smokers outside the hospital doors - balthazar

01/ wild roses on a bed of leaves in the month of may dans le premier souffle projeté par l’enfant déjà l’alerte de complications que le jeune couple n’aurait pas su prévenir, la tache sur l’histoire familiale parfaitement bien ficelée. tâches de mucus qui embourbe ses poumons comme son appareil digestif, et les médecins qui annoncent penaud que pour qu’il vive, il faudra de nombreuses opérations. 02/ it’s only teenage wasteland. d’abord cinq, puis quinze, puis vingt, et enfin cinquante ans dernièrement. l’espérance de vie en fonction de l’état des recherches, et tout récemment une toute dernière découverte qui lui gardera de nombreuses années pourvu qu’il sache en faire l’usage – lui qui n’avait pas d’idées de ce qu’il allait faire en grandissant pour s’être développé privé d’avenir et qui se retrouve privé de mourir, anxiétés d’un enfant dans un corps adulte qui aura longtemps refusé de bien grandir. 03/ well you do enough talk, my little hawk, why do you cry? tell me what did you learn from the tillamook burn? or the fourth of july? we're all gonna die c’est qu’il a toujours été petit et maigre, balthazar, avec tous ses problèmes de santé. la douceur qu’on voulait garder près de soi, et que ses parents ont longtemps gardé avant de se résigner à le présenter. pas un futur leader d’entreprise, toujours à la traîne derrière une sœur qui l’attendrait. dans sa voix enrouée déjà les mots des grands hommes, et dans son alimentation millimétrée déjà les revendications écologistes que ses parents ne sauraient jamais tolérer. 04/. lay your weapons down! they're calling off the war on account of losing track of what we're fighting for. c’est qu’il a toujours eu le cœur militant, et que rien n’a jamais été en dessous de ses combats. dans les sujets verts son fer de lance, dans les idées sociales ses plus grandes passions, de la protection de l’homme à celle du plus petit des papillons. papa et maman font des profits trop grands pour eux, et c’est lui qui tente de réparer l’empreinte qu’ils ont sur ce monde, qui tente de faire de son court passage tout ce qu’il y a de mieux – et une rigueur qui peut paraître parfois difficile à ajuster en société. 05/ finalement c’est la physique qui l’a choisi. ç’aurait pu être la médecine, la chimie ou la philosophie, ses notes n’ont jamais eu à baisser. juste avec l’avancée de la vie un cursus aménagé, lui qui redouble une fois de plus une année pour en avoir raté la moitié auparavant. toujours doué scolairement, et ce dans toutes les matières, qui aurait pu devenir le premier s’il n’avait pas été autant suivi médicalement. columbia qui lui a ouvert ses portes splendidement, et enfin un aller simple hors de la ville qu’il avait tant maudite. 06/ c’est trikafta qui a fait son entrée dans sa vie, il y a deux mois de ça. le traitement qui n’est pas gratuit et qu’il a dû remplacer par d’autres pour être sûr de pouvoir se les payer, mais qui a définitivement changé sa vie. finalement des fous rires qui ne se terminent pas en quinte de toux à n’en plus finir, finalement une possibilité de sortir faire une promenade plus longue que quelques minutes, enfin une idée de la vie, même si la maladie reste tapie. 07/ you are loved more than you know, i hereby pledge all of my days to prove it so. though your heart is far too young to realize the unimaginable light you hold inside adama a toujours été la lumière de sa vie ; soleil là où il était plus lunaire, réussite et sourire là où lui ne pouvait que diligemment suivre, bonne figure quand lui n'en était plus capable - présente jusque dans les pires crises, plus la moindre pudeur sotte après l'avoir cru mourir deux ou trois fois, et aujourd'hui le deuxième jumeau ne se fie toujours qu'à elle en premier jugement. la plus importante, la plus adorée de son côté. 08/ i would come to fix you c'est elle qui a gardé le contact avec une famille qu'il veut à peine fréquenter, qui le maintient en vie par la force des sourires et des dons, à qui il doit sûrement trikafta et sa renaissance momentanée. lui ne veut plus trop leur parler, passe les fêtes de fins d'année dans les associations qu'il ne fatigue jamais de fréquenter. 09/ high hopes, ooh when it all comes to an end, but the world keeps spinning around toujours prêt à ten rminer dans ses bras, pourtant ; la jumelle dont on pourrait percevoir leur lien comme négativement, toujours à tout juger pour elle, ses histoires de coeur comme ses vêtements, en attendant la même chose de son côté ; un guide, une lumière à suivre, et qu'est-ce qu'elle est rayonnante, adama, quand elle a l'impression d'aider. 10/ you got wires, goin' in you got wires, comin' out of your skin. i got tears that are scared of the facts aujourd'hui ce sont les repas forts en calories, les compléments par sonde gastrique et les exercices de respirations qui composent son quotidien, la kiné et les nombreux examen. enfin un tout petit peu de place pour ses études, et pour une fois, lui qui ne se pardonnerait pas de redoubler.