile, pour cette ancienne nageuse. Mais elle savait lui faire confiance, malgré le poison qu’elle crachait. Elle savait lui faire confiance, se retrouvait même à pleurer dans ses bras. elle savait lui faire confiance, et laissait ses larmes la tâcher, alors qu’elle sentait cette douce et faible étreinte. t’avais même plus la force, quand l’infirmière entra. T’aurais été capable de lui cracher toute ta haine, mais t’en avais peut-être même plus la force, alors qu’arya s’interposa pour faire sortir la mécréante. et en un remerciement, elle montra toute l’affection qu’elle avait pour la jeune blonde. Parce que ce que cette dernière venait de faire, pour elle, était un merveilleux cadeau. Elle avait camouflé la faiblesse du serpent, aux yeux du vautour. Elle avait camouflé la faiblesse du serpent, qui ne voulait pas se montrer ainsi. Elle avait préservé sa force, et c’était le plus beau de tous les actes, hormis ceux qui visaient à réduire la douleur que ressentait l’handicapée. Comme cette proposition. Cette proposition qui attisait la haine de silver, mais pas envers arya, malgré ce que ses mots auraient pu faire croire. parce que t’étais incapable de ne pas lâcher ta haine. Ta haine, contre cet hôpital, ta haine, contre ce tombeau roulant, ta haine, contre cette vie saccagée, ta haine contre ce monde. ce monde qui t’avait tout enlevé, ce monde qui se satisfaisait de ta souffrance constante, ce destin qui gardait un rictus sur les lippes, à chaque fois que tu criais, à chaque fois que tu maudissais ce corps, à chaque fois que tu te faisais mal, volontairement ou non. C’était un cauchemar sans fin. mais arya était là. doux petit être, doux petit chat, qui savait comment apporter un peu de tendresse, à la manière de ces félins qui savaient se glisser contre une peau fragile, pour la caliner. Il y avait de l’amour. Le genre qui venait la sauver, le genre qui savait l’aider à se relever, quand ses pauvres membres ne pouvaient pas le faire en vrai. Et alors que la belle lui assurait qu’elle serait là, qu’elle demanderait même si elle pouvait lui administrer les soins, et surtout, qui lui disait même être capable de faire une formation, silver ne put s’empêcher de serrer ses bras autour d’arya. Comme pour lui rendre cette étreinte, comme pour lui dire merci, un geste bien plus puissant que chacun de ses mots. merci… merci infiniment… au moins.. ; avec vous… ça ira… parce que c’était la vérité. Parce que c’était une magie que seule la blonde savait créer, savait donner. Le simple fait qu’elle puisse la toucher sans créer l’hystérie de la nageuse était une preuve qu’elle avait de l’or dans les doigts, et une présence divine dans le cœur. néanmoins, ses derniers mots vinrent lui faire réfléchir, en un sens qu’elle n’appréciait pas. je… non… non, je ne le vois pas ainsi… nje ne peux pas me permettre d’être faible… je… j’ai déjà tant perdu… je ne veux pas perdre ça… et ce ne sont pas ces maudits docteurs qui pourront me faire changer d’avis. Je ne veux pas demander de l’aide. Pas à eux, en tout cas. mais à elle, oui. à arya, oui. parce qu’elle était différente. Elle avait le cœur sur la main, quand les autres avaient les mains bien trop dures. Elle avait le cœur sur la main, savait comment toucher sans faire mal, savait comment passer outre les défenses du reptile.
mais à vous… je veux bien…
Seulement à elle.
Seulement à arya.

and i would have stayed up, with you all night, had i known how to save a life. -- @silver slytherin

Elle faiblit, se ramollit, dans ses bras. Elle se laisse aller à plus de vulnérabilité, dévoilant, finalement, qu’elle pourrait bien se briser. Elle baisse les armes, dans ses bras, l’handicapée, et contrairement à tout ce qu’elle a bien pu dire, à ses cris, à ses larmes, cela semble lui faire le plus grand bien. La volonté de préserver son image, de maintenir cette carapace de femme dure et forte, celle lui la raccroche encore un peu à la vie, contraste avec le soulagement qu’Arya sent parcourir son corps et son esprit, en tenant Silver dans ses bras. Tu sens qu’elle se sent un peu mieux, lorsqu’elle pleure dans tes bras, Arya. Lorsque pour une fois, elle n’a pas besoin de prétendre quoi que ce soit. Lorsque pour une fois, elle touche du doigt quelqu’un capable de la réconforter. Une épaule sur laquelle s’appuyer. C’est ce qu’elle est, aux yeux du serpent, Arya. Et il s’agit-là exactement du rôle qu’elle souhaite tenir. Du rôle qu’elle tient à avoir auprès d’elle. Parce que son cœur s’est entiché, avant même qu’elle ne puisse avoir le temps de le réaliser. Elle la tient, la garde dans ses bras, comme si elle essayait de la protéger du monde entier. Comme si chaque petite chose se trouvant dans cette pièce pouvait venir l’achever. Elle l’enveloppe de sa tendresse, comme si elle essayait de la protéger du monde entier, et surtout d’elle-même. Une étreinte rendue et la brune la serre dans ses bras à son tour. La brune lui montre qu’elle tient peut-être à elle, elle aussi. Et c’est quelque chose qui te fait du bien, Arya. T’as trop l’habitude de donner sans retour. Trop la fâcheuse manie de t’attarder sur ceux qui n’en valent pas la peine. Mais Silver, elle en vaut la peine, tu le sens. Elle mérite d’être aidée. Aujourd’hui, demain et tous les autres jours qui suivront. - Il n’y a pas de quoi… Quelques mots qu’elle souffle, doucement, pour balayer des remerciements qui n’ont pas lieu d’être. Sentir qu’elle va bien, qu’elle va mieux, du moins, est tout ce que désire la blonde. Et c’est pour cette raison, seule et unique raison, qu’elle s’aventure sur un terrain glissant, essayant de lui faire comprendre qu’elle a besoin d’aide et qu’elle ne doit pas se punir elle-même en refusant de la demander. Mais tu sens qu’elle n’est pas prête à l’entendre, Arya. Tu sens qu’elle ne veut pas l’entendre. Et tu refuses de la brusquer, ce n’est définitivement pas la stratégie que tu as décidé de mettre en place avec elle. Toi, t’essaie plutôt de la calmer par ta douceur, par son soutien sans failles malgré ses crises de colère. Elle est touchée par ce qu’elle entend. Par ce qu’elle comprend. Silver a tout perdu, et la seule chose qu’il lui reste, c’est ce semblant de fierté. Alors elle se tait à ce sujet, profitant simplement du fait qu’avec elle, elle n’a pas peur de demander de l’aide. Un pas en avant. Se détachant légèrement de son étreinte, Arya vient saisir les mains de l’handicapée, en reprenant avec douceur. - Et moi je suis là. Promesse assurée de ne pas l’abandonner. - Comment rentrez-vous chez vous ? L’air préoccupé installé sur son petit minois, parce qu’elle sait Silver seule. Parce que son serpent est complètement épuisé, incapable de se rhabiller. Parce que son serpent est bouleversé, noyé dans les larmes. Parce qu’elle ne voudrait pas qu’il lui arrive quelque chose. Parce qu’elle a peur qu’il lui arrive quelque chose.

(c) calaveras.

- i just want to heal -

— @arya warren

Avec elle, c’était différent. Avec elle, c’était comme un autre monde, une autre vie. la fierté ne voulait plus rien dire, quand bien même elle l’exerçait sans relâche. La fierté n’était qu’un mot, avec arya. Parce que cette jeune étudiante savait comment la toucher, comment l’apprivoiser. Si elle était serpent, alors arya était charmeuse. Et savait comment éviter de se faire mordre, pour avoir un corps enroulé autour du sien, un amour qui faisait du bien, la tendresse qui s’oubliait sous les assauts de la vipère, la tendresse qui avait besoin d’exister, parfois. avec elle, tu te sentais en confiance. Elle savait comment te parler, savait lire entre les lignes, comprenait que le poison n’était qu’un mécanisme de défense, comprenait que ce n’était pas dans le but de blesser, mais de garder sa carapace, alors que tout le reste était parti. Dans le but de garder ta protection. L’unique que tu avais désormais, tandis que, faible, tu te rendais compte chaque jour un peu plus que tu n’étais pas capable de faire grand-chose, à part toujours dans cette tombe mobile, attendant la mort, toujours un peu plus. et elle aurait pu ne pas le voir. Voir combien arya voulait son bien. elle aurait pu la mettre dans la même catégorie que ces blouses blanches qui ne cessaient de l’examiner, qui ne cessaient de la brimer, la toucher, ce qu’elle ne supportait pas. ses jambes lui faisaient si mal, et quand l’un des médecins osait les toucher, c’était une horreur. Une douleur qui ne disparaissait pas quand c’était arya qui le faisait, mais qui semblait s’apaiser au moins un peu. Une douleur qui ne faisait plus autant de ravages, quand elle avait une épaule sur laquelle pleurer, une épaule qui l’accueillait sans gêne. Et chaque fois qu’elle la voyait, elle avait cette impression, silver. Celle qu’arya était juste comme elle, qu’elle comprenait pour le vivre. Peut-être pas avec la même intensité, parce que ses jambes étaient toujours là. mais elle avait ce sentiment que le cœur de l’étudiante était comme le sien. Fier. Trop fier. et si avec toi elle se sentait aussi bien, c’était peut-être parce qu’elle te voyait, et se rappelait combien il était difficile de ne pas se protéger, de ne pas se méfier, de ne pas se haïr. comme elle se haïssait, elle. silver ne s’aimait pas, elle se détestait, même. ce corps, cette vie, ce destin. Ce destin funeste, qui ne cessait de lui faire tant de mal. Et pourtant, en larmes dans ses bras, elle parlait, elle se confiait, elle oubliait presque combien elle ne s’aimait pas. parce qu’elle n’avait pas besoin, quelqu’un était là pour l’aimer à sa place. et alors qu’elle t’assurait qu’elle resterait, tu l’entendis te poser une question qui semblait prête à lui faire mal au cœur. parce que la réponse était malheureusement la suivante. je… roule… enfin, je… je rentre en fauteuil. parce qu’elle ne supportait pas les véhicules. Pire encore, ils étaient la source de ses cauchemars, la nuit. La source de ses faiblesses, la journée. Elle avait peur, une peur folle des voitures, et de tous ces moyens de transports qui l’avaient détruite. ne… ne vous en faîtes pas, je l’ai déjà fait des centaines de fois. malheureusement. Et toujours seule. et tu adorerais, qu’elle t’accompagne. Mais c’était une demande que tu n’étais pas prêter à formuler toi-même. parce qu’arya était sans doute occupée. Parce qu’elle avait sans doute mieux à faire. Et parce que le serpent avait beau se confier, il existait certaines paroles qu’elle ne parvenait toujours pas à prononcer. Elle demandait de l’aide, mais ne savait pas toujours comment faire.
Ses yeux la demandaient pour elle.

and i would have stayed up, with you all night, had i known how to save a life. -- @silver slytherin

Elle n’est qu’une mais divisée en deux. Il y a ce qu’elle montre et il y a ce qu’elle est. La froideur venant camoufler la sensibilité, la distance préservant la douceur, le silence protégeant l’intérêt. Elle n’est qu’une mais divisée en deux, Arya, et Silver a droit à la meilleure partie d’elle. Depuis le premier jour, depuis que son regard s’est posé sur ce serpent apeuré ne faisant que crier. Il en est de même pour Silver, deux faces, celle qu’elle dévoile au monde et celle qu’elle garde pour la toute petite intimité. La femme plus fragile qui ne demande qu’à être aidée. Et plus le temps passe, plus elle se retrouve en présence de cette deuxième femme, vulnérable. T’as envie de l’aider, tu le ressens au fond de toi, qu’elle soit forte ou qu’elle soit faible, qu’elle soit folle ou qu’elle soit peine, t’as envie de l’aider. T’as envie qu’elle puisse s’appuyer. Quitte à enfreindre les règles. C’est ce qu’elle fait, elle ne respecte pas le règlement, elle ne respecte pas les codes, les bienséances des médecins. Elle ne respecte pas l’adage incitant les professionnels de santé à ne pas trop s’impliquer auprès de leurs patients. Elle efface tout, en tenant Silver dans ses bras. Elle efface tout, en se plaçant comme réceptacle de ses larmes. Cette question qu’elle se permet de poser, elle dépasse toutes les limites. Elle dépasse tout, parce que jamais elle ne devrait avoir à penser à ses patients en dehors de ces quatre mûrs. Mais tu le fais. Mais tu t’inquiètes pour elle. Mais tu la vois beaucoup trop faible pour rentrer. Et cette réponse, elle aurait pu la deviner. Cette réponse, aussi triste soit-elle, elle est d’une évidence funeste. Les mots qui tournent dans la tête de la blonde, qui secouent son esprit, qui transpercent son cœur, elle hésite, tergiverse, puis l’évidence transparait. - Si vous le voulez, je peux vous raccompagner chez vous. Petit sourire en coin, pleine de douceur, alors qu’elle reprend innocemment la parole. - J’ai déjà terminé ma garde depuis un moment déjà, alors je suis entièrement libre. Elle révèle qu’elle n’est plus en service. Révèle qu’elle ne devrait pas être là, à ses côtés. Et pourtant, elle propose d’en faire encore plus. Elle propose de s’investir encore un peu plus, pour elle. Uniquement pour elle. Uniquement pour s’assurer qu’elle sera bien, qu’elle sera en sécurité. Et loin des ténèbres, surtout. Loin des ténèbres toujours si présentes autour d’elle. Loin des ténèbres qu’elle parvient, Arya. Qu’elle regarde en face. Qu’elle tente de faire fuir. Ou bien de s’en nourrir.

(c) calaveras.