Sujet: dying is your latest fashion ± jet Mar 10 Déc - 2:36
dying is your latest fashion
Jet - Cobain
«Les noeuds sacrés de la vraie amitié se forment bien plus facilement sous un humble toit et dans les cabanes des bergers que dans les palais des rois.» roland furieux
TRACKLIST
► "The Webs We Weave" - 2:53 ► "When I Go Out, I Want to Go Out On a Chariot of Fire" - 4:01 ► "Situations" - 3:07 ► "The Guillotine" - 4:32 ► "Reverse This Curse" - 3:40 ► "Cellar Door" - 4:36 ► "There's No Sympathy for the Dead" - 5:27 ► "My Apocalypse" - 4:43 ► "Friends and Alibis" - 4:10 ► "Not Good Enough for Truth In Cliché" - 3:51 ► "The Day I Left The Womb" - 2:23
Confortablement installée, ce soir t'as décidé que tu ne bougeais pas. Ils sont rares, vos jours de repos. Ces soirées où ne vous produisez exceptionnellement pas pour laisser à Al' le temps de reposer un minimum sa voix et à vous de récupérer un peu de votre sommeil en retard. Bon certes de tous t'es loin d'être la plus chiante avec ça, tout simplement parce que t'évites de fermer l’œil un maximum. Les cauchemars ne t'ont pas foutu la paix, encore moins depuis le décès de ta tante. T'as de la chance cependant, dans ton malheur. Tu n'es pas seule. Y'a le groupe qui est là, chacun à leur manière. Bowie et sa façon de toujours te pousser vers l'avant, Jet et sa douceur, Merc' et ses conneries pour mieux t'changer les idées. T'serais rien sans les Guilty Pleasures Nana, t'en es bien avertie. T'essaies de leur rendre, cet amour. Tu prends soin d'eux, t'fais attention aux petits détails comme une vraie petite maman. T'hésites pas à hausser le ton quand les chamailleries empiètent trop sur le travail et qu'au final les séances d'enregistrement finissent par être un instant de récréation du début à la fin. Vous êtes comme ça dans le fond, vous n'arrivez jamais à tenir en place bien longtemps.
Aujourd'hui, t'as pris le temps. T'as commencé ta journée par un très long bain des plus relaxants, puis tu t'es préparée un petit déjeuné de roi. Les pancakes à dix sept heures mais pas pour le goûter c'est un concept d'accord? T'y peux rien si t'es toujours victime du décalage horaire entre Tokyo et New-York. Peu importe que t'aies pas vraiment vu le jour aujourd'hui, tu comptais pas vraiment sortir après tout. Puis pour la pénombre à l'extérieur tu peux remercier l'hiver pointant férocement son nez. Les chaleurs sont déjà bien retombées, vous avez déjà eu le droit à quelques flocons de neiges. Rien de bien fou, rien qui ne te rappelle tes contrées japonaises mais assez pour te faire lever le nez et sourire toutes quenottes dehors. Comme le joyeux kitsune que tu es. T'as déjà commencé tes emplettes pour les fêtes, cette année tu gâteras les tiens comme jamais. T'as vu un peu les choses en grand, certes. Mais t'as eu l'héritage de ta tante pour t'offrir un quotidien décent sans que tu n'aies besoin de débourser quoi que ce soit. T'as acheté une nouvelle guitare pour Jet, un modèle sur lequel tu l'as entendue s'extasier dans les bras de Roscoe. T'as même posé le sticker du groupe, t'as customisé la sangle non franchement t'as vu les choses en grand pour faire sourire ta go sûre. T'as eu la possibilité de dépenser sans regarder alors ça aurait été bête de vous priver. Mercury, pour lui bien sûr t'as choisi la plus fine des basses. Le plus beau des bébés pour ton jumeau d'conneries. Là dessus t'es sûre de tomber dans le mille direct, c'est que les doigts fins de môsieur sont destinés à ce genre de modèles voyez vous.
Pour ton meilleur pote, les choses sont toujours plus compliquées. Après tout vous avez déjà passés plusieurs noëls ensemble et tu l'as déjà couvert mille fois de cadeaux. Pire que s'il était ta meuf putain. Cette année t'as fait les choses façon... Westwood. S'il vous plait. Ouais... T'es comme ça et franchement rien que de rentrer dans une telle boutique t'avais l'impression de faire tâche. Enfin pas vraiment, car Vivienne elle aime c'qui est décalé pas vrai? Alors ta ganache de parfaite petite japonaise anarchique au final collait plutôt bien avec le décor. Tu t'es lâchée sur quelques vêtements, rien de bien fou si ce n'est une veste ainsi qu'un futal des plus grunge possibles. Evidemment, tu t'es laissée avoir par un collier et une bague armure... Tu peux les voir traîner d'ici, alors qu tu reposes comme une loque sur ton canapé. T'as fais l'effort d'acheter un sapin qu'il reste à décorer. T'as descendu les cartons de décorations du grenier de l'appartement. Il ne reste plus qu'à. Mais t'y arrives pas, pas sans Obasan. C'était votre rituel à vous, puis vous vous battiez comme deux connes pour être la plus rapide et installer l'étoile tout en haut de l'arbre aux douces odeurs hivernales. Le mois de décembre est déjà bien entamé et pourtant tu ne t'y résous toujours pas.
Un cône roulé à la perfection entre tes lèvres, t'aspires une longue taffe de weed s'insinuant dans tes poumons en te laissant ce gout si familier sur le bout de la langue. La tête balancée en arrière contre l'accoudoir du canapé contre lequel tu reposes, les enceintes de ton système audio balancent un vieil album que t'écoutais lors de ton arrivée à la grosse pomme. Tes mains resserrées comme si tu tenais des baguettes invisibles et les paupières closes, tu t'agites en fendant l'air de tes petits poings comme si tu jouais avec ta batterie. L'airdrum, c'est tout aussi sérieux que le airguitar c'est juste moins connu c'est tout! T'apprécies les notes, tu t'enjoues lorsqu'un semblant de solo arrive et qu'il te faut poser ton pétard dans le cendrier et donc, te relever pour pouvoir t'acharner comme un réelle passionnée ne manquant pas le moindre tintement de cymbale. Tu sursautes, secouée d'un frisson lorsqu'on frappe à la porte d'entrée et que la sonnette ne s'excite. Putain les gens ils savent pas qu'Halloween c'est plus que passé? Tu râles, en te demandant qui peut bien venir t'emmerder à une heure, relativement tardive étant donnée que l'horloge murale de l'entrée indique déjà vingt-deux heures. Bordel tu vis vraiment en décalé Nana. Un coup d’œil par le judas te raidit pour de bon et t'ouvres la porte à la volée. La mine ébahie.
"Mo-chan?" T'interroges, le myocarde battant. Jet se tient sur le seuil de ta porte, la mine couverte de noir dû au khôl de ses yeux ayant coulé. T'as pas le mérite d'être bien grande, mais tu grappilles quelques centimètres à ta sœur de cœur alors t'hésites pas à la couvrir de tes bras encrés. Ton épiderme tombe contre le cuir détrempé et fatigué de son perfecto alors que tu attires la petite silhouette contre toi. Tu sais que généralement, les mots peuvent attendre. Que la prendre dans tes bras et la serrer très fort sans pour autant lui poser mille et un questions c'est bien aussi. Mais tu ne peux t'abstenir trop longtemps pas vrai? "Daijōbu... J'suis là Jet, j'suis là... Tu ne t'es pas blessée?" Tu te mets à interroger d'une voix caressante, douce en tentant du mieux que tu puisses de la rassurer. Tu frottes affectueusement sa carcasse frêle et tremblante. Tu l'aimes bien trop pour la voir dans un état comme ça. Tu lui donnes toute ton affection, toute ta chaleur humaine alors que petit à petit tu l'attires avec toi à l'intérieur en refermant la porte derrière vous d'un geste de pied. La casquette de maman poule fièrement vissée sur le haut de ton crâne, tu attires ton petit contre toi sur l'assise du canapé. Mais le plus important, la débarrasser de ses fringues trempés.