fire meet gasoline. (silver)

flame and candle meet, fire meet gasoline, fire meet gasoline, i'm burning alive. -- @silver slytherin

Il y a cette intuition, en elle. Cette intuition que la belle brune étendue à ses côtés mérite bien mieux que ce qu’elle semble penser. L’intuition qu’elle n’est capable que de se dénigrer, se détester, le faisant parfois payée au reste du monde. Et t’en es la première victime, Joy. T’as essuyé ses cris, t’as essuyé ses insultes et ce venin avec lequel elle n’a cessé de te piquer. T’as affronté la bête, le monstre, pour finalement réaliser qu’elle n’est en réalité qu’une femme blessée. Une femme apeurée. Et c’est certainement cette peur, qui la pousse dans cette agressivité, toujours un peu plus. Et c’est certainement ce dégoût d’elle-même, qui la pousse à s’en prendre aux autres. Y compris à ceux qui pourraient l’aider. Est-elle l’une d’entre elles, Joy ? Elle n’en est pas certaine. Pas certaine d’être à la hauteur pour pouvoir panser ses plaies. Pas certaine d’être la bonne personne pour réconforter une âme abîmée. C’est pourtant ce qu’elle accepte de faire, ce soir. C’est pourtant ce qu’elle a accepté de faire, sans hésitation aucune, en la voyant perdre tout espoir, face à ce lit sur lequel elle ne parvenait pas à s’installer. Au fond, t’as simplement été touchée, Joy. Touchée par ce qu’elle t’a laissé entrevoir. Et peut-être qu’avoir rencontré la furie avant de découvrir la peine n’a été qu’encore plus fort. Plus fort, te permettant de t’attacher bien plus encore. - Vile, vile, peut-être oui, mais pas flatteuse. Et sa main ne se détache pas des siennes. Un contact maintenu. Un contact qui semble presque naturel. Tellement qu’elle n’y fait plus vraiment attention, Joy. Il n’y a que l’état de Silver, à quoi elle fait attention. Il n’y a que ce désir d’effacer cette peine sur son visage, lorsqu’elle lui affirme que ses jambes sont repoussantes, qu’elle est repoussante. Parce que t’es pas repoussée, toi, Joy. T’es pas repoussée par ses jambes abîmées, t’es pas repoussée par ses membres endoloris, ni même par ce fauteuil sans quoi elle ne pourrait pas se déplacer. C’est tout ce qu’elle lui prouve, ce soir, en restant là à ses côtés. Et elle ne sait pas depuis combien de temps la brune est handicapée. Elle ne sait pas s’il est déjà trop tard pour la sauver. Mais elle essaie. Elle essaie, gardant ses mains plus précieusement encore, en voyant son regard humide à nouveau. - Ce n’est pas pareil, oui, j’imagine… Mais peut-être que… Cela pourrait vous faire plus de bien que vous ne l’imaginez… Peut-être que vous avez simplement besoin d’un peu plus de temps… Pour une raison qui lui échappe, elle n’a pas envie de voir Silver laisser échapper cette passion qui semble tant lui tenir à cœur. Elle n’a pas envie de la voir abandonner l’eau, son élément, parce qu’elle a cette sensation atroce au fond d’elle, qu’il n’y a plus rien pour la raccrocher à la vie. Tu sens tellement de souffrance, Joy, que tu as simplement envie de lui laisser entrevoir un peu de repos, un peu de bonheur. Et tu sais qu’elle ne se laissera pas approcher, par qui que ce soit, mais peut-être qu’avec un peu de temps, elle finira par donner sa confiance à la personne en charge de l’aider. C’est ce qu’elle lui souhaite. Ce qu’elle espère pour elle. Qu’elle retrouve un jour cette passion, même si elle devra découvrir une nouvelle manière de l’appréhender. Tout comme sa passion, à elle, qui vient désormais prendre part à la conversation. Et elle répond, sourire aux lèvres. - C’est un peu de tout, mais disons que c’est à ma manière à moi. Je peux peindre une situation, une personne, un paysage, mais de la façon dont moi je le perçois. Parce qu’elle peint avec son cœur, Joy. Elle peint avec ses tripes. L’âme scintillante et le cœur enflammé. C’est ce qu’elle aime, c’est ce qui l’anime. - Si, bien sûr, j’en rêvais mais… C’est parfois compliqué, d’obtenir ce que l’on souhaite. Et tu t’arrêtes ici, Joy. Parce que tu ne peux pas te dévoiler davantage. Tu ne peux pas ouvrir ton cœur davantage et te livrer sur tes désillusions, sur tes piètres moyens. Tu préfères évoquer ton amour pour la peinture. Elle la contemple, avec douceur, avec bienveillance, l’heure défile et elle sait qu’elle va bientôt devoir quitter cet hôtel. La laisser ici, en sommes. Et elle éprouve ce faible pincement au cœur, celui qu’elle tente de faire taire, mais qui persiste. Alors dans un élan de tendresse, elle reprend. - Vous savez, si… Si vous avez besoin de quelque chose, cette nuit, il y a quelqu’un à l’accueil qui est là jusqu’à demain matin. Vous n’aurez qu’a appeler avec le téléphone sur la table de chevet. Ton esprit s’agite, Joy. Tu te mets à penser qu’elle pourrait avoir besoin de se lever durant la nuit, et ne plus parvenir à regagner son lit, comme tout à l’heure. Tu voudrais être certaine que s’il venait à lui arriver quelque chose, elle sache que quelqu’un pourra rapidement intervenir pour l’aider. Tu voudrais qu’elle puisse dormir sans craintes, et toi aussi.

(c) calaveras.

- nothing can stop the flames -

— @joy stevenson

Il y eut un nouveau sourire, lorsque la belle lionne lui assura que ce n’était pas de la flatterie. Et peut être avait-elle raison, même si le serpent était incapable d’en être sûr. Peut être qu’elle avait raison, qu’elle la voyait réellement ainsi. Était-ce seulement possible ? Elle l’ignorait, complètement, elle l’ignorait, elle voulait y croire, mais chacun de ses espoirs s’étaient si vite envolés qu’elle n’était plus sûre de rien, et laissa le compliment de Joy comme il était, osant sourire et imaginer qu’elle le pensait réellement. tu le voyais dans son regard, en vrai. Tu le voyais, elle pensait ce qu’elle disait, elle pensait chaque mot qu’elle prononçait, qui sortait d’entre ses belles lèvres. Tu avais juste du mal, Silver. Parce que tu ne te voyais pas ainsi. Tu avais juste du mal. à croire à cette vérité. Pourtant, tu ne voulais pas la décevoir. La féline avait assez enduré tes paroles, ton venin. Tu ne voulais pas en rajouter, en lui confiant que tu ne savais pas croire à ses paroles lorsqu’elles tentaient de te réconforter. Pas en ses compliments. Parce que tu n’étais que monstre. si vous le dites... un faible sourire, mais c’était si dur. Si compliqué. De se dire que c’était possible. Possible qu’on la voit autrement. De se dire que c’était possible. Possible que la lionne puisse voir plus loin que le physique, que le tombeau roulant qui lui servait à se déplacer, de voir plus loin que les jambes les plus affreuses au monde. Pourtant elle n’abandonna pas, Joy. Elle avait la volonté, elle avait la force. Elle était magnifique, une vraie reine aux yeux d’une vipère qui ne pouvait s’empêcher de sentir son coeur fondre un peu en la sachant près d’elle, en l’entendant parler de son élément, de l’eau, et des sacrifices à faire pour à nouveau ressentir le bonheur que cela lui procurait. je ne sais pas... parce que si dans l’eau tu te retrouvais coincée à cause de ton corps, si tu ne pouvais plus expérimenter le plaisir de nager, à quoi bon ? mais elle ne voulait pas que les idées de la blonde soient mal perçues. peut-être... mais... je ne peux pas faire confiance à n’importe qui pour ça... et son regard se posa sur les yeux magnifiques de ce félin, qui lui tenait encore la main. Elle aurait voulu lui demander de le faire, de l’accompagner dans l’eau. Mais c’était hors de propos, et elle ne pouvait pas demander cela. La richesse n’apportait pas tout, et ce n’était pas en brandissant de l’argent qu’elle pourrait forcer une femme de chambre à être accompagnatrice dans une telle étape. Qui plus était, elle ne voulait pas que Joy la croit capable de cela. Elle ne voulait pas être perçue comme la connasse qui se pensait maîtresse de toute vie parce que quelques zéro étaient ajoutés à son compte en banque. Elle n’était pas comme cela, Silver. Et si elle acceptait de payer Joy, ce n’était pas pour que cette dernière se dise qu’elle ne jurait que par l’argent.
Elle n’était pas comme cela.
Elle était une passionnée. Comme la lionne, qui se mit a raconter ce que cela faisait, de peindre, ajoutant des étoiles dans les yeux de Silver. Parce que ce qu’elle entendait la faisait sourire. de la façon dont vous... le percevez ? Ça m’intrigue... aurais-je l’occasion de voir ce que vous faites ? c’était une question osée. Parce que c’était pénétrer dans son intimité, si elle acceptait. C’était une passion, c’était ce qui lui permettait de sourire. Et si la présence d’une étrangère, une furie qui lui avait crié dessus, une brisée qui avait pleuré contre elle, lui gâchait sa passion ? Elle ne pouvait pas envisager une telle chose, Silver. Elle ne voulait pas la mettre mal. pourtant, elle avait vu ta colère comme ta détresse, et tu devais avouer que sa présence t’intriguait, car te faisait du bien. Tu sentais que tu voulais approfondir ce lien, comme tu lui avais déjà proposé. Tu voulais devenir plus. Pour elle. Parce qu’elle, tu l’acceptais. Même si c’était étrange. Un lion et un serpent n’étaient pas faits pour se côtoyer, après tout... enfin... si cela ne vous dérange pas, bien sûr... mais ce qu’elle entendit ensuite lui dit mal au coeur. oh je... je vois... j’aimerais... vous aider... elle se sentait mal. Elle lui avait conseillé de vivre de sa passion, elle lui avait demandé si elle le souhaitait, et lui avait parlé du bonheur qu’elle avait ressenti, autrefois, lorsqu’elle nageait, vivait de la sienne. Désormais, la trentenaire en était privée, de cette passion. De cette vie. Mais la blonde, elle, semblait ne jamais avoir pu expérimenter cela. Semblait ne jamais avoir pu vivre de sa passion. Et cela l’attristait, la vipère. j’espère qu’un jour... vous pourrez... accomplir ce rêve... et sa main se serra dans la sienne. Comme pour lui prouver qu’elle était vraiment sincère, en lui disant cela. Qu’elle espérait vraiment. Et c’était vrai. Parce que cette femme avait été si gentille avec elle, même après leur rencontre totalement brûlante. Elle avait un coeur en or, c’était certain, et les bonnes personnes n’étaient pas nombreuses en ce monde. Silver, elle-même, n’en était pas une. Mais Joy... Joy avait du coeur, elle l’était forcément.
Sauf que même avec du coeur, elle ne pouvait pas rester indéfiniment. Et ses paroles crevèrent le coeur de Silver qui comprenait que c’était bientôt la fin de cette douce parenthèse, même si la lionne avait accepté de passer du temps avec elle. d’accord... mais... vous reviendrez bien demain, hein ? il y avait comme une détresse dans son regard. Elle restait à l’hôtel encore une journée, et ne rentrait chez elle que le surlendemain. Tout cela à cause des repas suivant la soirée qu’elle avait dû passer en la compagnie de ces foutus riches égoïstes. Et elle désirait que Joy soit là, plus que tout. Elle désirait la savoir à ses côtés, elle désirait l’avoir elle, et personne d’autre, pour s’occuper d’elle.
Parce que c’était en elle, que Silver commençait à placer sa confiance pourtant si difficile à obtenir. En cette femme qui n’avait pas hésité une seule seconde à lui venir en aide malgré la rage qui devait l’habiter au moment où elle s’apprêtait à la quitter. En cette femme à qui elle s’était confiée.
En cette femme, qui était si douce...

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Peu à peu, elle bouleverse son cœur, la brune. Peu à peu, elle se glisse dans son esprit, se fait sa place un peu plus auprès d’elle. Elle n’est peut-être pas entièrement capable de montrer ce qu’elle a au plus profond d’elle. Peut-être pas capable de faire sauter ses barrières. Mais elle porte de plus en plus d’affection à Silver. Cette femme l’ayant insulté plus tôt dans la soirée, mais à présent bien plus douce face à elle. Cette femme qui ne lâche pas sa main, semblant s’y accrocher comme pour ressentir quelque chose. Certainement quelque chose de différent que tout ce qu’elle connait à présent. Parce que sa souffrance, tu ne peux pas y échapper, Joy. Elle te frappe, te percute de plein fouet. Sa souffrance, tu ne peux pas y échapper. Aussi bien physique, enchaînée à ce fauteuil, se traînant avec peine, que mentale, systématiquement en colère, dégoûtée d’elle-même. Et ce soir, elle souhaitait simplement la lui ôter, l’espace d’un instant. Ce soir, elle souhaitait simplement lui offrir un moment de pause. Un moment de répit. Tâche qui s’avérait compliquée et pourtant, elle a le sentiment d’avoir réussi, Joy. Même s’il y a eu des larmes, même s’il y a eu de la peine, elle s’est montrée présente pour elle. Et peut-être que, pour une fois, elle n’était pas seule pour pouvoir les essuyer. Seule. Elle est en proie à la solitude et la blonde ne le sent que trop bien, lorsqu’elle l’entend se confier au sujet de l’eau. Une confiance qu’elle ne peut accorder à un inconnu et personne d’assez proche pour l’aider à se baigner. T’as mal au cœur, Joy, parce que tu n’imagines même pas à quel point sa vie doit être difficile. A quel point sa vie doit être éprouvante. Alors tu gardes sa main, avec tendresse, pour lui montrer que tu es là. Ce n’est peut-être pas grande chose. Ce n’est peut-être rien d’exceptionnel, mais elle n’est pas seule et tu veux qu’elle le sache. Et lorsque sa question survient, quant à la possibilité de voir certaines de ses toiles un jour, Joy lui offre un sourire. Délicat. Sincère. - Oui, un avis extérieur pourrait peut-être m’aider. Elle n’a pas peur de montrer ce qu’elle fait. Pas peur de dévoiler ses œuvres. Tant que personne ne réalise qu’elles représentent ce qu’il y a véritablement au fond de ton cœur, Joy. - Et je vous remercie pour vos encouragements. Vraiment. C’est peut-être ce qui lui manque, au fond. Quelqu’un qui la pousse. Quelqu’un qui lui donne les clefs pour se dépasser. Qui lui prouve, réellement, qu’elle mérite bien mieux que ce qu’elle a. Bien mieux que ce qu’elle cherche. Mais il est temps pour elle de regagner son appartement. De laisser Silver profiter de sa nuit, ici. Pensée qui lui serre un peu le cœur, parce qu’une partie d’elle s’inquiète pour elle. La peur qu’elle ne s’en sorte pas. Et une autre partie plus raisonnée, qui murmure qu’elle doit avoir l’habitude. Que, seule, chez elle, elle parvient bien à s’en sortir. Pourtant face à ce regard apeuré, elle caresse son bras un instant en répondant. - Bien sûr, c’est promis. Tu t’es engagée à faire sa chambre, Joy. Et tu comptes bien tenir ta parole. - Je vais vous laisser, mais je vous dis à demain. Alors qu’elle se lève du lit, détachant finalement sa main de la sienne, elle lui offre un sourire bienveillant, rassurant, comme pour lui affirmer que tout ira bien. - Faites attention à vous. Qu’elle murmure, tendrement, avant de disparaître doucement de la chambre. Retournée par cette rencontre inattendue.

(c) calaveras.